AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Stephen Jay Gould (68)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Vie est belle : Les Surprises de l'évolution

Tombée parfaitement par hasard sur ce livre, je savais vaguement que Stephen Jay Gould était un vulgarisateur scientifique, mais pas plus (je le pensais même plutôt versé dans l'astrophysique ;-) ).

Dès les première spages on est complètement happée par cette espèce d'aventure / enquête policière, un vrai page-turner, étonnant quand on pense que les héros sont des fossiles de petits mollusques disparus il y a des millions d'années! Le fait de plonger aussi dans la vie des divers scientifiques qui se sont consacrés à leur étude est une vraie bonne idée : ça permet déjà de respirer un peu entre deux passages techniques sur les appendices pré-oraux et post-oraux, mais surtout, et c'est le deuxième sujet du livre, cela permet de comprendre comment l'environnement, l'éducation, le caractère, les préjugés d'un scientifique peut l'amener à des conclusions erronées, fut-il le meilleur dans sa discipline. Cette "théorie du chausse-pied" est très éclairante sur les débats d'aujourd'hui autour de la science.



N'hésitez pas à lire ce livre, pour en apprendre sur l'évolution, le précambrien, la démarche scientifique en général, ne lésinez pas sur l'observation des petits croquis pour rendre concrètes les descriptions de ces adorables bêbêtes. Un must de la vulgarisation scientifique, sur un sujet au moins aussi important que l'extinction des dinosaures, mais totalement méconnu du grand public : les fossiles du schiste de Burgess!
Commenter  J’apprécie          20
Le sourire du flamant rose

Le recueil réfléchit sur les grands thèmes de l'histoire naturelle à travers une large variété de cas d'études (29 essais) : cannibalisme de la mante religieuse, fossiles archaïques, escargot changeant de sexe, hésitations de Darwin, enfants siamois, origine du maïs, eugénisme, rapport de Kinsey sur la sexualité, etc. Il exprime des considérations scientifiques, mais aussi humaines, morales et même politiques.



L'essayiste n'hésite pas à s'étendre sur des théories improbables ou dépassées (en 1985), afin d'en éclairer les faiblesses méthodologiques. Gould explique de même certaines théories anciennes, bien fondées eu égard au savoir d'une époque, mais que des découvertes ultérieures discréditèrent (il en va ainsi pour les spéculations antérieures aux avancées de la génétique). Bien qu'instructives, ces considérations historiques peuvent frustrer un lecteur en attente de notions théoriques actualisées.



Un livre très abordable, extrêmement didactique, agrémenté de remarques récréatives. S'il date un peu – il n'est pas encore question de réchauffement climatique ni de protection de la biodiversité –, ce qu'énonce Gould contribue à une connaissance adéquate de l'histoire naturelle grâce à un propos soucieux d'informer sur la base de cas édifiants.




Lien : https://christianwery.blogsp..
Commenter  J’apprécie          50
L'éventail du vivant : Le mythe du progrès

Décapant! Un livre qui fait réfléchir, tout en étant écrit dans un langage à la portée de tous, et au final, plutôt réjouissant.



Ce que tout le monde sait n'est pas forcément la vérité, nous dit l'auteur... Aïe, serait il complotiste? Pas du tout. On a affaire à un scientifique pur jus. Plusieurs thèmes sont abordés, mais de manière très progressive. L'idée principale de l'auteur est la suivante: l'évolution des espèces est complètement aléatoire, elle ne suit pas de chemin tout tracé. Seules se produisent des adaptations plus ou moins heureuses aux contingences de notre univers. Il n'y a pas de grand dessein caché dans cette histoire: l'évolution travaille de manière négative, se contentant d'éliminer les moins adaptés, comme l'avait annoncé Darwin.



Conséquence pratique, l'idée reçue - très répandue parmi les humains - de placer homo sapiens au sommet d'une pyramide, de nous considérer comme les êtres les plus évolués de la création, est tout simplement fausse. Nous ne sommes qu'un des rameaux. Qui n'existe que depuis quelques dizaines de milliers d'années (et si on continue comme ça à massacrer la planète, peut-être plus pour longtemps). Nous avons l'impression que les mammifères dominent, mais leur nombre d'espèces est infime par rapport à celui des insectes.



Et que dire des bactéries, qui existent des milliards d'années, et se sont parfaitement adaptées à une grande variété d'environnements, depuis nos intestins jusqu'aux fosses océaniques sulfureuses... Tout d'un coup ça rend modeste!



Mieux, il nous montre que l'apparition de l'être humain était complètement aléatoire, et que si les conditions terrestres au moment de l'explosion de la vie (au Cambrien), avaient été un poil différentes, alors quelques poissons n'auraient pas développé des nageoires assez costauds pour avancer sur la terre ferme, et l'espèce humaine n'aurait jamais vu le jour.



Au passage, Stephen Jay Gould nous invite à réfléchir aux notions de progrès et de complexité. Assez humblement, il s'avoue incapable de les définir précisément. Mais dans son domaine, la paléontologie, il nous montre que des espèces que l'on considère plus évoluées ne vivent pas plus longtemps que les autres.



Le chapitre consacré aux statistiques du base-ball pourra paraître un peu long et trop didactique, mais la leçon à en tirer est fondamentale: méfions nous des moyennes. Par exemple, un gouvernement peut se vanter de ce que le salaire moyen ait augmenté, mais cela ne signifie pas du tout qu'il y ait moins de pauvres. Il suffit que le 1% des plus riches gagnent encore plus, et hop! Le tour (de comm) est joué...

Commenter  J’apprécie          42
La Vie est belle : Les Surprises de l'évolution

Un livre un peu technique mais très satisfaisant car on en ressort grandi. L'auteur remet les points sur les i sur notre place ici et offre une interprétation des fossiles que même le profane que je suis comprends.

Je recommande pour se faire une bonne idée de ce qu'à pu être l'explosion cambrienne
Commenter  J’apprécie          00
L'équilibre ponctué

Je l'ai lu il y a un certain temps. L'ouvrage est très épais et, dans mes souvenirs (mais j'étais plus jeune), très technique. Il présente à la fois un certain nombre de données empiriques et un certain nombre de réflexions plus théoriques. Je pense que connaitre la "philosophie" de l'auteur ne serait que bénéfique pour comprendre le livre.
Commenter  J’apprécie          00
La Vie est belle : Les Surprises de l'évolution

Les détails strictement scientifiques sont désormais obsolètes (les interprétations des animaux de la faune de Burgess sont ici en partie fausses) mais les grandes idées restent valables. C'est un livre qui a très largement contribué à me passionner pour la biologie en général et l'évolution en particulier. SJ Gould est le prof rêvé qu'on pourrait écouter pendant 6 heures même dans un amphi bondé, sans chauffage et avec une lumière qui clignote. A ne pas manquer.
Commenter  J’apprécie          00
La mal-mesure de l'homme : L'intelligence s..

Stéphen Jay Gould est une immense vulgarisateur qui m'a beaucoup aidé à mieux comprendre ,entre autres, la théorie de l'évolution. Dans cet ouvrage il s'en prend avec virulence aux différentes tentatives de mesurer l'intelligence menées au cours des siècles :par exemple la craniométrie et ou le sacro-saint QI . Il analyse les biais méthodologiques , les arrière-pensées racistes et les funestes conséquences de ces entreprises. Ouvrage pas facile mais particulièrement intéressant pour l'enseignant que je fus .
Commenter  J’apprécie          30
L'équilibre ponctué

J'ai évoqué, dans un commentaire récent, l'apport grandiose que constitua pour la pensée humaine, en 1859, la publication de l'oeuvre majeure de Charles Darwin intitulée originellement « de l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle », titre plus tard simplifié par les éditeurs et les vulgarisations en seulement « L'Origine des Espèces ».



(— parenthèse importante — Il y eut, plus tard en 1871 la publication par le même Darwin d'un autre ouvrage majeur mais malheureusement moins connu et moins médiatisé, intitulé en français « La Filiation de l'Homme et la sélection liée au sexe ». Il y présentait l'importance d'un autre phénomène sélectif à l'oeuvre, de nature quelque peu différente et parfois aberrant, à savoir, la sélection sexuelle. Ainsi, les couleurs chatoyantes de même que la longue et mal pratique queue du paon peuvent difficilement s'expliquer par une meilleure adaptation à l'environnement physique ou aux prédateurs.



Pareillement, en ce qui concerne notre espèce, la très longue chevelure et l'éventuel fort encombrement de la poitrine féminine peuvent difficilement s'expliquer par des impératifs du milieu naturel dans une préhistoire où le fait de pouvoir courir vite et sans entrave à travers la végétation devait être un facteur essentiel de survie.



On sait par ailleurs que le volume de la poitrine n'est pas corrélé à une meilleure aptitude à la lactation chez la femme de même que la largeur extérieure des hanches n'est pas corrélée à un diamètre du bassin supérieur pour faciliter, éventuellement, la naissance des enfants.



Ce ne sont que des « leurres » inopérants en terme de meilleures chances de survie de la progéniture, sélectionnés au cours du temps par les partenaires masculins naïfs successifs, et ce, par le biais de la sélection sexuelle. Ce que l'on nomme théorie darwinienne de l'évolution comprend, en fait, ces deux phénomènes distincts, la sélection naturelle et la sélection sexuelle. — fin de la parenthèse —)



Dans L'Origine des espèces, Charles Darwin fait la description d'un phénomène opérant sur des temps relativement courts, que l'on nomme maintenant communément, microévolution. Selon Darwin, de petites variations apparaissent dans la descendance d'une génération (c'est la phase mutation), parmi cette descendance, ceux dont les aptitudes sont compatibles avec la survie survivent et les autres, non (c'est la phase dite de sélection naturelle).



L'ensemble, la combinaison de ces deux phases, 1) diversification par mutation puis 2) resserrement des possibles via sélection naturelle concourt à l'obtention d'êtres toujours les mieux adaptés possibles à leur environnement physique (et/ou social dans le cas de la sélection sexuelle) qu'on nomme, tout simplement, adaptation.



Qu'est-ce donc que la théorie des équilibres ponctués ? Une appellation un peu ronflante et pas trop parlante si l'on n'est pas un peu de la partie, mais vous allez vite comprendre. Il s'agit d'évolution biologique à l'échelle des temps géologiques ou, pour faire plus simple, sur les temps longs que l'on nomme macroévolution.



Charles Darwin, dans la mouvance du géologue Charles Lyell, pensait que c'était son processus évolutif fait d'une multiplication de minuscules changements, apportant ou non un avantage sélectif, qui, par le biais de la sélection sur des temps longs, conduisait à l'évolution graduelle des espèces. C'est ce que l'on a dénommé une vision « gradualiste » de l'évolution.



Or, tous les paléontologues ou presque savent que, dans les séries stratigraphiques, on trouve souvent des stades déterminés de l'évolution d'une espèce par rapport à sa forme ancestrale mais pas tous les petits stades intermédiaires. Selon le vieil adage « l'absence de preuve n'est pas la preuve d'une absence », cette absence fut longtemps interprétée par les paléontologues comme relevant d'une lacune dans les témoignages fossiles disponibles. (Ces lacunes étant dues, selon eux, essentiellement à la fantastique somme de hasards nécessaires pour conduire à une bonne fossilisation.)



Cette vision fut considérablement remise en question en 1972 par deux jeunes scientifiques américains, Nile Eldredge et Stephen Jay Gould qui allèrent donner un bon gros coup de pied dans la fourmilière gradualiste de l'évolution. En effet, selon eux, et sans exclure évidemment la possibilité d'une évolution graduelle à une certaine échelle de temps plus petite, l'évolution des espèces s'effectuait au contraire par bonds rapides (à l'échelle des temps géologiques s'entend), qu'ils baptisèrent « ponctuations » avant de stationner pendant une longue période (phase d'équilibre appelée « stase ») tant que les pressions de sélections ne fluctuaient guère, puis à nouveau un bref épisode de forts changements conduisant à l'apparition de nouvelles espèces.



Voilà ce que l'on entend par « équilibres ponctués » : de longues périodes de stabilité dans la vie des espèces ponctuées par de brefs épisodes évolutifs mais d'importance capitale car générant de nouvelles espèces. Ceci a quelque chose d'un peu contre intuitif, à savoir que les espèces apparaissent soudainement à l'échelle des temps géologiques et déjà dans leur forme quasi optimale. Selon eux, lorsqu'il y a changement, cela veut dire, en fait, disparition de l'espèce souche considérée et changements assez importants dans la ou les espèces filles.



Pour tenter d'illustrer de façon un peu impropre cette compréhension particulière des mécanismes évolutifs sur les temps longs, je vais tâcher de prendre deux exemples qui parlent, je l'espère, au plus grand nombre. (Les gens aiment bien qu'on leur parle d'eux mêmes, alors je me vois plus ou moins contrainte de prendre l'exemple de l'espèce humaine même si elle n'est, de loin, pas l'espèce la plus intéressante à considérer à mes yeux.)



Prenons, donc, l'espèce humaine. On sait, d'après les travaux les plus récents venus à ma connaissance, que les plus anciens représentants de notre espèce ont été découverts au Maroc et datent d'environ 300.000 ans. Donnée paléontologique brute. (Cela ne signifie pas que notre espèce ne puisse être plus vieille encore, cela signifie juste qu'à ce jour, c'est le plus ancien reste avéré découvert.)



300.000 ans, donc. Comment vivaient les Hommes à cette époque-là ? Concrètement, on n'en sait rien ou à peu près, on sait juste qu'ils étaient chasseurs-cueilleurs. Et chasseurs-cueilleurs, tous les Hommes le sont restés jusqu'environ 15.000 ans avant aujourd'hui (là encore, je ne dis pas que tous les Hommes ont basculé dans l'agriculture et l'élevage il y a pile 15.000 ans, je dis, c'est le moment approximatif où a eu lieu la « révolution » néolithique).



Si je sais compter, cela signifie donc une longue phase d'équilibre qui aura duré au moins pendant 285.000 ans dans la vie de notre espèce, ponctuée par une phase ultra rapide d'évolution datant d'il y a 15.000 ans environ. Depuis sommes-nous revenus à l'état d'avant ? Non. Y a-t-il fondamentalement une immense évolution du procédé d'acquisition de notre nourriture depuis lors ? Non. Donc, rien qu'au sein de notre espèce, on peut déjà parler d'équilibre ponctué.



Bon, deuxième exemple, à présent, encore plus chauvin, encore plus discutable, à savoir, le cas de l'histoire de France. L'an 987 fut marqué par le sacre d'un roitelet dénommé Hugues dit « Capet », fondateur d'une dynastie dite des « Capétiens ». Cette famille est restée sur le trône de France sans discontinuer ou presque jusqu'à la toute fin du XVIIIè, début XIXè siècles.



Son ordre a reposé sur à peu près les mêmes piliers pendant tout ce temps-là : catholicisme, monarchie de droit divin, etc., etc. Dites-moi, 800 ans, à l'échelle d'un pays et d'une famille, ça n'est pas rien, tout de même, non ? Et la Révolution française ? Ça a duré combien de temps ? Est-ce que l'ordre établi s'en est remis ?



Est-ce que l'espèce nouvelle apparue, La République, était fondamentalement différente de ce qu'elle est encore aujourd'hui ? Non, elle avait donc, dès le départ, une grande partie de ses caractéristiques ultérieures et elle les conservera probablement jusqu'à sa disparition en tant qu'espèce de système politique.



On peut donc raisonnablement considérer l'espèce « Monarchie capétienne française de droit divin » comme apparue très rapidement à l'échelle des temps historiques sous sa forme canonique. Elle s'y est maintenue à peu près 800 ans puis a disparu tout aussi rapidement, donnant naissance à une espèce nouvelle, La République Française, qui elle non plus ne s'est pas fondamentalement transformée depuis sa création et qui crèvera un jour brutalement et qui donnera, à n'en pas douter une nouvelle espèce, probablement très différente et qui, c'est la règle, stagnera ainsi un certain temps et puis… et puis je ne serai plus là pour en parler !



Si vous souhaitez approfondir cette question des équilibres ponctués, je vous conseille vivement d'oublier tout ce que vous venez de lire et de vous jeter sur ce livre de Stephen Jay Gould, qui devint, après la proposition de cette théorie, le plus grand expert reconnu de l'évolution biologique tout en étant conjointement son plus éminent vulgarisateur.



Un superbe essai, pas toujours forcément hyper lisible par les néophytes — ce qui n'est pas le cas des livres de vulgarisation de l'auteur — une pierre importante à l'édifice universel du savoir, du moins c'est mon point de vue, c'est-à-dire, une longue stase de blabla ponctuée par ce qu'il est en définitive : pas grand chose.
Commenter  J’apprécie          1335
La mal-mesure de l'homme : L'intelligence s..

Lecture effectuée avec une vingtaine d'années de retard.

Très utile et édifiante encore actuellement, où l'on ne résiste pas plus qu'avant à classifier les gens, les mettre dans des cases, pour les discriminer…

Le ton est suffisamment caustique pour entraîner le lecteur malgré des passages hautement complexes et pointus.

(Certains passages seront toutefois indigestes pour qui ne s'y entend pas en analyse statistique, entre autres.)



Commenter  J’apprécie          30
L'éventail du vivant : Le mythe du progrès

Si on fait abstraction des règles du Base-Ball, un sport qui visiblement passionnait Jay Gould, la thèse développée dans ce livre est la plus importante depuis Darwin. Jay Gould l'appelle la cinquième blessure narcissique de l'homme. Après avoir compris qu'il n'est pas au centre de l'Univers, un instant dans le temporel, un animal parmi les autres et qu'il n'est même pas maître de son cerveau, il n'est même pas le fruit d'une évolution vers l'être parfait dans son environnement. Il n'est que le fruit d'une probabilité bien explicable.
Commenter  J’apprécie          10
Les Pierres truquées de Marrakech : Avant-der..

». Ce livre a pour moi une résonnance personnelle car ayant résidé pendant 15 ans au Maroc j’ai pu voir les artefacts dont il parle au premier chapitre . Aussi trouvant chez un bouquiniste ce volume dont le titre a ravivé mes souvenirs j’en ai fait l’emplette et bien m’en a pris :c’est un remarquable travail de vulgarisation sur toute une série de questions portant sur l’histoire naturelle : les mystifications scientifiques, les théories sur l’origine des fossiles, le darwinisme social (qu’il hait) , l’eugénisme, l’inné et l’acquis. Il présente aussi des portraits de grands noms de l’histoire des sciences . Passionnant.
Commenter  J’apprécie          30
Le Pouce du panda

De la vulgarisation scientifique de qualité : en 8 parties et 31 chapitres en tout Stephen Jay Gould permet d’éclaircir notre compréhension de l’évolution et de notre origine. A partir de cas précis et souvent surprenants ou amusants (il met Mickey à contribution) , avec des titres intrigants ( Pourrions-nous tenir dans une cellule d'éponge? Les dinosaures étaient-ils stupides? Un quahog est un quahog) ils nous amène à un approfondissement de nos connaissances . C’est du grand art.
Commenter  J’apprécie          30
Darwin et les grandes énigmes de la vie

Succession d'articles très divers relatifs à l'évolution absolument passionnants. Pleins de choses auxquelles je n'avais jamais pensé. La taille de l'être humain est par exemple un super exemple : si nous avions la taille d'une fourmi, les forces de frottement nous empêcheraient de faire quoique ce soit.

Et surtout l'humilité. Il n'y a aucune hiérarchie entre les êtres vivants. Chacun est adapté à son environnement.
Commenter  J’apprécie          00
La Vie est belle : Les Surprises de l'évolution

J'ai lu cet ouvrage au lycée, sur les conseils de ma prof de SVT : à l'époque, je maîtrisais peu la biologie, encore moins la paléontologie et je n'avais jamais entendu parler du Schiste de Burgess...

Et pourtant, grâce à M. Jay Gould, je me suis laissée prendre par cette fabuleuse histoire !

Une deuxième lecture m'a permis d'apprécier encore plus ce livre !
Commenter  J’apprécie          45
La Vie est belle : Les Surprises de l'évolution

Un livre passionnant qui raconte l’histoire d’une découverte fondamentale : celle des fossiles de Burgess. Les principaux fossiles ont été mis à jour assez rapidement (même si la plupart stockés n’ont été redécouvert que bien après)

Mais c’est là que le livre est passionnant :

L’interprétation correcte de ses fossiles a pris des décennies.

Pourquoi ?

Les connaissances et croyances de l’époque représentaient l’évolution comme un arbre du plus simple / primitif au plus avancé (dont l’humanité).

Or à Burgess, on est en plein Cambrien. La vie est tellement variée. Les formes, les plans d’organisations sont tellement divers (bien plus qu’aujourd’hui). Ces organismes nous sembleraient venir d’une autre planète tant l’organisation des êtres vivants semble cantonnée à quelques plans (comme les mâchoires, les pattes, ...)



Les scientifiques de l’époque ont tenté de faire rentrer ce foisonnement au chausse-pied : ils ont tenté de trouver dans ces fossiles des formes primitives des embranchements ultérieurs



Le livre raconte comment des chercheurs ont analysé, douté des études précédentes et fini par embrasser toute la forêt de l’évolution.

La conclusion est radicale : nous ne sommes que des survivants d’ organismes mineurs de l’époque cambrienne.



Il faut prendre conscience que nos croyances et connaissances partielles sont des obstacles à une compréhension plus profonde de notre monde.
Commenter  J’apprécie          120
L'éventail du vivant : Le mythe du progrès

Ce livre est à la fois un point de vue sur Darwin, une thèse sur la façon dont l'évolution s'exprime (non l'évolution n'est pas déterministe), et une réflexion sur lui-même, alors même que l'auteur était en rémission du concert qui a fini par l'emporter, ce qui rend le style très émotionnel. Ecrit à l'époque ou les tenant du dessein intelligent (et les créationnistes) reprenaient du poil de la bête, il apporte également une démonstration magistrale au service de son interprétation de l'évolution. Certaines démonstrations sont un peu alambiquées, notamment quand elles passent par des métaphores sportives, mais le livre reste tout à fait abordable.
Commenter  J’apprécie          60
La foire aux dinosaures

« La biologie de l’évolution étudie les voies et les mécanismes du changement organique survenu après l’apparition de la vie. Ce n’est pas un mince sujet – que l’on en juge d’après quelques questions, comme : « Comment, quand et où est apparu l’homme ? » ; « De quelle façon les extinctions de masse, la dérive continentale, la compétition entre les espèces, les changements climatiques et les contraintes héréditaires pesant sur la forme et le développement des organismes interagissent pour influencer le style et la vitesse du changement évolutif ? » ; et « Comment les branches de l’arbre évolutif de l’ensemble des êtres vivants se raccordent-elles les unes aux autres ? », pour n’en mentionner que quelques-unes parmi des milliers également passionnantes. »

Je suis nulle en sciences et les seuls souvenirs de sciences dont je me souviens (malheureusement) tiennent plus du cauchemar que de la connaissance. De la biologie, comme on disait à mon époque, je ne me souviens clairement que du système digestif de la vache et des caractères sexuels primaires et secondaires. Mais … depuis que j’ai commencé à lire Stephen J. Gould, je trouve l’histoire naturelle … MERVEILLEUSE !

Ou plutôt devrais-je dire, les histoires naturelles car Stephen J. Gould avait un don de conteur fabuleux. Il commence toujours par des digressions baroques et historiques qui n’ont a priori rien à voir avec la paléontologie pour nous amener petit à petit à des réflexions sérieuses et argumentés, mais toujours captivantes, tantôt sur les grenouilles qui couvent leurs œufs dans leur estomac et comment est-ce possible, ou bien sur le pourquoi de la mode des dinosaures et tant d’autres sujets captivants.

Les aficionados de Stephen J. Gould auront comme une impression de « déjà lu » car certains sujets ont déjà été traités dans d’autres ouvrages. Mais ce n’est pas grave, cela permet de rafraîchir la mémoire (et de mieux se souvenir aussi car la matière est dense !).

En effet, les sujets sont divers : ………

Mais le fil rouge du livre est la grande bataille américaine entre les évolutionnistes et les créationnistes. Sur le plan légal, elle a commencé dans les années 1920 et a atteint un premier sommet avec la condamnation de John Scopes en 1925. Après une certaine accalmie, le conflit a repris dans les années 1970 et n’a pas cessé jusqu’en 1987 où la Cour Suprême des Etats-Unis a décidé d’abolir la dernière loi créationniste sur le temps d’enseignement égal du créationnisme et de l’évolutionnisme. Cette histoire nous semble lointaine à nous, Français et jusqu’à peu, je croyais que c’était de l’histoire ancienne et que ceux qui la ressortait étaient des laïcards aigris. Mais quand faisant des recherches à propos de Hesperopithecus sur Internet, je ne vis sortir que créationnistes alors que je m’attendais à des résultats expliquant l’histoire de cette erreur taxinomique tout simplement, cela m’a ouvert les yeux. Oui, une partie des Américains d’aujourd’hui ne font pas la différence entre les domaines du religieux et ceux de la science.

Cependant, attention ! Bien que j’ai lu quelque part que Stephen J. Gould était athée, il montre une familiarité avec la Bible digne d’un Protestant. J’ai été dès le début de ma lecture de ses œuvres surprise et enchantée par ses citations de la Bible car cela semble tellement antinomique chez nous d’être « scientifique » et « lecteur de la Bible » Il cite aussi beaucoup de littérature classique.

Stephen J. Gould était un merveilleux vulgarisateur, c’est-à-dire qu’il pouvait faire comprendre des choses scientifiques en ce mettant à notre portée mais sans rien lâcher au niveau de la rigueur scientifique. La lecture de « La foire aux dinosaures » (Bully for Brontosaurus ») requiert donc pas mal de concentration. Ce n’est donc pas un livre adapté pour la plage ou la maternité mais il est accessible à tous, du moment qu’on prend la peine de vouloir comprendre.

Stephen J. Gould est décédé en 2002, après avoir frôlé une première fois la mort lors d’un cancer extrêmement rare et incurable dont il fera la toile de fond d’un article sur les statistiques. Je crois bien qu’il s’agit à ce jour du seul écrivain dont je regrette la disparition.

Commenter  J’apprécie          10
La mal-mesure de l'homme : L'intelligence s..

Un livre remarquable sur l’influence des préjugés chez les scientifiques et sur la bonne ou mauvaise utilisation des statistiques. L’ironie étant que dans un des cas étudié (les travaux de Morton), il semble que S. J. Gould est lui-même tombé dans l’un des travers qu’il dénonce !

(Cf. par exemple cet article : https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/17/une-tempete-sous-des-cranes-malmene-feu-stephen-jay-gould_1537441_3244.html )
Commenter  J’apprécie          20
La Vie est belle : Les Surprises de l'évolution

Un très bon livre et un classique de cet auteur.

S.J. Gould fait une formidable démonstration de raisonnement scientifique, partant du terrain pour aboutir à de nouvelles théories, partant de l'étude de cas particuliers pour élargir à l'ensemble du vivant. Un livre culte de la paléontologie !
Commenter  J’apprécie          10
La Vie est belle : Les Surprises de l'évolution

Nous sommes frappés de terreur devant Tyrannosaurus; nous nous émerveillons des plumes d'Archaeopteryx; nous nous nous réjouissons devant chaque fragment d'os humain de la préhistoire africaine. Mais aucun de ces fossiles ne nous a jamais autant appris, et de loin, sur la nature de l'évolution, que ce petit invertébré inhabituel de 5 cm de long, datant du Cambrien, nommé Opabinia.
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Stephen Jay Gould (550)Voir plus

Quiz Voir plus

En Avril, ne te découvre pas d'un -phile 🧶

Acrophile

aime les arbres
aime les statues
aime les lieux élevés
aime les chaussures

9 questions
356 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}