Tout simplement un des meilleurs romans sur le thème du vampire qu'il m'ait été donné de lire (et j'en ai lu, bien avant que ce thème devienne un phénomène de mode complètement dénaturé..) De plus, l'objet-livre est lui-même un petit bijou!
La matière de la terrâme est malléable ; il est possible de donner forme à tout ce qui nous est nécessaire, simplement par le pouvoir de la pensée, que ce soit du feu, de l'acier ou de la glace.
Vraiment, j'adore les humains malgré toutes leurs faiblesses. Ils ont cette immédiateté, cette vivacité qui manque à la race Eloim ; leur enthousiasme grossier est touchant.
Mes pouvoirs, dont j'étais si fière, pouvaient n'être pas plus grands que ceux d'une fourmi, en comparaison des pouvoirs de ceux auxquels je pourrais être opposée.
"Comme une pouliche de valeur, il me décocha une ruade; il se mordit les lèvres et laissa le sang couler. Beth l'essuya de ses baisers, suçant le jus de la peau déchirée et m'en offrit une gorgée enivrante dans un baiser. La saveur me fit l'effet d'une explosion intime. J'avalai voracement et me penchai sur la plaie pour en boire davantage."
"La faim s'était calmé en moi. Plus d'urgence à présent, mais un doux besoin de goûter. Je m'agenouillais sur le sol et permis à Avirzah'é de m'attirer contre son corps. Je me sentais comme une enfant humaine étreinte contre la poitrine de sa mère; cherchant sans réfléchir le téton, cherchant l'endroit où la peau était rompue. Ses bras se resserrèrent sur moi et je l'entendis haleter lorsque je me suis mis à sucer. Le goût était grisant, se différent du doux et épais fluide du corps humain. J'eus l'ardent désir de le saigner à blanc. Sa colonne vertébrale s'arqua au moment où le plaisir devint douloureux. J'étais pratiquement en proie au délire quand Beth saisit mes cheveux et me tira en arrière."
Il était nu, pas même vêtu de chair. Ses cheveux étaient des flammes, étaient lumière. Ses ailes étaient engoncées dans les angles de la pièce. Il était trop grand pour l'espace. Il l'occupait entier.
"_ Aide moi, Rayo, aide moi. Ils vont me tuer!
_ Tu bois le sang d'enfants, tu es démoniaque, disais-je, et elle se couvrait le visage de ses mains.
_ Je vivais juste ma vie, c'est tout. Condamnerais-tu la louve parce qu'elle tue des lapins dans la neige? La priverais-tu de sa nourriture? Aide-moi!
Et je la tirais à moi, l'enroulais dans mon manteau, la cachais, la gardai à l'abri."
"A un moment, je vis le bassin virer au rouge, l'instant d'après, le temps avait cessé de galoper autour de moi. J'étais seule, comme peut-être je l'avais toujours été. Il n'y avait aucun cloître, aucun lys, rien. Je me tenais dans une grande rue, longée de hauts murs, totalement seule."
"Une terrible force, irrésistible, m'obligea à allonger Keea et à la mordre profondément. Il poussa une faible mais profonde plainte et se cambra contre moi."