« Si vous avez aimé Emma, vous aimerez Gisèle Alain ». Mouais. On a beau se méfier de ce genre d’affirmation, parfois, on peut se faire avoir.
Gisèle est une jeune fille sympathique, pleine d’entrain et de fougue qu’on suit agréablement dans ses différentes aventures, alors qu’elle a décidé de devenir femme à tout faire. Un métier qui l’emmène bien loin de ce à quoi son éducation a pu la préparer. A chaque chapitre, une situation à régler, qui sera l’occasion pour Gisèle d’apprendre et de découvrir le monde. Elle est volontaire, pétrie de bons sentiments et ne se laisse pas abattre. En dehors de cela, nous ne savons au départ que peu de choses sur ce qui amène cette jeune demoiselle de bonne famille à exercer un tel métier. Le voile se lève petit à petite, mais pas très vite, suffisamment en tout cas pour qu’au 4e tome je ne trouve pas cela crédible, car on oublie trop souvent que la demoiselle n’a que 14 ans !
Le cadre de la petite ville européenne de début de XXe siècle est amusant mais guère représentatif non plus, tant l’auteur s’attache surtout à décrire des artisans dans toutes leurs diversités et pas du tout les classes pauvres ou plus riches. Les aventures décrites manquent d’enjeux ou d’obstacles et se limitent trop souvent à retrouver le chat de la voisine, sortir le chien du voisin ou déménager quelqu’un. Et elles sont bien trop gentilles encore une fois pour être crédible, comme s’il fallait à tout prix protéger Gisèle des dures réalités de la vie à cette époque.
C’est certes agréable, mais sans aucune aspérité à laquelle se raccrocher. Trop lisse, c’est bien ça. Après 4 tomes, je lâche l’affaire. Et je réfute la comparaison avec Emma, beaucoup plus empreint de douceur et de sensibilité. Le dessin par contre est très réussi et supporte lui la comparaison avec celui de Kaoru Mori (encore que Bride Stories est une merveille bien au-dessus par la richesse des détails).
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