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Citations de Susie Morgenstern (674)


On ne peut pas aimer tout le monde. On a déjà de la chance d'aimer ceux qu'on aime. (p. 184)
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Son absence était une immense présence (...), comme un trou qu'on contourne pour ne pas y tomber, mais on pense tant au trou qu'on y tombe quand même. Il avait mille choses à lui dire et mille autres choses et gestes d'elle lui manquaient. C'est ça un trou, un manque infini. (p. 151-152)
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Susie Morgenstern
Nice, le 31 mars 2020
Chers Yona, Noam, Emma et Sacha,
Vous le savez déjà : je ne suis pas une fée du ménage. Je suis disciplinée pour certaines choses et pas pour d’autres. Mais, je voudrais profiter de cette période de confinement à Nice pour faire le grand nettoyage de printemps sachant que je ne suis pas douée.
Je vais vraiment m’appliquer. D’abord, j’écris quelques lignes pour me donner du courage et puis promis, j’y vais. Et oui, je préfère écrire une histoire que de faire le tri dans mes affaires. Me voilà prête. J’ouvre un tiroir, la boîte de Pandore, une jungle de machins et de trucs que la consommation frénétique de ma jeunesse a fait s’accumuler. Je regarde, consternée, mais je ne touche à rien ! Est-ce que j’ai vraiment besoin de quatre louches, trois couteaux à pain, six paires de ciseaux, cinq agrafeuses et des collections infinies de pacotille ?
Je ne referme pas le tiroir, mais je m’enfuis devant mon écran. Tout sauf ça. La mauvaise conscience me pousse à y retourner et à contempler la scène du crime. Je garde tout, au cas où l’un de vous en aurait besoin le jour où vous vous installerez en ménage. (Il y a une louche pour chacun d’entre vous !)
Je prépare mon déjeuner.
Le tiroir me nargue. Après la sieste, peut-être …
Au lit, je ne me permets pas plus de cinq pages de relecture de Virginia Woolf « Une chambre à soi ». Au compte gouttes pour savourer. Et comme chaque fois que je lis un chef d’œuvre, j’espère que vous le lirez aussi. Que vous lirez tout court !
Je retourne au travail. Je parcours mes messages. On me demande un article. Autant commencer tout de suite. Mais le tiroir est ouvert comme la bouche béante d’un monstre. Je remarque un chocolat qui aurait pu être là depuis l’antiquité.
Je le mange. Et puis d’un coup décisif et déterminé, je vide le tiroir pour former une montagne sur la table de la salle à manger. Il y a un vieux cahier et des stylos. Je m’assois pour les essayer et je retrouve le plaisir d’écrire sur du papier. Je pense à tous mes manuscrits écrits à la main avec nostalgie.
Mes yeux tombent sur un paquet de ballons de toutes les couleurs, un stock suffisant pour une future fête gigantesque. J’en gonfle un. Puis, un à un, je les gonfle tous. C’est un effort considérable, mais je ne peux pas m’arrêter. Les ballons remplissent la maison de légèreté, d’espoir, de folie. Un à un je les envoie par la fenêtre, mon message de gratitude et d’admiration au personnel soignant. Je les connais bien après ma longue maladie, ces anges sur terre, nos héros. Chaque ballon dit « I love you ! »
Comme les ballons sont appropriés ! Aujourd’hui c’est mon anniversaire: j’ai 75 ans ! Happy birthday to me !
Mes ballons expédiés, je fixe le contenu du tiroir, je fais les cent pas et d’un geste définitif et concluant, je remets toute la pagaille à sa place. Dans un mois peut-être ?-
Entre temps, ne serait-il pas urgent et important de vider le tiroir du bric à brac qui se trouve dans ma tête ?
Mes chéris, savez-vous combien je vous aime ?

Votre Bubie, Susie Morgenstern
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Un proverbe africain dit : "Tous les Blancs ont une montre, mais ils n'ont jamais le temps."
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Écrire, c’est comme vivre,
Ça vous tombe dessus
Comme un coup de foudre.

C’est ce qui m’est arrivé quand j’étais petite. J’ai tout de suite aimé le crayon, le papier, les cahiers, le papier à lettres. À la folie ! J’y voyais un pouvoir magique : je pouvais coincer dans mes cahiers tout ce que je voyais, tout ce que je ressentais. Je pouvais crier sans émettre un son. je pouvais faire rire une feuille de papier inanimée. Je pouvais raconter les pires secrets sans les révéler à qui que ce soit. Je pouvais me tenir compagnie tout en restant seule. Je pouvais aussi pleurer avec des larmes d’encre. Et surtout je pouvais enfin parler, car je vivais dans une famille très bruyante et la seule façon pour moi de placer un mot, c’était de l’écrire. Et puis j’étais Dieu ! Je pouvais faire disparaître mes ennemis et créer un monde idéal. Oui je détenais un vrai pouvoir magique !
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Sa mère a honte de fumer. elle se cache à la cave, s'isole dans le jardin, s'enferme dans le grenier.
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Victoire posa avec fougue un sac de croissants, brioches et pains au chocolat sur la table : "Papa a dévalisé la boulangerie ce matin. On en avait trop. J'en ai chipé quelqu'uns et j'ai décidé de venir les manger chez vous avant d'aller à l'école avec Ernest." Totalement inconsciente de l'effet qu'elle faisait, Victoire poursuivit : "Comment allez-vous ? Avez-vous fait de beaux rêves ? Moi, j'ai rêvé de toi, Ernest. On était grands, amoureux et on allait se marier. Je n'en sais pas plus. Jérémie [un bébé] s'est réveillé en hurlant. Je pense qu'il rêvait de toi aussi."
[...]
Germaine et Précieuse étaient stupéfaites et comme gelées sur leurs sièges. Ernest, qui, lui, tentait d'être bien élevé, prit un croissant dans le sac tendu, l'inspecta comme s'il avait été produit par des extraterrestres, puis, sans regarder les deux gardiennes de sa bonne nutrition, par politesse, il enfonça courageusement l'objet doré et crousillant dans sa bouche, s'attendant à mourir sur-le-champ
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Ils prirent en silence un déjeuner qui ne méritait pas un commentaire. Rien ne vint ébranler les murs qui cachaient cette vie qui n'en était pas une. Les mots n'avaient pas de nageoires au fond de la mer noire des pensées perdues.
(chp 7)
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Entreprendre une amitié, c'est se soucier de la personne, être là, lui consacrer du temps, l'aider, la soutenir, être heureux de ses triomphes et malheureux de ses frustrations. On ne peut pas être l'ami de tout le monde, comme on ne peut pas tomber amoureux de tout le monde. Trop d'amis, c'est pas d'amis. C'est une affaire sérieuse, même si elle s'accompagne souvent de fous rires.
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C'est difficile de vivre avec quelqu'un. N'est-il pas plus difficile de vivre seul ? Ou seul avec soi-même.
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J'ai lu que s'embrasser booste le système immunitaire en transmettant de bonnes bactéries à travers la salive, cela secrète une hormone antidépresseur, aide à vaincre le stress et réduit le taux de cholestérol. Cela aide à combattre les rides et protège les dents. Ca devrait être remboursé par la Sécurité Sociale !
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Martha sait que les enfants n'aiment pas imaginer la sexualité de leurs parents, encore moins celle de leurs grands-parents. Mais quelle sexualité, d'abord ?
- Oui, [je vais avoir la visite de] l'homme idéal, mon Sam, comme toi. Mais qui en plus aime lire.
- C'est quoi, l'homme idéal ?
- A vrai dire, il n'existe pas. Il faudrait parler de « l'homme parfait pour moi ». Ce n'est pas un absolu.
- Donc, pour toi, c'était pépé ?
- Je l'aimais mais il avait ses défauts. Il pouvait être dépressif, morose, renfermé, silencieux...
- Mais tu es restée avec lui.
- Il était brillant, drôle, boute-en-train... éblouissant !
- Dr Jekyll et Mr Hyde ?
- Oui. Il y a toujours plusieurs facettes chez tout le monde. Toi non plus, tu n'es pas toujours de bonne humeur, ni moi. Pépé a eu une enfance tragique qui a laissé des traces. Mais quand il entrait dans une pièce, le soleil se levait pour moi.
- Tu ne t'es jamais sentie flouée ?
- Ça m'est arrivé. Je fantasmais sur un mari qui aurait été mi-Fred Astaire entrant dans une pièce en dansant, mi-Einstein, mi-Freud, mi-Moïse...
- Ça fait beaucoup de moitiés, mamie.
- C'est bien le problème ! On ne peut pas tout avoir dans un seul homme.
(p. 161-162)
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Sam a pris un peu goût à la lecture, car il a découvert que les livres vous emmènent loin de la réalité, ou tout près de la réalité, mais par pages interposées.
(p. 167)
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Il n'existe que 26 lettres dans l'alphabet.
Avec elles, on compose tous les mots,
toutes les phrases, tous les paragraphes,
toutes les pages et tous les livres.
Tu imagines ? C'est fou. C'est magique.

Mais ce n'est pas toujours facile de lire.
Un bébé qui se met sur ses deux jambes
trébuche et tombe, se relève, retombe,
jusqu'au jour où il est sur de lui.

C'est comme ça aussi pour la lecture,
un mot après l'autre, une phrase après
l'autre, comme un pied après l'autre.

Un bébé ne se décourage pas. Il y va !
Toi aussi, fonce pour conquérir ce pouvoir
magique : LIRE.
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La réunion parents-professeurs allait commencer. Les profs étaient alignés comme les jurés du tribunal des affaires en faillite. Les parents, y compris le père de Margot, présentaient un front grave et sobre. L'assaut fut donné par Monsieur Gili : "Les enfants de la sixième/6 sont très effervescents, difficiles à contenir, et leur manque de concentration est certain."
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Elle est contente quand les enfants viennent, mais encore plus contente quand ils partent. En cinq minutes de leur présence, son "ordre", qui n'est autre que son immense pagaille à elle, se trouve démoli. (p. 11)
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ça bouillonnait, chez nous. Voilà la raison pour laquelle je fus obligée d'écrire : j'ai grandi dans une maison tellement bruyante, où tout le monde parlait en même temps, que le seul moyen de placer un mot était de l'écrire. A partir du moment où j'ai su le faire, j'ai écrit tous les jours dans mon journal intime.
(p. 63)
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Margot partit enfin, inquiète de paraître si peu à la mode avec un cartable, terrifiée à l'idée d'avoir des profs sévères, tracassée par la crainte qu'ils se soient trompés et qu'il n'y ait pas de place pour elle en sixième.
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Elle a enseigné toutes les classes, de la maternelle au CM2, mais c'est cette dernière qu'elle aimait le plus. Les enfants étaient encore jeunes et d'une grande fraîcheur tout en étant assez mûrs pour aborder tous les sujets.

C'était parfois rude, même si elle avait des enfants plutôt sages dans un quartier huppé. Les riches aussi ont leurs problèmes.
Elle se demande encore où elle a puisé l'énergie pour tenir pendant quarante ans. Ca fait seulement huit ans qu'elle ne connaît plus les réveils de bonne heure et les journées surchargées.
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Le jour où on efface ‘jamais’ est un grand jour.
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