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Critiques de Taiye Selasi (58)
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Le ravissement des innocents

Cet ouvrage conte une histoire de famille, (celle de l'auteur ?), une grande saga familiale entre le Ghana et les Etats -Unis, un premier roman de Taiye Selasi, née à Londres, qui a passé son enfance dans le Massachusetts. Elle vit actuellement à Rome. Dés le début du livre, on est saisi par son sens du rythme " Kweku meurt pieds nus un dimanche matin avant le lever du jour, ses pantoufles tels des chiens devant la porte de la chambre." Un infarctus du myocarde emporte ce chirurgien Ghanéen à " sandalettes de chambre" que l'on dit "exceptionnel" .

Il a quitté la misère de son pays natal pour rejoindre les Etats- unis et entreprendre des études de médecine jusqu'à devenir un grand nom dans sa profession. Avec la belle Folasadé, Nigérienne,il se construit une solide famille de quatre enfants : Olu, l'aîné, qui deviendra un médecin brillant.....les jumeaux Taiwo et Kehinde, solaires, surdoués, fragiles, et la petite Sadie, qui a failli périr à la naissance...Un portrait modèle d'une famille exemplaire ?

Non, car chez les Saï, les relations sont compliquées , difficiles.... Un mauvais jour, une opération a mal tourné, le docteur Kweku est licencié, il ne peut supporter cette situation, il part un soir en laissant tout derrière lui, il...fuit, il tente une nouvelle vie au Ghana oú il va se mettre en ménage avec sa nouvelle épouse Ama...

C'est sa mort subite , pieds nus, aux portes de son jardin, dans sa maison du Ghana qui réunit toute la famille autour de Folasadé,elle aussi repartie vers l'Afrique....

Les retrouvailles vont cristalliser les heurts, les non- dits, les tensions, les manques, les absences, les attentes des uns et des autres. Chacun pleure beacoup.....

Est-ce que sa mort va être un des moyens de ressouder des liens qui se sont défaits ? Je n'en dirai pas plus....

Ce roman, assez difficile à lire, je dois l'avouer,recèle de très beaux portraits minutieux et fouillés , de multiples expériences et souvenirs mêlés , des descriptions infiniment poétiques : le jardin à Accra, la plage, le village oú est né

kweku......il combine et brasse couleurs, odeurs, humeurs, senteurs, notion d'identité, racisme, ambitions contrariées, mondialisation.....un arbre généalogique présente la famille de Kweku Saï avant le premier chapitre mais j'ai eu du mal quand même...comme si l'auteur en faisait trop, une construction ardue, manquant de cohésion parfois, difficile à saisir, mais ce n'est que mon avis....au final, un livre assez contrasté, bourré de qualités entre le brillant et l'original, la poésie, et la construction éclatée , la chronologie de l'histoire assez peu respectée....

Le ravissement du lecteur?















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Le ravissement des innocents

Taiye Selasi est née en Angleterre et a grandi aux Etats-Unis (diplômée de Yale). Son père est ghanéen, sa mère nigériane, et elle vit à Rome. Une candidate idéale pour la "littérature-monde" ? Bien sûr, même si l'intéressée s'en défend. En gros, ses contempteurs vont dire qu'elle écrit à l'américaine pour des lecteurs avides d'exotisme. Et ils n'ont pas tout à fait tort. La construction de son premier roman, Le ravissement des innocents, pose problème. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Avant les retrouvailles finales au Ghana, Taiye Selasi détaille la vie de ses personnages, dans un désordre, hum, très organisé. Il y a là une volonté de faire sens à tout prix, avec des trouvailles poétiques assez remarquables mais aussi, c'est là où le bât blesse, des répétitions et un style parfois (souvent ?) forcé comme si elle voulait absolument être considérée comme une romancière douée (elle l'est assurément), capable de nous faire entrer dans la tête d'une demi-douzaine de personnages. Tout cela manque d'empathie, en définitive. On admire la virtuosité mais on regrette la structure éclatée et redondante du livre. Et cette scène scabreuse avec les jumeaux ? Elle est déplaisante et décrite d'une manière graphique et presque esthétique là où l'ellipse aurait été d'une subtilité bien plus maligne. Ceci posé, quand Taiye Selasi aura décidé de ne pas vouloir "épater" à tout prix ses lecteurs, elle a tout à fait le talent d'écrire un livre de toute beauté. Wait and see.
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Le ravissement des innocents

Avec « Le ravissement des innocents », l’Américaine Taiye Selasi signe un joli premier roman sur le deuil et le relâchement de liens familiaux qui se renouent à l’occasion d’un drame.



Kweku Sai est en train de mourir d’une crise cardiaque dans son jardin au Ghana. Comme dans les films, sa vie défile devant ses yeux et notamment son regret : avoir fait éclater la cellule familiale en abandonnant sa femme et ses enfants, après avoir été la victime d’un licenciement abusif (à la suite d’une opération chirurgicale qui s’est mal passée). N’ayant pu se résoudre à lire la honte dans les yeux de ses enfants et de sa femme, lui le chirurgien illustre, qui a fait carrière au détriment de celle de sa femme, il part, et meurt des années plus tard sans les avoir revus.



Voilà le point de départ de ce roman choral, qui va faire parler tour à tour chacun des enfants de Kweku, et Folà, sa femme, l’amour de sa vie : Olu, l’aîné, devenu chirurgien orthopédiste, sur les traces de son père, après avoir tenté d’incarner la figure paternelle après la défection du géniteur ; les jumeaux Taiwo et Kehinde, dont la beauté est l’égale de la brillante intelligence (dont sont dotés tous les enfants Sai), qui ne se parlent plus depuis quelques années mais qui partagent un traumatisme les empêchant de réussir leur vie ; bébé Sadie, la petite dernière (bien qu’elle fête ses vingt ans au début de l’ouvrage), brillante étudiante, née grande prématurée, et donc surprotégée par sa mère. Cette mère, Folà, dont la vie a été menée à rude épreuve bien des fois (même si elle n’en a jamais parlé, pas même à Kweku) et qui souffre de ne pas avoir été une suffisamment bonne mère.



Ainsi, chacun à sa façon ressent la désunion de ce qu’ils n’arrivent plus à appeler leur famille : éparpillés entre l’Amérique et le Ghana (leur mère Folà ayant déménagé dans ce pays quelques mois plus tôt, ce sans lien avec le fait que son ex-mari y vivait aussi), ils se parlent très peu, et ne partagent pas grand-chose, sauf quelques tensions.

La mort de leur père, et son enterrement au Ghana, sera enfin l’occasion pour eux de se retrouver, de se réconcilier, et d’apaiser quelques uns des drames qui les entravaient.



« Le ravissement des innocents » est un beau roman, qu’on ne lâche plus une fois qu’on l’a commencé. Déjà pour l’histoire de famille, et les belles analyses psychologiques des personnages qui en découlent (attachantes Taiwo et Sadie, magnétique Folà… les personnages féminins étant mieux réussis que les masculins). Mais ce roman ne saurait se résumer uniquement à des conflits familiaux, il aborde des questions importantes comme celle de l’héritage familial (les problèmes familiaux sont-ils des boulets que l’on traîne, par la reproduction de ceux-ci, de génération en génération ?), de l’identité (comment savoir qui l’on est si on ne connaît même pas son père ?), de la réussite (comment naître pauvre et s’en sortir à tout prix ?)…



Taiye Selasi a donc écrit là un roman ambitieux, qui pèche toutefois en raison de cette ambition même : si l’écriture est souvent poétique, recèle quelques trouvailles d’écriture, elle est parfois assez difficile à lire, et l’auteur fait parfois des raccourcis qui sont tout aussi durs à suivre. Comme si l’auteur voulait absolument nous prouver qu’elle est bien un écrivain, ce dont on ne peut douter devant le ton bien à elle qu’elle réussit à imposer en quelques lignes.

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Le ravissement des innocents

Le livre débute par la mort de Kweku, pieds nus, un dimanche matin dans le jardin de sa villa au Ghana, seul avec ses souvenirs. Brillant chirurgien, il travaillait et vivait à Boston avec sa femme Fola et ses quatre enfants, quand il fut victime d’une injustice professionnelle. Incapable d’assumer cette situation et encore moins son licenciement, il a abandonné sa famille sans explication et est retourné au Ghana.

Après le décès, les enfants vont devoir se réunir pour les funérailles alors que c’est justement la fuite de ce père, seize ans auparavant qui a brisé les liens familiaux.

Fola, la mère, d’origine nigériane, perd tous ses repères et les enfants partent à la dérive. C’est le destin de chacun d’entre eux que nous découvrirons après le départ du père. Secrets, blessures nous seront dévoilés de manière très subtile tout au long de ce roman.

Même si je me suis parfois un peu perdue dans la chronologie des évènements, j’ai aimé suivre les existences de Fola et de ses enfants.

Taiye Selasi nous conte une belle histoire pluriculturelle sur le sens de la famille et l’importance des racines qui couvre plusieurs générations et plusieurs continents. On navigue sans cesse entre les Etats Unis et l’Afrique. Les personnages sont attachants et leurs parcours bouleversants.



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Le ravissement des innocents

Kwaku Sai, le père, d'origine ghanéenne a quitté l'Afrique pour partir aux Etats Unis. Il en est de même pour sa future femme Fola d'origine nigériane.

Ils se rencontrent et construisent leur famille (4 enfants) tout en menant à bien, pour le père, de brillantes études de médecine. Il devient même un chirurgien très réputé

Après une terrible humiliation professionnelle, tout en gardant sa honte pour lui, le père décide de rentrer au Ghana en abandonnant femme et enfants sans regarder derrière lui.



Avec en toile de fond l'Afrique, cette saga familiale est très aboutie et l'auteur y fait preuve d'une impressionnante maitrise de la langue.

Elle sait nous faire partager les émotions, les déchirements et la dislocation de cette famille.

Outre l'évocation de l'émigration, le sujet premier de ce roman est sans aucun doute l'amour avec ses complexités, mais aussi ses ruptures.

Seule la mort réunira à nouveau la famille..
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Le ravissement des innocents

Le ravissement des innocents est un de mes derniers coups de cœur de la rentrée littéraire 2014 de septembre dernier, que j'ai rattrapé à l'occasion de la prochaine venue de l'auteur aux Assises Internationales du Roman qui commencent bientot. Taiye Selasi dont c'est pourtant son premier roman livre d'une écriture puissante, particulièrement romanesque et à la grande puissance évocatrice, un roman qui réussit la gageure d'embrasser toute l’histoire foisonnante d'une famille ghanéenne établie aux Etats Unis.



Histoire poignante qui nous plonge au sein de la famille Sai et qui nous fait voyager de l'Afrique aux USA, suite de la chronique sur le blog
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le ravissement des innocents

Un pere (manquant) meurt et c'est toute la famille (dysfonctionnelle) qui se retrouve et se souvient.

Injustement chassé de l'hôpital où il officiait, un brillant chirurgien fuit les siens pour ne pas affronter son échec et retourne en Afrique. Ses quatre enfants, quoique très doués et très beaux, et leur mère, quoique très douée, très belle et très charismatique, ont encore du mal à se remettre de ce départ précipité et honteux, d'autant plus que l'injustice a toutes les couleurs du racisme.

Et ben non. Ce n'est pas ça du tout. C'est certainement ce qui fait de ce livre un roman typiquement américain. L'auteur ne croit pas qu'on puisse se sentir mal uniquement parce qu'on a été élevé sans pere, dans un pays où être noir n'est pas toujours facile. Non, non. En réalité, le mal de vivre s.explique par un traumatisme majeur bien glauque et bien degueu, sans ça, hein, qu'est-ce que les personnages auraient comme raison de déprimer?

Mais ouf, maintenant qu'ils se sont parlé, ils vont aller mieux (ce n'est pas subir une agression majeure qui est grave, évidemment: c'est de ne pas en parler). À part ça, le style est souvent très beau, souvent chichiteux, les personnages sont tellement semblables (beaux, doués, charismatiques et pas tout à fait heureux) qu'on les confond allègrement dans leur élégant desarroi commun.

Roman artificiel, donc, qui m'a parfois fait penser que Meryl Streep pourrait écrire ce genre de livre: avec tous les efforts que fait l'auteur, on voit mal comment on pourrait lui refuser l'Oscar.
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Le ravissement des innocents

Premier roman de cet auteur d'origine ghanéenne.



J'ai bien aimé cette histoire qui débute par l'injustice criante et raciste que subit le père de famille, Kweku, chirurgien d'origine ghanéenne oeuvrant dans un hôpital américain. Injustice qu'il n'arrive pas à assimiler et qui fera éclater la bulle familiale.



J'ai bien aimé également le thème ainsi que la douceur et la sensibilité avec laquelle l'auteur nous présente et nous décrit ses personnages. L'histoire se tient bien et je recommande cette lecture, autre regard sur ces Africains qui réussissent ou tentent de le faire.



Maintenant, cela reste une lecture sans grande portée littéraire, soutenue avant tout par cette vague de 'auteures africaines à lire'.
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Le ravissement des innocents

Il a oublié de mettre ses pantoufles, et pour ne pas réveiller sa femme, il marche pieds nus dans la rosée, soudain Kweku, terrassé par une crise cardiaque meurt, en admirant son jardin.Et à partir de là, c'est tout son passé que nous allons suivre au travers de nombreux flash- backs.

Kweku, émigré au États-Unis, était un chirurgien hors pair, respecté dans sa profession et fier d'élever sa famille à l'abri du besoin; Sa famille: 4 enfants dont 2 jumeaux fille/garçon, et sa femme Folá ( nigerienne) qui arrêtera ses études de droit pour le soutenir.Mais un jour, lors d'une opération d'une patiente très riche, celle - ci meurt, Kweku n'a rien pu faire .Hélas, la couleur de sa peau fera qu'il sera proprement remercié et renvoyé de l'hôpital! ! Ne pouvant supporter cette humiliation, il prend la fuite en abandonnant sa famille et retourne au Ghana.

Le sens du mot famille étant très profond chez eux,chacun va réagir différemment, la fuite de leur père qui était un dieu pour eux va bouleverser leur adolescence.

On lit ce roman comme les chants d'esclaves entendus sur les plantations, c 'est une mélopée, triste, lancinante. L'écriture est parfois déroutante due aux nombreux flash - backs, mais il s' en dégage une telle atmosphère, lourde, oppressante, et en même temps , éblouissante, que j'ai beaucoup apprécié ce roman et cette auteure. Il y a beaucoup de finesse dans l'analyse de chaque personnage, l'enchevêtrement de tous ces souvenirs en font un roman original et poignant. A conseiller.

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Le ravissement des innocents

Quel talent ! Quelle sensibilité ! Quelle analyse des situations ! Quelle perception de l’être humain ! Texte vivant, coloré, odorant. Psychologue de tout âge de la vie, l’auteur nous montre bien que la vie n’est pas linaire, que chaque adulte a des comportements liés à des blessures d’enfance. N’a pas son pareil pour décrire les émotions (j’ai été particulièrement sensible à la salle de bains comme lieu de refuge)

Aux premières pages, qui débute sur la mort du père, je n’arrivais pas à rentrer dedans, puis la porte s’est ouverte et là… ravissement.

Histoire familiale : père ghanéen, épouse nigériane. Ils ont quatre enfants et vivent aux Etats-Unis. Mais Kwaku, le père, chirurgien, subit une injustice professionnelle. Durant un an, il fera croire à sa famille qu’il continue à travailler, jusqu’à ce que l’un de ces fils découvre le subterfuge et lui fera abandonner sa famille pour repartir dans son pays d’origine. Les enfants seront disséminés, vivant chacun leur drame. La mort de Kwaku les réunira et fera ressortir les non-dits, le mal-être de chacun. Les personnages sont tous attachants, leurs psychologies fouillées avec, parfois, des descriptions de paysages poétiques. Un grand roman !

Taiye Selasi a fait une partie de ses études à Yale, obtenant une licence de littérature américaine, où elle joue dans l'orchestre comme pianiste et violoncelliste. Romancière, nouvelliste et photographe. Quel talent n’a-t-elle pas ?

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Le ravissement des innocents

Attention chef-d'oeuvre ! Ce premier roman, exigeant, est un de mes coups de coeur 2014.

L'auteur, d'une écriture très personnelle, raconte quelques jours de la vie de la famille Sai, originaire d'Afrique de l'ouest, immigrée aux Etats-Unis avant de se disséminer dans le monde. La première voix du roman est celle de Kwaku, le père, debout dans le jardin de sa villa d'Afrique, perdu dans ses souvenirs douloureux, qui ne se rend pas compte que la douleur qu'il éprouve à se remémorer le souvenir des enfants qu'il a abandonné sont en fait les symptômes de la mort qui arrive. Alternent ensuite les interrogations de ses quatre enfants et de son ex-femme : que c'est-il passé ? quels souvenirs gardent-ils de ce père disparu, des périodes qui ont suivi. Et quand la famille se réunit pour l'enterrement remontent des vérités qu'ils ont voulu occulter.



Ecriture complexe, construction alambiquée, ce roman a tout pour écarter un lecteur à la recherche de facilité. Mais en persistant quelques pages, le rythme s'installe, les évènement apparemment épars se répondent, une réalité se dessine, au gré de la compréhension du lecteur, qui peut se construire sa propre histoire...



Un roman psychologique magistral, la riche description d'un contexte culturel méconnu, une écriture talentueuse : ce roman a tout pour lui.



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Le ravissement des innocents

Le ravissement des innocents relate l’histoire d’une famille qui éclate.



Le lecteur est baladé par les pays que les personnages traversent : Nigéria, Ghana et les US.

On voit que les membres de la famille essaient de faire leur mieux suite à l’absence du père.

Un autre drame les réunit : la mort de ce dernier.

L’auteure mêle beaucoup de flash-backs et nous fait découvrir des bribes d’histoire sur ces 2 pays africains, des mots exotiques, une culture. Cependant, le ravissement des innocents n’est pas à la portée de tous. Pour ma part, il manque une certaine fluidité dans la narration. Le thème dramatique n’aide pas. J’ai tout même apprécié ce livre pour sa richesse culturelle.

On espère retrouver l’auteure sur un thème relativement plus joyeux sur un 2ième roman où elle pourra évoluer.

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Le ravissement des innocents

« Kweku meurt pieds nus un dimanche matin avant le lever du jour, ses pantoufles tels des chiens devant la porte de la chambre. »

Une première phrase intrigante inaugure le roman de cette jeune auteure anglaise d’origine ghanéenne et nigériane. Kweku est père de quatre enfants, tous nés aux Etat-Unis. Il est venu du Ghana, a rencontré Folà, devenue son épouse, mais on apprend qu’il l’a quittée de façon brusque, et vit désormais au Ghana, où il meurt donc, comme l’annonce l’incipit.

Ce roman possède un rythme propre, une chronologie qui est aussi une géographie, alternant vie aux Etats-Unis, départ, retour au Ghana. L’auteure dit l’avoir sciemment écrit en trois mouvements comme une symphonie : la première partie est semblable à un morceau de jazz, il est normal qu’on s’y perde un peu entre tous les personnages et les débris de leurs vies, ainsi que des drames qu’on ne fait que deviner. La seconde est un adagio, un cercle parfait, la troisième un allegro où tous les personnages jouent ensemble leur partition.

Cette lecture a quelque chose de fascinant, un rythme hypnotique, autour du thème principal, les liens qui unissent les membres d’une même famille. J’ai appris le rôle très particulier des jumeaux dans la culture Yoruba (le premier « sorti » est le plus expansif, social, le deuxième le plus intelligent). Ainsi en va-t-il des jumeaux Taiwo et Kehinde, encadrés par l’aîné Olu et la petite Sadie. La famille Sai, des paroles même de Taiye Selasi, que j’ai écoutée avec grand intérêt lors d’une conférence aux Assises Internationales du Roman, compose une sorte de patchwork, ses membres, malgré leurs tourments individuels, retrouvent une certaine unité lorsqu’un événement grave survient.

Chacun de ces afropolitains, (dérivé de cosmopolitain : être de partout et de nulle part), de la première génération ou de la seconde, souffre de sa famille, ne supporte tout simplement plus le mot famille, et réagit différemment au manque, à la solitude, aux regrets et aux rancunes accumulées. Mais heureusement, chacun a son propre refuge dans l’art, la peinture, la musique ou la danse…

Les situations vécues touchent à l’universel, et j’ai eu un mélange de plaisir et d’émotion à accompagner chaque personnage. Ce roman pourtant n’est pas des plus faciles, ne se laisse pas faire, met du temps à faire son chemin. Le style y contribue en introduisant une sorte de dimension supplémentaire, de regard extérieur de chaque membre de la famille sur lui-même.

La discussion avec l’auteure autour de son roman, menée par des lycéens qui avaient choisi des mots-clefs renvoyant au livre, a été passionnante, d’autant plus que je venais tout juste de finir ma lecture. Mais je vous laisse apprécier les extraits de ce « presque coup de coeur » !


Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Le ravissement des innocents

Décidément, j'ai la volonté en berne en ce moment : abandon de ce roman à la troisième page. Jamais cela ne m'était arrivé à ce stade de lecture mais tout de suite, le style de l'auteure m'a paru assez spécial, limite "tarabiscoté". Je ne me suis pas senti le courage d'aller au bout des quelques 370 pages. La vie est vraiment trop courte pour s'embêter, je laisse ce titre aux plus courageux.

La 1/2 étoile traduit juste mon abandon, pas la qualité de l'ouvrage, ni celle de l'intrigue bien sûr... que je n'ai pris le temps de découvrir. Honte à moi !
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Le ravissement des innocents

«Kweku meurt pieds nus un dimanche matin avant le lever du jour, ses pantoufles tels des chiens devant la porte de sa chambre.»



S’ouvrant ainsi sur la mort de Kweku Sai dans son jardin au Ghana, le premier roman de Taiye Selasi raconte, autour du destin de ce chef de famille défaillant face à l’injustice, chirurgien au talent exceptionnel qui a émigré du Ghana aux Etats-Unis, l’histoire des membres de cette famille dont le déracinement est source de génie et de fêlures profondes : Folásade, la «princesse pan-nigériane comme on l’avait appelée», qui a abandonné ses études de droit pour élever leurs quatre enfants, l’aîné Olu qui admire tant son père qu’il revêtira à son tour la blouse de chirurgien, les jumeaux Taiwo Et Kehinde à la beauté époustouflante, la cadette Sadie complexée par les parcours brillants de ses aînés, et enfin sa deuxième femme Ama, refuge apaisant après le retour de Kweku en Afrique.



Tendu entre deux instants irréversibles, le décès de Kweku et sa fuite des années plus tôt, lorsqu’il fut incapable de surmonter face à ses proches l’humiliation de classe à caractère raciste qui lui fit perdre son emploi aux Etats-Unis, le roman se déploie en une symphonie foisonnante.



À travers les yeux de Kweku, puis de Folásade et des quatre enfants, êtres brillants, cosmopolites et vulnérables qui se rejoignent au Ghana pour les funérailles, on reconstitue peu à peu le génie et les sentiments d’abandon et d’éparpillement des membres de cette famille qui apparaît comme un archipel d’îles, marqués par l’absence de racines connues et l’exil, par les souffrances cachées mais néanmoins transmises, et par les empreintes laissées par la fuite du père dans l’aptitude des enfants à aimer aujourd’hui.



«Ce n’est pas seulement la pauvreté de sa famille, par contraste, qui pousse Sadie à s’accrocher au Negroponte, c’est son état d’apesanteur. Les Sai sont cinq personnes dispersées, sans centre de gravité, sans liens. Sous eux, il n’existe rien d’aussi lourd que l’argent, qui les riverait à la même parcelle de terre, un axe vertical ; ils n’ont ni racines, ni grands-parents vivants, ni passé, ni ligne horizontale – ils ont flotté, se sont séparés, égarés, une dérive apparente ou intérieure, à peine conscients de la sécession de l’un d’entre eux.»



Chant célébrant des liens d’amour indissolubles au-delà du déracinement, «Le ravissement des innocents» est le premier roman d’une surdouée à l’identité et au parcours hybride comme ses personnages, remarquablement traduit par Sylvie Schneiter (Éd. Gallimard 2014).



«La jeune Ama, loyale, simple, souple, débarquée de Krobotité empestant encore le sel (et l’huile de palme, la lotion capillaire, le parfum "Carnation" évaporé) pour dormir à son côté dans la banlieue d’Accra. Ama, dont la sueur et les ronflements pendant son sommeil abolissent les milles de l’Atlantique, les fuseaux horaires et l’infini du ciel, dont le corps est un pont entre deux mondes sur lequel il marche.

Le pont qu’il cherche depuis trente et un ans.»
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Le ravissement des innocents

Un incipit étonnant nous apprend la mort de Kweku. Crise cardiaque. La romancière retrace alors le parcours de ce ghanéen qui, fuyant la misère de son pays, a réussi à devenir aux Etats-Unis un chirurgien réputé. Licencié de l'hôpital où il exerce à la suite d'une flagrante injustice, son univers s'écroule. Il cache la situation à sa femme aimée, Fola, une nigériane qui a abandonné ses études pour élever leurs 4 enfants, et paye cher un avocat pour rentrer dans ses droits. En vain. Endetté, il subit une dernière humiliation devant un de ses fils et , désemparé, s'enfuit. Retour au Ghana.

Le roman s'attache ensuite à présenter chacun des membres de cette famille détruite. L'aîné Olu qui marche sur les traces de son père tant admiré , les jumeaux Taïwo et Kehinde, déchirés après un séjour chez un oncle pervers, et la petite dernière Sadie. Tous se retrouvent pour les obsèques du père après 15 ans de séparation, de silence.

Vont-ils se re-connaître, se comprendre ?

Les personnages sont complexes et très attachants, surtout les femmes. L'autrice réussit, grâce à une construction non linéaire, à rendre compte du poids du passé sur les individus et de la difficulté à faire des choix qui correspondent à son identité profonde.
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Le ravissement des innocents

D’où viennent les traumatismes d'enfance ? Souvent des non-dits, des cachotteries, de l'égoïsme des parents. Et là Kweku a frappé fort, un séisme. Certes il a été licencié abusivement par l'hôpital dans lequel il travaillait à Boston, mais est-ce une raison pour le cacher à sa femme et leurs quatre enfants ? Oui il était promis à un bel avenir, brisé par ce couple de blanc, mais pourquoi quitter sa famille quand l'un des siens découvre que Kweku ne travaille plus à l'hôpital depuis presque un an ? Le séisme engendré se répercutera sur les cinq membres de la famille pendant des années. Et ce n'est pas l'oncle Fémi qui aidera la famille à aller mieux.

Flash-back. Ghana. Nigéria. Etats-Unis. La vie de tous les membres de la famille est passée au crible des émotions.

Déchirements, rapprochements, larmes, joies, réussites, échecs ... c'est un livre d'ambiance avec de longues et complètes descriptions.

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Le ravissement des innocents

L'histoire d'une famille africaine déchirée vivant aux États-Unis,Boston.Le père ghanéen,est un chirurgien renommé,la mère nigérian(comme les parents de l'auteur),qui a sacrifié ses études pour la famille, éléve leur quatre enfants.Le père licencié à la suite d'une injustice professionnelle(raciste?),ne pouvant l'avouer à sa femme durant onze mois,la quitte sans explication,la laissant seule ,sans le sou avec les quatre enfants.Les enfants n'en sortiront pas indemnes.Le livre débute avec la mort du père au Ghana,seize ans après son incompréhensible départ.C'est un livre sur une famille dysfonctionnelle,sur la difficulté d'être étranger aussi bien dans la pays immigré que dans le sien,ne se sentir bien nul part.

Je n'ai pas aimé le livre.J'ai trouvé la construction lourde et maladroite.Les deux premières parties le rythme est lent et répétitif,l'écriture trop élaborée,artificielle(on croirait sortie d'un atelier d'écriture créative américaine.Je l'ai lu en anglais peut-être qu'elle est mieux rendue avec la traduction).J'ai mieux aimé la dernière partie.Le faite qu'elle a parsemé un peu de tout dans l'histoire(qui aurait pu s'en passer),l'histoire macabre des jumeaux au Nigeria chez leur oncle,avec détails,le scandale adultérin d'une des filles,d'autre scènes de sexe inutiles,des descriptions physionomiques excessives(abusant du belle,jolie,beau...)en font un roman très américain,très best seller(New York Times Bestseller est d'ailleurs mentionné sur la couverture de l'édition américaine).J'ai lu qu'elle avait vendu les droits du livre avant même de l'avoir terminé,étant chaperonné par le prix Nobel Toni Morrison.Je pense qu'elle a voulu être à la hauteur,mais à mon avis c'est un brillant échec.
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Le ravissement des innocents

Ce roman nous entraîne dans la vie d'une famille afro-américaine, la famille Sai. Un arbre généalogique en début de roman est bien utile. L'arrière-grand-mère des quatre enfants Sai était une Écossaise blonde au teint très pâle dont la beauté va se retrouver dans sa petite-fille Folàsadé puis dans les jumeaux Taiwo et Kehinde. Ce teint si particulier, ces yeux superbes, or et verts dans un visage métissé feront à la fois l'émerveillement et la jalousie de ceux qui les croiseront.



Nous touchons ici au problème des êtres métissés, notamment Africains : ni Blancs, ni Noirs, mal perçus, mal intégrés où qu'ils aillent. Aux États-Unis, les jumeaux sont des Africains (avec tout ce que cela comporte d'idées toutes faites), au Ghana (pays du père, Kweku) et au Nigéria (pays de la mère, Folàsadé), ils sont des Blancs, donc potentiellement des ennemis.



La famille Sai a littéralement explosé quand, dans un hôpital de Boston, Kweku, le père de famille, très bien installé, chirurgien réputé, est accusé d'avoir provoqué la mort d'une femme qu'il a opérée. De honte, ayant perdu son emploi et tout ce qui avait fait sa réussite sociale, il part brutalement au Ghana, dans l'ethnie ga dont il fait partie. Aucune explication à Folà et aux quatre enfants. Pendant seize ans.



Jusqu’au jour où il va mourir brutalement d'une crise cardiaque. Alors, la famille reprend le chemin de l'Afrique pour la cérémonie des obsèques, avec ses traditions, son cercueil qui doit par sa sculpture et ses ornements rappeler ce qu'était le défunt.



Alors se rassemblent enfin mère et enfants, dispersés depuis des années. Et chacun de raconter son histoire, sous la plume de Taiye Selasi.



Il y a de l'intime, du drame personnel, du drame abject, des relations complexes au sein de cette famille, comme sans doute dans la plupart des familles. Avec l'auteure, nous plongeons dans le monde africain et pour ma part je retrouve la société nigériane, où les jumeaux tiennent une place importante : les « ibeji » sont considérés comme magiciens, voire sorciers, ce qui peut expliquer l'horreur de leur expérience, racontée en fin de livre et dont on se demande quelle en a été l'inspiration, espérons qu'il ne s'agisse pas de faits vécus.



Ce roman ne manque pas d'intérêt, pourtant je m'y suis ennuyée à plus d'une reprise, le trouvant trop long, mal construit, touffu. Il a apparemment connu un certain succès, ce qui laisse à penser que mon avis est un peu marginal.



A lire si on est curieux des sociétés africaines.
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Le ravissement des innocents

Bien mais vous pouvez mieux faire. Voilà comment je commenterais le premier roman "Le ravissement des innocents" de Taiye Selasi.

Il y a clairement un fort potentiel mais qui est mal exploité.



C'est donc avec un sentiment mitigé que je referme la dernière page de ce livre complexe, touffu et pas évident à lire (il m'aura fallu 9h environ ce qui est assez long pour 370 pages).



Le livre raconte l'histoire de la famille Sai, africains d'origine et vivant aux Etats Unis. Il démarre par la mort du père Kweku, chirurgien ghanéen marié à Fola, père de 4 enfants mais qui a fui au Ghana suite à une injustice.

Au travers de 3 parties finalement très complémentaires (le retour, le voyage, le départ), l'auteur aborde plein de sujets qui nous amène forcément à réfléchir: l'identité, l'expatriation, la fuite, la construction ou reconstruction (en fonction des personnages), les non-dits et les secrets, la violence, l'amour, le pardon...



Le gros point fort est assurément l'écriture et le style original de l'auteur. Envoutante, subtile, poétique voire par moment lyrique, alternant les narrations et les dialogues, le passé et le présent, elle donne une belle densité au récit.



Toutefois, les multiples flashback noient le lecteur et donne l'impression d'un copier/coller sans cohérence. On a souvent du mal à s'y retrouver.

De plus, il y a souvent trop de détails, ce qui dilue le message principal et finit par ennuyer le lecteur. J'ai ainsi survolé certains passages et eu beaucoup de mal dans certains chapitres très (trop) longs.

L'absence de chronologie des faits y est aussi certainement pour beaucoup, comme le récit de scènes de sexe dont on se demande ce qu'elles font là!



Taiye Selasi a voulu en faire trop et c'est bien dommage. Il y avait moyen de faire un roman significatif et à l'arrivée ça fait un peu pschitt pour moi.

Le ravissement des innocents n'en reste pas moins un bon roman que je ne regrette pas d'avoir lu.



3/5
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