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Citations de Tatiana de Rosnay (1549)


"Comment ne pas résister à l'appel de l'écriture ? Ce qui m'était arrivé était unique, et je revendiquais le droit de coucher mon récit sur le papier, de faire renaître les évènements qui avaient bouleversé mon existence. Ce n'était ni de la prétention, ni de la folie. C'était une nécessité."
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C'est ainsi que les morts se vengent. La nuit, les morts entrent par effraction dans son sommeil.
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Je peux les entendre remonter notre rue. Un grondement étrange, menaçant. Des chocs et des coups. Le sol qui frémit sous mes pieds. Et les cris, aussi. Des voix d'hommes, fortes, excitées. Le hennissement des chevaux, le martèlement des sabots. La rumeur d'une bataille, comme en ce terrible mois de juillet si chaud où notre fille est née, cette heure sanglante où la ville s'est hérissée de barricades. L'odeur d'une bataille. Des nuages de poussière suffocants. Une fumée âcre. Terre et gravats.
Je vous écris ces mots assise à la table vide. Les meubles ont été emballés la semaine dernière et expédiés à Tours chez Violette. Ils ont laissé la table, trop encombrante, ainsi que la lourde cuisinière en émail. Ils étaient pressés, et je n'ai pu souffrir ce spectacle. J'en ai haï chaque minute. La maison dépouillée de tous ses biens en un si court instant. Votre maison, celle dont vous pensiez qu'elle serait épargnée. Ô, mon amour, n'ayez crainte, je ne partirai jamais.
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 oui, je pue, c’est la puanteur de ceux qui vivent dans la rue, de ceux qui ont pas touché à un savon depuis des années, qui savent plus ce que c’est qu’une salle de bains. allez donc renifler les autres clodos, vous verrez on sent tous pareil, c’est l’odeur des pauvres des rues de paris qui vous fouette la tronche, vous qui savez pas ce que c’est de pas être propre. 
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Pour la première fois, depuis longtemps, j’ai ressenti de l’espoir. Un espoir timide, fragile, si beau. J’ai eu envie de pleurer. De rire, aussi. Un sourire et des larmes. Comme un arc-en-ciel qui prenait son envol.
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Voilà ce qu'il fallait faire, être froide avec la fille. Glaciale. Voire hautaine.
Hélène froide ? Mais c'est la gentillesse même. C'est un amour, cette femme. Trop gentille, parfois. Hélène, tu devrais être moins gentille avec les autres. Maman, tu te fais trop souvent avoir. Tu ne sais pas dire non, ma pauvre Hélène. Gentille. Quel horrible mot. Fade. Douce. Agréable. Hélène est une femme douce. Agréable. On ne disait jamais d'Hélène : quel caractère ! Quel personnage ! quelle femme ! Non. On disait, quelle gentille personne. Quelle bonne créature, cette Hélène Harbelin. Quelle brave dame.
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Impossible d'emprisonner un rêveur, il sait franchir les murs, déverrouiller les portes, chasser le poids des années. Le rêveur a tous les droits, le rêveur est livre, Kiki le lui avait soufflé.
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Est-ce ça, finalement, le bonheur ? Est-elle heureuse avec Stéphane ? Au fond, elle ne s'était jamais posé la question. Troublée, Colombe range le cadre sur la commode, à côté des autres photos. Bien sûr qu'elle est heureuse. Il n'y a qu'à regarder ses enfants, son mari. Le mot "bonheur" est estampillé sur leurs fronts. La petite voix revient, persiflante. Mais on ne te parle pas de tes gamins, idiote, ni de ton mari. On te parle de toi. De toi, Colombe. Tandis qu'elle contemple la photo, interloquée, une drôle de vision s'empare d'elle. Celle d'un cheval de labour, le regard cerné d’œillères, qui parcourt encore et encore un champ interminable.
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Une nouvelle maison. Une nouvelle adresse. Une nouvelle vie. L'horizon paraît moins bouché. Colombe sourit.
Elle ne le sait pas, elle ne se doute de rien, mais elle savoure une de ses dernières nuits de sommeil.
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« Russel Banks, par exemple, n'aimait pas écrire sur son ordinateur, cela endiguait le flot des idées. Il rédigeait le premier jet en suivant un simple fil rouge. Nelson Novezan avouait qu'écrire était une telle torture qu'il lui fallait recourir à l'alcool, à la drogue et au sexe pour tenir le coup, et s'enfermer dans la chambre d'un palace. Magaret Atwood, qui tweetait autant que Nicolas, imprimait ses chapitres et les étalait par terre, en modifiant l'ordre selon ses besoins(...). Orhan Pamuk écrivait lui aussi à la main, se conformant à un plan structuré dont il ne déviait pas d'un iota. Michael Ontaadje découpait et collait des paragraphes entiers dans d'épais carnets. Kazuo Ishiguro se livrait à des corrections implacables et supprimait parfois jusqu'à cent pages. (…) Ernest Hemingway produisait cinq cent mots par jour. Ian McEwan, mille. Tom Wolfe, mille huit cents. Stephen King, deux mille. Il fallait toute une journée à James Joyce pour ne rédiger que quelques rares phrases. Georges Simenon pondait un roman tous les quatre mois et dénichait le nom des personnages dans l'annuaire. (…) Amos Oz partait faire un tour à pied pendant quarante-cinq minutes dès six heures du matin puis se mettait au travail. Joyce Carol Oats préférait écrire avant son petit déjeuner. Toni Morisson privigégiait l'aube, pour voir le soleil se lever. John Steinbeck fumait la pipe... »
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Je lorgnai ses jambes avec la lubricité du loup de Tex Avery.
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Comment dompter ce coeur ? Comment lui parler ? Comme à un chien désobéissant : "Hé là, Médor, au pied ! Pas bouger !" Comme à un enfant turbulent qu'on menace d'une fessée ?
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La mort m'envahissait petit à petit comme la marée montante.
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Souvenez-vous des premiers beuglements des porteurs d'eau, juste après l'aube, qui montaient vers nous alors que nous étions encore au lit, émergeant lentement de notre sommeil. Les robustes gaillards longeaient notre rue et passaient ensuite dans la rue des Ciseaux, avec dans leur sillage un âne fatigué chargé de tonneaux. Souvenez-vous du chuintement régulier des brosses des balayeurs et du carillon matinal de l'église, si près que l'on pouvait croire que la cloche sonnait dans notre propre chambre, et comment Saint-Sulpice, non loin de là, répondait en écho, en harmonie. Le début d'un nouveau jour notre rue.
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Non, Mamé ne pouvait pas nous quitter maintenant, j’avais besoin d’elle. C’était trop tôt. Je n’étais pas prête à la voir mourir. Je regardais autour de moi, ce salon où je l’avais rencontré pour la première fois. Et à nouveau, je me sentis submergée par le poids des évènements qui avaient eu lieu ici et qui revenaient sans cesse me hanter.
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Martin ne comprend pas tout de suite les raisons de ce tutoiement, de cette douceur inaccoutumée chez un homme habituellement impassible. Alors qu'il entre dans la chambre de Célestine, le professeur lui prend le bras et lui murmure :
-C'est la dernière fois que tu la vois.
Martin se retourne et lit dans les expressions des gens derrière lui un mélange de pitié, de gêne, et- chose qui le surprend de la part d'un personnel hospitalier qu'il aurait cru plus blasé-une certaine pudeur envers la mort.
(p. 187)
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Mrs Dalloway n’apparaissait jamais. Elle n’était qu’une voix. Mais Clarissa savait qu’elle avait des yeux et des oreilles dans chaque pièce. Elle se demandait souvent à quoi Mrs Dalloway aurait ressemblé si elle avait vraiment existé.
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«  C’est toujours dans les yeux que les gens sont les plus tristes . »
R. Gary: La vie devant soi.
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Elle avait visité vingt appartements avant de trouver. Personne ne pouvait imaginer l’épreuve que cela représentait, surtout pour une romancière obsédée par les maisons, par la mémoire des murs. 
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En réalité, je m'appelle Brice, un prénom que j'ai toujours trouvé précieux et efféminé. Les consonances viriles et abruptes de "Bruce" me séduisirent à l'âge de dix ans, dès ma première lecture d'une bande dessinée célèbre, "Batman", dont le héros, Bruce Wayne, se métamorphosait d'un paisible héritier en une chauve-souris justicière. Ce fut l'affaire d'un changement de syllabe. Trente ans plus tard, il n'y avait plus que mes grandes sœurs pour persister à me donner du "Brice".
La consécration mondiale d'une star hollywoodienne, Bruce Willis, dit en sorte que ce prénom soit enfin prononcé correctement : "brousse", et non "brusse". En revanche, l'allure massive de Willis, ses biceps, sa haute stature et son sourire charmeur m'apprirent à mes dépens que je m'étais désormais encombré du prénom d'un séducteur. Ce qui n'était pas mon cas. Et en prenant de l'âge, cela ne s'arrangeait guère.
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