Citations de Tatiana de Rosnay (1552)
Au dernier étage d'un magasin luxueux de la rue de Passy, deux jeunes femmes déjeunaient légèrement d'une tourte Château-Thierry et d'une salade Vaux-le-Vicomte. Le restaurant où elles se trouvaient dominait les toits gris de Paris, et possédait une atmosphère raffinée et feutrée qu'on eût dite d'Outre-Manche.
(La jeune fille au pair)
Chez les Chamarel, on ne se plaint jamais. Telle la très britannique devise « Never complain, never explain », que son anglophile de mère ressasse à longueur de journée.
Le besoin de lire s' emparait de moi et exerçait sa délicieuse et grisante emprise. Plus je lisais, plus j'avais faim. Chaque ouvrage était riche de promesses, chaque page que je tournais était une équipée, l'attrait d'un autre monde.
L'alcool aidant, Gerald se laisse aller à des confidences qui n'ont plus rien de paternel, et qui fascinent ses filles impatientes de savoir qui est la dernière "pouliche"...
Petit à petit, Daphné comprend que son père courtise ses jeunes partenaires, qu'il se passe entre eux plus que de simples embrassades...
Pourquoi se marier alors? Quelle comédie, le mariage, écrit-elle à Tod.
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- Désolé, je ne lis pas.
Nicolas a entendu cette phrase si souvent qu'il se demande comment il a pu vendre tant d'exemplaires.
- Je veux dire, je ne lis pas de livres, s'empresse de préciser Giancarlo. Je sais lire, bien sûr.
J'ai deux fois ton âge, mais je suis comme ton enfant. Je me nourris de toi.
Alexandrine est comme ce fascinant cactus qu’avait Maman Odette, d’une douceur trompeuse et terriblement piquant.
C'est ainsi que je voulais construire ma vie.Ne plus subir.Agir
Quand je serai morte, mon amour,
ne chante pas pour moi de chansons tristes
ne plante pas de roses sur ma tombe
ne la mets pas à l'ombre d'un cyprès
ne laisse au-dessus de moi que l'herbe verte
Mouillée de pluie et de rosée
Et si tu veux, souviens-toi
Et si tu veux, oublie.
Christina Rosetti
Les yeux de la fillette ne se remettaient pas des horreurs de la nuit. Ils en avaient trop vu. Peu avant l'aube, la femme enceinte avait donné prématurément naissance à un enfant mort-né.La fillette avait été témoin des hurlements, et des larmes.
Que faire quand un être cher nous quitte pour toujours et que l'on se retrouve seul avec les objets banals de la vie quotidienne ? Comment faire face ?
Elle se sentait tomber dans un puits sans fond. L'espoir de s'échapper était la seule chose qui lui permettait de s'accrocher à la vie, à cette vie nouvelle qui lui restait incompréhensible.
Somme-nous condamnés à être façonnés par notre enfance, ses blessures, ses secrets, ses souffrances cachées ?
Comment faites-vous pour côtoyer des gens morts tous les jours?
- ça aide les autres à rester en vie.
Opération vent printanier, murmurais-je
- Un nom charmant, n'est-ce pas, pour une chose aussi horrible, dit-il. La Gestapo avait demandé un certain nombre de Juifs entre seize et cinquante ans. La police française s'était montrée zélée, bien décidée à déporter un maximum de Juifs et pour cela avait aussi arrêté de petits enfants, ceux nés en France. Des enfants français. p.81
- Je suis sûre qu'ils me cachent quelque chose. Je veux savoir quoi.
- Soyez prudente, Julia (...) On ne joue pas impunément avec la boîte de Pandore. Parfois, il vaut mieux qu'elle reste fermée. Parfois, il vaut mieux ne rien savoir.
J’avais hâte de rencontrer William. Il était là, tout près, dans cette Ville, peut-être même se promenait-il, en ce moment, via Fillungo. Allongée dans ma petite chambre où montaient par la fenêtre ouverte, des bribes de conversations, des rires, des pétarades de Vespa, la sonnette d’un vélo, je me sentais proche de Sarah, plus proche que jamais. J’allais rencontrer son fils, la chair de sa chair, le sang de son sang. Je ne serais jamais aussi proche de la petite fille à l’étoile jaune.
La petite voix intérieure marmonnait: "Ne donne jamais d'informations personnelles à un lecteur, une lectrice, rappelle-toi, pas d'adresse, reste vague, quitte à mentir."
les bourgeois, eux, me voient même pas, ils s’en foutent d’une cloche pépée ou mecton, parce que pour eux un clodo c’est pareil qu’une crotte de chien, faut l’éviter, faut pas marcher dessus, c’est tout.
Alors qu'il lui tient la main, en cet instant paisible, la mort éventuelle de Paul lui semble une hérésie. Pourtant, dans un coin de sa tête, subsiste une image puissante, qu'il ne peut effacer. Il voit la vie de son père qui se retire lentement, au même rythme insidieux que monte le niveau de la Seine, comme si les deux évènements étaient entremêlés et établis d'avance. L'enchevêtrement de nerfs, de cellules et d'organes constituant le corps de son père rappelle l'entrelacs des rues parisiennes peu à peu envahies par les flots, qui voient le courant électrique coupé, la transmission des données bloquée. Linden regarde à travers le carreau ruisselant, et il lui semble être devenu une sentinelle qui guette l'inévitable submersion aquatique, qui surveille son père, la pluie, la cité entière.