AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Tayari Jones (95)


En prison, on apprend vite que le moindre objet peut être utilisé contre un autre ou contre soi-même. Une brosse à dents devient un poignard, une barre de chocolat fondue permet de fabriquer du napalm artisanal, et un sac-poubelle fait un excellent nœud coulant.
Commenter  J’apprécie          10
De toute façon, ce qu'on ressent et ce qu'on comprend de l'amour, ça fait deux.
Commenter  J’apprécie          10
La prison change un homme, qu'il soit coupable ou innocent, elle le transforme en détenu.
Commenter  J’apprécie          30
On ne choisit pas plus d'où on vient qu'on ne choisit sa famille. Au poker on reçoit cinq cartes. Il y en a trois qu'on peut échanger et deux dont on ne peut pas se défaire : sa famille et sa terre natale.
Commenter  J’apprécie          20
En tout cas, ce soir-là, au Piney Woods, notre mariage me paraissait une belle tapisserie fragile.
Régulièrement, nous la déchirions puis la raccommodions, toujours au fil de soie, ravissante mais assurée de céder de nouveau.
Commenter  J’apprécie          10
Malgré tout, il faut dire ce qui est. Si mon enfance était un sandwich, il n'y aurait pas de jambon qui dépasserait. Nous avions le nécessaire et rien de plus.
Commenter  J’apprécie          20
Page 263 ce ne sont pas les liens du sang qui font une famille ; c’est le cercle qu’on se crée en se tenant fermement par la main
Commenter  J’apprécie          00
L'émotion humaine est au-delà de la logique ; elle est aussi lisse et ininterrompue qu'un globe de verre soufflé.
Commenter  J’apprécie          20
« L’amour se crée une place dans ta vie, il se crée une place dans ton lit. A ton insu, il se crée une place dans ton corps, détourne tes vaisseaux sanguins, bat juste à côté de ton coeur. Et quand il part, il laisse un trou. »
Commenter  J’apprécie          30
– Je n’ai pas fait ce dont on m’a accusé.

– Je le sais. Personne ici ne pense que tu es coupable. Tu était juste le type de la mauvaise couleur au mauvais endroit au mauvais moment. On ne peut pas faire confiance à la police. C’est pour ça qu’il y a tant des nôtres derrière les barreaux.
Commenter  J’apprécie          10
Le mariage ressemble beaucoup à une greffe. D’un côté on a la branche à peine coupée, la sève qui sourd, le parfum de printemps, et de l’autre l’arbre dépouillé de son écorce protectrice, creusé et prêt à recevoir le corps étranger. Mon père avait pratiqué cette opération chirurgicale sur un cornouiller dans la partie du jardin située le long de la maison. Il avait attaché une branche à fleurs roses volée dans les bois sur l’arbre à fleurs blanches de ma mère, acheté dans une pépinière. Il avait fallu des mètres de jute et deux ans pour que le greffe prenne. Aujourd’hui encore, après toutes ces années, le cornouiller a quelque chose de pas tout à fait naturel, en dépit de sa splendeur bicolore.
Commenter  J’apprécie          40
« J’ai un mauvais pressentiment, Roy. Rentrons à la maison. »
Ma femme était portée à l’exagération. Malgré tout, je sentais dans sa voix quelque chose qui ressemblait étrangement à de la peur.
« Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– Je n’en sais rien. Rentrons, s’il te plaît.
– Et je suis censé raconter quoi à ma mère ? Tu te doutes bien qu’elle a mis les petits plats dans les grands.
– Rejette la responsabilité sur moi. Dis que tout est ma faute. »
Avec le recul, ça me fait penser à un film d’horreur, quand on se demande pourquoi les personnages s’entêtent à ignorer tous les avertissements. Si une voix spectrale te lance : TIRE-TOI, tu te tires. Sauf que, dans la vraie vie, on ne sait pas qu’on est dans un film d’horreur.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai commencé à t’appeler Georgia à New-York parce que je me rendais compte que tu avais le mal du pays. À présent, je continue parce que c’est moi qui suis nostalgique et que, mon pays, c’est toi.
Commenter  J’apprécie          73
À cette époque, ma mère était encore un bébé dans son landau. Ma grand-mère l’avait emmenée faire des courses, ce qui était toujours une source de stress pour elle, parce que mes grands-parents avaient beaucoup de besoins et peu d’argent. […] Quoiqu’il en soit, un jour qu’elle était au magasin, en train de calculer comment elle pouvait nourrir toute la famille avec le minimum, elle a croisé une Blanche et sa fille. (Gloria m’en a dressé un tableau édifiant. Selon elle, elles étaient dépenaillées, sentaient le camphre et la gamine n’avait même pas de chaussures aux pieds.)
Soudain la petite a montré ma mère du doigt et a dit : « Regarde, maman ! un bébé servante ! » Pour ma grand-mère, cet incident a été la goutte d’eau. Le mois ne s’était pas écoulé que la famille pliait bagage, direction Atlanta.
Commenter  J’apprécie          30
« OK, reprenons. Tu veux un conseil. Alors, voilà. Sois cash. N’essaie pas d’amortir le choc. Si tu as eu le cran de le faire, tu dois avoir le cran de le dire.[…]
« Tu vas annoncer à ce type ce que tu as fait, ce que tu fais encore. Il n’a droit à rien d’autre. Tu ne le lui dit pas la tête courbée. Tu lui communiques une information pour qu’il comprenne à quel genre d’homme il a affaire, quelle que soit la manière dont il le prenne.
– Et après ?
– Ça dépend de sa réaction. Je pencherais pour la violence. Je ne pense pas qu’il risque de te tuer pour ça. Il n’a certainement pas envie de retourner au trou. Cela dit, tu vas ramasser une bonne dérouillée. Encaisse et rentre chez toi.
– Mais…
– Précisément. Il y a un mais : il peut te flanquer la raclée de ta vie, te passer à tabac, te démolir la tronche, mais il ne peut pas te prendre Celestial. Ce n’est pas le vainqueur qui remporte le cœur de la belle. »
Il rit. Pas moi.
Commenter  J’apprécie          10
Attention, je n’ai rien contre la manière dont nous avons été élevés, Celestial et moi, mais le monde change et il faut s’adapter. Notamment il n’était pas question que je mentionne le coton. Mes parents parlaient toujours du coton, littéralement ou métaphoriquement. Les Blancs disent : « Si tu continues, tu finiras à l’usine », les Noirs, c’est : « Si tu continues, tu finiras dans un champ de coton. »
Commenter  J’apprécie          10
Malgré tout, quand on parle de chez soi, on ne pense pas à l’endroit où on a atterri. On pense à l’endroit d’où on a décollé. On ne choisit pas plus d’où on vient qu’on ne choisit sa famille. Au poker, on reçoit cinq cartes. Il y en a trois qu’on peut échanger et deux dont on ne peut se défaire : sa famille et sa terre natale.
Commenter  J’apprécie          10
Nous étions officiellement mariés depuis un an et demi, et nous étions heureux. En tout cas, je l’étais. Ce n’est peut-être pas la définition du bonheur pour tout le monde, mais nous étions un couple typique de la bourgeoisie noire d’Atlanta : le mari qui va se coucher avec son ordinateur portable, et l’épouse qui rêve de bijoux dans un coffret Tiffany. J’étais jeune, ambitieux et bien parti pour réussir. Celestial était une artiste, intense et ravissante.
Commenter  J’apprécie          10
S'adressant toujours à mon père, Olive intervint : "Dis-lui qu'il se fait avoir par ces pimbêches à la peau claire. Dis-lui qu'il ne devrait pas oublier que nous avons des jeunes femmes très bien ici, à Allen Parish. Dis-lui de s'élever dans la société avec une de ses sœurs noires.
- Ta mère...
Je coupai Big Roy.
"Je l'ai entendue et, jusqu'à nouvel ordre, personne n'a dit que cette fille avait la peau claire".
Commenter  J’apprécie          30
Si le Mississippi remporte la palme du "pire État du Sud", la Louisiane le talonne de près. Les cours fédérales offrent plus d'espoir, parce qu'on a moins de risques de tomber sur un juge alcoolique, corrompu ou raciste, voire un cocktail peu ragoûtant des trois.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tayari Jones (454)Voir plus

Quiz Voir plus

La rivière à l'envers, tome 1

Que Tomek sort-il de son placard ?

Une image de kangourou
Une peluche
Un appareil photo
Un livre

18 questions
1195 lecteurs ont répondu
Thème : La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek de Jean-Claude MourlevatCréer un quiz sur cet auteur

{* *}