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Critiques de Tchinguiz Aïtmatov (97)
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Djamilia

Le jeune Seït vit au Kirghizistan aux confins dela montagne kirghiz et de la steppe kazakh. Il vit dans les conditions du kolkhoze aux côté de sa mère et de sa belle-soeur. Son frère est parti à la guerre. Sa belle-soeur la belle Djamilia attend un signe de ce mari lointain, en vain. Elle va alors croiser la route du mystérieux Danïar. Le jeune Seït sera témoin de leur rencontre et de la relation particulière qui s'ébauchera entre deux.



Au-delà de l'histoire d'amour, ce magnifique texte loue le monde et l'art avec force et passion. Danïar est amoureux de son pays, il chante cet amour de sa terre et enchante la belle Djamilia. Le talent de Seït pour le dessin éclôt sous nos yeux, provoqué par l'envie de dire le trouble qui l'enserre, de l'extérioriser. L'art permet de magnifier le monde et les sentiments ressentis. Le lyrisme habite chaque ligne :



"Et le soir, quand nous roulions à travers le défilé, il me semblait à chaque fois que je me transportais dans un autre monde. Fermant les yeux, j'écoutais Danïar, et devant moi se dressaient des tableaux étonnamment familiers, qui m'étaient chers depuis l'enfance : tantôt, à cette hauteur où volent les grues au-dessus des yourtes, flottait le campement printanier des tendres nuages d'un bleu brumeux ; tantôt, sur la terre grondante, avec un bruit de sabots et des hennissements, c'étaient des troupeaux de chevaux sur la pâturages d'été, et de jeunes poulains, aux crinières non taillées, un sauvage feu noir dans les yeux, faisaient, fièrement et follement, en avançant, le tour de leurs juments ; tantôt sur les coteaux c'était la calme lave des troupeaux de chèvres ; c'était une cascade qui s'arrachait aux rochers, aveuglant les yeux d'une écume ébouriffée de blancheur ; tantôt, dans la steppe, par-delà la rivière, le soleil mollement descendait dans le regains d'arbrisseaux, et un lointain cavalier, à la crinière de feu, de l'horizon, on eût dit, bondissait derrière lui, pour tendre la main au soleil, et s'embourbait à son tour dans les taillis et les ténèbres." p. 88



Seït nous initie également à sa culture de l'intérieur au coeur des yourtes et de la steppe. Il plonge le lecteur dans un ravissement sans fin qui lui permet de mieux comprendre Aragon qui conclut dans sa préface : "Merci, mon Dieu à qui je ne crois pas, pour cette nuit d'août à laquelle je crois de toute ma foi dans l'amour."
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Djamilia

Roman romantique et exotique. L'écriture d'Aïtmatov vous entraîne au fil des pages vers une harmonie à la rencontre des steppes du Kirghizstan où le bonheur est à portée de main.
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Il fut un blanc navire

Je ne sais plus où j'ai vu pour la première fois ce petit classique mais quel plaisir !

Ce livre est magnifique et bouleversant.

On suit un petit garçon abandonné par ses parents et élevé par son grand-père au milieu des montagnes et quelques autres membres. Il est seul, la vie est difficile et sa présence est plus un fardeau que tout autre chose et pourtant son esprit est d'une imagination débordante. Il voue un amour profond pour son grand-père (sentiment réciproque) et ses récits.

Un petit bijou qui vous laisse tout retourné par la fin.
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Djamilia

Un très beau roman, très soigné, écrit en 1957 par un auteur que je ne connaissais pas, Tchinguiz Aïtmatov, né dans l'ancienne URSS, au Kirghizstan et découvert grâce au Challenge Globe-Trotter.



C'est le récit d'une belle histoire d'amour qui se passe dans un coin de campagne perdu au bout du monde. Les fils et la plupart des hommes sont absents car partis à la guerre (contre les Allemands) et ils ne donnent que rarement de leurs nouvelles. C'est le cas du mari de Djamilia qui a dû partir à peine quatre mois après leur mariage. Ne restent au village que les femmes et les ados et quelques rares soldats en convalescence. L'un d'eux va tomber fou amoureux de Djamilia. Pourront-ils envisager un futur ensemble ?



J'ai beaucoup aimé ce roman. Il est bien écrit, il nous plonge dans un autre pays, une autre histoire. Et soudain, il y a cet amoureux qui chante, un chant à la nature, à la vie, à l'amour ; et on referme le livre content de l'avoir lu.



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Djamilia

au hasard d'une braderie de bibliothèque, j'ai trouvé le roman "Djamilia" de Tchinguiz Aïtmatov, avec l'envie de découvrir un ouvrage écrit dans une nouvelle (pour moi) langue, le kirghize.



Pour Aragon, qui a co-traduit ce roman, c'est la plus belle histoire d'amour du monde. Une histoire qui tient en moins de cent pages. Pas de redondance, pas de mot inutile, pas "d'effet". Et la poésie à chaque page.



Mais des images, des couleurs, l'Histoire,  l'histoire d'un village (aïl) qui vit dans la tradition kirghize Et dans l'Union soviétique, l'histoire d'amour enfin qui apparaît au fil des pages, je pourrais même dire les histoires d'amour. Mais pour comprendre ces derniers mots, je vous laisse découvrir ce livre, qui fut adapté au cinéma par Irina Poplavskaya.
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Djamilia

Je conseillerais de ne lire la préface de Aragon qu'après la lecture de ce petit roman: Il veut nous le vendre comme "la plus belle histoire d'amour du monde", ce qu'elle n'est pas - c'est en effet une jolie histoire.

Dans une société régie par des traditions (capables de résister sans problème au système soviétique ), quelques individus ont l'âme assez grande pour transcender le fardeau des réalités sociales, c'est le cas du jeune narrateur, de sa "belle soeur" et du soldat blessé ...
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Il fut un blanc navire

Très belle histoire sur la relation entre un grand-père kirghiz d'une extrême gentillesse et son petit-fils abandonné par ses parents.

Aïtmatov auteur du magnifique roman Djamilia nous fait voyager ici entre rêve et réalité.

Très beau!
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Djamilia

Aragon dit que c'est la plus belle histoire d'amour du monde. Plutôt flatteur comme commentaire ! Djamila est une jolie histoire nous plongeant dans les steppes kirghiz.



Cette petite aventure est assez dépaysante. Et c'est beau de voir que l'amour peut naitre dans ces terres isolés comme il peut le faire dans les endroits les plus romantiques du monde.



Malheureusement, le récit est assez court et il met longtemps à démarrer. J'aurais aimé rester un peu plus longtemps au côté de Djamilia et Danïyar, ce couple si amoureux mais avec tellement de retenue en même temps.



Bref, c'est vraiment une très jolie histoire mais j'aurai aimé rester un peu plus dans ces paysages du Kirghizistan.
Lien : http://iluze.over-blog.com/a..
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Djamilia

Seït a treize ans en 1943, et il se souviendra longtemps de cet été là.

Tous ses frères sont partis défendre la Patrie. Si le nomadisme des tribus d'Asie centrale a cessé depuis déjà quelques années, les familles vivent encore selon les lois ancestrales.

C'est en qualité d'unique fils resté auprès des siens, qu'il se retrouve à veiller sur Djamilia, la très jeune et rebelle épouse de son frère aîné.

En ces années de guerre, il faut atteindre le plan drastique décrété par les soviets afin de nourrir les troupes. Femmes et enfants travaillent au kolkhoze, ainsi que les soldats convalescents revenus au village.



C'est ainsi que Seït et Djamilia font connaissance et équipe avec Danïiar, jeune Kazakh solitaire, rêveur, taciturne et encore tourmenté par les années passées au front.

Seït, à peine sorti de l'enfance, a dû arrêter l'école et la peinture pour laquelle il montre de grandes dispositions. Veillant jalousement sur Djamilia, Seït n'en est pas moins fasciné par Danïiar, son mystère et sa voix envoûtante.

Sous les yeux de l'adolescent qu'il devient, et dans le décor somptueux qu'offrent les montagnes kirghiz et la plaine kazakh, il va être l'unique témoin et complice de la relation qui se noue entre ses deux compagnons de labeur.

Débordé par les émotions et les sentiments qui l'agitent mais qu'il ne sait identifier et encore moins nommer, la nature et le dessin seront ses seules voies de salut.



J'ai eu un coup de foudre pour cette longue nouvelle et pour Seït, son jeune narrateur.

Outre l'aspect historique et ethnologique, cette balade en Asie centrale est un hommage vibrant à la terre.

Seït y ancre sa fierté de petit homme, mais la beauté brute des éléments et les parfums portés par les vents brûlants de la steppe lui permettront aussi de s'aventurer dans des territoires plus intimes.

Ce gamin est craquant de naïveté et c'est avec tendresse qu'on l'accompagne jusqu'à la découverte du sentiment amoureux. Sur le chemin du grandir, on n'a pas envie de lui lâcher la main, mais pourtant il faudra bien.

Grâce à ses couleurs et ses pinceaux, il trouvera seul la ressource de transformer sa souffrance.

C'est ce qu'on appelle l'art, et il vient de le rencontrer...




Lien : http://moustafette.canalblog..
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Djamilia

Un peu dommage de présenter cette nouvelle de Tchinghiz Aïtmatov comme "la plus belle histoire d'amour du monde", car d'une part c'est assez réducteur et cela gâche un peu la lecture puisqu'on nous annonce à quoi on doit s’attendre. Pour ma part, j'ai trouvé cette nouvelle très intéressante. Nous sommes dans la campagne kirghize pendant la deuxième guerre mondiale. Les nomades se sont sédentarisés et travaillent dur pour nourrir les hommes qui sont partis à la guerre. Seuls les femmes et les enfants sont restés à l'aïl (le village). Au fil des mots, on découvre les traditions héritées du passé nomadique et la nouvelle organisation du kolkhoze où la productivité harasse les femmes et les enfants. La beauté des paysages vue par les yeux d’un enfant artiste qui conservera toute sa vie le tableau qui lui rappelle Djamilia.
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Djamilia

Je reprends mon « tour du monde » avec une escale kirghize, grâce à « Djamilia ». Totale découverte : de l’auteur, du pays et de ses habitants…

Une écriture poétique, envoûtante.

Nous entrons dans la vie du village, et faisons connaissance avec l’organisation sociale et familiale, les us et coutumes, et surtout l’environnement : la steppe, la montagne, les chevaux…

Un petit livre (une centaine de pages) pour un grand voyage, totalement dépaysant, et une belle découverte.

Je le recommande vivement.
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Djamilia

Intéressant de lire quelque chose sur un pays si méconnu.

Qui pouvait savoir que le Kirghizistan cachait une si belle histoire d'amour.

Je ne dirai pas que c'est l'histoire d'amour la mieux écrite. On sent que c'est narré par un jeune homme, ce qui confère à l'histoire les atours d'un amour d'adolescents. Mais on sent bien aussi que l'auteur n'avait pas encore atteint sa maturité d'auteur.

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Les Rêves de la louve

Livre sociétal sur la Russie des années 86, alors que celle-ci est en pleine restructuration durant la perestroïka de Gorbatchev (dont l'auteur a été le conseiller). Aitmatov soulève les tabous d'une nation qui jusqu'alors démontre au monde entier l'absence « du mal » et se félicite de l‘ordre établi. Pour autant, les dessous du soviétisme, tabous dissimulés au regard de tous nous sont relatés dans ce roman empli d'esprit. C'est bien un peuple désorienté et ébranlé par les problèmes de drogue, de la délinquance, de la corruption et de la censure .Une analyse, une réflexion sur l'héritage culturel, la place de la religion et la perversité doctrinaire du Parti.



Abdias , voué à être un homme d'église mais excommunié par celle-ci en vue de ses idées réformatrices , prônant la nécessité d'une pensée nouvelle , progressiste et moderne à l'instar d'un monde de plus en plus novateur , s'enrôle dans le commerce de la drogue afin d'écrire un article et d'ouvrir les yeux du public , de marquer le début d'une campagne morale destinée à sauver les âmes des jeunes égarés sur ce fléau grandissant et dissimulé, dénonçant ce que le Parti censure. Son article ne sera jamais publié portant trop atteinte au prestige du pays.



Puissance et soumission, pouvoir et parité, c'est tout un chapitre que consacre Aitmatov à l'échange entre Jésus et Ponce-Pilate juste avant la crucifixion. L'auteur dénonce en prenant Rome comme exemple, La propagande soviétique, les grandes puissances de ce monde, « la religion d'armement » se soustrayant à la religion aujourd'hui trop obsolète et qui serait la cause de notre perdition, de l'assujettissement d'une société dominatrice et écrasante dont la pernicieuse doctrine est « tout est permis »



Et puis... il y a Boston , ce berger du Kirghizstan ,travailleur et volontaire , cherchant à devenir propriétaire de ces terres qu'il travaille mais qui appartiennent au peuple , à l'état , au Parti , que ses acolytes du sovkhoze abattraient bien en vue de sa réussite , proférant l'idée qu'un koulak(paysans riches et premières victimes de la collectivisation en 1929/1934) devrait être envoyé en Sibérie si seulement ces temps fastes existaient encore..



Et puis encore… la louve Akbara, qui au gré des pages démontre son non droit d'existence, celle dont plus aucun territoire ne peut lui permettre de vivre librement.

Le règne est celui d'un tout autre loup, arrogant, vaniteux, qui divise pour mieux régner, instaurant la loi du plus fort et détruisant le plus faible…l'Homme.

Pourtant, serait-ce une faiblesse d'avoir les rêves de la louve ?



Tchinguiz Aitmatov nous délivre, avec cette oeuvre, un message universel, une philosophie très humaniste.
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Djamilia

" Djamilia" de Tchinghiz Aïtmatov (125p)

Ed. Folio



Bonjour les fous de lectures ....



Livre lu dans le cadre du défi " Je noirci mon planisphère" (Kirghizistan)



Il s'agit d'une nouvelle.



Publié en 1959, ce court récit a séduit Louis Aragon qui l'a considéré comme " La plus belle histoire d'amour du monde".



L'auteur nous plonge au fond des steppes du Kirghizistan et de sa population.



1943... tous les hommes du village sont partis.

Le narrateur, Seït, est amoureux fou de Djamilia, la femme de son frère parti à la guerre.

Il est un des seul à être rester au village où il accompli, avec sa belle-soeur, les travaux du kolkhoze.

Djamilia attend , en vain, un signe de son époux.

Un jour, elle va croiser la route de Daniïar.

Seït assiste à leur rencontre et à leur rapprochement.



Ce court texte, en plus d'être une histoire d'amour, fait une éloge à la terre natale.

Eloge chantée par Danïar et qui va séduire la belle.



Lecture plaisante, écriture poétique, dépaysement garanti.



Belle préface d'Aragon .



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Djamilia

Le village kirghize est aussi au cœur de la nouvelle « Djamilia », l’œuvre qui a fait connaître au-delà des frontières de l’URSS, l’écrivain Tchinguiz Aïtmatov. Bien des années après les faits, Seit se souvient de sa nouvelle belle-sœur, Djamilia qui avait épousé son frère aîné Sadyk. Arrive la seconde guerre mondiale et Sadyk doit partir pour le front, à l’ouest, loin de ses montagnes. Dans la ferme collective, le travail doit être accompli par ceux qui n’ont pas été appelés : les femmes, comme Djamilia, ceux qui sont encore trop jeunes comme Seit, ou alors les estropiés comme Daniyar, étranger au village, débarqué on ne sait trop d’où et dont on se gausse.

Un soir Seit, Djamilia et Daniyar reviennent dans la même charrette. Djamilia se met à chantonner, Daniyar d’habitude si silencieux reprend son chant. Djamilia est envoûtée et tombe sous le charme. Lorsqu’on annonce que Sadyk, blessé sur le front, va quitter l’hôpital pour revenir au village, Daniyar et Djamilia s’enfuient dans la steppe. Une histoire toute simple, mais que Louis Aragon qui la traduisit en français, qualifia de « plus belle histoire d’amour du monde ».


Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Le premier maître





Les éditions « les bons caractères » et « le Temps Des Cerises » rééditent le livre de Tchinguiz Aïtmatov « le Premier Maître » paru en 1963 (traduit en français en 1964). L'ouvrage rassemble trois nouvelles : « Mon petit peuplier », « L'oeil du chameau », et « le premier maître ». La dernière nouvelle a été portée à l'écran en 1965 par Andreï Kontchalovski (sous le titre éponyme). L'auteur, Tchinguiz Aïtmatov, est kirghiz (né en 1928, il est décédé en 2008). Tchinguiz Aïtmatov était un écrivain reconnu en URSS dans les années 1980. Il a exercé des fonctions politiques : député du Soviet suprême de l'Union soviétique, conseiller de Mikhaïl Gorbatchev, il a été ambassadeur de l'URSS puis de la Kirghizie indépendante. Ses origines, son parcours lui confèrent une expérience personnelle polyvalente et riche : il a travaillé comme paysan, agronome, journaliste, traducteur… Ce parcours se manifeste, dans le livre, par les caractères terriblement humains des personnages et la description fusionnelle du pays natal de l'auteur. La nature est omniprésente, pays de haute montagne la Kirghizie est totalement enclavée. Les saisons sont marquées par le grand froid hivernal, la sécheresse estivale, la courte saison végétative. le milieu naturel s'impose dans le livre, l'auteur y manifeste son admiration pour une nature immense, aux couleurs pures et changeantes, aux sonorités aquatiques chahutées par les vents…Les descriptions de Tchinguiz Aïtmatov sont de véritables tableaux visuels et sonores. Les nouvelles sont inscrites dans l'histoire de l'URSS. Pour survivre dans ce milieu extrême, l'homme est contraint à un travail acharné, multiplié par l'état soviétique qui impose un développement à marche forcée. Après la Seconde Guerre mondiale, l'URSS accentue la pression économique dans ses périphéries : les stations de camions se multiplient et ravitaillent les kolkhozes isolés. le combat est épuisant, dans « le premier maître », le camionneur dompte son véhicule dans les lacets sans fin d'une route qui vainc l'altitude. Par solidarité puis par défi, il s'obstine à vouloir atteindre le col avec une remorque… Dans « l'oeil de chameau » le personnage participe à la mise en valeur agricole des steppes d'Asie Centrale avec un matériel rudimentaire. L'espérance anime les acteurs. La peinture de Kasimir Malevitch, « Tête de paysan » illustre la première de couverture. « le premier maître » souligne la volonté d'éducation du régime. En 1924, arrive dans un village perdu, un jeune ouvrier communiste qui se bat pour ouvrir une école. Il se heurte aux traditions et sauve une jeune fille d'un mariage forcé… Elle reviendra, académicienne, pour inaugurer la nouvelle école. L'isolement, les contraintes du pays forgent des hommes aux caractères rudes, aux réactions brutales mais les personnages du livre sont profondément humains. La réalité, les difficultés sont surmontées avec courage et détermination. L'espoir domine : la rencontre amoureuse, la certitude que le travail portera ses fruits, la nécessaire éducation émancipatrice … renforcent l'optimisme des personnages. Une certaine naïveté, la « foi des charbonniers » animent les acteurs et marquent leur crédibilité. Au final, « le premier maître » est un livre à (re)découvrir. Inscrit dans un espace géographique original, tissé par l'Histoire, il permet d'aborder une littérature peu connue. Merci à Babélio pour son opération « masse critique », aux éditions « les bons caractères » et « le Temps Des Cerises » Ce livre répond à leurs objectifs : « faire connaître les livres qui, par-delà les différences de pays, d'expérience ou d'époque, aident à comprendre la société et les hommes, à trouver le lien humain et la solidarité qui unissent les individus et les peuples, au-delà de ce qui les sépare » pour les éditions « les bons caractères » et « ouvrir un espace d'expression, hors des sentiers battus de la pensée dominante. » pour « le Temps Des Cerises ».





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Le léopard des neiges

Nous sommes au Kirghizistan, après la chute du communisme et l'indépendance. La loi de l'argent prévaut, et Arsène Samanchine, journaliste indépendant a bien du mal à trouver sa place dans la nouvelle réalité, d'autant plus qu'il est obsédé par une ancienne légende kirghize, celle de l'Eternelle Fiancée. Son destin va croiser celui de Jaabarss, un léopard des neiges, sur le déclin.



J'ai vraiment été déçue par ce livre. Les thématiques paraissaient intéressantes, j'ai apprécié d'autres livres de l'auteur précédemment. Mais dans celui-ci, qui semble le dernier écrit, la magie n'opère pas. Ce qu'il a à dire de la nouvelle société de son pays est très attendu et stéréotypé, le personnage principal est bavard et pas très intéressant, et l'intrigue invraisemblable, pas tant dans sa trame générale, que dans les détails, qui empêchent de croire à l'ensemble. Et l'écriture ( la traduction, peut être), est lourde, loin de ce qu'il écrivait jadis. L'auteur avait peut être épuisé son art de conteur, ou alors la nouvelles réalité l'inspirait moins que ce qui précédait...Bref, certainement pas le livre pour faire connaissance avec Tchinguiz Aïtmatov.

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Djamilia

Louis Aragon considérait ce roman comme la plus belle histoire d’amour du monde. Et c’est effectivement une très belle histoire d’amour, pleine de douceur et de simplicité, que nous offre Tchinghiz Aïtmatov.



Seït, jeune garçon d’une quinzaine d’années, est l’observateur de l’histoire d’amour naissante entre Djamilia, épouse de son frère, et Danïïar, soldat revenu blessé du front. Une histoire toute en pudeur, en douceur et délicatesse dans le décor totalement dépaysement du Khirghizstan. L’écriture est très littéraire et poétique, est-ce là le style d’origine de l’auteur ou est-ce dû à l’influence de Louis Aragon ? C’est un texte très court mais magnifique.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Djamilia

Peut-être ai-je été influencée par les louanges que chante Louis Aragon dans sa préface à ce petit roman de Tchinguiz Aïmatov, auteur kirguize, écrit en russe (à l’époque le Kirguiztan appartenait à l’URSS) et traduit par Aragon. Pour ce dernier, Djamilia est la plus belle histoire d’amour qu’il ait jamais lue. Sans aller jusque là, j’ai été émerveillée par cette histoire, qui m’a transportée ailleurs et dans une autre époque, tout en exprimant de manière très juste et très sobres, des sentiments universels.



L’histoire se passe au cœur d’un village kirghize où cohabitent règles ancestrales et soviétisme, en 1943. La vie est rude pour la famille de Seït, le jeune garçon narrateur de cette histoire, qui est chargé par sa famille de transporter les sacs de grains sur une charrette, avec Djamilia, la femme de son frère, parti à la guerre, une toute jeune femme qui a gardé encore sa spontanéité enfantine. Ils doivent cheminer plusieurs heures à travers la steppe jusqu’à la gare, décharger les sacs, et il fait déjà nuit quand ils reviennent au village. Ils sont accompagnés par Danïiar, un jeune soldat de retour dans son pays après avoir été blessé, un être sombre et secret. Peu à peu un lien se crée entre ces trois êtres, grâce à la puissance des chants de Danïiar.



Il ne se passe rien d’extraordinaire et pourtant j’ai vraiment eu l’impression de faire un long voyage, d’entendre le vent sur la steppe ou le murmure de la rivière Kourkouréou (quel nom !). En fait, c’est un chant d’amour à une terre, à un pays, mais aussi à l’art car c’est à cela que Seït s’éveille, à la beauté en voyant sous ses yeux éclore un amour pur et profond : « Quand, semblait-il, le dernier écho de la chanson s’éteignait, le nouvel élan palpitant qu’elle prenait semblait réveiller la steppe somnolente. Et celle-ci écoutait avec gratitude le chanteur qui la couvrait des caresses d’un chant familier. Dans un ample courant de rêverie, les blés mûrs, bleus, ondulaient dans l’attente de la moisson, et des taches de lumière d’avant l’aube traversaient les champs en courant. »



Djamilia est un personnage lumineux, entier, farouche et joyeux, plein de fantaisie et d’énergie vitale. Je suis sortie de ma lecture ressourcée, le sourire aux lèvres et moi aussi.
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Les Rêves de la louve

Une histoire désespérée de sang, de mort, de trafic de drogue, de steppes désertiques... Une histoire d'une mère louve... Où il faut savoir que, pour les peuples turciques comme pour les Romains, la louve est la génitrice archétypale.
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