AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Tchinguiz Aïtmatov (97)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Djamilia

Dans la préface, le traducteur, qui est ici Louis Aragon, nous annonce d'emblée que selon lui, c'est la plus belle histoire d'amour du monde. Je n'irais pas jusqu'à cette affirmation, mais effectivement, c'est vraiment une très belle histoire qui mérite d'être lu.

L'auteur nous transporte dans un pays lointain et presque inconnu, situé en Asie centrale : le Kirghizistan. On découvre un monde où cohabitent les règles ancestrales et le soviétisme. Les gens sont sédentaires et travaillent dans les kolkhozes mais ils respectent les lois de la tribu (adat), les anciens du village (aksakals) et installent leurs yourtes de nomade dans la cour.

En terminant le livre, j'avais l'impression de revenir d'un long voyage car les descriptions de l'auteur sont magnifiques : on entendrait presque le bruit de la rivière Kourkouréou qui coule dans la steppe, on sentirait presque le soleil darder ses rayons sur notre peau et le vent qui vient des montagnes. Son style d'écriture est poétique et très doux, ce qui fait que c'est agréable à lire.

Le narrateur est Seït. Il va être témoin de l'amour naissant entre Djamilia et Danïiar. Lui-même sera perdu face à cette situation car il est jeune, un peu naïf et donc a du mal à démêler tous les sentiments qui l'animent. En tout cas plusieurs passages m'ont marqué dont celui-ci : « […] dans cette steppe vaste, j'aperçus deux amoureux. Et eux ne me remarquaient point, tout comme si je n'avais jamais existé. Je marchais et les regardais, qui ayant oublié tout au monde, ensemble se balançaient en mesure avec la chanson. Et je ne les reconnaissais plus. C'était pourtant Danïiar, dans sa chemise de soldat, dégrafée, élimée, mais ses yeux, semblait-il brûlaient dans l'obscurité. C'était toujours ma Djamilia serrée contre lui, si timide et silencieuse, des pleurs étincelants à ses cils. Ils étaient des êtres nouveaux, merveilleusement heureux. Est-ce que ce n'était pas là le bonheur ? »

Mais ce récit n'est pas qu'une histoire d'amour entre deux êtres. C'est l'amour d'un écrivain envers son pays. Dans sa façon d'écrire, on sent qu'il aime profondément sa terre et qu'il en parle avec fierté et nostalgie.

A lire au moins une fois dans sa vie !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
Commenter  J’apprécie          80
Djamilia

J'ai trouvé ce roman très poétique. Le narrateur est certes spectateur mais il est aussi admirateur de cette femme Djamilia qui a l'air si belle, si charismatique, si fougueuse.

On sent tout l'amour (non consommé) qu'il ressent pour elle, et cet amour qui le conduit à raconter cette histoire, tout en le jugeant pas.

C'est aussi l'amour de ce peuple qui surgit de ce livre. Un peuple rural, nomade, sauvage. Cette femme en est l'incarnation et son histoire d'amour somme toute classique prends une autre dimension au milieu des steppes.

Je l'ai lu comme un long poème plus qu'un roman.
Commenter  J’apprécie          70
Djamilia

« La plus belle histoire d'amour du monde » selon Aragon. Voilà un livre qui a subi une bien mauvaise publicité. C'était pourtant avec la meilleure intention : faire découvrir un texte d'une littéraire émergente, celle du Kirghizistan des années 50. Alors, avec un commentaire pareil, on s'attend à quelque chose d'extraordinaire et forcément, on est un peu déçu. Il faut dépasser cette attente trop forte et cette déception pour voir que ce texte, à défaut d'être « la plus belle histoire d'amour du monde », est tout de même très joli.

C'est donc l'histoire d'amour entre un homme boiteux, bourru, taiseux et une femme belle, libre, étonnante qui va découvrir que celui-ci renferme un monde de sensibilité. Mais c'est surtout l'histoire d'un jeune garçon à cette période cruciale, parfois brutale et douloureuse, du sortir de l'enfance. Il est l'observateur candide de cette relation naissante dont il ne comprend pas bien les rouages mais qui va bouleverser son destin. Son point de vue et la voix de l'enfance sont bien rendus. L'auteur a su se replacer à cette période de la vie et chacun pourra se souvenir de ses propres questionnements. Il nous emporte aussi dans la vaste nature de son pays. Il a admirablement décrit les steppes, la vie dans les yourtes, le poids de la guerre sur un village, la lutte pour s'affirmer et la naissance de l'art. Je n'en dirai pas plus sur ce dernier point qui m'a semblé le plus intéressant du roman (au risque de faire mon Aragon et de créer la déception mais je ne le pense pas. Je suis tout de même beaucoup moins lue !)

Commenter  J’apprécie          70
Djamilia

C’est Aragon qui rédige la préface de ce roman qu’il a tant aimé. Bien qu’il explique sa déception face à la nouvelle de Rudyard Kipling « La plus belle histoire du monde », il n’hésite pas à sous-titrer lui-même Djamilia « La plus belle histoire d’amour du monde ». Il est donc parfaitement conscient d’exposes le/la lecteur/lectrice à la même déception que celle qu’il a expérimentée enfant.

Ca n’a pas loupé.



Comment dire… ce roman est court. Très court. 150 pages, préface comprise, gros caractères. Le narrateur est un jeune adolescent, obligé de travailler aux champs car tous les hommes sont à la guerre. Nous sommes au Kirghizistan, alors à l’extrême sud-ouest de l’URSS.

Les personnages principaux ne sont pas tant sa belle-sœur Djamilia et l’énigmatique Daïinar que la région elle-même : ce roman est plus un chant d’amour au Talas qu’une romance !



Je suis apparemment totalement passée à côté du charme de ce roman. Je ne sais pas trop quoi dire, à part que j’y suis restée un peu insensible… sauf à une scène, celle du chant de Daïinar pour son pays, qui ensorcelle Djamilia et le narrateur.



Djamilia m’a fait penser à plusieurs autres titres : principalement L’étrangère aux yeux bleus qui se déroule en URSS également, mais à l’opposé du pays (à l’extrême nord-est), mais aussi un peu La belle de Joza (tchèque) et Gioconda (grec) pour l’atmosphère et la romance naissante.



Tout ça pour dire que participer à des challenges pour découvrir de nouveaux horizons, c’est bien… mais malgré ce qui nous est vendu, on ne tombe pas toujours sur des perles – à notre goût, bien sûr.

Commenter  J’apprécie          72
Le premier maître

Mon petit peuplier :



Magnifique histoire de vie, la plus longue de l'ouvrage, histoire d'amour et descente aux enfers mélancolique d'un homme. Un homme qui désirait tellement posséder le monde entier qu'il ne comprît pas qu'il possédait déjà son monde à lui.

L'histoire d'un chauffeur routier emprunt de son pays et de ses désirs d'ascension sociale, d'un homme ambitieux là où le coeur des hommes est à l'opposé du désert naturel. La spontanéité et la franchise des personnes m'ont surpris, peut être suis trop occidental ou est ce la nouvelle qui est ancienne je ne sais pas, toujours est il que ces personnalités directes et si brutes ont quelque chose parfois de poétique et parfois d'exubérant ce qui n'est pas déplaisant cela ajoute du corps au récit.

J'ai été vraiment emballé par cette nouvelle. Et très ému.



L'oeil du chameau



La nouvelle qui m'a le moins plu et pourtant j'ai beaucoup apprécié ce moment. L'histoire d'un jeune étudiant qui décide e travailler dans un kolkhoze loin de chez lui et qui va littéralement en baver. Quête existentielle et expérience initiatique dans un monde abrupte, peuplé de personnes abîmés, il demeure une joie en l'avenir très proche de l'idéal communiste promis à tant de gens qui en sont morts.

On sent poindre l'ironie et un petit message envers le stackhanovisme avec la mise ne opposition d'un romantisme individuel.

C'est touchant, cela me fit penser à certaines oeuvres dites de nature wrinting américaines.



Le premier maître



Récit magnifique, encore une fois, de et auteur que je ne connaissais pas. L'histoire d'un homme qui se servit des principes du soviétisme pour faire le bien à la hauteur de ses facultés, l'histoire d'une élève devenue une grande figure intellectuelle qui se remémore son mentor, l'amour pour celui-ci qui lui apprît à apprendre, à comprendre, la nostalgie et finalement une relation qui ne sera pas toujours positive. L'atmosphère est sensiblement la même d'un récit à un autre on y retrouve une exaltation des émotions, du souvenir, et une mélancolie quant à la place de chacun.
Commenter  J’apprécie          71
Djamilia

Dans un petit village du Kirghizstan déserté par les hommes partis pour la seconde guerre mondiale, le narrateur aide comme il peut sa famille dont Djamilia sa belle sœur au caractère affirmé et éprise de liberté. Ses sentiments oscillent entre amour, fascination et affection fraternelle. Arrive un homme, handicapé suite aux combats, Danîiar, qui va bouleverser leurs vies.



Aragon a participé à la traduction de ce roman et nous livre une préface intéressante sur ce qu'il affirme être "la plus belle histoire d'amour de tous les temps". Cette passion nous est racontée au travers des yeux d'un adolescent pour qui les émotions sont vécues au centuple de leur intensité. Elle met aussi en valeur la dignité de ceux qui reviennent brisés par la guerre et la tolérance (ou non) de ceux qui les accueillent.



Même si les paysages kirghizes me sont inconnus et que j'ai apprécié leur découverte, ainsi que celle de leur peuple, je ne suis pas vraiment rentrée dans l'histoire un peu fade à mon gout. Malgré la poésie et l’émotion qui se dégagent du récit, j'ai vraiment eu du mal au niveau de la lecture. Je ne sais pas si ça vient d'une traduction littérale du kirghize ou des tournures littéraires d'Aragon mais je n'ai pas trouvé le tout très fluide. Pourtant, pour illustrer cette histoire d'amour si profonde au milieu de gens simples, une prose tout aussi simple aurait été plus efficace.



J'ai cependant apprécié mon voyage en Asie Centrale et j'y retournerai, c'est certain!
Commenter  J’apprécie          70
Il fut un blanc navire

Aux limites de la forêt un petit garçon grandit, élevé par son grand-père et son épouse après avoir été abandonné par ses parents. Il rêve au jour où il retrouvera son père là bas, sur le blanc navire, tout en écoutant les histoires du grand-père sur la Mère des Marals et les débuts légendaires de leur peuple. Et quand le monde des adultes est trop dur, quand il voit l'oncle tyrannique battre la tante et humilier le grand-père, quand les méchants sont au pouvoir et qu'un jeune garçon ne comprend pas les horribles compromission sans nombre du monde, il rêve encore plus, aux miracles, à se changer en poisson, à sauver les gens et à suivre la Mère des Marals....

Drame aigre, ode à la nature, sanglots de l'enfance perdue , l'auteur entremêle tous ces thèmes avec beaucoup de poésie.

Une jolie découverte
Commenter  J’apprécie          60
Djamilia

Je poursuis ma découverte de Tchinguiz Aïtmatov avec Djamilia, incontestablement son livre le plus lu et diffusé en France, sous l'impulsion de Louis Aragon.

J'ai retrouvé dans ce court roman des caractéristiques présentes dans le recueil de nouvelles La Pluie Blanche : la prégnance du travail agricole dans ces plaines d'Asie Centrale, les relations sociales et familiales profondément bouleversées par la guerre et l'histoire violente de l'union soviétique.



Dans ce roman rédigé à la première personne le narrateur opère un flash back sur son adolescence et le portrait de Djamilia, une femme de sa parenté, incarne un moment décisif dans la construction et la révélation de sa vocation personnelle.

Personnellement je n'ai pas été sensible à la dimension amoureuse de ce texte qui a été tant vantée par Aragon, ce qui à mon sens réduit le texte à une anecdote alors qu'il désigne bien plus.



Bien sûr ce texte parle de l'amour, mais pas d'une histoire entre un homme et une femme : déjà parce qu'ils sont trois, le narrateur étant pleinement acteur de cette dimension amoureuse. Ensuite parce qu'il ne s'agit pas d'amour au sens romantique du terme, comme on pourrait le lire superficiellement, mais bien d'une forme de vocation à l'amour à laquelle tout humain se sent appelé, qui passe par son âme et sa liberté intérieure.



L'amour passionnel entre Djamilia et Daniiar s'ancre effectivement dans cette aspiration, qui devient une espérance, à pouvoir vivre au delà d'un carcan social que de son côté, elle n'avait jamais remis en question. L'apparition de cet étranger lui même hors cadre par son parcours de vie douloureux bouscule la jeune femme et vient toucher son besoin d'être reconnue pour ce qu'elle est personnellement, d'être rejointe dans son intimité.

L'invitation à chanter pour se relier sur le chemin de la gare devient un appel à la connexion des âmes sur le chemin de la vie.



La communion qui se crée entre les personnages révèle leur aspiration à vivre leur propre vie et pour cela à quitter la maison familiale qui les réduit à être membres d'un dispositif social sans égard pour leur spécificité personnelle.

Leur vocation à vivre leur propre vie, leurs choix, à vivre de son art, pour ce qui concerne le narrateur, apparaît au grand jour, déclenchant la rancœur, la tristesse, le mépris de leur famille.



Un très beau texte qui donne à penser longtemps et nous relie aux aspirations profondes de l'humanité.
Commenter  J’apprécie          60
La pluie blanche et Autres nouvelles

On connaît assez peu en France la littérature russe ou russophone de l'époque soviétique, aussi n'avais-je jamais entendu parler de Tchinguiz Aïtmatov. Cela avant de parcourir sur Babelio les listes de lecture composées par les véritables experts qui hantent ce site, décidément plein de surprises.

L'autre surprise du destin c'est d'avoir trouvé dans une boîte à livres deux ouvrages de cet auteur que j'ai précieusement recueillis.



Le premier d'entre eux est ce recueil de nouvelles, 5 portes pour entrer dans l'univers de Tchinguiz Aïtmatov, peuplé de travailleurs soviétiques et de plantes sauvages des steppes.

Un univers fascinant et une écriture très poétique, puissante et évocatrice. Sitôt terminé, j'ai eu aussitôt envie de relire ces textes, ce qui ne m'arrive jamais...

Les thèmes abordés dans ces récits se recoupent autour des destins de personnages ordinaires, leurs relations familiales et intimes, prises au feu de la violence de l'histoire, de la guerre lointaine mais destructrice, et dans le contexte conquérant de la colonisation agricole des steppes des républiques de l'Asie Centrale.



Tous sont de grande qualité littéraire et humaine, mais deux m'ont spécialement touchée, l'œil de chameau, nouvelle centrale du recueil, la plus longue, et Rendez vous avec le fils, la seule traduite du kirghize, qui clôt le livre.

De celle ci je ne sais pas si il faut vraiment parler car il faut juste la lire et accueillir l'émotion profonde qui submerge le lecteur porté par la justesse de la plume de l'auteur.



L'œil du chameau m'a passionnée sur tous les plans. Ce texte magnifique nous plonge dans l'aventure des ouvriers agricoles envoyés pour défricher les plaines fertiles du Kirghizistan. À travers le récit à la première personne d'un jeune homme d'abord chargé de la corvée d'eau, puis de conduire la charrue, l'auteur exalte la beauté de la steppe, les idéaux des rêves de fécondité, d'une vie heureuse portés par ce projet.



La problématique éthique de la colonisation de ces terres ancestrales des nomades, fertiles et sauvages, est abordée par la confrontation entre le narrateur, exalté, poète et érudit, et un des ouvriers agricoles, rustre, âpre au travail, brutal et prédateur. Tchinguiz Aïtmatov livre une profonde réflexion sur le rapport à la nature, aux humains qui ont vécu sur cette terre et ceux qui y construisent l'avenir. Un texte profondément marquant qui décrit aussi avec beaucoup de beauté le travail agricole.



L'immense talent de Tchinguiz Aïtmatov nous rend familier de ces destins humains si éloignés des nôtres dans le temps et dans l'espace, nous transporte dans l'immensité de l'horizon des steppes et le bruissement des plantes sauvages.
Commenter  J’apprécie          60
Le premier maître

Kirghizistan. Steppes de l’Asie centrale. Huis-clos en plein air.



Ces trois nouvelles nous ouvrent les portes d’un autre monde. Dépaysement garanti. Choc de cultures en prime. Tradition kirghize ancestrale face à la toute jeune utopie soviétique. Mais l’essentiel est là. L’universalité des relations entre hommes et femmes.



La lecture de ce recueil de nouvelles du plus grand romancier de langue kirghize devenu un des auteurs soviétiques majeurs avant de devenir ambassadeur du Kirghizistan indépendant en appelle bien d’autres…
Commenter  J’apprécie          60
Djamilia

Une très belle surprise que cette lecture. Une oeuvre qui repose sur un personnage féminin fort attachant et passionnant. Le livre nous raconte et nous permet surtout une rencontre avec les steppes kirghizes, les chevaux qui l'habitent, les us et coutumes, les dictats sociétaux... et surtout cette Djamilia qui détonne, qui ne veut pas être ce que son monde attend d'elle. Elle veut être libre, faire ses propres choix, mener la vie qu'elle a envie de vivre. C'est l'histoire aussi d'un grand amour, entre deux personnages qui rien ne devrait unir... Une écriture qui surprend au départ, mais avec laquelle on fini par se laisser bercer. Un très beau roman.
Commenter  J’apprécie          60
Djamilia

Je vais résumer par « pas mon truc ».



Quand j’ai découvert ce petit livre lors du salon de la littérature russe. L’auteur était kirghiz et comme j’aime quand même bien découverts des auteurs de pays différents (surtout dans ces parties du monde entre Russie, Asie et Orient) je me suis laissée tenter. Mais je savais par avance que la lecture comportait des risques : Aragon l’a traduite et la décrit comme la plus belle histoire d’amour du monde. Autant dire que je ne suis pas spécialement le public type ou du moins sensible à ce genre de chose.



Du coup, je ne sais pas trop quoi penser de la lecture. J’ai aimé parce que l’on se retrouve vraiment dans un autre monde, dans un autre temps (pourtant pas si lointain), avec forcément une vision du monde et une culture très différente de la nôtre. De plus, comme la narration passe par le regard d’un enfant, le récit dégage une certaine tendresse.

On découvre des personnages forts – aussi bien féminin que masculin —, avec du tempérament et avec une assurance déconcertante malgré les faiblesses dont ils font parfois preuve.

Ensuite… ben, c’est une histoire d’amour qui n’a rien de simple évidemment. Mais sans tomber dans un pathos à la mords-moi-le-nœud (nous sommes dans une autre culture).

Mais la lecture fut plaisante malgré tout, car l’histoire est bien construite (comme c’est un texte court, ça va plutôt à l’essentiel) et il y a l’aspect découverte qui m’a bien pris.



Je ne peux pas dire grand-chose de plus sur ce livre qui ne m’a pas particulièrement plus, mais qui ne m’a pas déplu. Je ne suis pas le public cible, car je suis très hermétique aux histoires d’amour.

À vous de vous faire votre avis.

Commenter  J’apprécie          63
Djamilia

Une histoire d’amour touchante et simple, un récit très court dans lequel chaque mot à sa place. Le narrateur est un jeune garçon qui va être le témoin innocent d’un amour impossible entre la femme de son frère et un jeune homme taciturne et intriguant de retour au village, blessé à la guerre.

Djamilia est la plus jolie fille du village, il n’y a aucun doute là dessus, par contre Danïiar est d’un charme beaucoup plus subtil, c’est à travers son chant passionné et habité qu’il va conquérir le coeur de la belle.

Un excellent roman, un voyage au Kirghiztan des années 40, un dépaysement total et une histoire d’amour qui à aucun moment ne tombe dans la mièvrerie.



Commenter  J’apprécie          60
Djamilia

Djamilia est un roman d'amour très court et très très beau!

Il se passe au Kirghizistan.
Commenter  J’apprécie          60
Souris bleue, donne-moi de l'eau - Sultanmo..

J'avais été attirée par le titre énigmatique de ce livre de Tchinguiz Aïtmatov. J'apprécie beaucoup la capacité de cet auteur à emmener son lecteur très loin, dans des univers insoupçonnés et dans les émotions de ses personnages. Avec ces deux textes écrits et traduits en français dans les années 70, ça a encore été le cas, même si je ne le conseillerais pas en période de déprime ou de découragement. Les deux récits regroupés dans cet opus sont extrêmement âpres.



En réalité ce titre qui renvoie à une comptine enfantine, structurante dans le premier récit, correspond à un choix du traducteur et- ou de l'éditeur français car le titre russe parle plutôt du chien noir et blanc qui court sur le bord de mer, en fait un bloc rocheux servant de repère aux hommes partis en mer.



Ce choix permet d'insister sur la colonne vertébrale et le thème du livre : la sortie de l'enfance, dans un monde ultra violent, impitoyable, où les adultes sont impuissants à accompagner les jeunes vers leur avenir. Jeunes qui brûlent d'espérance et de plaisir à prendre leur place dans le monde des hommes, victimes désignées des désillusions qui les guettent.



L'auteur excelle à dépeindre les conditions de vie et le conditionnement psychologique des adolescents et des adultes qui les entourent et fait ressentir cruellement au lecteur le tragique de leur situation existentielle.



Le premier récit joue avec les codes de l'écriture légendaire, mythique, et aborde métaphoriquement la question de la disparition d'un peuple, celui des Nivkhes, groupe ethnique indigène de Sibérie, dont il ne reste aujourd'hui selon Wikipedia moins de 5 000 individus.



Dès l'incipit le lecteur est bercé par la description de la nature sauvage et inhospitalière de l'estuaire du fleuve Amour et de l'île de Sakhaline. Cela a été très émouvant pour moi car ma meilleure amie est née à Okha sur cette péninsule et je ne m'attendais pas à basculer dans cet univers avec ce livre.



Le deuxième récit nous transporte dans les steppes fertiles d'Asie centrale durant la "grande guerre patriotique". La communauté villageoise est durement éprouvée par le départ des hommes au front, l'absence de lettres, l'annonce redoutée puis concrète de leur mort.

Les autorités du kholkoze préoccupées par l'arrivée du printemps n'ont d'autre choix que de mobiliser les forces des adolescents pour préparer les labours et l'emblavement des plaines. Sultanmourat, qui donne son nom à cette longue nouvelle, est l'un d'eux, désigné comme chef de ce commando agricole.



Tchinguiz Aïtmatov dépeint longuement les préparatifs de ce départ, la relation fusionnelle des jeunes avec les chevaux qui seront leurs partenaires, leurs émotions bouillonnantes qui les opposent parfois, et les drames familiaux qui les hantent.

Livrés à eux même dans la steppe face à la misère et la violence de la nature, la violence des hommes, générée par leur époque, les jeunes verront leurs idéaux et leurs espoirs fracassés.



Nous quittons Sultanmourat dans un face à face terrible, suspendu pour toujours par le point final posé par l'auteur. Kirisk, le jeune nivkhe parvient à retrouver sa route sur la mer après que se soient sacrifiés pour lui les 3 adultes de son équipage perdu des jours durant après une tempête dans un brouillard muet et glacial.



Je ne conseillerais pas ce livre pour débuter dans la découverte de l'œuvre de cet auteur que j'aime beaucoup. L'intensité dramatique de ces récits est très forte et m'a beaucoup touchée. Je suis allée voir les dernières pages pour me préparer psychologiquement à la fin que je pressentais dramatique. Encore une fois ce sont des textes d'une grande profondeur humaine qui donnent à partager des expériences difficilement transcriptibles.



C'est sûrement la vocation et l'immense talent de Tchinguiz Aïtmatov, écrivain phare du régime soviétique, mais aussi éprouvé dès l'enfance par la perte de son père durant les purges staliniennes, que d'élever un mémorial de pages à ces humbles destins.

Commenter  J’apprécie          50
Djamilia

Chaque culture, chaque peuple a probablement ses héros de l'Amour avec un grand A. Un amour inspirant, auquel tout le monde aspire et qui inspire et influence...

Ici on a un beau-frère, dont le frère est parti à la guerre, qui narre la beauté de sa belle-soeur Djamilia, de qui il est proche comme il n'est proche d'aucune autre personne. Cette narration se double de celle d'un autre amour pour un homme dont le chant va tout bouleverser. Le beau-frère qui ne pourra voir dans le couple illégitime naissant entre Djamilia et cet homme qu'un appariement de toute beauté. Qu'on ne peut pas arrêter.

Je trouve que Aragon exagère en parlant de plus belle histoire d'amour du monde. En fait, je dirais même plus : ça m'énerve assez bien cette survalorisation de ce qui est lointain, étranger. Comme si c'était une plus-value absolue. Cette histoire est une histoire d'amour comme on peut en lire partout sur terre. Ici on la plante au Kirghizistan, voilà tout. Et ça n'en donne pas une valeur supplémentaire particulière. Même si l'auteur, on peut aussi le lui accorder, rend bien l'atmosphère, l'ambiance, et les sens de son pays.
Commenter  J’apprécie          50
Djamilia

Djamilia de Tchinghiz Aitmatov



@folio @gallimard



Premières phrases : » Et me revoilà devant ce petit tableau dans son cadre modeste.

Demain, dès le matin, il me faut aller à l « ail » et je regarde le tableau longuement et attentivement, comme s’il allait me dire bon voyage. »



Cette lecture me fut conseillée, il y a quelques années maintenant par un ami Kirghiz.

Le narrateur qui n’est qu’un enfant à l’époque, nous raconte sa vie dans un village « l’ail » reculé du Kirghizstan, les liens familiaux sont complexes, plusieurs épouses, plusieurs familles sous un même toit.

Il grandit au côté de Djamilia, l’épouse de son frère parti au combat 4 mois après leur union. Djamilia est belle, très belle, Djamilia est une femme forte et volontaire mais Djamilia a aussi un cœur et un corps, ….



Louis Aragon disait de ce texte »oui pour moi, c’est la plus belle histoire d’amour du monde », il en assurera la traduction en collaboration avec A.Dimitrieva, il en rédigera également la préface.

Ce texte court est une relecture, et pourtant il n’est toujours pas simple à lire.

Vous découvrirez au fil des pages, des passages d’une beauté pure et vous aurez tout comme moi des frissons.



Emma aime

-le voyage que propose ce texte

-la découverte voire la redécouverte

-l’amour bien sur l’ amour


Lien : https://www.instagram.com/le..
Commenter  J’apprécie          50
Djamilia

Totalement néophyte en littérature kirghize, c'est en premier lieu le traducteur, Aragon, qui m'a intriguée, avant même l'auteur, Tchinghiz Aïtmatov, dont la vie est pourtant plus qu'intéressante : né dans les années 20, il s'évertue à traduire en kirghize les écrivains russes, puis décrit lui-même son Kirghizstan natal. A l'indépendance de ce dernier, il est nommé ambassadeur et parcourt capitales européennes.



Son court roman Djamilia met en scène un jeune garçon travaillant aux champs, amoureux sans le savoir de la belle Djamilia, la femme de son frère, ce dernier servant dans l'armée à de nombreux kilomètres de l'aïl familial.

L'arrivée de Danïiar, jeune homme boiteux et peu loquace, au passé mystérieux, va venir perturber un équilibre que la fougueuse jeune femme rendait déjà précaire.



Narré à la première personne du singulier, Djamilia est une ode à l'amour : l'amour fraternel, l'amour naissant, mais aussi l'amour de l'amour, à l'image de la profonde tendresse qu'éprouve le narrateur, témoin du sentiment qui éclot entre Djamilia et Danïiar. Aïtmatov lève ici le voile sur les mœurs kirghizes de la steppe, l'organisation de la famille et du travail dans l'aïl, la généralisation de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, la glorification de la nature et des grands espaces ainsi que les tourments amoureux face aux conventions sociales.



Une très belle histoire d'une jeune femme qui choisit de fuir vers la liberté et se rebelle contre le carcan de la vie qui lui est imposée.
Commenter  J’apprécie          50
Djamilia

Dans un village traditionnel kirghize, un adolescent, veille sur sa belle-sœur Djamilia, la femme de son frère parti à la guerre. Djamilia est mariée mais va tomber amoureuse d’un autre.



Ce court roman nous emmène donc dans le Kirghizstan soviétique, aux traditions patriarcales bien ancrées mais où le communisme pousse à l’égalité homme femme dans les travaux du kolkhoze. J’ai aimé découvrir cette ambivalence, cette ambiance particulière. Mais j’ai trouvé le style un peu trop « alambiqué » et j’ai eu du mal à rentrer complètement dans cette lecture.

Commenter  J’apprécie          52
Djamilia

J'ai beaucoup aimé le rythme et le style de l'auteur, sa description des steppes et de la vie dans ce pays si méconnu. J'ai aimé le courage des personnages, cette force de partir vers l'inconnu, quoi qu'il leur en coûte.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tchinguiz Aïtmatov (444)Voir plus

Quiz Voir plus

La Sibérie

Quel est le nom du train qui parcoure la Sibérie ?

Le Sokol
Le Transsibérien
Le Sapsan

7 questions
18 lecteurs ont répondu
Thèmes : sibérie , russie , paysagesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}