Citations de Tess Gerritsen (498)
- Je vois que vous avez la vidéo de Capra, fit-il en secouant la tête, incredule. Bon sang, on a vraiment trouvé les pires saloperies chez lui.
- Je suis passé à son adresse hier. Il n'y a plus qu'un terrain vague.
- La maison a brûlé il y a un an. Après Capra, la propriétaire ne pouvait plus louer l'étage. Alors, elle s'est mise à faire visiter la baraque et, croyez-le si vous voulez, il y a eu un tas d'amateurs. Une foule de malades style Anne Rice est venue rendre un culte dans l'antre du monstre. Ouais, la proprio elle-même était une femme bizarre.
- Il faut que je lui parle.
- Impossible, sauf si vous parlez avec les morts.
- Elle a péri dans l'incendie ?
- Non, cancer de la gorge.
Singer se mit à rire.
- Fumer nuit gravement à la santé. Elle en a donné la preuve.
L'inspecteur Thomas Moore détestait l'odeur de caoutchouc et, quand il enfila les gants en soulevant un petit nuage de talc, il eut un début de nausée. Cette odeur était pour lui liée aux aspects les plus déplaisants de son boulot et, comme le chien de Pavlov, dressé à saliver sur commande, il en était arrivé à l'associer au sang et aux fluides corporels qui l'accompagnaient inévitablement. Un signal olfactif qui l'avertissait de rassembler son courage.
Il faut toujours montrer son visage au fauve, qu'il voie où sont vos yeux. Ainsi il saura que vous aussi vous êtes un prédateur …
… Johnny, le plus implacable des prédateurs.
… flotte dans les airs, l'odeur de la peur, de la viande fraîche et de l'Afrique.
La peur qui me maintient en mouvement, elle me pousse en avant sans que je sache où va cette rivière.
- " Faire le deuil ?" C'est une manière chic de dire qu'on va broyer du noir et pleurnicher.
Tandis que la salle se vidait, Maura resta assise sur sa chaise à contempler ses notes. Bombes à clous ou enterrées, voitures et colis piégés, quand il s'agissait d'infliger le mal, l'ingéniosité humaine ne connaissait pas de limites. Comment se fait-il que nous soyons tellement doués pour nous entretuer et si peu pour nous aimer ? se demanda-t-elle.
Moi, ça ne me fait pas rire.
- Mais ce sont les risques d’un vrai safari, non ? rétorque Sylvia, ravie. On se retrouve dans la brousse avec des lions.
- Il ne devait pas être très gros, déclare Vivian en se penchant pour étudier la trace. Une femelle, à votre avis ?
- Mâle ou femelle, ça tue de la même façon, fait observer Elliot.
Sylvia lui donne une tape moqueuse.
- Hou ! T’as peur ?
- Non, je croyais seulement que Johnny exagérait quand il nous faisait ses recommandations, le premier jour. « Restez dans la Jeep. Restez sous la tente. Sous peine de mort. »
Dans quelques jours, l’Afrique nous apparaîtra comme un rêve aux reflets dorés, gorgé de soleil brûlant et de lumière éblouissante, de vie et de mort dans toute leur brutalité. Hier, je n’avais qu’une hâte : rentrer à la maison, dans notre appartement, au pays des douches bien chaudes. Mais maintenant que nous allons quitter la brousse, je sens qu’elle me retient ; ses lianes s’enroulent autour de mes chevilles, menaçant de m’enraciner dans ce sol. Je fais coulisser la fermeture Éclair du sac qui contient les produits de « première nécessité », l’indispensable pour survivre dans la nature vierge : barres protéinées et papier hygiénique, lingettes et écran solaire, tampons et téléphone portable. Comme le concept de « première nécessité » n’a plus le même sens quand on est hors réseau…
Les charognards ne gaspillent pas, ils ne laissent rien derrière eux
Plus on s’avancera dans la savane, plus on verra de grands fauves. Si vous en rencontrez un, gardez la tête haute et tâchez de vous grandir. Faites-lui face. Et surtout, ne courez pas. Vous aurez plus de chances de vous en tirer.
Les yeux des proies comme les zèbres ou les antilopes sont placés sur les côtés de la tête, et sur le devant pour les prédateurs. Il faut toujours montrer son visage au fauve, qu’il voie où sont vos yeux. Ainsi il saura que vous aussi vous êtes un prédateur, et il réfléchira à deux fois avant d’attaquer.
Si seulement je pouvais mettre l’air en bouteille pour en rapporter à la maison… Quel souvenir ! L’odeur de la brousse !
Seuls les gens qu'on a oubliés sont vraiment morts.
Elle était en haut de l'affiche, et elle a choisi de devenir une note en bas de page dans la vie d'un homme.
Pendant que l'aiguille courbe servant à fixer les points de suture entrait encore et encore dans la peau de son bras, elle serra les dents tout en regrettant vaguement d'avoir tenu à jouer les dures en renvoyant son compatriote dans la salle d'attente.
[...]
-Vous voyez ? fit-il d'un ton faussement chaleureux. Ce n'était pas si pénible.
Elle eut envie de lui coller une gifle et de lui demander comment il se sentait, mais elle se retint.
À lire absolument
- A la naissance du Christ, le culte de Mithra était déjà ancien. Il fut vénéré durant des siècles par les Perses. Pour eux, Mithra était le dieu messager de la vérité. Il est né dans une grotte lors du solstice d'hiver. Sa mère, Anahita, était vierge et, à sa naissance, des bergers arrivèrent de partout apportant des présents. Il a eu douze disciples qui l'ont accompagné dans ses voyages. Il a été enterré dans une grotte avant de ressusciter. Chaque année, son ascension est célébrée comme une renais-
sance.
Elle marqua une pause pour l'effet théâtral, puis demanda :
- Ça ne vous rappelle rien?
- Mais. .. c'est l'Evangile chrétien ! s'étonna l'Américaine.
- Pourtant, des siècles avant le Christ, cela faisait déjà partie de la tradition perse.
- Juste une lumière. Je vous l'ai dit, j'étais assise ici, plongée dans ma lecture. Quand la mort vous possède.
- Excusez-moi ?
- C'est le titre du livre. Le héros est un inspecteur de police possédant un QI de génie.
Elle marqua une courte pause, avant d'observer :
- Inutile de préciser qu'il s'agit de fiction.
La salle de dissection n'était qu'un avant-goût de ce à quoi un médecin faisait face. Il y aurait des épreuves plus terribles à surmonter : la pestilence du typhus, les cris d'un patient sur la table d'opération. Disséquer un cadavre, ce n'était rien : les morts ne se plaignent pas. L'horreur véritable était dans la chair vivante.
La poésie était bien une occupation inutile, réservée à de riches chanceux pouvant se permettre de gaspiller de précieuses heures à pondre des vers.
- La dissection est un art, reprit-il en nouant les cordons dans son dos. Aujourd'hui, je vous montrerai comment on le pratique. Non comme un équarrisseur s'attaquant à une carcasse, mais comme un sculpteur qui extrait une statue d'un bloc de marbre. C'est ce que j'ai l'intention de faire devant vous : non pas simplement disséquer un corps, mais révéler la beauté de chaque muscle et de chaque organe, de chaque nerf et vaisseau sanguin...
C'est ainsi que se termine un mariage, pensait Julia Hamill en enfonçant sa pelle dans le sol. Non par de doux adieux murmurés, non par la tendre pression de mains arthritiques, quarante ans plus tard, avec les enfants et les petits-enfants éplorés entourant un lit d'hôpital.
Elle souleva une pelletée de terre et la jeta sur le coté, faisant rouler des pierres sur un tas grandissant. Ce n'était que de l'argile et des cailloux, où ne poussaient que des ronces. Un sol stérile, comme son mariage, dans lequel rien de durable, rien qui mérite qu'on s'y accroche, n'avait germé.