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Citations de Thibault Bérard (127)


Simon, surtout, disait l’injustice ressentie. Mais il est vrai que, contrairement à sa sœur, il avait des souvenirs vivaces de sa mère pour le torturer, là où elle souffrait précisément de ne pas en avoir…
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Je suis, du fait de ma propre histoire chaotique, bien placée pour savoir que les enfants mettent parfois du temps à identifier l’objet de leur tristesse, et plus encore à exprimer celle-ci. Quand elle jaillit enfin, il faut se tenir prêt à la recevoir- en priant pour en être capable, car c’est un jet de lave qui vous submerge. Un jet de lave, rien de moins, qui peut vous démolir.
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Rudy et Damien sont amis. Pourtant, tout vole en éclats lorsque Léna débarque de Paris et arrive dans ce petit village de montagne où tous les habitants se connaissent. C'est le coup de foudre entre Damien et Léna... ce qui ne plaît absolument pas à Rudy qui va montrer son pire visage pour les éloigner l'un de l'autre - jusqu'au point de non-retour ?

J'ai apprécié quelques points de ce roman. Tout d'abord, la montée en puissance de la jalousie de Rudy. Elle augmente, petit à petit, et crée une spirale infernale qui fini par emporter Rudy malgré lui jusqu'à l'accident final qui brise - heureusement - la boucle. J'ai aussi beaucoup apprécié les sentiments - ou l'absence - de Rudy, son mal être surtout : pas excellent à l'école, perçu comme la brute du collège et rien d'autre, poussé à être un homme, un vrai, par ses parents... Tout ça crée un personnage complexe qu'on va apprécier suivre tout au long du roman.

Le problème, selon moi, c'est sa relation avec Damien. Il y a une forme de dépendance toxique qui n'est pas explicitée dans le roman, mais qui est tout de même présente. Rudy va tout faire pour exclure Léna de la vie de Damien, quitte à le rabaisser et à l'humilier publiquement, et cela m'a beaucoup dérangé. Par son côté brute, Rudy a pris sous son aile le fragile Damien depuis le primaire - autrement dit, et depuis ce moment, Rudy revendique Damien. Et tous les autres élèves l'ont très bien compris puisque personne ne les approche. De même, je trouve les sentiments de Rudy très ambigus... Voire une telle jalousie qui va jusqu'au 'presque meurtre' pour voir la copine s'éloigner de Damien... Disons qu'à tout moment, je m'attendais à ce que la question de l'orientation sexuelle de Rudy soit posée - et cela aurait expliqué beaucoup de choses.
Et pour finir : la fin. Suite à l'accident, un vieil homme dit à Rudy de s'excuser et qu'avec le temps, tout ira mieux. Et voilà. Aucune conséquences. Rien. Surtout que Damien et Léna finissent par lui pardonner à la fin du roman...
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Il se trouve que parfois, être héroïque, c'est simplement réussir à vaincre sa peur du ridicule. C'est surmonter sa timidité en osant croire, malgré la crainte d'être grotesque. Croire à la magie, croire que l'amour peut sauver et que les mots trop longtemps tus pourront un jour être dits.
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Cet instant, songe Léonard, est un cadeau. En un clin d'oeil, il renoue non seulement avec son enfance, mais aussi avec le monde qui l'abritait. Les plateaux vert et ocre entre lesquels serpente le sentier connu par coeur; la vallée noyée de lumière au fil du matin naissant; le bruit d'une pierre butant contre une autre et la faisant rouler, dans l'air chargé de senteurs piquantes à l'approche de la forêt; un peu plus loin, le chant égal d'un ruisseau, et plus loin encore une rumeur de meuglements ponctuée de tintements métalliques; et puis toujours, à perte de vue, les sommets pelés de ces montagnes qui lui sourient en silence.
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De toute façon, ce n'est pas aux enfants de sauver les parents en trouvant un obscur secret caché dans un coffre. Non. Il n'y a pas de secret, la magie n'existe pas et les enfants ne sauvent pas leurs parents. Et le pire, c'est que même l'inverse n'est pas vrai : dans la réalité, personne ne sauve personne.
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En fait, elle a envie de faire exactement le contraire de s’aérer : elle veut s’enfouir comme une taupe dans les vieux souvenirs, en respirer la poussière douce et chaude à s’en brûler les poumons. Elle veut rentrer sous la terre de sa mère et s’y blottir.
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Tout ça est assez abstrait pour Léonard. Il n'a pas l'intention de faire carrière dans le commerce d'art ancien. Même s'il est en train de découvrir que sa plume ne rapportera pas autant qu'il l'avait cru, et qu'en attendant, « il faut bien vivre ».
Parce que c'est ça, vivre. Payer le loyer, maintenant que le père ne l'aidera plus jamais. Acheter à manger, et puis de quoi boire un coup avec les copains. Draguer dans les bars, rentrer parfois seul, parfois accompagné. Se réveiller le matin et s'endormir le soir, dans un état plus ou moins alcoolisé.
C'est ça, vivre ? Juste ça ?
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- En fait, dit-elle, les limaces sont hermaphrodites : elles sont à la fois mâles et femelles. Alors, j'ai donné des noms de filles à celles qui avaient le plus l'air de filles !
Suzanne ne voit pas bien en quoi Georgia, la grande limace jaune, ressemblerait plus à une fille que John, la petite grise, mais bon, elle comprend l'idée globale. (p. 99)
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Il a fait exprès de l'appeler "Suzanne Griotte", en prononçant son prénom et son nom de famille. D'abord parce qu'il lui montre ainsi qu'il sait tout d'elle sans l'avoir rencontrée, preuve qu'il est doué de pouvoirs surnaturels. Ensuite parce que, quand on veut obtenir quelque chose de quelqu'un, cela fonctionne toujours très bien de l'appeler par son prénom et son nom de famille.
Essaie ! Si tu veux par exemple convaincre ta maman de te laisser jouer aux jeux vidéos, dis-lui : "Allez, sois sympa, Fabienne Martin !" Tu verras qu'elle sera nettement plus conciliante. (pp. 38-39)
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Et puisque j'ai parlé du pantalon de jogging, autant ajouter que la vieille dame ne fait guère d'efforts pour s'habiller : 365 jours par an, elle porte ce fameux pantalon, avec un vieux tee-shirt marqué "SEPULTURA" (sans savoir que Sepultura est un excellent groupe de hard-rock) et, par-dessus tout ça, un peignoir loqueteux, couleur rose confiture, qui sent le chien mouillé. (p. 32)
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Tu te dis peut-être que les vieux, ça n'a rien de rigolo. Peut-être que tes grands-parents à toi, par exemple, ne font que ronfler toute la journée devant la télévision, enfoncés dans leur canapé, en lâchant des pets que tout le monde fait semblant de ne pas entendre ?
Et peut-être qu'ils te pincent fort la joue pour te dire bonjour, en répétant que tu grandis vraiment trop vite, et peut-être que tu n'aimes pas du tout le moment du bisou quand c'est Papi, parce que ça pique... et quand c'est Mamie aussi, en fait ? (pp. 11-12)
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Elle choisit une pensée heureuse, puisqu’elle sait bien, désormais, que les pensées naissent toutes des racines du même arbre, certaines permettant de gagner l’horizon tandis que d’autres plongent dans des gouffres sans fond.
(p.172)
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Merde !, pense-t-elle. En classe, elle a appris qu'un historien s’était employé à répertorier les derniers mots prononcés par les poilus morts dans les tranchées, pendant la Grande Guerre. Le mot qui arrivait tout en haut de la liste, c'était « Merde ! » - cas typique, le malheureux qui prend une balle pendant qu'il fume une clope. Le deuxième mot, c'était « Maman ».
(p.165)
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" Quand on aime quelqu'un, c'est effrayant comme on pense peu aux autres". Marcel Pagnol
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De toute façon, ce n'est pas aux enfants de sauver les parents en trouvant un obscur secret caché dans un coffre. Non. Il n'y a pas de secret, la magie n'existe pas et les enfants ne sauvent pas leurs parents. Le pire, c'est que même l'inverse n'est pas vrai : dans la réalité, personne ne sauve personne.
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Aux copains qui l'accusaient de prendre des postures de poète maudit, il répondait souvent par la célèbre maxime shakespearienne, histoire de leur clouer le bec : "The world is a stage." En général, ça marchait. Et surtout, ça collait bien avec ces idées troubles qu'il sentait mijoter dernièrement dans sa tête, cette impression d'évoluer au sein d'un grand décor de carton-pâte où tout le monde, y compris lui, faisait mine d'être très affairé pour ne pas s'avouer que rien n'avait de vraie raison d'être...
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Il en voulait à Lize de ne pas rêver à autre chose que des après-midi calmes avec les enfants. Elle n'avait donc pas d'ambition ?
Il se répétait souvent ça. Elle n'a donc pas d'ambition ?
Mais cette phrase n'aura jamais été qu'un leurre de plus. S’il en voulait à Lize, ce n'était pas d'être incapable de rêver à des horizons aussi vastes que les siens ; il lui reprochait surtout d'être pourvue d'une force qui lui faisait défaut. La force qui lui aurait permis de savourer son bonheur au lieu d'aller se gaver au calice trompeur de l'aventure.
Car bien sûr, l'aventure avait rapidement rétréci comme un costume mis à la machine. Trop vite, trop tôt était venu le temps des rendez-vous de convenance, des mensonges foireux et des arrangements sordides, des prénoms qui se mélangeaient, des ruptures pénibles et des recommencements sans éclat, des serments imbéciles qu'il n'honorerait pas, des scènes de ménage qu'il se surprenait à endurer de la part de femmes qu'ils n'avaient fréquentées que deux ou trois fois.
Et toujours la brûlure de la honte qui revenait par surprise, et toujours plus contrariant le sentiment d'avoir mis le doigt dans l'engrenage, en s'imposant d'innombrables tracas pour bien peu de compensation... L'ennui à la mesure du désir.
(p.86)
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C’est vraiment drôle, cette façon qu’a monsieur Burlac de l’associer à son business. « On en a besoin », « notre chiffre ». Tout ça est assez abstrait pour Léonard. Il n’a pas l’intention de faire carrière dans le commerce d’art ancien. Même s’il est en train de découvrir que sa plume ne rapportera pas autant qu’il l’avait cru, et qu’en attendant, « il faut bien vivre ».
Parce que c’est ça, vivre. Payer le loyer, maintenant que le père ne l’aidera plus jamais. Acheter à manger, et puis de quoi boire un coup avec les copains. Draguer dans les bars, rentrer parfois seul, parfois accompagné. Se réveiller le matin et s’endormir le soir, dans un état plus ou moins alcoolisé.
C’est ça, vivre ? Juste ça ?
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Léonard est resté à la porte. Vieux fantôme chamboulé par un fragment de souvenir, un presque-rien que sa mémoire avait laissé s’envoler. C’est peu de chose, ce souvenir ; un morceau du grand fouillis d’idées et de désirs qu’il était à dix-neuf ans.
Mais c’est du rien qui pèse lourd.
Il avait oublié comme il riait de ses échecs, et comme ce rire était mélodieux. Au bout de vingt-cinq années passées seul dans les remords et la honte, il en était venu à croire qu’il avait toujours été ce bonhomme rongé par un mal intérieur, un venin ancien qui se répandait chaque jour un peu plus dans ses veines… jusqu’au point de non-retour.
Quand il pensait à sa jeunesse, avant, il se voyait comme un condamné dansant aveuglément au bord du ravin, au son d’une musique qu’il était seul à entendre et qui l’avait finalement conduit à la chute, lorsqu’elle s’était révélée n’être que du bruit. Apparemment, il s’est gouré sur toute la ligne. S’il a chuté, ce n’est pas à cause d’un mystérieux poison couvant en lui depuis toujours ; c’est parce qu’il a trop vite oublié comment il riait, dans sa jeunesse, de ses échecs. Le jour où les amers récifs de l’existence se sont précipités sur lui, il n’a pas su rire envers et malgré tout.
Oh, pourquoi a-t-il oublié ?
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