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Citations de Thierry Wolton (691)


GLOIRE A STALINE ! (aperçu)

Le coeur de Staline s'est arrêté pour avoir trop battu pour nous. Staline avait un amour fraternel pour tous les travailleurs, pour tous les gens simples.
Femmes françaises, 21 mars 1953.
(Page 634)
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GLOIRE A STALINE ! (aperçu)

Et Staline pour nous est présent pour demain
Et Staline dissipe aujourd'hui le malheur
La confiance est le fruit de son cerveau d'amour
La grappe raisonnable tant elle est parfaite
Grâce à lui nous vivons sans connaître l'automne
L'horizon de Staline est toujours renaissance.
Paul Eluard, Cahiers du communisme, janvier 1950.
(Page 633)
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GLOIRE A STALINE ! (aperçu)

Nul homme [Staline] ne sait plus fortement témoigner de la valeur qu'il attache à la personne humaine.
Charles Tillon, Cahiers du communisme, octobre 1948.
(Page 633)
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Lorsque au soir du 21 décembre 1949, à la Mutualité de Paris, Maurice Thorez parle du "long cri d'amour, de confiance et de gratitude, jailli de millions et de millions de poitrines", pour dire "bon anniversaire" à Staline qui fête ses soixante-dix ans, le propos n'est pas seulement lyrique, il est vrai, sincère. C'est de tous les coins de France que sont venus les cadeaux les plus intimes, les plus symboliques, les plus chers aussi, pour honorer le Guide. La parti n'a pas eu à forcer la main des militants pour précipiter leur élan, les communistes français aiment Staline, il est le parti, il est leur vie, leur éternité.
(Page 632)
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La geste révolutionnaire de 1789 a été projetée sur le coup d'Etat de Lénine d'octobre 1917 pour lui donner la dimension populaire qui lui faisait défaut. L'admiration de tous les dirigeants communistes pour la Terreur jacobine n'est plus à prouver. La parenté entre hier et aujourd'hui, autant que l'exploitation qui en est faite, donne aux communistes une légitimité historique qui conforte leur sentiment de supériorité en sus de celui que leur procure déjà la prétention d'agir pour le bien d'autrui.
(...) En somme, agir pour le bien d'autrui, en fraternité avec les camarades, dans le sens de l'histoire et en digne héritier de la Révolution française, rend la conscience communiste inébranlable. Portée par la Raison, le doute ne peut être sien.
(Page 632)
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Pour Spinoza, "l'envie n'est autre chose que la haine elle-même, en tant qu'elle dispose l'homme à se réjouir du malheur d'autrui et à s'attrister de son bonheur". Si l'on admet avec le philosophe que l'envie et la haine se confondent, on détient là sans doute l'une des principales clefs du succès du communisme au XXe siècle et la raison pour laquelle les méfaits commis en son nom sont si peu reconnus par la mémoire humaine.
(...) Il en est ainsi avec le communisme, la haine de classe est illimitée puisqu'elle s'identifie aux "ennemis du peuple" en perpétuel renouvellement et que cette haine ne peut s'apaiser qu'en les éliminant tous. La lutte des classes moteur de l'histoire, donnée par Marx comme panacée universelle, est la justification "scientifique" qui permet d'assouvir la haine de classe.
(...) Le marxisme-léninisme joue du plus vieux ressentiment humain, tel que l'éprouve depuis la guerre du feu celui qui convoite ce que l'autre détient. La passion égalitaire dont l'idéologie est porteuse est à la source de l'espérance qu'elle a suscitée partout dans le monde et à l'origine de l'immunité dont ont toujours bénéficié ceux qui ont perpétré abus et crimes en son nom.
(...) En d'autres termes, c'est la passion égalitaire si bien partagée par le genre humain qui justifie la bonne conscience, qui légitime l'indifférence et fait accepter, pardonner, oublier les crimes commis au nom du communisme.
(Pages 629 et 630)
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LE MONDE SIMPLIFIE DU MILITANT COMMUNISTE

Une fois pour toutes, le militant a accepté une idéologie qui est aussi une conception du monde. Il ne la mettra plus jamais en question, d'abord parce qu'il n'en a pas le temps, ensuite parce que les informations qui pourraient le faire changer d'opinion ne lui parviendront jamais, enfin parce qu'il n'en a pas le droit. Son rôle est de répéter ce qu'il a appris, de le rendre assimilable par des tiers. S'il s'y dérobait, il cesserait d'être un militant révolutionnaire, il ne serait plus rien, avec un grand vide au fond de soi. Peu à peu, le monde extérieur devient pour le communiste ce qu'il a lu dans les livres, ce qu'il raconte tous les jours aux autres, sans qu'il vienne à l'idée de cet automate de confronter le verbe à la réalité. Au nom de la discipline, de l'intérêt supérieur du parti ou de la révolution, le communiste refoule au plus loin de son inconscient tous les doutes, toutes les inquiétudes (...). Le communiste lit peu, même les ouvrages du parti. Il se nourrit surtout de résumés et de digests et s'il tombe sur un texte hérétique, il est aussitôt en alerte, non parce qu'il en a décelé l'hérésie mais parce que le langage n'est pas conforme aux archétypes. Le militant vit dans un monde peuplé d'abstractions et de formules : la bourgeoisie, le capitalisme, l'impérialisme, etc. (...) Ce monde simplifié et simpliste lui plaît parce qu'il est commode ; il ne présente aucun mystère : il est familier et constant.

André Thirion, Révolutionnaires sans révolution, Le Pré aux Clercs, 1988, p. 121.
(Page 627)
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Le Français Henri Barbusse raconte au lecteur de son Staline, publié en 1935, tous les bienfaits du système pénitentiaire soviétique, tel que le chef du GPU, Viatcheslav Menjinski, le lui a expliqué : "Il m'a montré combien la police révolutionnaire, soeur des masses, guette toutes les occasions où il est possible de "redresser", "guérir" non seulement les prisonniers de droit commun mais aussi les prisonniers politiques. (...) C'est pourquoi les prisons s'efforcent sur toute la ligne d'être des écoles."
(Page 529)
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Pour André Malraux, les procès de Moscou n'entament pas davantage la "dignité fondamentale du communisme" que l'Inquisition n'a affecté la "dignité fondamentale du christianisme".
(Page 526)
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Avant de devenir l'apparatchik culturel du PCF pour des décennies, [Louis] Aragon endosse les habits de propagandiste de la terreur communiste.

ARAGON, POETE DE LA TERREUR (extraits)

"VIVE LE GUEPEOU [la police politique soviétique] !"

(...)
Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l'heure qu'il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France

Je chante le Guépéou de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d'un monde
pour défendre ceux qui sont trahis
pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu'on plie et vous qu'on tue
Demandez un Guépéou
Il faut un Guépéou

Vive le Guépéou figure dialectique de l'héroïsme (...)

Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste
Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
Vive le Guépéou contre les manoeuvres de l'Est
Vive le Guépéou contre la famille
Vive le Guépéou contre les lois scélérates
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du type
Caballero Boncour Mac Donald Zoergibel
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du prolétariat
Vive le Guépéou
(Page 486)
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A l'origine, Henri Barbusse est pacifiste comme il a été dit. Il a exprimé son horreur de la guerre dans Le Feu, tiré de l'expérience des tranchées lors du conflit mondial. Le discours léniniste sur le capitalisme fourrier de la guerre lui parle, la fraternité à travers l'internationalisme prolétarien l'interpelle, l'avenir d'une société sans classes et sans Etat promis par l'utopie le fait rêver. Son pacifisme fonde son engagement, bien que le jeune régime bolchevique guerroie contre ses voisins (Finlande, Pologne) et qu'il use déjà de ses armes contre le peuple russe. Barbusse ne voit rien, et surtout pas que communisme et guerre sont indissociables, contre l'ennemi de l'extérieur, contre l'ennemi de l'intérieur, contre l'ennemi de classe. En 1921, l'écrivain publie un livre à la gloire de la révolution russe, au titre évocateur : Le Couteau entre les dents. Deux ans plus tard, il adhère au parti communiste français pour consacrer son talent et ses forces à la cause.
(...) Suprême honneur et preuve de sa parfaite orthodoxie, Barbusse est choisi en 1935 pour écrire la première biographie de Staline, un chef-d'oeuvre de flagornerie qui consacre le culte de la personnalité du Vojd.
Le journaliste Paul Vaillant-Couturier, son camarade de combat pacifiste si l'on peut dire, pousse, lui, le compagnonnage de route jusqu'à embrasser une carrière d'apparatchik communiste.
(Pages 478 et 479)
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Suivre le train du communisme, mieux adhérer au parti, va permettre à l'intellectuel de dépasser son complexe ouvriériste et, surtout, de retrouver sa place dans l'histoire, comme il a été dit. Le compagnon de route, nouveau venu dans le paysage politique, portera toujours son origine bourgeoise comme un péché.
(...) Pour le compagnon de route, c'est le chemin de la rédemption.
Il y a forcément dans l'adhésion au communisme une part de haine de soi chez l'intellectuel qui s'engage.
L'élimination du bourgeois que l'idéologie a promise, l'exacerbation de la lutte des classes que le parti-Etat promeut sont autant de menaces adressées à sa personne.
(...) L'intellectuel du début du XXe siècle accepte la dénonciation dont il est l'objet car il se trouve être, le plus souvent, un désenchanté du capitalisme et de la démocratie qui, d'après lui, n'ont pas tenu leurs promesses. Crises économiques, crises politiques, guerres coloniales, guerres nationales et mondiale ont jalonné la marche en avant chaotique des sociétés modernes, ce que beaucoup d'esprits considèrent comme un échec personnel. La tentation de détruire ce "vieux monde", pour en construire un nouveau, est forte chez eux. Nouvelle promesse d'un avenir meilleur, l'utopie communiste offre aux intellectuels le moyen de se racheter de leurs supposées responsabilités dans la faillite passée. La haine de soi s'exprime pour beaucoup à travers la haine du système démocratique, que l'idéologie marxiste-léniniste satisfait dans sa radicalité : du passé, faisons table rase ! Plus tard, quand le compagnon de route va se trouver confronté au "socialisme réel" - terreur, échec économique -, il aura toujours la tentation de dire que c'est pire encore sous le capitalisme. Perçu comme un réenchantement du monde, le communisme offre l'occasion à l'intellectuel de reprendre confiance en soi, tout en lui (re)donnant l'impression d'une utilité.
Plus que tout autre peut-être, l'intellectuel français est promis à devenir un compagnon de route, par une sorte d'atavisme qui trouve ses racines dans l'histoire de ce pays. Le précédent de la Révolution française permet d'assimiler tout bouleversement social à une avancée positive pour l'humanité.
(Pages 472 et 473)
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"Toute idée fausse finit dans le sang, mais il s'agit toujours du sang des autres."
Albert Camus
(Page 465)
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"Comment n'entendent-ils pas la plainte de ce peuple terrorisé ? De quelle cire se bouchent-ils les oreilles ?"
Roland Dorgelès
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Le nombre des victimes en ces premiers temps de la révolution est également connu. Dans le Scotsman d'Edimbourg du 7 novembre 1923, le professeur Charles Sarolea se fonde sur des sources russes pour avancer le chiffre de 1 776 737 morts, qu'il détaille : 815 000 paysans, 355 250 intellectuels et chefs d'entreprise, 260 000 soldats, 193 290 ouvriers, 70 000 policiers, 54 000 officiers, 12 950 propriétaires terriens, 9 000 médecins, 6 000 professeurs et instituteurs, 1 219 prêtres, 28 évêques. Ces données ne tiennent pas compte des décès dus à la famine. Quelques années plus tard, le Vade-mecum anti-bolchevique, qui paraît à Genève en 1927, porte le bilan à 1,9 million de victimes, dont 1,3 million de paysans, d'ouvriers et de soldats. Le 8 janvier 1928, le quotidien français Le Matin estime le nombre de victimes de la "terreur rouge" - nom qu'ont donné eux-mêmes les bolcheviks à leur politique entre 1918 et 1921 - à 1,7 million, et autant pour la période 1922-1928.
(Pages 448 et 449)
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Le socialiste français [Jean Jaurès] ne croyait pas à la paupérisation absolue du prolétariat annoncée par Marx, surtout, il réprouvait la violence du scénario envisagé. Les craintes de Jaurès allaient se vérifier. "L'erreur de Marx est d'avoir voulu recommencer la Révolution française par l'action violente d'une minorité incapable de prendre le pouvoir progressivement et légalement et qui profite d'une action qui n'est pas la sienne propre", précisait-il dans un autre texte écrit à la même époque [1901]. Si, comme le veut Marx, la révolution prolétarienne doit se greffer sur la révolution bourgeoise pour triompher, cette usurpation révolutionnaire revient à un "coup de force", estimait Jaurès, parce que cela impose "la volonté dictatoriale d'une classe". Alors, prédit le socialiste français, "une classe qui, née de la démocratie, qui, au lieu de se ranger à la loi de la démocratie, prolongerait sa dictature au-delà des premiers jours de la révolution, ne serait bientôt plus qu'une bande campée sur le territoire et abusant des ressources du pays."
Ce scénario, Lénine l'a encore aggravé en donnant au parti bolchevique la mission de faire la révolution à la place du prolétariat pour instaurer une dictature en son nom. A la révolution bourgeoise de février 1917 a succédé le coup de force d'Octobre qui conduit à une totale usurpation du pouvoir, comme l'a prévu et dénoncé Jaurès.
(Page 440)
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La brochure que publie à Paris le socialiste-révolutionnaire Boris Sokoloff, Les Bolcheviks jugés par eux-mêmes, raconte comment les partisans de Lénine ont manipulé les élections, noyauté les soviets et liquidé le mouvement révolutionnaire de février 1917. "Je savais que les élections n'étaient qu'une fiction, mais tout ce que j'ai vu a surpassé mon attente, témoigne-t-il. Seuls les communistes, qui ne forment que 10 % de la population ouvrière, sont élus aux soviets. Quant aux vrais prolétaires, ils assistent aux élections en témoins silencieux et hostiles." A ceux qui s'étonnent que nul ne proteste, qu'aucun Russe ne se révolte, Solokoff réplique : "Il faut goûter le régime policier fort bien organisé de la République des soviets, le voir de près, pour répondre à cette question."
Des députés socialistes de la Constituante élus en novembre 1917, mais qui n'ont jamais pu siéger en raison de la dissolution de l'assemblée par Lénine le jour de son ouverture, le 5 janvier 1918, créent à Paris un comité exécutif chargé d'informer sur la Russie bolchevique.
(Page 438)
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Au moment où le Komintern se crée, il est déjà clair que les PC devront être au service de la Russie bolchevique [communiste], puisque adhérer à l'Internationale communiste revient à faire allégeance à Moscou. La troisième des conditions imposées pour l'adhésion - le "devoir de créer partout, parallèlement à l'organisation légale, un organisme clandestin, capable de remplir au moment décisif, son devoir envers la révolution" - est l'acceptation implicite d'un centre décideur autre que la direction du parti elle-même. L'obligation à la clandestinité, justifiée par la vision du monde en termes de "lutte des classes", est lourde de conséquence. Elle entraîne les PC sur la pente de la collaboration avec l'URSS, elle rend les communistes complices d'intérêts étrangers, comme leurs adversaires politiques ne vont pas manquer de le dénoncer. Au congrès de Tours de décembre 1920, où une majorité de socialistes français choisit d'adhérer à l'Internationale, Léon Blum le dit clairement : "Quand il y a juxtaposition d'organes publics et clandestins, à qui appartient nécessairement l'autorité réelle ? Où réside-t-elle ? demande le leader de la SFIO. Par la force des choses dans l'organisme clandestin. Cela revient à dire que dans le parti qu'on veut nous faire, le pouvoir central appartiendra finalement à un Comité occulte désigné - il n'y a pas d'autres hypothèses possibles - sous le contrôle du Comité exécutif de l'Internationale elle-même."
Quelques mois plus tard, en juillet 1921, la lettre confidentielle adressée par Trotski au nouveau PCF sur la nécessité de cet appareil clandestin, dont il a déjà été question, donnera raison à Blum : Moscou ordonne. "C'est en fin de compte ce Comité exécutif qui aura sur vous les pouvoirs les plus étendus, avertit le socialiste français, qui aura le droit d'exclure les groupements ou les individus, qui centralisera l'action politique."
Sur ce point encore Blum voit juste. "Ce Comité exécutif se réserve le droit de constituer lui-même l'organisation occulte qui vous est imposée", conclut -il. Trotski, dans sa lettre de juillet 1921, le confirmera encore : "Nous estimons qu'à cet effet on pourrait utiliser avant tout les militants les plus éprouvés, groupés autour du Comité de la IIIe Internationale et qui ont déjà acquis cette pratique du travail conspiratif" : Moscou choisit.
(Pages 408 et 409)
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Le PC français figure parmi les premiers à réagir, Thorez ne parle pas du "rapport Khrouchtchev" mais du "rapport attribué à Khrouchtchev", une manière d'en nier l'authenticité, donc le contenu.
Aucun parti communiste, qu'il ait été au pouvoir ou non, n'a pris l'initiative de publier le texte de ce rapport in extenso, pas davantage dans les décennies qui ont suivi qu'à l'époque, en 1956. Dans l'univers communiste, le rapport Khrouchtchev demeure, ad vitam aeternam, au pis un non-rapport, au mieux un (mauvais) moment à oublier. Il a fini par rester à l'index de toutes les chapelles, même les plus dissidentes - yougoslave, chinoise, albanaise. Pour désamorcer l'impact de son contenu, les PC vont user d'un procédé léniniste classique dès lors qu'une vérité gênante pour eux apparaît : la question n'est pas de savoir si les "révélations" du rapport sont vraies, mais de dénoncer qui les a rendues publiques.
(Pages 318 et 319)
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Deux écoles s'opposent à Moscou, la première classique, pure et dure, stalinienne si l'on veut, estime qu'une nouvelle guerre mondiale, atomique cette fois, peut être gagnée, qu'elle sonnerait la fin de l'impérialisme, donc la victoire du communisme. Cette position jusqu'au-boutiste sera celle adoptée quelques années plus tard par Fidel Castro et Che Guevara au moment de la crise de Cuba de 1962. A l'occasion de cette épreuve de force, les deux révolutionnaires militeront en faveur de l'affrontement avec les Etats-Unis, quel qu'en soit le coût humain, persuadés d'en finir ainsi avec l'impérialisme. Khrouchtchev préférera finalement transiger pour éviter une issue fatale à l'humanité. En 1954, la position jusqu'au-boutiste est défendue en URSS par Viatcheslav Molotov, l'ancien bras droit de Staline.
(...) Le Vojd [Staline] songeait à une troisième guerre mondiale avant sa mort.
(...) Pour Malenkov, une guerre atomique signifierait la mort de la civilisation. Thorez se range derrière Molotov, Togliatti derrière Malenkov, l'un reste fidèle au stalinisme, l'autre comprend qu'il faut s'en éloigner.
(Pages 316 et 317)
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