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Citations de Thomas Vinau (1177)


Je me méfie. J'ai toujours peur que ça ne dure pas. Dès qu'il y a un moment de bonheur, de paix, je me répète que ça ne durera pas. Que le temps est un menteur. Qu'avoir quelque chose c'est commencer à le perdre. C'est comme cela que je fonctionne. C'est ce que la vie m'a appris.
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Thomas Vinau
Je marche
entre la route et les champs
pour rien
il fait juste assez chaud
et juste assez froid
pour être bien
les amandiers commencent à fleurir
pendant que le soleil
achève Février
je marche
pour n'aller nulle part
juste
pour marcher
et je tiens
tout entier
dans la paume
de ma main
cette jolie
petite
chose
qu'on appelle la vie.
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On est des étincelles perdues, de la poussière d’étoile et de boue, l’espace entre deux doigts qui claquent, la distance entre le rien et le rien, éperdus et patraques, des dieux sans mode d’emploi, moins que des bêtes, un rire perdu dans la grande soupe cosmique, une allumette qui ne sait pas quand elle s’éteint.
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Repousser ce moment où l’instant capitule. Pousser des pieds la nuit. S’étirer tranquillement et prendre de la place. Se donner de la place. Là. Ici et maintenant. Entre chien et loup. Au mitan de la défaite et des rêves. Quel drôle de pli on prend à attendre de vivre. Quelle drôle de manière de courir ainsi après la fatigue et de laisser demain prendre la place d’aujourd’hui.
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Comme tout le monde

Je fais ce que je peux. Avec mes silences et le reste. Avec mes peurs de bête. Avec mes cris d'enfant qui ne débordent plus. Je fais ce que je peux. Dans ce petit bain de cruauté et de lumière. Dans les éclats de sucre et de mensonge. Dans la délicatesse. Dans la violence du temps qui piétine nos rêves. Dans nos petits pataugements précieux. Un matin après l'autre. Un oubli après l'autre. Un mot sur le suivant. Je fais comme tout le monde. Avec le ciel et sans les dieux.

(P55)
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Puisque nous sommes pratiquement que de l’eau, il semble cohérent d’affirmer que chaque être humain porte en lui une dose considérable de buée. Vivre consisterait à s’évaporer.
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La confiance ne se déclame pas. Il faut l'apprendre. Tout doucement. Il faut que quelqu'un d'autre vous l'apprenne. À grands coups de demains et de câlins.
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Quand on s'intéresse un peu objectivement à la question, le champ des possibles donne le vertige. Des castors qui arrêtent des fleuves. L'eau qui peut fragmenter la roche. Gandhi qui libère un continent sans prendre les armes. La transplantation d'un cœur humain. Ça, ç'a de la gueule. Mais pour ce qui est parfois d'atteindre le soir, ou le lendemain. Ou trouver une raison de sourire. Ou un moyen de s'endormir un peu. Juste s'endormir un peu. Tranquillement. Paisiblement. Là, y a plus personne.
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Thomas Vinau
La peur a écrit quelque chose dans mon regard
quelque chose que je ne parviens
ni à effacer ni à déchiffrer
pas plus à comprendre ou à oublier
ce qui est sûr c'est que je vous aime
et en ce moment je regarde ce que la pluie trace sur la vitre du train
des saletés qui brillent et qui dansent
coincées entre le froid et la lumière
la chaleur et la grisaille
Des phrases perdues que je ne parviens
ni à effacer ni à déchiffrer
qui brillent et qui dansent
qui salissent à peine
qui dessinent à peine
la distance
entre vous
et moi.
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Thomas Vinau
Sans force et sans courage
je regarde la lune s'effacer doucement
le jour n'a rien prévu pour nous je crois
(...)
hier personne n'a sauvé le monde
enfin je suppose
j'ai lu des milliers de vers
ils ont disparu de ma mémoire
et sont restés dans mes entrailles
comme un souvenir de printemps
qui grouille délicatement
ça y est la lune aussi a disparu
le vent est froid les hommes pressés
on peut recommencer à perdre
on peut recommencer à jouer
avec les couleurs et les tigres
la peur et les portes closes
les cymbalaires et les camions
et les souvenirs de printemps
qui grouillent délicatement
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Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Ils sont là, beaux et inutiles comme des anachronismes. Comme des cheveux sur la tête d’un caillou.

p. 80
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Sans parapluies,
nous sortirons boire le ciel,
troublés par la caresse d'eau
dans nos cous.
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Et puis un jour on se rend compte que le monde est plus grand que nos yeux. Et on reste là, perdus. Au bord du vertige.
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Nous tenons chacun notre rôle dans l'histoire.
Le mien, ce sont les nuages.
Richard Brautigan
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Thomas Vinau
Je croise légion de perdants
échoués chaque jour
sur le bas côté de leurs rêves
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J'ai l'impression d'être de plus en plus loin de ce que je vois. De plus en plus loin à l'intérieur de moi. De capter la réalité à la longue-vue. C'est classique. On se dit, tiens il pleut, et il fait déjà beau. On se dit, je l'aime, elle est déjà partie. On se dit c'était bien, c'est fini. À croire que vivre équivaut à s'éloigner lentement du monde. À lui courir après.
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Il y a dans cette aube assez d'eau et de lumière pour nettoyer le monde. Il y a dans cette aube assez de peine et de chaleur pour lui inventer un prénom. Le ciel a des couleurs humaines. Des couleurs de sentiments. Le ciel a l'éclat légèrement triste du regard d'une fillette perdue dans un supermarché. Il y a dans cette aube assez de possibles pour se moquer d'hier. De la nuit. De la perte. Pour sourire aux absents.
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J’ai eu peur. J’avais peur de grandir. Peur de devenir comme tout le monde. Peur d’accepter cette drôle de farce. Peur de passer à côté. Peur de la médiocrité. Et puis j’ai un peu voyagé. J’ai eu deux trois amis. J’ai lu deux trois livres. J’ai rencontré deux trois femmes. Je me suis dis que ça valait la peine. De jouer le jeu. D’accepter la farce. Alors je m’y suis mis. J’ai trouvé une place. J’y ai fait mon trou. J’ai aimé quelqu’un. J’ai eu un fils. Alors j’ai eu peur pour lui. Peur de demain. Peur de la mort.
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Elle vient de loin et y retourne souvent

Elle regarde des dessins animés
en culotte sur le canapé
les volets sont encore clos
deux madeleines aux mûres
trainent sur ses cuisses
le sommeil a rendu ses yeux
minuscules
ils sont comme ces passeports
emplis des marques de tampon
de pays lointains
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Thomas Vinau
Pendant que je découvre
le verbe brasiller
mésanges d'hiver
poules pies
hérons corbeaux
ramiers corneilles
passereaux étourneaux
tout le monde s'y met
pour libérer l'aube
figée dans la glace
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