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Critiques de Tiburce Oger (452)
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L'Enfer pour aube, tome 1 : Paris Apache

J’ai reçu cet album (et le tome 2) dans le cadre d’une mass critique privilégiée et je remercie Babelio et les éditions soleil pour ce très bel objet ressemblant à des ouvrages de l’époque avec une couverture style art nouveau de la Belle époque.

En ouvrant cette Bande dessinée, on se retrouve plongée dans le Paris de 1903, les lignes de métro sont neuves ou en construction, les apaches, bandes de voyous sans foi ni loi, terrorisent les bourgeois.

Une série de meurtres ensanglantent la capitale. De riches bourgeois sont exécutés lors d’attentats de grandes ampleurs. Qui sont les coupables ? Les apaches qui passeraient la vitesse supérieure, les anarchistes ? Pourtant sur chaque victime, un napoléon en or a été placé dans la bouche. Pour l’inspecteur Gosselin, contrairement à sa hiérarchie, il s’agirait plutôt d’une vengeance. Il enquête dans ce sens même si lui-même, les Bourgeois, ce n’est pas sa tasse de thé et si il semble atteint d’un mal qui le mine de l’intérieur. Un Napoléon en or, c’est un pièce qui rappelle la fin du Second Empire et donc la Commune de Paris. Quel est le lien entre cette Commune, sa fin sanglante et ces crimes commis trente ans plus tard ? Avec son équipier Eugène, il investigue dans les beaux quartiers et dans les bas-fonds de Paris.

Philippe Pelaez propose un polar noir de chez noir mais historique. Il s’est fortement documenté sur l’époque, sur Paris et sur ses habitants et cela se voit !

L’intrigue policière est plutôt bien construite, mais somme toute secondaire. Ce qui est mis au premier plan ce sont les personnages. Ce vengeur caché par un chapeau et une écharpe dont nous comprenons la motivation au fil du déroulement de l’intrigue et qui souhaite punir certaines personnes de ce qu’ils ont fait à l’époque de la Commune (et tant pis pour les dégâts collatéraux!), ce policier que l’on sent proche des idées du criminel et qui avance dans son enquête de façon un peu surprenante parfois (certaines ficelles scénaristiques sont un peu grosses, quand même!).

Ce qui est mis au premier plan, en plus des personnages, c’est Paris. Le Paris de 1903 et celui de la Commune. Comme dans de nombreux romans noirs, l’intrigue policière n’est qu’un prétexte à une description critique d’une société et aucun personnage ne semble un véritable héros. L’auteur a pris le parti des communards et vouent aux gémonies les auteurs du massacre de la semaine sanglante (en même temps, vu ce qu’il s’est passé !). C’est vrai que cela manque un peu de nuances, mais bon, c’est le jeu de ce genre d’histoires.

Pelaez s’est sans doute inspiré de la littérature populaire de l’époque (Fantômas, Rocambole, Eugène Sue…), d’un peu de Victor Hugo (les misérables) et de Zola (littérature sociale et naturaliste) pour habiller son intrigue policière de niveaux de lectures à plusieurs degrés. C’est plus ou moins bien digéré. L’utilisation de l’argot des apaches renforce l’immersion dans l’histoire qui est très plaisante à lire, mais les narratifs accompagnant les dessins sont parfois emprunts d’une certaine emphase, certes très Belle époque, mais qui peuvent peser un peu sur le récit !

Niveau graphique, c’est juste époustouflant. Je connais le travail de Tiburce Oger (voir ma critique de Ghost Kid), mais il est capable encore de nous surprendre. Sa reconstitution du Paris 1900 est magnifique. Elle rappelle parfois celle de Tardi dans Le cri du peuple ou dans Adèle Blanc sec. Le trait est fin et précis. Les décors, les costumes, les véhicules sont reconstitués avec un luxe de détails. Les pavés de la capitales, les ruelles obscures, les boulevard haussmanniens paraissent vivants. Les personnages semblent d’abord se ressembler puis, la lecture avançant, on est conscient de chacun d’entre eux, chacun proche de la rupture psychologique mais aussi physique.

Tout ça dans un noir et blanc ou plutôt un sépia magnifique teinté ça et là de tâches de rouge distillées de façon très précise et rajoutant du sens (rouge du sang, rouge de la Commune).

Le découpage et la mise en image des scènes d’action est particulièrement immersive et jubilatoire. Et pour en rajouter une couche de compliments, les Unes du Petit Journal, fausses, mais inspirées permettent de faire des sortes de points presse réguliers sur l’affaire. Très bonne idée !

Cette première partie du dytique est donc une belle réussite.
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L'Enfer pour aube, tome 2 : Paris rouge

Deuxième tome sur deux de l’Enfer pour aube, reçu dans le cadre d’une mass critique. Je remercie encore une fois Babelio et les éditions Soleil de m’avoir permis avec cette deuxième partie, de me plonger dans la Commune de Paris, époque peu connue et peu glorieuse de notre histoire.

On avait fini la première partie en connaissant le nom du vengeur masqué. Cette conclusion au diptyque propose deux intrigues. Il faut maintenant attraper ce coupable, connaître sa cachette, le débusquer. Une intrigue dans le Paris de 1903 qui est la suite logique du premier tome.

Le plus intéressant, c’est les longs retours en arrière qui permettent de comprendre les motivations du tueur. On revient su les épisodes qui se sont déroulés pendant la Commune et on est aspiré, en apnée ou presque par ces épisodes violents. Les deux tomes racontant une seule et même histoire, je ne dévoilerai pas d’informations mais on apprend dès le premier quart de l’album, la connexion entre les victimes de la première partie. L’intrigue policière évacuée somme toute assez vite, le scénariste, Pelaez, peut maintenant se concentrer sur ce qu’il semble être son véritable objectif, décrire ce que les Versaillais (représentants du gouvernement en exil à Versailles) ont fait lors de la Semaine sanglante qui à mis fin à la révolte des Parisiens et ce qu’il s’est passé ensuite. C’est vraiment le cœur de l’album et j’ai vraiment l’impression que toute l’histoire racontée avait pour objectif d’en arriver là.

La Commune n’étant pas étudiée dans le cursus scolaire, ni à l’école (ce qui peut se comprendre), ni au collège, ni même au lycée (alors qu’il y a moyen pourtant de traiter de la notion de peuple, de résistance, de guerre civile, de communisme, de liberté, de violence, etc.), les événements de 1871 ne sont pas évident pour tout le monde, je pense. Cette révolution manquée (la France en a connu des révolutions depuis 1789, c’est la quatrième d’importance!) est une révolution de tendance communiste (ou socialisante) et provoque une peur panique chez les partisans de l’ordre et de la propriété privée. La réaction de ces derniers va donc être d’une extrême violence. C’est cette violence que l’on voit à l’œuvre dans des les trois quarts de l’album, celle de la répression, de la panique des Communards, et surtout, celle moins connue du camp de Satory, mis en place pour y parquer les Communards survivants. La gestion de ces camps (violence à froid, vengeance d’État) honteuse pour un gouvernement républicain qui se dit pourtant démocratique, ne fera, évidemment pas l’objet d’une publicité trop marquée. Philippe Pelaez au scénario, et Tiburce Oger au dessin, ont donc le mérite de nous faire découvrir ou redécouvrir pour certains, cette tâche à notre histoire.

Toutefois, il manque un peu de nuance à mon goût. A force de présenter les communards uniquement comme des victimes innocentes et guidées par leur idéal, on oublie qu’ils ne furent pas que ça non plus.

Toujours est-il que cette plongée en 1871 se lit d’une traite et que les dessins d’Oger sont toujours aussi immersifs. Ces teintes de gris avec du rouge par ci par là, ces décors somptueux, ces personnages qui, il est vrai ne sont pas toujours reconnaissables au premier coup d’œil, mais par ce qu’ils disent, parce qu’ils font nous permettent une expérience passionnante qui ne peut pas nous laisser indifférent.

Au final, un diptyque qui s’il n’est pas original dans l’intrigue policière (de très bonne tenue toutefois) est surtout une plongée dans le Paris de 1903 et de la Commune, de façon engagée certes, mais terriblement efficace.
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L'Enfer pour aube, tome 1 : Paris Apache

Il faut savoir que le titre est tiré d'un poème de Victor Hugo, l'un des plus importants écrivains de langue française. On se situe au début du XXème siècle en pleine transformation de société.



Quelqu'un élimine un à un les notables de la ville en laissant toujours un Louis d'or pour règlement de compte. Cela ne suffit pas à la police qui le pourchasse afin de découvrir son identité. Nous sommes en effet embarqués dans une affaire policière assez haletante. De nombreux flash-back viendront amener quelques indices à ce mystère.



Derrière cette affaire, il y a le ressentiment du bas peuple parisien qui vit dans des abris de fortune pendant que la capitale se développe au gré de l'industrialisation profitant au petit bourgeois.



Il est question de l'esprit de la Commune qui a été vaincu à coup de mitraille par le bon Monsieur Thiers et ses versaillais. Ceux qui ont participé à ce massacre sans nom doivent payer de leur vie près de 30 ans après. On accuse les Apaches mais c'est quelqu'un d'autre qui est à l’origine de cette vendetta.



Inutile de préciser que j'adore le dessin de Tiburce Oger qui fait des merveilles dans ce Paris un peu apache. Le découpage est absolument dans une maîtrise quasi-parfaite pour notre plus grand plaisir de lecture.



J'ai beaucoup aimé ce diptyque qui est basé sur un contexte historique réel comme le prouve les articles de journaux en fin d'album pour étayer les propos des auteurs. C'est un excellent travail qui a été mené pour nous faire découvrir une autre facette du Paris de 1900.

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Ghost Kid

Un grand merci à Babelio et aux éditions Bamboo...



Avril 1896, North Dakota. Après un voyage de trois jours dans les montagnes enneigées, Mc Dougall rejoint son collègue, Ambrosius Morgan, alias Old Spur, pour prendre la relève. Tous les deux sont vachers au ranch Double R, même si, aujourd'hui, leur boulot ne consiste plus à surveiller les vaches mais plutôt des clôtures. le vieil homme a emmené avec lui une lettre que lui a donné Meredith Fitzpatrick, leur patronne. Ambrosius, la parcourant, découvre, stupéfait, qu'il a une fille, Liza Jane, née de sa liaison avec Anna Saint-James, il y a 22 ans. Or, cette dernière a mystérieusement disparu voilà plus de deux mois alors qu'elle convolait en justes noces, sur les rives du Rio Gila, à la frontière mexicaine. Ambrosius n'a alors qu'une seule idée en tête : retrouver sa fille...



Des montagnes maculées de blanc du Dakota au désert mexicain en passant par les plaines arides de l'Arizona, Tiburce Oger nous offre un voyage magnifique et dépaysant en compagnie d'Old Spur. Bien décidé à retrouver sa fille dont il vient juste d'apprendre l'existence, ce dernier va, évidemment, rencontrer moult embûches et obstacles mais aussi faire des rencontres pour le moins inattendues, notamment en la personne d'un jeune papoose mutique, surnommé Ghost Kid, qui le suivra partout. L'auteur déroule avec une facilité déconcertante tous les codes du western (saloon, cow-boy, règlements de comptes, Indiens...). Si le scénario, porté par des personnages charismatiques, captive du début à la fin, le dessin, quant à lui, fait merveille et l'on s'en prend plein les mirettes. du trait ciselé et précis aux décors époustouflants en passant par les couleurs franches et profondes (notamment le blanc des montagnes ou le bleu de la nuit mexicaine), les points de vue cinématographiques, les cadrages originaux ou encore les pleines pages tout simplement magnifiques, Tiburce Oger fait montre d'un travail absolument remarquable.
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Sagas indiennes

Pour ma 100e, je me fais (très) plaisir.



Superbe coffret de trois albums qui relatent des récits d'aventures sur base historique au temps de la construction de la nation américaine, vainqueur des Anglais.



Canoë Bay raconte l''histoire d'un jeune Acadien, orphelin, embarqué comme mousse lors du Grand Dérangement sur un bateau pirate anglais. Tribulations en Acadie où des escarmouches fréquentes opposent Hurons/Français aux Iroquois/Britanniques. Scénario manque de profondeur.



Frenchman est l'histoire d'Acadiens, chassés par les Anglais, installés à l'ouest du Mississippi, qui offrent leurs services, comme guides, interprètes et chasseurs aux colons américains. Alban doit quitter sa Normandie pour aller combattre aux Amériques à la place de son ami Louis qui jure à sa soeur de le ramener vivant. Alban tue un Américain pour sauver un Noir, est pris en charge par l'Acadien Toussaint Charbonneau et fuit en territoire indien. Louis est capturé par les Indiens. Alban ment à sa soeur en lui disant qu'ils sont sains et saufs et qu'ils ont rejoint l'expédition de Lewis et Clark, partie explorer les territoires inconnus jusqu'au Pacifique.



Pawnee, mon préféré. Suite de Frenchman huit ans plus tard. Les colons gagnent du terrain et les Indiens reculent sans cesse vers l'Ouest. Angèle, soeur d'Alban et fiancée de Louis, part à son tour pour retrouver les deux hommes dont elle est sans nouvelles. Alban renonce à récupérer Louis chez les Pawnees et quitte Toussaint Charbonneau et Sacagawea, sa femme indienne, qui a permis le succès de l'expédition Lewis et Clark. Alban et Angèle se rejoignent. Louis est devenu Celui-qui-devait-venir. Retrouvailles du trio. Frère et soeur rentrent en France.



Le soin apporté aux dessins et la documentation qui a servi à installer les différentes intrigues, sont impressionnants. Ce qui l'est davantage, c'est le rendu de l'aquarelle utilisée par Patrick Prugne. Ses fondus et ses dégradés de couleurs contribuent à la totale réussite de ces albums. de vrais tableaux en pleine page parfois. Et pour couronner le tout, à la fin de chaque volume se trouve un carnet de travail de l'auteur avec ses esquisses, ses croquis, ses pensées, ses recherches, ses crayonnés, ses mises en couleur. Un régal pour les yeux.



Encore une fois merci à CrazyMan qui m'a chaudement recommandé et fait connaître Patrick Prugne.

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Ghost Kid

Tiburce Oger est un magnifique dévoreur d'espace.



Déjà emballé par un Buffalo Runner de haut vol, me v'là de nouveau séché par l'histoire de ce vieux cow-boy à la recherche d'une fille, la sienne, qu'il n'a jamais connue.



Ce que j'adore par dessus tout, c'est ce graphisme délié qui donnerait presque l'air de danseurs étoiles à tous ces amateurs, majoritairement bourrins, de la gâchette à six coups.

Et que dire de ces pleines pages qui vous feraient presque chialer de bonheur.



Ghost Kid allie graphisme monstrueusement plaisant et quête d'éternité promise car quoi de plus rassérénant, en ces temps légèrement troublés où l'âge moyen de la mortalité flirtait allègrement avec les 48 ans, 14 mois et 27 secondes, loi Carrez, que de défier la mort en vivant à jamais à travers ses enfants d'où l'intérêt de les retrouver fissa à l'aube de ses 48 printemps !



Ghost Kid se veut aussi divertissant que contemplatif et sur ces deux points, il fait table rase.
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Go West Young Man - Intégrale

Tiburce Oger a réuni différents auteurs et dessinateurs de BD afin de réaliser une petite fresque sur la conquête de L'Ouest. On va suivre le parcours d'une montre à gousset de 1763 à 1938 qui va beaucoup voyager de propriétaire en propriétaire. Parfois, elle ne sera pas acquise très légalement...



Sur le plan graphique, les différents style de dessin s’accommode bien de cette exercice qui est toujours un peu périlleux du fait de sa variété qui casse une certaine uniformité. Je n'ai pas trop souffert de ces changements incessants. Il y aura tout de même 14 petits récits dont la longueur varie également.



D'un point de vue scénaristique, il y a de grands sauts dans le temps et parfois de petites éclipses. Comme dit, il y a un point commun mais ces récits sont censés nous présenter la conquête de l'homme blanc qui détruit la civilisation indienne. Evidemment, l'esclavage et la guerre de sécession seront également évoqués. Certains récits demeurent toutefois assez légers en consistance.



Le titre fait référence au célèbre conseil qui fut donnée par les autorités américaines concentré dans l'Est du pays à savoir: "Go West young man and grow up with the country". Des milliers de pionniers qui souhaitaient trouver une vie meilleure l'ont suivi et parfois à leur dépend entre nombreux périls et épreuves.



L'ensemble demeure cohérent et de bonne qualité mais point marquant. Cela reste un hommage au genre western où Tiburce Oger a plutôt bien excellé ces dernières années pour notre plus grand plaisir. En tout cas, cette BD mérite d'être découverte.

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L'auberge du bout du monde, tome 1 : La fil..

Nous sommes plongés, avec ce premier album, dans un village breton, au XIXe siècle. La femme de l’aubergiste est retrouvée morte dans une grotte, sa fille Iréna a disparu. C’est l’amoureux de l’adolescente, Yann, qui a trouvé le corps. Lorsqu’un écrivain pose ses valises dans l’auberge, des années plus tard, il ne comprend pas pourquoi la région est déserte. Le tenancier entreprend alors de lui raconter toute l’histoire, de la mort de la dame au retour de la fille prodigue…



J’ai particulièrement apprécié cet album. D’abord parce que les dessins et les couleurs invitent à la lecture. L’atmosphère y est bien décrite, bien illustrée. Ensuite parce qu’on lit cet album comme une enquête. Pourquoi a-t-on tué la femme de l’aubergiste ? Qui sont donc les mystérieuses créatures gravitant autour d’Iréna ? J’ai hâte de lire le tome 2 !
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Buffalo Runner

1896, sud du Texas, non loin de la frontière mexicaine. Sous le soleil et la poussière, une carriole, avec à son bord Henri Ducharme, tout juste veuf, et ses deux enfants, Matthew et Mary, emprunte la route du sud qui les mènera vers la Californie, terre d'espoir et d'avenir. Quand ils aperçoivent une masure avec des chevaux devant, ils sont soulagés à l'idée de pouvoir se désaltérer et se reposer un peu. Mais, l'accueil est glacial et les indiens s'en prennent aussitôt à eux. Edmund Fisher, vieux cow-boy qui passait par là, leur vient en aide. Malheureusement, il est déjà trop tard pour Henri et Matthew. Mary, violée, d'abord sous le choc, finira par achever ces indiens. Il faut ensuite enterrer les corps et surtout se protéger du reste de la bande qui, certainement alertée par les coups de feu, ne va pas tarder à rappliquer. La mule blessée, le mieux est de s'abriter dans la masure et de les attendre. En même temps qu'Ed fabrique ses propres cartouches avec ce qu'il a trouvé, il raconte à Mary, prostrée dans un coin, son histoire...



Edmund Fisher est ce Buffalo Runner, c'est à dire un tueur de bisons. Une vie pleine et riche pour cet homme qui, enfant, fut kidnappé par des indiens, racheté par des comancheros puis adopté par des paysans et qui fut tour à tour soldat dans l'armée, tueur de bisons, paysan ou homme de confiance d'un riche propriétaire français. Dans cette masure, Mary à ses côtés, il va lui raconter tous ces événements qui l'ont marqués et faits de lui l'homme qu'il est aujourd'hui. De nombreux flashbacks ponctuent évidemment ce récit riche donnant ainsi de l'épaisseur au personnage et le rendant touchant dans sa quête. Tiburce Oger nous livre un western efficace et passionnant. Il finit de nous séduire avec un graphisme remarquable: un trait nerveux et élégant, des couleurs tantôt sombres tantôt étouffantes, de magnifiques paysages sauvages et un cadrage judicieux.
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Ma guerre : De La Rochelle à Dachau

Place du monument aux morts, La Roche-sur-Yon, 8 mai 2015. Sous une pluie fine, l'on écoute, pour certains religieusement, le discours solennel. Dans la foule, Guy-Pierre Gautier, le grand-père de Tiburce Oger, s'apprête, comme certains de ses camarades, à recevoir la Légion d'Honneur. À quoi pense-t-il en ce moment, 70 ans après la fin de la guerre ? Car les souvenirs sont toujours là, ancrés pour toujours... Il se rappelle toutes ses années d'engagement dans la Résistance, les risques encourus, les défis relevés, les tracts distribués, les amis tombés mais aussi les camps de concentration, les tortures et les humiliations infligées, la faim et la soif, la peur et l'entraide...





Tiburce Oger nous livre le témoignage bouleversant et poignant de son grand-père maternel, Guy-Pierre Gautier, de son enfance dans les rues de La Rochelle à sa médaille en passant par ces longs mois enfermés à Dachau. L'auteur se met dans la peau de son grand-père, résistant, arrêté puis déporté dans les camps de concentration, et emprunte ses mots, ses émotions et ses ressentis. Les dates et les événements sont précises, renforçant le caractère marquant, authentique et inoubliable de ce témoignage dur. L'on ressent la brutalité, la peur et la violence mais aussi l'entraide, le courage et plus que jamais l'envie de survivre. Un témoignage profond, empli d'humanité qui, une fois de plus, nous montre l'horreur de ces camps, l'impensable au jour d'aujourd'hui. Tiburce Oger, qui a passé 30 ans sur ce projet, retranscrit de par son trait réaliste, de par les décors travaillés et les couleurs lumineuses, une ambiance à la fois étouffante, tendue mais aussi emplie d'espoir.

Un témoignage fort et saisissant...
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Ghost Kid

"La dernière expédition d'un vieux cow-boy pour retrouver sa fille inconnue."



On traverse des paysages magnifiques du Dakota blanc bleuté au Mexique orangé, avec ce vacher nommé Old Spur. Ghost Kid l'accompagne, un gamin Indien aussi furtif et peu bavard qu'un fantôme. On se demande ce qu'il fait là. Va-t-il aider Old Spur à retrouver sa fille disparue ?



Pas vraiment de surprise dans ce voyage aux allures de western, autant pour le décor que pour l'allure des personnages. Les visages sont mal définis, ridés, crasseux. Les dialogues grommellent avec sympathie, d'un timbre enroué qui sent le tabac, l'alcool, la poussière des grands espaces, des cieux immenses.

Une histoire qui trotte tranquillement vers sa fin, sans réelle intrigue. Ce qui prime avant tout ce sont les couleurs. On en prend plein la vue. On entendrait presque la musique d'un western à la télé.



Je remercie les Éditions Grand Angle et Babelio pour cette très belle BD à la couverture et aux dessins aux couleurs splendides. Une belle évasion.
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Canoë Bay

Jack naît par une nuit d'orage en septembre 1746 dans la belle région d'Acadie, colonie des Amériques. Malheureusement, sa mère mourra en couches. Son père étant décédé le mois précédent, le voilà orphelin avec pour seul héritage un médaillon. Il est alors accueilli dans un orphelinat durant ses premières années. Il y avait la guerre à cette époque en Europe et aux Amériques mais les Acadiens avaient refusé d'aider les Anglais à combattre les Français. Ce fut alors "Le Grand Dérangement": les Acadiens furent chassés de leurs terres et déportés en Floride. Jack était de ceux-ci, embarqué comme mousse sur Le Virginia, un navire marchand anglais. Il y fit la connaissance d'Andrews, jeune orphelin lui aussi, et de Lucky Roberts qui sauva les deux garçons d'un viol. Le jeune Jack n'était pas au bout de ses surprises!



Tiburce Oger nous offre un album riche où s'aventurent des indiens, des pirates, des esclaves et dans lequel on retrouve pèle-mêle une chasse au trésor, des combats, de l'amitié, de l'amour... Partant d'un fait historique, ce scénario subtil, foisonnant et passionnant dépeint des personnages haut en couleurs et terriblement attachants. Un graphisme à couper le souffle: de magnifiques aquarelles aux couleurs somptueuses qui servent à merveille ce récit d'aventure et un cadrage et une mise en page intelligents.

En bonus, une vingtaine de planches préparatoires.
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Black Sands : Unité 731

C'est avec Ken Liu et sa nouvelle L'Homme qui mit fin à l'Histoire que je découvrais L'Unité 731, que je découvrais les expériences atroces que les japonais ont longtemps cachées pendant la seconde guerre mondiale, que Shiro Ishii n'a jamais été puni pour crimes de guerre ou contre l'humanité, et que peut-être même les américains ont maintenus le silence car ils y trouvaient un intérêt scientifique aux expériences. Bref, un truc bien dégueulasse.

Cette BD aborde de manière beaucoup plus imaginative ce qui a bien pu s'y passer. On croise des zombies et je n'ai pas très bien compris pourquoi on y trouvait des indigènes dans la mesure où l'Unité 731 se trouvait normalement en Chine, sous l'impérialisme Japonais. Mais mes connaissances en histoire-géo étant très limitées, je ne vais pas m'y attarder.

Néanmoins, on y apprend effectivement l'intérêt des autorités américaines à retrouver les notes des expériences, en tentant d'amadouer les otages que le héro Joseph avait libéré, pour savoir si cette unité 731 a bien existé et ce qu'ils y ont subi. Mais les anciens otages préfèrent se taire, de peur que ces atrocités perdurent au-delà du Japon.
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L'auberge du bout du monde, tome 2 : Des pa..

Le tenancier continue son récit auprès de l’écrivain, Saint-Preux (voir T1) : Il se passe des choses de plus en plus bizarres dans le village : des gens disparaissent et reviennent mais dans un état épouvantable, au sens propre du terme. D’autres meurent sans qu’il ait des traces de coups… mais des algues les enveloppent…



Quant à Iréna, elle est accusée de sorcellerie. Depuis son retour, elle guérit les animaux, les humains parfois. Mais les villageois peuvent-ils comprendre qu’elle est là pour leur bien ?



Cette suite est palpitante et croyez-moi, heureusement que j’ai les trois tomes sous la main car impossible de m’arrêter sans savoir ce qu’il en est. Entre réalité et fantastique, Prugne et Ogier nous amènent dans un monde peuplé de légendes. J’ai bien eu peur, à chaque page, de tomber nez à nez avec l’Ankou !
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Buffalo Runner

♫ Buffalo runner, dreadlock rasta

There was a Buffalo runner in the heart of America ♪



Houlà, houlà, au temps pour moi. Bob, si tu me lis, rien de personnel.

Si, un lien évident entre cette chanson et cette BD, l'Amérique en pleine mutation.

Lorsque Bob dénonce l'horreur de la guerre en focalisant sur le soldat africain déraciné, Tiburce Oger, lui, s'appuie sur Edmund Fisher, témoin et acteur privilégié d'une nation en devenir.



Fisher, reclu dans une vieille bicoque, en compagnie de Mary qu'il vient de sauver d'une mort certaine, se confie en attendant poindre l'aube et les hordes de mercenaires qui ne manqueront pas de déferler dans l'unique but de se venger.

Longue sera la nuit, propice aux confessions d'un homme qui a vu naître un pays.



Un western atypique aux faux airs de Mon Nom Est Personne, Buffalo Runner est une réussite éblouissante n'hésitant pourtant pas à casser tous les codes du genre.

Oubliez duels matinaux, bars enfumés et autres récits vengeurs car ici on tape dans l'originalité assumée et on tape fort !



Fisher aura traversé l'histoire. L'aura écrite parfois.

Il aura vécu de grands bonheurs éphémères, connu de grosses désillusions mais toujours il se sera relevé, un peu plus cabossé qu'il ne l'était hier et empli d'un volontarisme forçant l'admiration.



Buffalo Runner est son histoire, indissociable de celle du pays violent qui l'a enfanté.

Tout y est juste parfait. Du scénario au cordeau au graphisme dynamique qui vous pète la rétine tellement qu'c'est beau.



Rien à jeter, tout à dévorer !
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Ma guerre : De La Rochelle à Dachau

Lorsque j’ai vu le titre, j’ai eue envie de le découvrir cette histoire. C’est La Rochelle qui m’a interpellé. Étant charentaise, j’aime comprendre ce qui a pus arrivé à deux pas de ma porte.



On connaît tous des ouvrages sur les déportations, les camps de concentration… mais pas sur la résistance… enfin en ce qui me concerne… et j’ai appris plein de chose.

Comme quoi le courage, à plusieurs visage… Il suffit de peu de chose pour risquer sa vie… Et distribuer des tracs en était une…



C’est le récit de Guy-Pierre Gautier, raconté par son petit-fils, qui débute par la remise d’une médaille « la légion d’honneur », homme de 90 ans, debout sous la pluie, tête dénudé par respect pour sa patrie… Une histoire de courage, de combat … un récit que je ne suis pas prête d’oublié…



Bonne lecture !
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Indians !, tome 1 : L'ombre noire de l'homm..

On ne présente plus Tiburce Oger qui a fait des incursions pour le moins très intéressante dans le monde du western. C'est le second projet après le très réussi Go West young man.



Il va proposer à d'autres artistes de se joindre à lui pour raconter des séquences sur l'histoire du peuple indien. Il y en aura 16 en tout sur une période de 1540 à 1889 avec une incursion en 1922 avec la mort du célèbre chef indien Chippewa dans un spectacle ambulant à Londres.



On ne peut que déplorer le fait que cette civilisation qui existait depuis plus de 15.000 ans sur ce grand continent qu'est l'Amérique dans son ensemble. En 1492, Christophe Colomb découvre ce nouveau continent et il s'en suivra une colonisation pour le moins meurtrière qui va durer quatre siècles.



Les dernières peuplades feront face à l'homme blanc durant la fin du XIXème siècle avec l'issue malheureuse que l'on connaît. Il est vrai que les rivalités entre tribus n'ont pas contribué à un front uni qui aurait pu changer peut-être le cours de l'histoire. En 1892, il ne restait plus que 243.000 indiens (sur 14 millions au départ) et plus que 2 langues couramment parlé à savoir le sioux et le navajo sur 300 langues existants.



Bref, c'est toute la richesse d'un peuple qui a été balayé et que traduisent ces épisodes dont l'intérêt est variable. Je n'aime pas trop ces collectifs car il y a toujours du bon et du mauvais pour un résultat qui m’apparaît au final assez passable. En effet, le style graphique sera divers et variés.



A noter que cela s'appuie sur des faits réels ce qui constitue toujours un bon témoignage de ce qui s'est passé à savoir un véritable génocide. Or, il s’avère que les massacres des populations amérindiennes ne sont pas à ce jour officiellement recensés parmi les génocides identifiés par l’Organisation des Nations Unies. J'en suis fort indigné.



Pour conclure, j'avoue au final avoir nettement préféré son « Go West young man » qui m'apparaissait comme plus original et abouti dans sa construction d'ensemble. Ceci dit, ce titre n'en demeure pas moins assez intéressant sur ce sujet.
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L'auberge du bout du monde, tome 3 : Les re..

L’écrivain Saint-Preux va enfin savoir ce qu’il s’est passé à Trébernec. Tout ? Peut-être pas ! Car n’oubliez pas, si vous avez lu les critiques des tomes précédents, que nous oscillons entre réalité et fantastique. Iréna et Yann vont-ils enfin se marier et être heureux ? L’aubergiste finit de raconter son histoire. Nous apprenons qu’une malédiction a frappé le village. Ne serait-elle pas en lien avec la conserverie ?



Ce troisième tome est palpitant. On attend, tout comme l’écrivain, d’en savoir plus sur tous ces mystères. Et je n’ai pas été déçue ! Je ne m’attendais pas du tout à la fin ! Je ne regrette vraiment pas d’avoir lu cette trilogie et je vous la conseille !
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Gunmen of the West, tome 1

Club N°56 : BD non sélectionnée

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Beaucoup moins convaincant que Go west young man, dommage !



Clément

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Mon intérêt pour cette série de courtes nouvelles s'émousse après plusieurs albums, même si elles sont très bien dessinées.



Le scénario ne brille pas autant que dans les premiers albums, une certaine lassitude.



Benoit

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Pas grand intérêt... désolé.



Jacques

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Black Sands : Unité 731

Engagez-vous qu'ils disaient...



La guerre fait rage dans le pacifique.

Aussi, lorsqu'un contingent de Marines échoue sur une île possiblement déserte après avoir été défait par l'ennemi japonais, rien de vraiment anormal à cela.

L'autochtone ilien, d'un caractère ombrageux à la limite de l'agressif, saura les accueillir comme il se doit.

Et là, c'est le drame....



De facture ultra classique, basiquement, ce récit guerrier versera très rapidement dans le gore par le truchement de personnages pas tibulaires mais presque.

Non sans rappeler l'excellentissime Dog Soldiers de Neil Marshall, Black Sands, lui, puisera plutôt ses références chez Romero histoire de nous balader une fois encore en territoire zombie.



La sauce prend facilement même si un méchant sentiment de déjà vu s'enracine dès les toutes premières planches.

Le processus de transformation en mort-vivant frôlant le zéro absolu en matière d'originalité, c'est avec un sentiment de joie à peine dissimulé -YIPPEEEEEEE AYYY AYYYYYE!!!!- que le lecteur bénira le nouvel angle d'attaque de ce récit à tiroirs aussi fourni qu'une commode d'apothicaire.



Récit fourre-tout s'il en est, Black Sands, pourtant basé sur des faits réels, séduit sans charmer.

Un aspect visuel passe-partout alimenté par des dialogues un brin faiblards, les pages se tournent sans véritable entrain.



A découvrir pour les carnivores amateurs de viande faisandée....
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