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Critiques de Tim Gautreaux (148)
Nos disparus

Nos disparus se dévore, c'est un magnifique voyage dans la Nouvelle orléans.L'auteur nous conte les liens du sang, le poids de l'enfa,ce , la rédemption.

Le destin de Sam deviendra rapidement lié à la famille de lilY;

Un grand roman que je verrai bien adapté en film ( S.penn ou T. L. jones )
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Le dernier arbre

une saga familiale autour des ravages psychologiques de la 1ère guerre mondiale.

Le second fils d'un riche industriel se voit confier la mission de ramener au bercail l'aîné qui a déserté la famille après son retour d'Europe à la fin de la 1ère guerre mondiale. La tâche s'avère compliquée et les deux frères se retrouvent à collaborer pour le développement de la scierie perdue dans une zone isolée du sud des Etats-Unis. Le second ne veut pas laisser l'aîné à ses démons, l'aîné ne veut en aucun cas retourner à la vie que lui a choisie son père.

On assiste parallèlement au développement d'une industrie irrespectueuse de l'environnement, pourvoyeuse d'emplois mais esclavagiste au possible, qui n'a qu'un mot d'ordre : le profit.

C'est parfois violent mais on y prend la pleine mesure des difficultés des après-guerre qui, quelques soit les époques (Vietnam, Iran, Algérie etc...), font toujours ressortir les mêmes difficultés que rencontrent les belligérants pour leur réintégration à la vie civile.

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Nos disparus

En novembre 1918, le jeune Sam Simoneaux, d'origine cajun, est envoyé sur le front en France mais à leur arrivée, après une traversée de l'Atlantique très éprouvante, les soldats apprennent que la guerre est terminée. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont renvoyés chez eux : on leur demande tout d'abord d'aider dans les hôpitaux puis d'aller « nettoyer » les champs de bataille de toutes les bombes et grenades qui n'ont pas encore explosé. Quelques années plus tard, en 1921, Sam est revenu chez lui à la Nouvelle-Orléans, et travaille comme responsable d'étage dans un grand magasin. Lors d'une journée de travail, une fillette de presque quatre ans est enlevée et Sam est considéré comme responsable de n'avoir pas su empêcher le drame et renvoyé. Dans l'espoir d'être réembauché, il décide alors d'aider les parents de Lily, musiciens, à retrouver la petite et se fait engager comme lieutenant sur un bateau dancing sillonnant le Mississippi, où la famille travaille encore malgré la disparition de la fillette …

Je ne connaissais pas du tout cet auteur mais ce fut presque un coup de foudre entre son livre et moi ! Mêlant aventures, suspense, réflexions sur les relations familiales, le passé, l'héritage que les nôtres peuvent nous laisser, on flotte au gré du Mississippi, allant du sud au nord et retour tout en s'arrêtant pour des incursions dans les terres qui le bordent. Sur fond de musique de jazz, de pauvreté, d'entêtement, Sam va partir à la recherche de Lily mais il va aussi en profiter pour mieux se comprendre lui-même et assimiler la tragédie familiale qui l'a séparé de ses propres parents, qu'il n'a jamais connus. Le titre est donc parfaitement adapté pour le sujet, qui mélange aussi bien petits morceaux d'Histoire et nostalgie, moments dignes des westerns et découverte d'une époque et d'une région que l'auteur connait apparemment bien. J'ai tout de suite été happée dans l'histoire, suivant Sam au fil de ses pérégrinations et le trouvant de plus en plus attachant. On le sent profondément humain et on a envie que tout ce passe bien pour lui mais ce ne sera pas toujours le cas. Le roman permet de réfléchir à son propre concept de la famille, des disparus qui nous entourent, de la vengeance quand on a été blessé, des liens qu'on peut tisser avec des gens qui ne nous sont rien au départ. S'il n'y avait pas le fil conducteur concernant la recherche de Lily, cela aurait pu paraitre plus long mais j'ai trouvé que le livre se lisait vraiment bien, facilement, presque comme un polar alors qu'il est bien plus que ça, avec des passages très philosophiques mais qui ne le paraissent pas et qui se lisent donc avec plaisir et sans ennui. J'ai vu que l'auteur avait déjà publié un roman en France et je vais vite le lire en espérant être aussi enchantée qu'avec celui-ci !
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Nos disparus

Bien que sa famille ait été massacrée quand il avait 6 mois, qu'il ait perdu un fils en bas âge, Sam est surnommé Lucky, car il a débarqué en France le 11 novembre 1918. Et il veut y croire, de même que Tim Gautreaux qui lui fait traverser de nombreuses péripéties avant de nous offrir une fin apaisée.



À côté de ça, le personnage principal du livre, c'est le Sud, ses paysages, ses habitants, ses activités, et surtout L'Ambassador, un vapeur avec roue à aube entre dancing et tripot qui parcourt le Mississippi pour proposer des mini-croisières. toute cette partie est excellente, très vivante, la vie sur ce bateau est formidablement décrite, la naissance du jazz, ces milliers de gens venues voler à la misère une soirée de gaité, les bagarres, l'activité de l'équipage…



L'intrigue est centrée sur le kidnapping d'une petite fille, les efforts désespérés de Sam pour la retrouver, puis régler ses comptes avec son passé dramatique. C'est un peu long à démarrer, plutôt plaisant à lire sans déclencher d'enthousiasme, et la fin tellement attendu qu'elle est plutôt décevante. En fait, on a l'impression que Gautreaux est parti de son thème de la perte plutôt que de son histoire, qui, même si elle est pleine de rebondissements, est très démonstrative par rapport à l' idée de la perte et de la filiation.



On s'attache au personnage de Sam, à la fois doux et énergique, que les souffrances de son passé ont plutôt mené à une attitude d'ouverture, de pardon et de tolérance. Pour les autres personnage, ont reste dans quelque chose de beaucoup plus superficiel, c'est sans doute ce qui m'a fait lire ce livre avec beaucoup de plaisir, mais aussi un certain détachement.
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Nos disparus

Une très belle découverte d'un écrivain que je ne connaissais pas du tout.

Cela se passe majoritairement en pays cajun (d'où le nom francisé de l'auteur) et le longdu fleuve Mississippi.

Surtout une description parfaite d'un Monde amené à disparaître, après la Grande Guerre qui demeure l'accélérateur au passage au 20ème siècle. Les protagonistes du roman vont devoir trouver leur place comme cette famille de hors-la-loi qui se décompose inexorablement jusqu'à ce bateau à roues à aube dont le délabrement est masqué par les couches de peinture sans cesse plus épaisses en passant par les villes au bord du fleuve qui ont connu une industrialisation glorieuse loin derrière elles dorénavant.

Le héros se débat avec moults sentiments de culpabilité pour accompagner un roman sous constante tension miné par le racisme latent, la discimination omniprésente et l'impunité dont peuvent bénéficier les plus riches voire les plus violents.

UNE SUPERBE DECOUVERTE

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Le dernier arbre

Un très bon roman, qu’on pourrait qualifier de « western du bayou »,

On découvre la vie quotidienne dans cette scierie du bout du monde, où règnent précarité, racisme et violence. Un endroit en dehors du monde, mais qui en reproduit les pire travers….

A travers les péripéties vécues par les deux frères, beaucoup de thèmes sont abordés, mais tous assez subtilement : le progrès, la guerre, la fraternité, l’amour mais aussi l’injustice et la vengeance.

Le style plutôt simple et sobre sert impeccablement le propos. C’est à la fois rugueux comme une planche de bois brut, amer comme un mauvais whisky et majestueux comme les cyprès géants..

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Nos disparus

Bienvenue à bord de "L'Ambassador", bateau croisière musicale sur le Mississipi.

Bienvenus dans le sud des Etats-Unis. On y retrouve tout ce qui fait sa légende: la chaleur, les bayous, le racisme et surtout la musique.

On suit l'histoire de Sam Simoneaux, pianiste amateur qui pour retrouver une petite fille enlevée, s'engage sur ce vieux bateau vapeur. Et on découvre avec lui un sud de crapules, d'alcool frelaté, de pauvreté mais aussi d'entraide, d'amitié et de loyauté.

La famille est au cœur de ce livre aussi, et quelle qu'elle soit elle reste le lien primordial.

Un bon moment d'aventure sous la chaleur de ce sud profond.
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Le dernier arbre

Que nous sommes loin de l'image transcendantaliste du XIXe chère à Emerson ou à Whitman (bonté inhérente de l'homme et de la nature) ! Tim Gautreaux nous entraine au fond de la Louisiane en 1920 où des hommes tentent de vivre, forçats d'une société qui s'emballe au nom du progrès et de l'industrialisation.

Dans une nature quotidiennement hostile, humide et infestée de nuisibles, deux frères bien différents tentent de faire régner l'ordre et la justice dans une scierie.



Le premier, brisé par la 1ère guerre mondiale règle les problèmes à coups de revolver, d'alcool et de musique. Le second, en arrivant, croit encore en l'homme et en la justice. Une atmosphère de bout du monde et de fin du monde plane sur la concession car le dernier arbre abattu signera la fin de l'entreprise. Les hommes durs de ce microcosme n'ont rien à attendre de la vie et la violence se déchaine chaque semaine au saloon tenus par des mafieux.



Le dernier arbre est un grand roman américain : des trains comme unique lien, des shérifs, des winchesters, des bastringues, et du racisme. La violence éclabousse le récit à la manière d'un Tarantino. Les hommes tombent comme les arbres. Heureusement certains personnages sont d'une humanité salvatrice. Mais que faire face à la violence ? L'amitié, la famille, la loyauté, la fraternité sont peut-être des réponses.



Rassurez-vous la lumière perce tout de même à travers les bois et Tim Gautreaux aime ses beaux personnages !
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Nos disparus

Porté par l’écriture d’un conteur-né, qui excelle à éveiller la gourmandise de son lecteur, “Nos disparus” aurait dû porter un autre titre : “Le fantôme sur la chaise vide”.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Le dernier arbre

Aujourd’hui je vous emmène chez nos cousins cajuns dans le fin fond d’un bayou en Louisiane avec aux commandes Tim Gautreaux.



Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire, un petit rappel, en 1803 ces terres Françaises ont été vendues par Napoléon (Louisiana Purchase). Résident aux États-Unis Pierre Samuel du Pont de Nemours, qui est en étroites relations avec le Président Thomas Jefferson, propose à Napoléon Bonaparte de céder la Louisiane en 1802 y incluant les territoires de l’Ouest.



Et oui, il y a des dialogues en français, cela sent les plats épicés et la mangrove, les vapeurs à roue à aube approvisionnent l’estuaire, on entend des aires d’accordéon… Les vacances, quoi ? Bon il faut dire que dans les années 20 et de plus dans une scierie les vacances…



Tim Gautreaux est un écrivain connu, reconnu et plébiscité dans ce style de roman, ce livre ne fait pas exception, c’est un très bon livre.



En temps que lecteur nous sommes sur du très haut niveau, vous ne serez pas déçu c’est certain.



L’histoire se passe dans les années 20 :

Les personnages principaux sont deux frères, Byron le fils ainé traumatisé par la première guerre mondiale a quitté le foyer pour partir en errance poursuivi par ses fantômes. Et Randolph, le cadet qui a repris l’activité familiale en tant que Directeur de scierie, il est marié avec Lillian. Le père, Noah a fait fortune à Pittsburg dans l’exploitation forestière.

A la lisière du monde, l’action se passe dans une scierie de Louisiane où Randolph vient retrouver Byron à l’occasion du rachat du site par le père.

Le Directeur, Byron découvre le Sud, pays étrange, sombre chaleur, sol usé couvert de cuivre. Ici pas de maison en brique, ni de route goudronnée, les habitants trainent un accent frustre et geignard.

Byron lui y habite depuis un certains temps, il est le constable, employé par la société pour y assurer la sécurité. Il est confronté à la violence des ouvriers alcoolisés lors de leurs moments de détente dans le saloon géré par la pègre de Chicago.

Très vite un conflit larvé éclate entre les frères qui veulent protéger leur outil de travail et les mafieux qui veulent exploiter la misère des travailleurs.

« C’est le temps qui rend cela possible, le temps qui permet à un homme de tirer profit de ce que ses souffrances lui ont appris ».



Les méchants d’origine sicilienne :

Anthony Buzetti est le « Boss » sans retenue, sans humanité, dans le profit ;

Crouch, un cousin sicilien, un tueur, traumatisé par son séjour sur le front pendant la 1ère Guerre mondiale ;

Vincente encore un sicilien truqueur de parties de cartes ;

Galleri, l’homme de main qui tient le saloon… Des vilains, des pas beaux !



Les Bons :

Merville, le Sheriff vieillissant ; Minos, le spécialiste en machines à vapeur fils de Merville ; Jules, le Directeur adjoint ; May, la gouvernante de la maison du Directeur qui rêve d’avoir un enfant d’un blanc ; Sydney Rosen, le chirurgien/ Médecin qui a du travail sur l’exploitation.



L’ambiance, l’histoire, les personnages, tout est merveilleusement agencé !

Difficile de s’arracher de la lecture d’un roman aussi bien écrit. Allez, encore une page et puis une autre et puis zut je veux savoir la fin je continue…



Des phrases cultes du livre :

Le pasteur Schultz « Etre fou, c’est une façon d’être mort. On en échappe pas d’avantage » ;

Rodolphe affolé qui vient chercher Sydney, le médecin, s’entend dire : « Pourquoi vous mettre dans cet état ? Vous ne pourrez pas envoyer ce gamin au travail avant 12 ans au minimum ! » ;

May la gouvernante : « La parole, ce n’est pas seulement des mots, mais le reflet de la personne que vous êtes » ;

Melville « Ses enfants étaient passés à travers lui comme s’il était une porte ouverte, et ils ne regardaient plus en arrière » ; « Dans cette vie, les châtiments étaient si nombreux qu’il fallait sérieusement s’attendre à ce qu’ils continuent dans la suivante » et « Le téléphone, c’est l’invention qui révolutionne tout, ce n’est pas simplement des oreilles et des voix c’est aussi des yeux… » ;

Byron à son frère «...tout comme toi et moi, on nous a gravé pour jouer notre chanson et c’est tout… »…

Ne me dites pas que cela ne donne pas envie, je ne vous croirais pas !

Nous sommes pareils face à une belle écriture, une histoire solide, des personnages touchants, nous craquons.



Tim Gautreaux, ses paires lui ont donné le surnom de « Conrad des bayous ». Conrad ? Joseph Conrad, 1857 à 1324, il est certainement le plus réputé des auteurs de romans d'aventures, celui qui a eu la plus grande influence dans l’évolution du genre, avec le Grybouille on s’instruit.



Pour conclure :



A prendre en compte pour les fêtes de fin d’année, d’après les statistiques communiquées via les médias le 12 Novembre 2014, depuis 17 ans c’est la première fois que le livre arrive en tête des intentions de cadeaux pour les adultes. Et vous…
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le dernier arbre

1923. Papa Aldridge fait dans le commerce du bois. Il vise une exploitation à la ramasse en Louisiane où se trouverait Byron, son héritier disparu dont il attend désespérément le retour. C’est son fils cadet, Randolph, qui est chargé de reprendre l’affaire. Il va y trouver, de la boue, de sales bestioles qui piquent et tuent mais aussi des ouvriers réduits à l’état de bestioles qui se tabassent et se tuent, un bar géré par les fripouilles Buzetti où ces mêmes bestioles boivent avant de se tabasser et bien sûr Byron, le constable, son frère, qui tente de faire régner l’ordre et tue. Ce sinistre univers sera le décor de laborieuses retrouvailles.

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2014/11/de-la-sueur-et-du-sang-sur-les-cypres-chauves.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Nos disparus

Un livre fort intéressant, même si j'attendais une autre histoire.

Sam Simoneau, dont les parents ont été tués peu après sa naissance, arrive en France pour combattre le jour de l'armistice le 11 novembre 1918.

Il sera envoyé sur les champs de bataille pour tenter un nettoyage quasi impossible et sera horrifié par les lieux de combat.

En voulant détruire un tas d'obus à l'aide d'un vieux canon retrouvé , le tir mal ajust détruit une ferme dans laquelle se trouvait une enfant qui sera blessée à la main.

Rentré en Louisiane, il n'oubliera jamais cette fillette.

Il travaille dans un grand magasin en qualité de surveillant.

Or une jolie petite fille est enlevée. Il est blessé par mes ravisseurs et licencié par son employeur.

Rongé par le remords, il s'engage sur le bateau où travaillent les parents de l'enfant pour rechercher les ravisseurs.

Il longe le Mississipi et recherche, à toutes les escales des traces de la fillette.

Cela devient alors un livre d'aventures, qui retrace la vie des gens le long du Mississipi dont beaucoup vivent dans des conditions très précaires.

Je dois préciser que ce qui m'a vraiment lr plus intéressé c'est le caractère de Sam, qui au contraire des ses concitoyens, refuse la violence et l'usage des armes même lorsqu'il est la risée de ses camarades.

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Nos disparus

Le livre débute en France, à la fin de la première guerre mondiale, et malgré la fin des combats, c'est un moment qui va laisser des traces durables dans l'esprit de Sam. On retrouve ce dernier à la Nouvelle Orléans, où suite à l'enlèvement d'une enfant, il perd son travail et commence à enquêter sur sa disparition. Pour ce faire il se fait engager sur un bateau à aubes qui organise des excursions sur le Mississippi. Cette enquête haletante nous entraîne le long du fleuve, on a du mal à lâcher le roman qui aborde par ailleurs, de manière magistrale et poignante, le thème de la vengeance, et de sa vacuité.
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Nos disparus

Après "Le dernier arbre", Tim Gautreaux nous embarque - au propre comme au figuré - dans les bayous de Louisiane, dans un récit âpre, parfois violent, mais non dénué d'absolu : les liens du sang y sont toujours omniprésents, la culpabilité, le sens de la responsabilité, l'inanité de la vengeance, autant de sentiments qui bouleversent Sam et lfont émerger la belle âme dont il est construit. Une écriture forte, qui décrit avec une même justesse les paysages du sud et les émotions des personnages. Un vrai roman, un vrai écrivain, à suivre absolument !
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Nos disparus

J'en attendais beaucoup après l'avoir entendu en itw sur France Inter. Je n'ai pas été déçu, très bon roman fini hier soir, solidement documenté. Je m'attendais un peu à autre chose question écriture, j'admets, mais je recommande. Les premières scènes qui se déroulent en France sur les champs de batailles encore frais de la Grande Guerre sont extrêmement intéressantes et fortes, puis l'épopée de Sam de retour aux US est riche en événements, riche en éléments sur une époque où une nation se structurait... Bref, j'ai aimé.
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Nos disparus

« Nos disparus » se dévore comme un roman épique, distillant sa petite musique de paix, en autant de notes bleues portées par les brumes fantômes du Mississippi.
Lien : http://www.lesechos.fr/week-..
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Le dernier arbre

Une histoire de vie et de mort, de bruit et de fureur, de cupidité aussi. La scierie est sans doute le héros du film; comme n'importe quel être humain, elle gémit, transpire, crie, et meurt à la fin. La description de la chute du dernier arbre est particulièrement réussie: une fin grandiose pour cet h(être)vivant. Bon d'accord, ce n'était pas un hêtre, mais un cyprès. Pas les cyprès de chez nous: ceux du Sud des États-Unis, au bois rouge très prisé.



Une évocation forte de ce que pouvait être la vie de ces travailleurs du bois, condamnés à aller de parcelle en parcelle, d'État en État. Celle-ci est isolée, au milieu de marais infestés de serpents venimeux, accessible uniquement en chemin de fer ou en bateau. Dans un coin de Louisiane que la civilisation n'a pas encore complètement atteint. Mais déjà, le téléphone y est arrivé, ainsi que le Victrola, un énorme électrophone. Et puis, il y a aussi le saloon. Chaque semaine, il s'y déclenche des bagarres où ne s'affrontent plus vraiment des hommes, mais des fauves.



Sans les décrire explicitement, Tim Gautreaux montre les séquelles de la guerre de Sécession, et aussi ceux de la grande guerre, qui s'est terminée deux ans auparavant. Byron Aldridge, un des deux fils du propriétaire, a vécu l'enfer des tranchées. Le dernier cyprès abattu, il contemple le marais défiguré, dont n'émergent plus que les souches, décapitées, et lâche: "cela me rappelle la France".



J'ai bien aimé aussi le personnage du cheval. Cheval que découvre Randolph lorsqu'il vient prendre la direction de la scierie. Cheval dont nous ne saurons pas le nom. Cheval qui est aveugle, et qui pourtant ne semble faire aucun effort pour se diriger. Il connaît les lieux par cœur, sait esquiver les pièges que son cavalier ne connaît pas encore... Une belle métaphore.
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Le dernier arbre

Mon dieu qu'il fait chaud et qu'elle est humide cette zone de Louisiane où sont installées l'exploitation forestière et la scierie qui coupe et façonne le bois des cyprès chauves, dont les énormes troncs semblent sortir d'une eau noire comme du pétrole ! Randolph Aldridge, le nouveau propriétaire, vient à la rencontre de son frère Byron, "constable" à la scierie, chargé du maintien de l'ordre parmi les dizaines d'ouvriers, mécaniciens et bucherons.

Quand pour régler une rixe, Byron tue un homme muni d'un rasoir, Randolph se dit que son frère n'est pas guéri de sa guerre en France ; Verdun l'a durablement marqué et comme beaucoup de soldats qui en sont revenus, il revoit régulièrement des scènes terribles dans lesquelles des vagues de jeunes hommes sont lancées quasiment sans défense contre les tirs ennemis et meurent par milliers chaque jour.

Nous sommes il y a environ un siècle, au début des années 20 à Nimbus, dans un marais où poussent des arbres magnifiques et où vivent des alligators et des serpents venimeux, à une centaine de kilomètres de la Nouvelle Orléans.

Dans cette jungle humide, ce sont des êtres frustes qui travaillent le jour et boivent le soir dans un saloon coupé en deux, un côté noir et un côté blanc, tenu par un italien ; ils se soûlent, jouent au poker et se battent. Des siciliens arrivent avec leurs attitudes mafieuses en bandoulière, et la violence latente atteint alors son paroxysme...



Lillian, l'épouse de Randolph, va venir rejoindre son mari ; il vont former une sorte de famille avec Byron et sa conjointe Ella.

Un petit Walter réussira à égayer le groupe...

Les lois et coutumes sont particulières à Nimbus : un mariage "noir" est validé par le directeur de l'exploitation, Randolph, en faisant entrer une cuisinière (meuble) dans leur maison, après leur avoir demandé leur accord et dit : " Vous êtes ensemble à présent."

Inversement, le divorce consiste à faire sortir la cuisinière de la maison et à faire repartir l'épouse chez sa mère...



Dans cette jungle boueuse et moite l'été, glaciale et ventée l'hiver, il y a aussi un phonographe qui joue des airs mélancoliques pour Byron, un cheval aveugle, une gouvernante très claire de peau qui veut un enfant blanc, de nouvelles liaisons téléphoniques et un chemin de fer très bruyant ; et aussi des "Ritals", des Allemands", des "nègres", des blancs, un vieux marshall de quatre-vingts ans, des dockers...



Rendant parfaitement la touffeur de l'endroit et sa dangerosité, Tim Gautreaux, un écrivain américain du sud à l'écriture soignée et au style expressif, ponctue son texte des lettres écrites à son père resté en Pennsylvanie, qu'il signe "votre fils affectueux, Randolph" sauf quand il n'est pas content des réponses.

Histoire de la relation entre deux frères et de l'amour qui les lie l'un à l'autre, "Le dernier arbre" est un très beau livre qui a du souffle ; il montre les ravages des guerres sur les hommes qui les font et les dégâts que pouvaient faire il y a juste cent ans ceux qui impactaient déjà durablement l'environnement.



Extrait : " Quand le télégramme arriva au bureau de Pittsburgh, Randolph Aldridge le lut, puis regarda par la fenêtre comme s'il pouvait voir les milliers de kilomètres de fils de cuivre couverts d'oiseaux qui avaient transmis cette information depuis La Nouvelle-Orléans. Ce qui l'intéressait dans la télégraphie, c'était la façon dont elle rétrecissait la planète et détruisait ses mystères, les bons comme les mauvais.

Jules Blake, un employé, avait retrouvé son frère Byron. Randolph en informa son père, Noah, et lorsqu'ils examinèrent les autres messages arrivés au cours de la journée, ils décidèrent d'acheter l'exploitation Nimbus, avec le frère et tout le reste."
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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Nos disparus

Voilà un résumé qui m'avait attirée et donné envie de lire ce roman.



Ca démarrait plutôt bien, si l'on peut dire, dans les horreurs de l'Après-Guerre 14-18. Je trouve intéressant de savoir ce que l'on a fait pour se débarrasser de ces tonnes d'armement qui jonchaient les champs de bataille. Mais, déjà, je notai une façon assez embrouillée et un peu confuse de dépeindre l'atroce « travail » de ces malheureux hommes « importés » tout exprès des Etats-Unis par bateau pour cette besogne funèbre, ce grand nettoyage. Ç’aurait pu être l'objet d'un roman, tant il y a de choses à dire, mais l'auteur ne fait qu'effleurer ce sujet, rarement traité à ma connaissance.



Pareil pour la suite : le héros trouve un emploi dans un grand magasin de vêtements et de lingerie. Là aussi, il y avait matière à écrire, n'est-ce pas, Monsieur Zola ? (Au Bonheur des Dames)



Eh bien, cet univers fascinant d'un commerce à rayons multiples, juste au tout début des années 20, est lui aussi, abandonné sitôt qu'esquissé !



Troisième partie, l'engagement sur un bateau à aubes qui longe le Mississippi. C'est là que j'ai abandonné, aux alentours de la page 100, au cinquième du livre ! Car le récit devint aussi gluant d'ennui que la plus noire des huiles du navire.



Un style convenable, certes, mais terne et sans aucun relief.



C'est dommage.
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Nos disparus

Ce n'est que le jour de l'Armistice de 1918 que Sam débarque en France pour procéder au déminage de l'endroit où s'est déroulée la bataille de l'Argonne. Orphelin dès son plus jeune âge après le massacre de sa famille, il a vécu avec son oncle qui ne lui parla jamais de ses origines.

De retour à La Nouvelle-Orléans, il devient responsable d'étage dans un grand magasin. Une petite fille y est enlevée sous ses yeux. Il est non seulement renvoyé de son job mais aussi harcelé par les parents qui le rendent responsable de la disparition de leur enfant. Embauché pour travailler sur un bateau d'excursion qui navigue sur le Mississippi, il retrouve le couple Weller anéanti par la perte de Lily. Passons sur les multiples péripéties qui jalonnent le parcours de notre héros malheureux qui a toujours un temps de retard sur les événements...

« Nos séparations » est une formidable fresque romanesque qui restitue avec justesse l'ambiance des années 1920 où sévit la prohibition, une aubaine pour les fabricants de boissons frelatées qui rendent fous et agressifs leurs consommateurs. D'où la nécessité pour les personnes chargées de la sécurité de confisquer les armes avant l'embarquement des passagers. Les années 1920, c'est aussi l'âge d'or du jazz et les amateurs de danse préfèrent largement, malgré le racisme ambiant, se déhancher sur les orchestres de musiciens noirs.

« Nos séparations », c'est aussi le très joli portrait d'un homme attachant qui fait tout pour être quelqu'un de bien et dont la soif de vengeance qui anime ses contemporains lui semble vaine. C'est enfin une évocation du monde de l'enfance qui est loin d'être merveilleux.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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