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Critiques de Tim Powers (204)
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Les Voies d'Anubis

Eh, vous là, venez avec moi ! Suivez-moi sur Les Voies d’Anubis, ténébreuses et mystérieuses, celles qui vous feront parcourir le temps et découvrir un monde bien étrange, aux origines du steampunk.



Si vous avez, comme moi, lu et aimé Sur des mers plus ignorées, ne vous attendez pas à retrouver exactement les mêmes ingrédients : tout au plus, retrouvons-nous ici quelques idées de machineries, mais surtout une aventure picaresque au possible. De l’aventure abracadabrantesque, de la pauvreté à tous les coins de rue et du brigand comme on en fait plus ! De plus, pour une aventure à vapeur, ce steampunk carbure au diesel : après un lancement hésitant, l’intrigue pétarade et l’accélération est continue jusqu’au sprint final.

L’extrême éloquence et la formidable érudition de l’auteur font plaisir à voir et forment un exemple à suivre. Oui, les littératures de l’imaginaire doivent être mises en avant, car ce n’est pas seulement de l’invention pure : pour inventer, il faut déjà connaître, et Tim Powers se distingue admirablement par un habile mélange de personnages fictifs et existants, son terrain de prédilection, et notamment autour des figures du véritable lord Byron et du fictif William Ashbless (très importants pour le duo Tim Powers – James Blaylock).

En termes d’univers particulier, Tim Powers montre dans Les Voies d’Anubis qu’il sait vraiment y faire. Les voyages dans le temps sont abordés d’une façon très ingénieuse, créant de grandes possibilités mais formant de fortes contraintes pour ses usagers. Dans cette optique science-fictionesque, il insère quelques éléments de fantastique avec une magie insondable qui jette le doute dans nos esprits très cartésiens. Enfin, pour ne pas laisser la fantasy en reste, il réinvente carrément le mythe du loup-garou en le mêlant habilement à la mythologie égyptienne. Si ça, ce n’est pas du grand art ?!

Merci au passage à Bragelonne pour cette réédition somme toute évidente, nécessaire et attendue, malgré cet aspect cuivré apposé sur les pages qui peut paraître superflu et qui attire les marques sur le livre. Pour autant, cela complète parfaitement la collection "Tim Powers" que cette maison d'éditions est en train de nous fournir.



Un opus extrêmement dense et orgasmique, donc, qui ne se digère vraiment qu’après une deuxième lecture, en tout cas, ce sera le cas pour moi, et qui se clôt d’une manière très honorable et parfaitement aboutie. La couverture, elle-même, mêle à merveille les différents directions scénaristiques déjà évoquées et mieux vaut s'accrocher à toutes les branches pour pouvoir suivre l'intrigue dans sa profondeur comme dans son rythme effréné. Quel brio !



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Les Voies d'Anubis

Franchement, j'ai beau chercher. Je ne vois pas ce qu'il lui manque.

Ce livre a tout pour lui.

Si vous ne l'avez pas encore lu, ne perdez pas votre temps à lire ce qui suit et jetez vous dessus. La surprise et le plaisir de lecture n'en seront que plus vifs, plus envoutants. Et qu'est-ce que cela pourra bien vous apporter de plus que je vous donne quelques clefs ?



Les voies d'Anubis de Tim Powers n'est pas un livre dans lequel on entre par une seule porte ni par des chemins détournés. Vous vous le prenez en pleine face, et c'est à peine s'il vous laisse le temps de reprendre votre souffle, de respirer entre deux chapitres, qu'il vous en colle une autre bien sentie, mettant à mal votre plexus solaire, histoire de bien vous faire comprendre que vous n'arriverez pas à le classer et encore moins à le lâcher comme cela.



"À Xanadu, Kubilaï Khan se décréta

Un fastueux palais des plaisirs :

Où s'engouffraient les flots sacrés d'Alphée,

Par des grottes à l'homme insondables

Jusqu'aux abîmes d'une mer sans soleil."



Kubla Khan, Poème de Samuel Taylor Coleridge, dont l'histoire dit qu'il a été inspiré par les fumées d'opium inhalées par son auteur.



Naïf lecteur. C'est oublier bien vite la traversée des bas-fonds, l'esprit aux aguets, perdu dans les tunnels. C'est passé sous silence Brendan Doyle, Lord Byron, William Ashbless et leurs Kas...



Il y a des livres que l'on repose sur l'étagère et dont on redécouvre la tranche quelques semaines ou mois plus tard, en se demandant bien ce qu'ils font là. Et il y en a d'autres qui continuent longtemps après les avoir lus, à vous faire de l'oeil sur leur linéaire. Brillants d'une sorte d'aura, ils vous appellent, vous attirent et vous ne pouvez pas passer devant sans sourire d'un air entendu, sans les prendre à nouveau dans vos petites mains fébriles et les feuilleter pour tomber au gré du hasard, sur :



"Il avait toujours pensé que la croyance populaire selon laquelle une maison explorée en rêve est la représentation de l'esprit du dormeur recelait une once de vérité mais si, maintes fois, il avait rôdé dans les étages de sa demeure psychique, il n'avait jamais visité les catacombes de ses caves."



à moins que ce ne soit :



"Le temps, reprit-il sur un ton solennel, le temps est comparable à un fleuve qui roule sous une couche de glace. Il nous étire comme si nous étions des plantes aquatiques, de nos racines vers l'extrémité de nos tiges, de notre naissance vers notre mort, et se courbe autour des roches ou des souches qui se présentent au long de son cours ; et nul ne peut échapper à ce fleuve à cause du toit de glace qui le surplombe et nul ne saurait le remonter à contre-courant, ne fût-ce qu'un instant."



Vous savez que s'affiche sur votre visage, cet air de connivence que tout lecteur entretient, au fil du temps, avec ces petits rectangles de papier qui n'ont rien d'innocent.

Puis vous le reposer délicatement, ému et comblé, jusqu'à la prochaine fois...



"Little darling, the smiles returning to the faces

Little darling, it seems like years since it's been here

Here comes the sun, here comes the sun

and I say it's all right"

Here Comes The Sun - The Beatles - Abbey Road
Lien : http://page39.eklablog.com/l..
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Les Voies d'Anubis

Ce roman, considéré comme le fondateur du steampunk, n’en comporte pourtant presque aucune caractéristique populaire : oubliez les gigantesques machines à vapeur aux rouages insensés, les voyages en zeppelin et les automates, et attendez-vous plutôt à l’aventure d’un voyageur temporel coincé dans le Londres de 1812, qui se retrouve à affronter un sorcier égyptien aux pouvoirs étranges.



Cela étant dit, ne boudons pas notre plaisir, parce que la lecture de ce roman d’aventures, mélange de fantasy et de voyage temporel centré sur l’époque georgienne (on est encore loin de l’époque victorienne) se révèle très agréable et prenante. L’intrigue est passionnante, menée tambour battant, on a le grand plaisir de voir arriver de loin un retournement majeur… et de se laisser joyeusement surprendre par le « comment » cela a pu arriver et pourquoi le personnage ne l’a pas deviné plus tôt !



La gestion des paradoxes temporels peut sembler facile par moments, mais a l’avantage d’être cohérente et de servir habilement l’intrigue. Le procédé est peu original, l’exécution très élégante. Et côté originalité, l’auteur se rattrape ailleurs…



Mon souvenir le plus marquant de cette lecture, c’est un petit détail dans la narration : le protagoniste, dans le Londres de 1812, entend quelqu’un siffloter un air qu’il reconnaît… la chanson Yesterday des Beatles. Et de comprendre que c’est ainsi que les voyageurs temporels parviennent à se retrouver sans éveiller les soupçons. Brillant !
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Les Voies d'Anubis

Il y a des livres qui n'ont pas volé leur réputation de chef-d’œuvre. "Les voies d'Anubis" de Tim Powers est de ceux là. En disant que j'ai été enchantée par cette lecture, je suis bien en dessous de la vérité. Il y a du génie dans le roman de Tim Powers.



L'auteur a un talent de conteur tout à fait remarquable, parvenant à mener une intrigue touffue avec fluidité. Mêlant science-fiction, magie, mysticisme, ambiance gothique, Powers, tout en faisant preuve d'une belle érudition, tant littéraire qu'historique, créé un récit très immersif qui émerveille le lecteur à chaque page. Parler d'inventivité est en dessous de la réalité tant le récit est palpitant et se renouvelle sans cesse. La générosité et la complexité de l'intrigue font des "voies d'Anubis" une lecture pas si évidente que ça qui demandera au lecteur de la concentration et de l'implication. Mais, même lorsqu'il arrive au lecteur de se perdre dans ce récit foisonnant, c'est avec délectation qu'il se laisse alors porter par les péripéties du héros. L'intrigue est savamment orchestrée, tous les éléments finissant par s'imbriquer les uns aux autres avec fluidité et élégance. Les paradoxes spatio-temporels sont bien amenés et traités avec finesse et audace. Quant aux touches de magie, disséminées ça et là de façon subtile, elles ajoutent la l'envoutement du lecteur.



A l'image de l'intrigue virevoltante et trépidante, l'écriture de Tim Powers est élégante et enlevée et ne néglige pas d'introduire une pincée d'humour, le tout avec un grand sens du rythme et de l'efficacité. Les passages d'action sont sautillants et tiennent en haleine. Les scènes d'émotion sont traitées avec finesse et subtilité et touchent au cœur. Quant aux passages descriptifs, ils sont exemplaires. Le Londres du début du 19ème siècle est si bien décrit qu'il prend vie sous la plume de Powers. On croirait arpenter les ruelles mal éclairées et croiser les mendiants qui peuplent ses bas-fonds. La qualité du rendu du contexte historique participe au sentiment d'immersion du lecteur.



Immersion renforcée par le sentiment d'identification au protagoniste principal, un type ordinaire plongé dans une histoire extra-ordinaire. Brendan Doyle est un personnage qu'on prend grand plaisir à suivre. Outre ce personnage principal très attachant, l'auteur propose une galerie de personnages réussie. Et il y en a beaucoup des personnages ! Chacun d'entre eux, même ceux dont le rôle est anecdotique, sont intéressants. Aucun ne laisse indifférent. Mention spéciale au personnage d'Horrabin qui est tout simplement terrifiant. Ce clown malveillant est aussi effrayant et mémorable que celui de "ça".

En outre, Powers a l'idée géniale et audacieuse de mêler à ses personnages fictifs, des personnalités ayant réellement existé. Cela apporte une crédibilité au récit ; véracité qui vient renforcer l'impact des éléments fantastiques.



Vous l'aurez compris, "les voies d'Anubis" est un énorme coup de cœur, un émerveillement permanent, un voyage enchanteur qui m'a transportée page après page dans un univers que j'ai été peinée de quitter lorsque le mot fin est arrivé.
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Les Voies d'Anubis

« Un roman hallucinant qui se lit d’une traite... » (Stan Barets)

« Une tuerie. » (BazaR)



J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de Brendan Doyle, un Californien des années 80’ qui se retrouve coincé dans le Londres du début du 19ème siècle.



Un excellent roman pour s’échapper de la réalité, un savant mélange de science-fiction et de fantastique. D’après ce que l’on en dit, un des romans fondateurs du steampunk.



J’ai trouvé que l’ambiance des bas-fonds de Londres était très bien rendue (inquiétante et glauque à souhait). Une belle palette de personnages avec des affreux méchants que l’on redouterait de croiser en rentrant tard le soir. J’ai trouvé quelques scènes à glacer le sang…



Les mésaventures (pack « all-inclusive ») de Brendan vont-elles mettre en péril le continuum de l’Histoire ? Il faudra attendre d’avoir entre les mains toutes les pièces du puzzle pour connaître la réponse à cette question.



Quelques-unes de mes scènes cultes : pour ne citer qu’elles.



Un livre que je relirai dans sa version papier.



Merci à BazaR pour cette pioche mortelle ;)









Challenge multi-défis 2019

Challenge défis de l’imaginaire 2019
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Les Voies d'Anubis

Difficile de résumer ce livre car il y a plusieurs histoires qui se mêlent et un nombre assez conséquents de personnages importants. Mais il est question de voyage dans le temps pour Brendan Doyle, qui va assister avec un groupe à une conférence d'un écrivain dans le passé et se retrouver coincé là-bas. A partir de là, tout va déraper et il va connaitre de gros bouleversements. De grandes machinations sont à l'œuvre pour affaiblir l'Angleterre et que l'Egypte retrouve son indépendance.

C'est un roman surprenant par son univers ( les ka, les brêches, les sorciers et ce "loup garou") qui mêle science-fiction et fantastique dans un monde qui entre dans la modernité. Je suis conquise par ce roman, qui m'a happé , d'autant plus avec le génial pouvoir de Fikee mais si j'enlève une étoile c'est parce que parfois je ne savais plus bien quel était l'objectif de l'un ou de l'autre, tout s'enchaine très vite et il faut donc bien suivre. Brendan passe aussi assez vite d'un simple littéraire à un héros de film d'action , on comprend pourquoi mais la mentalité ne devrait pas changer aussi vite.

Il n'empêche que c'est une réussite, sans conteste !

Challenge mauvais genres

Multi-défis 2019

Challenge Bragelonne

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Sur des mers plus ignorées

Quand j’ai lu que le film ‘Pirates des Caraïbes : la fontaine de jouvence’ était basé sur ce roman , j’ai pensé que cela pourrait me plaire. On se rend vite compte qu’il ne s’agit pas d’une adaptation, les scénaristes se sont seulement inspirés des personnages, du thème, des décors et de l'intrigue de base. Donc mis à part la présence au casting de Barbe Noire et de la fontaine de jouvence… rien à voir.



Au début on fait la connaissance de John Chandagnac en quête de son héritage mais son chemin va croiser celui de pirates et il en deviendra finalement un sous le nom de Jack Shandy.



Shandy est un personnage attachant et j’ai beaucoup aimé le voir se transformer en pirate et accepter son rôle. J’ai aussi bien apprécié le personnage du capitaine Phil Davies.



Cela étant dit, j’ai eu un peu de mal avec l’aspect fantastique (zombies et vaudou) et les personnages de Benjamin Hurwood et Leo Friend. Ils ont tous les deux une obsession malsaine autour d’Elizabeth, la fille de Hurwood.



J’en viens donc à Beth, la ‘demoiselle en détresse’ que Shandy va chercher à sauver. Il manquait un je-ne-sais-quoi pour croire à leur histoire.



Je reste donc sur un avis mitigé, j’ai de loin préféré ‘Les voies d’Anubis’ du même auteur.









Challenge Bragelonne

Challenge SFFF 2022

Challenge XXe siècle 2022

Challenge multi-défis 2022

Challenge ABC 2021/2022

Challenge mauvais genres 2022
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Les Voies d'Anubis

« Messieurs, reprit-il, quelque chose a percé des trous dans la structure du temps... »



Un roman foisonnant, captivant, un pur régal ! C'est bien pensé, c'est drôle et c'est une écriture qui me plait car elle a un côté visuel très marqué. L'auteur a le chic pour ajouté un petit détail dans certaines descriptions qui me donnent une vision très réelle des choses. Un petit côté décalé -à côté du temps- très agréable qui fait comme un pont entre l'époque de l'histoire (essentiellement au 19ème siècle dans Londres) et l'histoire commune à chacun quelque soit l'époque.



« La nef de foire – un brasier d'enfer, à présent – bascula sur le flanc et commença de s'enfoncer graduellement dans la glace en fusion puis, au travers d'un nuage de vapeur, on vit les baux se coucher un par un comme les doigts d'une main opérant une soustraction. »



J'ai donc fait un bond dans le passé. 1983. Ça c'est le point de départ. Arrivée... 1810. Londres. Pour écouter une conférence de Coleridge. J'avoue que ce n'est pas sa conférence qui m'intéressait le plus, mais quand ce poète prend du laudanum, il est particulièrement intéressant : « Veuillez m'excuser, Monsieur Ma Pensée, Ma Lubie ou Ma Vertu Fugitive, mais pourriez-vous m'indiquer comment regagner les niveaux éveillés de ma conscience ? »



Au fait, qu'est-ce que je faisais en 1810 ? Ah oui, je me trouvais encore dans mon corps. Moi, c'est Doyle. J'aime beaucoup les poètes. Parfois, je me demande si je ne suis pas poète sur les bords... Ashbless... sur les bords de la Tamise. Mais je vogue aussi « sur la nef Atet, la barque du soleil levant. » Que vient faire l'Égypte dans cette histoire ?! C'est justement toute l'histoire. Le Maître souhaite plus que tout « restaurer l'Egypte dans sa puissance primitive », aussi veut-il « rectifier l'Histoire. » Rien que ça ! Et moi, Doyle bien ancré dans mon 20ème siècle, je me fais tour à tour chercheur, poète et empêcheur de tourner en rond.



Un roman palpitant et magique !
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Les Voies d'Anubis

《Il va falloir que je retourne jusqu'au fleuve, histoire de voir s'il n'y a pas moyen de le remonter à la nage jusqu'au moment où tout allait bien.》





Alors là, je dois bien le dire : jamais encore, je n'étais tombée sur pareil récit auparavant. Et quel récit, les amis !



C'est rythmé, largement fignolé et fort bien écrit, avec des protagonistes indubitablement convaincants malgré l'excentricité de certains d'entre eux, mais il faut savoir aussi qu'il en transpire une réelle complexité, qui pourrait peut-être rebuter, ou à tout le moins perturber quelques lecteurs.



Pour ma part, je l'ai trouvé extrêmement long, j'avoue... enfin pour être tout à fait honnête, ce sont surtout les chapitres qui sont d'une taille presque terrifiante (car au final, il m'a presque paru trop court bien entendu...). Je m'explique : je déteste devoir stopper ma lecture en plein milieu d'un chapitre (à moins de n'avoir vraiment pas d'autres choix ^^), ce qui forcément, invalide mon rythme personnel lorsque je tombe sur de si longs textes. Sans parler des phrases, elles-mêmes tirant inexorablement en longueur. Ce qui demande un certain état d'éveil et de concentration. D'où, la lecture de ce roman fût une des plus éprouvante - mais indéniablement captivante et mémorable - de ma (petite et humble) carrière de lectrice. J'ai par moment été obligée de reprendre certaines phrases du début afin de bien en comprendre tout le sens... Ce qui s'avérait vain en réalité : l'explication venant bien souvent quelques chapitres plus tard.



Et pourtant, loin de me perdre ou même de m'ennuyer, comme l'auraient fait - l'ont fait! - d'autres romans de même acabit, Les voies d'Anubis ont réussi à me garder profondément arrimée à l'histoire tant l'intrigue subjuge irrésistiblement.

C'est une inénarrable épopée fantastique que nous livre ici Tim Powers, une aventure littéralement épique, passionnante et époustouflante. Et des plus touchante également.

Tout se tient, et les événements se chevauchent finalement avec naturel - malgré l'impression d'imbroglio inextricable parfois alambiqué - dans l'esprit d'un lecteur toujours avide de pénétrer plus avant la riche imagination de l'écrivain, pressé qu'il est d'en savoir plus, d'en découvrir d'avantage. On ne désire plus que percer le mystère, au risque d'y laisser quelques heures de sommeil ;)



"Il y a de la sorcellerie là-dessous !"



L'auteur, ami de Philip K. Dick, nous entraîne aux vents de ses titanesques tirades vers un monde diablement envoûtant et prégnant, teinté de sorcellerie, d'ésotérisme, et de voyages temporels où se mêlent amitié, humour, complot et trahison dans une ambiance baroque et labyrinthique à souhait... On notera en outre un fond mâtiné de notes typiquement steampunk - bien que le roman n'est pas à proprement parler définissable comme tel, mais bien comme l'oeuvre aux accents précurseurs de ce genre si particulier.



Ce livre possède d'innombrables facettes et saura séduire qui aura la patience de s'immerger totalement et de profondément s'impliquer dans ce dédale fantasmagorique et onirique.



"— Veuillez m'excuser, Monsieur Ma Pensée, Ma Lubie ou Ma Vertu Fugitive, mais pourriez-vous m'indiquer comment regagner les niveaux éveillés de ma conscience ?"



Produire un tel amalgame de styles et de situations abracadabrantes sans redondance et dans un équilibre quasi parfait est, à mes yeux, un véritable exploit littéraire.

Décors et personnages se fondent majestueusement au coeur d'évènements toujours plus extraordinaires et aux multiples et surprenants rebondissements.

Ça bouge, ça vit... Zéro fadeur, aucune monotonie, il se passe toujours quelque chose et l'on y prend tellement goût que la rupture devient réellement difficile.

J'ai d'ailleurs pris mon temps sur la fin - malgré le sentiment de longueurs du début - parce que je n'avais aucune envie de quitter le héros principal, ni cet univers si fabuleux, qui semblait faire partie de ma vie tant mes pensées n'avaient de cesse de revenir à l'histoire.



" … « par ton bras

Triomphèrent jadis les enfants de la Terre ;

Maintenant daigne nous admettre où les frimas

Figent le Cocyte dans le gel de leurs serres. »



[Virgile s'adressant à Antée dans L'Enfer de Dante]





Le "film" des Voies d'Anubis a défilé dans ma tête insidieusement et pour mon plus grand émerveillement, et continuera probablement encore longtemps de hanter mes nuits.





Lu dans le cadre du Club Imaginaire de mai 2016.

Je remercie au passage les membres du club qui l'ont lu pour leurs discussions enflammées et leurs alléchantes critiques qui ont su me convaincre de me procurer ce roman, que je n'avais pourtant pas choisi au départ... Comme quoi ! ;)



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Les Voies d'Anubis

Première incursion dans l'univers steampunk pour une première lecture de Tim Powers.



Voilà un livre qui m'appelait depuis longtemps avec ses bonnes notes, ses critiques élogieuses, et l'envie de découvrir un genre littéraire SFF que je ne connaissais pas encore. Toutefois, j'allais vraiment en terrain inconnu, car aucun quatrième de couverture ne peut préparer à un foisonnement pareil d'idées. Même au bout d'une centaine de pages, on ne peut prévoir tous les chemins et détours que l'auteur va nous faire emprunter.



Du coup, et pour ne pas gâcher la surprise aux quelques rares lecteurs qui n'auraient pas encore tenté cette aventure, je ne ferai même aucune allusion à l'intrigue, ni aux dénouements. Je me contenterai juste de vous dire que l'ensemble des personnages, les différentes intrigues et quêtes, ainsi que les décors londoniens sont juste excellents. Et cela, à tel point, que l'immersion est souvent totale, de même qu'elle se fait vraiment facilement.



Néanmoins, et j'ignore si cela est dû à la traduction, mais j'ai trouvé quelques (rares heureusement) passages descriptifs pour le moins obscurs et flous. Cela n'altère pas le plaisir de la lecture dans sa globalité, mais c'est assez dérangeant à mon goût pour être souligné et m'empêcher de mettre une notation supérieure.



Après, et c'est aussi une affaire de goût, mais j'aurai aimé qu'il y ait davantage de changements d'époques. Mais bon, le premier Retour vers le futur ne comporte qu'un seul aller-retour dans le passé et il demeure cependant un film culte.
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Les Voies d'Anubis

1983.Le professeur Brendan Doyle se voit proposer une étrange mission : assister à une conférence du poète Coleridge en 1810 ! Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et il se retrouve bientôt coincé dans le Londres de début du XIXe siècle…

Comment résumer un tel livre ? Si vous voulez de l’aventure, il y en a. Des voyages dans le temps, des loup-garous, de la magie ? Il y en a aussi. Le manque de temps a fait que je l’ai lu en pointillés mais j’ai beaucoup aimé les mésaventures de Doyle même si je me lamentais en même temps sur son sort parce qu’il lui arrive pas mal de bricoles. La recherche de Joe Face de Chien est intéressante à suivre, un minimum de concentration est demandé pour savoir qui est était. Doyle aussi change souvent d’identité… Intrigues mêlées, son lot de personnages aux identités multiples ainsi qu’un bon humour. Ça donne un bon livre de science-fiction qui permet de voyager dans le passé mais aussi en Egypte !

Belle imagination ! Il ne me reste plus qu’à trouver le prochain Powers à lire, j’ai quelques uns de ses livres sur mes étagères…

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Les Voies d'Anubis

Tim Powers serait-il magicien? Avec une imagination débordante, il a écrit un roman steampunk à la fois simple et complexe.

Si la traduction pêche un peu et que les phrases s'allongent comme du Proust, je suis contente d'avoir achever ce roman qui m'attendait depuis des lustres; pourtant la couverture de Didier Graffet des éditions Bragelonne était un aimant puissant.



Le professeur californien Brendon Doyle va se retrouver dans des brèches temporelles confronté à un sorcier maléfique le Dr Romany.

A la solde de son Maître, l'agent secret Romany chaussé de ressorts doit écrouler l'empire britannique afin de purger l'Egypte des Anglais et de rétablir les dieux égyptiens de l'Antiquité.

Mais la complexité arrive lorsque les Kâ , doubles des personnages, entrent en jeu. Doyle devra faire appel à divers héros pour sortir des dangers que lui tendent les agents de Romany: les bohémiens , le clown Horrabin et le loup-garou Fikee dit aussi Face de Chien.

Les Erreurs horribles créées par le clown seront une aide précieuse pour Doyle dont l'identité s'est transformé en Ashbless un poète du XIXe siècle.

Ce résumé très succinct ne donne pas l'idée de course folle dans une ville tentaculaire. Et pour enrichir la diversité des populations de ce Londres, Powers insuffle des mots romani dans la bouche des bohémiens.



Je suis sortie de ce roman abasourdie par sa complexité , enthousiasmée par les aventures feuilletonnesques, et dépaysée avec les ninjas sur les toits de Londres.

Une petite déception se pointe tout de même car je m'imaginais entrer dans un univers de l'antiquité égyptienne alors que le roman se passe essentiellement en 1810.

Mais il faut reconnaitre dans " Les voies d' Anubis" les prouesses brillantes et puissantes de Tim Powers.











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Sur des mers plus ignorées

Voilà bien un roman qu'il me tardait de dévorer, tellement j'en avais entendu parler en bien par divers biais et tellement il me faisait saliver ! Un condensé de fantasy, de piraterie et de steampunk ? Stranger Tides (titre original) nous offre tout cela, et dans le décor des Caraïbes du XVIIIe siècle qui plus est !

Ainsi, Tim Powers nous offre un roman bourré de péripéties et de moments de bravoure. Beaucoup font vendre ce livre en le mettant en relation avec la franchise "Pirates des Caraïbes" de chez Disney, mais à part qu'il y a des pirates, les Caraïbes, la "fontaine de Jouvence" et Barbe-Noire (et que le titre original soit celui donné au quatrième film Pirates des Caraïbes), le contenu est tout autre. Je reste assez mitigé sur l'introduction des "zombies" et de l'utilisation de la fontaine de jouvence, dont le fonctionnement paraît très technique ici. En revanche, c'est surtout l'atmosphère de cette œuvre qui marque : l'aventure y est constante, chaque personnage renferme son lot de sentiments et de secrets, et tout y est empli de mystère. Bien sûr, d'autres défauts peuvent toujours apparaître (selon les aspirations du lecteur) : le roman est relativement court, la division en trois parties qui en est faite est parfois difficilement justifiable et des spécifications techniques sur la magie trop compliquées parfois.

Mais l'essentiel est là, et bien là : de l'action parfaitement transcrite, un rythme quasi continu et des intrigues intermédiaires que l'on résout au fur et à mesure pour aller irrémédiablement vers le grand duel final ! Le secret d'un bon roman de fantasy se tient d'ailleurs sûrement là : se focaliser sur ce qui n'est pas de fantasy justement... à méditer !
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Le poids de son regard

Difficile depuis quelque temps de ne pas relever la volonté des éditions Bragelonne de miser beaucoup sur Tim Powers, auteur américain de renom considéré comme le père fondateur du mouvement steampunk et récompensé par une multitude de prix. Sont ainsi parus successivement en cette année 2013 « Les voies d'Anubis » (version collector), « Parmi les tombes », et enfin « Le poids de son regard » qui m'a fort généreusement été offert par la maison d'édition via Babélio. Et je ne peux que les en remercier tous deux, car ma lecture fut de bout en bout absolument passionnante. Vampires, lamies, fantômes, sirènes, Muses..., autant de créatures à la fois terrifiantes et attirantes que Tim Powers regroupe ici sous l'appellation de « nephilims », à la fois tout cela et bien plus encore. Car si l'auteur reprend bien quelques éléments appartenant au mythe classique du vampire (la répugnance pour l'ail et l'argent, les incisives allongées, la nécessité de se nourrir du sang d'autrui...), ces êtres surnaturelles se révèlent être bien plus que de simples suceurs de sang, et c'est justement la complexité de leur nature qui fait tout l'intérêt de ce roman.



Tim Powers nous offre avec « Le poids de son regard » une intrigue parfaitement maîtrisée mais aussi très labyrinthique et par laquelle il est donc aisé de se laisser égarer, de petits détails au premier abord sans importance (voire un peu incongrus) se révélant finalement cruciaux pour la compréhension de l'histoire. Le récit demande ainsi un certain effort de concentration qui se verra toutefois récompensé à la fin du roman qui répond à toutes nos interrogations et nous offre un final très satisfaisant. Cette complexité de l'intrigue s'explique en grande partie par l'impressionnante culture de Tim Powers qui ne cesse au fil du récit de multiplier les références historiques, littéraires, bibliques et mythologiques, à tel point qu'il est parfois difficile de tout relever. Un choix dont certains trouveront certainement à redire mais qui a au moins le mérite de titiller et solliciter sans cesse l'intelligence et l'attention du lecteur. La qualité du roman tient également à son ambiance très glauque, perturbante parfois, mais toujours très immersive. Les personnages, pour leur part, sont tous remarquablement complexes à défaut de véritablement attachants, à l'exception des deux protagonistes composés du duo très convaincant formé par Michael Crowford et Joséphine.



On peut également saluer la présence de certains personnages historiques, procédé récurrent dans les romans de Tim Powers (on se souvient par exemple de Barbe Noire dans « Sur des mers plus ignorées »). Cette fois, ce sont les poètes anglais du début du XIXe siècle qui se voient honorés de l'attention de l'auteur : John Keats, poète romantique parmi les plus importants de sa génération ; Percy Shelley, grand écrivain britannique dont la réputation fut entachée de bien des scandales ; et bien évidemment Lord Byron, déjà présent dans « Les voies d'Anubis » et considéré comme l'un des plus grands auteurs que l'Angleterre ait jamais connu. Tous dotés d'un génie hors du commun et tous maudits par l'attention que leur porte leur « épouse » nephilim, à la fois muse et bourreau. A travers cette Europe du XIXe siècle, de l'Angleterre à la France en passant par la Suisse et l'Italie, alors déchirée par le conflit opposant les Autrichiens aux Carbonari, société secrète luttant pour l'indépendance de la péninsule, le lecteur découvre avec fascination l'histoire de ces hommes et femmes exceptionnels qui se sont attirés, volontairement ou non, l'attention de ces redoutables et jalouses créatures surnaturelles.



Avec « Le poids de son regard », Tim Powers se rapproprie avec talent le mythe du vampire pour nous offrir un roman original et complexe qui donnera parfois du fil à retordre à son lecteur qui ne manquera cependant pas de se laisser séduire par le récit de ces créatures envoutantes et des malheurs de ceux qu'elles décident « d'honorer » de leur attention. Enfin, sachez que si l'ouvrage vous a plu, « Parmi les tombes », autre roman de l'auteur publié chez Bragelonne, fait directement suite à ce récit en se focalisant cette fois sur le fils du héros, à son tour confronté aux nephilims.
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Les Voies d'Anubis

En 1983, Brendan Doyle, professeur californien spécialiste en poésie anglaise, est engagé par le milliardaire J. Cochran Darrow pour une mission très spéciale : accompagner un groupe de millionnaires ayant payé une fortune pour un voyage temporel au début du 19ème siècle afin d'assister à une conférence du poète Coleridge. Ce voyage extraordinaire se déroulera sans accrocs, mais au moment du tetour, Doyle se fait enlever par un mystérieux bohémien et se retrouve coincé à Londres en 1810.



Auréolé de sa réputation de précurseur du courant steampunk, je m'attendais à lire un roman de science-fiction, et les premières pages annonçant une histoire de voyage dans le temps me confortaient dans cette idée. Pourtant, vous ne trouverez aucune trace d'uchronie ni de machines à vapeur délirantes dans les pages de ce roman. Si Les Voies d'Anubis contient bien les germes du steampunk, il reste tout de même bien loin des canons du genre. En fait, il se rattache plus au fantastique qu'à la science-fiction, et m'a beaucoup fait penser au Jonathan Strange et Mr Norrell de Susanna Clarke. Vingt ans avant cette dernière, Tim Powers décrivait déjà une Angleterre pré-victorienne où la magie existe et est plutôt puissante, à la différence notable que, chez l'auteur américain, les sorciers agissent dans l'ombre.



Il sera donc beaucoup question de sorcellerie, de créatures magiques et de sociétés secrètes, le tout dans un décor des plus appropriés. Tim Powers fait véritablement montre d'érudition dans la description des lieux et des hommes du Londres de cette époque. L'auteur use du voyage dans le temps pour réinterpréter l'Histoire avec un grand H. Mais, comme je le disais plus haut, il ne s'agit pas d'une uchronie. Powers respecte scrupuleusement les faits historiques, simplement, il en donne sa version... et cela promet quelques surprises !



Le roman est découpé en deux parties intitulées respectivement "Le Visage sous la fourrure" et "Les Douze heures de la nuit". J'ai beaucoup aimé la première. On y découvre un univers fantastique en compagnie d'un héros, Brendan Doyle, qui n'a rien d'héroïque, justement. Brendan est un homme normal qui se retrouve embringué dans une aventure qui le dépasse totalement. Seule sa culture et sa connaissance des évènements à venir lui permettent de garder la tête hors de l'eau, mais le pauvre subit beaucoup de revers. Tim Powers multiplie les personnages, les intrigues et accumule les références historiques, mais le rythme est bon et prenant, jusqu'à un cliffhanger de mi-roman absolument génial.



J'ai eu beaucoup plus de mal avec la seconde partie. L'auteur a lancé tant d'intrigues dans la première que l'obligation de les conclure toutes dans la seconde plombe le rythme. J'ai notamment trouvé toute l'histoire concernant Joe Face-de-chien et Darrow inutilement longue et répétitive. De plus, les nombreuses histoires d'identités multiples et de clones rendent certains passages très confus. Je me suis souvent retrouvé à lire plusieurs paragraphes, voire plusieurs pages, avant de comprendre quel personnage j'étais en train de suivre. Bref, cette seconde partie a été par moment assez pénible à lire. Heureusement, le chapitre de conclusion est magnifique et a récompensé mes efforts.



Malgré tout, à cause de ses problèmes de rythme, je ne peux m'empêcher de ressortir déçu de cette lecture.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Les Voies d'Anubis

Parmi les trois livres choisis lors de la dernière lecture commune de l'imaginaire « Les voies d'Anubis » de Tim Powers est un roman fantastique et de science-fiction écrit en 1983.

C'est un mélange de thèmes du voyage temporel, de l'histoire contemporaine, de la littérature britannique et ainsi que de la magie égyptienne dans le Londres de 1810.

Il a obtenu le prix Philip K. Dick 1984 et Le prix Apollo1987.

Jeune professeur de littérature, Brendan Doyle se voit inviter à séjourner à Londres afin de donner une conférence sur un poète anglais peu connu, Samuel Coleridge mais très estimé de son petit cercle d'inconditionnels. Si passionnés, en fait, que ceux-ci ont décidé - à l'insu de Doyle - d'aller lui rendre une petite visite dans la capitale du début du XIXe siècle. Un voyage dans le temps ? Voilà qui séduit Doyle, bien sûr, mais qui le rend suspicieux... Après avoir traversé la fameuse brèche temporelle, le jeune littéraire se retrouve, par un malheureux concours de circonstances, piégé en 1810. Commence alors pour lui une terrible odyssée, un voyage initiatique dont il sera à jamais changé, tant moralement... que physiquement.

Que dire de ce livre, que c'est un roman d'aventures qui tient à la fois de l'enquête policière, de la SF et de la fantasy et qui enchaîne à une allure vertigineuse les péripéties dans une Angleterre fantasmagorique et pour le moins très baroque. Je ne sais si ce livre a été écrit sous une forme de feuilleton ou s'il en est de la volonté de l'auteur, mais il est découpé en plusieurs parties à la manière de ces romans publiés lors du 19ème siècle

Les Voies d’Anubis n’est pas à proprement parlé un roman steampunk. C’est plutôt une plongée dans la littérature fantastique du XIXème siècle. On y retrouve un peu de Dickens et du Eugène Süe. Le merveilleux s’y mêle à l’horrifique, le tout sur un rythme trépidant.

On y découvre donc la pègre horrifique de Londres, à la manière de la cour des miracles du 18ème siècle avec ses mendiants, voleurs, bandits, monstres de tous poils, tous sous la coupe de capitaines de misère plein de grandeur.

On y croise aussi les poètes Coleridge et Lord Byron, des magiciens grotesques et maléfiques, et toute une galerie de caractères hauts en couleurs. Le livre est plein d'humour, de burlesque, les personnages sont attachants et le rythme endiablé, sans aucun temps mort. Je ne me suis pas du tout ennuyé lors de ma lecture, au contraire je l'ai savouré, malgré le côté touffu, un peu emberlificoté des situations et des personnages. Par moment on a l'impression de perdre le fil, et pfioutt tout d'un coup on se retrouve accroché à la trame de l'histoire.

Pour moi ce fut un roman feu d'artifice, on a l'impression que tout part dans tous les sens, mais c'est jubilatoire, car l'action est là bien présente, avec ces belles scènes de capes et d'épées, de tourbillons permanents de l'action, on est parfois dérouté par certains chapitres, on peine à se retrouver dans les personnages et les situations, mais ce n'est pas grave car tout se retrouve lié à la fin, pour en arriver au but de ce fabuleux voyage.

J'ai vraiment beaucoup aimé m'immerger dans cette histoire abracadabrantesque.

En tout cas je ne peux que vous dire, si vous aimez le baroque, le fantastique, lisez le, vous ne serez pas déçu.
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Les Voies d'Anubis

Ah, une histoire de voyages dans le temps, j'adore ! Et en plus, ce livre est considéré comme une référence. Je vais me régaler.

Eh bien, pas du tout...

L'histoire est d'une lenteur pathétique et en plus, on a de longs passages descriptifs. Le personnage principal manque cruellement de charisme et semble accepter les évènements tels qu'ils arrivent.

L'emploi de la langue Romani m'a déstabilisée. J'avais du mal à suivre les dialogues.

Et quid du steampunk ? Je le cherche encore...

En plus, je souhaitais lire une histoire se déroulant à l'Antiquité et vu le titre, je pensais être pile dedans : le principal de l'histoire se déroule au début XIXe.

Bref, un gros raté pour moi. Pas grave, next.
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Les Voies d'Anubis

Quelle aventure !



Brenden Doyle ne s’imagine sûrement pas le monumental périple qu’il va vivre en acceptant l’invitation du mystérieux Darrow à donner une conférence sur le poète anglais Coleridge. C’est que cette réunion ne se tiendra pas en 1983, mais en 1810 en présence du poète lui-même. Il va voyager dans le temps !



Mais tout ne va pas se passer comme prévu, évidemment…

Coincé à Londres en 1810, Doyle se retrouve embarqué dans une incroyable aventure pour tenter de revenir à son époque, côtoyant des bohémiens à la solde de sorciers inquiétants, des guildes de mendiants effrayants, la palme revenant au répugnant clown Horrabin. Et c’est sans compter l’étrange poilu Joe Face de Chien…



On ne s’ennuie pas une minute dans cette lecture, il n’y a pas de temps morts entre les successions de rebondissements, la variété des personnages et les intrigues croisées. Le fantastique et la magie sont également très présents et bien amenés. Les scènes sont parfois délirantes, entre les séances de torture dans les sous-sols du Château du rat, le bateau à roulettes glissant sur une Tamise gelée, ou encore ces espèces de mini-lutins magiques (me faisant penser à de vilaines fées clochettes) à la poursuite de Doyle.



J’ai particulièrement apprécié les différents paradoxes temporels exposés avec les répercussions de certains déplacements dans le temps. J’avoue que j’étais un peu perdue sur la première moitié du roman, beaucoup de personnages, beaucoup d’intrigues, tout ça était un peu brouillon pour moi. Mais en avançant dans les chapitres, certains évènements prennent sens, c’est vraiment bien fait.



Je remercie mon amie Srafina de son choix pour ce défi littéraire, Les Voies d’Anubis furent une bonne pioche pour moi.
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Les Voies d'Anubis

En ouvrant les premières pages, j’ai eu un peu peur de me lancer dans une lecture d’une version de “la momie”. Je ne suis pas très adepte des romans de magie noire, vampires, momies, magiciens, loups garous et autres. Puis assez vite on se retrouve lancé dans la science fiction, voyages dans le temps et paradoxes temporels, là je me sens déjà plus à mon aise… le tout dans une ambiance à la Dickens. L’aventure suit un rythme éffréné, c’est une écriture riche et belle avec en arrière fond une plongée dans l’univers très documenté du romantisme anglais. J’ai ouvert en parallèle quelques pages de Wikipédia sur Coleridge, Lord Byron, etc, pour mieux apprécier cette intrusion. Les magie noire est bien là, mais pourtant je me suis pris au jeu. Les rebondissements s’enchainent, il y a de l’action, on est complètement happé par cette histoire, s’en est même par moment jubilatoire, à tel point qu’on ne peut plus la lâcher avant la fin.

J’ai vraiment passé un bon moment avec ce livre.
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Sur des mers plus ignorées

Il était une fois entre Guyane et Floride un monde ou pullulaient contrebandiers, flibustiers et boucaniers, tantôt corsaires en temps de guerre, tantôt pirates en temps de paix…

Bienvenus dans les Caraïbes sauce Tim Powers avec ses sorciers, shamans, fantômes, zombies, divinités vaudoues et loas indigènes !



C’est dans cet univers que l’infortuné John Chandagnac, dit Shandy, va devoir batailler ferme contre 3 puissants sorciers, dont Barbe-Noire n’est pas le moindre, tous à la recherche de la Fontaine de Jouvence mais pour des raisons différentes (un joyeux panier de crabe où chacun attend la 1ère occasion de trahir ses compères).

Le patronage du capitaine Davies, les conseils du gouverneur Swaney et les sortilèges de Tristement-Gras ne seront pas de trop pour qu’il puisse secourir sa dulcinée (une vraie cruche comme on n’en fait plus, mais ce n’est pas grave !).

Toutes ressemblances avec certaines éléments de la saga vidéoludique "Monkey Island" ne sont pas fortuites…



Piraterie, aventure et sorcellerie : une bonne formule toujours efficace pour un moment de lecture très sympa ! Excellent prologue qui joue sur la carte de l’analogie avec la nekya de l’Odyssée antique.

Un gros 1er chapitre qui nous plonge dans les Caraïbes du début du XVIIIe siècle. Ensuite cela part dans tous les sens et j’ai retrouvé le même mélange des genres et le même joyeux foutoir que dans "Les Voies d’Anubis" du même auteur. Étant familier des termes spécifiques au vaudou (bocor, loa...) et de la manière dont écrit Tim Powers, je me retrouvé comme un poisson dans l’eau ! Mais beaucoup vont se noyer dans autant de péripéties en aussi peu de pages…



Mentions spéciales :

- à Ulysse Segundo et son navire l’Ascending Orpheus, qui a vraiment de la suite dans les idées !

- à ce bon vieux gouverneur Swaney,





C’était bien sympa : dommage qu’il n’existe pas plus d’histoires du même tonneau (de rhum) !
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