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Critiques de Timothé Le Boucher (697)
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47 cordes, tome 1

Je vais aller à contre-courant de l'avis général sur ce roman graphique. Pour ma part, je me suis résolue à abandonner à la moitié.



Le dessin et les couleurs de la couverture me plaisaient. Le livre est imposant par sa taille, c'est un bel objet.



Au début du récit, j'ai été intriguée par la scène se déroulant au bord de la mer. Ambroise fait la connaissance d'une mystérieuse femme dont il refuse les avances. Peu de temps après, plusieurs personnages féminins gravitent autour du jeune homme, les occasions sont nombreuses. On comprend rapidement que la mystérieuse femme à la chevelure rouge utilise diverses apparences pour tenter Ambroise. Mais rien n'y fait. Elle obtient cependant son amitié en prenant les traits de Thomas, un jeune homme fréquentant le même cours d'escalade qu'Ambroise.



L'escalade n'est qu'un passe-temps pour Ambroise dont la véritable passion est la musique. Il est harpiste au sein d'un orchestre.

Jusque là, je suivais et j'étais toujours intéressée par l'histoire. Mais à partir du moment où la célèbre cantatrice fait son apparition, j'ai totalement décroché. L'ambiance devenait un peu trop étrange à mon goût. Je n'ai pas adhéré à la mise en scène quelque peu sordide autour de la cantatrice.



J'ai fini par me lasser et par abandonner ma lecture car je n'y prenais plus aucun plaisir. Par ailleurs, j'ai trouvé qu'il y avait peu de texte. Ce n'est pas une lecture pour moi.

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Le Patient

Les gens te montrent ce qu'ils veulent que tu vois.

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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2019. Elle a été réalisée par Timothé Le Boucher qui a tout fait : scénario, dessins, encrage, couleurs. Il s'agit d'une bande dessinée de 290 pages.



Dans une banlieue résidentielle, au sein du lotissement Les Corneilles, une adolescente marche de nuit au milieu de la rue en short et teeshirt, avec un couteau ensanglanté dans la main droite, et du sang sur ses bras nus, ses jambes nues, et sur ses vêtements. Elle est interpellée par une voiture de police. Elle continue de marcher après les avoir regardés. Les deux agents s'approchent d'elle, la plaque au sol et lui passent les menottes. Ils l'identifient comme étant Laura Grimaud, celle qui avait été signalée par un voisin inquiet. Une équipe de police se rend au pavillon des Grimaud et découvre le massacre : les cadavres de Xavier (43 ans, le père), Muriel (46 ans, la mère), Françoise (63 ans, la grand-mère), Jules (4 ans), Quentin (10 ans), Alison (12 ans), Pierre (15 ans), et le cousin Dylan (16 ans). L'un des policiers constate que Pierre est encore en vie et il fait appeler une ambulance. 6 ans plus tard, comme chaque jour, la jeune aide-soignante Tiphane fait la toilette de Pierre Grimaud, toujours hospitalisé, toujours dans le coma. Ce jour-ci, elle s'enhardit et dépose un chaste baiser sur ses lèvres. Il entrouvre un œil et e referme aussitôt. Tiphane va chercher sa collègue plus âgée et plus expérimentée Carole qui constate également que Pierre ouvre les yeux par intermittence. Celui-ci fait des rêves entre cauchemar et délire, où apparaissent son cousin Dylan, puis sa sœur Laura, puis un corbeau. Les deux aides-soignantes reviennent dans la chambre et chasse le corbeau qui s'est posé sur son torse.



Quelques jours plus tard, la psychologue Anna Kieffer arrive dans l'hôpital et demande son chemin à la docteure Babette Cotteau qui s'occupe de Pierre Grimaud. Elle vient s'entretenir avec Pierre pour sa thérapie. La docteure Cotteau la conduit jusqu'à la chambre du patient, tout en lui expliquant que cela fait un mois qu'il a commencé à montrer des signes de réveil. Kieffer frappe à la porte de la chambre et y entre. Pierre Grimaud est allongé dans son lit, parfaitement immobile, les yeux fermés. Kieffer va voir la vue à la fenêtre, et il entrouvre leurs yeux. Il parvient à articuler un faible bonjour. Anna Kieffer s'assoit sur la chaise des visiteurs, se présente et explique ce qu'elle est venue faire : elle est là pour l'écouter et il peut commencer avec ce qui lui passe par la tête. Pierre se tait pendant un instant puis commence à parler : les infirmières disent qu'il a la meilleure chambre qu'elle est spacieuse, et qu'il a vu sur les arbres. Il continue : il a peur tout le temps, même du mouvement des oiseaux les branches. Comme il ne peut pas bouger, il a le sentiment que n'importe quoi pourrait lui arriver et qu'il serait incapable de réagir. La nuit il a parfois l'impression que quelque chose se tient au-dessus de lui et l'écrase, une silhouette noire menaçante. Kieffer lui indique qu'il est en sécurité ici.



En 2017, Thimoté Le Boucher avait sorti un excellent album : Ces jours qui disparaissent, un thriller à la narration visuelle douce, au rythme lent, mettant le personnage principal Lubin, et le lecteur face au principe de réalité, avec implacabilité inévitable. La séquence d'ouverture dure neuf pages, pendant lesquelles le lecteur assiste à la fin du massacre des Corneilles, l'arrestation de la coupable, la découverte des corps, le survivant inconscient. Les dessins sont toujours aussi doux avec un trait d'encrage très fin pour le détourage, des lieux et des accessoires dessinés avec simplicité tout en incorporant un bon niveau de détails, une mise en couleurs pastel dans des teintes foncés apportant une forte consistance à chaque élément représenté. Le lecteur est immédiatement accroché par ce fait divers atroce, le meurtre de sept personnes d'une même famille par la fille un peu attardée. Il découvre que l'enjeu du récit est de découvrir ce qui s'est réellement passé cette nuit-là. Laura Grimaud (17 ans) a-t-elle bien commis ces meurtres ? Ou est-ce que les événements se sont déroulés autrement ? Il est vraisemblable que l'esprit de Pierre contient des informations sur les circonstances du drame, mais qu'ils ont été profondément refoulés à la suite du traumatisme. Le récit s'inscrit donc un registre d'enquête policière. Il se produit un ou deux autres événements qui font que le récit passe dans le registre du thriller, comme la découverte qu'Anna Kieffer était la psychologue suivant Laura pendant l'enquête et que celle-ci s'est suicidée peu de temps après avoir été arrêtée.



Les dessins montrent les environnements de manière clinique : des traits de contours fins et réguliers, des vêtements propres, des lieux propres, même le pavillon bon marché de la grand-mère de Pierre, des immeubles propres et sans une seule marque de l'usure du temps même dans une banlieue défavorisée, des sols et des murs impeccables. Cela peut produire une impression de froideur ou de distanciation chez le lecteur. D'un autre côté, l'artiste choisit des cadrages qui mettent en valeur la profondeur de chaque lieu, sans s'économiser sur ce qu'il y a à dessiner : de la vue du ciel de l'hôpital et de la ville qui l'entoure, à ses espaces verts, en passant par la salle d'activité commune, la piscine pour la thérapie physique, ou encore les chambres des différents patients. À chaque fois, la prise de vue permet de voir comment les personnages habitent ces lieux, comment ils en utilisent les accessoires, comment ils s'y déplacent en fonction de la géométrie des lieux et des obstacles. Du coup, l'impression de lieux tout neufs et artificiels disparaît car le lecteur voit bien qu'ils sont utilisés et habités au quotidien.



L'impression donnée par les personnages peut également s'avérer un peu déstabilisante au premier regard. En fonction de sa bédéthèque, le lecteur peut y voir plutôt l'influence des mangas, ou plutôt l'influence des bandes dessinées pour la jeunesse. Effectivement, la plupart des visages sont lisses, sans rides, que ce soient les patients adolescents ou jeunes adultes, ou les adultes plus âgées comme madame Pinsolle qui aimerait bien toucher Pierre, ou l'inspecteur Henri Carrier visiblement plus proche de la retraite que du début de sa carrière. Mais là encore, les autres caractéristiques des dessins font que ces personnages acquièrent une véritable identité graphique reflétant leur âge et leur condition. Le lecteur peut ne pas y prêter attention et juste le ressentir, mais à une ou deux reprises l'évidence s'impose à lui. La première fois se produit quand Anna Kieffer fait une remarque sur le sweatshirt que porte Pierre dans son lit. Le dessinateur porte une réelle attention aux tenues vestimentaires qui sont choisies en fonction de la personnalité de l'individu, de sa position sociale (les chemisiers de prix d'Anna) et de son occupation du moment. S'il n'a pas fait attention à ce détail, cela devient manifeste avec le pull tricoté que madame Pinsole offre à Pierre. Rétrospectivement, il se dit que le joli serre-tête avec un nœud rose de Tiphane est aussi révélateur de son caractère.



Qu'il y fasse sciemment attention ou non, le lecteur plonge donc dans un thriller psychologique dans lequel l'auteur a soigneusement conçu chaque élément graphique, chaque information visuelle. Arrivé à la page 40 (sur 290) de la bande dessinée, il devient apparent que le massacre des Corneilles est survenu dans un environnement spécifique : le caractère de la mère, la stratégie d'adaptation du père, la relation entre la grand-mère et sa fille, le milieu défavorisé, le retard mental de Laura, l'arrivée du cousin Dylan. Cela peut paraître un peu chargé, mais l'auteur montre une vie de famille plausible, sans maltraitance physique, mais avec une agressivité latente de la mère. La grande force de Le Boucher est de ne pas mettre les pieds dans le plat en étant le plus explicite possible, mais de rester majoritairement dans les sous-entendus. Du coup, le lecteur est dans l'incapacité d'empêcher son cerveau de gamberger, d'essayer de reconnaître des schémas, d'établir des connexions logiques pour aboutir à des suppositions qui seront confirmées ou infirmées par les informations présentes dans les séquences suivantes. Il prend bien sûr fait et cause pour la victime, que ce soit Pierre dont le visage porte la marque des lacérations au couteau, que ce soit Laura victime des remarques méchantes de sa mère, que ce soit Anna portant la culpabilité du suicide de Laura, que ce soient les autres patients de l'hôpital (Bastien muet et en fauteuil roulant après un accident de la route, Max qui a perdu ses deux jambes après un accident de scooter, une jeune femme atteinte d'un cancer). Il relève les petites remarques en coin qui atteste que tout le monde n'est pas animé de bonnes intentions et que la méchanceté est bien présente chez certains, au moins au point de faire quelques crasses. Il est également tiré de la douceur ambiante par des remarques qui sortent de la banalité affligeante des échanges pour faire la conversation, avec l'évocation du mythe d'Actéon et son interprétation psychanalytique, ou encore le phénomène de reproduction sociale, l'explication de la paralysie du sommeil.



Le lecteur commence ce récit à la narration visuelle douce et solide, un peu froide pour les décors, comprenant qu'il s'agit d'un roman policier dans lequel il s'agit de comprendre comment est survenu le massacre des Corneilles (une jeune fille de 17 ans assassine tous les membres de sa famille dans le pavillon de banlieue) et comment il s'est déroulé. Les dessins propres sur eux donnent vie aux personnages, sans impression de voyeurisme ou de sensationnalisme. Le malaise s'installe progressivement, des petits éléments dissonants de ci de là qui amènent le lecteur à se poser des questions sur la fiabilité de certaines déclarations, à participer lui-même aux déductions. Il est ferré et totalement impliqué, incapable de décrocher de ce thriller extraordinaire, aux personnages abimés tout en restant attachants, voyant très bien que tout cela ne peut que mal finir, sans pour autant savoir quelles seront les victimes suivantes, ni qui est vraiment coupable de quoi. Du grand art.
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Le Patient

Après avoir découvert très récemment Timothé Le Boucher dans Ces jours qui disparaissent, j'ai enfin pu me procurer à la bibliothèque Le Patient, celui qui m'avait attiré par son titre, sa couverture et les nombreux avis positifs que je lisais.



Dès les premières images nous basculons sur une scène de crime, violente et sanglante. Une jeune femme déambule la nuit dans la rue, elle s'appelle Laura Grimaud, elle porte un couteau et des vêtements couverts de sang. La police arrive et découvre dans la maison de la jeune fille des cadavres, ceux de toute sa famille. Laura, elle, semble hagarde, comme absente. Il y a néanmoins un survivant à cette tuerie Pierre Grimaud 15 ans, blessé mais vivant....



6 ans plus tard, il commence à sortir du coma dans lequel il était plongé et peu à peu des images lui reviennent..... Avec l'aide d'une psychologue, Anne Kieffer, il va tenter de remonter le temps, de retrouver des souvenirs, de parler de sa famille, de lui mais surtout de parler de cette soirée.



Qui est Pierre Grimaud ? Vous allez peut-être comme moi commencer la lecture et ne plus le lâcher sans connaître la vérité. Vérité pour savoir ce qui s'est passé six ans plus tôt dans la maison familiale, mais aussi vérité sur le personnage car c'est finalement une étude psychologique plus qu'une enquête policière dont il est question dans cet opus.



Evidemment je ne peux pas vous en dire plus seulement que nous allons suivre le retour à la vie de ce jeune homme, découvrir son milieu social, sa famille, ses amis. Petit à petit le passé va revenir à la surface, les événements vont se mettre en place. Pierre Grimaud va peu à peu s'ouvrir, faire part des ombres qui peuplent ses cauchemars, de ses peurs. Un lien de confiance va s'installer entre eux. Arrivera-t-elle à ouvrir toutes les portes qui restent fermées dans la mémoire de Pierre ?



J'ai trouvé les illustrations beaucoup plus fines, appliquées en quelque sorte que dans le précédent, il alterne les couleurs, passant de tons doux à des fonds plus sombres. Parfois elles se dispensent de texte, se suffisant à elles-mêmes, tellement le climat est pesant. Les expressions des visages sont particulièrement soignées en particulier les regards et les petits gestes qui dispensent de tout dialogue (j'ai parfois eu le son lorsque les doigts pianotent sur la table !).



Le patient ne contient pas la part de poésie dans lequel baignait le premier, on est plus dans le réel, le concret mais avec ce deuxième roman graphique on comprend que Timothé Le Boucher se fait une spécialité des personnalités troubles.



Comme dans son premier ouvrage, il s'attache particulièrement au mental de ses personnages, les sondant et les décortiquant jusqu'au plus profond d'eux-mêmes, s'attachant jusqu'à leurs moindre tics, réflexes, symptômes, même s'ils gardent malgré tout chacun une part de mystère.



Même si cette fois-ci la fin n'est pas ouverte à toutes les possibilités, j'en attendais peut- être un peu plus, le choc final n'a pas eu lieu pour moi car il est tel que je l'avais imaginé, mais l'auteur n'en est pas responsable et je pense que plus d'un lecteur sera étonné. Cela n'en reste pas moins un bel ouvrage, qui en surprendra plus d'un par son univers.



Je lis beaucoup et peut-être qu'à force mon imagination est riche de possibilités et il est plus difficile de me surprendre......
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Ces jours qui disparaissent

Un fantastique roman graphique de presque 200 pages qui m’a immédiatement accroché par l’originalité de son scénario, aussi étrange que impressionnable.

Et si, comme Lubin, jeune acrobate qui fait une mauvaise chute, il se révèle en vous, du jour au lendemain, un autre vous-même qui prend votre place un jour sur deux et qui ensuite, au fil du temps, se manifeste et s’impose de plus en plus en effaçant presque entièrement votre vie (amoureuse, professionnelle, sociale...) ?

« Simple » histoire de schizophrénie ou récit flirtant avec les frontières du réel ? Jusqu’au bout, on tend tantôt vers l’une ou l’autre des interprétations.

Le travail réfléchi (parce que, oui, on sent la réflexion derrière cet album) de Thimothé Le Boucher, scénariste et dessinateur, rend cette étrange dualité plutôt vraisemblable et on suit, avec empressement, l’évolution de Lubin, jusqu’à une date avancée dans le 21e siècle.

Les dessins soutenus, portés par des couleurs douces, soulignent la grande sensibilité de ce scénario racontant une véritable lutte d’identité(s).

Excellent !
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Ces jours qui disparaissent

Forte de ma lecture du Le Patient, j’ai eu envie de me plonger à nouveau dans l’univers de Le Boucher. J’avais cette BD sous le coude, alors j’ai plongé direct. Dans ce récit, nous suivons l’histoire de Lubin, qui, après une chute lors d’un numéro d’acrobate, voit certains de ces jours disparaître. En alternance, un autre lui prend possession de son corps, de sa vie. Il oublie donc un jour sur deux. Et le rythme s’accélère. C’est à n’y rien comprendre. Conséquence de la chute ? Ou d’un trauma vécu dans l’enfance ? Bref, une autre histoire captivante, avec de très beaux dessins. L’ambiance nous fait ressentir la complexité des émotions que vit Lubin. Une BD incroyable. Une excellente lecture. Je vais devoir vérifier ce qu’a publié d’autre Le Boucher, parce que décidemment, je l’aime beaucoup lui.
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47 cordes, tome 1

Ambroise, un jeune harpiste de talent vient d'intégrer l'orchestre où joue sa sœur. Il aime aussi lire et dessiner. C'est un solitaire qui a du mal à rencontrer les gens.

Il est abordé par plusieurs femmes très différentes en apparence. Ce qu'il ignore c'est que c'est une seule et même personne qui se transforme à sa guise pour essayer de le séduire...

Ambroise fait la connaissance de Thomas dans une salle d'escalade. Il se confie à lui. Quand il lui parle de ses problèmes financiers, Thomas l'envoie chez la célèbre cantatrice , Francesca Forabosco. Elle lui propose un marché : Il devra se soumettre à 47 de ses exigences, chacune d'elles lui fera gagner une corde, pour à la fin gagner la harpe de ses rêves. S'il échoue à une épreuve, il perd la harpe.

Francesca l'introduit dans une monde très étrange, peuplé de créatures bizarres, vulgaires, effrayantes, sensuelles ou monstrueuses.

Je me suis laissée absorber par ce bouquin! Le graphisme est fabuleux à la fois sobre, par les couleurs et les lignes et très parlant. Certaines pages sont troublantes au point d'avoir l'impression d'entendre la musique et de voir bouger les personnages ( j'hallucine peut-être un peu...).

L'histoire est parfois glaçante, parfois érotique, toujours énigmatique.

J'ai tourné les pages sans m'arrêter.

J'attends avec impatience de trouver la deuxième partie au détour d'une allée d' une des deux bibliothèques que j'arpente chaque semaine.
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Ces jours qui disparaissent

Encore une fois avec un scénario diabolique et un rythme parfaitement maîtrisé, Timothé Le Boucher m’a malmenée et j’ai adoré ça. Lubin, acrobate bohème, un brin bordélique vit dans l’insouciance jusqu’à ce qu’une chute lors d’un spectacle remette en question sa vie et son identité. Nous vivons tous des moments de rêveries et d’absences durant lesquels c’est notre corps encore ancré dans la réalité qui prends le relais mais pour Lubin c’est bientôt des journées entières qui disparaissent au profit d’une entité qui est son extrême opposé. Un récit troublant aux frontières du fantastique qui mets l’accent sur notre propre dualité. Lubin artiste, c’est l’image de notre enfance et de nos rêves qui malheureusement parfois se délitent avec la maturité. Ce sont ces moments qui disparaissent de notre mémoire au fil du temps. Une journée ressemblant à une autre, notre esprit ne garde que quelques bribes d’instants forts. Lubin enfin c’est nous qui nous regardons dans le miroir pour découvrir cet étranger que nous sommes devenus. Une pensée presque schizophrénique. Plus jeune, je rêvais d’écrire, de lire et de dessiner nuits et jours. Aujourd’hui, plus de nuits blanches car je travaille pour pouvoir nourrir ces passions qui sont mes anxiolytiques. Un cercle vicieux. Mon dieu, je suis entrain de lire l’aliéniste. Peut-être faut-il que j’aille le consulter.
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Le Patient

Anna Kieffer, psychologue spécialiste en criminologie, doit rencontrer Pierre fraîchement sorti du coma dans lequel il est resté plongé pendant 6 ans.

Aujourd’hui âgé de 21 ans, il en avait 15 la nuit où sa sœur est retrouvée déambulant dans une rue, un couteau a la main et couverte de sang. Chez la jeune fille c’est un bain d’hémoglobine qui attend les policiers : toute la famille a été sauvagement assassinée. Mais Pierre respire encore, ce sera le seul survivant du drame que la presse surnommera bientôt « Le massacre de la rue des Corneilles »…



Un roman dessiné très réussi, qui m’a happé. Le graphisme est très efficace pour rendre les différentes atmosphères et l’intrigue, très cinématographique, est franchement glaçante.

Amateurs de faits divers glauques et d’ambiances angoissantes, foncez !
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Ces jours qui disparaissent

J'avais entendu parler de ce roman graphique lors d'un speed-booking à ma bibliothèque mais je n'avais pas forcément eu envie de le découvrir. Je guettais du même auteur le patient (qui est toujours sorti lorsque je passe......) et pour me faire patienter, ma bibliothécaire m'a conseillé de lire le précédent donc celui-ci.



Je sais ce qui m'avait gênée dans la présentation de ce roman graphique, c'est le sentiment qu'il s'agissait d'une histoire fantastique, de science-fiction et je ne suis pas une adepte de ce genre d'univers. Mais je dois avouer que je me suis laissée embarquer malgré tout par l'histoire, du moins dans la première moitié.



Lubin, suite à une chute, s'aperçoit qu'une partie de sa vie lui échappe, qu'il existe désormais deux Lubin : Lui, Lubin et l'Autre Lubin. Ils sont identiques physiquement mais très différents moralement. Un dédoublement de personnalité qui peut faire penser à Jeckyll et Hyde ou à une forme de schizophrénie, tant tout les oppose.



Un homme deux personnalités, l'un poète, artiste, l'autre machine à gagner, carriériste, structuré, efficace. Tout les oppose et pourtant, même si au début ils s'accordent, très vite le fonctionnement va jouer en défaveur de Lubin, l'Autre prenant peu à peu toute la place pour ne laisser que peau de chagrin à son hôte.



Timohté le Boucher a entouré son héros d'un cercle d'amis et de petites amies bienveillants, fidèles, parfois décalés sur lesquels il peut compter et qui lui permettent de suivre les activités de l'Autre pendant ses moments de dédoublement mais aussi de conserver certains repères.



Grâce aux dialogues et petites astuces mises en place par Lubin nous n'avons aucune difficulté à identifier les deux personnalités mais je ne suis pas totalement conquise par le récit. J'ai trouvé parfois le temps long, les événements tournant un peu en rond, les illustrations agréables mais assez "plaquées", froides et la fin m'a un peu déçue et j'ai peut-être eu un peu de mal à en saisir tout le sens.



Je pense qu'il faut être adepte du genre fantastique pour apprécier totalement cet ouvrage et je suis peut être un peu trop terrienne pour l'apprécier. Par contre s'il s'agit de l'interpréter comme une dédoublement de la personnalité, le yin et le yang d'un être je trouve cela réussi car nous savons bien que nous sommes souvent deux, qui se combattent, s'affrontent dans bien des situations.
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Le Patient

Ca faisait un moment que cette BD me faisait envie et je me demande encore pourquoi je n'ai pas tenté l'expérience avant. Les vignettes réalisées par Timothé le Boucher sont faites de couleurs tendres et délicates, à l'inverse du crime commis qui lui est des plus affreux. Une famille entière ou presque décimée, et l'auteur nous dévoile le crime sans détour dès les premières pages.



J'ai été touchée par l'histoire de cette famille, des enfants plus particulièrement. Car si la réalisation graphique est bien douce, elle nous dévoile pourtant le portrait d'un foyer peu reluisant. Pierre, l'unique survivant du drame, vient d'une famille nombreuse et pour le moins dysfonctionnelle. A travers les souvenirs, on découvre le passé des enfants, un passé douloureux et teinté de moquerie. L'auteur dénonce de cette manière la facilité d'être rangé dans une case à cause de notre patronyme ou de notre appartenance sociale, et c'est aussi révoltant que désolant.



Pour réveiller les souvenirs de Pierre, c'est Anna, une psychologue spécialisée qui intervient et elle dégage une prestance, un calme à tout épreuve qui m'a tout de suite attirée. Mais petit à petit, on s'aperçoit que cette femme à l'apparence solide, possède aussi ses failles et son nouveau patient risque de faire tomber son armure. En plus d'Anna, j'ai aimé le soin qu'apporte Timothé le Boucher aux autres personnes de l'hôpital. Que ce soit l'infirmière fleur bleue, la médecin grincheuse, en passant par plusieurs autres patients, on rencontre tout un panel de personnages et j'ai aimé ce soucis du détail.



Entre suspens et secrets, j'ai passé un bon moment avec cette lecture.
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47 cordes, tome 1

Troisième rencontre avec Timothé Le Boucher après "Ces jours qui disparaissent" et "Les vestiaires". Et un nouveau coup de poing en plein cœur. Timothé Le Boucher est vraiment un auteur à part. À part pour les sujets traités, à part pour l'harmonie entre le trait très doux et les couleurs très lisses comme des pastels. À part aussi pour créer un dyptique dont le tome 1 propose 378 pages ce qui est rare de nos jours. À part pour la poésie qu'il véhicule, qu'il donne à lire et à voir.



Quand on commence un nouveau Timothé Le Boucher, on se prépare à un bon moment de lecture et à la découverte d'un univers. Et bien je n'ai pas été déçu.



47 Cordes est l'histoire d'un harpiste, Ambroise, qui souhaite intégrer un orchestre. Mais il va trouver sur son chemin une créature, une métamorphose (une créature qui est capable de changer de forme à volonté) qui va chercher à le séduire, à le prendre dans ses filets. Pour cela, elle va prendre l'apparence de différentes femmes, toutes avec des caractéristiques différentes. Toutes vont montrer des qualités pour faire fléchir Ambroise. La métamorphose va même prendre l'apparence d'un garçon dans le cadre d'un club d'escalade. Ce garçon deviendra le confident d'Ambroise.



Timothé le Boucher développe aussi d'autres intrigues en parallèle au sein de l'orchestre où il existe des luttes internes, parfois une volonté de nuire quand on a peur de perdre sa place. Tout va basculer quand Ambroise va rencontrer une cantatrice célèbre... On découvrira au fil des plages qui elle est vraiment ...



Qui est la métamorphose ? Animal, être humain, ange, démon ? Qui sont les autres métamorphoses, quels sont les rapports entre elles ? Quels sont leur rapport avec les hommes et les femmes ?



Timothé Le Boucher nous fait évoluer dans un univers réel, celui de la musique mais aussi nous plonge dans un univers chimérique. Il nous fait naviguer entre rêve (cauchemar ?) et réalité. Lors des transformations de la métamorphose, j'ai revu certaines scènes du film "47 Ronin", se passant au Japon médiéval et où une sorcière prend différentes formes pour tromper les hommes.



Ambroise se voit proposer un challenge par la cantatrice pour gagner les 47 cordes de sa harpe. Ou plutôt se voit proposer 47 challenges. Va t'il réussir ? Va t'il découvrir qui est la cantatrice ?



Comment vont évoluer les relations au sein de l'orchestre ?



J'ai hâte de lire le tome 2 de ce dyptique car j'ai l'impression d'avoir découvert une pépite et j'espère (sans beaucoup de craintes) que le tome 2 sera à la hauteur du premier. Je rejoins Erik_ quant à la place à accorder dans ma bédéthèque à cette œuvre. je vous invite à lire sa critique ci-dessous.



https://www.babelio.com/livres/Le-Boucher-47-cordes-tome-1/1362576/critiques/2836719









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Ces jours qui disparaissent

Lubin Maréchal est un jeune artiste de cirque qui répète un numéro d'acrobate avec ses amis. Avec son ami Léandre ils travaillent dans une supérette pout faire bouillir la marmite avant de vivre de leur art.



Un matin, Lubin arrive au travail avec un jour de retard mais il ne se rappelle de rien, il n'a pas conscience d'avoir dormi 24 heures. Deux jours plus tard, il lui arrive la même mésaventure qui lui vaut de perdre son travail.



Un autre matin, il se réveille et découvre que son abondante chevelure a été coupée et il ne se souvient de rien. Il essaie de comprendre ce qui se passe en demandant à son amie Gabrielle qui semble avoir pris des distances avec lui. Elle lui explique qu'un soir, elle s'est endormie près de de lui mais que le matin elle avait l'impression d'être à côté de quelqu'un d'autre.



Lubin va chercher à savoir ce qui se passe quand "il disparait". Il comprend vite que quelqu'un le remplace pendant ses absences. Il découvre l'existence de son double et ils échangent par vidéo interposée. Les deux personnages mènent des vies en parallèle, le second occupant l'enveloppe charnelle du premier, Lubin. Lubin a l'impression que l'autre lui vole du temps.



Timothé la Boucher nous fait plonger dans la dépression de Lubin. les absences de son héros sont de plus en plus fréquentes mais aussi deo plus en plus longues; Quand Lubin s'endort, il ne sait jamais combine de temps cela va durer. Celui qu'il prenait pour son double, devient de plus en plus présent et s'empare peu à peu de la vie de Lubin, rencontrant ses amis mais aussi sa famille.



Lubin se fait déposséder de sa place, de son être. L'autre ne lui laisse que des miettes et à chaque réveil , Lubin doit subir la réussite de l'autre : réussite professionnelle, réussite sociale, réussite familiale alors que lui ne peut rien construire et qu'il perd aussi peu à peu son passé.



Toute l'histoire se déroule sur plus de trente ans. Les personnages vieillissent, évoluent, se transforment. Les nouveaux personnages comme les anciens connaissent Lubin et l'autre, l'autre ayant pris la place la plus importante.



C'est un scénario incroyable proche de la science fiction. Est-ce un dédoublement de la personnalité ? L'auteur nous a t'il plonger dans la tête d'un schizophrène ? Est-ce que Lubin, qui a semble avoir tout raté, vit par personne interposée la vie dont il aurait rêvée ? est-ce que Lubin cherche de l'autre côté du miroir ?



Timothé Le Boucher nous entraine dans ce monde entre deux mondes : entre le rêve et la réalité, entre la réalité et la virtualité. C'est finalement une production poétique et philosophique, une réflexion sur la condition humaine. J'ai beaucoup aimé le cheminement de Lubin mais aussi de Tamara dont l'amour reste reste réelle malgré le temps qui passe.



J'ai apprécié le graphisme épuré qui permet de rester concentré sur le cœur de l'histoire, j'ai aussi aimé les couleurs qui peuvent sembler fades mais correspondent à l'atmosphère créée par l'auteur.



On ne ressort pas indemne d'une telle lecture. Elle me laisse beaucoup de réflexion en tête. Et si je me réveillais avec 24h de retard ?
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Ces jours qui disparaissent

Si parfois le temps nous paraît bien long et on aimerait l’accélérer, ici ce serait plutôt l’inverse pour Lubin, le héros de cette bande-dessinée fantastique très bien faite.



Acrobate de métier, Lubin fait un jour une chute sur le crâne qui l’assomme un peu mais dont il se remet rapidement. Sauf qu’à la suite de celle-ci, il se rend compte qu’il ne se réveille plus qu’un jour sur deux, et qu’un autre lui se réveille et prend sa place dans l’intervalle. Si les deux Lubin, qui ont tous deux une personnalité opposée, tentent de cohabiter pacifiquement dans les premiers temps, l’un finira par prendre l’ascendant sur l’autre, au risque pour ce dernier de refaire surface de moins en souvent…



« Ces jours qui disparaissent » est une bande-dessinée très réussie car on suit avec tendresse et angoisse les tourments de Lubin, dont la durée de vie s’amenuise peu à peu. Les amis proches restent, les moins proches ne comprennent pas et s’en vont inexorablement… Comment faire pour construire une vie affective et sociale dans ces conditions ? Cela apparaît bien difficile pour Lubin, qui comprend, avec le lecteur, combien la vie est courte et précieuse. Car c’est la réussite de cette bande-dessinée : provoquer l’empathie pour le « bon » Lubin et réfléchir sur ces questions ô combien importantes (qu’elle est la valeur de la vie ? Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Ou loupée ? Sur quoi repose son identité ?), et qui pourtant apparaissent dérisoires quand on pense avoir le temps devant soi…

Et pourtant Lubin a la chance d’être bien entouré grâce à une famille et des amis qui s’accrochent à lui et le soutiennent autant que possible. La force de cette bande-dessinée réside aussi dans cette galerie de personnages très réussis, dessinés d’un trait faussement naïf et avec des couleurs délicates. Les sentiments (l’amour entre certains personnages, les émotions qui traversent Lubin) et la manière dont il exerce son art, l’acrobatie, sont retranscrites avec finesse et poésie.



Une très belle bande-dessinée qui m’a provoqué pas mal d’émotions et beaucoup de réflexions dont je vous conseille la lecture !
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Le Patient

Le Patient de Timothé Le Boucher est un thriller vraiment angoissant.

Le psychopathe (le héros) vous donne des frissons. La tension monte en crescendo.

Niveau graphisme, j'ai aimé même si cette bande dessinée s'éloigne des dessins auxquels, je suis habituée. J'avais besoin de « renouveau » en matière de lecture.

C'est chose faite. Je me laisserais tentée par une autre bande dessinée de cet auteur.

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Ces jours qui disparaissent

Troublant, poétique, envoûtant, émouvant... C'est un peu tout ça, "Ces jours qui disparaissent" de Timothé le Boucher.



Vis ta vie serais-je tenté d'écrire, intensément.



Il est question de temps.

Du temps qui nous échappe, du temps qui reste, de temps dérobé.

Ce temps qui ne se rattrape plus.



Et c'est bien la première fois que ça m'arrive, les mots ne me viennent pas.



Alors heureusement, je trouve des textes qui expriment un peu mon ressenti.



"Nous ne vivions qu'un jour sur deux" chantait Aznavour.



Bien évidemment, cette BD ne se résume pas à ça. Il y est aussi question d'amitié et d'amour, de famille, de troubles de la personnalité borderline...



Combien de temps...

Combien de temps encore

Des années, des jours, des heures, combien?

Quand j'y pense, mon coeur bat si fort

Mon pays c'est la vie.

Combien de temps encore

Combien ?



Je l'aime tant, le temps qui reste...

Je veux rire, courir, pleurer, parler,

Et voir, et croire et boire, danser,

Crier, manger, nager, bondir, désobéir

J'ai pas fini, j'ai pas fini.

Voler, chanter, partir, repartir souffrir, aimer

Je l'aime tant le temps qui reste.



Je n'sais plus où je suis né, ni quand !

Je sais qu'il n'y a pas longtemps

Que mon pays c'est la vie.

Je sais aussi que mon père disait

"Le temps c'est comme ton pain,

Gardes-en pour demain."



J'ai encore du pain, encore du temps.

Mais combien ?

Je veux jouer encore, je veux rire des montagnes de rire,

Je veux pleurer des torrents de larmes,

Je veux boire des bateaux entiers de vins de Bordeaux et d'Italie,

Et danser, crier, voler, nager dans tous les océans.

J'ai pas fini, j'ai pas fini !

Je veux chanter, je veux parler jusqu'à la fin de ma voix.

Je l'aime tant le temps qui reste.



Combien de temps, combien de temps encore ?

Des années, des jours, des heures, combien?

Je veux les histoires des voyages,

J'ai tant de gens à voir, tant d'images,

Des enfants, des femmes, des grands hommes,

Des petits hommes, des marrants, des tristes,

Des très intelligents, et des cons.

C'est drôle les cons ! ça repose.

C'est comme le feuillage au milieu des roses.



Combien de temps, combien de temps encore ?

Des années, des jours, des heures, combien?

Je m'en fous mon amour.

Quand l'orchestre s'arrêtera je danserai encore.

Quand les avions ne voleront plus, je volerai tout seul.

Quand le temps s'arrêtera... je t'aimerai encore.

Je n'sais pas où, je n'sais pas comment, mais je t'aimerai encore.

D'accord ?



Quand c'est dit par Reggiani, c'est forcément poétique, troublant, envoûtant, émouvant.

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Ces jours qui disparaissent

Acrobate dans une troupe, Lubin se cogne la tête et depuis… il disparait un jour sur deux. Jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’une autre personne prend possession de son corps ces jours-là. Un autre lui, plus travailleur, investi professionnellement et aussi, bien plus propre… même s’il mange un peu n’importe comment et qu’il est bien moins sportif.



Mais alors… qui est-il ? Qui est le vrai ? Lui ou son autre lui ? Comment s’accrocher à sa vie ? Lutter pour elle ? Qui est légitime ? Peut-on partager une vie ? Et ses amours ?



Une bande-dessinée qui m’a bien scotché, me laissant plein d’empathie pour celui qui s’est fait faucher sa vie un jour sur deux… pour le moment ! Et dans cette BD qui fait la part belle au looser, difficile de ne pas espérer jusqu’au bout.



Un album porté par un scénario brillant et un dessin très frais à la ligne claire. Une grosse réussite !
Lien : https://www.noid.ch/ces-jour..
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47 cordes, tome 1

J'ai beaucoup entendu parler de Timothée Le Boucher, ce dessinateur et auteur. J'ai été attirée par sa BD "Le patient" et une autre avec des ailes sur la couverture, bien que cela me donnait une sensation inquiétante. Lorsque j'ai trouvé "47 cordes" à la bibliothèque Aimé César, je me suis dit : "Ça, c'est pour moi, je me lance !" Après réflexion, je suis plutôt satisfaite de ma décision. J'ai été captivée par un tourbillon d'émotions dans un monde oscillant entre réalité et fantaisie. Le rythme de ce thriller est haletant et prenant, nous plongeant directement dans l'action. Timothée Le Boucher manipule ses personnages, nous manipule. J'ai été ébranlée, séduite et perturbée par cette lecture. Les danses et manipulations du corps de la Métamorphe sont fascinantes et dérangeantes. J'ai ressenti une étrange ambivalence et me suis remise en question. Les sentiments éveillés sont étrangement contradictoires. J'ai même souhaité qu'ils finissent ensemble, bien que cela soit malsain. Timothée Le Boucher parvient à susciter de tels sentiments. Ambroise est un jeune homme doux, artiste et aimant, mais leur relation est complexe. Cette histoire est psychologiquement prenante, pleine de suspense, étrange et hypnotique. Les dessins sont captivants, en particulier leurs lignes dansantes et tourbillonnantes. J'attends avec impatience de lire le tome deux.

Mon avis détaillé :
Lien : https://lesparaversdemillina..
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Dans les vestiaires

Faire une bd ayant pour thème les vestiaires est une chose curieuse en soi. Mais pourquoi pas ? Il y a un côté voyeuriste qui ne met pas très à l’aise lorsque l’on recherche l’intimité. Le cadre est celui d’un collège avec des élèves qui découvrent leur nouveau vestiaire. Il y a les bandes qui s’organisent et toujours un souffre-douleur dans le lot.



Cela peut rappeler des mauvais souvenirs à certains lecteurs entre moqueries et agressivité. Dans mon cas, on n’avait pas le droit de prendre des douches: cela réglait tout problème éventuel ! D’ailleurs, la bd prendra également soin de ne rien montrer. Le politiquement correct sera de mise.



J’ai bien aimé l’évolution psychologique de certains personnages. Cependant, ils ne sont pas constants. Le bon et le mauvais se côtoient et se mélangent. Bref, aucun élève ne reflète des qualités basées sur la bienveillance du prochain. L’âge bête sans doute ! Par ailleurs, on assistera à une évolution des rapports de force entre garçons d’une même classe. C’est assez intéressant.



Le dessin est assez épuré et se cherche. Aucun sensualisme ne transparaît. Certains dialogues seront futiles. Cependant, toute la réussite de cette bd est de ne montrer que ce qui se passe dans le vestiaire : ce lieu collectif des plus secrets. Pari audacieux réussi pour le jeune auteur qui réalise une bonne bd sur un sujet délicat et difficile !



Au final, cela ne sonne un peu vrai même si la violence parait un peu exacerbée. Je ne crois pas que tous nos ados sont bêtes et méchants. En faire des assassins est un pas que l'auteur a allègrement franchi. Pas de concession ! Bref, la cruauté morale et physique sera de mise. D’où un certain malaise palpable…
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Le Patient

L’auteur Timothé Le Boucher est très impressionnant et ce malgré son jeune âge. L’année dernière, Ces jours qui disparaissent avait été pour moi une révélation dans le monde de la bande dessinée. Je considère qu’il réitère nettement son exploit avec « Le Patient ». Il est certainement l’auteur le plus doué de la nouvelle génération. J’ai littéralement sillonné ces pages avec bonheur et contemplation. La légende est en train de s’écrire. Oui, il se passe enfin quelque chose.



L’histoire gagne petit à petit en complexité avec des personnages qui prennent de la profondeur. Il est vrai qu’il y a des fausses pistes mais savamment orchestrées. On dénouera le fil et on déchiffrera les indices avec intelligence. Certes, on se doutait bien du jeu de manipulation. La fin aurait pu être différente et faire dans l’outrance avec un retournement de situation magistral. Cependant, l’auteur évite soigneusement cet écueil non original. Il fait dans le psychologique et cela fonctionne à merveille. On ira jusqu’aux dernières limites de la moralité de l’être humain. On remarquera également une ambiance à la Hitchcock ce que souligne également la magnifique couverture.



En effet, les sentiments y sont justes et sans excès. Ils sont d’ailleurs sublimés par la pureté du trait. De nombreuses pages certes mais qui nous permettent d’apprivoiser les personnages pour en devenir plus proches. Graphiquement, c’est parfait pour une lecture agréable. Cette somptuosité du trait conduit au bonheur. Je suis à la fois convaincu et conquis avec cependant une réserve quant au basculement du récit qui aurait pu être plus subtile.



Courrez acheter ce thriller et vous ne le regretterez pas. Un immense coup de cœur. Il ne reste plus à faire qu’une adaptation au cinéma.



Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5
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Ces jours qui disparaissent

Ça démarre doucement ....

Une scène de spectacle .... des figures acrobatiques .... on croit à l'accident .... et l'histoire commence.

Les personnages se laissent découvrir ... qui sont ils ? ... que font ils ? ... qui est avec qui ?

Lubin nous intrigue .... Lubin nous inquiète .... qui est il ? ... que fait il ? ... il intrigue et inquiète aussi ses copains .... fait il encore parti de la bande ? .... de la troupe ?

Et nous constatons avec ses amis qu'un jour sur deux, il disparaît .... est ce vivable ? ... est ce supportable ? ... et quand ce un jour sur deux devient un autre ratio .... à chaque apparition la suivante supportera une absence de 1,5367 supérieure !



Au delà du dessin qui peut sembler si simpliste, alors qu'il est juste non sophistiqué et tendre...

Au delà de la mise en couleur juste douce et pastel ...

Il y a le scénario, puissant, émouvant qui pourrait tant ressembler à nos vies avec les jours où tout s'accélère vite, très vite, trop vite et où on fait n'importe quoi ... et les jours où nous arrivons à maîtriser l'avancée du temps en maîtrisant nos émotions, nos illusions et nos amours ....

Une si belle histoire qui laisse la part belle à l'émotion, à l'espérance et à l'amour ... vous savez celui qui nous tient en haleine tout au long des années.
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