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Critiques de Toni Morrison (1262)
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L'oeil le plus bleu

Une histoire bouleversante et une écrivaine qui prend à main nue, qui tord, malaxe, presse toute la violence humaine pour nous en restituer l'essence la plus terrible, abjecte. J'ai été impressionnée par cette capacité de Toni Morrisson, que je découvre avec ce roman, à aller au bout de l'enfer. La suggestion ne suffit pas, elle m'a forcée à mettre les pieds dedans, à lire et voir ainsi jusqu'où cela allait. Enfants, adultes, on a tous notre part d'ombre, sauf Pecola, sauf une petite fille aux yeux bleus. L'utilisation des couleurs qui ponctuent le roman me laisse une image de rivière qui ondule, bleu-vert-sale, couleur d'après gros temps, charriant des feuilles mortes, odeurs d'humidité et de remugle traversant une vie qui n'a pas vu de marguerite.
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Récitatif

« Récitatif » est la seule nouvelle écrite par Tony Morison, prix Nobel de littérature. Elle narre sur une soixantaine de pages l’histoire de deux jeunes filles, Twyla et Roberta, qui se rencontrent à l’âge de 8 ans dans un foyer destiné aux orphelins avec une particularité par rapport aux autres enfants : elles ont toutes les deux encore leur mère. L’une est blanche, l’autre noire, à la fin des années cinquante dans le sud des États Unis, encore très ségrégationnistes malgré les récentes lois antiracistes. L’intérêt du récit, comme l’explique très bien Zadie Smith dans la postface qui suit le texte, c’est qu’à aucun moment on ne sait qui est la blanche et qui est la noire. Bien que de conditions très modestes, elles trouvent en la personne de Maggie, une femme handicapée, sourde et muette, plus misérable qu’elle… Toni Morrison pose la question de la différence et joue avec le lecteur en s’amusant de nos préjugés raciaux et des stéréotypes véhiculés par les films et les romans… Un texte court mais puissant.
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Le chant de Salomon

C'est mon premier livre de cette autrice, et j'en attendais beaucoup. C'est peut-être pour ça que je suis autant déçue.

À mon sens, il est bien trop long. Le début est confus, la fin (voyage de Laitier) est interminable, la boucle est bouclée mais à quel prix!

J'ai l'impression qu'à trop vouloir faire dans la symbolique, ça finisse par ne plus vouloir dire grand chose. En tout cas, en ce qui me concerne, j'ai été assez hermétique au message, je pense que c'est la manière dont l'histoire est racontée. Ça saute du coq à l'âne à permanence, tout en ayant beaucoup de longueurs.

Un passage restera gravée dans ma mémoire en revanche (d'où ma demi étoile): l'histoire du groupe des Sept jours. Je vous laisse le découvrir par vous-même.
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Récitatif

Par mon éducation et mes choix de vie, j'ai toujours été attirée par la différence entre humains, car plus enrichissante. J'ai donc lu cette nouvelle en voyant deux filles, à l'enfance difficile, leur relation, leurs émotions et leurs évolutions dans un contexte social en pleine mutation. L'écriture rend ces filles touchantes et décrit bien la société américaine de cette époque, ce qui est un exploit littéraire pour un si petit texte.



Étonnamment, pour une raison que je n'ai pas encore comprise, dès le début, il m'est apparu évident qui était noire et qui était blanche (peut-être pour me simplifier la lecture et me concentrer sur leurs parcours et leurs émotions).

Pourtant, ce texte mélange les codes sociaux et raciaux dans le but de ne pouvoir répondre à la question : laquelle est noire, laquelle est blanche ? Et c'est tant mieux.
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Beloved

Inspiré d'un fait divers survenu en 1856, Beloved exhume l'horreur et la folie d'un passé douloureux. Toni Morrison ranime la mémoire, exorcise le passé et transcende la douleur des opprimés.

Ce roman dérangeant, bouleversant, où se cotoient les atrocités de l'esclavage et l'amour inconditionnel d'une mère nous emmène aux confins de la folie. L'écriture superbe, parfois difficile à suivre, nous révèle peu à peu les souvenirs enfouis , inacceptables des différents protagonistes, et leur cheminement vers l'acceptation, le pardon, ou le rejet. Une grande leçon d'humanité.
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Un don

Ce roman se passe à la fin du 17e siècle en Virginie.

Il met en avant les mœurs de l'époque ( religion, ségrégation, racisme).



Dans une ferme de Maryland cohabitent Lina, une amérindienne dont la tribu a disparu, Sorrow, une fille rescapée d'un bateau, Florens, une esclave noire et les colons blancs: Rebekka, anglaise donnée par sa mère, Jacob Vaark, un commerçant orphelin anglo-néerlandais.



Ces femmes ont été vendues pour ne plus être à la charge de leur famille au pays et après arrivées en bateau aux Etats Unis.

Toni Morrison sait décrire les choses qui séparent et qui lient les 4 femmes.
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Beloved

Le style très singulier de Toni Morrison qui mêle passé et présent et points de vue de différents personnages dans le même paragraphe fait de « Beloved » une lecture très exigeante qui mérite que l’on s’y accroche. L’histoire est poignante mais ce n’est pas un coup de cœur. J’avais préféré le roman de Colson Whitehead « Underground railroad ».
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Beloved

(Lu en anglais) J’ai mis du temps à finir parce que j’ai trouvé la lecture de ce livre assez difficile. Je me suis perdue dans son histoire entre différentes époques, c’était déroutant, pour moi c’était trop confus. Du coup je pense être passé à côté de beaucoup de choses.

J’avais énormément aimé « l’oeil le plus bleu » de T.Morrison, et j’espérais retrouver cette intensité, cette claque. À réessayer en français !



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Beloved

Ce roman est inspiré d’un fait réel, Margaret Garner, esclave, fuit ses maîtres puis est un jour rattrapée, son mari sera pendu et ses enfants menacés d’être asservis alors, elle les tue.

Dès les premières phrases du roman, on sait que l’on rentre dans une narration hors du commun qui ne va laisser indifférent.



Sethe vit avec sa fille Denver dans une maison hantée par le fantôme d’un bébé assassiné par sa mère. Les deux frères de Denver se sont enfuis de cette maison maléfique. On apprend que Sethe, son mari Halle et Baby Suggs, sa belle-mère Baby étaient esclaves de d’un couple dans la ferme du « Bon abri ». Mais la situation des esclaves se détériore vite au décès du maître.



C’est un roman difficile car le sujet en lui-même est extrêmement dur, mais sa forme est aussi complexe. En lisant, on perd parfois les notions de temps et d’espace jusqu’à l’étourdissement.

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Jazz

Harlem, 1926. Joe assassine sa jeune maîtresse sous les yeux de sa femme. Ce drame rouvre de vieilles blessures et replonge les époux dans leur passé récent de noirs dans le sud des États-Unis.



Que dire, sinon que je n'ai pas du tout accroché, et c'est la première fois que cela m'arrive avec un roman de Toni Morrison. J'en suis d'autant plus déçu que le sujet et la période m'intéressent beaucoup.



La faute d'abord à l'écriture (et sans doute un peu à la traduction), un peu trop ampoulée à mon goût, comme si l'autrice avait voulu mettre une sorte de barrière devant le lecteur.

La narration comporte ensuite beaucoup de digressions, de passages consacrés à des personnages ou des faits secondaires. Je m'y suis perdu.



J'ai tenté de persévérer, mais je n'ai pas réussi à dépasser le premier quart. J'ai tristement abandonné...
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Beloved

L’auteur est certainement un remarquable écrivain, on lui a attribué le prix Nobel… Mais quand une nullité woko-mélenchoniste comme Ernaux l’a eu, on peut se poser des questions, fort heureusement ce n’est pas le cas avec Mme Morrison, une femme hautement respectable par ailleurs. J’ai essayé de lire ce livre encensé, souvent, mais pas toujours. Hélas, des dizaines de pages de dialogues et de vagues considérations sociologiques sont venues à bout de mon indulgence. Le sentimental et le larmoyant ne suffisent pas à faire de la bonne littérature, pas toujours. Bonne chance aux lecteurs plus indulgents ou versés dans la chose anglo-saxonne.
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Beloved

En 1856, une esclave a égorgé son bébé pour qu'elle n'ait pas à connaître le même sort. C'est de cette histoire vraie que Beloved est inspiré.



Sethe vit dans la maison de sa belle-mère, après avoir purgé une peine de prison pour le meurtre. Ses garçons sont partis, la grand-mère est morte, il lui reste sa fille, Denver.

Elles vivent dans la solitude, plus personne n'approche la maison maudite, avec la compagnie du fantôme qui les tourmente.

Un jour, Paul D. fait irruption dans leur vie, vestige d'un passé lointain, avant la fuite de Sethe. Il chasse le fantôme et s'installe avec elles. Tout serait pour le mieux, s'il n'avait pas forcé Beloved à revenir d'entre les morts pour de bon.



Mélange de surréalisme et de travail de mémoire, c'est la réalité de l'esclavage et les espoirs perdus de toute une population. Les souvenirs des personnages remontent à la surface, dans le désordre, parfois flous, les voix se mêlent en une chorale de souffrance.

Beloved ne veut pas qu'on l'ait oubliée, qu'on l'abandonne. Elle n'a même pas de prénom, à part ce mot sur une pierre tombale. À travers elle, ce sont tous ceux qui ont été réduits à rien qui cherchent à se rappeler aux vivants, qu'on les regarde, qu'on les entende. Qu'on leur pardonne de n'avoir pas su protéger ni aimer les leurs. Ce sont leurs voix qui entourent la maison. Ceux qui n'ont même pas de nom.



C'est un livre difficile et bouleversant. Le fantôme ne laisse pas oublier la réalité des faits, les voix qui se sont tues, l'abomination. Un grand roman.
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Beloved

Un thème grave, une histoire non moins dramatique et une lecture dure.



Le flash back entremêle les souvenirs des uns et des autres, le vécu et l’imaginaire, l’oublié et le remémoré, la raison et la folie.

L’écriture sert l’idée, la phrase se soumet à l’oral, le récit à l’esprit.

S’il est parfois rien moins que facile à suivre, le cours de l’histoire emporte comme un flux qui noie, refoule et laisse sur le bord, puis reprend.

L’émotion étreint et désempare.



anne.vacquant.free.fr/av/
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Beloved

Un rendez-vous totalement manqué.

Cette lecture m'a été particulièrement pénible. C'est le deuxième roman que je lis de Toni Morrison et je n'arrive pas à plonger dans son style que je trouve totalement décousu.

C'est très frustrant quand je vois à quel point elle est aimée et que je passe à côté à chaque fois.

Mais cette lecture a été subi d'un bout à l'autre.
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Le chant de Salomon

Toni Morrison fait partie de mes écrivain.e.s préféré.e.s.

Et ce roman formidable ne me fera pas changer d'avis, bien au contraire.



Un roman riche de nombreux thèmes traités avec cette manière d'écrire extraordinaire de l'auteure, une écriture quasi-orale, faite souvent de dialogues assez crus, mais pleine d'images et d'une dose de magie, mais aussi d'humour mêlé de tragique.



Parmi ces thèmes, il y a bien sûr la condition des noirs marquée par la ségrégation en cette première moitié du vingtième siècle avant l'arrivée de Rosa Park, Martin Luther King, Malcom X et bien d'autres. Et aussi la condition des femmes et leur aliénation, et ce d'autant plus qu'elles sont des femmes de couleur.

Et l'extrême pauvreté des noirs dans le Sud des Etats-Unis.

Mais aussi, ces croyances magiques, souvent si poétiques.



Mais ce sont surtout deux thèmes principaux qui m'ont marqué et qui traversent ce roman.



D'abord la famille et notamment dans ce qu'elle peut avoir de dysfonctionnel. On connaît la célèbre phrase de Tolstoi (qui savait de quoi il parlait!) et qui commence Anna Karenine « Toutes les familles heureuses se ressemblent. Les familles malheureuses le sont chacune à leur façon ».

Ici, c'est la famille du jeune Malcom Mort, le troisième du nom, un nom porté aussi par son père et par son grand-père. Son grand-père qu'il n'a pas connu, et à qui l'on a donné ce nom suite aux réponses hasardeuses qu'il a données lorsqu'il a été affranchi.

Un famille dont le père, qui a réussi dans l'immobilier est un tyran domestique, qui méprise et bat sa femme Ruth, interdit presque tout à ces filles, Corinthiens Uns et Magdalena qu'on appelle Lena. Et le petit dernier, Malcom, que l'on surnomme Laitier (je ne vous dis pas pourquoi, ça ne manque pas d'humour), « couvé » par sa mère, et bien que ses rapports avec son père soient difficiles, va rapidement travailler avec ce dernier. Et puis il y a sa tante Pilate, soeur de son père avec lequel il est fâché (on découvrira pourquoi il lui en veut), dont la petite-fille, Agar, est follement amoureuse de Laitier. Le roman nous raconte, en faisant des allers-retours dans le temps, l'histoire difficile de toutes et de tous, une histoire pleine de rancoeurs, du couple haine-amour si fréquent dans les familles.



Mais ce roman est aussi un magnifique roman initiatique, dans lequel Malcom dit Laitier va, dans sa recherche d'un hypothétique trésor, découvrir le vrai trésor qui est celui de ses racines, et pouvoir reconstituer avec émerveillement l'histoire de ses ancêtres et le mythe de Salomon. Et lui, l'enfant des villes venu du Michigan, découvrir des personnages hauts en couleurs (sans mauvais jeu de mots!) et tout un monde d'une grande pauvreté, ayant un rapport prodigieux avec la nature. Et puis toute cette histoire a parfois l'allure d'un conte avec la découverte par Malcom/Laitier d'une grande bâtisse délabrée, une sorte de château tenu par une vieille femme (plus que centenaire, dit-on!) aux allures de sorcière, avec la recherche d'une grotte qui devrait contenir un sac d'or, et ne renferme que des ossements, tout cela a une valeur symbolique, mythique.



Enfin, c'est un roman d'amour et de mort, la mort injuste du premier Malcom, mais surtout la mort comme perçue comme une délivrance, un aller sans retour vers un monde meilleur. Et comment l'amitié, l'amour sont si ambigus, et peuvent conduire dans leur folie à donner, à se donner,, la mort.



Et puis il y a la façon unique de raconter, de faire ressentir les lieux et les gens, la musicalité des phrases qui sont parsemées souvent de comptines, tel ce chant de Salomon que notre héros arrivera à décrypter et à comprendre qu'il évoque le mystère de ses origines.

Voilà, j'espère vous avoir donné l'envie de lire ce livre de la grande Toni Morrison, plus facile à lire que Beloved, mais tout aussi beau, je trouve. Enfin, à vous de vous faire une opinion.

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Lu en 2016. C'était le troisième roman de Toni Morrison que je lisais.

Je l'avais moins apprécié que Beloved et Délivrances. Rien à redire pourtant sur la plume, toujours aussi ciselée, introspective et envoûtante. Nous sommes au coeur des années 50, dans une Amérique ségrégationniste. Franck, ancien combattant enrôlé dans de nombreuses campagnes, dont la Corée, revient complètement brisé, cassé... Un récit sur le traumatisme, l'angoisse, le combat intérieur, la culpabilité, la reconstruction.
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Home

Je n’ai pas accroché. 140 pages que j ai lu poussivement. J’ai trouvé le style correct mais la narration pompeuse avec des flashbacks et le seul rebondissement qui m’a tirée de mon ennui vers la page 100 est retombé. J attendais plus d un prix Nobel de littérature : déçue
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Délivrances

Lu en 2016. C'était ma deuxième ou troisième lecture de l'auteure américaine.

Un roman choral où s'entremêlent les voix de six personnes. Un récit plutôt sombre qui parle des douleurs et des traumatismes comme une prison intérieure, de souvenirs plus ou moins refoulés, de cauchemars qui hantent à l'âge adulte, dont seule la délivrance (peu importe la forme ou l'expression) peut être résiliente...
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Beloved

Lu en 2016. Un roman envoûtant du début jusqu'à la fin, entre imaginaire, ésotérisme et réalité historique, servi par une plume percutante et infiniment émouvante !

Une maison hantée de cauchemars et de fantômes abrite une mère et sa fille. L'intrigue est lancinante, les secrets lourds et les souvenirs effroyables. L'esprit reste prisonnier des souffrances qu'il renferme, des souvenirs refoulés entravant la parole, des mots ne pouvant raconter l'indicible.

Un récit qui raconte évidemment l'histoire d'un peuple martyr, privé de sa liberté, ainsi que la barbarie des hommes et son implacable férocité.

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Sula

A vrai dire, de nombreux détails m'ont échappé dans ce roman probablement puissant mais difficile à lire, à mon avis.

Nel et Sula sont amies depuis l'enfance. Elles traversent l'adolescence avec brio; elles ont la peau noire mais se moquent de la discrimination.

Beaucoup plus tard, Nel s'est mariée avec Jude, elle a eu des enfants alors que Sula la rebelle a vécu en ville, et revient dans son village natal avec toujours la même détermination à rester libre.

Elles vivent alors une séparation brutale.

Je ne suis pas entrée dans cet univers sombre, décousu, ne me suis attachée à aucun des personnages. Pas certaine de revenir à Toni Morrison!
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