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Critiques de Toni Morrison (1262)
L'oeil le plus bleu

Dans les années 40, à Lorain, Ohio, vivent deux petites filles noires : Claudia et sa soeur ainée Frieda. Leur famille est très pauvre, elles ne reçoivent pas beaucoup d'affection de la part de leurs parents mais toutes deux sont soudées par l'amour qu'elles se portent et par la complicité qui règne entre elles. La famille recueille provisoirement une autre gamine Pecola, dont la famille se retrouve à la rue : son père probablement sous l'emprise de l'alcool a mis le feu à la maison. Pecola n'a pas la chance d'avoir une famille unie et une soeur avec qui tout partager ; de plus on la trouve laide, elle est mal dans sa peau et alors que Claudia déteste les poupées blanches aux yeux bleus et par la même occasion Shirley Temple, Pecola, elle, ne rêve que d'une chose c'est d'avoir "les yeux les plus bleus du monde" pour qu'enfin on la regarde comme on regarderait une petite fille blanche, pour qu'on la voit, pour qu'enfin elle se sente exister.



Le roman de Toni Morrison nous décrit la vie de ces familles noires, le racisme, la misère dans laquelle elles vivent. Et on s'aperçoit qu'il y a plusieurs degrés tant dans la misère que dans le racisme. La famille de Claudia et Frieda est très pauvre, mais celle de Pecola miséreuse. En matière de couleur de peau : en haut de l'échelle il y a les Blancs, tout en bas les Noirs et entre les deux : les Métis.



"Elle lui avait expliqué la différence entre les métis et les Noirs. Ils étaient facilement identifiables. Les métis étaient propres et calmes ; les nègres étaient sales et bruyants".



C'est un roman plein de violence, pas seulement physique, mais surtout psychologique et mentale. Dans cette société dominée par les Blancs, comment les Noirs peuvent ils exister en tant que tels ? Alors ils se résignent : les hommes baissent la tête et boivent, les femmes essaient de se coiffer comme les vedettes blondes et blanches d'Hollywood et Pecola rêve d'avoir les yeux bleus.



" Elles étaient entrées dans la vie par la porte de service. Convenables. Tourt le monde était en position de leur donner des ordres. les femmes blanches leur disaient : "Fais ça". Les enfants blancs leur disaient "viens ici". Les hommes noirs leur disaient : "Allonge toi". Les seuls dont elles n'avaient pas besoin de recevoir des insultes étaient les enfants noirs et les autres femmes noires.



C'est le personnage de Pecola qui incarne le mieux ce malheur et cette violence ; elle semble porter sur elle tout le malheur du monde : sa laideur, son aspect misérable, une mère qui la rabroue sans cesse alors qu'elle est aux petits soins pour la fillette blanche chez qui elle travaille. Son rêve impossible se terminera en cauchemar : violée et engrossée par son père, elle sombrera dans la folie.



L'écriture est très belle, presque musicale mais j'ai été désarçonnée par le changement constant de narrateur : au début c'est Claudia qui parle, puis l'auteur reprend son récit et ainsi de suite pratiquement sans transition. Je n'ai pas non plus aimé le fait qu'on passe sans cesse de l'histoire d'un personnage à un autre sans soucis de chronologie : on passe ainsi de l'action principale avec les trois petites filles à l'enfance de la mère de Pecola puis à son mariage et à sa vie actuelle puis à l'enfance de Cholly, le père, à la mort de la tante etc.....Donc encore une fois je reste sur un avis mitigé. Ce n'est pas un livre qui m'aura marquée.


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Home

Frank, afro américain, rentre traumatisé de la guerre de Corée où il s'est engagé. Dès son retour, il doit faire face à d'autres violences dans son propre pays, l'Amérique ségrégationiste des années 50.



" Le trajet dure combien de temps?

- Peu importe, répondit Locke, vous serez reconnaissant de chaque bouchée puisque vous ne pourrez vous asseoir au comptoir d'aucun arrêt.

Ecoutez-moi bien, vous venez de Géorgie, vous avez été dans une armée où la ségrégation a été abolie et vous vous imaginez peut-être que le Nord n'a rien a voir avec le Sud. N'allez pas croire ça et n'y comptez pas. La coutume est aussi réelle que la loi et peut être tout aussi dangereuse..."



Une lettre le prévient que sa soeur Cee est en danger de mort. Il doit lui porter secours, la sauver.

Jusqu'à leurs retrouvailles, le récit raconte alternativement la vie de Frank et celle de Cee.



Sauver sa soeur, c'est aussi se sauver lui-même, dépasser sa culpabilité et redevenir un être humain.



Home, c'est le retour non seulement à la maison, mais au sein d'une communauté où l'humanisme, la solidarité les aideront tous les deux à se reconstruire.



Le récit est court, mais dense et concis. Chaque mot a son importance.

C'est un roman à deux voix: celle du narrateur et celle du Frank qui dans des courts chapitres précise les choses, se confie et révèle ce qui le hante.

Peu à peu, on découvre l'enfance difficile de Frank, ses relations avec sa soeur, l'horreur de la guerre.

La dernière scène se passe sur les lieux du début du livre. La boucle est bouclée et j'y vois l'image de la rédemption de Frank.



Ce livre est une belle leçon d'humanité qui se termine sur une note positive, Frank et Cee ayant tous deux trouvé un certain apaisement.
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Où il est question de condition humaine, de soumission, de racisme... et la possibilité de s'en sortir et de (re) trouver sa dignité...
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Love

Bill Cosey est le personnage central de ce roman car toutes les femmes sur lesquelles les chapitres vont se focaliser sont liées à cet homme. Il fut leur père, leur mari, leur protecteur. Tout au long de ce roman, nous allons découvrir cet homme et essayer de comprendre comment il a pu épouser une enfant de onze ans qui était, pour couronner le tout, la meilleure amie de sa petite-fille. Au milieu des femmes de sa vie arrive la jeune Junior qui va servir de medium entre le mort et les vivantes.



J'aime les romans féminins de Toni Morrison, ceux où différentes voix féminines font vivre le texte mais je suis restée en marge de ce roman là, peut-être un peu à cause du côté ésotérique qui ne m'avais pourtant pas gênée dans Beloved. Ces femmes-là sont pourtant touchantes, leur histoire est même souvent très forte, comme toujours avec Toni Morrison.


Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Style remarquable par sa consicion, sa brièveté, tout est suggéré et l'auteur laisse une grande place à l'imagination du lecteur pour comprendre les émotions du personnage principal, de sa famille, des gens qu'il rencontre. Le racisme et la ségrégation ne sont jamais nommés frontalement, tout est dans l'atmosphère. Ce livre m'a donné envie de lire d'autres choses de Toni Morrison.
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Home

Une écriture qui évoque bien les affres et lourds retours des traumatisés de la guerre, qui fouille les perpétuels et inexorables signes de l'enfance, des repères pour chercher à se reconstruire...
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Beloved

Il s'agissait pour moi d'une relecture, et j'ai été sidérée de voir tout ce que j'avais loupé la première fois! Ca ne m'avait pas empêché de l'adorer, c'est donc clairement un bon point: on peut le lire de différentes manières, à des âges différents, à différents niveaux, sans que cela perde de sa magie. Evidemment, ce roman ayant reçu le prix Pulitzer en 1988, on s'attend logiquement à ce que ce ne soit pas du même acabit que "Martine à la plage", mais style de qualité ne signifie pas style illisible. Seules certaines brèves parties (sublimes, d'ailleurs) sont hachées et énigmatiques, mais n'entravent pas la fluidité de l'écriture.



On aborde donc le thème douloureux de l'esclavage aux Etats-Unis. D'un côté, le "Bon Abri" de monsieur Garner, où les noirs étaient des hommes, des travailleurs dignes de respect, et non des animaux. Mais ce côté vaguement présentable de l'esclavage vole en éclats face aux cruautés des autres blancs, notamment de Maître d'Ecole, qui traite les Noirs moins bien que son propre bétail. C'est difficile à lire (le mors, notamment, est terriblement pénible à imaginer), révoltant, bouleversant.



Mais l'esclavage est le passé dont les personnages principaux tentent de se relever... si c'est possible. Comment reprendre goût à la vie quand on a été confronté au pire? Comment faire confiance à nouveau, quand on sait de quoi est capable l'être humain? Qu'est-ce que la liberté, au juste?



Quand on aime, jusqu'où aimer?



Ce n'est pas un roman facile, que ce soit par le thème ou par l'écriture (je vous l'ai dit, ce n'est pas "Martine à la plage"), plusieurs scènes sont très dures, mais il vaut définitivement la peine de s'y plonger. C'est le genre de livres qui fait réfléchir, qui provoque peu à peu l'empathie la plus complète avec les personnages, et traîne encore dans la tête bien après que l'on ait tourné la dernière page. Quand on se rend compte qu'à la place de Sethe, on aurait peut-être fait la même chose, et que la morale entre en lutte avec la compassion.



J'en viens au thème de la maternité. Je l'avais compris en surface (je ne suis quand même pas bigleuse) durant ma première lecture, du haut de mes vingt ans, du temps où j'étais pure et fraîche comme une pâquerette. Maintenant que je suis devenue maman et que je suis un peu plus renseignée sur les trucs de bébés, le parallèle entre l'évolution d'un enfant et celui de Beloved est flagrant. Une re-naissance en pure et due forme.



Il reste bien des questions à la fin du roman, et cela participe à sa richesse, puisqu'on a aussitôt envie de s'y replonger pour dénouer les fils ténus qu'on pense avoir saisis. Toute l'histoire grouille de non-dits, de petits secrets, les révélations ne sont faites qu'à demi-mots ou au contraire noyées dans un flot de paroles. Il y a sans doute matière à quantités de thèses et d'analyses (j'avoue que certains détails me démangent, comme la symbolique de l'arbre que Sethe porte dans le dos: c'est ouvert à des tonnes d'interprétations).



Allez, disons que je le relirai encore dans dix ans, histoire de voir ce que j'y découvrirai de neuf!
Lien : http://cequejenlis.canalblog..
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Home

Pour son dixième roman, Home, Toni Morrison adopte un style plus concis et nous propose un roman court de 150 pages. Tout en retenue, imperturbable, elle dresse le portrait violent et sensible à la fois de l'Amérique des années 50 : le racisme, le maccarthysme, le retour des vétérans de Corée, la pauvreté, l'oppression des Noirs par les Blancs, des femmes par les hommes.



Tout est dans le détail dans ce récit qui joue de la précision et de faux airs de simplicité. Des détails qui en disent long, comme l’allusion au Guide Green, un guide de voyage à l’usage des Noirs pendant la ségrégation, guide qui va servir au personnage que l’on va suivre dans ce roman.



C’est un récit mystérieux, entrecoupé par les voix des deux héros, qui se dévoile tout à long du roman jusqu’à l’explosion de l'insoutenable vérité. Rien ne nous est dit au départ de cet homme dont l’on découvre peu à peu qu’il est militaire, rentré depuis un an de Corée, qui refuse de rentrer dans sa ville d’origine qu’il décrit comme le pire endroit du monde... jusqu’au jour où il reçoit une lettre lui apprenant que sa sœur a besoin de lui. Il entreprend alors le voyage qui va le ramener chez lui.



C’est une tragique et bouleversante leçon de fraternité et de rédemption, servi par un texte et une traduction sublimes, d’une grande poésie. Pour Toni Morrison, « la littérature doit offrir la beauté et la vérité. Elle doit être belle et intelligente. Elle doit toucher du doigt ce qui est réel dans le monde, aller sous la surface pour nous éclairer». Cela signifie montrer la réalité dans ce qu’elle a de plus atroce mais toujours de cette voix si particulière qui réinterprète le réel, qui transforme la laideur en beauté, qui redonne de la dignité là où il n’y en avait plus.



Cette histoire est terrible, elle contient des drames, comme tous ses romans. Mais elle incarne la vie, l’énergie, l’espoir, notamment à travers des paroles de femmes où l’on entend la voix de la militante Toni Morrison : « Sème dans ton propre jardin ».



Ce roman, je l’ai lu un dimanche après-midi pluvieux, 3 heures de lecture pendant lesquelles j'ai vu défiler les images de ces années-là, j'ai entendu leur musique. J’ai refermé le livre avec beaucoup d’émotions.

J’ai lu Beloved et Sula, il y a une quinzaine d'années, j’avais été marquée par l’intensité de ces romans et j’ai occulté depuis la complexité de son écriture qui demande une lecture attentive.

Ce court récit est très accessible et contient pour moi la même force que ses romans précédents. Je pense qu’il peut être lu de 15 à … 82 ans, le bel âge de Toni Morrison aujourd'hui.



(A écouter : "Strange fruit" de Billie Holiday)
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Home

Un livre dur : entre le retour de la guerre de Corée difficile et la ségrégation qui sévit à cette époque aux Etats-Unis. Le héros, Frank, a du mal à trouver sa place dans ce pays qui ne lui ait même pas reconnaissant de s’être battu en Asie. Quand sa sœur l’appelle au secours, il accourt. Nous le suivons donc lors de son voyage compliqué pour regagné Atlanta. Le racisme ambiant complique tout et les hallucinations psychotiques de Frank ne lui facilitent pas non plus la vie.

En parallèle de ce voyage, Frank raconte sa vie et celle de sa sœur, de son enfance à son retour de Corée. Une vie difficile, dure.

J’ai adoré la voix de la lectrice, une voix un peu cassée comme celle d’une personne qui aurait trop fumé. Par contre, au niveau du récit lui-même, j’ai eu du mal à accrocher. Je ne me suis pas vraiment attachée au héros et je crois que je suis passée un peu à côté de l’histoire. C’est bien écrit mais la mayonnaise n’a pas pris, tant pis. Pourtant, cela ne m’a pas empêcher de me révolter à chaque passage évoquant la ségrégation.

Je n’irai pas jusqu’à dire que je vous déconseille ce livre mais je vous encouragerai pas non plus chaudement à l’écouter.
Lien : http://voxpopuleek.fr/2013/0..
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Bouleversant, tout simplement.

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Beloved

Je l'ai lu durant mon adolescence, mais c'est un très bon livre et j'aimerai voir l'adaptation en film pour pouvoir apprécier la mise en image de ce roman fabuleux.
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Roman sur la ségrégation aux Etats-Unis dans les années 50, l'injustice et la violence .



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Roman puissant qui en fait un des best-sellers de cette rentrée 2012. On y retrouve les thèmes chers à l'auteur : l'histoire des noirs américains, la souffrance et la misère humaine.
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J'ai été déconcertée dès le debut par le style très précis & même sec, mais j'ai été vite reprise par l'écriture de T Morrisson



Les sujets sont bien imbriqués entre la ségregation, le retour de guerre, l'eugénisme



Livre dense en 150 pages
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Difficile de résumer ce livre en quelques lignes. Il est bien au delà d’un simple résumé tant il est dans le ressenti…

A travers l’histoire de Franck, de sa soeur Cee et de ceux qui les entourent, c’est toute la persécution d’un peuple, les blessures de la guerre ou bien encore la Guerre Froide dans lesquelles nous sommes littéralement plongé. Avec beaucoup de retenue et de simplicité, Toni Morrison offre un roman percutant en seulement 150 pages.

L’élément majeur ce récit réside dans la violence sous-jacente et toujours présente dans le quotidien de ces personnages. Qu’elle soit contenue ou infligée, la violence fait partie de leur environnement. Mais paradoxalement, c’est aussi cette violence qui les amène à se reconstruire et à ne plus chercher à fuir. Comme une sorte de rédemption.

Mais ce qui, pour moi, fait la force de ce récit, c’est vraiment la subtilité et la retenue de la plume de l’écrivain. En ne nommant pas certains éléments, en les incluant avec naturel, ceux-ci prennent leur place dans l’histoire avec précision et force, au point de vous exploser à la figure à chaque ligne.

Un formidable roman profondément attachant et humaniste, qui m’a fait découvrir le talent de Toni Morrison. A lire!
Lien : http://lalydo.com/2012/11/ho..
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Un don

Une très belle histoire de femmes. Les esclaves ne sont pas forcément celles que l'on croit...
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On retrouve ici les thématiques chères à l'auteur (ségrégation raciale, liens familiaux). Bien écrit à l'évidence mais le livre m'est un peu tombé des mains... Sur l'Amérique ségrégationniste, j'ai nettement préféré "s'il braille, lâche-le !" de Chester Himes...
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Court mais efficace. Ce petit roman démontre toute la force de l'écriture de Toni Morrison.
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Je n'ai pas adhéré vraiment à cette oeuvre de Toni Morrison, Je me suis sentie "exclue" du récit, comme malvenue. Les passages du narrateur (en italique) sont les seuls passages qui m'ont touchée. Le texte joue trop avec les analepses comme pour évoquer la folie de Franck et son mal-être. Mais la plume est belle et fluide...
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roman splendide et bouleversant sur l'amerique des annees 50 :le rascisme ; l'oppression ; la pauvreté et la condition féminine;

une écriture incisive et magnifique
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