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Critiques de Toni Morrison (1260)
L'oeil le plus bleu

L’œil le plus bleu, c'est l'histoire d'une petite fille noire américaine (et laide, nous dit-on, mais pas sûre que ça change grand chose) qui voulait qu'on l'aime. "Comment est-ce qu'on fait ? Je veux dire, comment est-ce qu'on fait pour que quelqu'un vous aime ?" Pecola pensait que pour être remarquée et aimée, elle devait avoir les yeux bleus. Un jour, son père l'a remarquée - et l'a violée.

Ce livre, c'est l'histoire de Pecola mais aussi de sa famille, de son quartier, de Claudia et Frieda chez qui elle a vécu. Tout tourne autour de Pecolia, mais c'est toute une époque que nous dépeint Toni Morrison, avec des personnages dont elle décrit le passé, des lieux dont elle décrit l'atmosphère, et ce dans un style dépaysant. On sent, je trouve, un regard bienveillant sous cette plume plutôt âpre et, peut-être plus dérangeant encore, on sent une forme de fatalité. Du début, qui annonce la couleur dès les premières pages, en passant par le passé des parents jusqu'à la dernière phrase "il est beaucoup, beaucoup trop tard", la fatalité est là. Et moi, lectrice, en fermant le livre, je n'ai pas su quoi en faire.
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L'oeil le plus bleu

L’œil le plus bleu est un roman choral bouleversant qui en très peu de pages parvient à aborder une multitude de sujets d'une importance primordiale. Oscillant entre brefs moments de poésie et âpreté de la langue, Toni Morrison nous donne à voir la condition des personnes noires dans l’Amérique suprémaciste des années 1940.
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Délivrances

La ségrégation et la vie des noirs américains est un sujet qui m'intéresse particulièrement. Dans Délivrances, on ne vit pas cette différence mais ses conséquences. Les conséquences sur des enfants obligés de faire attention à ce qu'ils disent, à qu'ils s'adressent et comment ils s'habillent.

Bride et Booker sont maintenant adultes. Ils ont eu une enfance différente avec chacun une grosse épreuve à traverser. Ils se sont relevés, de façon différente mais ont encore un bout de chemin à faire avant d'atteindre la délivrance...

Les pages s'avalent en un rien de temps. L'écriture de Toni Morisson est limpide, elle arrive à nous laisser en haleine nous faisant tourner les pages. Elle nous fait ressentir les émotions et pensées de chaque personnage, passant de l'un à l'autre à chaque chapitre.
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L'oeil le plus bleu

Impatiente de lire cette histoire, puisque si Pecola rêve d’avoir les yeux bleus, de mon côté, adolescente – période où j’ai découvert le gospel –, je rêvais d’avoir la peau noire… Si j’ai retrouvé la plume poétique et brutale de Toni Morrison, j’ai quelques fois été perdue… Heureusement que la chronique de Textualité a éclairé. Cela ne m’empêchera pas de lire un autre roman de cette autrice !
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L'oeil le plus bleu

Il me serait difficile de dire que j'ai aimé ce livre parce que la vérité n'est pas toujours aimable, et qu'elle peut faire mal.

Avec cette histoire à hauteur de petites filles noires de la première moitié du XXe s, le lecteur se retrouve plongé dans l'Amérique ségrégationniste et ses effets sur le coeur et le corps des enfants. Comment ne pas désirer ce qui est le plus éloigné de soi, des yeux bleus, le gage de l'amour, de la compassion, de la tendresse de tous, y compris de sa propre mère ?

C'est un roman profondément troublant, qui gagne sans aucun doute à être lu en VO (ce que je n'ai pas fait) car la version française doit passer à côté de subtilités de l'écriture de Morrison. C'est un roman vrai.
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Beloved

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Délivrances

Sur fond de problématiques raciales ultra contemporaines, la grande Toni explore les déflagrations intimes de la culpabilité et du sentiment d’abandon.
Lien : https://www.elle.fr/Loisirs/..
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Home

Magistral!

Tout y est , la chaleur humaine , l'amour la haine, le racisme la ségrégation l'injustice, la violence la guerre l'humour...par touches.

Les personnages portent en eux le poids de leur histoire.

Il es ressort tout au bout une soif de Liberté de Dignité de reconnaissance et une lutte perpétuelle pour survivre malgré tout sans révolte.
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Délivrances

J'ai lu ce livre dans le cadre de ma licence. Étonnamment, c'est un gros coup de coeur. Parce qu'il parle de la quête de soi, de l'être aimé, du racisme... tant de sujet actuel! Le récit est poignant tout comme il est douloureux mais aussi cruellement réaliste. Toni Morrison a réussi à dépeindre la réalité sociale des États-unis dans un roman lumineux, touchant mais aussi et surtout, de façon poétique! Incroyable lecture
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Beloved





Sethe est une ancienne esclave. Elle vit avec sa fille dans une maison hantée à l'écart de la ville. Lorsqu'un homme qu'elle a connu revient dans sa vie le passé douloureux va refaire surface. Les protagonistes vont devoir se confronter aux événements qu'ils avaient préférés oublier.



À la recherche d'une humanité perdue face à la cruauté . Beloved est écrit sous forme de puzzle. Les événements ne sont pas forcément chronologiques. Le récit nous perd dans sa temporalité et je me suis souvent demandée à quelle période se déroulait l'histoire de Sethe. Cependant, cette histoire devient plus claire au fil des pages et on finit par comprendre .



Les personnages vivent dans la négation de leur passé pour ne pas tomber dans la folie.

Ce livre interroge sur la condition humaine. Comment l'homme se perçoit quand il vit des choses inhumaines. Jusqu'où peut-on aller pour garder sa liberté. Ce livre est riche en émotions et nous plonge dans les interrogations, les regrets et les peurs de ces personnes traitées comme de la marchandise. Subissant des sévisses que les bourreaux ne pourraient même pas infliger à des animaux.



Comment vivre dans une société qui nie votre existence ?

Comment exister dans un monde qui vous refuse une raison de vivre ?

Comment aimer quand les êtres chers disparaissent aux grès des caprices "des maîtres" ?



"Monsieur avait le droit d'être et de demeurer ce qu'il était. Moi, pas. Même si on le mettait à la marmite, on cuirait un coq qui s'appelait Monsieur. Pour moi, il n'y avait pas moyen que je redevienne Paul D, ni mort ni vivant. Maître d'école m'avait changé. J'étais quelque chose d'autre, et ce quelque chose était moins qu'un poulet perché au soleil sur un cuvier. "



" Plus que le reste, ils tuaient l'allumeuse que les gens appellent Vie pour les avoir dupés. Pour leur avoir fait croire que le prochain lever de soleil en vaudrait la peine ; qu'un bout de temps de vie en plus changerait tout, enfin. Morte la vie, c'est alors seulement qu'ils seraient saufs"
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Un don

Ce roman est difficile à pénétrer car, comme d'habitude, il faut trier les détails situationnels fondamentaux par la lecture elle-même. Il n'est pas spécifié ou rarement spécifié, où, quand et qui. On apprend page 11 que nous sommes en Virginie en 1682 et que les personnages se déplacent dans le Maryland. Nous apprenons que le Maryland, sous les rois Stuart, est une sorte de refuge pour les catholiques et que les catholiques, dans ce cas un marchand portugais en quelque sorte, sont beaucoup plus durs dans la traite des esclaves que les protestants et qu'ils visent uniquement à faire du profit. avec leurs esclaves en vendant tous ceux qui peuvent être vendus sans nuire à leur rentabilité qui est, dans ce cas, déterminée par la possibilité de les mettre enceintes – ces esclaves doivent être des femmes bien sûr – afin que les enfants puissent être utilisés comme une sorte de monnaie d’échange ou bien qui peut rapporter des pépettes, ou simplement de l'argent. Le livre a probablement raison de dire que ces catholiques portugais sont pires que les protestants anglo-saxons. Mais en fait, ce traitement des esclaves serait difficile dans les colonies espagnoles ou même portugaises en raison de la présence de l'Inquisition pour un, et de la politique de la couronne espagnole pour deux. Tous deux imposaient dans leurs colonies que l'esclave se marie et qu’il ait des droits matrimoniaux réguliers, ce qui impliquait que tous les esclaves devaient être baptisés. L'allusion aux rois Stuart est claire. Les rois Stuart étaient favorables à l'église catholique et aux catholiques en général bien qu'ils dussent officiellement être à la tête de l'église anglicane, donc protestante. Ils ne pouvaient pas faire cela en Angleterre ou en Écosse, mais ils pouvaient le tolérer dans le Maryland, une politique qui sera inversée dès que les rois Stuart sortiront avec la Glorieuse Révolution. Mais ce qui pourrait être sous-entendu, c'est que les protestants traitaient mieux leurs esclaves. C'est totalement faux si nous prenons en compte l'ensemble des Amériques. Les protestants étaient beaucoup plus durs parce qu'ils refusaient que les esclaves soient baptisés, par conséquent qu’ils soient intégrés dans une église chrétienne de quelque sorte que ce soit. Ces protestants anglo-saxons ne reconnaissaient aucun droit pour les esclaves de se marier en tant que chrétiens (Toni Morrison le sait car c'est un thème central de son roman Beloved) ni aucun autre droit que ce soit. En 1682 nous étions encore avant l'intervention de Willie Lynch dans les colonies anglo-saxonnes, mais le lynchage n'était que la systématisation des pratiques que les colons protestants anglo-saxons pratiquaient depuis longtemps, probablement depuis l'importation des premiers esclaves noirs en Virginie pour travailler dans la plantation de tabac de John Rolfe en 1619.



Mais le roman révèle autre chose, et c'est certainement vrai. Les esclaves pourraient être des esclaves de deuxième génération, ou peut-être de troisième génération dans les colonies anglo-saxonnes, couvrant la Virginie et le Maryland dans ce roman. L'auteur développe une représentation très minutieuse des esclaves, dans ce cas principalement des femmes et des filles, de quelques travailleurs blancs sous contrat de servitude qui vivent sur la promesse de la fin de leur servitude et du paiement final qu'ils recevraient lorsqu'ils seraient libérés, d'où ce qu'ils feront avec cet argent, leur rêve de migrants pauvres sur ce qu'ils pourront faire quand ils ne seront plus des migrants pauvres sous contrat de servitude. Posséder un cheval par exemple pour pouvoir voyager et aller où bon leur semble. En 1682, le rêve n'était pas la Californie, mais ils prévoyaient déjà d’aller en territoire indien, et même probablement de repousser les Indiens.



Les Noires, femmes et filles, n’ont aucun espoir d’être libres et elles n’en rêvent même pas car la génération plus jeune ou la plus jeune génération ne pouvait même pas rêver de quelque chose qu’elles n’avaient jamais connu. Elles sont nées esclaves et elles ont vécu en esclaves – aucune évasion possible. Ces femmes et ces filles sont traitées par leur Maîtresse blanche de la manière la plus hostile et la plus exploiteuse possible. La maîtresse n'est ni brutale ni violente, mais il existe de nombreuses façons d'être vicieux sans recourir à la violence physique. Elles sont bannies de la maison, en fait des maisons de la ferme ou du domaine. Elles sont seulement autorisées à vivre et à passer toutes leurs nuits dans des granges à courants d'air non chauffées, même les hamacs à l'extérieur des granges sont interdits en été. Elles sont juste légèrement mieux traitées que le bétail, les chevaux, les vaches et probablement même les cochons de la ferme. Ils peuvent sortir des granges le matin et utiliser une assiette, probablement une assiette en métal, pour manger. Et ils ont le droit d'être habillés, bien que pour la plupart en toile de sac, avec ou sans chaussures de quelque sorte que ce soit, avec s'ils ont de la chance, sans s'ils n'ont pas de chance.



Mais le roman est encore plus cruel parce qu'un homme libre noir – bien que l'on ne sache pas pourquoi il est libre – travaille comme forgeron dans un village éloigné, donc en tant qu'artisan ou travailleur de service en quelque sorte, et touche de l'argent lorsqu'il est payé. pour son travail, y compris un ^peu de médecine simple, et une épidémie de variole est décrite dans le roman. Ce forgeron a pu prendre sous sa protection et soigner un très jeune garçon dont les parents venaient de mourir, et le garçon était blanc. Une des jeunes filles noires de la Maîtresse qui est chargée de s'occuper de l'enfant pendant que le forgeron fait une course pour la Maîtresse, en fait, maltraite le garçon, lui disloque l'épaule quand il proteste parce qu'elle a emporté sa poupée. sans aucune raison logique, sauf la jalousie, car elle veut que le forgeron soit son vrai maître parce qu'elle est amoureuse de lui et veut se donner entièrement à lui, c'est-à-dire être son esclave mais avec une dimension sexuelle, et le garçon est un concurrent pour son désir parce qu'il lui vole une partie de l'amour, ou de l'affection, et des soins du forgeron. On trouve toujours quelqu'un de plus petit, plus jeune, plus faible que soi. Quand le forgeron revient, il est clair avec la fille noire. D'abord, elle se fait gifler pour avoir maltraité le jeune garçon, puis le forgeron la renvoie chez sa Maîtresse et refuse d'avoir quoi que ce soit à faire avec elle parce qu'elle est une esclave. Et elle est née esclave, alors elle réagit en esclave: elle retourne chez sa Maîtresse, accepte son esclavage, et s'enferme complètement contre le monde entier mais dans une attitude générale qui signifie faire ce qu'on lui ordonne de faire, mais pas plus et sans zèle. C’est une idée constante que vous retrouvez dans les livres de Toni Morrison: on ne peut pas aller au-delà de sa naissance. Vous pouvez rêver de le faire, mais vous ne le ferez pas de toute façon, vous ne pourrez pas le faire: quelque chose en vous ou quelque chose dans la société l’empêchera. Soit vous serez remis à votre place, soit vous vous enfermerez dans votre petite boîte d’esclave. La fin de Beloved est comme un rêve qui ignore le discrimination imposée pendant cent ans ou presque aux Noirs libérés.



La comparaison avec les deux garçons sous contrat de servitude est brutale, même si on ne sait pas si c'est parce qu'ils sont des garçons ou parce qu'ils sont blancs, probablement les deux. Ils rêvent de ce qu'ils veulent faire et leur servitude est pour eux le seul moyen de le faire. Ils sont nés pauvres et sans réel encadrement ni supervision parentale, donc abandonnés très tôt comme enfants et devant survivre mais étant blancs, ils peuvent néanmoins faire de leur servitude un outil pour se réaliser d'une manière ou d'une autre à la fin de leur servitude, bien que cette fin soit constamment repoussée pour quelque délit de quelque sorte que ce soit. Mais le rêve d'une fin et d'un cheval pour voyager et aller où vous voulez est un rêve que les esclaves noirs ne peuvent pas avoir, et même les femmes noires ne pourraient pas l'avoir puisqu'elles ne sont pas libres puisqu'elles sont des ventres producteurs d'esclaves. Les hommes noirs libres pourraient aussi trouver ce rêve de liberté difficile.



Ainsi, quand au début de chaque chapitre vous comprenez qui est le « je » qui parle, vous pouvez suivre l'histoire. Et ce « je » change à chaque chapitre. Certains chapitres sont à la troisième personne car le conteur n'est pas identifié ou n'intervient pas en tant qu'acteur dans l'histoire qu'il raconte. Cette façon d'écrire est typique des conteurs dans les sociétés orales. Toni Morrison a conservé, ou peut-être même récupéré et sauvé cette tradition. Le conteur change de voix, d'intonation, de tempo avec les différents personnages qui racontent l'histoire du roman parce que les conteurs africains comme les conteurs indiens, comme tous les conteurs oraux dans les sociétés orales savent comment faire cela, et cela a survécu dans notre civilisation écrite avec des spectacles de marionnettes où un marionnettiste fait jusqu'à trois, parfois quatre voix différentes, et à la radio quand ils daignent produire une voix dramatique (ou des voix dramatiques) qui ne considère (ou ne considère pas qu’une) qu'une voix neutre et blanche soit la norme. En fait, Toni Morrison s'inscrit, dans ses écrits, dans la lignée de la vieille tradition africaine qui a permis aux esclaves africains d'avoir un certain niveau de contrôle sur leur asservissement, leur servitude et leur exploitation aliénante. Des mélopées rythmées pour régulariser le travail de tous les esclaves d'une plantation pour que tous les esclaves aient le même résultat le soir et que le fouet soit évité pour tous ou du moins tous moins un ou deux sélectionnés avec dépit par le planteur frustré ou ses surveillants blancs . Cette mélopée rythmée a produit toutes sortes de genres et de styles musicaux, des gospels au jazz, et la radio a été l'outil utilisé par les artistes noirs pour apporter au monde leur musique africaine qui se développera dans le rock and roll, le rap, le hip hop et bien d'autres formes, d'autres styles. Les Blancs ne feront qu’emprunter cela aux Noirs et ils ont même essayé de jouer aux noirs avec leurs mimiques de visages noirs, encore couramment pratiquées il y a vingt ans aux USA et au Canada. Demandez à Justin Trudeau ce qu’il en est.



Toni Morrison est une conteuse qui s'inscrit dans cette tradition et la développe énormément. Elle était cependant, à un tournant dans la littérature noire parce qu'elle était capable de plonger profondément dans l'aliénation mentale des esclaves noirs et plus tard des descendants noirs de ces esclaves noirs. Elle est ainsi bien sûr devenue la tradition sur laquelle la génération suivante a commencé à explorer le Syndrome de Stress Post-Traumatique de l'Esclavage qui n'a été identifié qu'à la fin des années 1990. Elle a transformé son propre patrimoine culturel et mental en un terreau qui a ensuite fertilisé et continue de fertiliser la littérature noire et la culture noire aux États-Unis, et cette culture est devenue un formidable compost de culture et de civilisation au niveau mondial. Et c'est définitivement un miracle merveilleux qui est né, a été nourri et a grandi dans l'exploitation la plus difficile véhiculée par l'esclavage de millions d'Africains déracinés et transportés par la force et sous la contrainte avec un taux de mortalité élevé tout au long de l'Afrique aux Amériques. C'était une migration d'exploitation purement aliénante et elle est devenue la force civilisatrice la plus productive et la plus créatrice de notre présent et de notre avenir. L'Afrique, à la fois noire et afro-asiatique, est l'eldorado de notre monde moderne, et l'Occident, en général, est totalement incapable de saisir cette chance et de produire, ou au moins participer au prochain miracle du développement de l'Afrique sur ses propres jambes, avec ses propres bras, forces mentales et patrimoine(s).



La phrase de conclusion du livre est alors lumineuse et éclairante:



«Ce n'était pas un miracle. Accordé par Dieu. C'était une grâce. Offerte par un humain. Je suis resté à genoux. Dans la poussière où mon cœur restera chaque soir et chaque jour jusqu'à ce que vous compreniez ce que je sais et que je désire vous dire: recevoir la domination sur un autre est une chose difficile; conquérir la domination sur un autre est une chose mauvaise; donner la domination de vous-même à un autre est une chose perverse. » (page 167)



Dr. Jacques COULARDEAU


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L'oeil le plus bleu

Premier roman de Toni Morrison, publié en 1970. Raz de marée littéraire, difficilement accepté à l’époque en raison des sujets développés. En effet, outre le thème du racisme, clé de voûte du roman, l’auteure parle aussi de sexisme, de pauvreté, d’inceste et de pédophilie. De plus, ce roman est criant de vérité. Notamment par la sévérité des termes employés. C’est une plume particulière, minimaliste et brutale. Les situations mettent mal à l’aise, inquiètent mais surtout, révoltent. C’est une histoire inhumaine, une histoire d’injustice et une histoire pénible.




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Sula

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L'oeil le plus bleu

Très bon
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1452
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L'oeil le plus bleu

« Etant une minorité à la fois comme caste et comme classe, nous vivions sur l’ourlet de la vie en luttant contre notre faiblesse et en nous battant pour nous accrocher ou pour grimper sans aide dans les grands plis du vêtement. »







C’est une terre où rien ne pousse. Dans l’Ohio, à Lorain, vivent Claudia et Frieda, deux enfants noires. L’une rêve de ressembler à Shirley Temple, l’autre a la haine des poupées blanches. Ce premier roman de Toni Morrison, rythmé par les saisons, aborde la question noire à travers le prisme de l’enfance. Ces deux petites filles sont comme tous les enfants du monde, elles découvrent la vie, les querelles d’écolières, les premières règles, la sexualité. Mais elles font surtout, et c’est bien là la différence, la dure expérience de leur condition d’enfant noire. Ainsi, Claudia voit dans le regard des blancs »l’absence totale de reconnaissance humaine- la séparation glacée », le dégoût et le vide. Leur chemin croise celui de Pecola, la petite fille noire qui prie pour avoir les yeux bleus. A travers ce récit, Toni Morrison montre à quel point les questions sociales et raciales sont étroitement imbriquées et elle met en évidence les différences de classes au sein même de la communauté noire aux Etats Unis. Les propriétaires se réjouissent d’échapper à la rue qui guette les locataires. Quand Maureen, la petite fille noire riche et belle, arrive à l’école, les enfants blanches en oublient la couleur de sa peau et ce sont les enfants noires qui refusent son intégration. Quant aux filles métisses de Mobile et d’Aiken dont le seul objectif est d’être lisses et parfaites, elles font preuve d’un terrifiant racisme anti-noir. Des figures pittoresques viennent malgré tout égayer ce récit sombre, Monsieur Henry, Pologne, Chine, Ligne Maginot, les prostituées libres et hautes en couleur qui vivent au dessus de la boutique des Breedlove, les parents de Pecola.



Dans ce récit, les thèmes de l’innocence et de la culpabilité s’entremêlent avec ceux de la beauté, du regard et de la différence. Mais c’est surtout la violence sous toutes ses formes que Toni Morrison explore avec une lucidité et une sincérité d’une puissance rare. La jeune Claudia éprouve cette violence avant d’apprendre à maîtriser ses pulsions de haine, consciente de la nécessité de s’adapter pour survivre. Roman publié en 1970, il n’en est pas moins actuel. Quarante ans après, Jesmyn Ward, dans les Moissons funèbres nous montre que les choses n’ont guère changé.



« Je cassais les poupées blanches. Mais l’écartèlement des poupées blanches n’a pas été la véritable horreur. La chose vraiment horrible a été le transfert des mêmes impulsions sur les petites filles blanches. l’indifférence avec laquelle j’aurais pu leur donner des coups de hache n’avait d’égal que mon désir de le faire. Découvrir ce qui m’échappait: le secret de la magie qu’elles tissaient sur les autres….. Quand j’ai appris à quel point cette violence était repoussante, parce que désintéressée, ma honte chercha un refuge. la meilleure cachette était l’amour. D’où la conversion du sadisme primitif en haine fabriquée et en amour hypocrite. C’était un premier pas vers Shirley Temple. J’ai appris plus tard à l’adorer, tout comme j’ai appris à faire mes délices de la propreté, en sachant, au moment même où je l’apprenais, que le changement était une adaptation mais pas une amélioration »







Toni Morrison a reçu en 1993 le prix Nobel de littérature. Elle est décédée le 5 août 2019.

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Jazz

A l’image du jazz ce livre demande beaucoup d’effort pour entrer en résonance avec sa musicalité.



Ce qui le rend au premier abord incompréhensible comme une improvisation où les notes (mots) s’enchaînent. Les instruments (personnages) jouent chacun leur partition jusqu’à se superposer et s’effacer l’un dans l’autre.





Ce livre n’est pas à lire mais à relire.
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Beloved

Après avoir lu Frederick Douglass et Harriet Beecher Stowe, j'ai trouvé la structure du roman tout à fait originale et c'est sans doute ce qui m'a fait tenir jusqu'au bout. L'histoire est racontée par petits bouts décousus, ce qui peut parfois donner le tournis, mais je comprends en quoi ce roman est tout à fait un classique.
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Beloved

Beau roman du 20e siècle sur la condition des esclaves noirs aux Etats-Unis.
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Beloved

sublime
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