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Critiques de Tove Jansson (160)
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Les aventures de Moomin, tome 1 : Moomin et..

En France, il est peu ou pas connu. En Finlande, c’est une institution nationale, un peu comme Tintin pour les Belges ou Astérix pour les Français. Mumin (Moomin en anglais ou Moumine en français) s’affiche partout et il y a même un grand parc dévolu à son univers, non loin de Turku, juste en face de la résidence d’été du président finlandais. Pas un enfant n’ignore Mumin et les adultes le vénèrent comme un patrimoine national.



Né dans les années 1950 du crayon de Tove Jansson, une auteure finlandaise suédophone (les suédophones ne représentent que 8 % de la population finlandaise), Mumin, espèce de troll étrange toujours en quête d'amitié et d'un peu d'argent pour vivre, va devenir en quelques années une icône.



Pourtant, avec son faciès d’hippopotame blanc, il n’est ni très beau, ni très fort, ni très malin, ni très habile. Il lui arrive surtout des mésaventures dans un univers souvent surréaliste, mais il est terriblement attachant et l’on compatit à ses déconvenues car il est véritablement un gentil, qui se fait avoir trois fois sur quatre, mais qui de temps en temps, sur un malentendu, s’en sort très bien.



Tove Jansson parvient à créer avec une étonnante économie de moyens (trait noir et gris optique) tout un univers mi réaliste mi surréaliste tout-à-fait à part de tout ce que l’on connaît, parfois un peu cauchemardesque bien que non dénué de comique, avec un double, voire un triple niveau de lecture (enfants-ados-adultes).



Je ne sais si le fait d’être lesbienne dans des années où la société n’était pas encore prête à tout accepter est responsable du côté grinçant ou de l'humour pince-sans-rire des bandes (il s’agit au sens propre de bandes dessinées) car on sent filtrer à travers l’étrangeté de cette BD certaines angoisses, certaines revendications ou coups de gueule, certaines prises de position, non pas sur la question homosexuelle bien sûr, mais de façon générale.



Contrairement à Goscinny qui faisait se terminer ses histoires de Lucky Luke ou d'Astérix par la même dernière case, ici c'est la première case qui présente toujours en gros plan les fesses de Moumine, c'est-à-dire un cercle, dont on n'apprend qu'à la case suivante que c'est le héros penché et non un ballon ou un couché de soleil.



Bref, c’est vraiment très particulier et l’on comprend aisément que ce volume ait reçu le prix du festival d’Angoulême en 2008 dans la rubrique patrimoine.



Ce volume regroupe sept histoires de Moumine et je vous conseille de commencer par ce volume car l’on y fait la connaissance successivement des divers personnages qui constituent l’univers si spécial de cette série ; bien évidemment les Moumines eux-mêmes, outre le héros il y a aussi Papa et Maman Moumine, ainsi que la « belle » Mademoiselle Snork.



Mais il y a aussi une somme de créatures bizarres comme Snif, le meilleur ami de Moumine, sorte de kangourou roublard, Stinky l’affreuse boule de poils malodorante et grignoteuse intarissable ou Ombre, un quasi suricate de couleur noire toujours caché dans un coin des cases, ou encore les Hatifnattes, sortes de dizaines de mini bonshommes à allure d’asperges, sans oublier l’énigmatique et flegmatique Monsieur Snufkin, dont on ne sait trop dire s’il s’agit d’un homme ou d’un épouvantail à moineaux fumant la pipe.



Comment vous dire, on a le sentiment que les créateurs de Shrek, des Gremlins ou de Star Wars ont puisé abondamment dans l’univers un peu déjanté de Tove Jansson pour peupler leurs aventures de créatures bizarres. À découvrir, pour son originalité et plus si affinités, mais ce n’est là que mon avis, c’est-à-dire, pas grand-chose.
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Qui va rassurer le tibou ?

C'est une expérience toujours très spéciale que de lire un livre de Tove Jansson, véritable star nationale en Finlande, célèbre surtout pour sa création des personnages des Moomin.

Un univers mi-féérique, mi-angoissant comme on ne rencontre nulle part ailleurs.

Des histoires pour enfants qui ne prennent pas les enfants pour des enfants, ni pour des adultes. Un espace à eux, où l'on peut s'identifier ou ne pas s'identifier à tel ou tel personnage, tous plus bizarres les uns que les autres, mais qui ne laisse jamais totalement indifférent.

Le tout agrémenté d'un florilège de sentiments variés, comme il se raconte souvent dans les livres jeunesse, mais où, à la différence de la majorité de ces derniers, la peur et la violence ne sont pas forcément exclus.

Néanmoins, n'imaginez pas du tout une violence à la sauce japonaise. Non, plutôt une évocation de la violence, très ténue et qui rappelle davantage le cinéma de Buñuel et la fameuse scène de l'œil fendu au rasoir.

On n'accroche pas forcément avec le graphisme ni à l'histoire mais il y a un fond de lyrisme absolument fascinant, ou plus particulièrement une valeur allégorique à toute cette étrange histoire.

Le Tibou, vaguement un petit garçon, se sent seul et angoissé dans les ténèbres du soir. Alors il va, cheminant çà et là, espérant peut-être se faire un ami au milieu de créatures qui semblent décidément trop occupées dans leurs automatismes pour prendre attention à lui.

Finalement, son seul refuge semble la solitude et la force de son imaginaire. Jusqu'au moment où, dans une bouteille à la mer, notre Tibou va trouver un message...

Que pourrait contenir ce message ? Qui pourrait bien l'avoir écrit ? En quoi cela va-t-il influer sur la vie du Tibou ? C'est ce que je vous propose de découvrir par vous-même.

Pour conclure, voici un album étrange, mais tellement différent de ce qui se fait sur la marché actuellement que, rien que pour cette vision différente, il mérite qu'on s'y arrête.

Mais ce n'est bien sûr que mon point de vue, incapable de rassurer un tibou solitaire, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Le Livre d'un été

C'est un petit livre très étonnant, déroutant lorsqu'on l'aborde puis charmant pour peu que l'on se laisse porter par l'écriture. Entre la comtesse de Ségur et Lewis Caroll, il compte les aventures de la jeune Sophie, et de sa grand-mère fantasque, à la fois solide et fragile, dans un univers où l'espace et le temps n'obéissent pas aux normes classiques : il y a quelque chose de quantique dans cette île suédoise où mère-grand séjourne avec Papa et Sophie.

La nature y est un personnage à part entière avec ses humeurs et ses rébellions. Même la maison semble avoir une vie secrète

L'île est aussi un territoire à défendre. Les incursions y sont contrôlées.



C'est en fait un univers très onirique, qui obéit à une logique propre, et la meilleure façon de s'en saisir et de se laisser bercer par les mots et les phrases au gré des vagues qui cernent l'île.

Chaque chapitre est une histoire indépendante, avec cependant les mêmes personnages, on n'est donc pas dans un recueil de nouvelles.



Jolie parenthèse entre des romans plus noirs et plus denses




Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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L'honnête tricheuse

Ecrit dix ans après « Le livre d’un été », Tove Jansson nous replonge dans l’atmosphère d’une île dans le golfe de Finlande. Katri Kling a 25 ans et vit avec son frère Mats, 15 ans, et leur chien « sans nom » dans un appartement au-dessus de la seule épicerie de Västerly, petit village côtier. Elle est comptable pendant que Mats effectue des petits travaux dans la fabrique de bateaux. C’est l’hiver et l’ennui et le froid ont paralysé toute la région. Katri qui est ambitieuse fait la connaissance d’Anna Aemelin, illustratrice de livres pour enfants, qui vit retirée du monde. Elle va petit à petit prendre de plus en plus de place dans la vie de cette artiste-Hermite pour le meilleur, ou pour le pire ?

Toujours écrit avec beaucoup de poésie, au milieu d’une nature sauvage et pure, Tove Jansson raconte cette vie coupée de tout et où mal grès tout la nature humaine reste fidèle à elle-même que se soit dans ses défauts ou dans ses qualités. On est une fois de plus sous le charme de la plume de Tove Jansson. C’est une très jolie ballade dans ces paysages hivernaux où l’on perçoit le silence assourdissant de ces épaisses couches de neige et ou l’apparente simplicité de la vie parait enviable. Mais ce n’est pas un nature writing.

L’auteure sait animer ses personnages de vrais sentiments et pas forcément des plus nobles. Il y est question d’argent et des émotions qui en découlent, l’art de la manipulation, la cupidité, le calcul... Autant d’états par lesquels l’auteure va faire passer ses « héros ». On n’est pas non plus dans une tragédie, et si les moyens mis en œuvre semblent être douteux, la cause est noble, d’où le titre antinomique.

C’est une ballade à travers l’âme humaine et quelque soit le nombre de fois que l’on y passe on y a toujours quelque chose à en apprendre.

Traduction de Marc de Gouvenain.

Editions Le Livre de Poche, 212 pages.

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Le Livre d'un été

Merveilleuses chroniques d’une île dans le golfe de Finlande.

C’est l’été, Sophie, son père et sa grand-mère vivent à l’écart de l’agitation du monde dans leur cabane de pêcheur entourée par la Baltique. Le seul moyen pour être ravitaillé est leur bateau…

L’auteure écrit : « Une île peut être vraiment terrible pour quelqu’un du dehors. Tous est établi, chacun tient obstinément sa place, calmement, avec assurance. Entre les limites de leurs rivages, tout fonctionne selon des rituels devenus immuables à force de se répéter et, en même temps, ils parcourent leurs journées de façon capricieuse et fortuite, comme si le monde prenait fin à l’horizon. »

Tove Jansson envoûte avec ce merveilleux texte qui montre une fois de plus que le bonheur se cache souvent dans les choses les plus simples et qu’il faut garder le regard innocent d’une enfant comme Sophie pour encaisser les coups bas de la vie, survivre aux tempêtes de l’existence. Une enfant qui dit : « C’est bizarre l’amour, …, plus on aime quelqu’un, moins il vous aime. »

« Le livre d’un été » est un recueil d’anecdotes où la malice de cette grand-mère et l’espièglerie et la curiosité de sa petite fille illuminent un quotidien qui ne fait pas de cadeau, une nature rude mais gardienne de toutes les libertés.

C’est un texte plein de poésie qui emporte le lecteur loin, pour des vacances dont on souhaiterait ne jamais revenir.

La beauté sauvage de la nature décrite par Tove Jansson, la confrontation de ces deux générations, grand-mère, petite-fille, et cette candeur font tout le charme de cet ouvrage qu’il serait dommage de ne pas dévorer.

Traduction de Jeanne Gauffin.

Editions Le Livre de Poche, 167 pages.

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L'art de voyager léger et autres nouvelles

Tove Jansson était une écrivaine finlandaise,sudophone (1914-2001).

Elle grandit dans une famille d'artistes,pére sculpteur, mère illustratrice, passant les hivers dans le studio d'artistes de ses parents à Helsinki, et l'été ,dans une petite maison de pêcheur dans l'archipel de Pellinge.

A part la première et la dernière des quinze nouvelles de ce receuil, presque toutes racontent son enfance vécue sur cette île, dans une grande liberté,au sein de la nature, avec les sentiments et les sensations de l'enfant qu'elle était. La jupe de tulle de maman sous laquelle on fantasme/une sortie en radeau avec Albert, le petit copain/une tentative pour contaminer avec sa rubéole ,le singe de la maison...un regard paisible sur les choses,un langage doux et léger pour alléger la solitude de l'enfance.

Avec "L'écureuil" et "Prendre congé",l'auteur saute de l'enfance à la vieillesse, avec toujours comme cadre cette maison de l'archipel.

Seul le dernier récit, qui donne aussi son nom au receuil.met en scène un personnage masculin.Mais le thème est toujours le même,la solitude.

Mais ce n'est pas triste du tout, on partage des petits moments de la vie avec légèreté et quiétude,une très agréable lecture!
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Le Livre d'un été

Sophie passe l’été avec sa grand-mère et son papa sur une petite île du golfe de Finlande. La vieille femme fume en cachette, construit une réplique de Venise avec des brindilles et ne se prive jamais de faire une sieste. Insensiblement, Sophie grandit, s’interroge, se rebelle. La tendre connivence vire doucement à l’affrontement entre l’aïeule et l’enfant, la première étant lourde d’un savoir qu’elle ne peut pas partager, la seconde s’effrayant un peu de tout ce qui lui reste à connaître. « Il y a très longtemps, la grand-mère avait eu envie de raconter tout ce qu’elles faisaient, mais personne ne le lui avait jamais demandé. Et maintenant, elle en avait perdu l’envie. » (p. 77) Les journées s’écoulent lentement, chaque évènement devenant à lui seul une épopée, et le temps est davantage spectateur qu’acteur de l’histoire. Il assiste à l’inexorable décrépitude de la vieille, laquelle se sait fermement poussée vers la fin par une enfant pleine de vie. « Je sais que je peux tout faire. J’ai pu tout faire pendant si longtemps et j’ai vu et j’ai vécu de toutes mes forces. Cela a été fantastique, je t’assure. Mais maintenant, c’est comme si tout m’échappait, je ne me souviens pas, je ne m’intéresse pas, et pourtant c’est justement maintenant que j’en aurais besoin. » (p. 81) La violence est pourtant sans éclat et ne reflète que le cours immuable du monde.



Le style est d’une grande délicatesse, forgé dans la poésie de la banalité et des petits riens. Ce roman présente la beauté des choses qui ont été toujours là, la mer, la forêt, la mousse et le vent. Comme je l’avais déjà constaté et apprécié dans L’honnête tricheuse, Tove Jansson fait montre d’une économie de mots qui parvient à tout dire : les ellipses, les silences et les interruptions sont lourds de sens et de sentiment. La fin du roman est comme une saison qui s’achève : on n’y croit pas vraiment, on pense que ça va continuer, mais il faut se rendre à l’évidence, il est temps de tourner la page.

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Fair-Play

Une lecture qui change de l'ordinaire, mais pour ma part sans grand intérêt si ce n'est de passer un peu de temps avec Jonna et MAri, deux femmes qui vivent côte à côte, séparées uniquement par un grenier commun. Elles partagent tout, passent beaucoup de temps ensemble.

Ce sont des petits moments racontés, parfois des débats sur une idée, une pensée. Des souvenirs qui refont surface.

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La Cartographe

Que dire de ce recueil de nouvelles? Je suis allée jusqu'au bout du volume mais suis passée complètement à côté des histoires de Tove Jansson. Je ne suis pas parvenue à entrevoir ce qu'elle voulait faire passer dans ses récits. Pas plus qu'à ressentir quoi que ce soit pour ses personnages.



Ça m'arrive assez rarement de me sentir autant à côté de la plaque vis-à-vis d'un livre. Mais c'est ainsi. La rencontre entre l'écriture de la Suédoise et moi n'a pas eu lieu. Il y a plus grave dans la vie.



Du moins aurais-je essayé...
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Le Livre d'un été

Que j’aime cette écrivaine!

Tove Jansson est inspirante et tellement rafraîchissante. Elle qui semble humaniste et écologiste bien avant que ces mots ne deviennent si à la mode. L’harmonie avec la nature est son leitmotiv et toutes les histoires de ce livre d’un été sont à connotation pacifique malgré les quelques prises de becs entre la grand-mère et la petite fille.



La petite Sophie a perdu sa mère et elle vit avec son père et sa grand-mère. L’été, ils passent les vacances sur une île du golf de Finlande. La vie est somme toute très rudimentaire, la pêche, l’observation des fleurs et les siestes l’après-midi. Le papa travaille à la table de cuisine et pourvoi aux besoins essentiels. La grand-mère espiègle s’occupe de sa petite fille en stimulant son développement et son imaginaire. L’une complète l’autre et on se demande souvent qui est l’aînée. Leur relation est d’une immense beauté et l’attachement filial fleuri au-delà de la différence d’âge, malgré l’absence de la mère.



La nature sauvage est présente dans chacune des histoires et en est même le personnage principal. La relation avec la mer, les oiseaux sauvages, la beauté du paysage et l’observance des liens forts entre ceux-ci incite au respect du « sans traces » en réduisant les impacts des activités.

Les journées passent et le rêve se mêle à la réalité. Les chapitres se succèdent au rythme des marins qui passent, des fleurs qui s’ouvrent et celles qui fanent, des odeurs et lumières qui changent.



« Le merisier et surtout le sorbier sentent la pisse de chat quand ils fleurissent.



Quel bonheur de se laisser bercer par tant de douceur et de langueur. Même lorsque la nature se déchaîne, avec des pluies torrentielles et des risques à la navigation, la finalité reste belle. Hymne à la vie, avec la mort qui en fait partie…
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Qui va rassurer le tibou ?

Tove Jansson est une auteure finlandaise de livres destinés au jeune public qui est connue pour avoir créé les Moumines. Ces petites créatures ne sont pas dans "qui va rassurer le tibou ?" mais on retrouve dans cet album l'univers si particulier de Tove Jansson.



En fait, j'ai du mal à dire si j'aime ou pas cette auteure. Je trouve le dessin de Jansson intéressant et personnel mais il s'en dégage un petit quelque chose qui me met mal à l'aise. L'univers de Jansson, que ce soit dans les Moumines ou ici dans cet album, dégage une atmosphère d'étrangeté que je trouve un peu inquiétante. Ma fille de 5 ans n'a pas semblé ressentir la même gène quand je lui ai lu. Lorsque je lui ai demandé si ça lui avait plu, elle a simplement répondu un "oui" laconique.

Je ne sais pas si je suis la seule à percevoir cette sensation de malaise face à l'univers de Jansson mais je trouve que quelque part ça rend son travail d'autant plus intéressant.



Challenge 14-68 entre 2 points de bascule 2017

Challenge Plumes féminines 2017 (un livre d'une auteure jeunesse)

Challenge Albums jeunesse 2017-2018 - 1

Challenge Atout prix 2017 - 11 (Prix Hans Christian Andersen 1966)
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Fair-Play

Quelle belle lecture!

Que ce roman, mi-nouvelle, mi-récit de vie est doux et émouvant.

Compagnes de vie, compagnes de voyage, Jonna et Mari s’accommodent de leur vie simple partagée entre un appartement près du port d’Helsinki et un chalet sur une île au large.

Elles écrivent, peignent, visionnent de vieux films, vont à la pêche, prennent soins l’une de l’autre.

Dix-sept récits qui relatent le quotidien d’un couple uni et heureux, deux personnes qui se respectent, se répètent, se chicanent un peu, se passionnent de tout et s’ennuient peu.

Ça peu sembler morne comme proposition de livre mais c’est tout le contraire. Le temps n’a pas d’emprise sur ces deux femmes.

« Jonna avait un tempérament heureux. »

La vie semble si simple quand on a le bonheur d’être aimé.

Ces deux complices qui se débrouillent franchement bien sûr leur île, se souviennent de leur jeunesse, ose faire ce qui leur plaît comme travail, évoque une fraîcheur et une liberté à rendre jaloux.

La vie et l’art, thème central de cette œuvre, fait réfléchir et fait du bien. J’adore!
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Fair-Play

Mari et Jonna sont artistes et vivent ensemble, en ville ou dans une maison de pêcheur sur une petite île de la Baltique. Elles créent, chacune dans ses domaines artistiques de prédilection, et chacune dans son espace dédié de la maison. Elles vont à la pêche, elles voyagent, au Mexique, en France, elles reçoivent des amis ou connaissances, elles partagent des activités ou se disputent de manière un peu routinière. La vie d’un couple d’un certain âge, qui se connaît depuis fort longtemps, mais continue de s’étonner de telle ou telle réaction pourtant prévisible…



Ni récit, ni roman, ni nouvelles, Fair-play consiste en une suite de textes courts, dont les personnages sont inspirés de l’auteure, Tove Jansson, auteure et illustratrice des célèbres Moumines finlandais, et sa compagne, artiste elle aussi. C’est agréable de voir ce livre n’obéir à aucun genre défini, dresser un portrait par petites touches de deux femmes qui peuvent être agaçantes autant qu’attachantes. L’une des nouvelles m’a particulièrement intéressée par la mise en abyme qu’elle propose, en faisant discuter Jonna et Mari à propos d’un texte de cette dernière.

La lecture gagne à être étalée dans le temps, et alors c’est toujours un plaisir de reprendre le livre. Une certaine philosophie, pas dépourvue d’humour, se dégage des pages, un charme aussi, à condition de se laisser faire, et de ne pas chercher midi à quatorze heures.
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Le Livre d'un été

Je rejoins totalement Dune00 et Ktylauney. Que ce récit est ennuyeux. Son seul mérite est d'être court.



Les divers chapitres sont autant d'anecdotes, de moments partagés par une petite fille, Sophie, et sa grand-mère. Il y a bien un papa en arrière-plan (la maman est décédée) mais il est quasi inexistant.



Les dialogues entre la grand-mère et sa petite-fille sont frustes, basiques parfois sans queue ni tête. Je n'ai pas ressenti d'affection débordante. Les tranches de vie évoquées n'ont rien de transcendant.



La nature, la mer, les éléments sont ,quant à eux, bien dépeints avec beaucoup plus de détails que pour les humains. Des humains représentés par des actes et des paroles très basiques.



J'ai terminé ce livre avec le sentiment de m'être déchargée d'un poids.
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Le Livre d'un été

En France , nous connaissons la suédoise Tove Jansson qui a créé des livres pour enfants devenus très célèbres, comme la série des Moomins chez Petit Lézard.



Par contre, on re- découvre en poche: "Le livre d'un été" publié en1972, l'histoire fantasque et savoureuse de la petite Sophie....elle a perdu sa maman , elle vit avec son père et sa grand- mère..... Une mamie d'un genre un peu excentrique....hors du commun, douce et espiègle...

Elle collectionne les coquillages, fut cheftaine dans sa jeunesse,égare son dentier dans les pivoines,aime le cognac, fume en cachette, jette sa canne pour prendre un bain de mer.......

Parfois, elle ramasse des os sur le rivage, construit des bateaux avec des écorces, bâtit une maison en allumettes, sait sculpter des animaux en bois.....:"La grand- mère sculptait d'étranges animaux...elle les taillait dans des branches et des morceaux de bois...leur donnait des pattes et des visages..."

À Sophie, elle confie que chacun doit faire ses propres erreurs!

Nous sommes sur une île du golfe de Finlande avec une forêt magique, le vent du Sud y souffle assez fort,":

"Nuit et jour, on entendait le même murmure calme et régulier,un endroit particulièrement exposé au vent pendant des centaines et des centaines d'années, la forêt avait essayé de pousser en défiant les tempêtes,acquérant ainsi un aspect tout à fait unique, où tous les arbres se pliaient pour échapper au vent......, ils se recroquevillaient, se tordaient et beaucoup rampaient...."



On note dans le ciel, la présence d'oiseaux migrateurs, des oiseaux sauvages,ici "parfois des " hareldes", des oiseaux, chantant à deux ou trois voix, qui meurent d'amour."..

La grand- mère s'adonne à leur observation....

La petite Sophie s'approprie les échos familiers des saisons qui ordonnent le temps qui passe,elle apprend grâce à sa grand- mère à " être tolérante et à respecter les idées d'autrui."

Les dialogues complices avec sa mamie révèlent les liens forts qui unissent une femme amoureuse de la vie et des changements de la nature et une fillette désireuse de les connaître.

Le ton est serein et malicieux, parfois grave, l'humour est partout présent, un sentiment léger...un air paisible.......

Un opus curieux, surprenant et frais, fantaisiste et savoureux entre réalité et rêve éveillé, à découvrir le temps d'un été!

Mais ce n'est que mon avis!













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Les aventures de Moomin : Le Chapeau de Mag..

Cet album met en images un livre qui plonge directement dans un monde imaginaire créé par Tove Janssen.



Moumine est un délicieux petit troll naif entouré de ses amis. Il découvre sur la plage un chapeau haut-de-forme et, grace à celui-ci, il va vivre de délicieuses aventures: en se promenant sur de petits nuages ou dans la maison devenue une jungle....

En effet, plusieurs éléments du livre se transforment - meme Moumine finit par vivre une transformation! cela lui cause une grande frayeur...



Moumine finit par rencontrer le Magicien à qui appartient ce chapeau haut-de-forme.

Cependant, le Magicien ne retrouve pas le Rubis géant qu'il recherche depuis toujours...







***



Un album délicieux qui permet de voir le roman mis en images, à quelques différences près....

Il permet de rentrer dans un univers imaginaire bien connu en Finlande. J'adore!



Moumine vit en famille dans une maison ronde. Il est accompagné de ses amis à qui il demande leur avis.

Il se promène sur la plage et vit des aventures extraordinaires avec ses amis.

Sa mère est toujours très compréhensive. Il ne faut pas déranger son père, qui passe son temps à écrire ses mémoires (et à décrire sa jeunesse aventureuse).

Ses amis forment toute une galerie: Snorque, la demoiselle Snorque... Parmi les habitants de son monde, il existe meme une personne qui rale et qui passe son temps à voir tout en noir (jusqu'au jour où son livre préféré: de l'inutilité de tout, devient de l'utilité de tout).

Une oeuvre empreinte de tendresse et d'humour.



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L'honnête tricheuse

Katri Kling ne vit que pour son frère Mats, de dix ans son cadet. Elle a de grands projets pour lui et, grâce à sa grande intelligence et sa parfaite maîtrise des chiffres, elle est convaincue de pouvoir tout obtenir. « On disait de Katri Kling qu'elle ne se préoccupait de rien d'autre que des chiffres et de son frère. » (p. 10) Si tout le village vient prendre conseil auprès d'elle, tout le monde se méfie d'elle. On la dit un peu sorcière, vraiment étrange, totalement différente. « En tout cas, Katri Kling était honnête, il fallait le reconnaître. » (p. 22) Quand Katri commence à fréquenter Anna Aemelin, la vieille dessinatrice recluse dans sa grande maison, personne ne comprend vraiment son objectif. Mais Katri, elle, sait ce qu'elle veut – offrir un bateau à son frère – et c'est en remettant de l'ordre dans les comptes et les affaires d'Anna qu'elle arrivera à ses fins. « Prendre l'argent d'un autre n'est excusable que quand on peut le faire fructifier et le rendre en un partage équitable. » (p. 64)



Que voilà un étrange et fascinant récit, fait de personnages qui ne comprennent pas dans un univers pris dans le froid et la neige. Quel monde entre Anna qui dessine les sous-bois et des lapins fleuris et Katri qui voit toutes les mesquineries et toutes les tromperies ! Et pourtant, en un sens, ces deux femmes se trouvent et se rejoignent, chacune insufflant à l'autre ce qui lui manque, un peu de méfiance pour l'une et un peu de mansuétude pour l'autre. Katri est de loin le personnage le plus fascinant : ne manifestant aucune émotion, n'étant attachée qu'à son frère, elle est peu accessible, retranchée derrière une muraille de chiffres et de calculs. Son inaltérable honnêteté et sa capacité à révéler les travers de chacun rendent ceux qui la côtoient profondément méfiants et finalement cruellement malheureux. Katri a la capacité d'ôter les illusions en arrachant sans vergogne les voiles et les masques. Quand vient le moment où, à son tour, elle doit montrer son vrai visage, on s'attendrait presque à entendre résonner un rire antique, celui de l'ironie dramatique.



Premier texte que je découvre de Tove Jansson, certainement pas le dernier ! Et c'est avec un certain plaisir que je vais rouvrir mon édition du Hobbit de J. R. R. Tolkien, ouvrage qu'elle a illustré !
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Le Livre d'un été

Dans le golfe de Finlande, sur une des innombrables îles et îlots qui en parsèment la côte, Sophie, sa grand-mère et son père passent leurs étés en insulaires. Un bateau à moteur, une barque à rames, des filets de pêche, une lampe à pétrole et des livres, le reste, la nature s'en charge. Quelques visites agrémentent le séjour, des tempêtes aussi, mais ce sont les échanges entre la grand-mère et Sophie qui font le charme de ce récit. Tantôt acrimonieux, tantôt bienveillants, les dialogues entre la vieille sage et la fillette délurée donnent un tour inattendu à la narration.

Un beau petit roman qui honore le caractère particulier de l'insularité.
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L'art de voyager léger et autres nouvelles

Le problème de Tove Jansson avec les Moomins est celui de Conan Doyle avec Sherlock Holmes, de Hergé avec Tintin et de tous les artistes dont les créatures géniales se sont mises à vivre de leur vie propre en écrasant leur créateur... Quand le succès de son oeuvre fut assuré (les aventures des Moomins restent les livres finlandais les plus vendus au monde), à partir des années 70, elle la délaissa et se mit à l'écriture de récits (romans et nouvelles). Je ne sais pas si ce succès lui pesa, j'imagine plutôt qu'elle se pensait comme une artiste protéiforme, fille et soeur d'artistes, elle-même peintre, illustratrice, et qu'elle ne comptait pas se laisser figer comme cela.



Ce livre prouve-t-il qu'elle a réussi à s'extraire de la zone d'influence des Moomins ? Peut-il exister en soi et séduire les lecteurs qui ne les connaissent pas ? Il suffit de lire les deux dernières nouvelles pour s'en convaincre : dans "Prendre congé", l'auteure raconte comment elle et son amie, Tooti, se sentant devenir vieilles, quittent à jamais leur îlot de Klovaharum, où elles possédaient un cabanon rudimentaire dans lequel elles passaient tous les étés. Poignant.

L'autre nouvelle, au si beau titre éponyme, "L'art de voyager léger", traite du départ joyeux d'un voyageur, le narrateur, qui a décidé de ne plus s'intéresser aux autres pour rester insouciant. Bien sûr, il n'y parvient pas et prête une oreille attentive aux déboires d'un de ses compagnons de voyage... On comprend l'impossibilité de vivre en échappant aux problèmes des autres, qui relègue "l'art de voyager léger" à un idéal inaccessible et rend le titre intelligemment ironique. Mais plus largement, n'est-ce pas l'état d'artiste qu'elle interroge ? Celui, ou celle, qui aimerait se consacrer au silence mais que le charme d'une histoire, la force d'une douleur, ramènent dans le tumulte de la création...



Ce recueil d'histoires courtes, c'est Tove racontant des choses vécues, à sa manière voilée et intense, des éclats de vie brillant d'une lucidité un peu cruelle. Son enfance en Finlande, ses plaisirs, son rapport si fort à la mer. Sous les récits calmes, précis, on sent bien que quelque chose dérange, sans savoir exactement quoi, comme si le vrai sujet était si profondément enfoui qu'il ne pouvait être formulé, mais qu'il projetait son ombre sur tout : la guerre ? son homosexualité ? autre chose qu'elle n'a pas avoué ?

Ce qui est intéressant aussi pour qui a grandi avec la famille Moomin, Maman Momie, le Renaclérican, Sniff et la Demoiselle Snorque, c'est de chercher les sources d'inspiration de l'auteure et de déceler des correspondances entre les deux univers. Dans les Moomins aussi, on retrouve cette menace imprécise: l'inondation, la comète, les créatures étranges et imprévisibles. J'ai retrouvé surtout la même paix un peu triste, celle du long hiver qui oblige les Moomins à hiberner dans leur jolie maison ronde, celle de ce sommeil dont ils ont parfois du mal à se réveiller.



Tove Jansson, c'est celle qui sculpte le silence en sachant que tout ce qu'elle dira sera très vite enseveli sous la neige ou dissipé par le vent. Et le plus fort, c'est que cet univers étrange séduit les enfants en leur apprenant la force inoubliable du bizarre. Ils comprennent qu'on leur parle d'une voix juste, sans chercher à esquiver le désarroi qui loge au milieu des aventures les plus palpitantes. Ils y apprennent l'art de la nuance et la métamorphose des émotions. Un trésor, en quelque sorte !

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La fille du sculpteur

Bienvenue dans le monde fantasmagorique de Tove Janssen, cette écrivaine reconnue de la littérature scandinave.

Dix-neuf nouvelles déclinées en plusieurs petites tranches de vie puisées dans l’imaginaire de l’auteure.

On se retrouve dans l’appartement-atelier du papa sculpteur et de la maman dessinatrice à Helsinki ainsi qu’au chalet d’été sur une île de l’archipel de Parvoo.

Tove Janssen mélange des événements du quotidien d’un enfant à l’imagination débordante à l’onirisme d’une vie dans une nature dépouillée, entourée d’animaux et d’eaux vives et froides. De petits souvenirs innocents sont catapultés au premier plan grâce à la poésie d’une écriture surprenante qui parle du quotidien banal avec délicatesse et mystère.

Il ne faut pas chercher à tout comprendre, juste se laisser bercer par la prose et le dépaysement. C’est doux et fort en même temps, comme ce peuple du nord qui allie culture, mysticisme et harmonie avec la nature.

L’intérêt pour chacun des courts récits est différent et inégal mais parfois, une seule phrase sauve le récit. J’avoue que cette oeuvre donne le goût de glaner dans ses souvenirs d’enfance, d’y mettre de l’ésotérisme et de l’irréel enrichi de l’amour des parents et coucher tout cela sur papier. Belle découverte que je poursuivrai avec les autres volumes de l’auteure.

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