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Critiques de Truman Capote (742)
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De sang-froid

Incroyable chef d'œuvre qui nous emmène en 1959 dans le Kansas. Roman non fictionnel qui relate un effroyable quadruple meurtre. Pas de suspense ici, on connait dès le début les assassins. Mais on va apprendre à les connaître, eux, ainsi que les victimes et une multitude de personnages satellites. Truman Capote aura passé des années à se documenter sur ce "fait divers", des années sur place, se lia d'amitié avec certains, assistant même à la pendaison des criminels, pour nous livrer 500 pages d'un roman qui alterne les points de vue à la manière d'un reportage. Le style est volontairement simple et épuré, au lecteur de se faire sa propre idée.

Merci Mr Capote pour ce bijou.
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La harpe d'herbes

Ce livre est paru pour la première fois en 1951 aux Etats-Unis.



Petit résumé :

Collin vit avec ses deux vieilles cousines : Vérena assez austère et Dolly effacée et douce mais très fantasque.



Facile de deviner vers qui va la préférence de Collin.



Après une dispute avec sa soeur, Dolly décide quitter la maison et d'aller s'installer dans la cabane perchée dans un arbre. Elle y emmène Collin et sa vieille servante noire Catherine.



Ainsi, vont ils vivre quelques jours loin des contraintes que leur infligent Verena.

Ils resteront perchés, tels des oiseaux dans leur nid.



Au contact de la nature Collin va pouvoir développer cette sensibilité latente chez lui où "les soupirs humains seront une mélodie accompagnée d'une harpe d'herbes".



Livre où la poésie se mêle à la réalité des choses.



Je m'y suis un peu égarée par moment à mon très grand regret.



C'est pourtant bien écrit mais n'ai pas réussi à m'imprégner totalement de "l'ambiance" qui se dégageait de ce récit.











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La harpe d'herbes

Court roman extrêmement subtil et poétique : deux vieilles femmes, en conflit avec une troisième dont elles partagent la maison, trouvent refuge dans un arbre accompagnées d'un jeune adolescent.

Cela donne un récit un peu onirique, envoûtant, qui ressemble beaucoup à un conte.

J'ai follement aimé le personnage de Dolly Talbo, qu'on découvre sexagénaire, mais que sa fraîcheur et sa créativité rendent atemporelle, ancrée pour toujours dans une jeunesse candide telle une fleur curieuse qui s'ouvre à la vie.

C'est un récit où vibrent les couleurs, les végétaux, les éléments (orages, averses, vent). Tout bruisse de mille rumeurs.

Je me suis étonnée, tant l'oeuvre est subtile et profonde, vibrante et sensible, qu'un homme ait pu écrire une chose pareille. C'est "Alice au pays des merveilles" en moins cérébral, c'est une onde aux mille répercutions.

N'ayant lu de Truman Capote que "De sang froid".... je ne le pensais pas capable d'un tel prodige. Mais l'auteur avait plusieurs cordes à son arc.

... il me revient cependant, en parcourant sa bibliographie, que j'avais lu il y a bien longtemps "Un petit déjeuner chez Tiffany". C'est un souvenir fugace, mais agréable.

Rien de comparable pourtant à mon coup de foudre pour "La harpe d'herbes".
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Petit-déjeuner chez Tiffany

Une fois n'est pas coutume, c'est cette fois-ci un film qui m'aura donné envie de lire un livre. Audrey Hepburn m'a "vendu" le personnage de Holly Golightly le jour où j'ai vu le célèbre Breakfast at Tiffany's.



Comment ne pas tomber sous le charme de cette jeune femme de vingt ans, élégante, désordonnée, bavarde, étrange et attachante? Holiday Golightly est "voyageuse de commerce" ou plutôt l'une des reines des soirées mondaines new-yorkaises ; à certains moments, elle est également une jeune fille perdue dans un monde trop grand pour elle. Elle gagne sa vie en faisant la belle auprès des hommes riches... et en transmettant des messages codés pour le mafieux Sally Tomato. Le scandale éclate alors qu'elle s'apprête à épouser José, un homme politique brésilien, qui plante là leurs espoirs de bonheur. C'est le narrateur, le voisin de dessus, qui aidera la pétillante Holly à fuir le pays, en quête de nouveaux rêves.
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De sang-froid

De sang-froid

Truman Capote (1924-1984)

Ce récit publié en Amérique en 1965 est l’histoire véridique d’un meurtre multiple et de ses conséquences. C’est un grand classique de la littérature policière, qui d’ailleurs a été porté à l’écran.

Nous sommes alors en novembre 1959 dans le comté de Finney dans l’état du Kansas. Le petit village de Holcomb situé dans les hautes plaines de l’ouest de l’état tout près du Colorado, est un havre de paix. C’est le Far-west avec ses grandes propriétés agricoles et son élevage extensif. Herbert William Clutter, 48 ans, est le maître de River Valley Farm ; avec son épouse Bonnie ils ont eu quatre enfants dont deux sont encore sous le toit familial, Nancy et Kenyon. Une famille heureuse et sans histoire.

Aucun de ces quatre membres de la famille Clutter ne va survivre à la barbarie de deux hommes repris de justice perdus dans leurs délires et leur folie.

Un livre étourdissant dont les faits marquants, à savoir le quadruple meurtre de la famille Clutter, sont connus dès le début du récit, puisque le titre de la première partie dit « Les derniers à les avoir vus en vie » en parlant de la famille Clutter. C’est grâce à une technique narrative remarquable, que Truman Capote, par petites touches et accumulation de détails évoqués avec minutie concernant le passé mouvementé des deux meurtriers et allusions précises à leur fond de pensée, nous emmène crescendo dans un monde de folie vers un dénouement hallucinant mettant en scène la démence meurtrière de deux hommes, Dick et Perry qui sans aucun mobile véritable se livre à un carnage. Il faut remarquer que l’auteur laisse tout au long du récit le lecteur libre de se faire son opinion, il ne cherche à aucun moment à l’influencer en accablant les coupables ou en les absolvant. En alternant le récit lui même des faits avec les témoignages des différents, intervenants, Truman Capote met en place les pièces d’un puzzle extraordinaire. Ce livre nous offre aussi un portrait saisissant de l’Amérique profonde des grandes plaines.

Un véritable chef d’œuvre que Capote a mis six ans à écrire et qui fut son dernier roman.

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De sang-froid

Le hasard des dates, le 13 mai 1960 est la première date d’exécution fixée à Dick et Perry pour « visiter l’entrepôt ».

Le 13 mai 2021, je termine mon 1er roman de Truman Capote relatant ce terrible fait divers dans les détails les plus précis.

Une histoire vraie qui m’était jusqu’à présente « méconnue » et toujours cette curiosité à lire ce roman tant par son titre que par sa couverture de livre (ses 4 hommes aux allures de gangster d’Al Capone...hé non pas du tout !).

Je n’ai pas faits de recherches parallèles ou complémentaires sur internet ni lus toutes les critiques faites à ce roman. Ma critique n’apprendra rien de nouveau je pense à ce qui a été déjà dit sur ce livre. Truman Capote excelle dans l’écriture, il est brillant dans le récit de cette histoire.

C’est lent, c’est long mais bien précis. Il n’y a pas d’intrigue mais je suis vite rentré dans le roman en cherchant continuellement la suite et ses détails avant et après la tuerie de Holcomb. J’avais le sentiment de lire une fiction. Comme si que cette histoire avait été inventée par l’écrivain.

La force de ce roman n’est pas tant dans le déroulement des faits mais plus dans la présentation, l’analyse, la description de tous les personnages principaux : l’innocence des victimes ; l’insouciance, l’errance, la cruauté des meurtriers, l’impuissance des parents. D’autres sujets sont aussi abordés comme le profil psychologique des meurtriers « sont-ils capables de faire la différence entre le bien et le mal ? » ; « ont-ils le droit à un procès juste et équitable ? ».

Mon chapitre préféré est le dernier «  Le Coin ». On y découvre Dick et Perry sous un angle différent que des meurtriers sanguinaires. Aussi, d’autres faits divers avec d’autres protagonistes ayant comme point en commun « des meurtres de sang-froid et sans motifs ».



De sang-froid, un fait divers devenu un classique intemporel de la littérature américaine ! Bravo à l’écrivain.
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De sang-froid

Même aujourd'hui, si vous tapez "Holcomb - Kansas" sur Google, le site vous propose un tas de photographies de "Clutter House" ! Fait divers sordide de 1959, il fit la une des journaux de l'Etat et le succès de Truman CAPOTE qui donna vie à ce moment douloureux. Il écrit le livre en se plongeant dans la peau de chaque personnage, que ce soit les victimes, les auteurs, les enquêteurs ainsi que les témoins. La prouesse littéraire fut saluée par un film. Je comprends maintenant en refermant ce livre déniché dans une brocante les vers tirés de la ballade des indus de François VILLON glissés entre les remerciements et le premier chapitre :

Frères humains qui après nous vivez,

N'ayez les cuers contre nous endurcis,

Car, se pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tost de vous mercis.
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Monsieur Maléfique : Et autres nouvelles

ébé, si vous cherchez de l'amusement et du léger, passez votre chemin...

On ne peut pas dire que les nouvelles de ce petit recueil soient réjouissantes !



C'est très bien écrit, dans un style ultra-moderne, même, et le choix des héros de chaque nouvelle, très différents, montrent une grande maîtrise de l'écriture. (Une femme, une adolescente, et enfin un homme.)



Les trois nouvelles ont pour thème grandeur et décadence, si on peut dire. A chaque fois nous est présenté un personnage assez ambitieux (et réellement doué avec Miss Bobbit dans la seconde), mais qui au final pose des actes qui vont provoquer sa chute, par paresse, par besoin, par bêtise.



C'est donc une ambiance assez sombre et sinistre qui se dégage de ce recueil, et je l'ai recommencé du début ce matin car, j'avoue que je n'avais pas réussi à le lire quand je l'avais commencé pendant mes vacances cet été, j'étais vraiment pas d'humeur.

Je ne le suis toujours pas d'ailleurs mais ça m'agaçait de l'avoir encore avec un marque-pages à l'intérieur depuis tout ce temps, d'autant qu'il n'est pas bien épais ! Il est pas né le bouquin qui me résistera quand j'ai décidé de le lire, non mais ! Mdr !

Et donc je l'ai fini.



La première nouvelle "Monsieur Maléfique", est excellente. Vraiment j'ai bien accroché, et si elle n'est pas réjouissante, elle est très inventive.



La seconde, "Tels des enfants, au jour de leur anniversaire", est sympathique tout du long, plutôt étrange car cette gamine est pas commune, ça c'est sûr.



La troisième est plus difficile à lire. Le personnage principal est totalement antipathique, c'est vraiment un sale type, arriviste et qui tourne le dos aux gens qui l'aident dès qu'il se croit "au sommet". Sa chute n'en est que plus réjouissante, prends-toi ça dans tes dents. Son caractère est bien décrit, ça vise juste. Mais on finit sur une mauvaise impression tant il est désagréable, c'est un peu dommage...
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Petit-déjeuner chez Tiffany

Fasciné par sa belle voisine du dessus Holly Golightly, un écrivain raconte leur rencontre et les instants partagés jusqu'à son départ précipité à l'étranger...



Mais qu'y a-t-il donc de si fascinant chez cette Holly Golightly ? Pourquoi cette attraction masculine vers cette paumée certes atypique mais certainement pas attachante ? L'attrait pour cette nouvelle vient-il uniquement du mythe qu'inspire Audrey Hepburn dans le film éponyme ?

Malgré une traduction vieillie et parfois même mauvaise, il est certain que Truman Capote a une plume agréable et incisive. Néanmoins, la nouvelle n'est sans aucun conteste pas du tout l'exercice qu'il réussit le mieux, lui qui commence ses histoires pour ne pas vraiment les finir. Je conviens qu'il s'agit ici d'une boucle, mais cette dernière laisse le lecteur dans un mélange d'expectative et d'incompréhension.

Cela reste presque une déception après le magistral De sang-froid.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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De sang-froid

Nous sommes en 1959, dans le Kansas ; deux hommes commettent un quadruple crime, une famille est décimée en l’espace de quelques minutes. Une famille de fermiers, sans histoire, des travailleurs.



Ceci est un fait réel, Truman Capote en fait ici le récit structuré comme un roman, avec de multiples procédés narratifs, des lettres, compte rendus d’audience et interrogatoires, et ,qui se lira comme un roman.



Un ouvrage complet, d’une précision redoutable, et sans aucun parti-pris. Des faits, rien que des faits. Truman Capote a la sagesse ne pas apporter d’interprétation, ni de porter un quelconque jugement. Il laisse planer volontairement une certaine froideur dans son style pour ne pas influencer le lecteur , seul face à la folie des hommes.



Les amateurs de polars classiques seront sans doute déçus, car les coupables sont connus assez vite, et expressément nommés. Tout le propos de cet ouvrage est la reconstitution quasi chirurgicale de ce terrible fait divers, et dans le descriptif d’une certaine Amérique de l’époque.



Si s’embarquer dans la lecture de cet ouvrage ne se fait pas à la légère tant il peut rebuter au départ, en revanche, une fois dedans c’est avec beaucoup de difficultés que l’on s’en sépare, mais surtout il imprime durablement sa marque au fond de soi.
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Petit-déjeuner chez Tiffany

Le livre en lui-même ne m'a beaucoup emballé. En revanche, j'ai été fascinée par le personnage principal féminin, Holly. Jeune, élégante, demi-mondaine, sans-gêne... Elle parle beaucoup mais est au final très mystérieuse. On voudrait lui plaire alors qu'elle est, disons-le, pas vraiment "fréquentable". Elle apparaît comme superficielle, n'ayant en tête que son image, mais elle est bien plus profonde que ça.

Bref, une jeune femme surprenante, un peu insaisissable et charismatique qui fait tout l'intérêt du récit.
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La traversée de l'été

Certes, ce roman a été l'un des premiers que Truman Capote a écrit et il peut paraître évident qu'il manque un peu de maturité mais il n'en reste pas pour autant une oeuvre qui m'a beaucoup touchée et que j'ai beaucoup appréciée, notamment en raison des thèmes abordés. L'amour tout d'abord, amour impossible en raison de la différence de classe sociale mais aussi à cause de la différence de religion, la révolte d'une jeune fille envers l'injustice de la vie et envers ses parents.

Grady, une jeune fille américaine de bonne famille décide de ne pas s'envoler vers l'Europe avec ses parents afin de pouvoir profiter de ces rares moments dans l'appartement familial avec Clyde, un jeune juif américain dont elle est éperdument amoureuse. Nos deux tourtereaux batifolent sans se soucier du monde extérieur jusqu'au jour où Grady se rend dans la famille de Clyde et découvre la triste réalité de la vie. Elle est très touchée par leur manière de vivre, elle, qui a toujours vécu dans un cocon doré avec une vue splendide sur Central Park et est aussi révoltée contre la vie elle-même en apprenant que la jeune soeur de Clyde, récemment décédée, n'a jamais fait d'études en raison de sa santé fragile et préférait se consacrer à la mécanique, sa passion.

Aussi, Grady décide-t-elle d'épouser Clyde sans se soucier de la réaction de ses parents à leur retour d'Europe.

J'ai trouvé ce roman bouleversant de sincérité, d'insouciance aussi mais plus vrai que vrai. A découvrir !
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De sang-froid

De sang-froid est un de mes livres de chevet,

Sa lecture a été une révélation pour moi.

Un choc !

Aussi une nouvelle fois, j’ai décidé de le relire !

De sang-froid : récit véridique d’un meurtre multiple et de ses conséquences c’est l’histoire de deux bandits qui se font passer pour d’inoffensifs auto-stoppeurs, en quête d’un voyageur à détrousser, étrangler et abandonner dans le désert.

Leur route passe par Holcomb dans le Kansas, en est en 1959, là vit la famille Cluter

Et voilà que sans mobile apparent, les deux jeunes truands, s’arrêtent dans leur ferme et tuent les Cluter. Les quatre membres d’une même famille sauvagement assassinés.

Un fait divers sordide qui émeut l’Amérique.

Truman Capote part au Kansas, où il réalisa un monumental travail d’enquête sur les deux condamnés à mort de ces meurtres horribles. Il veut comprendre pour construire son récit : De sang-froid.

De sang-froid fut le premier grand livre d’enquête littéraire sur le massacre d’une famille. Et comme son auteur on va s’attacher aux faits et s’identifie à ces personnages pleins de contradictions. On va tenter de comprendre leurs motivations. Qui sont Richard Hiccock et Perry Smith, les assassins. Nous tenterons de percer le mystère de leurs actes. Pour cela Truman Capote nous aide merveilleusement bien, lui qui ici sonde l’âme humaine.

Et comme le sous-titre le dit si bien, avec l’auteur nous allons tâcher de savoir l’impact qu’a eu ce fait divers barbare sur la population locale de ce petit coin tranquille d’Amérique.

Ce qui est aussi marquant tout au long du roman, ou devrai-je dire ce true crime story, c’est l’empathie dont a su faire preuve notre auteur pour relater tout ceci.

Ni voyeurisme, ni sensationnel, juste des faits ! Des faits et une analyses très fine des tenants et des aboutissant de cette sordide affaire.

Ah ! Quand le fait divers rencontre la littérature…

C’est magistral ! Que dire de plus…
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De sang-froid

Après avoir lu ce roman, j'ai appris que l'auteur avait rencontré les deux prisonniers, il parle en effet par un moment d'un journaliste qui s'entretient avec eux, mais jamais il ne dit "je", il s'efface complètement devant le drame et ses protagonistes, alors qu'il a passé énormément de temps sur place à étudier le cas et interroger les uns et les autres. C'est rare qu'un écrivain résiste à la tentation de se mettre en avant.

On sent sa compassion pour les deux criminels, surtout pour Perry, sans qu'il ne minimise leur acte ni son absurdité, il commence d'ailleurs par montrer à quel point les victimes étaient des êtres formidables. Et pourtant, il nous transmet sa peine de voir les coupables

Tout comme Breakfast at Tiffany's, De sang froid laisse l'impression que Truman Capote était un homme qui avait beaucoup d'empathie et confirme également sa grande valeur d'écrivain.
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De sang-froid

Excellent ouvrage qui retrace un fait divers commis dans un Etat rural des U.S.A. Les faits sont narrés du point du vue des victimes, des policiers puis des criminels. Le romancier y ajoute sa propre perception au cours de la scène finale, le tout constituant un livre très agréable à lire et ne retenant pas ses coups de griffe à l'endroit de la plupart des personnages. A recommander, donc, malgré le patronyme ridicule de l'auteur qui ne doit pas rebuter le lecteur rétif à s'engager dans un pavé de 500 pages sans un minimum de garanties...
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De sang-froid

Novembre 1959, un couple de fermiers prospères et respectés d'une ville du Kansas et leur deux enfants sont retrouvés mort dans leur maison. Truman Capote présente l'avant de la découverte, la découverte des corps, l'enquête, le procès et aborde en dernier un tableau de la peine de mort et des conditions de détention de ces prisonniers qui attendent dans le couloir de la mort. Oui car au Kansas la peine de mort peut être prononcée et c'est ce que va requérir le procureur dans cette affaire avec jury. 



Avec sang-froid j'ai découvert Truman Capote et surtout j'ai découvert son talent. J'ai eu du mal à me situer au début, un peu surprise par le temps pris pour planter le décor le Kansas, la famille Clutter mais le décor est savamment planté pour nous prendre dans l'histoire, dans une époque, un lieu. Je m'attendais à un roman mais c'est un "exercice" particulier et très rondement mené aussi que j'ai découvert. Cela raconte une histoire, nous livre une psychologie des personnages, entre dans les intimités, livre un déroulement mais ce n'est pas un roman. C' est un style journalistique mais sans état d'âme ou prise de position qu'il pourrait y avoir lors de l'exposé des faits car ce sont des faits que nous décrit l'auteur mais c'est aussi une histoire. C'est tellement minutieux et détaillé qu'on ne peut rester simple spectateur on est pris dedans. L'auteur fait vivre des personnages à travers sa plume grâce aux détails de leurs actes que ce soit la famille Clutter, les enquêteurs et les 2 tueurs auxquels Truman Capote donne vie.

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Joyeux Noël !

Lecture on ne peut plus de circonstance en ce jour de Noël, réunissant des nouvelles d’auteurs aux styles différents que pour certains je n’avais pas encore lu, ce qui a été l’attrait de ce recueil, qui m’a semblé par ailleurs inégal dans l’intérêt qu’il a pu me susciter. J’ai quand même eu un coup de cœur pour la nouvelle de Truman Capote: Un souvenir de Noël, touchante, et bien aimé certaines autres. Pour qui souhaite visiter les Noëls d’antan. Joyeux Noël !
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Un Noël



Cette nouvelle, plus ou moins autobiographique, raconte l’expérience de Buddy qui part passer les quelques jours de fêtes de Noël chez un père qu’il ne connait pas.

Abandonné par ses parents dès le plus jeune âge et confié aux autres membres de la famille, l’enfant se retrouve à faire seul des centaines de kilomètres en car avec une étiquette portant son nom, épinglée à sa veste. Une aventure qui le marquera pour toute sa vie, de façon très positive.

Style délectable, sujet touchant, tout Truman Capote est là, avec déjà ce sentiment de désenchantement et de quête d’amour.

Pour une fois, on apprécie la « happy end ».

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De sang-froid

Un beau dimanche, à l’heure de la messe, une famille entière est retrouvée assassinée dans une propriété de Garden City. La mère et les deux enfants tués d’un coup de fusil, le père égorgé puis fusillé lui aussi. Alvin Dewey se retrouve à devoir résoudre ce meurtre gratuit, terriblement barbare et totalement inattendu, la famille Clutter ayant été particulièrement aimée de ses concitoyens. En parallèle, Dick et Perry, récemment sortis du pénitencier de Lansing se baladent sur les routes du Kansas, laissant derrière eux des piles de chèques sans provisions, en direction du Mexique, où ils espèrent bien trouver un trésor sous-marin. N’ont-ils pas fait escale à Garden City par un froid samedi de Novembre?

Roman policier sans l’être véritablement, De sang-froid ne joue pas sur des techniques de suspense pour dévoiler petit à petit l’auteur du quadruple meurtre. Le lecteur découvre en même temps la gentille famille Clutter – Herb croquant ses pommes devant son verger, Bonnie se baladant en chemise de nuit dans la main, Nancy aidant une amie à réaliser une tarte, Kenyon faisant la course aux coyotes dans son vieux fourgon – et le duo atypique que forment Dick et Perry, petits délinquants aux personnalités particulières. Truman Capote prend le temps de son entrée en matière, il plante le décor, il détaille les personnages et les ambiances. Il nous attache lentement et surement aux victimes et aux meurtriers, à ceux qui sont partis trop tôt et à ceux qui ont pressé la détente. On s’attache aux meurtriers dans ce qu’ils ont de profondément humain. Perry surtout, un homme touchant au passé difficile, surprend par sa créativité, son intelligence, sa curiosité naturelle.



Avec un style chirurgical, l’auteur nous présente les témoignages, les réflexions de la police, les antécédents des protagonistes. Il n’y a pas ici de diabolisation du crime, pas de jugement valeur, rien que les faits froids et objectifs. Il nous laisse la possibilité de juger, de nous faire une opinion, il se contente de nous nourrir des informations qu’il a collectées pendant cinq ans d’enquête. Résultat d’un incroyable travail de recherches, De sang-froid ne se contente pas seulement de relater des faits réels, il amène à réfléchir sur notre droit, à chacun, de donner la mort, qu’elle soit infligée par balle lors d’un cambriolage ou par pendaison pour réparation d’un crime. Perry Smith et Richard Hickock ont indéniablement privé plusieurs personnes de leur vie, ils se sont rendus coupable d’un crime atroce et méritaient d’être punis. Mais devait-on pour autant les pendre? Truman Capote leur a rendu visite pendant leurs nombreuses années « au Coin » dans l’attente de l’exécution de leur sentence : il nous dresse un portrait terriblement humain de ces deux hommes qui finiront pourtant au bout d’une corde. Toujours légale au Kansas, la peine de mort reste encore aujourd’hui un sujet éthique d’actualité, et ce récit nous amène à en considérer la pertinence.

Un classique incontournable, à lire absolument
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De sang-froid

Deux jeunes hommes, Dick et Perry souhaitant cambrioler la maison d'un riche fermier, l'assassinent froidement, ainsi que son épouse et deux de ses enfants. Ils ont ligoté les victimes et les ont égorgé ou leur ont tiré dans la tête....Préméditation : il fallait "leur foutre...leur mettre tout plein de cheveux sur les murs". Deux jeunes hommes passés de la petite délinquance au crime sordide.

Comment pour quelques dollars, pour un poste de radio, pour un chéquier peut-on tuer sauvagement une famille, une gamine..?

Roman né de l'imagination d'un auteur ? Non. Il s'agit de l'un de ces faits divers que connaissent les Etats-Unis de la fin des années 50 et des années 60

Truman Capote réalise une véritable enquête sur cette affaire qui se déroula dans ce Kansas rural, chapeaux et bottes de cow-boy, grosses et vieilles voitures, gamins conduisant dès douze ans leurs vieilles guimbardes pour chasser le coyote, offices religieux tous les dimanches et morale religieuse le reste de la semaine...Une Amérique violente et puritaine, au sein de laquelle l'argent est roi, une Amérique qui déjà a ses laissés pour compte, ceux qui par des petits boulots, espèrent gagner ces quelques dollars qui leur donnent l'illusion de la richesse, du bonheur....un dollar roi, pour lequel l'un des deux assassins dira : "j'ai trouvé une petite bourse, une bourse de poupée. Il y avait un dollar en argent dedans. Je l'ai laissé tomber par mégarde et il a roulé sur le plancher. Il a roulé sous un fauteuil. Il a fallu que je me mette à genoux. Et c'est à ce moment-là que je me suis retrouvé comme en dehors de moi. M'observant comme dans un film idiot. Ca m'a rendu malade. J'étais simplement dégoûté. Dick et tout son bla-bla sur le coffre-fort d'un type riche, et voilà que je rampais sur le ventre pour voler un dollar en argent à un enfant. Un dollar. Et j'étais en train de ramper sur le ventre pour l'avoir !"

Truman Capote retracera la vie de ces deux paumés depuis leur enfance jusqu'à leur exécution, en passant par leur cavale jusqu'au Mexique. Il s'appuie notamment sur des lettres transmises à leur famille, ou des témoignages reçus de celles-ci.

Une affaire qui m'a, personnellement, mis mal à l'aise.

Certes le crime de toute cette famille est sordide et horrible, mais à part l'enfermement, cette société américaine n'a rien prévu pour réinsérer les jeunes délinquants. Certains pourront être traumatisés par leur passage sous les drapeaux...le Dieu Dollar trouble les esprits faibles prêts à toutes le bassesses pour en avoir..

Le crime de ces deux homme n'est pas un événement isolé, les couloirs de la morts sont remplis de ces assassins qui peuvent y rester plus de vingt ans dans l'attente du jour fatal.

Le travail de Truman Capote nous fait connaître les phases de l'enquête policière, et surtout les conditions de déroulement d'un procès, qui fut tout, sauf équitable ...choix du juge qui connaissait la famille, choix des jurés tous originaires de la ville et connaissant les victimes, travail des avocats sans envergure choisis par Dick et Perry, expertises psychiatriques bâclées...Tout ça pour juger, ces deux tueurs, dont bien sûr je ne cautionne pas le crime, apparaissant lors du procès "dénués de conscience ou de compassion".

Alors ils seront exécutés, devant un public choisi, après presque deux mille jours d'attente et de recours vains dans des cellules sans hygiène, pendus parce que c'est la loi du Kansas qui l'a prévu. DAns d'autres États ils auraient été électrocutés, ou gazés...Ils se balanceront plusieurs minutes pendant lesquelles le médecin attendra l'arrêt de leur cœur pour les déclarer morts...

Oui, ce livre m'a passionné et dérangé depuis le crime jusqu'à cette pendaison. J'ai été transporté dans une époque, celle de ma jeunesse, dans un pays qui fait rêver...mais la réalité était souvent beaucoup moins attirante, que celle que nous vantaient les pages des magazines...Kennedy et Jacky. Un pays où "Les riches ne sont jamais pendus. Seulement ceux qui sont pauvres et sans amis le sont."

Réquisitoire contre la peine de mort, cette lecture est indispensable..


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