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Critiques de Truman Capote (745)
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De sang-froid

Que puis-je rajouter à ce qui a déjà été dit de " de Sang Froid" ? Je ne dirai rien de plus, donc, quant au sujet abordé ici - un meurtre de sang froid, commis un peu comme un coup de poker ou, si on était dans une cour de récré, un "T'es pas cap...".

Par contre, j'ai envie de saluer tout l'art de l'auteur, à la fois enquêteur, journaliste et écrivain avec un rare souci d'objectivité, qui nous laisse face à cette alternative : ces deux meurtriers étaient-ils seulement des pauvres bougres incapables d'aller plus loin que l'assouvissement d'un désir immédiat, quelles qu'en soient les conséquences ; ou bien étaient-ils des fous dangereux qu'on a condamné à mort et qu'il eût peut- être fallu soigner avant ? Je n'ai pas la réponse...
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De sang-froid

De sang froid est de ces classiques auxquels on n’ose pas s’attaquer, tant on en a entendu parler, en bien. Et puis l’occasion arrive de s’y frotter… Truman Capote dans ce roman ne raconte que des faits réels, racontés par les protagonistes, vérifiés ou soigneusement corroborés. Dans une petite ville du Kansas, une famille de quatre personnes est assassinée une nuit de 1959. A la fois enquête journalistique et roman, ce livre qui décrit la ville et la communauté de Holcomb, retrace également les derniers moments (avant le meurtre, il n’y a pas de détails choquants) de la famille Clutter, la fuite des deux tueurs, deux petits malfrats dont les raisons restent floues longtemps. Il s’attache ensuite à l’enquête menée par la police, à l’arrestation et l’emprisonnement des deux jeunes délinquants, leur profil psychologique… L’ensemble, formidablement bien écrit, est passionnant de bout en bout, et m’a donné envie de me mettre en quête d’autres romans basés sur le même genre d’investigations, notamment ceux de l’anglaise Kate Summerscale, que j’ai pu entendre aux Assises Internationales du Roman cette année.
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De sang-froid

On aurait pu titrer aussi "Chronique d’un massacre annoncé" puisque d’entrée de jeu, nous faisons connaissance avec la famille Clutter dont on sait que 4 de ses membres finiront avec une balle dans le corps.



Ceci n’est pas une fiction, mais tiré d’un fait divers bien réel qui a eu lieu en novembre 1959, à Holcomb, Kansas.



Sans mobile apparent, les quatre membres de la famille du fermier Clutter se font tuer. Truman Capote, tombant sur un article traitant de ce crime a décidé de relater cette histoire avec la plus grande précision.



Ce roman est ce qu’on appelle un « True Crime » car ceci est une reconstruction des faits, avant, pendant, après, ainsi que les conséquences qu’eurent ces meurtres sauvages sur les habitants de la petite ville de Holcomb.



Pensez-vous bien, on avait assassiné un homme qui était respecté, une famille qui allait à l’église tous les dimanches et qui, comme tous les habitants de la petite ville, ne fermaient jamais ses portes à clés.



La question que tout le monde se pose, c’est « Pourquoi eux ? » car il n’y a pas de mobile apparent vu que très peu d’argent volé car monsieur Clutter n’utilisait que des chèques pour payer.



L’auteur utilise tous les codes de la fiction mais dans le but de nous décrire un fait réel. La seule partie qui pourrait être fastidieuse à lire pour certains, c’est celle consacrée au procès. Pour moi, pas de soucis.



Sinon, ça se lit tout seul, la boule au fond de la gorge parce qu’on sait qu’on ne doit pas s’attacher aux membres de la famille Clutter, membres qu’on apprécie (surtout Nancy), malgré l’extrême bigoterie du père (ne boit pas, ne fume pas,…). Clutter est un homme de bien, intègre et honnête, mais on ne trinquera jamais avec une bière, nous deux.



La première partie, fort importante, comporte la reconstitution minutieuse de tous les protagonistes à cette affaire, et pas à la n’importe nawak : Capote les a mis en scène grâce aux témoignages qu’il avait recueillis sur eux, additionnés des documents qu’il avait consulté. C’est un portrait d’une certaine Amérique des années 50 qu’il nous offre au travers de tout ces gens.



La seconde partie se compose de l’enquête, qui piétine, des rumeurs, qui enflent comme des ballons de baudruche, des pérégrinations de nos assassins et puis de leur traque.



Le lecteur passera beaucoup de temps avec nos meurtriers, apprenant des choses sur leur passé, leur enfance, leurs parents et verront avec horreur comment de marginaux ils sont devenus des criminels de sang-froid.



La psychologie des personnages est bien décrite, fouillée, profonde. Sans leur trouver des excuses (ils n’en n’ont pas), on « comprend » comment tout ce qu’ils ont vécu a fait d’eux des meurtriers putatifs. Les deux hommes sont sensiblement différent et si Dick est une grande gueule, Perry est plus prudent.



La psychologie de la petite communauté est aussi bien travaillée. Comment cette population sans histoires va basculer ensuite dans la paranoïa pure et simple… Comment ces gens ont-ils géré cette tragédie et les conséquences que cela a eu sur leur comportement.



Ce roman m’a happé. De lent, dans les premières pages, quasi bucolique dans cette description de la vie à la campagne, on se laisserait bien aller à baguenauder si l’auteur ne nous envoyait pas de temps des piqûres de rappel en nous disant que cette famille va mourir.



Du modus operandi des auteurs, vous n’en saurez rien au début, il vous faudra attendre les aveux pour comprendre ce qu’il s’est passé et comment le tout à basculé dans le sang alors que cela aurait pu être empêché.



Ce roman magistral a valu à l’auteur une immense gloire, mais lui a collé une dépression sévère, touché qu’il avait été de sa rencontre avec Perry Smith, l’un des deux assassins. Celui qui, pour moi, avait la psychologie la plus profonde, celui pour qui j’avais ressenti de l’affection, malgré les crimes. Et la pendaison ne résout pas tout…



Un roman qui m’a glacé d’effroi devant tant de sang-froid (ou sang-chaud) pour un quadruple crime qui aurait pu ne jamais avoir lieu.



À quoi ça tient, la vie, parfois… juste à un fil ténu que n’importe qui peut vous sectionner gratuitement.


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La harpe d'herbes

Un joli roman dans lequel Truman Capote évoque avec humour et poésie l'enfance de Collin, un jeune orphelin, avec deux vieilles soeurs célibataires, l'une très autoritaire, l'autre fofolle et éthérée, et leur vieille domestique noire.

A la suite d'une dispute entre les soeurs, Collin et Dolly se réfugient dans une cabane construite dans un arbre...

J'ai adoré le vocabulaire imagé du Sud.
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Petit-déjeuner chez Tiffany

Le narrateur, écrivain vivant à Manhattan, retrouve l’immeuble où il a vécu quelques années auparavant et se souvient de sa rencontre avec Holly Golightly, voisine peu conventionnelle qui deviendra pour lui une amie, un amour platonique passant trop rapidement dans sa vie. Holly est fragile, écervelée et séduisante, elle traîne dans son sillage toutes sortes de personnages peu recommandables et elle possède un sans-gêne et une franchise rares… A même pas vingt ans, elle a déjà une longue histoire derrière elle, elle semble s’intéresser surtout aux hommes qui peuvent lui apporter la sécurité matérielle, mais elle brûle sa vie comme si elle devait disparaître le lendemain. Quand on sait que Truman Capote a connu Marilyn Monroe, on imagine encore mieux qui est Holly…



Tout d’abord, j’ai emprunté ce livre en édition bilingue, je l’ai commencé en anglais, mais j’ai eu l’impression de perdre trop de la finesse du récit… j’ai donc terminé en français !

J’avais vu le film de Blake Edwards, titré « Diamants sur canapé » en version française, il y a quelques années et il m’en restait la chanson « Moon River » et pas mal d’images. J’ai retrouvé le même plaisir à la lecture. Le personnage était magnifiquement incarné par Audrey Hepburn dans le film de Blake Edwards, et à la lecture on la revoit sans cesse, avec le plus grand plaisir.

Alors, voir le film d’abord, puis lire le livre, ou le contraire : à vous de choisir !


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De sang-froid

En 1959, dans une petite ville du Kansas, deux jeunes hommes tuent sauvagement, et sans mobile apparent, les quatre membres d'une même famille. Truman CAPOTE a d'abord connaissance de l’événement par la presse et décide très vite de le relater dans le cadre d'un roman-réalité dont la caractéristique principale sera la précision. Pour ce faire il quitte New-York pour s'installer à Holcomb et recueille une multitude d'informations à partir de témoignages aussi divers que ceux de la population, des autorités locales, des criminels et de ceux qui les ont approchés de plus ou moins près dans le passé.



Le résultat est un roman factuel dans lequel rien n'est laissé au hasard. C'est le lieu du crime qui est décrit dans les moindres détails ; ce sont ensuite l'ensemble des protagonistes qui sont présentés et placés dans le contexte si particulier du quadruple meurtre ; ce sont enfin la reconstitution du crime, la traque des assassins et leur jugement qui sont passés au crible.



Par ce biais Truman CAPOTE s'intéresse tout particulièrement à la psychologie des criminels et montre comment les démons intérieurs de deux marginaux les conduisent à un quadruple homicide. Il s'arrête aussi longuement sur la manière dont une petite communauté jusque-là sans histoire vit une telle tragédie.



C'est d'ailleurs cet aspect psychologique du roman qui le rend fascinant et glaçant, le déroulé du roman faisant prendre conscience qu'au moins un des deux assassins n'était pas fondamentalement mauvais. En toile de fond bien sûr, le thème de la peine de mort aux Etats-Unis est très largement évoqué et fera ranger De sang-froid au côté du Chant du bourreau, autre classique du nouveau journalisme.
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De sang-froid

Je me réveille ce matin au milieu des odeurs de chaume du Kansas. Ma vieille guimbarde a traversé, toute la nuit, la Route 50, soulevant à chaque soubresaut une nuée de poussière, pour atterrir, à l’aube, dans ce petit patelin de cambrousse. La fraîcheur matinale de ce mois de novembre accentue cette première sensation de bien-être. Les premières lueurs du soleil tentent de me persuader que ce coin perdu a su garder son état sauvage. Les odeurs de café du matin se mêlent à celles des tartes aux cerises encore chaudes de l’après-midi. Pourquoi me suis-je arrêté ici, dans cette petite bourgade si reculée de l’ouest du Kansas ? Je tente de reprendre mes esprits et repense à ces 4 meurtres « gratuits ». Une famille entière, notable et respectée, vient d’être sauvagement décimée au clair de lune d’une triste et sombre nuit du 14 novembre 1959 ; mais quelles en sont les raisons et les motivations de cet assassinat ? La cruauté et la barbarie de tels actes me poussent à la réflexion.



Je m’assoie donc sous le centenaire peuplier de Virginie qui trône majestueusement devant le tribunal de la cité, et j’observe. Je prends la température du milieu, je palpe l’atmosphère autour de moi. J’essaye de décrypter le regard sombre, noir des habitants et surtout de comprendre. Parce que le but de ma présence est bien la compréhension des faits. Je ne suis pas là pour juger mais simplement pour m’imprégner des faits. Et c’est là le tour de force de Truman Capote. Il m’entraîne en tant que lecteur et spectateur à me faire ma propre opinion de ce sordide fait divers. Jamais il ne prend partie, jamais il n’exprime son opinion, affiche ses jugements, ses mépris envers les coupables. Il ne se place pas en tant que juge et ne discute pas de la validité de la peine capitale. Il mentionne simplement (mais poétiquement) les faits et tire de cette histoire cruelle mais vraie un roman à la fois passionnant et engagé (un chef d’œuvre !?). Du coup, je me sens moi-même dans la peau de l’écrivain « historien » à la découverte des faits. Tour à tour, je me prends pour le journaliste qui tente d’élucider l’affaire, pour le juge et/ou le cul-terreux du Kansas qui essayent de comprendre les motivations d’un tel crime. Je prends mon temps de découvrir ce Kansas, ses plaines sans relief avec ses chevaux et ses troupeaux de bétail, ses silos à céréales, ses demeures et ses habitants. J’essaye de me fondre dans le paysage et de m’imaginer accueilli chaleureusement au sein de cette communauté. Et si je me contentai d’observer ?
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De sang-froid

Dans ce roman reportage, Truman Capote retrace l'histoire d'un meurtre particulièrement odieux et décrit le destin de ses deux auteurs depuis les faits jusqu'à l'échafaud. Cette enquête minutieuse nous emmène au coeur de ce que l'Amérique produit de pire avec une objectivité et une froideur parfois déconcertantes. Sans jamais banaliser ou minimiser les faits , Capote parvient à donner une épaisseur psychologique aux protagonistes, les rendant finalement humains. Et c'est la force de ce livre qui constitue un fantastique plaidoyer contre la peine de mort tout en relatant un crime ignoble.
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De sang-froid

Fin des années 1950, Kansas, une ferme isolée, quatre morts tués de manière violente. Une chasse à l'homme. Un village sous le choc. Deux arrestations. Un auteur entend ce fait divers à la radio. Il veut enquêter sur l'origine de ce drame. De sang-froid de Truman Capote s'apprête à lancer une mode qui est, 60 ans plus tard, reste indémodable : le "True Crime".

Livre culte, cité, adoré, détesté, qu'en est-il vraiment? Que valent ces 500 pages? Ce livre a-t-il toujours du sens?



L'auteur excelle pour peindre la société américaine. Loin de la ville, loin du béton, loin des paillettes, Truman Capote se retrouve dans une ville où l'on circule à vélo, en voiture ou à cheval. Un village où tout le monde se connait et où la confiance règne en chacun des habitants. Pourquoi fermer sa porte à clef? Mais le réveil est brutal lorsque quatre ambulances passent dans la ville pour transporter les corps de la famille Clutter.

Capote leur redonne la voix, les fait revivre grâce à leurs connaissances, leurs voisins. Une famille aimante, sans histoire, un père rude en affaires, mais aimable avec ses employés. Deux enfants heureux, une mère mélancolique. Face à ces portraits, la fuite de deux hommes, deux jeunes sortis de prison. Qui sont-ils? où vont-ils? Quel est le lien entre cette famille tuée & ces deux filous?

L'auteur prend son temps pour présenter le contexte, montrer les différentes facettes d'une histoire comme il en existe des milliers chaque année. Quand deux hommes, appâtés par l'argent s'arrête dans une maison, et font un carnage. Cette histoire démontre que l'homme est un loup. Il cherche à violenter, à faire mal, à briller aux yeux des autres.

Malgré des longueurs en fin de lecture, De sang-froid est un récit qui prend aux tripes, et plonge le lecteur dans un abime de terreur, de souffrance & de mal-être. Deux jeunes garçons, sans histoires, malmenés par un cycle de violence & de prison, sont prêts à agir de n'importe quelle manière pour démontrer qui sont les rois. Des détectives & des flics les pourchassent, tombent sur eux par un hasard des plus fous, pour s'achever avec un procès loufoque. Un récit sans a-priori, factuel, un village bouleversé, une justice perdue & deux jeunes abandonnés. UDerrière cette tuerie glaçante, Truman Capote signe LE récit d'une époque. Immanquable.
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De sang-froid

La famille Clutter est assassinée en 1959. Truman Capote nous raconte ce fait divers affreux.



Captivant. C'est le mot pour résumer ce livre coup de 💙J'ai été happée .

On découvre la vie des protagonistes avant le meurtre et l'enquête et tous ses rebondissements.



Même si les faits sont anciens et connus dès le début. Ce true crime nous est parfaitement exposé par Truman C.



J'ai beaucoup pensé à Ann Rule qui est ma référence concernant le true crime.



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De sang-froid

L'auteur décrit de sang-froid le parcours de deux jeunes paumés, les rend même presque attachants. Les scènes de meurtres représentent une partie très congrue du roman. Ce n'était pas le propos de Capote, il a même rencontré lesdits meurtriers dans le Death Row pour mieux les connaître. Enchanté.
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De sang-froid

Le récit possède un sous-titre : " histoire véridique d'un meurtre multiple et de ses conséquences." En fait, Truman Capote voulait inventer un nouveau genre de roman, le « roman non fictionnel » en reprenant un fait divers paru dans la presse, qui a eu lieu au Kansas en novembre 1959 : le meurtre d'une famille entière pour quelques dollars seulement. A partir de là, Capote tient l'essentiel de son histoire et la raconte avec des personnages réels s'essayant à l'exploration psychologique.

L'auteur divise son histoire en quatre parties et commence par raconter les derniers jours de la famille Clutter en s'attachant plus particulièrement à Nancy, la jeune fille de la famille à l'emploi du temps bien rempli en ce samedi. La maisonnée semble déborder d'activités et les Clutter, dit-on, sont une famille estimée que ce soit des voisins ou des ouvriers agricoles. On intitule cette partie « les derniers à les avoir vus vivants » comme au début de toute enquête de police.

En parallèle, on suit l'itinéraire des deux meurtriers que l'auteur alterne avec les passages chez les Clutter, Perry Smith et Dick (Richard) Hickock qui sortent juste de prison où ils se sont rencontrés. On a informé Dick de l'existence d'un coffre dans le mur de la maison Clutter. Après le vol, les deux hommes veulent aller tenter leur chance au Mexique.

Après le meurtre, dans la deuxième partie, on s'intéresse aux personnages de Smith et Hickock en montrant comment leurs vies ne furent qu'une suite d'échecs même si au départ, il avaient les capacités de réussir. Ils ne reçurent guère d'encouragements de leur entourage ou de leurs parents. Perry se souvient :



"Par exemple, j'ai su jouer de l'harmonica dès que j'en ai touché un. La guitare, pareil. J'avais ce don musical naturel .Ce que Papa n'a jamais reconnu. Ou il s'en foutait. J'aimais lire aussi, enrichir mon vocabulaire, faire des chansons. Et je savais dessiner. Mais on ne m'y a jamais encouragé, lui ou les autres. "



le récit commence à ressembler à un polar au moment où l'on suit la vie errante de Perry et Dick. Capote a fait un travail d'enquête minutieux en interrogeant aussi bien les meurtriers que leurs familles respectives, il essaie de trouver le « pourquoi » de la chose et parvient à donner quelques «réponse[s] » justifiant le titre de la troisième partie. Dick voit l'injustice partout, c'est une victime sociale et ne veut que sa part du gâteau, du rêve américain très certainement. Convaincre son complice semble être son seul talent.



" L'Envie c'était toute personne qu'il voulait être et qui possédait tout ce qu'il n'avait pas. "



La personnalité de Perry semble plus complexe car il n'est pas uniquement mû par l'envie ou la convoitise. Dans son cas, il s'agit de la frustration issue de ses talents non reconnus et le manque de reconnaissance de son intelligence qui le font agir, ainsi est-il responsable des quatre meurtres à l'instigation de son complice. Si Perry agit et regrette, Dick veut agir mais ne s'implique pas vraiment finalement. Contrairement à Dick, Perry se sent mal à l'aise dès lors qu'il se trouve en situation de voyeur de lui-même, lorsque par exemple, il cambriole la chambre de Nancy :



" Je me voyais dans un film tordu. Ça me dégoûtait. J'étais tout simplement écoeuré. Dick parlait du coffre d'un riche et j'étais là à ramper par terre pour voler un dollar en argent à une gamine. Un dollar. Et je rampais pour l'avoir."



L'auteur décrit les relations entre les deux hommes comme celles d'un metteur en scène et d'un acteur malgré lui.



La dernière partie du livre se termine par l'exécution des deux hommes par pendaison dans une grange obscure qu'on appelle « le coin sombre ». Leur vie quotidienne en prison où ils rencontrent Lowell Lee Andews, un jeune homme brillant et corpulent qui a tué toute sa famille sans raison particulière apparente, illustre les motivations de Perry. de son côté, Dick potasse des livres de droit, cherchant un moyen de défense et des raisons pour ajourner le procès par une série d'appels qui s'avèrent inefficaces.

le récit alterne, entre des explications sur les rouages de la justice américaine dans le choix délicat des jurés jusqu'au procès lui-même raconté avec un certain sens du suspense, et la vie quotidienne des prisonniers soutenus de façon inattendue par leur famille ou des amis perdus de vue. L'exécution elle-même, avec ses considérations sur la peine capitale, décrite de façon très clinique, est un chef d'œuvre d'horreur réaliste renforcé par les dernières paroles et regrets des condamnés. Dick dit qu'il va « vers un monde meilleur » tandis que Perry se confond en excuses. Dewey, l'officier de police qui les a arrêtés ressent plus de pitié pour Perry que pour Dick, car il a « l'aura d'un animal exilé, la démarche d'une créature blessée… »

En voulant réinventer le roman en le rendant « non fictionnel », Capote a aussi écrit un excellent roman policier dont les détails, puisqu'ils sont tirés de la réalité sont d'autant plus efficaces et terrifiants.

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Cercueils sur mesure

Bof... Autant De sang froid m'avait emballée, autant cette longue nouvelle m'a plutôt laissée de marbre, l'aspect novateur de son approche littéraire s'étant émoussée depuis longtemps. J'ai lu sans passion cette enquête à la première personne sur une série d'assassinats accompagnés d'envoi de petits cercueils aux futurs assassinés, oubliant vite les impressions de Midwest ressenties, satisfaite seulement que la fin reste ouverte.
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De sang-froid

De sang-froid, le roman culte de Truman Capote, nous plonge avec effroi dans un fait divers glaçant, survenu en 1959, dans le village de Holcomb, à l’ouest du Kansas. Le lecteur est transporté dans les hautes plaines de blé de cette région américaine aride et solitaire où vient se nicher un petit village.



Rien ne semble pouvoir troubler ce joli paysage américain où les habitants vivent presque en autarcie. Pourtant la ville d’Holcomb restera à jamais meurtrie par le passage de deux truands sans grande envergure, Dick et Perry.



Ils vont assassiner de sang-froid, les Clutter, famille connue, aimée et respectée dans tout Holcomb.



Si le mobile et les détails du crime nous demeurent inconnus, le lecteur est tenu, tout au long du livre, en haleine par la traque policière des deux criminels.



Truman Capote nous transporte, nous glace, nous attache à ses personnages avec un style magistral !



Dick et Perry, ces deux assassins aux caractères si différents, nous laissent à la fois pétrifié et paradoxalement touché par leur histoire de vie.



Perry, surtout, est décrit sous un double visage, à la fois terrifiant et attachant. Truman Capote arrive à faire se succéder des sentiments si diamétralement opposés mais surtout questionne et bouleverse son lecteur sur la société américaine.



Le contexte de cet ouvrage nous en dit aussi très long sur la force de ce roman. Truman Capote en lisant le New York Time, en 1959, découvre le quadruple meurtre d’une famille de fermiers. Il décide d’enquêter lui-même sur cette affaire pendant plus de cinq ans.



Considérablement ébranlé par sa rencontre avec Perry Smith, l’un des meurtriers, l’écrivain sera plongé dans une inéluctable descente aux enfers…



Plus globalement, Truman Capote dévoile un roman psychologique sur les mécanismes qui poussent l’être humain jusqu’au crime. Il décrit un quadruple meurtre atroce et parvient également à humaniser la monstruosité.



Ce fil tendu par l’écrivain entre la noirceur de l’homme mais aussi cette humanité qui tente de survivre est captivant…



Une force admirable se dégage de cet œuvre qui bien au-delà de décrire un terrible fait divers ne peut laisser son lecteur indemne.


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Un été indien

Bref roman ou nouvelle, la définition n'est plus claire à mes yeux, ce livre, premier de Truman Capote que je lis, ne me laisse pas une idée précise de ce que peut être le style de l'auteur.



L'écriture est facile et agréable à lire. Le récit semble autobiographique et, est-ce dû à cela, mais le tout reste à ce point pudique que l'on ne comprend pas bien l'échange entre l'enfant, qui quitte avec ses parents la maison familiale en y laissant ses grands-parents, un peu par sa faute, puisque c'est pour lui permettre d'aller à l'école ailleurs, et le grand-père qui lui demande de ne pas l'oublier.



Il faudra sans doute que je saute le pas et me plonge dans un des livres cultes de l'auteur pour me forger une véritable opinion.
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De sang-froid

Le chef d’œuvre de Capote. Le livre qui lui a fait connaitre la gloire, le succès, la reconnaissance. Mais aussi celui qui lui a fait perdre pied. Celui qui lui a fait connaitre les affres de la dépression. Car, pour assouvir son ambition de créer un nouveau genre littéraire, le roman de non-fiction, il se plongera corps et âme dans la vie des victimes, des témoins et, bien entendu, des meurtriers. Et la rencontre avec l’un d’entre eux le marquera au fer rouge. Perry Smith, le meurtrier avoué et assumé de cette macabre affaire, le touchera particulièrement car il se reconnaitra en lui. Il ira jusqu’à penser que, sans sa passion pour la littérature et l’écriture, il aurait pu aussi mal tourner.



Cette complicité, voire cette connivence, avec les meurtriers et avec les principaux acteurs de ce drame ainsi que la connaissance approfondie des faits dans leurs moindres détails participent à faire de ce livre une référence. Dans un premier temps, les personnages, réels faut-il le rappeler, sont méticuleusement posés. Comme s’il s’agissait d’une fiction ordinaire. Cette talentueuse contextualisation nous plonge dans la plus typique des ruralités américaines en brossant un tableau parfait de ce qu’est la vie dans une petite ville du Kansas. On plonge avec bonheur dans la vie de ces gens simples que sont les Clutter. On partage les angoisses adolescentes de Nancy, la plus jeune fille. On se préoccupe de la santé fragile de la mère. On se réjouit de la fraîche simplicité de Kenyon, le fils timide. Et on admire la réussite du père. Connu et reconnu dans toute la région. Apprécié pour sa loyauté et son honnêteté. On oublie que ce ne sont pas que de simples personnages de fiction. Que ce sont des gens qui ont existé.



On fait ensuite connaissance avec les deux meurtriers. Même s’ils ne se sont pas encore rendus responsable du moindre assassinat, on sait. On sait que ces deux malfrats sans envergure et passant leur temps à rêver d’une vie meilleure dans un monde meilleur sont les futurs bourreaux des Clutter. Eux aussi nous sont habillement présentés. Leurs vies, leurs passions, leurs rêves déçus apparaissent au fil des pages. Et on oublie aussi. On oublie aussi que ce ne sont pas des êtres de fiction. Et c’est là le talent de Capote. C’est ici qu’il réussit à créer son œuvre de non-fiction où la réalité savament contée produit le meilleur des romans policiers. C’est un livre incomparable et inévitable. Une réussite à côté de laquelle on ne saurait passer.


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La harpe d'herbes

Ce court roman, extraordinairement autobiographique, nous livre un Truman Capote empreint de nostalgie, de regrets, sur lequel une fine pluie d’amertume viendrait couvrir les soleils de son enfance.



Car c’est bien l’homme Capote, bien plus que l’enfant, qui se cache derrière Collin l’orphelin de la vie. On y retrouve toutes ses peurs (isolement, différence, le regard des autres…), ses rancœurs (coups de griffes contre l’establishment, tous les notables semblent pervertis), mais surtout son indéniable goût de l’indépendance à ne vouloir vivre qu’à ce qui lui semble essentiel, quitte à rester en marge.



On retrouve tout cela dans « La harpe d’herbes », cette contrée pleine des charmes d’antan où « le vent se lève par surprise, détache les feuilles, sépare les nuages nocturnes, et ou libérée, la lumière des étoiles ruisselle en cascade ». Car bien plus que ce récit composée d’ersatz de « Barons perchés » où le salut des âmes trouve en la nature une alliée de choix, c’est le style inimitable de l’auteur qui emporte l’adhésion. On se pâme à chaque tournure de phrases imagées dont le pouvoir d’expression poétique vous transporte. Ses voix du passé qu’exprime cette harpe d’herbes, ses souvenirs, ses fantômes nous sont familiers.



Ce retour sur un passé si doux et amer à la fois, cette perte de l’innocence, se terrent en chacun de nous. Le roman se pose alors comme un temps de réflexion pour l’auteur (il est alors à un moment charnière de sa carrière) a-t-il renié l’enfant qu’il était ? L’ironie qui ponctue le récit, cette gravité pleine de légèreté et cette précision dans le style viennent augurer les œuvres futures. De cette histoire ancrée dans une Amérique profonde si coincée, se détache un ensemble de personnages bien esquissés, souvent attachants et des plus originaux, dont on prend plaisir à suivre les péripéties et chuchotera longtemps encore dans le cœur du lecteur leur « harpe d’herbes ».
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Cercueils sur mesure

Cercueils sur mesure est un roman très court qui nous plonge au cœur d'une affaire de meurtres surprenantes. Les victimes reçoivent par la poste un petit cercueil contenant leurs photos quelques mois avant de se faire brutalement assassiner. Dépêché sur place pour trouver l'assassin, Jake Pepper finit par être totalement obsédé par l'enquête au point d'en faire une affaire personnelle.



Ce roman vaut le détour pour le style particulier de Truman Capote. En effet, l'histoire est écrite d'abord à la manière d'une pièce de théâtre puis en utilisant les notes personnelles du narrateur. Le récit démarre sur les chapeaux de roues pour progressivement ralentir et s'enliser tout comme l'enquête de Jake Pepper (mais on ne s'ennuie pas pour autant).

La fin du roman est formidable car elle laisse planer le doute : Quinn est-il vraiment le coupable ou Pepper s'est-il planté dans les grandes largeurs ?



Pas de rebondissements en série mais une histoire rondement menée par un Truman Capote qui développe un récit malin où l'angoisse monte crescendo.

A mettre entre toutes les mains des amateurs du genre.
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Petit-déjeuner chez Tiffany

L'histoire : Une histoire d'amitié, de presque amour, de temps passé, de temps perdu, c'est tout cela que la rencontre de ces deux personnages aussi différents que complémentaires, qui se repoussent et s'attirent, et dont l'une fera souffrir l'autre sans même s'en rendre compte, perdue qu'elle ait dans sa vie, dans sa tête, dans sa propre histoire. Un récit simple de quelques mois d'un voisinage tumultueux avec cette fantasque Holly, qui traversera la vie d'un jeune écrivain en attente de publication, et qui pourra trouver dans cette rencontre nombreux sujets de récits... Courte chronique d'une époque et d'un milieu.



Les personnages : Le jeune écrivain tout d'abord, narrateur du récit. En attente d'être édité, il tire le diable par la queue et devra même se résoudre à prendre un emploi. Il tire son inspiration de la vie de tous les jours, et se trouve bien servit grâce à Holly. Gentil et peut être un peu naïf, il ne verra pas toujours clair dans le comportement de la jeune femme, et tour à tour s'en amusera ou en souffrira. Holly ensuite, fantasque très jeune femme, qui vit de ses charmes en attendant d'être starlette...ou d'épouser un millionaire... Insaisissable Holly, drôle, pétillante, agitée, mais qui cache derrière tous ces masques un grand déséquilibre et une immense tristesse. Holly qui n'est pas vraiment Holly, et qui voudrait être encore une autre. Holly qui a juste besoin d'admirer une vitrine de chez Tiffany pour se ressourcer un instant...



Autour d'eux gravitent de bien nombreux personnages, tous apportant une petite pierre à l'édifice du personnage, et le faisant avancer dans un sens qui n'est pas forcément celui qu'elle désire.



Le style : J'avoue que n'ayant jamais lu cet auteur, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai découvert son style, agréable, qui se lit vite, et qui bien que daté (j'ai eu une très lointain souvenir de Sur la route, de Kerouac, bien que le sujet n'ai absolument rien à voir, en lisant ce livre) reste frais et léger. Cela me donne vraiment envie de découvrir les autres écrits de Truman Capote.



Et la couverture alors ? Une photo tiré du film avec Audrey Hepburn, qu'il faudra que je vois un jour ! Classique, mais tout est dit...



En conclusion ? Un très court roman (quasiment une nouvelle), qui se lit très vite et qui amène de très nombreux sentiments. C'est au final la tristesse qui prévaut quand on termine ce roman, mais cette histoire nous prend tout de même et on a envie de savoir ce qu'il va se passer, pourquoi cette demoiselle en est arrivée là, et comment elle pourrait s'en sortir... Une très bonne découverte !
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De sang-froid

En quatre parties Capote relate un fait divers sanglant de la fin des années 50.



Il prend le parti de faire un récit très chronologique. La première partie nous permet de découvrir les victimes, leur environnement, de savoir ce qu'elles faisaient le jour où elles ont été assassinées. La deuxième relate les investigations des enquêteurs et les pérégrinations de deux gars, elle se finira par l'arrestation de ces deux-là comme suspects dans le quadruple meurtre. La troisième se focalise sur les aveux et le contexte familial des deux suspects. La dernière retrace le procès, quelque peu bâclé, et l'exécution de Smith et Hickock.



Bien sûr lors de certains passages, Capote ne peut que romancer mais l'on peut souligner le travail de recherches pour pouvoir comprendre le contexte des crimes, comprendre la motivation des assassins. Cette recherche nous permet d'être immergé dans l'affaire, de se retrouver au Kansas en 1959.



Le roman fut un immense succès à l'époque, huit millions d'exemplaires vendus, et trois films adaptant celui-ci au cinéma. Je pense que cette reconnaissance est pleinement justifiée. Pour ma part il m'a happé, dur de s'en sortir alors que l'on veut savoir comment ils se feront prendre, comprendre pourquoi un cambriolage tourne en quatre exécutions.
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