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Critiques de Ugo Bellagamba (94)
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Civilisations n°5 : Les Vagabonds du Rêve

Un joli petit recueil de nouvelles qui vous aidera à passer le temps à n’importe quel moment de la journée, voire de la nuit, entre deux métros, entre deux trains (quand il y en a), entre deux plats au restaurant.



Par exemple, vous avez dégusté votre apéritif, et en attendant l’entrée, que le cuistot prépare amoureusement en ôtant l’emballage des barquettes achetées au traiteur du quartier qui lui-même se fournit dans une charcuterie industrielle, je vous conseille L’obscurité entre les étoiles d’Estelle Faye.



Un voyage en compagnie de Juan qui traverse l’Altiplano, en provenance de Bolivie et vient de mettre le pied au Chili. Il est frêle, mais courageux, et redoute toutefois les douaniers, la police, car il est un clandestin recherchant du travail. Il se réfugie pour la nuit dans une cabane et l’Inca, la figure légendaire de l’Altiplano, fait son apparition. Au petit matin, Juan se rend compte que traverser la Panaméricaine sera aussi difficile, sinon plus, et dangereuse que traverser les Andes sous la froidure.



La venue de l’entrée se laissant désirée, probablement que le cuisinier est confronté à des problèmes d’emballage résistant, plongeons-nous, oui j’en profite pour vous accompagner pendant la lecture, dans la nouvelle suivante, Une araignée au bout du fil de Dounia Charaf, qui nous propulse dans le désert, lequel pourrait être marocain. Nous voyons évoluer trois personnages, un spationaute et une policière accompagnée de son droïde. Le spationaute est à la recherche d’une jeune fille, la fille du gouverneur d’une station spatiale. A-t-elle été kidnappée, s’est-elle enfuie ? Alors que certains recherchent la quiétude d’un monde superficiel, d’autres s’en échappent revenant à la dure réalité et aux difficultés, mais dans un esprit de liberté.



Enfin nous sommes servis, je me suis effrontément installé à votre table afin de profiter de ce recueil dont le sommaire est plus appétissant et plus diversifié que le menu du supposé restaurant. Puis en attendant que le maître-queux procède à la décongélation du plat principal, je vous l’ai dit, la carte proposée est assez restreinte, du plat signé d’un célèbre cuisinier dont la figure est apposée sur les produits élaborés dans une cantine industrielle, reprenons notre lecture.



Et comme je suis d’humeur enjouée, malgré l’attente, je vous conseille Une nuit facétieuse de Chantal Robillard. Une quarantaine de congressistes débarquent à Venise afin de visiter la ville, la lagune, Murano, et éventuellement papoter selon un temps imparti. Justement en parlant de temps, il fait froid et la lagune est gelée. Alors pourquoi ne pas se rendre en cette île célèbre pour ses verreries à pied sur la glace, proposition du guide.



Le plat rapidement expédié, il ne valait pas le temps passé à une dégustation, reprenons notre lecture en attendant le plateau de fromages, des pâtes molles sans odeur, sans saveur, fabriquées à base de lait pasteurisé au lieu du bon vieux lait cru honni par les paranoïaques des bactéries.



Morgane Marchand dans La nuit avant l’envol nous offre un texte onirique, parabole de la chenille et du papillon ou de l’enfant et de l’adulte tandis qu’Andrea Lalex nous incite à suivre Nora, dans Point de vue, dans son devoir de mémoire. Perpétuer le Grand Cataclysme dans l’esprit et le cœur des hommes. C’est une marcheuse infatigable, et si certains la surnomme Nora la folle, les histoires qu’elle raconte sont fort prisées, même si on n’y croit guère.



Je quitte à regret ces quelques belles pages, et à peine le doigt levé que la note est déjà arrivée. Apparemment on est pressé de se débarrasser de moi maintenant. Ce qui m’arrange, je vais me poser sur un banc dans le parc voisin et vais pouvoir continuer déguster ce recueil en toute sérénité sous un arbre ombrageux. Car d’autres belles histoires m’attendent, écrites par des auteurs connus et reconnus, ou par de nouvelles plumes qui valent largement le détour, mettant leur talent pour développer un thème qui offre bon nombre de possibilités.



Et pour quoi ne pas suivre mon exemple ? Vous pouvez vous procurer ce volume en vous rendant sur le site de l’éditeur dont l’adresse est dans le lien ci-dessous.







Sommaire :



FAYE Estelle : L'obscurité entre les étoiles



CHARAF Dounia : Une araignée au bout du fil



ARRECHI Alberto : Rêve en haute mer



EHRENGARDT Renaud : Utoña



REY Timothée : Coucher de soleil sur Xkurulub



MONRAISSE Bérangère : Porteur de lumière



MARCHAND Morgane : La nuit avant l'envol



LARUE Ïan : Tête de hibou



DAVERAT Loïc : Poubelle la vie



ANDREVON Jean-Pierre : Scant



ROBILLARD Chantal : Une nuit facétieuse



MORENCY A.R. : Galéné



ANDREA Lalex : Point de vue



CERON GOMEZ Céline : Klaziennes



MARINES Johanna : Panem & Circenses



BAYLE Pascal : La dernière nuit du monde



SEDAN Mara : Eiréné



STEWARD Ketty : La mauvaise herbe



BELLAGAMBA Ugo : Sur la route d'Alcalà




Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Dictionnaire utopique de la science-fiction

La collection Parallaxe des éditions Le Bélial est dirigée par Roland Lehoucq. Elle est destinée à faire de la vulgarisation scientifique et à rendre hommage à la science-fiction. Elle vient de s’enrichir d’un 9ème titre avec le Dictionnaire utopique de la science-fiction d’Ugo Bellagamba. Cet ouvrage est une compilation de 32 entrées thématiques sur la science-fiction, vue sous le prisme de l’utopie (mais aussi de la dystopie).



L’ouvrage est conçu pour être accessible à tous et contient ainsi de nombreuses entrées. Chacune est composée de quelques pages qui donnent un aperçu du thème, des réflexions, mais l’auteur ne les développe pas en profondeur (sinon le livre serait très très long). Le livre permet d’approfondir ses connaissances sur des domaines clés de la science-fiction, de découvrir certains thèmes. Il est très complet. Ugo Bellagamba y fait preuve d’une grande érudition et arrive aussi à faire passer son savoir de belle manière.



Selon les gouts de chaque lecteur, les entrées auront plus ou moins d’intérêt, mais elles apportent toutes un socle de connaissances sur le sujet. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé les parties sur les Jeux, les Femmes, sur Mars, les Mégalopoles, les Planètes-prisons, les Ruines du futur, les Vaisseaux-mondes. Elles sont d’ailleurs toutes exprimées au pluriel afin d’inclure plusieurs possibilités à chacune.



Les références à la culture classique, à la culture pop, littéraire et au cinéma sont très nombreuses. On ressort de la lecture avec de nombreuses envies de livres, de films à voir et même de jeux à tester. Le livre est un vrai espace de rencontres, de connaissances conçus pour que chacun y puise les connaissances qui l’intéressent. Le lecteur pourra revenir de temps en temps à cet ouvrage pour chercher des informations sur un sujet precis.



Avec le Dictionnaire utopique de la science-fiction, Ugo Bellagamba nous offre un excellent ouvrage qui permet d’approfondir ses connaissances en science-fiction, sous formes d’entrées qui sont des vitrines de toutes les possibilités offertes par ce genre.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Dictionnaire utopique de la science-fiction

Le Dictionnaire utopique de la science-fiction est un petit livre très bien fait, bourré de références, pour qui cherche à en savoir plus sur la science-fiction, ses thèmes et questionnements.

J'avoue ne pas connaître suffisamment la SF pour dire si ce livre comporte des faiblesses (mon seul regret est qu'on n'y trouve pas une entrée par lettre de l'alphabet) mais je trouve que ça reste un bon ouvrage pour les écrivains et les curieux.
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Dictionnaire utopique de la science-fiction

Dans le train de retour des Utopiales, c'est avec appétit et logique que je me suis lancé dans la lecture de ce Dictionnaire utopique de la science-fiction par Ugo Bellagamba, une figure de la SF française. À ne pas confondre avec "Hey, la gambas!". Vous n'avez pas demandé de jeux de mots foireux ? Vous en aurez.



Le Dictionnaire, dans l'ensemble, est bien tenu ; la plume savante de Bellagamba donne une profondeur historique à la dizaine d'entrées. J'en ai retiré un tas de suggestions pour ma pile à lire (pile à acheter déjà, tsundoku oblige) ! D'une qualité assez égale, j'ai noté quelques entrées qui m'ont davantage intéressé.



"Femmes" nous donne l'occasion de retrouver les noms des grandes Mary Shelley, Élisabeth Vonarburg ou encore Marie de Gournay, mais le chapitre manque d'un souffle nouveau. Dans ces quelques pages, le livre aurait pu donner de la place aux autrices plus récentes ou des romans plus récents aux héroïnes utopiques.



Le micro-focus sur Orange Mécanique, son nihilisme absolu, dans "Violences", est une réussite. Le parti pris de Bellagamba de mentionner dans "Contacts" uniquement les figures extraterrestres positives (ou pas négatives en tout cas) était percutant et intelligent. J'ai beaucoup aimé cette entrée qui retrace la recherche d'une altérité complexe et bienveillante par nos auteurs de science-fiction.



A contrario, "Cyberpunks" m'a déçu : si l'essence du courant cyberpunk est maîtrise par Bellagamba, l'auteur se montre d'un poil de snobisme tout étrange lorsqu'il évoque l'évolution et la réappropriation du genre par la pop culture (il parle notamment de Cyberpunk 2077). C'est une sortie surprenante : l'auteur s'estime juge de la dignité des œuvres à figurer dans la classification SF utopique/dystopique. Comme si un comic comme House of M ou des jeux comme Dishonored ou Deus Ex n'avaient pas la légitimité ou la hauteur de vue pour se retrouver estampillés. Ça m'a chagriné autant que m'irritent les tenants de la littérature dite classique qui étalent leur mépris de la littérature qu'ils appellent "de genre". Encore une fois, j'ai été étonné car l'auteur ne se prive pas de faire référence à cette même pop-culture.



Au final, une somme intéressante des connaissances et de l'histoire de la culture, en particulier de la littérature, utopique et dystopique. J'aurai aimé une meilleure prise en compte de l'évolution des références, ce qui n'enlève rien à la qualité de celles citées. Il est parfois bon de mettre à jour son logiciel et de s'interroger sur ses propres références.



Merci à Babelio pour ce MC et aux éditions Le Bélial pour ce beau Dictionnaire !
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Dictionnaire utopique de la science-fiction

Dicctionnaire utopique de la science-fiction

Je remercie l'éditeur ainsi que Babélio pour l'envoi de ce livre. Je regrette de n'avoir pu rédiger cette critique plus rapidement, mais j'ai eu de graves ennuis de santé en décembre. Mes capacités de lecture/écriture ont été gravement affectées, et restent amoindries. Je résous donc les "arriérés" à petite vitesse. 
Je dois dire d'abord que j'ai éprouvé un grand plaisir à découvrir cet ouvrage passionnant ce qui explique aussi que je n'ai pas voulu bâcler mon commentaire. Ce livre, je l'ai finalement plus traité comme un essai ou même un roman que comme un dictionnaire à proprement parler. Je l'ai lu d'une traite, enchainant les pages à la suite, sans vraiment effectuer de recherche "alphabétique". J'ai fait de belles découvertes, mais j'ai retrouvé aussi nombre de mes auteurs et autrices favoris, qui méritent largement leur place dans une telle œuvre. Le style est agréable et facilite la lecture.

Une bibliographie conséquente, une liste de films et séries et une webographie permettent d’élargir le champ des recherches et des découvertes.

Grand lecteur de science-fiction depuis des décennies, j’ai eu le grand plaisir de trouver dans cet ouvrage des auteurs qui m’ont marqué et dont je pense le plus grand bien. Marion Zimmer Bradley, Ursula Le Guin, Philip K Dick et tant d’autres ont laissé des traces considérables.

Ugo Bellagamba a réalisé ce travail avec passion et une grande compétence, et je lui dis bravo !

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Dictionnaire utopique de la science-fiction

Certaines idées reçues ont la vie dure, à l’image de celle qui dit que la science-fiction ne tendrait à mettre en scène que des décors sombres et des futurs pessimistes. Mais cette idée-ci pourrait bien vivre ses derniers instants. Et pour cause, Ugo Bellagamba propose de l'effacer à grands coups de dictionnaire !



Qu'il soit pioché aléatoirement ou compulsé méthodiquement, cet ouvrage, qui brosse un large spectre allant de "Âge d'or" à "Violences" en passant par "Femmes", "Intelligences", "Mars" ou encore "Pouvoirs" et "Religions", entend balayer le cliché évoqué ci-dessus. En effet, l'auteur, par ailleurs romancier et historien du droit, entend bien mettre en évidence la veine utopique propre à cette littérature de genre, après en avoir vulgarisé le concept.



Partant de L'Utopie du philosophe anglais Thomas More, clé de voute de sa démonstration, il s'intéresse donc à une trentaine de sujets et à autant de notions générales, argumente sur chacun d'entre eux, étaye ses propos d'exemples et fournit de nombreuses références, le tout sans jamais tomber dans le travers de l’inventaire. Ce dictionnaire n'est pas un catalogue, loin de là, même s'il s'accompagne d'une bibliographie fournie qui invite autant à voyager "au grès des courants d'idées et des utopies prolongées de la science-fiction" qu'à se plonger dans tous les titres abordés.



Ainsi, d’une pierre deux coups, l’auteur s’attaque à une autre idée reçue : il prouve que les auteurs qui se frottent à cette forme ne se heurtent pas nécessairement à ses limites, telles que l'inévitable énumération ou la complexité d'une lecture linéaire. De plus, en développant une réflexion sur la dimension utopique de la science-fiction, il affronte et maîtrise la difficulté que pose le principe même des entrées alphabétiques : ouvrir l'ouvrage sur une problématique et l'achever sur une conclusion - étapes semble-t-il primordiales dans un essai digne de ce nom. D’ailleurs, en soutenant ce projet, le directeur de la collection Parallaxe, Roland Lehoucq, ne s'y est pas trompé. Et pour cause, Ugo Bellagamba n’est pas parvenu qu’à éviter les écueils. Il a composé un essai passionnant qui, s'il "n'a pas vocation à être lu dans l'ordre alphabétique", peut difficilement ne pas être dévoré comme tel.



Avec ce dictionnaire, beau et aussi ambitieux qu’audacieux, il se hisse "à la hauteur de son sujet" et apporte ainsi "matière à penser, à rêver, et à interroger le monde".



Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Dictionnaire utopique de la science-fiction

Ce livre est un espace de rencontres, de croisements : chacun viendra y suivre son fil rouge, passera de page en page, s'égarera sûrement un peu, avant de continuer sa quête armé de nouvelles connaissances et chargé d'une nouvelle PAL.
Lien : https://syfantasy.fr/critiqu..
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Dragons

Un recueil sans nom d'anthologiste sur la couverture, et publié chez Calmann-Lévy, ça aurait du me mettre la puce à l'oreille. Les textes s'étaient peut-être sélectionnés tout seuls. De plus, ils avaient oublié de s'écrire eux-mêmes une préface ou une postface.

Et, après lecture, l'idée d'une auto-sélection paraît moins absurde tant cet assemblage hétéroclite de textes de commande sent le loyer à payer.

Quelques nouvelles surnagent, et il est dommage pour elles et leurs auteurs de se trouver en si piètre compagnie.
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Dragons

J'aime les dragons mais je n'ai pas trouvé dans ces nouvelles la magnificence que je leur accorde. Certes certaines nouvelles sont belles ou bouleversantes, bien écrites mais j'ai souvent eu l'impression que le dragon n'était que l'excuse, le déguisement pour écrire sur un autre sujet.



Aucune nouvelle ne m'a vraiment emporté sur les ailes de ces terribles créatures, pris dans leur souffle épique ou enivré de la sagesse d'un Fuchur(Falcor pour les cinéphiles). Celles qui ont suscité mon envie m'ont laissé sur un gout de trop peu et les autres m'ont carrément déçu.



Une lecture teintée de déception par rapport à son titre et aux promesses de sa couverture!



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Dragons

Avec cette anthologie « Dragons », les éditions Calmann-lévy proposent de nous faire découvrir pas moins de dix-huit textes nés de la fertile imagination aussi bien d'auteurs confirmés comme Thomas Day, U. Bellagamba ou encore Charlotte Bousquet, que d'auteurs moins connus... et qui le resteront malheureusement pour moi puisqu'on ne trouve aucune présentation, même succincte, des différents participants. De même, il est un peu dommage de démarrer l'ouvrage abruptement par la première nouvelle sans qu'il n'y ait de préface nous présentant en quelques mots le sujet et la ligne principale de cette anthologie (la présence de belles illustrations en noir et blanc au début de chaque nouvelle est cependant très appréciable). Tour à tour bêtes malfaisantes faisant la ruine d'une ville ou d'un peuple, monstres incompris et persécutés, divinités aériennes à la beauté majestueuse, légendes inlassablement recherchées mais toujours insaisissables et rarement comprises..., les auteurs explorent ici différentes facettes de cette créature mythique et désormais emblématique du genre de la fantasy. Le résultat est mitigé, la première partie de l'anthologie étant assez difficile à digérer et manquant trop souvent d'originalité, tandis que la seconde se relève de très grande qualité.



Impossible dès qu'il s'agit de critiquer un ouvrage de ce type de parler de tous les textes, surtout lorsque ceux-ci sont aussi nombreux qu'ici. Je me contenterais donc de citer ceux vers qui penche ma préférence, même si certains non mentionnés méritent également le coup d’œil. Commençons par la nouvelle de Philippe Guillaut qui signe avec « Quelques bêtes de feu et d'effroi » le plus beau texte de cette anthologie et nous entraîne au cœur de l'époque tourmentée des Diadoques où un soldat et un poète se lancent en quête des légendaires créatures du dieu de la guerre Arès. Le style y est extrêmement travaillé et d'une grande poésie, de même que l'intrigue par laquelle on se laisse aisément embarquer. Estelle Faye réussit également son coup avec « Suriedad », nouvelle mettant en scène un dragon des mers et un marin destiné à purger le monde. De même pour Johan Héliot qui nous fait vivre avec « L'huile et le feu » l'enquête d'un shérif d'une bourgade insignifiante des États-Unis du XIXe où se mêle trafic de femmes chinoises, complot organisé par une secte à la Ku Kux Klan, et évidemment saurien de taille gigantesque. Thomas Day, enfin, signe comme toujours un texte captivant comprenant son lot de personnages attachants et un univers intéressant et que l'on devine d'une grande richesse.



Au final, si l'ouvrage souffre de quelques défauts, notamment dans sa première partie, il serait toutefois dommage de passer à côté de certaines nouvelles qui valent franchement. le détour. « Dragons » est donc un bel hommage à ces créatures légendaires qui ne cessent de titiller notre imagination depuis des siècles et qui prennent ici vie le temps de quelques pages.
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Dragons

Première anthologie de la collection Fantasy de Calmann-Lévy, Dragons réunit dix-huit textes francophones ayant pour thème commun la figure emblématique de la Fantasy. L’anthologiste est Sébastien GUILLOT, fondateur de la collection, mais curieusement non mentionné dans l’ouvrage. Autre bizarrerie, les nouvelles se succèdent sans aucune présentation, si ce n’est une illustration de Alain BRION, leur titre et leur auteur. On ne trouve pas non plus d’introduction générale qui aurait pu avoir le mérite de présenter aux lecteurs les auteurs réunis ici, certains étant de nouveaux venus dans le paysage des littératures de l’imaginaire.



Mais cessons de parler de ce que l’on ne trouve pas dans le recueil et venons-en maintenant plus précisément au contenu…



Chansons pour Ouroboros, DAYLON



Cette nouvelle est un récit mythologique contant la destruction d’une cité consécutivement à la trahison d’un amour. Les six voix qui s’enchaînent indifféremment rendent le texte haché, ce qui est intéressant d’un point de vue littéraire mais rend la lecture d’autant plus difficile qu’elle fait la part belle à l’allégorie.



Soldats de plomb, Frédéric JACCAUD



Un jeune garçon aime faire combattre ses petits soldats contre un dragon alors que son père participe à une guerre souterraine bien réelle dans laquelle les deux parties se disputent l’accès au gaz, principale source d’énergie. L’idée est originale et le traitement soigné ; malheureusement le final tombe quelque peu à plat du fait de sa prévisibilité précoce.



La contrée du dragon, Thomas DAY



Un couple de villageois recueille une jeune fille qui vient d’échapper aux griffes d’une bande de mercenaires. Mais comme sa religion n’est pas celle du village, le prêtre contraint le père adoptif de reconduire la jeune fille dans sa ville d’origine. Avec cette histoire l’auteur ne fait guère preuve d’originalité mais montre des qualités de conteur indéniables.



Cœur de pierre, Virginie BÉTRUGER



Un jeune garçon est le souffre-douleur de tous les autres enfants de son village. Fils de porcher, il est malingre et introverti, et rêve de surcroît de piloter une montgolfière, un statut bien au-dessus de ce à quoi il peut prétendre. De plus il est victime d’une étrange maladie qui le rend difforme : des écailles de plus en plus nombreuses surgissent sur son corps. Il s’agit là d’une très belle histoire, certes peu originale, mais dont la tragédie, la violence et l’émotion sont parfaitement rendues.



Le Dragonneau anorexique, Jean-Claude BOLOGNE



Ce texte conte l’histoire d’un jeune dragon qui refuse sa condition, à commencer par le fait qu’elle lui impose de se nourrir de princesses. Une idée originale et un traitement plein d’humour sont un peu gâchés par une chute sans relief.



Les Années d’orichalque, Ugo BELLAGAMBA



Un vieil ermite raconte sa jeunesse à un enfant, de sa formation en tant qu’yggdrakhsil, à la façon dont il sauva son Peuple d’une invasion de géants en l’exilant dans un autre monde. Il s’agit là d’un nouveau récit mythologique, d’inspiration scandinave et de très bonne tenue.



Au seuil de Loïkermaa, Francis BERTHELOT



Dans cet univers les hommes sont strictement séparés des dragons même si ni les uns ni les autres n’ignorent leur existence. Les hommes abandonnent d’ailleurs les enfants bâtards au dragons pour sauvegarder la morale. Mais l’un de ces enfants est un jour sauvé par un dragonneau orphelin, les deux êtres grandissant ensemble. Séparés à l’adolescence, ils passent le reste de leur vie à se rechercher. Il s’agit là d’un texte particulièrement émouvant sur l’acceptation de l’autre.



La Mort de Tlatecuhtli, Charlotte BOUSQUET



Courte nouvelle à la prose délibérément poétique, elle se veut un hommage à Tlatecuhtli, divinité aztèque sacrifiée à Quetzalcóatl, le serpent à plumes. Sa totale appréhension est à réserver à un lectorat averti de la mythologie aztèque.



Au plus haut des cieux, Robin TECON



Un chevalier est envoyé par son seigneur dans la grotte d’un dragon pour le convier aux festivités du mariage de sa fille. Le dragon est en effet devenu un véritable animal domestique, pratique un langage châtié et est un fervent chrétien. Tel est le point de départ d’un récit peu crédible dont le final frise le ridicule.



Draco Luna, David CAMUS



A la fin du XIIème siècle Baudouin IV règne sur Jérusalem. Mais il est malade de la lèpre et doit fuir son palais pour échapper à l’assassinat que ses rivaux complotent. Accompagné d’une poignée de fidèles, il s’enfonce dans le désert en quête d’un remède à son mal. Si ce type d’intrigues a été maintes fois exploité, l’Histoire y est ici habilement romancée et la nouvelle se lit avec beaucoup de plaisir.



La Suriedad, Estelle FAYE



Cette histoire d’expédition maritime du temps des corsaires est très prenante et agrémentée d’une prose efficace. C’est donc une excellente nouvelle.



Le Feu sous la cendre, Eudes HARTEMANN



Dans la Bavière du XIXème siècle, un étudiant vient demander à un éminent professeur de diriger ses recherches visant à prouver l’existence des dragons. Le professeur ne pense plus qu’à voler les travaux du jeune homme. Une idée originale agrémentée d’une prose rythmée et pleine d’humour font de cette nouvelle un très bon texte.



Quelques Bêtes de feu et d’effroi, Philippe GUILLAUT



Antigone, un successeur d’Alexandre le Grand, envoie une petite troupe à la recherche des dragons, seuls capables de surpasser les éléphants de son rival du moment. Une ambiance hellène moyennement rendue, mais une jolie allégorie sur un thème universel (les mythes sont ce que nous en faisons) rendent cette nouvelle agréable à lire.



D’un dragon l’autre, Jérôme NOIREZ



L’Allemagne nazie envoie un homme à Sigmaringen, sur le Danube, pour éveiller un dragon. C’est intelligent, bourré de références, en particulier à Louis Ferdinand Céline, et plein d’humour. C’est un très bon texte.



Archéologie d’un monstre, Fabrice COLIN



Un gardien de zoo mène une course contre la montre pour connaître les origines de son pensionnaire favori avant sa mort : un dragon. Si l’idée de départ est intéressante, le récit tombe finalement à plat.



L’Huile et le feu, Johan HELIOT



Du côté de la frontière entre le Texas et la Louisiane, dans les années 20, le Ku Klux Klan pratique des rites visant à éveiller un dragon capable de trouver le sang de la terre, c’est-à-dire le pétrole. Mais comme cela s’est avéré meurtrier, le shérif local compte bien mettre fin à cette activité. C’est une histoire improbable dans une Amérique pas très bien rendue qui rendent cette nouvelle peu intéressante.



Dragon caché, Mélanie FAZI



Abel est un garçon bien étrange. Très proche de la nature, il aime se fondre en elle, loin des hommes. Il n’a guère qu’une amie, Amalia, le fantôme d’une jeune femme brûlée en un autre temps pour sorcellerie parce qu’elle détenait un don du fait de la présence du dragon Providence dans son corps. Un sujet original, une jolie prose, ce texte fait passer un très bon moment de lecture.



Tératologie des confins, François FIEROBE



Cette dernière nouvelle prend la forme d’un véritable traité de zoologie sur les différentes espèces de dragons. C’est donc une indéniable curiosité qui aurait certainement gagnée à être placée au début de ce recueil afin de faire office d’introduction.



Au final cette anthologie s’avère inégale. Les très bons textes ne sont pas nombreux, de même que les plus décevants d’ailleurs. En revanche, la grande majorité des nouvelles présentées ici sont très agréables à lire mais pèchent soit par une intrigue peu originale, soit par un final peu percutant. Alors que cela n’arrête pas le lecteur potentiel : s’il est un tant soit peu intéressé par la figure du dragon, il y trouvera largement son compte.
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L'école des assassins

Un pur roman d'action. On ne s'ennuie pas une seconde. C'est très rythmé. Mais la trame reste trop classique. Il n'y pas vraiment de surprise. On devine très facilement la fin de l'histoire.

L'univers décrit m'a fait pensé par moment à Ghost in the Shell.
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L'école des assassins

J'avais parlé de Bélial concernant sa politique sur les livres et leur "prêt", je peux maintenant dire que le premier que j'ai acheté chez eux est de qualité.



L'école des assassins nous emmène dans un futur proche où les entreprises-états se mènent une guerre sans merci face aux triades mafieuses et aux instances juridiques, chacun avec ses armes. Mais lorsque les armes sont humainse, il y a un facteur imprévisible...
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L'école des assassins

Un roman court et terriblement efficace qui ne fait pas dans la demie mesure. De l'action assumée et, tant dans la narration que dans l'inspiration manga débridée, on sent que ce récit est un exutoire pour les deux auteurs. "Chiche, on pousse tous les curseurs a fond et on se fait plaisir !" Ben voilà, pas de retenue et un maximum de fun pour le lecteur. Je dis oui !
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L'origine des victoires

Marre des superhéros, ces nouveaux veilleurs autoproclamés issus de la culture pop ?

Alors, rappelez-vous les Victoires de la culture antique. Et si comme moi, inculte, ça ne vous dit rien, pas de problème : Ugo Bellagamba a eu la bonne idée d'orchestrer une session de rattrapage. J'y étais, et j'ai tellement aimé que j'y suis retourné !





Pour autant, point d'essai historique ici. L'auteur — « l'une des plus belles plumes de l'imaginaire », ce que je ne contredirai pas — revisite la figure divine en lui donnant une portée universaliste et en la mêlant à des enjeux plus élevés encore.

Car dans ce roman, il n'est pas question de batailles ou de guerres entre les peuples, mais bien d'une lutte sans merci, pratiquement éternelle, entre les humains et un esprit prédateur venu du fond des âges et de l'espace : l'Orvet. Celui-ci se nourrit de la douleur et de la perversion des âmes. Les Victoires, bien réelles, sont les hussardes de ce combat à mort. Les hommes, eux, n'ont pas conscience de cette guerre de chaque instant. Ils SONT le terrain de la guerre.

L'origine lointaine de l'Orvet, son "background", ainsi qu'un chapitre situé dans un avenir plus ou moins lointain, donnent la touche S.F. à ce roman.



Derrière cet Orvet, monstre de puissance et d'avidité, on lit sans difficulté la figure du diable. Un diable plus cosmique que sous-terrestre, mais un diable qui reste très classique, avec ses pouvoirs de corruption et de possession, son goût pour le jeu et son sens du raffinement.

L'auteur joue donc sur deux tableaux, avec d'une part la figure de la Victoire, d'autre part celle du diable.





Le récit est une succession d'épisodes racontant cette guerre invisible (du point de vue des hommes). Huit récits, huit moments historiques ou à venir, huit Victoires, huit passes d'armes.

L'écriture est très belle, évocatrice. Rendre l'intemporalité et la globalisation du combat n'était pas évident. L'auteur a fait le choix de couvrir largement les époques tout en se concentrant sur une région donnée. C'est un excellent choix à mon avis, qui écarte le risque d'éparpillement, et on n'a aucune peine à imaginer le conflit à une échelle globale. Géographiquement, l'action reste centrée sur le sud-est de la France et ravira les amoureux de cette région, car les descriptions sont très belles. Un choix qui fait sens compte tenu des origines latines du mythe des Vicoires. Les affinités personnelles de l'auteur n'y sont sans doute pas non plus étrangères : son admiration pour les paysages de la Provence et son histoire est palpable, et c'est peut-être là que réside le secret du charme envoutant de ces récits.



L'écriture est très belle donc, avec un style évocateur mais sachant rester simple, avec une pointe d'érudition quand il le faut. Chaque époque a son atmosphère propre. Surtout, il y a une très grande maitrise de la scène. Les chapitres sont construits autour d'une scène principale, très visuelle, bien amenée et percutante à la fin. Il y a de l'enrobage, parfois avant, parfois après, mais en gros tout tient dans ces scènes isolées, et cela est rendu possible par la forme du roman. Des scènes mémorables, où la suggestion fait tout, comme cette image des deux hommes qui descendent — lentement — le chemin menant à la calanque de Morgiou. Où encore, le curé qui pénètre dans le compartiment du train.





Les époques visitées nous font d'abord remonter le temps (1973, 1932, 1881, 1270...) puis oscillent entre futur et passé en gagnant de l'amplitude. J'ai trouvé le procédé habile, en ce qu'il permet une rentrée dans l'univers en douceur : on découvre l'intrigue et le schéma dans un cadre relativement familier.



Le schéma récurrent (un chapitre, une époque, une Victoire, un combat) pourrait lasser, mais il n'en est rien : l'auteur distille progressivement les éléments de mystère entourant les Victoires, et varie suffisamment les points de vue au cours des chapitres pour maintenir l'intérêt. On aura ainsi, tour à tour, la vision des Victoires, celles des "jouets" de l'Orvet (humains possédés, affectueusement nommés "orvets" par l'intéressé), et celle de l'Orvet lui-même.

L'issue varie également, ce qui tempère quelque peu l'impression de combat inégal.

Les Victoires elles-mêmes, si elles partagent des traits de caractère fort, ont leur caractère propre et ne sont pas exemptes de défauts.



Enfin, chaque histoire est nettement isolée des autres, ce qui pourrait donner l'impression confuse d'un recueil de textes apparentés. Cet aspect est largement compensé par l'unité de lieu choisie par l'auteur, par l'unité de l'Orvet - esprit surpuissant qui traverse les époques, et surtout par la poursuite assidue du but de ce dernier au fil de l'histoire, avec une issue finale en ligne de mire.

Il existe aussi quelques fils ténus (parfois de simples références comme les Métamorphoses, d'Ovide) reliant les histoires les unes aux autres.





Sur le plan des idées, il faut noter que le roman de Bellagamba, en donnant le premier rôle à des femmes particulièrement courageuses, s'accorde bien à notre époque.



Surtout, la figure de l'Orvet — un diable à peine déguisé — offre à l'auteur un levier simple et efficace pour distiller une critique de la nature humaine.

C.S. Lewis utilise le même procédé dans Tactique du diable, mais sous une forme qui m'a laissé de marbre. En effet, la narration, l'intrigue et l'immersion sont inexistantes dans le roman de Lewis. En un mot, le divertissement s'efface au profit exclusif d'une critique de la morale et de la société. Une critique argumentée, ironique et érudite, mais une critique tout de même, exclusivement.

Je ne pense pas que l'approche de Bellagamba soit fondamentalement meilleure, mais elle correspond davantage à mon idéal en la matière : une belle histoire (plusieurs en l'occurrence), un talent de conteur certain, une immersion réussie, le tout au service d'un message. Ce dernier n'atteint sans doute pas les développements et la finesse de celui de Lewis, mais il s'entend aussi bien, voire mieux. En prime, une réflexion tout actuelle sur l'éthique sociale à l'ère des biotechnologies, préfigurant de dix ans les dérives observées lors de la gestion du covid).





Allez, pour finir une petite citation qui m'a fait penser aux Jedi de la guerre des étoiles :)

« Chérie, c'est moi qui ai formé ta mère. Une Victoire très douée, elle était. »
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L'origine des victoires

Je ne sais pas vraiment quoi en penser. Je ne sais pas si j'ai apprécié cette lecture ou non.

Des femmes luttent contre le Mal (le mâle ?). Elles s'appellent les Victoires, sont éduquées, formées au combat, à la communication. Pourtant, pourtant... N'est-ce pas une cause vouée à l'échec ?

Bellagamba présente 11 Victoires, directement ou non.(8 qui donnent leur nom aux chapitres) et 3 qui apparaissent dans le corps du texte. Elles sont de toutes les conditions sociales, toutes ne sont pas présentées en plein combat, toutes ne savent pas ce qui les attend ; cela offre une grande diversité de tableaux et de personnages féminins.

Toutes les nouvelles ont des résonances les unes avec les autres, ce qui contribue à créer une sorte de cohérence et de chronologie, de lien des Victoires entre elles depuis la préhistoire jusqu'au vaisseau spatial.

Malgré tout, je n'ai pas réussi à me plonger entièrement dans ces nouvelles, sans vraiment savoir pourquoi. C'est bien écrit, les personnages bien incarnées, et diversifiées, les paysages du sud de la France chaud et beaux. Mais il m'a manqué un "je-ne-sais-(vraiment)-quoi" pour vraiment apprécier.
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L'origine des victoires

Quand j’entends le mot « Victoire » – la majuscule est importante –, c’est la déesse Niké qui me vient à l’esprit et à l’une de ses plus célèbres représentations, la Victoire de Samothrace. Cette statue, exposée au musée du Louvres, représente une femme ailée debout fièrement à la proue d’un bateau. Et finalement, cette statue ne me semble pas très éloignée des Victoires que nous rencontrons dans L’origine des victoires.

Qui sont les Victoires ? Qu’elles combattent, apprennent ou séduisent, ce sont avant tout des femmes. Depuis des siècles, voire des millénaires, elles affrontent un ennemi invisible, l’Orvet, qui manipule l’humanité et les fils de son Histoire pratiquement depuis sa création. Cet être se repaît du chaos et de toutes nos émotions négatives : jalousie, colère, haine, peur, pour ne citer qu’elles. Par opposition, les Victoires cultivent leur force mentale et leur calme ; car, que peut-on opposer au chaos si ce n’est l’ordre ?

Avec ces Victoires, nous traversons les âges pour nous retrouver à des moments parfois anodins, parfois extrêmement importants, qui ont tous été marqués par un affrontement entre une Victoire et l’Orvet. Qu’importe le danger, aucune d’elles ne se dérobe à cette mission.



Dans ce court roman, Ugo Bellagamba nous fait voyager dans le temps. Nous rentrons dans l’esprit d’hommes qui, s’ils avaient fait un autre choix, auraient changé le cours de l’Histoire. L’idée est intéressante, mais pas si innovante.

Ce qui marque surtout, c’est le très bel hommage que l’auteur fait aux femmes, à toutes les femmes, sans distinction aucune. Les héroïnes de ce livre ne sont pas forcément extraordinaires, elles ne se ressemblent pas. Elles viennent de différents horizons et ont des cultures différentes, elles sont très jeunes ou plus âgées, elles utilisent des méthodes très différentes pour mener à bien leur mission, elles peuvent vivre longtemps comme mourir très jeunes. Rien ne semble les rassembler.

Et pourtant, elles ont un point commun. Il s’agit de leur volonté, plus ou moins affirmée, de protéger l’existence de l’humanité en réduisant au maximum l’influence de l’Orvet, du chaos en somme ; ce qu’Ugo Bellagamba nous prouve, c’est que nous en sommes tous – ou plutôt toutes – capables. Et c’est cette excellente leçon de vie que je retiendrai de ma lecture.
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L'origine des victoires

Un livre d'histoires, à la frontière des genres, d'où sourd une poésie enthousiaste et réjouissante, qui sait réjouir son lecteur.



Après une telle petite phrase d'introduction, difficile de cacher que j'ai énormément apprécié L'Origine des Victoires d'Ugo Bellagamba. Et les dieux savent pourtant si je suis difficile en ce qui concerne les ouvrages contemporains!

Les histoires qui composent cet ouvrage sont assez courtes, sans être succinctes, et se lisent avec curiosité et facilité. Ugo Bellagamba a su écrire des récits très différents, avec chacun leurs particularités (y compris linguistiques), bien ancrés dans l'époque où ils s'inscrivent, et qui immergent le lecteur dans leur ambiance particulière en quelques paragraphes à peine.

Je laisse aux lecteurs le plaisir de découvrir les récits d'Oruah, Nadia et les autres, et je n'en dirais donc guère plus sur leurs tranches de vie. Toutes apportent cependant leur petite touche et sont reliées par un fil conducteur.

Récit impressionniste, d'où émane une véritable poésie optimiste, L'Origine des Victoires effleure la métaphysique du rapport féminin/masculin (et leur nature) et du combat entre le Bien et le Mal, d'une manière totalement nouvelle et inédite. Ugo Bellagamba a parfaitement décrit l'Orvet, et touche du bout du doigt quelque chose d'indicible mais dont on peut percevoir la nature.

Si la plupart des récits s'inscrivent dans le sud de la France (et témoignent d'un lien particulier de l'auteur avec le sud méditerranéen), leur qualité et leur crédibilité tient également au travail immense de recherches effectué pour chacun d'eux, ce qui renforce la vraisemblance de tout l'ouvrage, et le rend vraiment particulier (et excellent!).

L'Origine des Victoires offre en plus une chose rare mais que j'apprécie énormément, en fin d'ouvrage: un mot de l'auteur, qui précise notamment l'ambiance musicale sur laquelle il s'est appuyé pour écrire ses histoires. Il est rare qu'un auteur entrouvre la porte sur son processus créatif de façon aussi ouverte et directe, et je trouve ça vraiment très cool, aussi bien en tant qu'auteur qu'en tant que lecteur.



Bref, vous l'aurez compris, L'Origine des Victoires est un ouvrage que je recommande chaleureusement à tous les amateurs de fiction érudite, intelligente, croisant les genres, et invitant à réfléchir au delà du récit.
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L'origine des victoires

L'origine des Victoires, c'est tout d'abord une succession de beaux portraits de femmes, cultivées, fortes et indépendantes. Quelles que soient les époques, de la préhistoire au Moyen âge, au XIXème siècle ou dans un futur indéterminé, elles combattent le mal dans le plus grand secret, avec peu de moyens et au péril de leur vie. Natacha, Euphoria, Patrizia, Gloria, Egéria, Nadia, Coppélia et Oruah, les huit Victoires présentées ici ne vous laisseront pas indifférent. Leur ennemi ? L'Orvet, une entité extraterrestre qui se nourrit du Mal, avec un M majuscule ! Prenant possession des âmes faibles - qui sont exclusivement masculines, soit dit en passant - l'Orvet cause guerres et atrocités en tous genres en exacerbant colère et désirs refoulés. Il se nourrit et s'amuse depuis des millénaires aux dépens de l'humanité, ne rencontrant qu'une faible résistance, essentiellement féminine...

L'origine des Victoires, c'est également l'occasion de rencontrer des personnages célèbres dans des rôles inattendus : Octave, Thomas d'Aquin ou Gustave Eiffel, pour ne citer qu'eux, ont également un rôle à jouer dans le combat contre l'Orvet... Un combat qui s'inscrit dans l'Histoire, où certains évènements historiques, réels, prennent une connotation étrange à la fin de la lecture...

J'ai adoré le style d'Ugo Bellagamba ; sa plume est belle, fluide et poétique, très agréable à lire. Les différentes histoires composant L'origine des Victoires peuvent se lire indépendamment, comme des nouvelles, chacune étant consacrée à une Victoire en particulier, sans qu'un ordre chronologique "classique" ne soit respecté. L'ensemble de ces histoires forme un tout, dessinant une intrigue cohérente étalée sur plusieurs millénaires, donnant une saveur particulière au classique combat du Bien contre le Mal. Les Victoires sont crédibles et bien cernées, elles ont toutes un caractère affirmé et des talents biens particuliers : philosophe, enseignante, courtisane ou guerrière, les profils sont nombreux mais le but à atteindre est toujours le même. J'ai bien aimé que l'auteur nous donne également à connaître l'origine et les motivations de l'Orvet, le fait de l'entendre s'exprimer le rend plus vivant, presque humain...

L'origine des Victoires est une très belle découverte que je ne peux que vous recommander ! Vous pouvez en lire les premières pages sur le site de l'éditeur ActuSF : essayez, soyez curieux, je suis certaine que vous voudrez ensuite en continuer la lecture ; en ce qui me concerne, c'est ce que j'ai fait...
Lien : http://andree-la-papivore.bl..
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L'origine des victoires

L’origine des Victoires est un ensemble de courts textes sur la figure emblématique de la Victoire. Vous savez, la Victoire, cette déesse ailée qui offre trophées et récompenses aux vainqueurs et guerriers dans la mythologie grecque et romaine.



Mélangeant divers registre de la littérature de l’imaginaire et traversant divers époques, chaque récit se centre sur une nouvelle Victoire. Cela nous permet d’en apprendre à chaque fois un peu plus sur la création de cette allégorie, son rôle de protectrice de l’humanité et sur son ennemi à vaincre, l’Orvet – le mal à l’état pur-.



À travers ses nouvelles, Ugo Bellagamba nous propose différents portraits de femmes. Elles sont fortes, combattives et dévouées à leur mission. Chacune tente de faire reculer le Chaos, agissant pour l’apaisement de l’humanité. En somme, l’Origine des Victoires est un bel hommage aux femmes!



De plus, les textes sont bien rythmées et dégagent une ambiance particulière. Ugo B. arrive à capter rapidement l’attention du lecteur en nous immergeant dans son univers.



Enfin, il faut signaler cette très belle réédition chez les éditions ActuSF. Cette version a été révisée et augmentée par l’auteur. Casimir Lee a également produit un très beau travail concernant la couverture. L’illustration me fait penser au peintre G. Klimt, pas vous?



Merci à masse critique babelio et aux éditions actuSF pour cette jolie découverte!
Lien : https://emerveillementcultur..
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