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Critiques de Un-su Kim (106)
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Les planificateurs

Les émotions de lecture de Cécile

La première fois que je suis allée en Corée… enfin, pour être honnête au centre culturel coréen à Paris, c’était pour découvrir Kim Un-Su et son recueil de nouvelles, Jab en référence au coup parfait en boxe. Un recueil de six nouvelles d’anti-héros coréens où j’avais adoré me plonger ! De la première nouvelle où l’on suit un élève perdu devant l’injonction d’ambition que son école impose, à celle d’un canapé qui encombre à étouffer son propriétaire en passant par celle particulièrement sensible de cette jeune femme qui se suicide,c’est à la fois direct sans fioritures, mais aussi élégant et finalement optimiste.

Je viens de finir « Les planificateurs », le premier thriller de Kim Un-Su et j’ai retrouvé avec un très grand plaisir sa plume. Il ne s’agit plus ici de héros ou plutôt d’antihéros de l’ordinaire mais d’un tueur à gages Laeseng. Le sous-titre aurait pu être Manuel d’éducation d’un tueur à gages amoureux des livres et des armes blanches ! J’ai adoré voir sur-adoré. Une écriture fluide et intelligente, qui nous raconte des planifications de meurtres, des luttes de pouvoirs, des gueules de personnages, des bouquins et une Bibliothécaire qui louche! Une collection de personnages attachants à leur manière, une certaine poésie où on ne l’attend pas et un suspens jusqu’au bout qui nous emmène sur les secrets du combat au couteau. Que demander de plus?! Pas grand chose ! Une conclusion : La Corée m’a encore eue…mon seul regret ? Ne pas avoir la couverture originale qui a franchement plus de gueule que celle du poche comme les personnages de Kim Un-Su !

Mais il est temps pour moi de vous laisser et de partir au Japon avec Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda aux éditions JC Lattès. Un petit combo littéraire, qui je l’espère, se réalisera très bientôt dans un prochain voyage …
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Les planificateurs

Je n'ai pas encore terminé ce roman de Kim Un-Su... L'auteur nous plonge directement dans les pensées les plus intimes d'un tueur à gages. Dès les premières pages, nous ne faisons qu'un avec lui, la moindre de ses réflexions nous est livrée.



J'ai été happée de suite dans l'histoire et j'ai hâte d'y retourner pour voir ce que devient notre fameux tueur, et en apprendre plus sur lui !
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Le Placard

Bienvenue en absurdie !



Que peut – on faire quand on n'a rien à faire ? Notre héros, Gong, jeune Coréen employé à une tâche subalterne dans un établissement de santé qui ne l'occupe qu'une demi-heure chaque matin, se pose cette question. Homme honnête et aux valeurs sûres, il ne comprend pas pourquoi on lui verserait un salaire à temps plein( 8h-18h, la pointeuse en atteste + quelques heures supplémentaires le samedi) pour à peine une demi-heure de travail quotidien.



«Qu'est-ce que je peux faire ? J'sais pas quoi faire » : lui aussi (comme Anna Karina dans Godard) pourrait le dire et pour s'occuper il va aux archives et passe une semaine à chercher le code du cadenas qui ferme le placard n°13. Et les textes qu'il y découvre sont ahurissants, compte-rendus d'entretiens avec des « symptomatiques » (interrogez votre médecin, cela n'existe pas) : les hibernautes qui s'endorment pour 172 jours (à ne pas confondre avec les animaux qui hibernent, graisse emmagasinée et réveil laborieux:non, eux se réveillent frais comme des gardons avec la ligne ad hoc), la demoiselle qui élève, en silence, un lézard- gecko sous sa langue, jusqu'à ce que l'animal remplace l'organe), le monsieur qui adore voir un ginkgo pousser au bout de son doigt (vous savez qu'il peut monter à plusieurs dizaines de mètres de haut?), un autre qui se rencontre et tombe follement amoureux de lui, un hermaphrodite d'un nouveau genre etc...

Mais notre héros a été filmé aux archives et le voilà convoqué par le redoutable docteur Kwon qui lui met marché en main : la prison ou le service de ménage de son labo. Progressivement, Gong remplace le docteur et se doit d'écouter des patients délirants. L'un veut devenir chat pour être aimé de sa dulcinée qui se passionne pour ses félins mais ne le regarde pas. L'autre est un « sauteur de temps » qui perd la conscience de temps plus ou moins longs de sa vie, un autre encore participe à un exercice d'évacuation en cas de bombardement et découvre, ahuri et horrifié, que son tour, en tant que soldat blessé, arrive après les matériels et les documents secrets : progressivement se dessine un futur où l'homme devient accessoire, plus seul et plus désespéré que jamais. Mutant aussi.

Cette vision sombre de notre société s'éclaire parfois d'un moment d'humour , noir en général.

La déshumanisation est en marche. Goya, au secours ! Rien n'a changé depuis tes Caprices .



Livre dérangeant, plein d'imagination, un peu long cependant. A vouloir trop dénoncer et démontrer, je crains qu'on n'affaiblisse le propos.

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Sang chaud

A 40 ans, Huisu est l'homme de confiance du respecté Père Sohn : ce dernier est un sage parrain local en faveur de la recherche de compromis plutôt que de conflit. Huisan se demande s'il est destiné à demeurer constamment dans l'ombre de son mentor, sans jamais avoir sa propre entreprise. Trés endetté, , il est incapable d'avoir simplement un niveau d'existence correct. De plus, il souhaiterait réaliser son rêve de fonder un foyer avec Insuk (prostituéé et maquerelle), son amour de jeunesse.

Ces inquiétudes surgissent à un moment inopportun, alors que l'ordre mafieux est en train d'être perturbé: les ambitions territoriales s'intensifient, les tensions et les conflits entre gang reprennent. Animé par un sentiment de fatalité qui le dépasse, il se lance dans une bataille à mort suite aux bouleversements des alliances qui s'accélèrent.



Au début, j'étais intéressée et curieuse de découvrir le monde de la mafia coréenne. La personnalité de Huisui est fouillée et intéressante et les personnages secondaires sont hauts en couleur.

Pourtant, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher au roman, noyée par les atermoiments du personnage et la complexité du monde de la mafia coréenne. De plus, j'ai rapidement été lassée par une narration détaillée, qui ralentit le rythme . Enfin, il y a un nombre pléthorique de personnages et de rebondissements, ce qui rend difficile de suivre les péripéties. Seule, la dernière partie du récit était vraiment plus dynamique et captivante.
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Les planificateurs

Laeseng est un tueur : jeune, efficace, sans principe, né dans les bas-fonds, il a été adopté par Raton-Laveur, directeur de la bibliothèque des chiens, directeur en réalité de la plus grande organisation criminelle de la Corée du Sud.

Organisée en véritable entreprise, avec ses parts de marché, ses clients, son management, cimentée de réseau ou chacun à sa place : assassins, exécuteurs, planificateurs, la bibliothèque étend son pouvoir dans la fange et bien au delà dans l'univers politique. Un business juteux, lucratif qui exacerbe l'ambition cupide de Hanja, le demi frère de Laeseng. La guerre s'engage.



Au pays du crime, donnez moi le plus attachant des tueurs. J'ai adoré Laeseng, sa "beauté", son humour, sa personnalité, ses réflexions sur sa société particulière. L'auteur Kim Un-Su, par les yeux de son personnage, nous embarque dans un polar qu'on pourrait décrire à Tarantino, pas par un coté déjanté mais par la réflexion juste sur le ton de l'humour.

"Voilà pourquoi les procureurs et les policiers un peu finauds se servent dans les bas-fonds [...]ils veulent les oeufs d'or, pas la poule qui pond. Une fois la poule mangée, c'en serait fini des oeufs d'or ; une fois les bas-fonds avalés, il ne leur resterait que leur poing à grignoter. "



C'est tout l'art du K-drama ou roman coréen, faire passer les réflexions en douceur, sous-couvert d'humour, mais faire passer, à coup sûr. L'auteur nous décrit une Corée du Sud, impitoyable, crasse, mais pourvue d'émotion brut, d'amitié, d'amour, d'humanité finalement là où on s'y attend le moins. Laeseng forcée par son frère s'interroge, nous interroge, confronte son monde et le nôtre, des mondes liés, qui se cherchent sans oser se regarder.



Les personnages sont croustillants à souhait, entre l'exécuteur, barbier qui a pignon sur rue, le poilu qui incinère les cadavres dans son incinérateur à bêtes, la bibliothécaire qui louche, et le tueur sans pitié qui une fois son boulot terminé rentre pèpère chez lui boire des bières en compagnie de ses chats Pupitre et Lampadaire. Le décor est très visuel, l'écriture parfois poétique, la réflexion philosophique, le rythme adapté au situation et les dialogues aux petits oignons.



"-Où l'as-tu trouvée ?

- dans les WC chez moi

-T'aurais pu y laisser tes fesses.

- Ce petit truc aurait pu m'arracher le cul ?

- C'est une question de pression par rapport à la cuvette."



Un vrai coup de cœur pour mon premier polar coréen et forcément un immense merci à ma chouchou presque coréenne Cecile Pellault pour ce cadeau fantastique.
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Sang chaud

Corée du sud, Années 1990



A Busan, grand port de Corée, le maillage territoire se répartit entre plusieurs clans de la pègre locale.



Huisu, bras droit du chef de Guam fait le terrible constat de la vie de voyou : célibataire, sans attache, sans biens, une vie de coups tordus, d’exécutions et de séjours en prison.



Un constat qui risque de le mener vers certaines décisions sanguinaires…



Dans ce polar noir, il n’y a pas d’enquête policière mais le récit dresse un constat grinçant et humain du grand banditisme en Corée du Sud.



Le récit alterne entre dialogues crus et rythmés, descriptions des milieux mafieux, géographie des territoires et d’un époque en changement.



Dans ce contexte une intrigue se dessine néanmoins, celle du pouvoir. Entre intrigues, choc des générations, états d’âme et exécutions, les personnages et plus particulièrement Huisu, évoluent et prennent leur destin en mains dans une radioscopie attachante, crue et sanglante.



Le Parrain à la sauce coréenne !
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Sang chaud

Sang chaud nous plonge dans le monde des gangs coréens. Thriller noir, un peu violent et sanglant, l'auteur, Kim Un-Su nous plonge littéralement dans un monde où les us et coutumes nous dépaysent complètement. C'est un polar qui se lit très bien, alternant des phases de dialogues et des phases d'action.

Sang chaud pourrait être un excellent scénario pour œuvre cinématographique. A découvrir, dépaysement garanti !

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Sang chaud

Sang chaud est un roman noir qui nous plonge au coeur de la pègre coréenne. Kim In-Su adore créer des personnages misérables, des personnes qui sont des rebus de la société. Huisu a la quarantaine, il est directeur d'un hôtel au coeur de Busan, il est le bras droit du chef de la mafia de cette zone, pourtant il vit dans une chambre minable, il gère des problèmes merdiques, se retrouve dans des plans voués à l'échec...Il aime une femme qui a été prostituée avant d'être propriétaire d'un bar, il est incapable de ne pas avoir honte d'elle et d'assumer son amour au grand jour.



Huisu arrive à un tournant de sa vie : il doit prendre plusieurs décisions pour se donner une chance d'être heureux après avoir joué le larbin toute sa vie. Mais il est bien difficile de sortir de ce milieu quand on y est né et que la moindre parcelle de notre âme et de notre corps y est attaché.



A travers ce roman, nous découvrons le milieu de la pègre coréenne : des petites arnaques aux règlements de compte, du blanchiment d'argent aux machines à jeux, des guerres de territoires aux stratégies d'éviction des concurrents. L'auteur nous montre à quel point ses personnages sont embourbés dans ce monde, qu'ils ne peuvent y échapper et sont voués à y rester, malheureux et désespérés.
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Sang chaud

Sorti le 9 janvier de cette année naissante, « Sang Chaud » de Kim Un-Su est mon premier coup de cœur de l'année 2020 ! Ce « Sang Chaud », polar coréen qui ne manque pas de sel est une sacrément belle découverte. Je remercie l'attachée de presse et les éditions Matin Calme pour m'avoir offert un beau voyage au cœur de la culture mafieuse coréenne.



Parce que oui, cette histoire se déroule à Busan, en Corée du sud, deuxième ville du pays et cinquième port mondial en trafic de conteneurs. Un lieu qui focalise toutes les convoitises et attire la pègre et les voyous comme des aimants. Avec ses règles, ses coutumes, sa hiérarchie et un certain code d'honneur entre les individus quel qu'ils soient. Ici on se salue respectueusement en inclinant le torse presque à 90°, obséquieusement, même si on sait qu'on va planter sauvagement une lame à sashimi l'instant d'après.



Guam, quartier sordide de Busan est dominé par Le Mallijang, un fameux hôtel dont le propriétaire le Père Sohn est un vieux monsieur respecté et qui est en réalité une espèce de Don Corleone version coréenne. C'est lui qui tient le quartier, règne sur le port et sait de par son grand âge qu'un truand à Guam, pour vivre longtemps, doit vivre caché. Pas de signe de richesse extérieur ni de costard luxueux ou encore de tatouage signe d'appartenance à un clan. Surtout il faut veiller à ne pas s’attirer et rendre jaloux le politique. Ainsi va la philosophie du Père Sohn, un sacré personnage qui devant une façade respectable cumule lâcheté et cruauté. Attaché au Père Sohn, considéré comme le bras droit du vieux qu'il accompagne depuis vingt ans, Huisu, est le gérant de l'hôtel. La quarantaine, plutôt considéré comme un grand frère respecté et juste, il n'a cependant pas un sou de côté et aime se détruire à l'alcool local et accumule les dettes dans les cercles de jeux.



Les héros de cette histoire ont tous de la consistance, du vécu, du malheur, et vivent quelquefois comme des zombies broyés par les enjeux d'une vie et d'une culture qui les a rapidement mis au pas. « Sang Chaud » est instructif, coercitif et finalement très noir avec malgré tout beaucoup d'humanité.



« Sang Chaud » est d'une redoutable efficacité. Autant peinture au vitriol de la société coréenne et de ses truands, qu'histoire d'amour et de respect, ce « Parrain » coréen est une effroyable guerre de gangs pour dominer et posséder le port de Busan. On découvre que dans ce pays, « même dans les bagarres entre les gangs » (P334), il y a des règles. On ne tue pas ici, on surine pour marquer son territoire et impressionner l'adversaire. « Les affaires sont avant tout de la négociations » (p363), et planter un couteau dans le flanc de son adversaire est d'usage.



Et lorsque la guerre est vraiment déclarée, on finit par tuer. Les pertes sont lourdes, ça se transforme en boucherie et on fait disparaître les corps dans une espèce de broyeuse qui transforme les cadavres en nourriture à poissons d'élevage. C'est assez drôle par moment bien que le contexte soit sanglant et violent et que les traîtres pullulent tout au long de ces 476 pages.



Jeux d'influences et de trahisons, corruptions des services de police et des politiques, les nombreux enjeux finissent par dépasser tous nos protagonistes et le sang...chaud coule à flot.



Dans ce roman parfaitement réalisé où « Tang » n'est pas un jus de fruit déshydraté (seuls les gens d'un certain âge pourront comprendre), on voyage, on s'évade, on découvre d'autres horizons et on se prend presque d'amitié pour certains acteurs de ce scénario. On n'a qu'une envie, savoir comment vont évoluer ou pas ces gens, et même si l'on est un peu perturbé par les noms à consonance asiatique, un astucieux glossaire à la fin du bouquin aide à se repérer.



J'ajouterais pour terminer que « Sang Chaud » est livré dans une très belle édition qualitative (papier et couverture), il fallait le souligner pour cette nouvelle maison d'édition spécialisée dans le polar coréen. Moi je dis, c'est un coup de maître, un coup de cœur !







Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM



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Les planificateurs

Un roman noir, très noir, qui nous emmène dans un milieu très mystérieux, celui des assassins professionnels et de leurs commanditaires.

Le personnage principal est attachant et atypique avec son amour de la lecture, la tendresse pour ses chats.

On le suit dans ses meurtres, sa vie quotidienne, ses amitiés, jusqu'à une fin que j'ai trouvée décevante.

Ce roman restera pour moi lié à cette bibliothèque si particulière, avec sa bibliothécaire qui louche, et qui s'avère louche...

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Les planificateurs

Une lecture exotique puisque venant de Corée du Sud ! Trouvé dans une poubelle, Laesaeng a été adopté par un certain Père Raton-Laveur, directeur d'une étrange bibliothèque. Laesang a appris à lire seul, apprend la vie et s'évade par la lecture. Il fait tout ça en autodidacte car Père Raton-Laveur lui enseigne tout autre chose : l'art de devenir un tueur à gages. Ainsi Laeseng côtoie tueurs à gage et assassins en tout genre. Cette petite entreprise a bien prospéré sous la dictature militaire qu'à connue le pays jusque dans les années 90, mais également après. Le service après-vente est également assuré avec un incinérateur qui garantit que les cadavres ne soient pas retrouvés. Tout ça dérape lorsque l'un des exécuteurs, Chu, refuse d'honorer un contrat. Ce faux pas va déclencher une concurrence mortelle dans le milieu du crime organisé coréen. En effet Hanja, également adopté par Père Raton Laveur, s'est émancipé de son père adoptif pour constituer une société plus moderne effectuant des activités similaires, et devient donc un concurrent. Laesaeng demeure loyal à sa manière, suivant une éthique très personnelle et en étant bien conscient qu'il finira lui-même assassiné à un moment ou un autre comme tout le monde dans ce beau milieu.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui se lit très facilement. Le style est très agréable et sans lourdeurs ni maladresses dues à des traductions hasardeuses. Tous les personnages sont intéressants et originaux, y compris les personnages secondaires. Enfin, Kim Un-Su apporte une touche d'exotisme et de dépaysement bien agréable. C'est le premier roman coréen que je lis et je ne suis pas déçu !
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Sang chaud

Difficile d'entrer dans ce roman : trop de noms, d'intrigues intriquées.

Une sorte de labyrinthe dont on ne voit pas l'issue.

Peut-être une allégorie sur la lutte de l'orient contre l'occident...
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Sang chaud

Sang chaud, je ne sais pas mais ce récit roman glace les sangs à certaines pages avec cette histoire de gangs coréens. Nous sommes à Busan, une station balnéaire où sévit plusieurs mafieux qui se sont partagés l'économie de cette ville, qui pourrait être paisible : de beaux hôtels, des restaurants gastronomiques de poissons, des plages avec de beaux parasols l'été, des bars à karaoké, quelques bars à filles.. Mais la société change et la gestion "calme" entre gangs va être bouleversée par l'arrivée de jeunes ambitieux avec beaucoup moins de scrupules que les ainés. Cette histoire va nous être racontée par Huisi, bras droit de Père Sohn, un sage parrain propriétaire d'un des grands hôtels de la ville. Huisi, toujours élégant, vient d'avoir 40 ans et fait le point sur sa vie et son futur. Orphelin, il a trouvé dans l'image de Pére Sohn, une sorte de père mais son statut de gérant d'hôtel et qui règle quelques différents de temps en temps commencent à l'ennuyer. ( de sacrés pages de maniements de couteaux et de recettes de cuisine (attention nous ne mangerons peut être plus de poissons, comme lui, car quelquefois quelques cadavres se retrouvent à nourrir des poissons d'élevage et se retrouvent dans des assiettes). Va t il finir sa vie célibataire ou reprendre contact avec un amour de jeunesse, une ancienne prostituée qui a un bar à gogo ? Un roman qui nous entraîne dans les bas fonds de trafic, car Busan est aussi un port où les navires peuvent emmener des marchandises très lucratives. Ce livre m'a fait penser à certains films asiatiques sur le milieu mafieux, quelques scènes très crash, car le sang peut jaillir, mais il y a aussi quelques pages d'humour car certains voyous sont aussi des pieds nickelés (surtout quand certains gardes du corps sont obligés d'essayer de faire marcher des machines à laver dans une laverie (attention dans l'utilisation de la lessive !!). Il y a aussi des pages d'amitiés, de loyauté, d'honneurs mais aussi de trahisons et d'évolutions entre les anciens et vieux parrains (qui aiment bien se réunir autour d'une table et de partager les affaires de la ville) et les plus jeunes plus fougueux, plus sanglants (les couteaux sortent souvent, mais pas toujours de façon mortelle, un petit coup de couteau peut être un apprentissage dans un gang) . Un sacré texte qui décrit aussi certains trafics (alcool, blanchisseries, machines à sous, filles...). Une sorte d'histoire de parrains mais à la sauce de soja et de poisson cru.

Un roman que je vous conseille.



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Jab !

Les émotions de lecture de Cécile

Ayant développé depuis quelques mois, une attirance incontrôlable pour les séries coréennes en VO diffusées par un célèbre pourvoyeur dont le nom commence par un N, je voulais tout de même m’ouvrir mon obsession à d’autres arts. Quand j’ai vu qu’un auteur coréen reconnu faisait une conférence le 12 novembre dernier sur son travail et sur son dernier recueil de nouvelles, j’ai pris, sans hésiter et malgré les nombreuses zones horaires à traverser, mon ticket de RER A direction la Corée.

Premier plaisir, me croire dans une de mes séries avec les sonorités d’une langue que je ne comprends pas mais que je commence à reconnaître ! Mais surtout écouter KIM Un-Su parler de sa Corée, de son travail. Amis auteurs de tous les pays quelques soient notre nationalité et notre culture, nous sommes bien tous une même peuplade contrairement à ce qu’on tente de nous faire croire ! KIM Un-su raconte aussi une Corée que l’on devine avec la fiction, la pression sociale, l’ultra-compétitivité scolaire et au travail, le sentiment d’exclusion et l’alcool qui souvent joue un rôle pour endiguer les précédents.

Et c’est ce que KIM Un-su aborde dans les six nouvelles de Jab! en référence au coup parfait en boxe. De la première nouvelle où l’on suit un élève perdu devant l’injonction d’ambition que son école impose, à celle d’un canapé qui encombre à étouffer son propriétaire en passant par celle particulièrement sensible de cette jeune femme qui se suicide, c’est à la fois direct, sans fioritures, mais aussi élégant et finalement optimiste. La seule ambition déclarée de KIM Un-su ce soir-là était de nous raconter des histoires. Mission accomplie, j’ai adoré me plonger dans celles de ses anti-héros coréens mais finalement aux aspirations bien universelles.
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Les planificateurs

Premier roman asiatique pour moi et très bonne surprise. On plonge au coeur du monde des plannificateurs et la situation change, le chasseur devient la proie. Un jeu de piste lent mais très bon. Ce roman est très lent il y a peu d'action mais il est très bien écrit. Un petit bémol j'aurai voulu plus m'émerger dans la culture coréenne...
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Les planificateurs

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Les Planificateurs ?

"Depuis que je m'intéresse à la littérature coréenne et surtout, à ses polars, c'est celui que j'ai le plus souvent vu cité ou conseillé. Malheureusement, je n'ai jamais réussi à le trouver en librairie alors quand j'ai fini par tomber dessus au cours de mes vacances dans le Jura, je me suis jetée dessus. Littéralement."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Laesang, depuis qu'il a été sorti de l'orphelinat par le Vieux, ne s'est jamais vraiment posé de questions. Il a grandi à la Bibliothèque sans poser de questions, il est devenu tueur à gages sans poser des questions... Mais aujourd'hui, il sent que les choses sont en train de changer, il est peut-être temps qu'il commence à se poser des questions..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"J'ai déjà lu un autre roman noir de cet auteur donc je savais à peu près à quoi m'attendre. C'est pour cela certainement que j'ai plus aimé que le précédent, que le rythme lent et le fait qu'il ne se passe pas grand chose au départ ne m'a pas vraiment dérangée. On s'intéresse au destin d'un homme, à sa vie, à sa psychologie et à comment il en est arrivé là. Comme dans le précédent, on s'attache à ce personnage et on lui souhaite mieux que la vie pathétique qu'il mène. Pourtant, c'est un tueur à gages. Je trouve que c'est quand même fort de la part de l'auteur cette façon qu'il a de nous faire tisser des liens avec des malfrats, de nous convaincre qu'ils sont là par hasard et qu'ils ne sont pas mauvais pour autant. Ils ont juste joué de malchance. Ça pourrait être n'importe qui. Ça pourrait être nous. Et petit à petit, le récit devient de plus en plus prenant, les révélations de plus en plus interessantes et la tension monte gentiment. J'ai aimé aussi l'idée qui se cache derrière ces fameux planificateurs, j'aurais même aimé en savoir plus."



Et comment cela s'est-il fini ?

"Dans Sang Chaud, la fin était vraiment l'un des points forts et là encore, ça a forcément influencé mes attentes. Du coup, même s'il y avait peu d'autres issues possibles ici et que c'est la conclusion logique de la montée en puissance de l'intrigue, j'ai été un peu déçue. Je l'ai trouvé un peu rapide et j'espérais encore mieux."
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Sang chaud

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Sang Chaud ?

"Je cherche depuis plusieurs mois déjà les Planificateurs, du même auteur, qui a vraiment de très bonnes critiques, mais à force de ne pas le trouver, j'ai fini par craquer sur celui-ci, en attendant."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Alors que Huisu vient d'avoir quarante ans, il se demande ce qu'il a fait de sa vie. Homme de main pour la pègre locale d'un petit quartier de Busan, il n'est pas sûr d'avoir fait les bons choix et d'avoir choisi le bon camp..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"Le plus gros reproche que je puisse faire à ce livre, c'est que ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. Mais est-ce vraiment sa faute ? Non, plutôt la mienne et celle de l'éditeur. Oubliez donc la version coréenne du Parrain, ou le thriller bien noir. On suit des petits mafieux qui trafiquent de la poudre de piment, rien de très palpitant à première vue. Mais c'est un univers dans lequel il faut véritablement prendre le temps de plonger, de s'immerger. Au bout de quelques dizaines de page, on ne peut que s'attacher au personnage principal et même, parfois, s'identifier à lui, à ses interrogations. À partir de là, on n'a de cesse d'espérer une vie meilleure pour lui sans y croire vraiment. Et plus on avance, plus la situation se complique. Ce qui pouvait prêter à rire au début ne nous fait plus rire du tout quand les premiers morts tombent. Malgré ces qualités, et même une fois mes préjugés mis de côté, j'aurais quand même aimé que la tension soit un peu plus palpable, et l'action un peu plus rapide. J'ai également regretté de ne pas en apprendre plus sur la ville de Busan, qui m'intrigue beaucoup, même si je connais maintenant les quartiers à éviter."



Et comment cela s'est-il fini ?

"J'ai beaucoup aimé la fin. J'avais eu le temps d'en imaginer une autre qui m'aurait bien plu aussi mais celle-ci n'est vraiment pas mal non plus. À condition de ne pas comparer cette mafia-là à celle de Mario Puzo, je le conseille volontiers à tous les fans du genre, qu'ils s'intéressent à la Corée du Sud ou non."
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Sang chaud

Ce polar nous plonge dans la mafia coréenne. Dans la ville de Busan, la mafia règne et c'est toujours les mêmes relations qui se tissent : honneur, peur, violence, magouille et arrangement. Il y a ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, selon le rang de chaque homme et sa place dans cet étonnant écosystème. Bref, quand on aime ce genre d'ambiance et qu'on a envie de découvrir les subtilités de la mafia dans un autre pays, c'est très bien fait.



Le héros, si on peut dire ça, ou disons le personnage principal est un homme de main de la mafia, qui a toujours fait ce qu'on lui a dit de faire. Mais avec la quarantaine et un fils qui a bien grandi, il s'interroge sur sa place dans ce système. Sur ce qu'il a fait, ce qu'il a entendu, vu et peut-être, peut-être oui, qu'il aimerait autre chose. Avoir plus, être plus. Il a vieilli, il ne comprend pas toujours cette jeune génération de mafieux, il y a quelque chose dans l'air de cet été 1993 qui ne sent pas bon et ça le perturbe. Alors il va faire en sorte que ça change.



Ce qui m'a dérangée est la lenteur du récit, il fait quand même plus de 500 pages et c'est lent... Mais en même temps, on m'a fait remarquer qu'il y avait une ambiance poisseuse, une lourdeur dans l'air, comme avant un orage. Ce moment suspendu où tout semble ralenti avant que ça n'explose. Et c'est très vrai, ce roman est exactement comme ça : un air lourd et électrique, avant que les choses n'accélèrent et trouvent leur résolution. Toute la ville est au ralenti et l'auteur rend cette ambiance parfaitement bien.



C'est presque un roman d'ambiance et d'introspection plus qu'un polar, même s'il y a évidemment de l'action, des rebondissements et un aboutissement à l'intrigue.
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Sang chaud

Livre édifiant qui révèle une des faces cachées de la Corée du Sud : les rouages de la mafia, les exécutions, la corruption des fonctionnaires et surtout la grande pauvreté qui peut régner dans les quartiers à la merci des voyous.

L'histoire est prenante mais au milieu du livre elle perd un peu de souffle. Toutefois je le conseille de le lire car on connait peu de choses sur la société coréenne et surtout sur la facette du crime organisé.

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Le Placard

Quand on parle de placard, on pense à quoi. Si on est fonctionnaire ou salarié, on pourrait penser à être mis au placard et c’est un peu ce qui arrive à ce jeune homme, qui tout content d’avoir décroché un concours administratif, rêve de trouver un emploi intéressant, mais que nenni, il se retrouve à faire un boulot très répétitif et même inexistant dans un laboratoire d’étude.

Il passe beaucoup de temps à attendre justement que le temps passe. Il est entouré de collègues, qui essaient également d’occuper leur temps.

Un jour, justement, il trouve un placard et il va alors le fouiller. Cet intrigant placard n°13 contient des dossiers de personnes bizarres, il va alors les lire et les classer. Ce placard est le placard du Docteur W. Celui-ci est un professeur qui fait de la recherche, il travaille depuis plusieurs années, seul et répertorie dans les dossiers du placard n°13 des cas de symptomatiques.

Notre jeune homme va alors découvrir un nouveau monde. Embauché par le vieux professeur il va être chargé de classer ces dossiers et de recevoir les patients du professeur. Il va alors tenir le standard de ce « service » et va apprendre à connaître tous ces patients. Il y a une sorte de Pinochio, un homme au doigt duquel pousse un ginkgo, des « hibernautes », qui dorment pendant des jours entiers, des êtres qui boivent du pétrole, des boulimiques, un autre qui veut devenir chat, des sauteurs du temps, des mosaïqueurs de mémoires, des extraterrestres exilés sur terre ..

Tous les cas de ces êtres bizarres vont alors occuper ce jeune homme, que ce soit son temps professionnel ou personnel.

Nous allons alors découvrir la société coréenne, le monde du travail fonctionnaire, le monde de la recherche, de l’espionnage. Ce texte mêle une multitude de sujets, mais des sujets universels. Nous pourrions aisément se reconnaître dans certaines situations de ce roman.

Le placard est un livre très étrange. Quelques pages nous entraînent dans un monde féérique, où se côtoient des symptomatiques : ces êtres sont tous des hommes et des femmes avec des anomalies. Des anomalies physiques ou psychologiques, des anomalies plausibles et d’autres dignes du monde de Kafka ou de certains romans de science fiction. Des êtres avec ce que l’on nomme quelquefois des TOC, les Troubles Obsessionnels Compulsifs, dangereux ou inoffensifs.

Avec humour et dérision, nous nous attachons à la vie de ce jeune homme et nous nous laissons porter par des situations surréalistes.

Ce livre a aussi une portée politique et subversive car il décrit des situations sociales, politiques, scientifiques qui ne sont pas toujours de la science fiction. Certaines expériences médicales ou psychologiques pourraient entraîner des êtres « normaux » à être des symptomatiques. Et ne sommes-nous pas entourés de cas de symptomatiques dans nos quotidiens !

Nous sommes aussi quelquefois dans un roman policier, quand le jeune homme tente de rencontrer ces symptomatiques ou quand l’Entreprise, une multinationale, essaie de lui extorquer un dossier, celui des chimères pour des milliers de wons et où il rencontre un étrange et méthodique tortionnaire, qui utilise des méthodes médicales et scientifiques de pointe pour le faire parler.

Foisonnant, ce roman mêle tous les styles et de nombreux thèmes, qui sont universels, même si l’action se passe en Corée. Nous sommes quelquefois dans un roman de Kafka, dans un roman policier ou d’espionnage, quelquefois on retrouve le climat particulier de certains romans de Murakami.

En tout cas, une belle découverte et je vais m’empresser de lire les autres romans ce cet auteur
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