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Critiques de Un-su Kim (106)
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Le Placard

Le narrateur travaille dans un institut de recherche dans lequel il n’a rien à faire: aucune tache ne lui est jamais attribuée et lorsqu’il en parle à son supérieur, sa réponse est «Le travail ici est de garder son poste sans rien faire ».



Montant un jour par hasard au quatrième étage de l’institut, il découvre le Placard n•13. Réussissant à trouver la combinaison du cadenas, il lit tous les dossiers qu’il contient. Pris en flagrant délit grâce à une caméra, il est embauché par le Dr. Kwon et devient le gardien du Placard n•13.



Connaissez-vous les Symptomatiques ? Ces gens hors norme qui se nourrissent de pétrole, de verre, d’acier, de terre ou de papier journal ? Certains développent des incongruités physiques ou sensorielles.

Ce sont leurs dossiers, gérés par le Dr Kwon, qui sont précieusement gardés dans le placard 13 par notre narrateur.

Selon le Dr Kwon, l’homme est en train de muter et une nouvelle espèce s’annonce. Les symptomatiques seraient donc ceux qui souffrent d’une brutale accélération de l’Evolution.



Le travail de notre narrateur consiste donc à noter et conserver les histoires des mutants et à répondre à leurs appels téléphoniques angoissés. Et c’est ainsi que nous y rencontrons un homme qui souhaite se métamorphoser en chat pour partager des sentiments avec la femme dont il est amoureux, un magicien qui transforme l’alcool en eau, des sauteurs de temps capables de disparaître plusieurs années, des néo hermaphroditus à la fois hommes et femmes, des Unités Multi-Personnelles qui sont des gens échangeant leur corps les uns avec les autres.

Tous ces mutants intéressent vivement l’Entreprise, une organisation qui souhaite acquérir les documents secrets concernant les chimères.



Serais-je tombé sur un OLNI (un objet littéraire non identifié) ?

Dès les premières pages, la lecture s’avère étonnante et loufoque. Le ton semble léger mais en ouvrant les portes du placard, en y découvrant ces histoires toutes plus étranges les unes que les autres, j’y ai vu une sacrée critique de notre société. Société dans laquelle la différence engendre la solitude, le harcèlement ou l’exclusion.



Tout cela est souvent dépeint avec humour. Humour qui dénonce les avancées scientifiques, l’absurdité de l’existence de nombre d’entre nous, l’asservissement, les administrations inutiles.

Et c’est en refermant le livre après en avoir terminé la lecture que la réflexion s’installe. Qu’est ce que je viens de lire ? Que cache le récit de Kim Un-Su ?

Je recopierai bien son prologue mais ce serait un peu long... Sachez qu’il m’a pris entre ses lignes et que j’ai moi aussi souhaiter savoir ce qui se cachait à l’intérieur du Placard n•13.

Enfin au-delà du récit, mention Très Bien à la quatrième de couverture... Je vous laisse allez y jeter un œil bien vite !



Un grand merci aux Editions Matin Calme qui travaillent à nous faire découvrir de petites pépites coréennes.



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Les planificateurs

Laesang a été adopté par père Raton-Laveur, directeur d’une étrange bibliothèque. Laesang a appris à lire seul, apprend la vie et s’évade par la lecture.

Père Raton-Laveur lui enseigne tout autre chose : comme Hanja, autre garçon adopté, il devient un tueur à gages. Car la bibliothèque des chiens a pignon sur rue dans le monde de l’assassinat. Les meurtres que doit accomplir Laesang sont commandités par les Planificateurs, entité secrète qui couchent sur leurs listes les cibles à éliminer.

La machine s’enraye lorsque Chu, proche de Laesang, refuse d’exécuter son contrat.

Tandis qu’Hanja, tueur dissident, crée sa propre agence et afffronte Père Raton-Laveur et sa bibliothèque vieillissante…



Tout bascule alors pour Laesang, guidé malgré tout par sa loyauté et sa morale personnelle. Laesang est un tueur rendu attachant par son épaisseur psychologique, son extrême solitude, son destin inexorable, les combats intérieurs auxquels il se livre. Le roman est truffé de personnages secondaires originaux et bien campés.

L’ambiance du roman est très dépaysante, on y découvre une société Coréenne violente et pas encore affranchie de son histoire, un pays s’éloignant des valeurs traditionnelles de son passé pour se jeter dans les bras du libéralisme.

Mais le roman va au-delà des frontières, nos sociétés occidentales ayant connu aussi des crimes politiques, et donc… des planificateurs !

Une très belle découverte.

Florence

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Sang chaud

Nous sommes allés en Corée l’été 2019 et à la perspective de lire un polar où l’action se passe à Busan ( on prononce « Poussane ») je me suis léché les babines d’accro du genre. Busan est une ville portuaire immense et plutôt agréable. Un agrégat de quartiers. Celui imaginé par l’auteur n’est pas loin de la zone balnéaire. Quelle déception!! Mal traduit peut-être ?? Cette chronique d’un looser ordinaire est à la fois ennuyeuse et barbante. La trame narrative est poussive, simpliste et les personnages odieux. J’attends d’autres traductions de cette nouvelle maison d’édition.
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Sang chaud

"Nous autres qui n’avons rien, il nous reste ça, l’envie de niquer les autres. On se renverse devant l’ennemi en montrant le ventre, on s’accroche à sa jambe en pleurant, on lui lèche le trou du cul et au dernier moment on lui grimpe dessus et on le baise. Si tu n’as pas le goût de niquer ton voisin et que tu t’entêtes dans l’élégance, tes mains demeureront vides."



Globalement déçu par un rythme lent mais lent .... La trame est intéressante mais le rythme est tellement lent que j'ai décroché à plusieurs reprises.

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Sang chaud

Un pur régal... j'hésite vraiment à mettre une note 5 étoiles pour ce polar que j'ai un poil baissé en raison du fait qu'il faut d'abord s'approprier un polar étranger aux nombreux noms coréens. C'est un peu délicat au premier abord pour s'y retrouver entre les différents personnages. Mais, honnêtement, ce n'est pas un défaut en soir. Pour celles et ceux qui apprécient les polars étrangers et qui sont curieux et avides de thrillers exotiques autres les habituels polars nordiques, honnêtement , plongez-vous sans hésiter dans ce roman de Kim Un-Su. Ce dernier est a priori un auteur de réfèrence dans le polar sud-coréen. Son oeuvre a déjà été publiée en France avec notamment le titre Les Planificateurs.

Le travail de Kim Un-Su est une excellente découverte, découverte qui va e pari avec le travail de Matin Calme, nouvelle maison d'édition qui va se spécialiser dans la publication de romans sud-coréens, et spécialement de polars. Je leur souhaite en tout cas le même succès qu'Acte sud avec leur collection Babel Noir.

Sang Chaud, c'est aussi bien l'histoire de Huisi , homme de main d'un caïd vieillissant , radin mais bienveillant, qui a quelque sorte nous fait un peu une crise de la quarantaine façon voyou. Sans ambition, plutôt blasé, il se contente d'être le manager d'un important hôtel sur la plage de Guam, l'un des quartiers de Busan sur la péninsule sud de la Corée du Sud. L'autre protagoniste de l'histoire, c'est donc aussi Guam, le cadre principal de l'inrigue, un quartier plutôt prolétaire qui compte avant tout sur ses "parasols" durant l'été.

Sans souffrir d'une description lourdingue, Kim Un-Su comme tout bon auteur de thrillers parvient à rendre attachant le cadre de son intriguant, ce Guam dans lequel les pêcheurs amputés sont d'anciens voyous et où les ports accueillent aussi bien de lointains réfugiés de guerre que d'importantes marchandises. La vision d'un quartier effréné qui symbolise la fin d'une époque pour les glorieux gangsters apporte un caractère délicieusement romantique et misérable à ce roman. Forcément, ce lieu est aussi attachant pour ses personnages qui y vivent. Dans ce cas-là, on peut que féliciter la qualité des dialogues de l'auteur. Tel un film, l'écrivain privilégie la justesse de ses dialogues, la "performance " de rôles non-manichéens. Il y a beaucoup d'humour à travers certains échanges mais il y a aussi des moments de tension glaciale où le verbe peut aussi être le reflet d'une lame aiguisé avant l'explosion de violence. C'est juste délectable mais cela, on le doit aussi, rappelons-le à la qualité de la traduction fournie par Kiungran Choi et Lise Charrin. Mes respects pour votre justesse de traduction qui ont permis de rendre ce roman aussi immersif.

Sang Chaud a également le mérite de ne pas tomber dans un déluge de violence. Sans appréhension, je pensais retrouver dans ce roman cette violence très graphique dont peut faire preuve le cinéma sud-coréen en matière de thrillers ( The Chaser, Lady Vengeance, I saw the devil...) mais là nous sommes loin d'un roman noir ultra-carabiné et ce n'est pas plus mal. Kim Un-su privilégie une tension progressive tout en accordant une bonne part de mélancolie et de doute quand à son personnage principal, l'homme de main Huisu , sorte de figure solitaire qui à la veille de ses 40 ans devra faire des choix si il veut survivre dans ce monde. Un côté spleen chez cet antihéros qui est juste excellent , un aspect qui est également renforcé par les nombreuses figures de gangsters gravitant autour de lui tel que le vielliard Père Sohn ou encore le terrifiant Yongkang... J'en reviens d'ailleurs sur les différents noms propres qui ponctuent forcément ce roman pour préciser qu'un glossaire est présent en fin de roman en cas de besoin. Bonne initiative éditoriale.

Que dire de plus si ce n'est que Sang Chaud est un roman noir de grande qualité, un roman de gangsters aux dialogues savoureux, doté d'un humour certain mais aussi d'une certaine sensibilité quand à la construction de ses pathétiques personnages : des gangsters qui peuvent aussi être en quête de réponses dans ce monde de brutes.

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Sang chaud

Un polar particulièrement goûteux et retors dans l’atmosphère coréenne fiévreuse des gangs de Busan, dans les années 1990.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/06/note-de-lecture-sang-chaud-kim-un-su/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Sang chaud

«  A Guam les voyous ne portent pas de costards «  car ils font profil bas , afin de continuer leurs activités illicites sans se faire repérer par la Police . La discrétion est de mise . Tel est le mantra de Père Sohn qui gère d’une main de velours ce quartier de Busan , l’un des plus grands ports de Corée du Sud . La pression est du côté de son bras-droit , « grand frère » Huisu, qui doit s’assurer du bon fonctionnement du business de son patron malgré les velléités expansionnistes d’autres gangs comme Yeongdo dirigé par Doyen Nam . La journée de Huisu n’a en effet rien d’un long fleuve tranquille : il doit gérer l’hôtel Mallijang ( quartier général du clan Sohn ) , s’assurer que chaque commerçant paie bien sa contribution au clan quitte à leur rappeler de manière brutale , négocier avec les autres gangs afin que chacun reste sur son territoire , veiller à ce que les trafics fonctionnent de manière fluide en arrosant les autorités locales et ne pas hésiter à se salir les mains quand il s’agit d’éliminer un obstacle ou un traitre ( celui-ci finissant souvent en nourriture pour les poissons via l’élevage situé sur l’île de Châtaigne : même les voyous sont respectueux de l’environnement et pour eux aussi rien ne se perd , tout se recycle …) . Mais les préoccupations de Huisu ne s’arrêtent pas là . A quarante ans , son coeur bat en effet toujours pour Insuk qu’il a connu tout jeune et que la vie a séparé . Insuk n’a pas eu d’autres choix que de se prostituer pour survivre mais Huisu ne lui en veut pas car l’amour est plus fort que tout . Huisi , lui , l’ enfant abandonné sait que le moment est venu de créer une vraie famille avec Insuk et son fils adoptif , Amy .

Mais dans le milieu de la voyoucratie l’imprévu comme le code de l’honneur font partie du jeu et les cartes comme les ambitions de Huisu vont malheureusement être rebattues violemment dans une guerre fratricide sans pitié qui va changer à tout jamais l’ordre des choses et celui des voyous de Busan .





Kim Un-Su nous offre un roman féroce et totalement dépaysant qui nous plonge dans la pègre de Corée du Sud via le témoignage exceptionnel d’un de ses membres . La force du récit réside selon moi dans l’épaisseur psychologique de son personnage principal , Huisi , Un homme en plein doute existentiel , tiraillé entre son ambition et sa fidélité pour son patron . A travers lui et son quotidien nous découvrons un milieu mais aussi un pays corrompu . Un milieu riche en coutumes et en codes , chacun luttant pour sa survie et sa part du gâteau .

Le récit riche en rebondissements et en actions en tout genre tient parfaitement son lecteur en haleine qui suit les déambulations de Huisu à travers les saisons et des chapitres quasi cinématographiques qui cisèlent à la perfection les journées peu ordinaires de nos protagonistes .

L’auteur nous propose une véritable immersion littéraire peu avare en (fortes) émotions , où les dialogues comme les personnages valent leur pesant d’or et de soju .



Mention spéciale à cette nouvelle maison d’édition , Matin Calme , dont c’est la première publication .
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Les planificateurs

J'ai été attiré par le résumé en quatrième de couverture de ce roman lors d'une visite en librairie. Pas de déception à la lecture.



On a ici un thriller mettant en avant un tueur à gages baignant dans ce milieu depuis tout petit et à la personnalité fort intéressante . Le personnage principal va voir son monde s'écrouler petit à petit notamment en raison d'un conflit entre "sociétés de tueurs à gages". je vais en rester là en ce qui concerne l'objet du récit, cela suffit amplement pour comprendre le cadre sans rien dévoiler du roman.



J'ai bien accroché au récit, le rythme n'est pas très élevé mais l'ambiance installée, le développement des personnages qui ont tous leur place au sein du récit, y compris les "seconds rôles", ainsi que les petites touches d'humour très savoureuses font que l'on ne s'ennuie à aucun moment.



C'est bien écrit, ce qui ne gâche rien il faut le reconnaitre, et c'est pris sous un angle plutôt original qui ne m'a pas donné de sensation de déjà vu, ce qui peut arriver malheureusement assez fréquemment dans le genre policier / thriller. De plus, les passages "mouvementés" sont distillés de manière intelligente et on n'est pas ici dans la surenchère d'action ou alors à la recherche du page turner à outrance, ce qui, du moins à mon goût, est clairement un plus. je préfère toujours lorsqu'il y a un travail sur l'ambiance et la psychologie des personnages surtout lorsque le curseur est bien placé et qu'on ne tombe donc pas dans la lourdeur avec des longueurs mal dosées.



Une belle découverte donc que je recommande pour les amateurs de thriller.
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Jab !

Un recueil de cinq nouvelles, un portrait de cinq destins différents qui n'ont en commun que d'être des "loosers" au yeux de la société coréenne (un jeune sans ambition, deux ignorants qui se font coincer dans le coffre de la banque qu'ils braquaient, une jeune femme qui met fin à ses jours, un alcoolique.. ).



Tous à leur manière, ils sont attachants, drôles et dénoncent une société rigide, qui n'admet que la réussite ou plutôt le paraître de la réussite.



L'auteur nous fait passer du tragique au loufoque mais garde des fins ouvertes, laissant le lecteur le loisir d'imaginer des fins parfois plus douces.
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Le Placard

Le narrateur vient enfin de trouver un emploi. Il est désormais employé à l’Institut mais sa fonction consiste en bien peu de choses : vérifier quelques livraisons matinales. Un travail qui n’occupe notre homme que peu de temps et le laisse totalement désœuvré. Ses collègues, aussi ennuyés que lui, s’occupent à quelque passe-temps et s’insurgent contre les desiderata de cet employé qui s’étonne d’être payé à ne rien faire.



A force de contempler le vide, il finit par déambuler dans les bureaux et se retrouve un jour devant le placard n°13 qui se trouve être le seul cadenassé. Intrigué et en mal d’occupation, l’employé va y revenir tous les jours essayer toutes les combinaisons. Quand le code est enfin trouvé, il découvre à l’intérieur des dossiers confidentiels sur des « symptomatiques », des personnes souffrant de mutations, de changement, de capacités inexpliqués. Il y a le cas d’un homme au doigt duquel pousse un ginkgo, il y a ceux qui se nourrissent d’acier, des sauteurs de temps, des narcoleptiques, …etc. Le narrateur dévore les dossiers, jusqu’à ce qu’il soit surpris par le docteur Kwon, responsable du placard…



Le placard est un livre inclassable qui peine à se résumer. Entre absurde et fantastique, cette histoire mélange des situations surréalistes tout en ménageant des passerelles vers le réel et la société contemporaine.

Tout tourne autour de ce fameux placard 13 et des cas symptomatiques qu’elle contient. Le Dr Kwon va désormais charger le narrateur d’être son assistant dans la gestion de ces dossiers. Bon gré, mal gré, ce dernier doit désormais apprendre toutes les spécificités de chaque patient et surtout assurer une permanence téléphonique à la fois professionnelle et psychologique, qui l’oblige à s’impliquer dans les vies de chacun. Au final, c’est un inventaire varié de cas non élucidés qui s’épanouit sous nos yeux et on se plaît à découvrir les idées farfelus de mutations qui touchent une poignée de personnes. Ces êtres prennent tantôt avec philosophie leur anomalie, tantôt s’en effraient. Hiberner plusieurs mois de l’année ou faire des sauts temporels qui fractionnent la mémoire ne sont pas des plus faciles à vivre et le narrateur est là pour les rassurer. Mais bientôt l’histoire se complique quand l’Entreprise cherche à lui extorquer ces dossiers. S’interrogeant sur les raisons de ces pressions, le narrateur en vient à la source de ces mutations : sont-elles naturelles ou issues d’expériences scientifiques ?



Voilà un roman qui ne manque pas d’imagination et d’originalité ! Pourtant derrière une apparence rocambolesque et absurde, l’auteur dresse un portrait doux-amère de la société coréenne. Il pointe du doigt tout d’abord l’administration et sa multitude d’employés inutiles coincés dans une hiérarchie rigide, obligés de suivre le groupe et une norme imposée bien que totalement absurde. Ensuite, il se penche de manière plus subtile mais profonde sur les dérèglements du monde. A travers les cas de ces symptomatiques qui sortent de la norme, il s’interroge sur l’avenir de l’humanité, son rapport à la nature ou à la science.



Le constat se fait plutôt désenchanté : difficulté à communiquer, déshumanisation, solitude, asservissement. Le malaise transparaît. Pourquoi telle et telle mutations se sont faites jour ? Ne sont-elles pas les symptômes d’un mal-être, d’un dérèglement humain créé par la société même. Une aliénation qui, inconsciemment, développe chez certains humains d’étonnantes variétés. Niés par la société qui les a fait naître, sont-ils des anormaux à faire disparaître ou sont-ils les derniers représentants d’une humanité perdue ?



Un constat inquiétant donc mais que l’auteur réussit à mettre en scène avec une langue colorée, riche en ironie. Usant d’un franc-parler qui convie le lecteur à une certaine intimité, Kim Un-Su manie avec habileté les mots pour dénoncer tout en divertissant.



Roman décalé, Le placard déconcertera certainement ses lecteurs dans un premier temps. N’hésitez pas à vous laisser entraîner dans cet univers loufoque qui en dit bien plus que ce qu’il laisse paraître.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Le Placard

Une succession d'anecdotes plus délirantes les unes que les autres, qui nous poussent toutefois à nous interroger sur le sens de la vie et l'attention qu'on lui porte.
Lien : http://unjourunlivre.blogspo..
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Sang chaud

On vit au cœur de la mafia coréenne... C'est dur, beaucoup d'hémoglobine... Pas trop mon genre de lecture... Mais finalement je me suis prise dans l'histoire.

Pour moi c'est une histoire originale.. Pas de sentiments...

Bon après j'ai toujours du mal avec les romans asiatiques c'est au niveau des prénoms des personnages que je confonds
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Sang chaud

Impression mitigée pour ce livre. La première partie est très longue et ne permet pas vraiment de rentrer dans l'histoire. La seconde partie est plus plaisante à lire.

Je ne suis pas fan. Uniquement pour les amateurs d'histoire de mafia et de gangsters coréens.
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Sang chaud

Des histoires de mafieux qui rêvent d’un ciel plus bleu où ils seraient les seuls maîtres du jeu, baignants dans l’argent facile et la luxure, on en a eu un sacré paquet ces dernières années. Au cinéma évidemment avec le légendaire Scarface avec Al Pacino, mais chaque médium a su raconter ses histoires de luttes de pouvoir sanguinaires qui nous fascinent d’autant plus que c’est un monde qui nous est étranger. Aujourd'hui c’est au tour de la Corée du Sud de nous faire partager le parcours d'un voyou de jours meilleurs.



Un voyou, nommé Huisu, qui n’est pas la vitrine de vente idéale pour cette vie de mafieu particulière. Jugez plutôt, à l’aube de la quarantaine son seul logement est une chambre d’hôtel meublé de manière spartiate, il n’a pas de compagne, pas d’enfants, avale des litres d’alcool et accumule les dettes de jeux comme s'il cherchait le meilleur moyen de finir en nourriture pour les oiseaux de l’île de la châtaigne, l’endroit où son clan se débarrasse des gêneurs. Les premières chapitres du roman nous plongent dans la psyché d'un homme sombre et dépressif mais qui se révèle attachant de par son cynisme, sa lucidité sur le milieu dans lequel il évolue et son romantisme désespéré.



Et encore heureux me direz-vous car Huisu est de toutes les pages, de tous les chapitres. Il nous accompagne durant toute cette découverte de la mafia sud-coréenne. Son histoire d’amour maudite avec l’ancienne prostituée Insuk est touchante. Un mélange de fierté et d’amour-propre les empêchent tous deux de profiter de leurs sentiments réciproque. La description tout en pudeur de leur relation est une grande force de l’ouvrage.



Tel un guide touristique quelque peu désabusé, Huisu nous fait découvrir un milieu criminel où règne une apparence de sérénité, où les caïds sont de vénérables vieillards qui avalent leur bouillon de poule quotidien et pratiquent le golf mais ne vous y tromper pas derrière le paravent d’honorabilités derrière lequel il se cache, les luttes de pouvoir s’intensifient et la tempête gronde. L’auteur a réussi son portrait de cette mafia ronrronante, qui préfère la contrebande de piments aux trafics de drogue. Les cent premières pages permettent de faire connaissance avec un milieu exotique, les règles ne changent pas tellement et toute la question est d’engranger le maximum de wons, la monnaie locale, mais l’auteur enrobe cela dans une ambiance côtonneuse dans laquelle survient parfois quelques passages plus glauques afin de nous rappeler dans quel genre d’histoire on se situe.



Cette première partie qui nous plante plutôt bien le décor de manière certes langoureuse mais charmante est suivi par une deuxième partie que j'ai trouvée moins convaincante. L’auteur a du mal à amener les enjeux de son intrigue ce qui fait que cette lutte de pouvoir pour le quartier de Guam paraît brouillonne, la profusion d’intrigants qui souhaitent leur part du gâteau entraîne une certaine confusion, on n’a parfois du mal à savoir qui fait quoi, qui trahit qui. Une chose de certaine finis la fausse camaraderie et l’ambiance cordiale de la première partie, place aux règlements de comptes, aux exécutions à la machette et aux festins sanglants. Cette seconde partie, au rythme plus soutenu, souffre de la comparaison avec une première partie, plus calme, mais qui parvenait à introduire ses protagonistes de manière plus solide. On peut dire que j'ai préféré l’annonce de l'ouragan à l’ouragan lui-même.



Sang chaud a le défaut de ces qualités. Il offre une plongée délicieuse dans la mafia sud-coréenne doublé d'un portrait convaincant d'un mafieux en mal de reconnaissance mais il ne parvient pas à transformer son récit du banditisme ordinaire en chroniques guerrières et sanglantes convaincantes. La faute sans doute à un rythme bancal, trop étiré dans sa première partie et trop resserré dans la seconde. Un ouvrage tout de même plaisant à lire et qui a le mérite de vous faire voyager dans un pays lointain.
Lien : https://culturevsnews.com/
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Sang chaud

Sang chaud et sueurs froides



Nouvelle maison arrivée dans le grand monde du polar, Matin Calme se concentre sur le polar coréen. « Sang chaud » est leur premier titre. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître !



A Busan, Huisu travaille pour Père Sohn et ses petits business de contrebande à trois francs six sous. Il manage le Mallijang, hôtel qui sert aussi de base arrière à toutes les opérations organisées par Huisu pour Père Sohn. Les affaires de Père Sohn font figure de petites magouilles sans envergure. Cela titille Huisu de voir plus grand ailleurs sans toutefois perdre de vue que le fait de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre permet aussi de ne pas attirer trop l’attention sur soi : pour vivre heureux, vivons cachés…



Huisu navigue donc à vue, dans une petite vie morne, sans femme, sans sous, sans rien en fait, entre petits trafics, petites corruptions, petites trahisons, petites bagarres, petites frayeurs. Mais Père Sohn commence à se faire vieux et les clans ennemis à se montrer gourmands. Huisu est à la croisée des chemins : rester dans le giron de Père Sohn, le quitter pour monter sa propre affaire… La guerre des clans qui semble se dessiner va le forcer à prendre des décisions primordiales pour son futur.



Kim Un-Su livre un récit aux mille détails : sur Busan elle-même, sur la complexe organisation des clans autour de familles mafieuses, de liens sanguins ou non, de respect et de trahison, sur les us et coutumes particulières de ce milieu, sur la vie de tous les jours des petits malfrats locaux. Kim Un-Su prend le temps de planter son décor. Pour autant, le rythme ne souffre aucun répit : Kim Un-Su fait preuve d’une maîtrise indéniable de la narration, soutenue notamment par des dialogues directs et sans fioritures. Les personnages disent ce qu’ils pensent, font ce qu’ils disent.

Malgré tout, une certaine torpeur entoure l’histoire racontée par Kim Un-Su. Elle provient essentiellement de l’inévitabilité des situations dans lesquelles les personnages se retrouvent tour à tour et le fatalisme avec lequel ces situations sont acceptées par les personnages, que les conséquences de ces situations se révèlent positives ou négatives.



Le seul à sembler vouloir changer quelque chose à sa petite vie étriquée est Huisu. Il rêve plus grand, il rêve surtout différent. Il n’a jamais perdu de vue son amour de jeunesse dont le fils est devenu son vrai fils adoptif. Il entrevoit la possibilité d’autre chose. Mais fatalement, « truand un jour, truand toujours ! ». La vie de Huisu va devoir forcément changer, mais il ne peut réellement envisager de le faire en dehors du monde qui l’a vu naître, grandir, devenir un homme.



Si le récit est parsemé de quelques scènes de torture, de meurtre, de bagarres, c’est dans le final explosif que Kim Un-Su emballe son histoire dans un déchaînement de violence qui n’est finalement que le résultat de tout ce qui a précédé, comme une cocotte minute dans laquelle la pression grimpe petit à petit mais qu’on a oublié sur le feu : elle finit par exploser.



L’équilibre du livre est parfait. En partant d’une situation à la routine indolente, Kim Un-Su fait grossir son récit jusqu’à l’implosion finale qui ne laissera que peu de personnages indemnes, sans parler des équilibres entre gangs profondément remaniés entre la première et la dernière page. Et pourtant, si tout est bouleversé, l’histoire semble se refermer sur une situation très similaire au début du récit. La routine va irrémédiablement se réinstaller à Busan. Elle sera simplement gérée par d’autres personnes.


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Sang chaud

Bienvenue au cœur de la pègre de Busan, avec la première publication d'une nouvelle maison d'édition bien prometteuse, @matincalme_polars.

Sans trop en dévoiler, je ne m'attendais pas à ça en attaquant ce roman. Honnêtement, j'ai mis du temps à entrer dans l'histoire. Je me suis emmêlée les pinceaux à moult reprises, au niveau des prénoms, des clans... Mais insidieusement, Kim Un Su m'a attrapée et m'a teleportée à Guam, aux côtés de Huisu, qui, arrivé à 40 ans, fait un bilan de sa vie. Une vie minable. Il pourrit dans une chambre d'hôtel (dont il est le gérant, certes, mais bon...), est terriblement seul, plein de dettes... Malgré tout on l'aime bien ce Huisu.

Tout se se déroule "calmement", peut-être trop, jusqu'à ce que... Et là tu te prends une petite claque. Je ne l'avais pas vue venir ! Désillusion, trahisons, amitiés... J'ai adoré ce bouquin et le sens de l'humour de Kim Un Su ne m'a pas laissée indifférente. Dépaysement total.

Je relirai avec beaucoup de plaisir cet auteur.
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Les planificateurs

Dans l'ombre des assassinats se dissimule les planificateurs, entremetteurs entre commanditaires et tueurs à gage, organisateurs des crimes.

Au coeur de la bibliothèque des Chiens, se niche cette communauté très hiérarchisée, dirigée par le père Raton-Laveur. Son fils adoptif, Laeseng, seul à lire les livres de cette bibliothèque de façade, est chargé de reprendre l'entreprise familial. Mais son deuxième fils, Hanja, souhaite ouvrir une entreprise concurrente...

Dans un style agréable, Kim Un-su nous raconte cette histoire originale, décalée et féroce. On se passionne vite pour l'histoire de Laeseng, amoureux de cette bibliothèque, dans cette ode noire à la lecture.
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Les planificateurs

Construit sur le même type d'histoire que "Sang chaud", il s'agit ici de rentrer dans la tête de Laeseng, tueur à gages.



Laeseng est un enfant adopté par Père Raton Laveur, possesseur de l'étrange Bibliothèque de Chiens dont les rayonnages pleins de livres n'attirent jamais aucun lecteur. Et pour cause, cet endroit n'est qu'un leurre, une façade destinée à dissimuler d'autres activités : à savoir l'orchestration de divers assassinats. Avec pour seule "famille", ce "père" à la tête d'une organisation criminelle et un "demi-frère", Hanja, lui aussi adopté par le Père raton Laveur. Quand celui-ci revient de ses études à l'étranger, il entend bien créer sa propre "entreprise" quitte à écraser celle de celui qui l'a accueilli.

Laeseng est devenu, un peu par la force des choses, un membre de cette organisation du crime. Et à l'aube de sa trentaine, il fait état de son existence et le bilan n'est pas fameux : il a pris de nombreuses vies, a rayé la sienne et est, visiblement, remonté vers le haut de la liste des planificateurs. Ces hommes (ou femmes) de l'ombre qui orchestrent les assassinats en fonction de leurs besoins.



Anti-héros de part sa profession, ce personnage n'en est pas moins attachants, ne serait-ce que par sa grande humanité ! Il sait tuer de sang froid, assister à la crémation de sa victime sans ciller tout en montrant de l'attachement à deux chats siamois, de l'empathie envers une jeune femme handicapée et en faisant référence à de grands auteurs de l'Antiquité, tel qu'Homère. Dans l'univers hierarchisé qui est le sien, il vit dans l'ombre de la bibliothèque, qui représente un modèle économique "à l'ancienne" et assiste à l'affrontement entre ce dernier et celui, plus moderne, plus libéral détenu par son demi-frère Hanja.



Il y a dans ce roman les mêmes interrogations que dans Sang chaud sur la loyauté, le pardon et la rédemption. Des questions sur la vie en général.



Point de meurtre sanglant ici . Mais Kim Un Su manie suffisamment bien la plume pour vous tenir en haleine jusqu'à la dernière page. Quitte à écourter votre nuit ^^ Dépaysement garanti, un soupçon de poésie, quelque références littéraires et un peu de cynisme ! De quoi passer un agréable moment de lecture.
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Sang chaud

Entre le printemps et l’été, dans les années 90 à Busan, deuxième ville et l’un des principaux ports de Corée du Sud, les voyous ne portent pas de costard. Huisi coule des jours solitaires, bien qu’il soit le principal homme de main de Père Sohn, le chef de la mafia locale. Il loge à l’hôtel Mallijang, point central d’où il contrôle tout son territoire. Mais père Sohn et ses comparses font partie de l’ancienne garde, cette mafia locale vieille et fatiguée qui préfère la négociation attablée devant un bol de bouillon de bœuf plutôt que le conflit, à l’heure où il faut contenir d’une main ferme les élans des jeunes qui convoitent leurs territoires.



Aujourd’hui, à quarante ans, Huisi aspire à davantage de tranquillité. Il veut s’installer avec Insuk, la tenancière d’un bar à filles qu’il aime en silence depuis son adolescence, et avec Amy, son fils qu’il a déjà adopté. Comme Amy a fait quelques bêtises et q’il va bientôt sortir de prison, il pourra aussi s’en occuper. Mais comment se mettre en couple avec une prostituée quand on aspire à se faire craindre et à déployer ses ailes. C’est pourtant ce que fait Huisi. Il se lance dans les machines à sous, abandonnant son rôle auprès de Pére Sohn et déclenchant quelques inimitiés et querelles entre mafieux installés et prétendants au trône.



Dès lors, la guerre des clans est déclarée, les alliances occultent se nouent tant dans le milieu de crime organisé que de la politique (qui sont par ailleurs souvent liés), les couteaux sont tirés (et les couteaux à sashimi sont dangereusement affutés) et les combats à mort ne tiennent même plus compte des vielles amitiés.



lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire domiclire.wordpress.com/2020/02/24/sang-chaud-kim-un-su/
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Sang chaud

Voilà un roman qui me faisait de l'oeil depuis sa parution !



Première rencontre avec le style coréen et pari réussi. Kim Un Su a largement su me convaincre avec Sang Chaud, paru aux éditions Matin calme !



Huisu est le bras droit de Père Sohn, un des chef de clan de la mafia coréenne. A 40 ans, il fait le bilan de sa vie et celui-ci le désespère. Qu'a-t-il construit ? Qu'a-t-il fait de sa vie ? Sans femme, ni enfant, sans maison qui lui appartienne, il a juste accumulé des dettes et cela le désole. On le suit alors dans ses réflexions, au fur et à mesure des boulots que lui donnent Père Sohn, que les problèmes se posent, que les conflits entre clans éclatent.



Les amateurs de polars sanglants n'etancheront pas leur soif de sang mais le style de ce roman est très plaisant. Les pages de ce roman se dégustent comme on savoure un bon plat, les personnages sont aboutis, l'intrigue complexe et le final une apothéose ! J'ai été convaincue par les personnages, par l'intrigue, par l'ambiance. Rien n'est à jeter dans ce roman qui vous place au coeur de Busan, place maîtresse convoitée par bons nombres de malfrats.

Il me tarde de lire le premier roman de cet auteur !
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