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Critiques de Valérie Rossignol (29)
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De terre et de chair

De terre et de chair,

Taire ce qui est cher.



Valérie Rossignol a sculpté son livre, ligne après ligne, pour lui donner corps.

Ce corps, elle nous l’offre dans un style particulier, fait d’émotions et de ressentis, de spiritualité même.



La première partie : l’artiste s’offre à nous, dans le silence de son atelier, en tête-à-tête avec l’homme dénudé de son plein gré, qui pose sans arrière-pensée, juste pour la beauté du geste qu’il engendre. Elle, elle observe, mesure, scrute, ressent, devine, puis se saisit de la glaise, la malaxe, façonne, engendre, et donne vie au-delà des émotions ressenties, de l’essence de l’être face à elle. La communion est possible dans cet espace-temps particulier, c’est un partenariat poétique, mystique presque, tant l’un et l’autre perçoivent l’ineffable.

Selon le modèle, inconnu ou ami, les émotions et les tensions diffèrent, mais la passion reste intacte pour celle qui module les caresses à la terre.

J’ai eu l’impression qu’elle vibrait au-delà de ce qu’elle nous a transcrit.



Dans le dessin de modèle vivant, que j’ai eu l’occasion de pratiquer, l’impression n’est pas la même, nous sommes plusieurs, et tous ces regards sur l’homme nu ne permettent pas un tel échange. Ni sur la femme d’ailleurs.



La deuxième partie : lettre à l’aimé, qui reste son secret. La sensualité est décuplée, l’artiste est simplement une femme amoureuse, qui s’offre et qui offre. Au début, elle magnifie cette relation par des mots bien agencés, qui nous font ressentir le feu qui les anime. L’écriture transcende l’amour, pour qu’il dure toujours. Puis ensuite, viennent des allusions à la violence, de son passé, au pouvoir des hommes qui imposent, qui s’imposent. Et à la femme soumise, sans doute contre sa volonté, pas toujours. Tout n’est pas clair, l’allusion au viol des femmes est là.



Alors, est-ce à cause des hommes qui s’imposent qu’elle préfère aujourd’hui ceux qui posent ?



Contactée pour une Masse critique privilégiée, je remercie Babelio et l’Arbre Hominescent Édition pour ce bel exemplaire de Valérie Rossignol, posté avec de jolis timbres fleuris, ce qui majore le plaisir. Quant à la couverture, elle est juste sublime !


Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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De terre et de chair

De terre et de chair de Valérie Rossignol se présente comme un diptyque où le premier volet est consacré à l'homme de terre et le deuxième à l'homme de chair et comme dans tout diptyque, les deux volets se complètent l'un l'autre.

Elle nous révèle le processus de création de la femme artiste quand l'homme nu en est le sujet, d'une part par la sculpture et d'autre part, par l'écriture. Précisons que Valérie Rossignol est à la fois écrivaine et sculptrice !

Dans le premier volet, "homme de terre", l'auteure nous parle de l'acte créateur. Elle nous montre que la terre qu'elle modèle représente à la fois l'artiste qui sculpte l'oeuvre, et l'homme, son modèle. Une véritable osmose existe entre les deux. Son écriture qu'on pourrait qualifier de charnelle est également pleine de sensualité. C'est vraiment une magnifique réponse aux nombreuses questions que nous nous posons sur la création artistique.

Dans le deuxième, "homme de chair", c'est une lettre d'amour qu'elle adresse à l'homme qu'elle aime, et pour elle, l'amour ne peut être que l'union du charnel et du spirituel. Cette lettre prend valeur universelle, quand elle dit : "J'écris cette lettre pour tous les hommes que j'aurais pu aimer ". Elle écarte la violence et écrit à propos des hommes qui l'emploient : "pour qu'ils se sentent exister, il leur faut le rapport de force, l'appui sur lequel ils vont faire pression. Sans cette résistance, ils sont immanquablement seuls face à eux-mêmes. Ça leur est insupportable. Alors, ils cherchent à prendre le pouvoir, à me soumettre et, identifiant l'engrenage infernal, je disparais."

J'ai été subjuguée par l'écriture de Valérie Rossignol, la poésie qui se dégage de son texte et le véritable tour de force accompli pour arriver à nous faire part de son ressenti lorsqu'elle fait acte de création.

Je terminerai en citant une phrase de la belle préface écrite par Belinda Cannone qui, à mon avis résume bien ce bel ouvrage : "Double expérience donc, de terre et de chair, chacune liée au plus intime car elles sont, toutes deux, et peut-être avant tout, expérience de la pudeur et de la grandeur "qu'induit toute mise à nu. Approcher, sans crainte, ce qui fait la vulnérabilité et la fragilité de tout humain. La beauté est là".

J'ai également bien apprécié la très belle couverture.

Je remercie Babelio et les éditions L'Arbre Hominescent qui m'ont permis de découvrir cette artiste et écrivaine talentueuse, lors d'une Masse Critique privilégiée.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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De terre et de chair

.

Un très beau texte tout frémissant de l'extrême sensibilité de l'artiste .

Valérie Rossignol dans ce court essai va associer le lecteur à son ressenti le plus intime face à la création .

Les mots vont parfois jusqu'à l'extase , quand ses mains font naître l'osmose entre les âmes , les corps et la matière .

Elle nous donne sa définition de l'art , s'étend longuement sur le rapport au corps , sur l'effet miroir , sur le lien qui se crée entre l'artiste et son modèle :



" La sculpture traduit le moment où une épiphanie très éphémère a lieu .

L'observateur saisit en un regard la traduction de ce mystère . " p. 42



La première partie , " Homme de terre " , est celle que je préfère .

Une réflexion aboutie sur l'art et sur l'homme . On se sent interpellé .

Pour appréhender les mystères de la création et du relationnel , les propos oscillent souvent entre poésie et introspection , quand ils ne s'échappent pas du domaine psychanalytique .

Ici , les mots vont dévoiler l'intimité suggérée par les mains .



En revanche , la seconde partie , " Homme de chair " m'a moins intéressée .

Peut-être trop lyrique pour moi , trop grandiloquent mais , cette lettre d'amour à son homme reste un très bel épanchement .



" L'amour n'est pas qu'affaire de désir .

Il naît dans ce moment de retranchement qui dénude l'âme . " ( p.65 )



Ce petit traité , très dense , par le biais de l'art , dévoile un aspect du rapport humain , des ressentis intimes parfois si exacerbés qu'ils frôlent le divin , l'intemporel , une quête d'absolu .

Etude d'une fusion , de la fusion originelle peut-être . Chacun y puise ce qui lui convient .



Belle découverte que je dois à l'équipe de Masse Critique et aux éditions " L'Arbre Hominescent ". Je les en remercie vivement .







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De terre et de chair

C’est difficile pour moi de donner mes sentiments face à un livre que j’ai reçu d’une Masse critique privilégiée (j’en remercie les éditions L’Arbre hominescent) et que je n’ai pas apprécié. Je vais m’en expliquer le plus honnêtement possible car il est délicat de s’immiscer ainsi dans l’œuvre d’une auteure qui est essentiellement sculptrice et qui a voulu exposer ici le processus de création.

Au départ, il faut dire que je m’attendais à un roman, je n’avais pas bien saisi qu’il s’agissait plutôt d’une réflexion suivie d’une lettre.



La première partie, « Homme de terre », explique comme je l’ai dit plus haut le processus de création. C’est intéressant de prendre connaissance du ressenti de la sculptrice face à l’homme nu qu’elle façonne, et par là de ce qu’elle met en lumière, la vérité profonde du sujet : « le corps dévoile ce que l’esprit ne peut verbaliser. Il raconte par le tressaillement d’un muscle, l’ondulation de la peau, l’impossible mensonge de celui qui s’expose ».

« Ce qui se passe tient à la suspension du temps, à l’élaboration d’une situation qui met en marge deux êtres et dont la gravité fait penser à un instant de recueillement ».

J’avais déjà lu ce thème dans « La mise à nu » de Jean-Philippe Blondel et là j’avais été prise dans le tourbillon de la création.

Mais ici, je suis restée à côté, peut-être ligotée par ce côté intellectualisant de l’auteure. Beaucoup de phrases mènent à une réflexion profonde, mais j’aurais préféré les rencontrer au hasard de mes lectures et non dans l’agglomérat d’un même volume.

C’est donc une impression tout à fait personnelle.



La deuxième partie, « Homme de chair », est une lettre à l’homme qu’elle aime. Là aussi, j’ai été déçue, j’aurais préféré davantage de chair, davantage d’émotion brute. Je ne me suis pas sentie emportée. Tout est « très bien dit », mais il me manque la chaleur.



Voilà… J’espère que vous ne vous en tiendrez pas à cette critique, car elle reflète mon seul point de vue, qui peut-être changera si je relis ce livre à un autre moment. Ou pas.

Je souhaite de belles années à Valérie Rossignol dans son activité de sculptrice.

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De terre et de chair



Dans un style lyrique, Valérie Rossignol nous invite à participer à son aventure de la création partagée. Dans ce mot « partagé », Valérie Rossignol entend tout ce qui se joue entre son modèle et l’artiste.



Dans une première partie, elle relate la création en sa qualité de sculptrice, inspirée par un modèle masculin dénudé et, dans une seconde partie, elle adresse une lettre à un homme de chair dont elle est amoureuse. Les mots qui sont choisis s’épousent dans un récit nés de la plume d’une femme, de son regard, de sa sensualité, de son toucher, de ses émotions, de sa conscience.



Pour l’avoir vécu, le travail de la terre, de l’argile, à sculpter procure une sensation qui vaut toutes les séances de relaxation, de méditation mais participer ainsi à une séance où Valérie Rossignol donne vie à un homme de terre, a été une lecture jubilatoire. Elle nous confie les sensations intimes qui se mettent à l’œuvre au cours de la réalisation de sa sculpture.



J’ai été subjuguée par sa capacité à nous impliquer dans cette expérience. Elle explique très bien cette subtile alchimie qui se passe en elle. Comment elle perçoit cette ouverture en son for intérieur qui sans celle-ci ne pourrait accueillir l’ébauche du projet. Elle ne peut ni ne doit séparer le corps de l’esprit au risque de dénaturer sa réalisation. C’est très beau ces passages où elle décrit l’étude du corps de son modèle, de ses muscles, de sa cambrure.



La force de son observation et l’abandon de son modèle créent une totale disponibilité pour recevoir l’émanation de l’être qui se dessine à travers la vision des signes imprimés sur la peau. Elle lit le corps. « Le corps donne à sentir les perceptions tactiles du modelage comme s’il n’était plus objet mais source » - (page «30) – Elle voit au-delà des apparences, les échanges de regard, les attitudes du corps, la beauté du corps, décuplent ses sens, c’est presque une expérience mystique ! Mais c’est de cette intimité partagée que naît la sculpture.



C’est un retour aux origines, l’homme de terre s’incarne dans ses mains, l’homme de terre est en mutation, sa vie est fragile, le moindre coup et son corps éclate en morceaux



L’amour du beau geste comme de l’être humain est essentiel, il faut une compréhension aimante pour mieux ressentir les perceptions que suscitent l’immobilité de la pose, le silence, la clarté de la pièce, la circulation d’une énergie qui rend l’instant fécond. Le modèle est examiné et ne peut se dérober. Ce n’est plus que le corps qui se dévoile mais l’âme. C’est un véritable lâcher prise.



Il y a des passages extrêmement émouvants voire poignants lorsqu’elle décrit les séances avec cet ami gravement malade et où elle écrit « J’ai sculpté son aura, ce qu’il restera de lui quand il sera mort : son éternité. » (page 36)



« L’art permet de créer une réalité. Le modelage me permet d’appréhender un homme que personne n’a connu et ne connaitra jamais, un être de chair dans un instant vécu ». (page 40).



La création jaillit des mains, elles prennent, elles donnent, elles touchent, elles accomplissent, elles possèdent, elles transmettent, elles dominent, elles maîtrisent, elles guident. J’ai pensé à la très belle chanson de Goldmann « Sur une arme les doigts noués, pour agresser, serrer les poings, mais nos paumes sont faites pour aimer, y a pas de caresses en fermant les mains …… » mais dans ce récit, elles donnent naissance !



Et puis, il y a la nudité qui provoque en chacun de nous des sentiments différents selon notre histoire. Je n’oublierai jamais la réflexion d’Erri de Luca dans « La nature exposée » devant la statue du Christ nu page 42.





En revanche, la deuxième partie, la lettre qu’elle écrit à l’homme aimé, m’a moins captivée. C’est un hymne dithyrambique, ce n’est pas le fond qui m’a dérangée mais la forme, ce lyrisme m’est apparu surfait. Bien que j’aie compris le parallèle que faisait Valérie Rossignol entre l’homme de terre et l’homme de chair, l’acte d’amour est création, il me semble que la forme ne se prête plus aux lettres d’amour d’aujourd’hui. Cette missive aurait gagné en plus de simplicité et en plus de chaleur, aucune émotion ne s’en dégage.



Néanmoins, rien que pour savourer la première partie et la très belle préface de Belinda Cannone, je conseille de lire ce petit ouvrage qui m’a été offert par Babelio et les Editions « L’arbre Hominescent » que je remercie vivement et qui publie des ouvrages consacrés aux travaux artistiques de la représentation de l’humain. Henri-Paul Badet qui a initié Valérie Rossignol au modelage d’après un modèle vivant, clôture ce livre.

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De terre et de chair

Ce 25 juillet 2019, ma boite aux lettres m’a livré un fort joli paquet, coloré entre timbres fleuris et la vignette illustrée de l’éditeur, offrant un buste d’homme sculpté… Et nous voilà dans le vif du sujet : Ce texte, hommage premier à la sculpture !! mais pas que !...



Je m’empresse de remercier la gentillesse de Babelio et des éditions de L’Arbre hominescent pour l’envoi de ce texte de Valérie Rossignol, auteure et sculptrice…que je découvre, en même temps que l’édition. Cerise sur le gâteau, L’heureuse surprise de lire le nom de Belinda Cannone, qui a rédigé un avant-propos… Auteure et essayiste que j’ai appris à connaître à travers deux très beaux textes : « S’émerveiller » et « Le Don du passeur »…



Ouvrage dense, construit en diptyque ; la première partie: « Homme de terre », où Valérie Rossignol décrit avec lyrisme ainsi qu’avec une grande subtilité les mystères de l’acte créateur, et particulièrement les liens uniques, de symbiose silencieuse, entre le sculpteur, et le modèle ; ici l’Homme-muse… car l’originalité de ces lignes proviennent que la sculptrice-auteure choisisse un modèle masculin… Une idée peu courante… et même à contre-courant !...



Ce que Belinda Cannone formule avec justesse dans l’avant-propos » La création partagée » : « Je n'avais jamais entendu évoquer, ou jamais si bien, ce qui se joue entre l'artiste et son modèle dans l'atelier du sculpteur. (...) Dans l'atelier de Valérie Rossignol, le modèle n'est pas un corps qui s'abandonne, c'est une "âme", pour reprendre le vocabulaire de l'auteur, que la sculptrice cherche à saisir et à restituer. Le corps nu de l'homme est devant elle, il a consenti à poser, ce qui n'est pas confortable, souvent fatigant, consenti à être regardé- étonnant renversement d'une situation traditionnelle où des hommes peignaient et sculptaient des femmes nues. « (p. 8)



La première partie m’a emportée…vraiment , alors que la lettre à l’Homme aimé, j’ai eu du mal à m’y sentir à l’aise… le style déborde quelque peu d’ « emphase »…mais que ce n’est que mon avis, restant des plus subjectifs !!

Une lecture enthousiaste d’un côté… et perplexe, de l’autre, comme si en tant que lecteur, j’étais restée très extérieure, même si…même si… il y a des analyses , des interrogations très fines sur l’Amour humain, la sexualité..!



« Le désir est fragile et crée la dépendance à l'autre. Nous sommes vulnérables face à l'incertitude de ce qu'il en fera. Je me suis rendue inaccessible aux hommes pour ne pas leur accorder ce pouvoir sur moi. Je ne voulais pas dissocier la chair et l'esprit. Contrairement à ceux qui ont voulu me faire admettre que cette dissociation était ordinaire. « (p.77)



Ce 2 août … Plus de temps à lire ce texte que je ne l’avais prévu. Je l’ai lu par fragments… Guère possible de le lire d’une seule traite… car son contenu est très compact, dense à souhait ,en questionnements, approfondissements artistiques et , humains, … Le noyau central est cette dichotomie « Corps-Esprit » si majoritairement véhiculée…



Cette dichotomie est analysée dans l’acte de l’Artiste…puis dans l’Acte d’amour et l’Amour humain…dans sa globalité rêvée et vécue avec émerveillement par la narratrice-sculptrice…



J’ai été captivée par la première partie « Homme de terre » qui fouille avec subtilité et profondeur l’acte créateur, et plus spécifiquement les étapes du travail de la sculptrice… des rapports avec la terre, la matière à pétrir, la lumière, et Le modèle , l’Homme-Muse,… situation atypique ou peu commune… où nécessairement , se faufilent les attirances ambivalentes face à la nudité de l’autre sexe…La seconde partie, Lettre adressée à l’homme aimé… est aussi plein de qualités ; c’est entre autres un hommage absolu à l’Homme aimé, au miracle de cet amour fusionnel accompli, entre l’amour charnel et l’amour spirituel, vécu comme un « miracle » aussi merveilleux que l’acte créateur de l’artiste…



La contradiction totale absolue entre la chair et l’esprit, cet acte créateur très physique dans le modelage, le pétrissage de la terre, la nudité du modèle…et en même temps tout cette sensualité… qui est sublimée par l’œuvre entrain de se faire !



« J'aime l'histoire que le corps me raconte par la façon dont il se déplace, se détourne, me fait face ou m'esquive. C'est la mémoire de la chair, de ce qu'elle a enduré, des coups qu'elle a reçus, des caresses qu'elle a attendues ou données, des oublis dont elle a été victime, comme si l'on pouvait négliger le corps sans porter atteinte à l'être. C'est parce qu'il est nu, que je suis une femme et qu'il est un homme que la vibration a lieu, au-delà ou en-deçà des mots. Nous sommes dans un espace que ni l'art ni la littérature n'a exploré à défaut d'avoir accordé une attention suffisante au corps masculin et à la façon dont une femme pouvait le voir. » (p. 24)



j’achève cet ouvrage que je suis enchantée d’avoir lu… même si mon sentiment final est ambivalent, partagé, tiraillé comme le questionnement de Valérie Rossignol entre la Chair et le Spirituel, entre la « Terre de la sculptrice et la Chair du modèle –masculin, et l’homme aimé»…Des tiraillements… et puis ces deux textes bien distincts brassent des thèmes fondateurs des plus intimes : L’Art, L’Amour, l’appréhension de son corps, de celui de l’autre, La sexualité, la complexité des comportements et sensibilités des Hommes vis-à-vis des Femmes, et vice-versa , etc. !....



Comme d’habitude… je ne lirai les chroniques des camarades qu’ après avoir rédigé mon propre ressenti ; d’autant plus dans ce cas où je parviens pas à une appréciation tranchée…La preuve en est le désordre absolu de cette chronique qui va dans tous les sens, à l’image exacte de mon appréciation perplexe….J’essaye de comprendre mon attitude contradictoire de lectrice…Je crois deviner un début d’explication : J’ai , en débutant cet ouvrage, apprécié la poésie, le lyrisme certain de chaque phrase…et puis…et puis… trop, trop d’envolées, pourtant magnifiques ! C’est pour cette raison, entre autres, que j’ai éprouvé la nécessité de lire ces écrits , en discontinu…Toujours une perception très , très subjective. Ceci étant formulé bien maladroitement, je reste enthousiaste de cette découverte… qui m’a d’ailleurs aussitôt donné envie d’aller regarder le travail de cette artiste,!



Merci, donc, à Valérie Rossignol, ainsi qu’à la toute nouvelle maison d’édition, « L’Arbre hominescent » !

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De terre et de chair

Toujours intéressant d'écouter un artiste parler de son art.



C'est une autre façon d'approfondir, de creuser ce que son oeuvre donne à voir, surtout quand les mots sont des mots écrits, inscrits sur la page, des mots pesés, choisis, voulus.



Des mots qui étoffent la sensation, qui la fixent - comme le geste du modeleur qui ajoute un peu de terre pour retenir un moment dans le temps, inscrire un geste dans l'espace.



Valérie Rossignol est sculpteur, modeleur plutôt puisque qu'elle n'enlève pas, elle ajoute et que son matériau de création ce n'est pas la pierre ou le marbre , mais la terre, douce, lisse, humide.



Valerie Rossignol est aussi écrivain. Et ce n'est pas facile de mettre l'écrivain en sourdine pour laisser le sculpteur trouver ses mots.



Autant j'ai ete réceptive à la première partie, qui dit assez justement la symbiose entre l'artiste et son modèle dans l'alchimie complexe de la création, autant j'ai trouvé justes ses rapports d'artiste avec les différents modèles qu'elle y évoque -l'homme qui marche vers sa vieillesse, le jeune homme qui banalise en le musclant un corps devenu objet d'art, l'ami malade qui , au seuil de la mort, remet dans ses mains de sculpteure sa parcelle d'éternité,ou l'homme oriental qui confie à ces mêmes mains sa part universelle d'humanité, loin des haines et des violences de l'actualité- , autant j'ai aimé comment cette femme artiste disait " l'homme de terre", autant la deuxième partie qui se veut déclaration brûlante, lettre d'amour à un modèle devenu amant et partenaire de vie, autant son" homme de chair" m'a laissée.. .de marbre.



A la fois publique et cryptée, sensuelle et intellectualisée, cette "lettre" ne touche sans doute que son destinataire.



Pour le lecteur, qui a cru entrer dans l'intimité de l'acte créateur, elle a quelque chose d'excluant et de déplacé à la fois.



Dommage que Valérie Rossignol n'ait pas choisi plus de simplicité, de nudité. La poésie est ennemie des grands mots, des envolées inspirées.



Et la sculpture n'en a pas besoin non plus, qui s'élabore à l'aide d'humbles poignées de terre, dans la patience, le silence, , l'écoute et l'observation.



Merci aux éditions de L'arbre hominescent et à Babelio masse critique pour cette lecture intéressante.
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De terre et de chair

Ouvrage reçu lors d'une opération Masse Critique Privilège, je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions L'arbre Hominescent pour l'envoi de cet ouvrage. Même si cette lecture m'a parfois dérangée (je vais m'en expliquer), je suis toujours enchantée de découvrir de nouvelles maisons d'éditions ainsi que de nouveaux auteurs et rien que cela est pour moi un ravissement.



Cet ouvrage se compose pour ainsi dire de deux grandes parties, la première "Homme de terre" et la seconde "Homme de chair". Dans la première, nous découvrons Valérie Rossignol, auteure certes mais surtout sculptrice qui fait corps non seulement avec la terre qu'elle pétrit mais surtout avec l'homme qui se tient devant elle, modèle nu. Entre eux, pas de gênes, pas de phrases échangées mais une véritable osmose, sorte d'alchimie dans laquelle la sculptrice ne rend pas seulement compte de l'allure physique de son modèle mais également de son âme et de toutes ses blessures. L'acte de création rend cette homme-là unique car il ne représente pas la gente masculine mais il est tout simplement lui, avec ses souffrances et ses joies, ce qui le rend non pas individu mais homme seul en son genre.



Cette partie-là du texte m'a profondément émue mais c'est la deuxième où je me suis sentie beaucoup plus mal à l'aise car cette fois-ci, il est question de l'union charnel entre deux corps. Même si cela est très beau et extrêmement bien écrit (rien à redire là-dessus), c'est le thème et les descriptions qui m'ont mises mal à l'aise. Le fait que cet homme prenne possession de la femme lorsqu'il en a envie m'a fait penser à une sorte de soumission de la part de cette dernière et oui, cela m'a dérangée. L'on comprend cependant que ce n'est pas le cas car la femme adhère autant que l'homme à cette pulsion sexuelle, à ce désir incontrôlable grâce auquel elle se sent pleinement vivante mais là encore, il y a quelque chose qui me gêne.



Je sais que c'est ma pudeur qui est a une nouvelle fois été mise à rude épreuve et cela est bien dommage car cela ne rend pas toute la beauté de ce texte comme il se devrait. Aussi, je ne peux que vous inciter à venir le découvrir par vous-mêmes afin que vous ne passiez pas à côté de celui-ci à cause de ma pudeur un peu trop exagérée mais bon, l'on ne se refait pas et je suis ravie d'avoir découvert ce magnifique texte !
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De terre et de chair

Merci à L’arbre hominescent Edition et à Babelio pour « De terre et de chair » de Valérie Rossignol, reçu à l’occasion d’une Masse critique privilégiée.

Valérie Rossignol est sculptrice. Son court ouvrage est composé de deux parties bien distinctes.

Dans la première partie « L’homme de terre », elle aborde les moments de création, lorsqu’elle est dans son atelier, face à un modèle masculin nu et face également à cette sculpture qui devient ce qu’elle appelle ‘’l’homme de terre’’.

C’est à la fois un essai sur l’acte de création mais aussi sur son ressenti lors de cette création. Elle décrit ses impressions sur le lien qui se crée entre elle et le modèle mais aussi entre elle et ‘’l’homme de terre’’, cette sculpture en glaise qui prend forme et est en train de naître entre ses doigts.

Dans ces lignes, s’entremêlent essai sur l’art, émotions et ressentis parfois philosophiques. Des réflexions relativement profondes, qu’on comprend mûrement réfléchies et inspirées depuis des années. Pour ma part, cela n’a pas été chose aisée que de commencer cette première partie. Je ne comprends réellement toujours pas les raisons, mais je n’ai pas réussi à complètement m’y immerger. Peut-être parce que je ressentais une distance que je n’ai pas toujours pu franchir. Peut-être parce qu’elle intellectualisait trop des émotions créatives, parfois de manière trop métaphysique, analytique à mon goût.

Malgré sa qualité d’écrire, belle et quasi poétique, indéniablement intelligente, cette distance que je ressentais ne m’a pas permis d’apprécier dans sa totalité cette partie sur la création. Et je sais qu’il me faudrait la relire, prendre mon temps, peser tous les mots comme le poids de la sculpture dans mes mains pour essayer de ne pas perdre le fil de ses réflexions (et partir moi aussi dans mes propres réflexions sur le travail de l’artiste et du sculpteur en particulier).

La deuxième partie, « l’homme de chair », est une lettre à l’homme qu’elle aime. Lettre que ce dernier lui a demandé de lui écrire. C’est une lettre d’amour qui parle de leur relation, de leurs nuits, de leurs ébats où les corps se touchent, s’apprivoisent, se découvrent. Sans aller jusqu’à dire que les rôles s’inversent, dans cette relation, elle devient tout de même celle qui est touchée, malaxée.

Je suis entrée dans la seconde partie plus facilement, même si celle-ci est sans doute moins originale par son contenu. Cette lettre parle encore de sens, d’émotions, de toucher, de caresse. C’est une lettre d’amour à un homme qui l’a peut-être sauvé de la solitude, de sa tendance à ne pas se laisser aller à aimer totalement l’autre, à ne pas se donner totalement à l’autre, à ne pas faire confiance, à garder le contrôle. Sûrement parce qu’elle considérait les précédents tout simplement pas dignes de confiance, trop dominants ou violents. Avec ce dernier amant, cet homme de chair, les nuits d’amour et les moments passés ensemble ont permis fusion, communion, confiance totale. Une relation, un amour qu’ils gardent un peu secret, protégé dans un écrin. Paradoxalement elle dépeint cette relation forte presque sans pudeur, et on se sent parfois un peu voyeur à lire cette lettre si intime. Une lettre, baignée d’émotions érotiques, sensuelles et romantiques à la fois, qu’on ne veut pas voir ébrécher ou se casser.

Une nouvelle fois merci pour cette découverte, d’une artiste, d’une nouvelle maison d’éditions. Et je tenais à remercier aussi pour cette magnifique enveloppe cartonnée, si fleurie (notamment les violettes ou et la saxifrage œil de bouc sur les timbres) et si belle avec sur l’adresse la photo d’un buste et le modèle masculin au fond plus flou. Merci pour ce soin apporté à l’envoi de ce livre. Ça a été pour moi un réel plaisir que de recevoir un beau livre dans un si bel emballage.

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De terre et de chair

Sculptrice, la narratrice intellectualise la création, et les relations particulières entre l'artiste et son modèle vivant, homme nu.



… Encore une invitation que j'ai acceptée par erreur...

Disons que j'ai présumé de mes capacités à me couler dans un texte intime et ronflant sur le processus de création.

Je ne parviens à m'intéresser au sujet qu'avec un style accessible, et à condition qu'il y ait une intrigue. Je garde ainsi d'excellents souvenirs de 'La jeune Fille à la perle' (Tracy Chevalier) et 'Les Heures silencieuses' (Gaëlle Josse) - tandis que j'étais restée à distance de 'Pietra viva' de Léonor de Recondo.



Pour m'instruire sur les arts plastiques, je préfère la vulgarisation sans prétention, façon 'D'art d'Art' ou Artips.



▪️ Merci à Babelio pour cette proposition de partenariat.
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De terre et de chair

Dans De terre et de chair, Valérie Rossignol raconte sa relation entre l'homme qu'elle prend modèle. Ses impressions de sculpture lorsqu'elle modèle la terre pour lui donner la forme d'un homme sont très poétiques : elle ressent pleinement les courbes, les creux, la texture... peut-être mon absence de pratique de cet art m'a empêche de saisir toutes les nuances du processus de création mais j'ai ressenti la force qu'elle éprouvait. J'ai préféré la seconde partie avec cette lettre à l'être aimé qui décrit des sentiments aussi bien spirituellement que physiquement. La force de son amour est presque effrayante mais elle décrit parfaitement ces moments qui lui ont fait comprendre, qui l'ont persuadé de son amour, comme s'il y avait des connexions entre elle et son homme de chair. Un tel amour peut-il brûler de ce même feu longtemps encore ? On en est plus que persuadée quand on lit cette lettre qui attend une réponse.

Je remercie les éditions de l'Arbre Hominescent et Masse Critique pour cette découverte.

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De terre et de chair

L’homme de terre, l’homme de chair, diptyque indissociable. Deux textes qui correspondent, se répondent. Une capillarité. Une mise en réseau. Cette double expérience révèle le Vivant. C’est « un choc vital ».

L’intelligence de cet écrit repose sur ce dialogue entre terre et chair.

L’Art ne peut être hors le Vivant, hors d’une intériorité, hors d’une transcendance, hors d’un partage.

C’est une démarche, un sens. La structure du geste. Diptyque...dans le je-miroir d’un livre.

«  on ne peut pas tricher, ni détourner le regard.Je prends sur moi tout ce qu’on voit et qu’on taira, tout ce qui vibre à l’insu de la parole et qui existe d’autant plus fort que c’est réel, mais tu. »

Je d’un regard. Geste et vision. Un face-à face à l’épreuve de la chair. Une communion. « La création se joue entre sacrifice et résurrection ». L’atelier devient chapelle, abri, refuge, lieu de recueillement. L’artiste et le modèle. Ils sont en ce lieu « recueillis ».

« J’ai crée un homme alors que les attentats venaient d’être commis à Paris. (...) J’ai crée un homme de terre pendant qu’un homme de chair mourrait. J’ai pris sa nudité, puisqu’il me l’offrait, et je l’ai donnée à tous ceux qui craignaient de se déshumaniser. Je leur ai demandé de m’accorder un délai. Le désespoir peut attendre. La terre a bu mes larmes.Le tissu de l’esprit s’est ajouré, laissant apparaître le corps lisse, imberbe, palpitant. »... Indemne….Vivant.

Voir, pétrir, saisir. Saisir d’un regard, par un geste de chair... faire renaître de la terre l’essence de l’Homme. Celle du modèle se met en correspondance avec celle de l’artiste. Entre l’artiste et le modèle, ici point de soumission, mais révélation. Le regard dévoile autant le regardant que celui qui

est regardé. Pour que l’acte de sculpter, pour que le geste prenne Vie, il ne faut ni pouvoir, ni possession, ni violence. Mais une confiance, où les mots s’absentent. Là où l’intelligence des matières dialogue avec la chorégraphie des sens.

Matière de terre, de chair, d’eau, de lumière. Altérite, entre l’artiste et le modèle. «  J’enfante le premier homme. Je suis le point à partir duquel toute humanité commence. Je suis un homme de chair donnant vie à son frère. Mon esprit visite son corps et je ressens chacune de ses sensations, en surface et en profondeur. ». « corps siamois », « âme soeur » en « chair séparé ». Le livre s’ouvre.. » Est beau le corps par lequel l’âme s’ouvre ».Dès lors que la perception est éveillée, le d ésir d’explorer et de traduire s’impose ». Pas de reproduction, ici s’agit de traduction.

« La mise à nu est un compte à rebours., la dernière chance de saisir et de transmettre ce qu’on ne doit pas oublier ». Elle est ce qui résiste à la technicité et aux idéologies étouffantes de nos sociétés qui persévèrent dans leurs erreurs pendant des décebbies, insensibles qu’elle snt à la voix du sage. L’homme de terre est en rupture. Il nous indique une voie intérieure, nous encourage à nous découvrir en toute conscience et sans préjugés ». Il ouvre une période inédite. Il invente de nouveaux rapport à l’autre, grâce à une intimité particulière, chaleureuse ,féconde ».

La femme sculpte le corps de l’homme. Et c’est par la terre qu’avec lui elle communie, que tous deux communiquent. Failles, aspérités, porosités opèrent la lecture et l’écriture de l’une en l’autre, de l’un par l’autre. Par « l’intuition du corps » émettre une « intention d’amour ».

Oui, deux textes qui se répondent, et qui s’imbriquent. A tel point qu’il eut été inimaginable de ne pas provoquer cette mise en relation de ces deux textes. « Solitaires en chair » mais « unis par la terre ». Oui comme le souligne si justement Belinda Cannone dans sa préface , se livre interroge, « interroge le féminin à l’œuvre » et quand bien même, comme elle, nous n’aimons pas « réduire les êtres à leur genre », force est de constater que cet écrit est rare, et qui’il nous a peut était donné l’occasion d’entendre ce « ce qui ne va pas de soi » dans la tradition d’une mise en œuvre d’art. « attention extrême à la situation de l’autre », « respect profond du modèle ». L’emploi de ce Nous ( sculptrice/modèle) omniprésent durant le récit nous fait réaliser qu’il ne peut y avoir d’oeuvre d’art sans une rencontre, une exploration commune, « une superposition parfaite ou presque de nos deux cercles », tel un alignement de deux planètes durant un espace qui tendrait vers l’infini et non vers un absolu.

« ton corps de même »...image qui illumine les phrases de Valérie Rossignol. « L’espace intérieur ne s’agrandit que s’il est porté par l’amour ». Envolée, déploiement, vertige...Le geste, le regard, les mots de Valérie Rossignol nous augmentent. Ils combattent « l’horizontalité des échanges versatiles »... « Nous existons depuis ce lieu sans jugement, où la conscience a renoncé à formuler, à limiter le vivant ».

« Mon rapport à la création est à a mesure de mon rapport à la vie.Le goût de l’aventure et de la connaissance, la volonté de se remettre en cause et de réorienter sa trajectoire personnelle priment sur toute réalisation achevée ».

Ce livre exprime le plus magnifiquement possible ce qu’est le geste d’une artiste. Le geste d’un Vivant.



Editions « l’Arbre Hominescent », Babelio, 07.2019, Masse Critique

Astrid Shriqui Garain













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De terre et de chair

De Terre



Descente en création.

Ici, la sculpture.

Pas n'importe laquelle.

Un nu masculin, jaillissant des mains et de l'observation d'une femme sculpteur.

Chose rare.

L'artiste-auteure nous emmène dans son processus créatif, tente d'aller au-delà de la « cécité » du regard sur le corps.

Elle le façonne petit à petit, scrute les mouvements, ses expressions souvent imperceptibles, ignorées par le modèle lui-même.

Elle le façonne et le modèle la façonne. La « fusion » est porteuse et rendra l'oeuvre unique.

Lire ses réflexions, ses analyses, suivre son cheminement, c'est pénétrer au coeur d'un inconnu fait de palpitations, de pudeurs et d'impudeurs, de rencontres avec l'autre et soi-même; c'est pénétrer au plus plus près de la matière et de l'action.

Il y a une intensité dans ce que nous livre Valérie Rossignol et pourtant la lecture se heurte parfois aux propos trop analytiques, voire complexes et tarabiscotés.

Les remous de la création le sont tout autant, l'écriture s'en ressent.

Il y manque un « laisser-aller » plus chaleureux, tout ne se donne pas dans l'immédiat.



De Chair



Que dire? Une lettre, un amour.

D'autres remous… à l'émotion personnelle.

La terre était remuante dans son mécanisme, la chair l'est moins, ceci n'étant qu'un avis tout personnel.



Remerciements à Babelio et aux Editions l'Arbre Hominescent » pour cette lecture.
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De terre et de chair

Voici un très court opus qui fait beaucoup écrire sur Babelio ! Reçu lors d'une opération Masse critique privilégiée, il aurait dû me séduire par le thème : une réflexion-analyse sur ce qu'est l'acte de sculpter, notamment un modèle masculin vivant. Puis dans une seconde partie, qui vient là de façon artificielle, à la demande de l'amant de l'artiste, une lettre d'amour, très-très longue, passablement répétitive et sans grand intérêt hormis pour celui qui en sera le destinataire. C'est du moins mon avis.



Plus intéressante aurait dû être la partie qui concernait l'acte de l'artiste qui consiste à mettre en matière une inspiration, une sommation intérieure qui exige que l'idée et l'émotion prennent forme.

Or, nous assistons ici à un commentaire très long sur la création partagée entre l'artiste et son modèle, inspiration toute pénétrée de sensualité, de rythme, de sensations, mais le tout curieusement évoqué d'une façon très distante, sans incarnation ni émotion perceptibles. J'ai l'impression d'assister à une introspection purement intellectuelle, sans chair ni âme. Reste la Terre. Peut-être aurais-je été convaincue, émue, de voir, via quelques clichés, l'avancée de la création. Mais il faut se contenter de mots secs, désincarnés, qui ne vibrent pas comme le fait - sans doute - la matière sous les doigts de l'artiste.



Un livre difficile à classer ( expression d'un ressenti, réflexion, mise en perspective de deux mouvements de l'âme et des mains?) qui, malheureusement, n'aura réussi ni à beaucoup m'intéresser ni à m'émouvoir.
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De terre et de chair

Dans ce livre, l'auteur met en regard l'homme de terre qui prend forme sous ses doigts et l'homme de chair, qui lui fait prendre corps en tant que femme et amante. Les deux parties du livre empruntent l'une à l'autre leur vocabulaire spécifique.



La première partie m'a beaucoup séduite en raison de la très grande finesse avec laquelle l'oeuvre de sculpture est exposée. La belle écriture de Valérie Rossignol nous permet d'approcher l'entreprise de création et de comprendre ce qui est à l'oeuvre entre l'artiste et son modèle.



J'ai moins aimé la deuxième partie qui est un peu statique en partie à cause d'une écriture circulaire qui fait qu'il n'y a pas de développement d'une intrigue ou de réelle évolution du propos narratif. Cet homme (et cette femme) de chair m'ont paru par ailleurs très figés dans une posture passionnelle, apanage des relations commençantes. J'ai également été un peu désarçonnée par une certaine incohérence entre la liberté de l'artiste, de la création, et par une certaine "chosification" de la femme dans le cadre de l'acte physique.



Merci à Babelio et aux éditions l'arbre hominescent, dont il s'agit de la première publication.



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De terre et de chair

Ecrit par une sculptrice modelant l'argile, De terre et de de chair regroupe essentiellement deux textes. Le premier "De terre" rapporte les sensations de la sculptrice observant et modelant le corps d'un homme nu. Sans s'assumer féministe, le texte rapporte toutefois les sensations inverses du traditionnel modèle féminin, ultra introspectif et hyper sensuel, une femme admire un corps d'homme dans toute sa fragilité, comme l'une des nombreuses beauté offerte par la nature.

Le texte "De chair" en revanche s'attache à décrire la relation qui unit non plus l'artiste et son modèle, mais l'homme et la femme dans leur relation non plus seulement artistique mais essentiellement humaine, avant même d'être physique.

L'ensemble est assez poétique et très touchant. Une jolie lecture originale qui parlera certainement à tous les amoureux des arts.

Merci à Babelio et aux éditions L'arbre hominescent pour l'envoi de ce bel ouvrage. :)
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De terre et de chair

De la sculpture, j’admire les anciens éphèbes de marbre des musées. Je ne connais donc rien du maniement de la glaise ni du rapport entre le sculpteur et son modèle.



C’est donc en novice que j’ai ouvert ce petit livre, qui s’est vite transformé en hérisson.



J’ai aimé que l’auteure-sculptrice explique, dans la première partie ce qui se joue entre le sculpteur et son modèle, où le corps de l’homme ne peut tricher.



La seconde partie m’a subjuguée : quelle lettre d’amour !



Car nous ne sommes pas que des êtres pensants, nous sommes aussi des corps qui souffrent, qui jouissent, qui vivent.



Avec des phrases qui sonnent justes, l’auteure a su mettre des mots sur des ressentis parfois flous.



Une artiste que je continuerai de suivre, ne serait-ce qu’à travers son site : lescorpscelestes.fr



Quelques citations :



Pourtant, c’est dans l’abandon que l’esprit s’anime. p.60



Et comme nous sommes en décalage incessant avec le monde, c’est un combat quotidien que nous devons mener pour ne pas perdre ce qui nous emplit et nous fait avancer. p.72



Il a fallu que je remonte à la source, que je me dégage des influences extérieures pour n’écouter que ce à quoi j’aspirais. p.79



L’espace intérieur ne s’agrandit que s’il est porté par l’amour. p.89



Je n’ai aucune ambition. Aucun désir de me mesurer à eux. Ma vie ne se gagne pas en victoire sur quelque chose. Elle se gagne par la rupture qu’elle a créée avec autrui. p.90
Lien : https://alexmotamots.fr/de-t..
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De terre et de chair

D'emblée, l'écrivaine et sculptrice Valérie Rossignol inverse les situations traditionnelles. C'est en effet elle qui , dans le texte intitulé "Homme de terre", relate des séances de travail où un homme nu pose pour elle, tandis qu'elle malaxe la terre et modèle son corps. De la même manière, dans "Homme de Chair", l'homme est le destinataire d'une lettre d'amour.

Deux textes, au plus près de ce qui se joue au cœur de la pratique artistique, comme au cœur des relations humaines.

Si j'ai beaucoup aimé la première partie, dans son analyse fine de ce qui se joue d'indicible entre le modèle, qui n'est en rien passif et la sculptrice, je suis restée plus mitigée, n'étant guère sensible au lyrisme ,en ce qui la lettre d'amour. Il n'en reste pas moins qu'une lettre aussi passionnée, aussi poétique, se hisse à la hauteur des plus remarquables lettres d'amour.
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De terre et de chair

Un livre enchanteur. Une belle déclaration d'amour à l'âme, à l'être, à la puissance créatrice, au partage à travers la terre.
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De terre et de chair

Ce livre se présente sous le forme d'un diptyque. La première partie est consacrée à "l'homme de terre" tandis que la seconde partie concerne "l'homme de chair". Ce livre est un peu particuliers ; il est brut en émotions et ressentis, tout est naturel sans fioriture.







Dans la première partie l'artiste s'offre à nous, dans le silence de son atelier, avec son modèle nu qui est là pour rendre hommage au talent de l'artiste qui est là pour sublimer sa beauté. Pour se faire, elle va l'observer, le scruter, le mesurer, le deviner, le ressentir pour mieux le saisir et le façonner afin de lui donner vie sous ses doigts. C'est une bulle que personne ne peut percer, nous sommes là, spectateur de la beauté artistique et poétique que cela peut engendrer.







Les émotions et les tensions sont palpables et retranscrites avec beaucoup de conviction et de sincérité. C'est le privilège de l'artiste que de pouvoir vivre de telles émotions qui finalement n'est pas accessible au commun des mortels à moins d'être artiste.







La seconde partie je l'ai trouvé plus poétique, plus douce, plus émotive, plus vibrante. Elle concerne une lettre écrite à l'être aimé. J'ai trouvé ça beau, poétique, doux, pleins de charme. Il faut dire qu'avec l'arrivée des e-mails dans nos vies, les lettres deviennent de plus en plus obsolètes, ce qui est franchement dommage. La sensualité est révélée à son paroxysme ici. Lorsque la femme amoureuse offre et s'offre, c'est le plus beau et le meilleur d'elle-même qu'elle livre. Elle révèle cette relation avec des mots, des phrasés qui touchent le cœur et l'âme de la personne qui les découvrent à mesure que les pages avancent dans cette valse des mots qui fait vibrer tout un chacun.







La plume de l'auteur est belle, particulière mais fluide et efficace dans ce récit court mais ô combien intense.







Tout ça pour vous dire que j'ai passé un agréable moment livresque avec ce livre pleine de douceur et de sensualité.
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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