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Citations de Valérie Zenatti (423)


On me dit, La vie continue, comme si je ne le savais pas, comme si la question n'était pas justement que la vie continue sans lui.

page 25
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Encore un jeudi sans lui et je suis fébrile, rien ne va plus, les vidéos ne me relient plus à lui, ne m'apaisent plus,je n'entends plus sa voix directement ,une source en moi se tarit,un mouvement s'épuise, j'aurais aimé que janvier ne s'acheve pas si vite,je pressens qu'il va falloir quitter ce temps de fusion avec lui et la question me poursuit ,comment vais-je vivre,c'est une question très précise ,comment retrouver une vie dans laquelle d'autres mouvements que ce temps suspendu entreront,je relis les notes prises en l'écoutant, certaines sont très claires ,d'autres gardent leur part de mystère. Je les classe.
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Chaque dialogue traduit,chaque geste esquissé par eux s'inscrivait en moi comme une injonction : ne cède pas à la mélancolie,quand la terreur rôde et frappe ,c'est avec le corps que l'on résiste, mais aussi en se souvenant de qui nous sommes,en relisant les textes qui nous ont nourris ,en chérissant plus encore l'humanité ,c'est à dire nos fragilités.
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Le 31 décembre 2017,je suis allée écouter au théâtre de Versailles un ami violoniste et chanteur qui jouait pour la dernière fois avec son groupe une musique venue de l'Est-Belgrade,Varsovie, Kiev se rejoignaient sous ses doigts,yiddish,serbo-croate, roumain se mélangeaient dans sa voix.
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Les Amoureux, les Condamnés, les Otages et L'ogre. Un concentré de vieille France désuète et romanesque. Et moi. De nouveau disponible. Curieuse. Prête à faire entrer en moi le monde, à aller à sa rencontre. Comme avant Malik. Comme s'il n'avait pas existé. Le souvenir de la douleur est sur le point de s'évanouir, les trois semaines de notre vie ensemble se désagrègent, les couleurs passent. Il m'a envahi, il s'est retiré. Je n'avais pas conscience du vide qu'il était venu combler, j'ai eu conscience du vide qu'il laissait derrière lui, de ce qu'il exigeait de moi.
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Je n’ai pas voulu que cette vie qui m’etait si précieuse soit résumée.
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Valérie Zenatti
Je désire et redoute le prochain livre que je traduirai sans lui, sans pouvoir parler avec lui de son rapport secret avec ses personnages, sans le tenir au courant de ma progression, des sentiments qui me traversent au fil des chapitres jusqu'au point final, où une bénédiction inédite s'élève en moi, particulière à chaque livre, mais qui s'achève chaque fois de la même manière : merci d'être arrivée à ce jour. J'ignore comment ces livres-là imposeront leur présence, quels seront leur résonance et leur effet dans ma vie, et c'est heureux qu'il en soit ainsi, je sais que chacun d'eux sera une découverte de lui, des hommes, de moi.
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Curieusement (un de ses adverbes préférés car "qui peut se targuer d'avoir vraiment une explication, de dire précisément pourquoi il a agi ainsi ou pas ?"), lorsque j'écris mes propres livres, je vis pendant plusieurs mois avec ceux que l'on appelle mes personnages, ils accomplissent leur travail de transformation intérieure, ils cherchent en moi une raison de vivre en éclairant quelques zones d'ombre sur leur passage et quand le livre est achevé, ils me quittent, laissant derrière eux un sillage d'espoir fragile - d'autres que moi les aimeront peut-être. Tandis que lorsque je traduis ses livres, ses personnages entrent en moi, pas à pas, et une fois la traduction terminée, ils ne me quittent plus, ils font partie de moi.
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Mais c'est ainsi : nous sommes nés là où la terre brûle, où les jeunes se sentent vieux très tôt, où c'est presque un miracle lorsque quelqu'un meurt de mort naturelle. Et moi, je veux continuer à croire que, si lui et moi parvenons à nous "parler" vraiment, ce sera la preuve que nous ne sommes pas deux peuples condamnés à perpétuité à la haine, sans remise de peine possible.
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Je me dis qu'on aurait pu y être. Je ne comprends pas que la vie tienne à si peu de chose : avoir envie ou pas d'aller au café d'en bas.
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J'avais l'impression que son sourire se faufilait en ondulant dans mon corps comme une liane toute douce, se blottissait dans mon ventre et le fécondait pour donner naissance à mon propre sourire.
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Garde tous tes rêves intacts, Tal. Les rêves, c'est ce qui nous fait avancer. Continue à croire, à vouloir tout ce que tu as toujours voulu. Que ce soit dans le domaine du cinéma ou de la paix.
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la séparation entre la vie et la mort est plus fine qu'on ne le croit , disait-il et je l'éprouve, maintenant.
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...lui permettait d'approcher aussi bien les êtres qu'il rencontrait que ses personnages, celle qui remontait à la source de chacun, il disait : " Pour connaitre un homme, il faut savoir comment il aime ses parents, et comme il a été aimé d'eux."
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...inlassablement il a tissé les âmes de ceux qui avaient disparu dans le faisceau des vivants.
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ourtant Monsieur Baumert leur avait dit que la poésie résiste à tout, au temps, à la maladie, à la pauvreté, à la mémoire qui boîte, elle s’inscrit en nous comme une encoche que l’on aime caresser, mais les vers, ici, ne trouvent pas leur place, ils jurent avec les uniformes, sont réduits au silence par les armes et le nouveau langage aux phrases brèves et criées qui est le leur. Monsieur Baumert leur a menti, ou s’est trompé, les heures passées à mémoriser des poèmes n’ont servi qu’à obtenir de bonnes notes, et le sergent-chef se fiche de leurs notes, il aurait même tendance à humilier un peu plus ceux qu’il appelle les fortes têtes et qui était au paravent des élève studieux. Il préfère les soldats qui truffent leurs phrases de fautes, sauf ceux qui sont musulmans et qu’il appelle les bougnoules, et il les corrige en éclatant de rire, les affublant de surnoms qui le ravisse, Fatima, Bourricot, Bab-el-Oued, et quand il perçoit un rougissement déferler sous la peau brune, il pose sa main sur l’épaule du soldat humilié pour dire, je rigole, parce que je sais que tu as le sens de l’humour, tu es un bon gars, tu te bats pour la France, et la France te le rendra.
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Ce silence, comme un abri vital, seul lieu possible pour celui qui est blessé, il a su un jour que c'était lui qu'il voulait habiter, il ne voulait pas lutter contre ce qui le traversait, il lui fallait tendre l'oreille à ce qu'avait emmagasiné le petit garçon né à Czernowitz qui avait entendu le cri de sa mère assassinée par les nazis, et la résonnance de la Catastrophe était si grande qu'il lui fallait bien quarante-cinq livres et une vie vouée à ce silence pour lui permettre d'être avec les siens, avec lui-même, pour chercher en lui le monde englouti, lui donner présence, forme, visage, voix, vie et je sens trembler dans mon corps l'écho de cette nécessité, (..) taisez vous, taisez-vous tous, je veux sentir l'onde de choc de la déflagration et tenter de saisir ce qui a été construit, détruit, ce qui est encore là.
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Il y a de l'obscurité dans la lumière et de la lumière dans les ténèbres, le jour et la nuit s'unissent en moi, la joie et la peine aussi, et l'une n'est pas le contraire de l'autre mais son complément absolu, la joie de l'avoir connu et d'avoir été aimée de lui, la peine de l'avoir perdu, mais je trouverai sans doute un autre mot sur ce chemin, une image peut-être pour dire cela, la trace laissée en moi, la vie en son absence.
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Nous avons gagné la guerre, oui, mais pour tant et tant d’hommes, de femmes et d’enfants, nous sommes arrivés trop tard.
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Le latin, comme un jeu, comme une langue qui s’amuse, qui étonne mon père, fait sourire ma mère, à quoi ça sert le latin, à être instruit, à comprendre le français, autrement, il est la loupe qui permet de distinguer les subtilités de la langue, il est le soleil qui fait miroiter les éclats de la langue.
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