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EAN : 9782366246728
Cambourakis (04/05/2022)
4.33/5   9 notes
Résumé :
Qu’un miracle survienne à travers lui, et qu’il subvienne à nos miracles. Voilà bien ce que l’on attend, ce que j’attends, moi, d’un vêtement.
Le costume, la tenue, la fringue, le linge, la parure, les affaires, les effets… Quel lien entretenons-nous avec nos vêtements, enveloppe indissociable de notre quotidien, qui nous accompagne de la naissance à la mort et conditionne une partie de notre rapport au monde ? Qu’il s’agisse de se costumer pour se protéger d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dernier livre paru de la collection "récits d'objets" que j'affectionne particulièrement. le principe consiste à inviter des auteurs à écrire autour d'une oeuvre issue des collections du musée des Confluences de Lyon.
Cette fois-ci c'est au tour de Victoire de Changy , à partir d'un robe de mariée lumineuse créee par Mongi Guibane, de mener une réflexion sur le rapport que nous entretenons avec nos vêtements. Et c'est extrêmement intéressant!
A travers tout un tas d'anecdotes personnelles, l'auteure nous amène à nous interroger sur nos vêtements, sur les choix que nous faisons que l'on en soit conscient ou non et sur ce qu'ils disent de nous. On ne s'ennuie pas une seconde. Et pour ne rien gâcher, j'ai trouvé l'écriture de l'auteure très élégante, presque envoutante.

Une belle réussite donc, pour ce petit livre qui se place parmi mes préférés de la collection.
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Superbe texte que celui de Victoire de Changy, publié dans la collection Récits d'objets, issue du partenariat entre le Musée des confluences et les éditions Cambourakis. Partant d'une robe de mariée lumineuse exposée au musée, dessinée par le styliste lyonnais Mongi Guibane, elle explore nos liens à ces tissus qui nous habillent, ce qu'ils disent de nous, ce qu'ils révèlent de nos failles tout en cherchant à les cacher, ce qu'ils nous permettent d'affirmer aux yeux du monde. Elle nous parle de sa propre robe de mariée, conservée mais reléguée au fond d'un placard, de ce manteau molletonné chiné à Moscou, et de cette veste, faite sur mesure pour elle par l'artiste Jot Fau. Victoire de Changy nous amène, en liant texte et textile, à nous interroger sur ce récit que l'on raconte en choisissant, parfois inconsciemment, nos vêtements du quotidien. Joliment écrit, c'est aussi un texte d'une grande sensibilité, un texte polyphonique où chacun se raconte à travers son rapport au vêtement - c'est très réussi.
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De cette collection de récits d'objets du Musée des Confluences de Lyon édités par Cambourakis, j'avais déjà eu un énorme coup de coeur pour "L'ourse qui danse" de Simonetta Greggio.

Cette fois, l'écriture élégante de Victoire de Changy utilise comme point de départ, presque comme prétexte, une robe de mariée créée par Mongi Guibane pour les collections du musée. Elle lui permet de décliner son rapport au vêtement et au textile, à la façon dont ils nous situent dans une lignée, dont ils nous insèrent dans la vie sociale, nous protègent, nous accompagnent, nous font voir des autres ou au contraire échapper à leur regard - dont ils nous font, simplement, et dont nous nous en défaisons, aussi.

Le livre est court, se lit très vite, et on aimerait prolonger la discussion, développer certains aspects esquissés subtilement, rencontrer certaines des personnes citées, connaître leur histoire plus profondément.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le vêtement : une peau à choisir à défaut d'avoir pu convenir de la sienne, me dit Florence, et j'acquiesce. M'est d'ailleurs venue plusieurs fois l'idée que si j'avais pu avoir le physique que j'idéalise, conception hasardeuse et influencée, si j'avais pu avoir le visage constellé d'éphélides, des yeux vairons, des cheveux épais, très longs, marron et raides, un nez aux arêtes marquées, un menton en angle droit avec mon cou et une bouche immense, alors, et seulement alors, je pourrais me contenter d'un uniforme composé d'un jean et d un t-shirt blanc. En ce sens, un vêtement à forte personnalité m'est une sorte de réparation, ou de remplacement, un accord avec moi-même, une façon de me plaire malgré et d'espérer, mais c'est franchement secondaire, plaire à l'autre aussi.
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Quand j'étais très enceinte de lui, et jusqu'à pratiquement un an après sa naissance, j'ai arrêté de m'habiller autrement que par praticité ; d'abord parce qu'il fallait trouver des choses dans lesquelles mon ventre saillant pouvait se glisser sans trop investir, ni financièrement ni intellectuellement, dans ce vêtement qui m'apparaissait d'usage uniquement. Après sa naissance, il fallait des vêtements faciles à enfiler et à enlever, pour pouvoir l'allaiter, pour être vêtue rapidement, manquant de temps et d'énergie pour y réfléchir. L'effacement de soi propre à la maternité, connu mais tu, douloureux mais consenti, passe aussi par ce vêtement que, longtemps, l'on passe sans qu'il nous porte.
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Qu'un miracle survienne à travers lui, et qu'il subvienne à nos miracles. Voilà bien ce que l'on attend, ce que j'attends, moi, d'un vêtement.
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La trame du texte, celle du tissu ; les mains dans la matière, le travail à l'épingle, au détail infinitésimal. La cohésion fait sens. Quand je pense écriture, pourtant, je pense plutôt sculpture, mais sculpture sur de la terre meuble, pas sur de la pierre : pétrir la phrase, la malaxer, la caresser, l'ébouter au couteau, repasser dessus, encore et encore, jusqu'à en valider la forme obtenue. L'étymologie comme ma perception l'indiquent : écrire m'est une fonction d'artisan, un travail de mes mains, qui les modèle plus qu'il ne les use.
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Nous cherchons toutes et tous, chercherons toujours toutes et tous, qui nous sommes, qui nous souhaitons avoir l'air d'être, et ces évolutions, ces tentatives renouvelées chaque jour, il me semble qu'elles font partie de ce qui nous tient en vie.
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Video de Victoire de Changy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victoire de Changy
« LA POÉSIE COMME MODE D'EMPLOI DU MONDE ? » Soirée proposée par les Midis de la Poésie
Maison-tanière, Autobiographie du rouge & La paume plus grande que toi Lecture par Pauline Delabroy-Allard, Vanasay Khamphommala, Victoire de Changy accompagnée du violoncelliste Gaspar Claus Lecture musicale
Les autrices Pauline Delabroy-Allard et Victoire de Changy et læ traducteur.ice Vanasay Khamphommala viendront lire des extraits de leur dernier ouvrage de poésie contemporaine. Iels seront accompagné.e.s par le violoncelliste Gaspar Claus.
Le premier roman de Pauline Delabroy-Allard, Ça raconte Sarah (Prix France Culture-Télérama) connu un grand succès critique et public. Elle a également publié deux ouvrages pour la jeunesse, Avec toi et le dégât des eaux (éditions Thierry Magnier). Maison-tanière est son premier recueil de poèmes.
Vanasay Khamphommala vient au théâtre par la musique et l'opéra. Pour la scène et le livre, Vanasay traduit Shakespeare, Barker et Anne Carson (Autobiographie du rouge, L'Arche). Il écrit pour le théâtre : Faust (en collaboration avec Aurélie Ledoux), Orphée aphone, Rigodon !, Vénus et Adonis. Ses textes sont publiés par les éditions Théâtrales.
Dans une moitié de vie, Victoire de Changy travaille et crie pour la poésie. Dans l'autre, elle écrit. Elle a publié deux romans, Une dose de douleur nécessaire (Autrement, 2017 et J'ai lu, 2018), et L'île longue (Autrement, 2019 et J'ai lu, 2020), ainsi qu'un album pour la jeunesse, L'Ours Kintsugi (Cambourakis, 2019). La paume plus grande que toi (L'Arbre de Diane, 2020) est son premier recueil de poèmes.
Le violoncelliste Gaspar Claus s'affirme comme un conceptualiste lyrique, tour à tour méditatif et explosif, chérissant les idées pour leurs textures et la matière, inversement, pour ce qu'elle stimule l'imagination, qui est une pensée.
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