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Citations de Vilhelm Moberg (135)


Ils étaient au milieu d'un désert où tout était brûlé par le soleil. Qu'étaient-ils venus faire là ? Que cherchaient-ils dans ce vide immense ? Que voulaient-ils y faire ? De quoi étaient-ils en quête, dans ce pays où il n'y avait rien ? Ils ne désiraient qu'une chose, une seule, mais ils le la trouvaient pas...Ils étaient arrivés au pays du néant et celui-ci se refermait sur eux de façon effrayante et les tenait dans sa grande gueule avide. Ils étaient pris dans un piège.
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L'horizon illimité d'une terre s'étendant à l'infini stimulait leur ardeur et leur désir de création : tout, en ce lieu, allait être nouveau.
Leurs rêves étaient à l'échelle du pays : vaste au point de ne connaître de limites.
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L'année approche de sa fin et nous sommes bientôt un an plus près de l'Eternité. Je souhaite que ses lignes vous trouvent en bonne santé.
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Henry O. Jackson, pasteur de la congrégation baptiste récemment fondée à Stillawater, était en train de scier du bois devant le pignon de sa maison, près de la rivière. Il n'y avait que quelques pas entre le billot et le bord de l'eau et il n'était très confortablement instalé, sur ce terrain pentu. Le pasteur Jackson était un petit homme grassouillet dans la quarantaine, vêtu d'un pantalon de fil de coton couleur brune vivant ses derniers jours et d'une chemise de flanelle blanche mais loin d'être immaculée. (...)
Henry O. Jackson exerçait les fonctions de pasteur de Stillwater depuis que le Seigneur avait décidé d'y fonder une paroisse.
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Au milieu du XIXe siècle, le vide dû à l'absence d'êtres humains dans le Nouveau Monde commença à être comblé par un afflux de population venant de l'Ancien. La foule des immigrants ne faisait que croître. Chaque année, environ un demi-million et demi de personnes traversaient l'Atlantique vers l'Amérique. (...)
C'était ces millions d'audacieux qui allaient transformer les Etats-Unis d'Amérique du Nord.
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Seuls les audacieux et entreprenants en savent long. Ce sont eux qui réveillent les villages endormis, c'est à cause d'eux que quelque chose se met à vibrer sous l'ordre immuable des siècles.
Ils se détachent de la masse et vont remplir quelques petits navires -le flot prend naissance sous la forme de gouttes isolées, mais il ira en s'amplifiant et deviendra un fleuve large et puissant.
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En tous temps et en tous lieux -en plantant sa fourche dans le tas de fumier, maniant la faux parmi les andains, foulant le foin sur la charrette ou la paille dans le coffre, ou en regardant par la fenêtre de sa chambre -ses pensées l'entraînaient de l'autre côté de la mer. Et, peu à peu, un pays entier prenait forme, à ses yeux, sur la rive opposée : telle une fleur sortant de l'humus et ouvrant sa corolle, il ne cessait de grandir dans son imagination. Par la pensée, Robert avait déjà traversé l'Océan et s'était familiarisé avec le pays qui se trouvait de l'autre côté : l'Amérique.
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Arvid se plaignit de son mal de dent à Danjel qui acheta une boite de pain killer pour son valet. Landberg ajouta que si les pilules n'étaient pas efficaces contre sa douleur, il pourrait se faire arracher les dents de façon totalement indolore pour 25 cents pièces. Ensuite, il pourrait s'acheter des dents neuves à la place. Un savant avait récemment inventé un modèle en caoutchouc qui était souple, pratique et absolument inusable. Elles coutaient dix dollars par mâchoire ou un dollar pièce ; c'était bien sûr moins cher si on achetait toute la mâchoire d'un seul coup.
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L'Indien pleurait. Il pleurait la défaite de son peuple. il abaissait le regard sur les terrains de chasse que celui-ci ne foulerait plus jamais, contemplait les eaux claires qui ne porteraient jamais plus leurs esquifs et observait les îles et les rivages où plus jamais ne brûleraient leurs feux de camp.
L'indien se dressait au-dessus du Ki-Chi-Saga, figé dans la peine, captif de ses chaînes de pierre. Il ne versait pas des larmes humaines, ce n'était ni de l'eau ni quelque liquide volatil qui sortait de ses yeux. Il versait des larmes de pierre, des larmes solides, impérissables, éternelles comme la falaise elle-même. Il clamait ainsi sa peine de voir son peuple anéanti. Une nouvelle engeance était venue prendre la place de celle qui avait disparu.
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Lorsqu'ils ont le dos courbé sur leur travail, ils se penchent l'un vers l'autre pour se dire : Nous reprendrons notre liberté ! La terre qu'ils foulent entend ces paroles et les cache au fond de son cœur. La terre est loyale envers eux, elle ne les trahira point. Ils peuvent lui confier librement leurs plus secrètes pensées. Ce sont des laboureurs, qui la cultivent et l'arrosent de leur sueur ; ils veulent régner seuls sur elle, comme elle règne sur eux et les a marqués de son empreinte. Ce sont les hommes de la terre, elle est leur mère à la fois sévère et tendre.

Mais elle ne veut pas se sentir étreinte par des esclaves, elle ne veut pas boire la sueur d'êtres asservis. Elle veut porter seulement les hommes qui librement lui donnent leur amour, qui librement penchent leurs visages vers son sein pour la prendre et la posséder.

Elle veut recevoir la rosée qui tombe du front des hommes libres.
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On les traite en serfs, mais ils ne sont pas asservis, car dans leurs cœurs germe la révolte. Seul, celui qui s'accommode de son sort a une âme d'esclave.
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La planchette ensanglanté avait disparu. Peut-être était-elle loin de là, ou peut-être la retrouverait-il quand le jour se lèverait. Mais il savait que, de toute façon, elle se retrouverait toujours quelque part dans le temps et dans l'espace ; elle se retrouverait toujours, toujours.
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Si Dieu n'existait pas...? Etait-il pensable que Dieu puisse ne pas exister ?
Les ténèbres l'entouraient étroitement de leur voile sans pitié, sur cette souche. Invisible était le ciel, dans la nuit de novembre, et invisible la terre. Autour d'elle, le monde était désespérément vide. Cette femme de pionnier solitaire n'avait pour compagne qu'une nuit totalement muette et silencieuse. Même les éternelles jérémiades des grillons s'étaient tues. Peut-être avaient-ils fini par se lasser, eux aussi, et mettre fin à leurs plaintes, puisque aucun Dieu ne les entendait. Cette nuit n'était que silence.
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Ce qu'elle pleurait, c'étaient ses années de jeunesse, qui avaient passé si vite qu'elle avait à peine eu le temps de les voir, dans la solitude de ce pays à peine peuplé et civilisé.
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Avant d'envoyer les enfants au lit, Karl Oskar avait lu l'Evangile du jour à toute la famille, comme il le faisait toujours. Une seule fois avec son mari, Kristina lut à son tour dans son missel ce qui concernait la naissance de Jésus, commençant comme d'habitude par le psaume numéro 55, qui saluait le matin de ce beau jour de grâce. La nouvelle de l'arrivée du Sauveur sur la terre produisait sur elle-même le même effet apaisant chaque fois qu'elle en prenait connaissance.
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De l'endroit où elle se tenait, elle entendait au-dessus de sa tête le bruissement des ailes qui portaient ces oiseaux migrateurs vers le lointain. Pour sa part, elle était attachée à la terre, c'était là qu' était sa demeure et elle y resterait à jamais. Mais elle se surprenait parfois à imaginer qu'elle était encore en voyage, que sa migration à elle n'était pas terminée, qu'elle ne faisait qu'observer une pause, en cet endroit, et qu'un jour elle repartirait pour poursuivre son chemin.
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Quand le vide régnait autour d'un être humain, le vide se faisait aussi en lui. Il se sentait abandonné, au fond de lui-même. Et ce mal interne était peut-être pire que tous ceux de nature externe. Il pesait de plus en plus lourdement sur vous avec chaque jour de solitude qui passait. Et, quand on était resté longtemps dans des contrées comme celle-ci sans rencontrer âme qui vive, cela finissait par vous monter à la tête. Elle était bien placée pour le savoir, après toutes ces années, et elle ne mentait pas quand elle affirmait que l'être humain ne pouvait se passer de son semblable.
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Ces forêts qui n'avaient jamais connu la main de l'homme façonnaient des hommes libres ne se fiant qu'à eux-mêmes.
Celui qui venait s'installer là n'attendaient pas pendant des décennies que pourrisse le tronc qui lui barrait le chemin et n'avait pas le temps de contourner l'arbre qui lui faisait obstacle. Il lui fallait se nourrir et nourrir sa famille, bâtir un foyer pour eux tous. Il lui fallait édifier une société nouvelle à partir de rien.
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Ce soir-là, Karl Oskar revit ses parents tels qu'il les avait laissés, lorsqu'il s'était retourné pour la dernière fois, sur le chariot, le matin où il était parti de chez lui : son père et sa mère étaient debout l'un à côté de l'autre, sur le perron, figés sur place et suivant du regard ceux qui partaient. Pour lui, ils resteraient toujours dans cette position; tels des objets inanimés, des statuts de pierre, ils ne bougeraient pus et resteraient perpétuellement à regarder leurs fils partir. Plus jamais ils ne reprendraient vie dans dans son imagination.
Peut-être était-ce pour cette raison qu'il était persuadé, au fond de lui, qu'il ne les reverrait pas sur cette terre.
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Ce sentier avait été tracé par des chasseurs et par du gibier, par des mocassins de cuir souple et par des sabots légers, par des poursuivants et des poursuivis. Mais voilà qu'arrivait maintenant un homme chaussé de lourdes bottes qui n'était ni un Indien ni un cerf, ni chasseur ni gibier, qui ne traquait rien ni personne et n'avait rien ni personne à ses trousses. Il avançait prudemment, à pas comptés, posant fermement le pied sur cette terre inconnue. Il venait pour une raison qui n'avait encore amené là nul autre avant lui : Karl Oskar Nilson de Korpamoen était le premier à fouler ce sol en tant que cultivateur.
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