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Critiques de Vincent Delecroix (129)
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Apocalypse du politique

N’en déplaise aux modernes, non seulement le théologico-politique n’est pas mort, mais il ne doit pas mourir. Pour peu qu’il demeure dans l’autre monde.
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Apprendre à perdre

Un essai philosophique pour lecteur averti malgré un titre d’appel qui sonne comme un livre prescripteur. La question de la perte et du deuil à déjà interroge le philosophe et ici il explore pleinement sa réflexion. Apprendre à perdre ? C’est ne jamais rompre le lien, c’est « assigner place et consistance » aux disparus, en premier lieu ceux qui ont compté et comptent encore. C’est apprendre non pas à mourir, mais à vivre avec eux, si tant est que ce qui est perdu ne l’est « jamais tout à fait ». Et à partir de ce fil, toutes les typologies de deuil peuvent être déroulés.
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Ascension

Je viens de commencer à le lire (page 35)

et je suis déjà enchantée...
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Ascension

Ce roman m'a scotchée !! Comment il s'appelle déjà ? "Devine qui vient d'embarquer ?" An non, c'est "Ascension". Tant pis pour le titre. Je l'ai adoré.



Le début a été difficile avec les allers et retours entre l'aïlleul Meïr Heschel et la préparation au décollage, le départ en lui-même, le passé proche. Je me suis sentie dans la peau de Queen Mallory à "slider" entre ces différentes époques. J'en ai eu le vertige, de plus, j'étais en mode vacances, affalée sur la plage, en période de canicule avec entre les mains ce gros pavé. Puis j'ai commencé à éclater de rire ... Une montpelliéraine en vacances qui éclate de rire en lisant un pavé de plus de 600 pages !! J'ai failli faire la une du Midi Libre. Et on a même tenté de me piquer le bouquin pendant la baignade ...



Et puis, on entre dans l'histoire et on commence à comprendre. Enfin, faut le dire vite car on commence à croire qu'on commence à comprendre. ça vous arrive à vous aussi, de lire un roman et d'anticiper la suite de l'histoire ? Mais là, c'est littéralement impossible et on abandonne vite le fait de vouloir anticiper quoi que ce soit. Toute la première partie, nous conditionne pour pouvoir mieux aborder la suite. le voyage. Et ça, on le comprend plus tard. J'ai adoré la partie dialogues. Les personnages sont là, on les voit, on les entend respirer. Sergeï, Antonio, Beth, le "Capitaine" et notre Chaïm. Je les ai tous adorés.



Et puis arrive le coup de théâtre final !! La découverte de J. Oui, on pense pendant plusieurs centaines de pages que c'est le coup de théâtre final mais non ...c'est juste un coup de théâtre tout court.



J'ai adoré cette histoire car elle ne se termine jamais. On croit que c'est fini mais non, ça continue et toujours avec une nouvelle surprise. Toujours avec beaucoup d'humour et d'originalité.

Et la presque fin avec le message de Chaïm, le retour brutal et sérieux à la réalité.

La terre vue de l'espace (et comme on a vu les photos de Thomas Pesquet durant ces quelques derniers mois, on a pu visualiser sans problème et entre autres, les seize levers et couchers du soleil), ça fait rêver.

Ce qui l'est moins, c'est l'évocation dramatique de notre terre avec sa misère, ses conflits, les Trump et Poutine, "les voyez-vous les millions de fourmis qui s'interrogent la tête tournée vers les cieux". Oui, retour émotionnel sur notre réalité. J'en ai eu les larmes aux yeux.



Et puis le coup de grâce final. Coup de grâce magistral. Une heureuse pirouette. Un éclat de rire.



C'est vrai que le monde part à vau l'eau, qu'on a envie de tout envoyer balader, de monter des barricades, de se révolter, de "partir". Mais malgré tout, notre vie sur terre est précieuse. Elle est comme ce roman : on se pose des questions existentielles, on se demande où on va, on comprend pas, on est lassé, on se souvient, on rit, on pleure, on est surpris, ébahi, attendri et on finit par vouloir s'accrocher à cette terre car la vie et l'amour sont plus forts que tout. Et sur les pages blanches laissées à la fin du livre, on peut poursuivre l'histoire ... car ce n'est jamais fini ...



PS : J'ai enregistré ce livre sur le site du Bookcrossing du livre voyageur (BCID n°893 14684144). Dans quelques mois, il partira en voyage lui aussi. Qui sait il pourra prendre la route, débarquer à Toulouse et prendre la prochaine navette ... (Il ne partira pas tout de suite, je le garde un peu, je vais le relire, j'ai toujours un peu de mal à lâcher mes bouquins). Mais, je lui souhaite un futur bon voyage ...



Un grand merci à Babelio pour cette découverte.

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Ascension

Chaïm Rosenzweig aka Vincent Delecroix est invité en tant qu’écrivain à participer au dernier vol d’une navette spatiale en direction de la Station Internationale en compagnie du commandant Pointdexter, du Mexicain Antonio, de l’Américaine Beth, du Russe Sergei...

Pavé indigeste de 640 pages, Ascension est le récit à la première (petite) personne d’un voyage vers l’espace mais surtout vers l’introspection germanopratine propre à de hélas trop nombreux romans français. Le ton se veut drôle et léger mais aussi profond et absurde mais il n’atteint la plupart du temps que le ridicule et l’ennui pour le lecteur. Car l’auteur a-t-il pensé au lecteur quand il a décidé de partir dans des élucubrations sur son ancêtre Meir Hershel sur des dizaines et des dizaines (centaines ?) de pages dont le lecteur mais aussi les personnages n’en ont rien à battre. Le narrateur/auteur se rend compte qu’il barbe ses auditeurs/lecteurs mais il continue encore et encore à leur/nous rabattre les oreilles. C’est insupportable ! Alors bien sur, tout n’est pas à jeter, il y a des bons moments comme le récit de Pointdexter sur son ami qui a rencontré Jésus ou encore le récit de Jésus sur ses deux mille ans de présence parmi nous (oui, Jésus est dans la navette). Et l’humour pseudo-absurde façon Monty Python du pauvre plaira peut-être à certains. En bref, une logorrhée boueuse, un narrateur insupportablement suffisant, une lecture spatialement ennuyeuse : passez votre chemin !
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Ascension

Un roman découvert grâce au Explolecteurs de la Rentrée Littéraire 2017 de Lecteurs.com.



Mâtin, quel roman ! Et la lectrice que je suis de se trouver bien embarrassée au moment d'exprimer l'entièreté de son plaisir et de son admiration ! Par où commencer et surtout comment rendre compte de toutes les facettes de cet ouvrage foisonnant ? Essayons...



L'intrigue initiale pourrait en quelques mots être résumée : la navette spatiale Farewell 000 est sur le point d'effectuer sa dernière mission vers la station orbitale internationale. Sous les ordres du Commandant Harold Pointdexter, l'équipage suit l'entraînement nécessaire au bon déroulement des opérations avant de s'embarquer pour un voyage qui risque de le conduire bien au-delà de la destination attendue. Sauf qu'à ce scénario finalement assez simple viennent se greffer des histoires d'amour, des récits bibliques, un soupçon de polar, une larme d'éclats de rire, une ombre d'espionnage, le tout lié par une écriture qui se plie à toutes les bouffonneries et aux situations les plus rocambolesques...



Car l'équipe que Pointdexter tente de diriger est une sorte de Tour de Babel en réduction qui réunit des spationautes professionnels comme Sergei, colonel de l'armée russe à tendance dépressive, Beth, jeune astronaute américaine au rôle hésitant, Antonio, mexicain amoureux de la précédente, et Chaïm Rosenzweig, candide spatial, juif, français, écrivain de seconde zone sous le pseudonyme de Vincent Delecroix, philosophe de pressing et inénarrable narrateur de ces aventures intersidérales et métaphysiques.



Pourquoi la NASA a-t-elle jugé bon d'intégrer Chaïm à cette mission de la plus haute importance ? Est-ce parce qu'il est juif ? Ecrivain ? Français ? Incompétent en matière d'astrophysique ? Frère d'un philosophe de renom nommé Abel ? Peut-être pour toutes ces raisons à la fois, car, endossant le rôle d'une Shéhérazade moderne, Chaïm manipule l'histoire à son gré et utilise sa virtuosité de conteur pour tenir captifs ses partenaires, les temporalités, la navette elle-même... et ses lecteurs ! Et c'est vertigineux !



Vincent Delecroix se permet tout et réussit tout dans ce roman, qui, pour moi, est une extraordinaire leçon de théorie littéraire et de philosophie. En jouant avec les conventions et les codes romanesques, il met en évidence leur fonctionnement et instaure avec le lecteur une complicité espiègle et ironique fort réjouissante. Tout fait sens dans cette richesse formelle, qui marie récits enchâssés, pastiches, intertextualité, éclatement des frontières génériques et un échantillon impressionnant de procédés narratifs ! La construction même fonctionne comme une fusée en pleine ascension dont les étages se séparent progressivement jusqu'à ce qu'il ne reste plus que la structure essentielle : celle qui mène à la destination finale.



En lisant "Ascension", j'ai eu l'impression d'être dans la "centrifugeuse" de la base d'entraînement : bousculée, ballotée, débordée, emportée dans une dimension inouïe où tout est prétexte à rire en réfléchissant et à s'enrichir sans se prendre au sérieux. Un voyage si étourdissant, si éblouissant, que je suis prête à le recommencer pour en apprécier encore davantage tous les charmes et en goûter tous les sucs !

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Ascension

Pourquoi la NASA envoie-t-elle un philosophe dans l’espace, se demande Vincent ? C’est lui l’écrivain cosmonaute, Vincent, écrivain gérant de pressing, juif par sa mère, doué ni pour la conquête spatiale, ni pour la conquête féminine. Mais comme Vincent est écrivain, il va essayer de comprendre et tout nous expliquer : la vie parmi les joyeux gagnants d’un aller (avec retour) dans une navette spatiale.



C’est comme une histoire drôle, un Français, un Américain, un Mexicain et une Femme se retrouvent dans une fusée. Bon début pour une bonne blague de cour de récréation, mais Vincent va mettre plus de six cents pages pour nous en livrer la chute, et quelle chute !



Entre temps nous parlera de son ancêtre qui erra de Damas à Paris du XVIIe au XXe siècle ( !!), du traumatisant départ de sa mère dont il fut témoin à l’âge de douze ans et de la saine émulation qu’il entretient avec son frère, l’un est un vrai philosophe, l’autre un rigolo, devinez lequel ? Sans compter qu’Harold, Antonio, Sergei, Beth et un célèbre voyageur clandestin, ses petits camarades de voyages ont été triés sur le volet question dinguerie. Prêt à vous plonger dans la plus longue histoire juive jamais contée ?



Attention c’est du lourd, imaginez une ambiance « Récrés du petit Nicolas » sur orbite, avec une vraie réflexion mélancolique sur le Monde qui va à sa perte. Imaginez un conte philosophique ironique expliqué à un pur et dur Républicain Américain. « Ascension » pourrait-être la lecture du récit d’Emmanuel Carrère « Le Royaume » mais revu et corrigé par le gérant d’un pressing de Belleville, lequel gérant serait tout de même un écrivain plein de talent.



Roman énorme, roman gigogne, roman poupées Russes, roman roboratif, Vincent Delecroix embrasse le XXIe siècle, questionne ses valeurs, et se demande si dans l’espace quelqu’un a lu « La chaussure sur le toit » son roman le plus connu.



Delecroix : une vraie bête à Goncourt !



Merci à Masse critique de Babelio et aux éditions Gallimard pour cette belle découverte!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ascension



Après avoir lu et apprécié le farfelu" La chaussure sur le toit", j'étais impatiente de recevoir ce nouveau roman, et je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour cet envoi.



Gonflé, le livre, dans tous les sens du terme: 625 pages et l'auteur y ose tout!



Je vous présente d'abord le narrateur: Chaïm mais il est juif, romancier peu connu, écrivant sous un pseudo ( tiens! Grégoire Delecroix...), je cite:" sous un pseudonyme pas juif du tout, plutôt même catho". On reconnaît bien là le philosophe spécialiste des religions, qui s'amuse beaucoup et verse dans l'auto-dérision.



Le titre ensuite est polysémique. L'ascension , c'est d'abord celle de la navette spatiale. Oui, je ne vous l'avais pas encore dit, le thème ( entre autres) du livre est la participation ( plutôt déconcertante ) du narrateur à une mission dans l'espace, avec tout un groupe de cosmonautes ( cachant bien leur jeu, d'ailleurs) . Et ascension est aussi à prendre dans un sens religieux.



Ajoutez à cela un passager clandestin qui sera découvert. J'ai bien ri quand le commandant de la navette interprète mal , au départ, qui il est.



Bon, quel ressenti face à cette-très longue- lecture? J'ai eu souvent le vertige car on atteint des sommets: le narrateur s'improvise conteur, et on se croirait dans les contes des mille et une nuits, les autres membres de l'équipage aussi s'expriment, le livre est tout en digressions, histoires, notamment de son ancêtre juif, clins d'oeil littéraires et cinématographiques, réflexions intenses à toutes les pages...



J'ai frôlé l'indigestion, car trop, c'était trop, j'avoue avoir survolé certains passages, car je n'en pouvais plus, je changeais parfois d'orbite, mon esprit était en ébullition permanente!



Donc j'ai aimé l'aspect loufoque, inattendu et très drôle du livre, les pensées philosophiques qui se glissaient sous les remarques acerbes, ironiques mais j'ai dû souvent m'accrocher à la navette pour ne pas tomber dans une vide sidéral ...

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Ascension

Une curiosité ce livre qui a failli me tomber des mains: alternance de pavés indigestes(notamment la vie de l'ancêtre)et de dialogues vifs. Un jeu avec le lecteur; un certain humour: le narrateur Chaïm Rosenzweig a écrit quelques livres sous le pseudonyme de Vincent Delecroix! Les livres sérieux sont écrits par son frère. Chaïm dont la mère est partie, tient avec son père un pressing et s'habille d'un costume ridicule laissé pour compte au magasin; curieusement, il est désigné pour participer à la dernière mission d'une navette spatiale vers la Station internationale.

Suivent des mois d'entraînements pénibles.Enfin, c'est le départ avec la mystérieuse Beth, Serguei, fan de Dosto, Antonio le mexicain et le commandant dont la culture est faite de séries télévisées.

Une fois que la navette a décollé, un passager clandestin apparait. L'impensable!

De l'humour, de la bouffonnerie; ce serait un régal sans les pavés que j'ai fini par sauter! En revanche, les chapitres 14,15,16,17,18,19,20,21 ne contiennent que quelques mots!
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Ascension

J'avais lu le recueil de nouvelles de Vincent Delecroix, Une chaussure sur un toit, publié en 2007. Comme vous le savez, les nouvelles et moi, ça fait deux, et pourtant, il avait su m'emporter en gardant cette chaussure comme fil conducteur. Mais depuis, il n'avait pas écrit de fiction, ce qui explique peut-être qu'il ait eu besoin d'écrire plus de 600 pages cette fois-ci. Si vous aimez les livres déjantés, ce roman est pour vous. L'auteur parvient même à parler de son précédent titre en faisant passer son narrateur juif pour un écrivain ayant choisi un pseudo goy. Certains passages m'ont agacée mais le génie de Delecroix, c'est qu'ils sont faits pour agacer puisque c'est Chaïm, le narrateur, qui tient à jouer son rôle de raconteur d'histoires et nous transmet l'histoire de son aïeul, dont tout le monde se moque. Il y a par contre des moments de grâce loufoque et/ou lyrique comme la scène du musée (l'amour d'Antonio pour Beth nous embarque) ou celui sur la critique littéraire de la Bible. Marc Lévy est régulièrement écorché au passage. Bref, Vincent Delecroix, malgré sa tête de premier de la classe, est complètement fou et j'ai globalement aimé ça.
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Cartographie de l’utopie. L’œuvre indiscipl..

Vincent Delecroix et Erwan Dianteill soulignent dans leur avant propos, des lignes de forces qui charpentent l’œuvre de Michael Löwy : « l’intérêt pour les formes de pensées créatives, insoumises, pour ne pas dire insolentes », « une œuvre transdisciplinaire qui refuse les barrières entre domaines scientifiques, qui conteste les normes académiques » et « une œuvre transfrontalière ».



Les contributions sont issues du colloque international sur l’œuvre de Michael Löwy qui s’est tenu à Paris les 12 et 13 mars 2009.



L’ouvrage est divisé en trois parties : « Images de l’homme et de l’œuvre », « Le romantisme et le marxisme travaillés par l’utopie » et « Judaïsme, christianisme, messianisme ». La postface de Michael Löwy est un « Hommage à Lucien Goldmann » dont les ouvrages sont aujourd’hui trop délaissés. Si l’ange de l’histoire de Walter Benjamin est souvent perché sur l’épaule des auteur-e-s, assez curieusement, nul-le n’évoque le temps retrouvé de Marcel Proust.



Fait assez rare, tous les articles de l’ouvrage méritent lecture et attention. Je ne vois pas comment évoquer tous ces textes, leurs qualités et les réflexions sur l’œuvre de Michaël Löwy, si ce n’est en fonction de mes propres questionnements. Je choisis très subjectivement quelques propos de quelques auteur-e-s.



Régine Azria évoque un tikkun, c’est-à-dire, une œuvre de réparation du monde et cite le kabbaliste Isaac Luria : recueillir les éclats de lumière brisés, dispersés lors de la catastrophe, celle de la brisure des vases. Sa lecture stimulante, n’en reste pas moins trop ”religieuse”, pour moi.



Dans le très beau texte d’Enzo Traverso, je ne souligne que : « La révolution ne peut être conçue comme une ”locomotive de l’histoire”, à l’époque où les rails et les locomotives nous font penser à la rampe d’Auschwitz, aux convois de la mort nazis ; elle apparaît plutôt comme un ”frein d’alarme” devant la catastrophe, mais elle n’a pas quitté notre horizon de visibilité, par moment elle l’a même rempli. »



Erwan Diantelli analyse les trois constellations de l’auteur « la constellation intègre le passé et le présent dans une totalité signifiante, ”messianique”, en rupture avec l’idée continuitiste du temps historique. »



En relisant les travaux de l’auteur sur Rosa Luxembourg, Isabel Loureiro souligne la centralité de « l’activité autonome des masses populaires », le conditionnement réciproque des moyens et des fins et indique « Autrement dit, l’histoire est un processus ouvert dont l’issue dépend de l’action de ceux d’en bas, de leur conscience, de leur organisation, de leur initiative. »



J’ai de plus particulièrement apprécié le texte de Pierre Bouretz « Sur quelques affinités électives », ses critiques et ses interrogations.



Je laisse de coté, les textes autour du romantisme, dont les analyses de l’auteur avec celles de Robert Sayre sont incontournables. Si j’en saisis bien des aspects, elles ne me parlent cependant moins que d’autres parties de son œuvre.



Comment ne pas finir, par le premier texte du recueil, celui de Nicole Lapierre « Portraits de Michael Löwy par quelques-uns de ses auteurs favoris » dont est extrait le titre de cette note.



Un « exercice ludique et facétieux » qui nous parle, entre autres de : « Chapeau melon et gant de femme », « Horloge, fléchettes et coucou », « Jury, cotillons et cocottes en papier » et « Mais que vient faire le baratin, entre révolte et mélancolie ? ».



Une invitation à penser et à lire ou relire les ouvrages de Michaël Löwy. J’avoue avoir un faible particulier pour Rédemption et utopie. Le judaïsme libertaire en Europe centrale. Une étude d’affinité élective (PUF 1988, réédition Editions du Sandre 2009), Walter Benjamin, avertissement d’incendie. Une lecture des thèses ”Sur le concept d’histoire” (PUF 2001) et Franz Kafka, rêveur insoumis (Stock 2004).



« Ce que l’intellectuel anticapitaliste refuse n’est pas tel ou tel aspect quantitatif, partiel, superficiel, du mode de production capitaliste, mais son fondement même. Ce qu’il désire n’est pas une amélioration, une réforme ou un aménagement du système, mais son bouleversement total, et son remplacement par un mode de vie qualitativement différent. »
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Ce qui est perdu

Elle le quitte, il pense qu’elle lui reviendra, il écrit une biographie, il en est certain, elle va s’apercevoir de son talent...



Ce livre est dépouillé, l’auteur se disperse et se cherche, on déambule avec lui dans Paris mais sans profondeur ni introspection.



La rencontre avec un homme veuf et son chat, est l’interêt de ce roman, ces pages sont les plus tendres.
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Ce qui est perdu

J'ai beaucoup aimé ce livre. J'aime cette idée de stratagème qui devrait permettre de ne pas perdre ce qui est perdu. De faire vivre les fantômes, tout en en devenant un. Kierkegaard n'en est pas revenu. Tout le livre est une forme de déambulation autour de ce thème, mises en abîme, convocation des illustres.

De très belles pages sur l'amour (Séverin), une écriture vivante, de d'autodérision.

Un final à Versailles, le chat en fuite rappelle le lapin d'Alice, et l'amour toujours nous sauvera.
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Ce qui est perdu

L'auteur donne le sentiment d'être perdu après une rupture difficile. Comme si il se construisait un monde hors sol pour mieux fuir sa douleur. Le problème, c'est que le lecteur s'y perd également un peu. On se demande ou ou l'auteur va. Ca tombe bien, manifement, lui aussi. Reste une écriture particulièrement fluide et agréable, qui permet de lire ... vite.
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Ce qui est perdu

Un essai de roman philosophique ? non l'auteur n'a pas cette prétention.

Il y a des phrases sympathiques, mais trop de hachures dans l'histoire m'ont gênées et rendu la lecture un peu pénible.
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Chanter : Reprendre la parole

Le romancier propose une odyssée philosophique, de la poésie homérique à nos jours.
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Chanter : Reprendre la parole

Connait-on jamais pourquoi les choses arrivent à tel moment plutôt qu’un autre ? Dans quelle mesure sommes-nous maîtres de nos vies ? Je ne suis pas philosophe, ou alors comme une Madame Jourdain qui philosopherait sans le savoir, mais nul doute que tout le monde à un moment ou un autre de sa vie, généralement important, et dont l’importance se révèle à l’occasion d’un « petit coup d’œil dans le rétroviseur », s’est un jour posé la question.

On se surprend à examiner les faits, le plus rationnellement possible, pour justifier un bouleversement bien plus grand que soi, qui nous dépasse.

Je chante depuis toujours, aussi longtemps que je me souvienne. J’ai toujours chanté comme je respirais. Facilement, naturellement, dans la joie et la spontanéité de la petite enfance, le plaisir solitaire de l’adolescence, puis la joie et la souffrance truffaldiennes jeune adulte lorsque j’ai décidé d’apprendre la technique vocale, tenter d’approcher les voluptés lyriques et classiques, tout en continuant de chanter la « vulgaire » variété ou tout autre musique. Peu importe quoi, il me fallait chanter. Pour une personne comme pour des centaines, l’être aimé ou un inconnu, je savais que tous mes déguisements tombaient avec mon souffle, la couleur de ma voix, sur la musique. Moi, qui me cachais, je me dénudais dans la mélodie. Je séduisais, j’étais admirée, je guérissais.

Je ne m’y attendais pas. J’ai perdu ma voix. Mon identité. La maladie a attaqué certains organes, que l’on peut dire vitaux, mais je m’en suis remise. Presque. Sauf que j’ai perdu ma voix. Le souffle, la parole. Je ne suis pas morte, j’ai cessé de vivre.

Il y a des combats que l’on ne peut mener que seul. Chanter, reprendre la parole, dit Vincent Delecroix. J’avais déposé les armes.

Amputée, flottante, j’ai continué. Accompagnée. Dans le renoncement progressif.

Avril 2011. Inscription à Babelio. Visites sporadiques. Lectures épisodiques. Demandes d’amis. Pourquoi pas ? A travers un écran, une voix malade ne s’entend pas. Des messages personnels. Des critiques de plus en plus longues, impliquées.

Avril 2011. Un frère providentiel. Philippe Latger. Auteur, poète. Alter ego. Vous pouvez voir sa page ici même.

Les pièces du puzzle se rassemblent. Le paysage se dessine.

Mai 2012. Madame Coquecigrue, membre de Babelio, avec qui je commence à tisser des liens précieux, m’envoie un lien après avoir lu un article sur le livre de Vincent Delecroix. Je lui avais fait quelques confidences, qu’elle avait entendues.

Je remercie, prend note. Enregistre le livre dans « Pense-bête », ou « A lire ». Je ne sais plus.

Durant l’été, un jour que j’écoute un Cd d’une chanteuse à succès, je me surprends… à fredonner, à presque chanter. J’en informe mon frère, et mon amie babeliesque. Incroyable. Inouï. Ils m’encouragent, plus émus que moi, qui ne peux y croire. J’écoute des cd de variétés, la radio, des chanteuses à tube (je ne peux plus écouter Maria Callas depuis longtemps), et j’essaie de chanter. Le souffle est court. La voix rauque, laide. Mais elle revient…

Passé l’étonnement et la joie de ce qui m’apparaît comme un miracle, je réalise que ce que je produis est affreux. Et me rends à l’évidence : je ne retrouverai jamais ma voix. Je dois renoncer à l’idée de reconquête. Jamais plus je ne serai ce que je fus. La douleur est terrible.

Juillet 2012. J’acquiers le livre de Vincent Delecroix, avec l’intuition qu’il est temps pour moi de le lire, que c’est le moment adéquat. Que peut-être, grâce à lui, le paysage du puzzle sera moins flou.

Vous vous dites peut-être, enfin, elle parle du livre ! Mais j’en parle depuis le début. Car c’est cela que Vincent Delecroix nous expose. Le rapport à la voix, dès l’enfance. Le chant instinctif. Primal. La voix de la mère. Les berceuses pour calmer et apaiser. Puis sa propre voix, comme émancipation, affranchissement. Très vite, on est catalogué : ceux qui chantent juste, ceux qui chantent faux. Et c’est déjà la rencontre de l’injustice, quand personne ne chante faux, certains ont du mal à entendre et à reproduire. La voix s’éduque par l’oreille. L’auteur aborde l’éducation musicale, à l’école, autrement dit le formatage, pour ne pas dire le carnage. Le mot d’ordre est à l’uniformisation. Pourtant, certains essaient de faire entendre leur voix. De la cultiver, l’épanouir, et s’épanouir à travers elle. Il évoque ceux pour qui, comme moi, elle est une seconde peau. Il nous dit comment de l’enfant sauvage nous nous transformons en adulte policé. Comment nous oublions la joie, le plaisir, de nous écouter, d’écouter nos vrais désirs, pour rentrer dans le moule. Bien sûr, il y a le fracas de l’adolescence, mais qui n’est pour la plupart qu’une étape qui nous ramène au conformisme. Quelques apprentis rebelles sont « récupérés » par les conservatoires, où ils apprendront à chanter comme il faut, dans un cadre bien établi. Toi, tu es fait pour l’opéra, toi pour la musique ancienne, toi, tu chantes comme un chanteur de salle de bains…

Et moi je voulais tout chanter. Puisqu’au fond, c’était la même chose, même si l’art lyrique demande une vie d’abnégation pour en être digne. Je n’ai pas pu, trop occupée à suivre les chemins de traverse. A la communauté, au clan, j’ai toujours préféré l’éclectisme.

Après avoir exposé ses convictions et sa théorie pour une pédagogie vocale efficace, généreuse, basée sur un enseignement traditionnel qui n’a pas peur d’emprunter des méandres pour mieux coller à chaque individu, Vincent Delecroix aborde l’ « accident ». La perte de voix. Le cataclysme. De ce bouleversement qui nous dépersonnalise, nous fait perdre pied, il fait émerger un défi, une reconquête, et même une chance. Celle de se redécouvrir, de renaître, à condition d’accepter l’abandon de ces anciennes valeurs qui nous rassuraient. Vincent Delecroix nous fait l’apologie du risque, de l’inconnu, du désir retrouvé de l’inconnu que nous avions perdu, arc-boutés sur nos certitudes. Il ne dit pas la fin du chemin, mais il dit non à l’immobilisme. Reprendre la parole, c’est cesser de chanter, momentanément, pour se retrouver à l’écoute de sa voix intérieure, secrète, intime, que l’on avait étouffée avec nos canons de beauté conformistes.

Le chant n’essaie plus d’être joli, abolit la distance de l’enchanteur et de l’enchanté.

Le mystère est tissé de failles, de brisures, à l’image de nos vies. Le chant est enfin désacralisé, rendu à l’enfant qui nous attend au seuil de notre vieillesse, à moins que la mélodie ne s’interrompe prématurément. Que l’on soit bien portant ou malade, l’apprentissage du chant est pour Vincent Delecroix le voyage vers la vie avant la vie.

Tandis que je lisais ces lignes, qui mettaient en mots ce que je ne savais que chanter, les pièces du puzzle ont presque une à une trouvé leur place. Ce fut un appel téléphonique, et le premier chant d’après. Ce fut une cathédrale, tandis que le mois d’octobre commençait de s’éteindre, dans une ville méditerranéenne, Mozart et Fauré, convalescents, estropiés, mais vivants pour l’oreille fraternelle du poète.

Je suis encore dans l’inconnu, parfois désarçonnée, toujours malhabile. Mais je chante, souvent, légèrement, pour rien, pour faire vibrer la note sensible qui me relie depuis toujours à mon essence.

Je ne crains plus les accidents. J’ai mes garde-fous. Il m’a fallu du temps pour être prête, à entendre, à écouter, à lire, à chanter.

Merci, Madame Coquecigrue, auditrice privilégiée, de m’avoir indiqué l’existence de ce livre à point nommé, pour me montrer la voix à suivre désormais.


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Crise de l'universel

Ce collectif plaide pour une articulation de type d’universalité revendiquée tant par la religion que par la politique.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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De l'inconvénient d'avoir trop d'amis

C'est Bacchus qui est à l'honneur dans ces "Propos de table" de Plutarque, renommé "De l'inconvénient d'avoir trop d'amis" dans cette édition. Bacchus, dieu du vin, mais surtout dieu de la sociabilité, de l'amitié, de la conversation. La table, lieu des banquets, du dîner, assure ce lien entre les individus d'une société et est donc de ce chef, sacrée. Ce qui n'exclut pas le badinage loin de là, mais Plutarque ne semble pas tellement corroborer l'adage "plus on est de fous plus on dit" d'où le titre. Ce lien d'amitié est aussi fragile que précieux, "un ami" n'est pas n'importe qui. Les flatteurs et les babillards – c'est-à-dire les pédants – sont ses deux principaux dangers selon Plutarque.



Il y a aussi chez Plutarque cette importance de la vertu, qui lui donne une réputation un peu austère ; il est dangereux d'imiter les vices de ses amis, plus on a d'ennemis, plus on a intérêt à se montrer irréprochable ; mais on sent que ce leitmotiv de la vertu est surtout de la bienveillance pour son lecteur.



Et en fin de compte, ce livre possède assez bien les jouissances d'une conversation ! Il est de ces livres avec qui on a l'impression d'un échange avec l'auteur, fut-il mort depuis deux mille ans.
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La chaussure sur le toit

Vincent Delecroix prend comme point de départ de chaque nouvelle une chaussure sur le toit d’un immeuble parisien : à partir de ce motif, il développe toute une série de récits expliquant la présence insolite de cet objet à cet endroit ou dans lesquels cela joue un rôle important. Ainsi, cette chaussure va susciter une très belle rencontre entre une vieille dame et un jeune pompier, quoi qu’en pense le neveu de la première ; une discussion en équilibre entre Ulysse, Philoctète et le fils d’Achille ; le souvenir d’un amour perdu pour une adolescente ; celui d’un étrange cambriolage pour un autre ; et bien d’autres histoires. Celles-ci présentent différentes ambiances, tour à tour tendres, ironiques, cruelles, dramatiques ou humoristiques. L’une emprunte même le ton pompeux et prétentieux d’un discours d’artiste lors d’une exposition. C’est d’ailleurs dans cette nouvelle qu’est exposé le projet littéraire de l’auteur et l’intérêt que présente cette chaussure sur le toit. Ce qui est particulièrement intéressant dans ce recueil, ce sont les liens qui se tissent progressivement entre toutes ces nouvelles : certains personnages reviennent d’un texte à l’autre ou sont mentionnés, certains actes se croisent, de même que certains textes écrits par un personnage. Tous ces croisements créent en quelque sorte un roman, celui de quelques instants de vie des habitants d’un même immeuble.



Si j’ai apprécié la construction très réfléchie de ces nouvelles et de ce roman dans son ensemble, surtout lorsque les références se multiplient à la fin, je n’ai par contre guère accroché au style de l’auteur. Il se rapproche selon moi de l’oralité grâce à certaines répétitions et expressions destinées à un auditeur, afin de donner l’impression d’une conversation entre voisins de palier. Le procédé s’inscrit bien dans le projet, mais ne me plaît pas. Si ce style ne vous déplaît pas, je vous recommande ce livre difficilement catégorisable dans un seul genre et très bien construit.
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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