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Citations de Vincent Engel (130)


Pourquoi l’humanité ne s’était-elle pas contentée de l’animalité ? Qu’avait-elle gagné à utiliser son cerveau, à imaginer ce qui n’existait pas, Dieu, le bonheur, le malheur, l’oppression, les projets, la beauté, la laideur ? Pourquoi avait-elle cédé le contrôle à cette machine à frustrations, à envies, à jalousie, incapable de se contenter de ce qui était là, maintenant, et qui, par crainte d’une mort certaine, se démenait dans sa cage d’os pour bâtir des chimères, lesquelles s’évaporaient sitôt que l’air et le sang venaient à manquer ? Que valait la vie, se demandait Stefano, que valait sa vie ? Qu’avait-il connu de plus fort, de plus heureux que de serrer Lisa dans ses bras, la seule femme qu’il avait aimée un peu ? Ou de se blottir dans les bras de sa mère après une dispute où il lui reprochait leur vie d’errance, se pelotonner contre sa poitrine, sentir les battements de son cœur et le parfum de son chagrin, de son amour et de sa peur ?
Rien. L’humanité n’y avait rien gagné, sinon l’humanité. Et les émotions. Ces émotions pour lesquelles Stefano avait voulu mourir et grâce auxquelles il pouvait, ce matin, malgré la douleur de sa jambe ou peut-être grâce à elle, se sentir heureux de vivre, malgré tout. Il ferma les yeux et accueillit le léger tournis comme la caresse de la lagune.
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— Vous aussi, vous avez vu Reguer ?
Stefano était presque debout. Ottolenghi eut un petit rire très doux.
— Non ! Les fantômes ne me rendent pas visite. Notez que je le regrette parfois. Sans doute est-ce parce qu’ils me trouvent trop sérieux, trop grave. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas vu votre gentil démon, mais une femme qui l’a connu jadis est entrée à l’hospice.
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Les parents de Cenzo étaient des paysans illettrés qui faisaient le gros dos ; la terre ne faisait pas de politique, ses exigences étaient déjà celles d’un tyran, avec ses sautes d’humeur, mais un tyran connu, éternel et nourricier, sans autre rancune qu’à l’encontre de la négligence. Mussolini passerait, tôt ou tard, mais la terre resterait. Et l’amour entre Cenzo et Clara aussi.
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Celle-ci était à présent sortie de la gondole et se tenait debout, énorme et immobile sur le ponton, le regard éteint, les paupières plissées à cause du soleil, face à l’asile qu’elle parut narguer un instant. Puis ses épaules s’affaissèrent et Roberto sentit qu’elle se dérobait.
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La fuite, face aux agresseurs plus puissants, était, dans tout le règne animal, une preuve de sagesse. Seul l'humain, gorgé d'honneur, de jalousie, de principes, de vertus, affrontait le danger de manière absurde et s'entêtait dans des plans qui finissaient par l'obnubiler, dût-il s'y perdre.
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Le Jugement dernier (...)
Bien sûr, les victimes des démons en bavaient, mais les élus avaient tellement l'air de s'ennuyer ! Et une éternité d'ennui, n'était-ce pas la pire des tortures ? (p.111)
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- Tout à fait ! C'est ce que je vous dis : l'odeur de la démocratie, le goût de la démocratie, la couleur de la démocratie, mais une dictature douce ! (p.89)
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Ne jamais poser deux questions dans la même phrase ou le même courriel à un homme au QI moyen. (p.27)
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- Un souci ? Votre secrétaire pratique l'euphémisme.
- Et le point de croix. (p.26)
=> ZEUGMA
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Les lanceurs d'alerte étaient devenus des criminels et les grands prêtres de la religion technologique avaient achevé de rassurer le bon peuple, ravi de pouvoir continuer à vivre sans devoir trop changer ses habitudes. Amen. (p.8)
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... ; tout aurait pu si bien finir, si l'on n'était pas tombé sur des folles...
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Clara, la servante, l'accueillit avec un petit jappement.
- Où étais-tu encore passée ? J'étais folle d'inquiétude...
- Tu étais folle d'être inquiète, c'est tout.
La grosse femme soupira.
- Décidément, Alba, tu ne parleras jamais comme une enfant. Va, c'est normal, sans doute...
- Ne dis pas ça. Rien n'est normal.
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... elle ne se rendit pas sur la tombe de sa mère ; pour Alba, Doriana était un être céleste qui veillait sur elle à chaque instant; Comment un être céleste pouvait-il être enfermé sous une pierre, dans une terre lourde et froide ? Sa mère était partout, sauf dans ce cimetière [...].
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- A vous entendre, vous ne fréquentez que des personnages de roman !
- Mais n'est-ce pas vrai de tout le monde, si l'écrivain a du talent ?
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J'aime organiser des spectacles de qualité. Les gens s'en foutent de ce qu'on dit, mais ils veulent du show.
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Le fascisme moderne est plus intelligent que ses prédécesseurs. Il communique avec subtilité. Il tient compte des désirs inavouables de ses sujets et veille à ménager sa sensiblerie autant que ses économies. Qui veut encore se charger de ses vieux? Personne.
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Les pandémies vous ont aussi appris quelque chose: l'émotion du public est vive, bien sûr, même quand il s'agissait des vieux dans les homes, mais dans ce cas, elle était largement ... de surface, de convenance. C'était triste mais acceptable, ces morts par milliers chez les vieux.
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- La révolte est ce qu'il y a de plus précieux chez l'homme - et ce l'adulte s'évertue à tuer le plus vite possible.
- Mais vous disiez que..
-Je ne parlais pas de la révolte, seulement de la révolution. La révolte est une étincelle, une flamme. elle peut devenir aussi bien le bûcher des révolutions et des tyrannies, la flambée bourgeoise du réformisme, l'âtre solitaire et frêle de l'anarchisme.
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Je crois avoir appris une chose durant ma longue existence: les hommes souffrent de ne vivre qu'une vie, de surcroît tellement étroite et que les choix comme les nécessités rétrécissent encore davantage. Et rien ne réduit plus une destinée que le regard des autres, quels qu'ils soient; on se trouve si difficilement soi-même qu'on s'empresse de ramener l'histoire de ceux que nous croisons à quelques traits, à deux ou trois banalités dont le but essentiel est de conférer un peu de relief à la nôtre. Pour se guérir de cette malédiction, certains d'entre nous s'inventent des portions plus ou moins longues d'autres vies en donnant à voir à quelques-uns ce qu'ils cachent soigneusement aux autres. L'artifice est fragile sans doute et peut sembler dérisoire; on finit parfois par ne plus s'en sortir, de ces facettes et de ces mensonges !
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- Savez-vous qu'un de ces nouveaux sorciers que sont les photographes m'a demandé de poser pour lui, ici, dans ce palais ! Quelle horreur vous imaginez ? J'aime trop l'art et la peinture ; je me battrai jusqu'au bout contre cette invention diabolique qui veut ravir l'âme de notre culture !
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