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Citations de Virginie Carton (59)


« On porte en soi des images de film, des chansons qui surgissent à des moments inattendus de nos vies, qui font de nous quelqu'un ayant appartenu à une époque. Il nous reste des empreintes de ces histoires qui nous ont marquées de ce temps où nos vies étaient vierges et où l'on croyait la blancheur éternelle. On voulait que notre vie ressemble à ce moment-là, à ce plan parfait. »
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"Lucien se persuadait qu'il était different des autres. Contrairement à la plupart des gens qui venaient en touristes, lui avait choisi la saison morte. Aucune cabine de plage n'hébergeait plus de jeune fille lisant face à la mer. Les cafés désertés paraissaient tristes et gris, plus une ombre ne se devinait derrière les vitres assombries et nues de toute publicité. Les volets des maisons normandes, grands ouverts l'été, s'étaient refermés pour l'hiver, et un vilain crachin balayait désormais la digue esseulée, mouillant les traces de neige."
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« On croit nos blessures enterrées, mais elles ne sont bien souvent que terrées. Un souffle les réveille. Un rien les ravive. »
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Mais à cet âge de mon existence, la vie à deux m'apparaissait comme un défi à relever. J'avais été si sauvage, si éprise de liberté. J'aimais cet homme, d’une façon nouvelle, inédite. Le savoir là, toujours pour moi, me réconfortait. Je ne vivais pas l’état amoureux, violent, dévastateur, mais quelque chose de profond, qui s’installait, me ferrait. Il me domptait. Au fil du temps, je me sentais dépendante de son odeur, de sa chaleur. Il était mon mari, le père de mes enfants. Mon socle.
Mon amie Cécile me dit un jour que je l'avais dans la peau. Je crois que c'était ça, oui.
Souvent, je me disais qu’il n’y avait qu’auprès de lui que je pourrais réussir ce pari. p. 39
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Il faut être vraiment débutant en amour pour ne pas savoir qu'il est imprudent de montrer de l'emballement alors qu'une histoire n'a même pas débuté. Il est d'ordinaire bon ton de feindre une certaine résistance, de marquer un temps, laisser en l'autre un léger doute s'installer et le désir monter.
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« Après quelques minutes, ils retrouvèrent un souffle régulier. Ils avaient cligné des yeux plusieurs fois, respiré, bougé un bras, une main, croisé les jambes, les avaient décroisées, constaté que rien ne s'était passé. Alors, petit à petit, ils s'étaient décrispés, avaient échangé deux ou trois sourires tristes, tourné la tête, regardé autour d'eux, commençant par se dégourdir le cou à défaut du reste. Ils admettaient progressivement que la vie avait bel et bien quitté le corps allongé. Le mort n'entendait plus, ne parlait plus, ne réagissait pas. Par quelle absurdité – nul ne le sait – avaient-ils ressenti, durant ces premières, longues et étranges minutes, le besoin de le vérifier ? »
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On ne devrait jamais formuler ses envies. Elles sont trop souvent éphémères. Et lorsqu'elles se dissipent aussi volatiles que les particules d'une fumée, il ne reste plus d'elles que le jugement des autres. Les autres qui attendent de vous la suite que vous donnez à ces envies. Qui vous rendent prisonnier, en position de vous justifier. Vincent avait eu envie d'une relation durable, mais Vincent était un être en perpétuelle évolution. Et ses envies étaient naturellement changeantes. Pour son malheur, deux de ses qualités lui seraient fatales. Vincent était gentil et Vincent était délicat. Il avait aussi un défaut redoutable : il manquait de courage. 
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« Garder un secret, ce n'est pas mentir, ce n'est pas vraiment cacher des choses. Il n'y a pas nécessairement une volonté de nuire à l'autre dans le fait de garder un secret. Garder un secret, c'est aussi, parfois, ne pas vouloir abîmer un souvenir. »
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« Les frustrations des morts sont de loin les plus encombrantes. Rien ne pourra plus les combler. Elles pèsent à jamais sur nos consciences. »
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On n'imagine pas l'épreuve que représente pour un ignare la pudique envie de fréquenter l'élite. Combien de barrières à soi-même faut-il abolir, de combien d'audace faut-il s'armer pour aller là où tout semble mieux que soi?
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Je connais tes parents comme tu connais les miens. On a si souvent parlé d’eux ensemble ! J’ai parfois eu l’impression qu’on avait quatre parents ! Ce que je voulais te dire, c’est que je crois que personne ne ne peut rien savoir du bonheur des autres. Au fond c’est peut-être cela que tu crains : de découvrir que ton père pourrait avoir été plus heureux sans toi. C’est possible. Et alors ? Ton père te montrait le visage d’un homme qui a réussi sa vie, d’un père épanoui. Mais aurait-il pu faire autrement ? Personne ne sait rien de la vérité du bonheur d’un autre que soi. Même si cet autre est notre parent, qu’il nous a donné la vie…
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Les filles, contrairement aux idées reçues, sont souvent plus pragmatiques que romantiques et ont presque toutes cette manie d'imaginer systématiquement le moment d'après en oubliant de profiter du moment présent.
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« Enfant, Mathilde avait pris une drôle d'habitude : elle s'écrivait des petits mots et les cachait. Des mots d'affection, des mots de réconfort, des mots qui lui donnaient rendez-vous, des mots qui lui faisaient croire que quelqu'un pensait à elle quelque part. Elle ne le connaîtrait pas, elle ne l'aurait jamais vu mais en la croisant, en l'observant, il lui aurait trouvé un petit intérêt. »
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« Le temps pouvait passer, sa vie s'enliser dans un quotidien que rien ne bousculait. Chaque année les arbres demeuraient à leur place, immuables. Chaque année, ils redonnaient des feuilles, des fleurs. Imperturbables aux dépressions des hommes, ils marquaient le retour de la belle lumière, dans un silence plein d'humilité et une constance admirable. La nature était sans nul doute le seul élément de la vie de Lucien qui restait en phase avec ses convictions. La seule qui résistait, au milieu des mutations incontrôlables, la seule qui poursuivait sa trajectoire en toute intégrité."
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Il suffit parfois de changer de costume pour que les autres nous regardent autrement.
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On ne devrait jamais formuler ses envies. Elles sont trop souvent éphémères. Et lorsqu'elles se dissipent aussi volatiles que les particules d'une fumée, il ne reste plus d'elles que le jugement des autres. Les autres qui attendent de vous la suite que vous donnez à ces envies. Qui vous en rendent prisonnier, en position de vous justifier.
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Lucien n’était pas du Sud, il n’était pas d’aujourd’hui non plus.[...] Il était d’un rêve. Celui d’une vie qu’il avait imaginée à l’image d’une douceur aujourd’hui disparue, d’un charme rompu. A l’image d’une ville engloutie où auraient sombré des dialogues d’une délicieuse lenteur, les cabines téléphoniques pour lesquelles on patientait le coeur battant, des mélodies en boucle, des lettres de papier, l’odeur de la colle Cléopâtre et l’amour en secret.
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 Le sol se déroba sous les pieds de Vincent. Il eut la vision surréaliste d'une énorme cage qui lui tombait dessus, fermée par un cadenas surdimensionné dont seule Marine aurait eu la clé. Il la vit soudain, comme dans une mauvaise scène de Charmed, une queue poussant de son coccyx, des cornes tordues sur la tête, les cheveux rougissant et l'oeil fluorescent, des collants zébrés lui moulant les fesses (…) Il se vit, les bras ballants, beaucoup trop grands pour lui, face à tout le monde. Un peu comme Jacques Brel dans Jef, Olympia 1966. Il entendit comme une résonnance d'outre-tombe : « Non, Vincent, t'es pas tout seul. »
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Tout le monde était là. D'où venait ce sentiment bizarre qu'il était seul ?
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Quitter celle ou celui qui a cristallisé des rêves et des fantasmes puissants, promptement et sans scrupule, n'est pas facile. Des semaines s'écoulèrent encore où Marine et Vincent firent un peu semblant, s'accompagnaient dans la vie plus qu'ils ne la partageaient.
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