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Critiques de Mademoiselle Navie (138)
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Collaboration horizontale

Autour d'une tasse de thé, Virginie se confie à sa grand-mère, Rose, sur ses problèmes de cœur. Elle envie le temps passé où tout était plus simple et où l'on prenait un mari pour la vie. Rose, alors, lui confie qu'avec Raymond, ce n'était pas le grand amour. Loin s'en faut... Son grand amour, lui, lui était interdit...

Paris, Passage de la Bonne Graine, 1942. Dans la cour de l'immeuble, Camille, un vieil homme aveugle, écoute d'une oreille distraite les dires de sa femme, Andrée, la concierge un peu curieuse. Leur fille, Simone, se fait encore remonter les bretelles par sa mère à cause de sa tenue : un pantalon qui ne l'aidera sûrement pas à trouver un mari honorable. Si madame Flament, qui grommelle et râle comme d'habitude, vient pour un temps perturber la cour, c'est surtout la venue d'un soldat allemand, à la recherche d'une certaine Sarah Ansburg, qui va bouleverser la vie de cet immeuble. Ce n'est pas Sarah qui ira ouvrir au jeune officier mais Rose. Rose qui cache son amie et son fils juifs et qui tombe aussitôt amoureuse...



Collaboration horizontale, voilà un titre explicite et finement trouvé pour cet album qui nous raconte l'histoire d'amour entre Rose, une jeune femme dont le mari, Raymond, est fait prisonnier, et Mark, un jeune officier allemand. Un amour évidemment impossible à vivre au grand jour en ces temps de guerre. Autour d'eux gravitent des personnages remarquables : la danseuse de charme qui se perd dans ses désillusions, la jeune Simone au comportement et à l'apparence masculins, Sarah, femme juive cachée par son amie Rose, Camille, le vieil aveugle qui voit des choses que les autres ne voient pas... Toute une galerie fouillée incroyablement attachante et d'une grande justesse. Si le propos est tout à la fois passionnant et poignant, les planches de Carole Maurel le subliment. Le trait est délicat, les pleines pages magnifiques d'une grande force et les couleurs au ton sépia nous plongent parfaitement dans le passé.

Un très bel album empreint d'émotions...
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Moi en double

Mademoiselle Navie est une femme belle, ronde, joyeuse, coquette et pétillante. Qui s'assume. Mais le jour où elle doit sauver son fils qui manque de se noyer dans la piscine, elle se rend compte combien son corps est lourd et l'empêche de faire ce qu'elle veut. Elle n'est en bonne santé, tension et rythme cardiaque impeccable mais son IMC est de 53, autrement dit elle souffre d'obésité morbide. Comment alors se soigner quand on ne se sent pas malade ? Que cache ce mot d'hyperphagie ? Et quels maux se cachent derrière celle maladie ?



Mademoiselle Navie, chroniqueuse, animatrice de podcast, auteure et scénariste, se met en scène, avec son double qui n'est jamais bien loin. Elle se livre sans fausse pudeur, avec beaucoup de sincérité et de clairvoyance, sur son problème alimentaire, l'hyperphagie. Derrière ces sourires de façade et cet entrain se cache une toute autre vérité, une souffrance au quotidien. L'auteure se livre sur sa prise de poids depuis son adolescence, son combat au quotidien, ses régimes yoyo, sa perte de poids qui immanquablement l'a changée aussi bien physiquement que psychologiquement... Un témoignage fort, sensible, émouvant sur le regard que l'on porte sur soi. Audrey Lainé illustre joliment ces tranches de vie : un noir et blanc élégant, seule quelques éléments ici et là se parent de rouge. Dépourvue de tout cadre, la mise en page est aérée et dynamique.
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Collaboration horizontale

Une grand-mère raconte à sa petite-fille sa grande histoire d’amour avec un soldat allemand à l’époque de l’occupation. Le point central est un petit immeuble parisien où vivent un échantillon représentatif des personnages de l’époque comme des juifs, un flic, une prostituée, une gamine androgyne, une vieille dame, etc. et Rose. Un titre bien choisi. De belles planches aux dessins raffinés. Une petite surprise à lire à la fin sous la forme d’une lettre volante.
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Moi en double

Ne pas aller bien, ça peut arriver à tout le monde. Et chacun a sa propre façon de le montrer ou pas, de cacher son mal-être ou de chercher de l'aide auprès d'amis, de la famille ou de professionnels.

Navie elle, engouffre la nourriture comme si elle était un puits sans fond. Elle a d'ailleurs pris beaucoup de poids, plus de 50 kilos en dix ans et cela dans l'indifférence générale.

Pas un proche ne lui a fait remarquer, ne lui a demandé si elle avait un problème.

Elle nous raconte donc dans cette bande dessinée ce qu'était sa vie à cette époque, comment elle a décidé de maigrir et surtout, comment elle a compris que le poids n'était finalement que la partie immergée du problème.



Le dessin est sublime, le jeu du noir et blanc agrémenté de rouge montre bien la souffrance et la colère.

J'ai trouvé cette mise à nu très touchante, Navie exprime des sentiments très personnels mais la bande dessinée n'est jamais impudique.

On sent qu'elle a envie d'aider ceux qui pourraient souffrir d'un mal être similaire au sien, qu'il soit dû à une prise alimentaire superflue ou à tout autre chose.

Comme elle le dit elle-même, le poids ce n'est pas seulement dans le corps, c'est aussi et surtout dans la tête, et c'est là qu'il faut agir pour aller mieux.

Elle n'est jamais moralisatrice, juste bienveillante, sans faire de prosélytisme, elle ne donne aucun conseil pratique, chacun fera comme il peut.

J'ai été très touchée par cette histoire, ce combat qu'elle a mené non contre elle-même mais pour elle-même.



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Collaboration horizontale

Collaboration horizontale nous présente une panoplie de personnages, en grande majorité féminins, vivant sous l'occupation allemande en 1942. ce sont pour la plupart, les habitants d'un immeuble parisien. L'histoire est présentée comme une sorte de huis clos, avec une ambiance un peu théâtrale. Le graphisme est vif, les expressions des visages et des corps sont superbement rendues, comme dans un travail d'étude graphique, travail qui fait référence à l'un des personnages, Simone qui ne se déplace pas sans son carton à dessin sous le bras. Les couleurs sont naturelles, rétro, et nous mettent dans cette ambiance années 40. Les personnages sont tous étudiés avec précision, délicatesse, même l'officier allemand. Et toute cette ribambelle de caractères nous fait découvrir les conditions de l'occupation avec toutes ses vicissitudes, les juifs, la collaboration, les sentiments, la lâcheté, l'héroïsme discret, la survie, la condition féminine de l'époque... Le point de vue féminin est très accentué, c'est ce qui fait tout l'intérêt de cette BD. Dans l'ambiance et l'atmosphère, ça m'a fait penser au fameux film d'Ettore Scola, « Une journée particulière » avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni, ou encore à « Cabaret », dans la manière de dévoiler les personnages au fil de l'histoire, tout en finesse, et pour nous laisser une très forte impression sur le final. Très belle BD qui vaut vraiment qu'on s'y attarde.
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Collaboration horizontale

-T'es jamais tombée amoureuse ?

- Oh si Virginie chérie, il y a très longtemps, je suis « tombée » très fort…

Aujourd'hui, Rose se remémore son grand amour.

Paris, 1942.

Dans l'immeuble vit une petite communauté ordinaire surtout constituée de femmes…

Andrée, la concierge fouineuse, sa fille Camille anticonformiste et le doux Camille qui s'il est aveugle comprend beaucoup en écoutant attentivement les gens.

La vieille Flament pas si zinzin qu'elle semble être et en tout cas pas commode sauf avec Joséphine qui lui donne un coup de main entre deux représentations au « théâtre ».

Judith soumise à son gendarme de mari qui se sent investi de la mission de protéger Rose seule avec son fils Lucien, son mari étant prisonnier en Allemagne.

Ce petit monde discute, se dispute, s'aide, s'épie, se trahit.

Les tensions se cristallisent autour de Rose qui cache son amour pour le beau Marx, soldat du renseignement allemand. Elle aide beaucoup mais elle disparait par moment, personne ne sait ce qu'elle fabrique…

Un beau récit qui montre les difficultés des années noires, celles rencontrées par les femmes : les enfants, la nourriture à trouver, la violence masculine notamment quand un beau brin de fille suscite la convoitise.

Les dessins sont chauds. le tracé épais qui, s'il enlaidit les hommes sauf Camille, magnifient les femmes. J'ai beaucoup aimé l'expressivité des visages.

Pour finir c'est un bon récit qui a le mérite de rappeler que nombre de collaborations horizontales ont avant tout été des histoires d'amour. Cependant, il fonctionne avec beaucoup d'allusions au contexte, d'implicites. Il vaut mieux connaitre un peu la période…

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Collaboration horizontale

Dans un petit immeuble parisien, la vie n'est pas toujours facile pendant la collaboration. Il y a Sarah, juive, qui se cache avec son petit garçon. Judith enceinte jusqu'au cou dont son mari travaille à la gendarmerie avec les boches. Jacqueline la concierge et son mari qui a perdu la vue dans les tranchées. Leur fille Simon leur donne du fil à retordre. Elle passe son temps à dessiner, à s'habiller en garçon et à avoir des idées féministes. Joséphine est son amie, elle chante au cabaret où les allemands la paient pour quelques heures de bon temps. Il y a la vieille Mme Flament, un peu zinzin avec ses chats. Et il y a Rose... Rose qui va rencontrer Mark alors qu'il venait vérifier la présence de juif dans l'immeuble.



Une tendre histoire d'amour impossible pendant cette difficile époque de collaboration. C'est émouvant et doux, c'est beau.

Mais au delà de la romance qui éveille en nous le coté fleur bleue, j'ai aimé la retranscription de la vie de l'immeuble. J'ai aimé cet assemblage de vie et de destin si proche de ce que devait être la vraie vie à cette époque. Ca permet de mettre en lumière les croyances, la place des femmes et ce que les gens vivaient au quotidien. La politique semble si loin de leurs tracas habituels!

La lumière est mise sur les femmes. Sur leur place, pas franchement reconnue à cette époque. Soumise à leur mari, manquant de liberté, résignée, exploitée ou féministe... Au final une belle ode à la Femme! et à l'Amour aussi!



Le tout est servi par de très jolis dessins aux tons très doux qui se marient parfaitement avec l'histoire. La encore c'est tendre et beau!



Un joli coup de coeur!
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Collaboration horizontale

Encore un roman graphique magnifiquement illustré par Carole Maurel ! Navie nous présente la vie de femmes principalement, vivant dans le même immeuble, pendant l'occupation allemande.

Amours, trahisons, politique, Résistance, collaboration, c'est avec finesse, sensibilité et intelligence que l'autrice et l'illustratrice nous dépeignent un bout de vie de ces personnages.

Toutes les 2 ont su moderniser ces sujets, bien souvent traités, avec une grande élégance et beaucoup d'émotions.

Vous l'avez compris, j'ai encore adoré ce roman !

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Collaboration horizontale

Le sujet est assez simple. Ce roman graphique raconte l'histoire d'amour entre une jeune femme française et un soldat allemand sous l'Occupation.



L'histoire se déroule à Paris. On suit la vie des occupants d'un immeuble situé au passage de la bonne graine. Rose a un petit garçon, son mari est au front. Un jour, elle fait la connaissance de Mark. Entre les deux, c'est un véritable coup de foudre.



J'ai aimé la sensibilité des différents personnages, en particulier celui de Camille, le père de Simone, que j'ai trouvé sage et touchant. L'ambiance créée par les dessins est agréable. Je ne connaissais ni Navie la scénariste, ni Carole Maurel la dessinatrice.

J'ai apprécié cette jolie histoire d'amour

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Moi en double

Dans cet album en noir et blanc pour adultes, la narratrice nous raconte son long combat contre les kilos en trop. Elle a pesé jusqu'à 127 kg pour 1m54 et même si elle n'avait pas d'autres problèmes de santé associés, pour les médecins elle devait maigrir. Elle va nous parler de ces régimes farfelus ou restrictifs qu'on lui a imposés, du regard des autres, du choix des vêtements quand on fait une taille XXL, des sentiments amoureux, de la sexualité. Mais s'il y a perte de poids, il faut veiller à ne pas le reprendre non plus et c'est loin d'être facile. Mais au fait, pourquoi a t-elle tant grossi ? Qui cherche-t-elle à fuir ?



J'ai emprunté cet album car le thème abordé m'intéressait mais je n'imaginais pas exactement ce livre ainsi. J'avais lu un album du même style, Mon gras et moi, que j'avais beaucoup aimé, ici j'ai moins apprécié.

Les dessins m'ont moins convaincue, la façon d'aborder le thème pas toujours non plus, il y est notamment question de sexualité, aspect vu directement, physiquement et sans trop de délicatesse. On voit parfois des corps entremêlés de façon prosaïque et animale.

Je pense que l'utilisation du noir et blanc du début à la fin avec des touches de rouge ne m'a pas spécialement convaincue non plus, pour moi c'est triste et ça manque de fantaisie.

Mention bien pour certains textes en revanche que j'ai trouvés pleins de justesse et de sensibilité.

Ce livre est donc sans doute un peu trop brut pour moi, j'aurais aimé plus de finesse.

Cette lecture s'adressera sans aucun doute à un lectorat féminin.
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Collaboration horizontale

Un immeuble, en 1942. Un immeuble majoritairement peuplé de femmes...

Cette magnifique BD nous fait suivre les destins de ces femmes très différentes, poussées dans leurs vies par des élans qui leur sont propres.

Le personnage principal, Rose, épouse malaimée au mari parti au front, tombe follement amoureuse d'un bel Allemand. Les autres femmes sont plus secondaires mais tout aussi attachantes : une vieille femme qui passe pour sénile, une concierge au mari aveugle mais qui y voit plus clair que la plupart, une jeune dessinatrice qui a du mal a admettre ses sentiments, une chanteuse de cabaret, une Juive qui tente de se cacher et son fils, une épouse enceinte maltraitée par son mari.

L'histoire est parfaitement menée, les messages sont très clairs et j'admire le talent avec lequel les auteurs ont réussi à faire passer le courage, le chagrin, la force à travers des dessins magnifiques et des phrases d'une grande beauté.

Cette BD permet également d'entrevoir quelle était la place de la femme pendant à cette période et j'ai été très touchée par certaines phrases particulièrement justes qui rappellent à quel point nous venons de loin en matière d'égalité des sexes.

La fin est attendue, bien sur, mais elle révèle efficacement que le méchant n'est pas toujours celui qui est désigné comme tel.

J'en ai encore des frissons.
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Comment ne pas devenir un vieux con

Suis-je un vieux con ? Pour faire le point, il y a un QCM en début de livre, mais la moitié des références m'étaient inconnues. Est-ce grave ?



En fait il y a autant de différences d'âge entre les auteures et moi qu'entre elles et les fans de Justin Bieber. Mais il n'y a pas d'âge pour se poser la question, afin d'éviter de prendre le pli. Quel est le secret pour ça ?



Se poser la question du vieux con, c'est d'abord se pencher sur la jeunesse. Pour cela, c'est simple, souvenez-vous… eh bien c'est pareil pour ceux d'aujourd'hui, à quelques détails près, tout de même. le livre prend le temps de présenter la jeunesse d'aujourd'hui, ses attitudes, ses amours, ses idôles, son langage, son utilisation des réseaux sociaux, ses différences avec la jeunesse d'alors, pour la comprendre.



Et puis savoir détecter les symptomes du vieux-connisme, qui menacent toujours. Ne pas rejeter tout ce qu'on ne connaît pas uniquement sous prétexte que c'est nouveau, et que tout le reste fout le camp. Les jeunes construisent le monde de demain. Laissons-les faire et autant les accompagner un peu si on ne veut pas se retrouver trop tôt en terre étrangère.



Ca paraît facile comme ça…



Et surtout ne pas tenter de ne pas vieillir, mais jouir de la chance d'être adulte, tout en ne reniant pas les qualités de la jeunesse et n'oubliant pas d'être un peu fou de temps en temps. J'ai adoré l'expression des auteures : un adulte, ça a tout pour être un « jeune amélioré ».



Et il n'y a pas d'âge pour ça. Un vieux con serait souvent un jeune con qui a vieilli.



Un bouquin plutôt épais, foisonnant, clair, plein d'humour, entrecoupé d'interviews donnant divers points de vue sur le phénomène « vieux con ». Un bon moment.



Sur ce je vais aller écouter un peu de Justin Bieber pour voir.



Ou peut-être pas, parce que, non, quand même, pas ça… ?



C'est pas gagné, je vous le dis.

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Collaboration horizontale

Une BD que j'avais repéré avant sa parution, après avoir lu une interview de Navie. Ca faisait longtemps que j'avais l'occasion de la lire mais je voulais prendre mon temps pour plonger dans cet univers que j'apprécie et contempler les pages.

Je n'ai absolument pas été déçue.

L'histoire n'a rien de très original en soi. La vie quotidienne durant l'occupation allemande d'habitants d'un immeuble. Loin des combats du front et assez éloigné de la résistance. Juste le tous les jours et les relations humaines. Au final un sujet assez peu utilisé. Des histoires simples et réalistes, agréables et touchantes.

Mais l'intérêt et la beauté de cette BD est la façon dont c'est raconté. Avec douceur et poésie. Avec humanité et compréhension. Avec différents points de vu. Mièvre ? Pas du tout. Car les auteurs n'en font jamais trop, intimiste sans voyeurisme, et toujours avec ce contexte sombre pour contrebalancer qui rend les vies d'autant plus difficiles. C'est aussi fait intelligemment avec des thèmes variés abordés par petites touches, comme l'amour évidemment, mais aussi les droits des femmes, la résistance, le jugement des autres, la vie en communauté, la manipulation politique...

Les personnages sont au cœur du récit. Ils sont variés et différents se retrouvant tous dans cette vie quotidienne pour des visions différents qu'ils apportent tous et permettent un récit complet et sans jugement. Rose qui flirte avec l'amour, l'interdit, le bien et le mal. Mark pour la vision allemande. Simone pour le féminisme. Joséphine pour l'estime de soi. Anaël et Lucien pour leur innocence et leur imagination. Camille pour sa "vision" approfondie... Et tant d'autres. Ils sont tous attachants et réalistes, émouvants.

Les dessins sont sublimes et à l'image du récit simple, doux et poétique. Ils nous transmettent parfaitement les ambiances et les sentiments. Les cases aux contours flous renforcent cette impression qu'il n'y a pas de barrière entre eux et nous.

Une vraie pépite, émouvante, avec fatalisme et espoir, dans les jours sombres aussi il y a de beaux moments.
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Collaboration horizontale

En 1942, dans un immeuble parisien où vivent plusieurs familles et générations, l'Occupation n'est pas vécue de la même façon pour tous : Sarah Ansburg et son fils se cachent car ils sont juifs, Andrée la gardienne pense aux moyens de se nourrir malgré les restrictions, sa fille Simone est courageuse et n'hésite pas à s'opposer à elle, Joséphine travaille dans un cabaret fréquenté par des Allemands, quant à Rose elle vit une histoire d'amour secrète avec Mark, un officier allemand. Mais il n'est pas bien vu de fréquenter les Allemands en cette période et on ne peut pas tomber amoureuse de n'importe qui...



Je lis beaucoup de livres se passant sous la Seconde Guerre Mondiale, aussi quand j'ai découvert cette BD, j'ai eu envie de la lire. J'avoue avoir été un peu déçue, je trouve que les personnages se ressemblent physiquement, j'avais tendance à les confondre et j'ai dû reprendre ma lecture au bout d'une vingtaine de pages car je ne comprenais plus trop qui était qui.

Sinon, les dessins sont bien faits, les couleurs bien choisies et illustrent bien cette période des années 1942-1945, il y a notamment beaucoup d'utilisation de couleurs sombres et de noir.

Cette BD laisse sans doute plus de place à l'interprétation qu'à l'explication réelle de faits historiques, c'est peut-être aussi cela qui m'a dérangée.

Je suis un peu déçue de cette lecture qui ne m'a pas tant parlé que ça, à titre de comparaison j'ai beaucoup plus apprécié Irena de Jean-David Morvan.

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Moi en double

Une BD autobiographique véritablement poignante. Le propos : une jeune femme qui souffre de troubles du comportement alimentaire qui l'ont conduite à devenir obèse. Les mécanismes de la prise de poids sont remarquablement bien brossés dans cette BD. L'aspect psychologique est central. Le double est là aussi bien dans le texte que dans les graphismes qui sont d'une puissance d'évocation incroyable.

Le chemin est loin pour finir par accepter qu'il n'y a pas de double en soi, juste cette peur de s'accepter et trouver ce qui vous rend à vous-même, peu importe votre taille de jean.

Une BD où je me suis beaucoup identifiée, qui a fait vibrer des choses vécues : le sourire de façade, les miroirs qu'on fuit, le regard des autres auxquels on accord trop d'importance.

Un témoignage fort et impactant aux graphismes absolument sublimes, avec une mise en couleur très parlante.
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Collaboration horizontale

Collaboration horizontale, c'est l'histoire des habitants d'un immeuble, passage de la bonne graine à Paris, durant la seconde guerre mondiale et plus particulièrement entre 1942 et 1945. Dans cet immeuble cohabitent juifs, collaborateurs, résistants...

Collaboration horizontale raconte aussi des histoires d'amour, des regards des uns sur les autres, de leurs jugements....

Un très bel album qui rappelle que la seconde guerre mondiale a pu diviser les français. Une période sombre de l'histoire française mais aussi mondiale.

Cette histoire rappelle à quel point le jugement des personnes peuvent détruire une vie. Notre société en est encore témoin quand on lit de nombreux faits divers qui se terminent mal à cause de ces jugements.

Je ne peux pas terminer cette chronique sans mettre en avant les dessins de Carole Maurel qui nous transportent immédiatement dans ces années 1940.

Une belle bande dessinée témoignage à découvrir.

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Collaboration horizontale

Je sors très mitigée de cette lecture.

Le titre, déjà, me paraît inapproprié, il s'agit là d'une histoire d'amour avec l'ennemi..La collaboration me semble relever d'un tout autre registre !



Je suis sensible au graphisme et aux couleurs de Carole Maurel. A contrario, le scénario de Navie se montre à la fois simpliste et tortueux.



Rien de bien neuf dans cette histoire... La séance de tonte en public manque absolument de la moindre analyse de ce phénomène et d'une petite recherche sur la personnalité des "tondeurs ".



Donc, déception !
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Collaboration horizontale

Une nouvelle lecture de la sélection Cezam. C'est étrange c'est la troisième fois en peu de temps que je lis des histoires de femmes qui ont eu le tort d'aimer un allemand pendant la guerre.

Enfin ont leur rend leur humanité. Et je trouve donc le titre de cette BD pas forcément adapté.



J'ai eu du mal à lire cette histoire. J'étais peut être trop en empathie avec chacune de ces femmes et leur situation à chacune me touchait beaucoup.

Il n'était vraiment pas facile d'être femme dans les années 40.
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Un beau jour

longuement feuilleté ce soir, il faut dire que je me marie cet été, donc je me sens un peu concernée par le sujet du livre ...

par ailleurs, j'avais repéré ce titre il y a des semaines déjà, sur le Net ...



un peu déçue je dois bien l'avouer, il y a sûrement de bonnes idées à piocher, mais je m'étais fait une autre idée de ce livre, de son propos, son contenu ...



je m'étais fait une idée plus (trop ?) rock, décalée, bohème, alors que finalement c'est plutôt pour mariage "à l'américaine", avec "Save the date", wedding planner, "photobooth" (coin photo en carton ou autre matériau, avec idées parfois saugrenues, accessoires ...), bref, des trucs vus et revus (et pas forcément à mon goût) dans les revues de mariage "un peu chichi" ... et très chers aussi ...



les influences des blogs nord-américains sont d'ailleurs très clairement assumées dans un chapitre du livre (les blogs de mariage, les blogs de design, etc.)



pour le "DIY" (do it yourself) ok c'est sûrement une bonne idée aussi ...

je traîne souvent sur des blogs de loisirs créatifs, de broderie, je suis qqn de créatif ... j'aime bien l'esprit "Marie-Claire Idées" et créatif (mais plus esprit français justement, qu'américain comme dans ce livre)

mais là encore, il faut avouer qu'il faut avoir le temps, l'argent, etc.

je pense que la majorité des futures mariées ayant comme moi plutôt un travail et même beaucoup de travail (et pas seulement pour organiser leur mariage, je veux dire), on peut créer et personnaliser certaines choses, mais tout le monde n'a pas forcément des mois et des mois à consacrer à des faire-part uniques et personnalisés, un plan de table et plein de cadeaux pour invités "tout fait maison", etc.



je suis donc un peu restée sur ma faim d'idées et de surprises, et n'ai finalement pas acheté le livre pour le lire en entier
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Collaboration horizontale

Une jeune fille et sa grand-mère sont assises devant une tasse de thé. La jeune fille parle du garçon qu'elle aime. Elle demande à sa grand-mère si elle a été amoureuse et celle-ci ouvre la boîte à souvenirs et replonge dans son histoire à Paris en 1942, pendant l'occupation allemande.



Les deux autrices nous décrivent avec précision les habitants d'un immeuble parisien. On croit connaître les gens, mais en fait ce ne sont que des façades. Il faut passer derrière pour découvrir qui ils sont réellement. Ce sont essentiellement des portraits de femmes, puisque les hommes sont partis à la guerre, prisonniers ou ont été "engagés" dans le Service de travail Obligatoire (STO).



Les vies s'organisent autour de l'occupation allemande, avec ces temps de restriction à tout point de vue, restriction alimentaire, restriction de liberté.



Rose est infirmière et travaille au dispensaire. Joséphine est chanteuse de cabaret. Madame Flament est une vieille acariâtre qui râle tout le temps. Judith vit avec Léon, qui est policier. Léon se charge de protéger et surveiller Rose dont l'amoureux est loin. Simone est la fille des concierges : elle adore dessiner, s'habille et coupe ses cheveux comme un garçon. Une mère juive vit dans l'immeuble avec ses enfants.



Toutes ces vies se croisent et ont des interférences entre elles. Celle de Rose va basculer quand un officier allemand se présente à la recherche de la famille juive. Rose va protéger ses voisins en indiquant leur départ mais elle tombe sous le charme du bel officier et c'est réciproque.



Navie et carole Maurel nous décrivent des vies de femmes sous l'occupation et comment elles font pour continuer à vivre, à avoir une vie. Elles décrivent la tragédie de ces femmes privées de leur mari, de leur fiancé, de leur amoureux. Ces femmes vivent dans l'incertitude du lendemain et sont parfois de longues périodes sans nouvelle de l'être cher. Ces femmes doivent vivre et travailler sous l'occupation.



Quand on est une femme seule dans un pays occupé a-t'on le droit d'être heureuse ? A-t'on le droit d'aimer et d'être aimée ? A-t'on le droit d'avoir des sentiments amoureux pour un ennemi ? Est-ce qu'aimer en temps de guerre est un crime ?



Navie et Carole Maurel nous présentent avec beaucoup de tendresse et de délicatesse la relation entre Rose et son amoureux. On sent une réelle sincérité dans les sentiments éprouvés. Elles décrivent aussi la descente aux enfers de Joséphine qui cherche à survivre. Elles nous font entrer dans l'intimité de ces femmes courageuses et parfois démunies. Les autres habitants de l'immeuble ne voient que la face apparente que ces femmes donnent à regarder. Nous sommes bien dans le temps des amours, le temps des secrets.



Navie et Carole Maurel reviennent sur une partie sombre de notre histoire. Au moment de la libération de la France, il y a eu la période de l'épuration, celle où les collaborateurs étaient recherchés pour être jugés et condamnés. Les femmes ayant eu des relations avec des allemands étaient considérées comme des prostituées et elles étaient humiliées en public, placées sous la fureur de la foule déchaînée.



J'ai à nouveau apprécié le graphisme de Carole Maurel (Écumes, En attendant Bojangles). Il est centré sur les visages, les expressions et les attitudes du corps. Les décors sont réduits au minima, étant remplacés par des aplats de couleurs. J'ai aimé ces couleurs rappelant celles des vieux albums photos que l'on feuillette avec les grands-parents. J'ai aimé la variété proposer dans l'univers graphique : un graphisme différent en fonction des situations. Bel exercice de style, bel exercice de création.



J'ai aussi beaucoup aimé le scénario proposé par Navie : les histoires se recoupent, se superposent, se complètent car Navie raconte plusieurs histoires qu'elle détaille ou qu'elle survole, laissant l'esprit du lecteur inventer une suite.



Belle surprise de lecture sur un thème difficile mais quand il est abordé par des femmes, c'est plus léger, plus sentimental comme le prouve la conclusion.



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