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Citations de Vonne van der Meer (27)


Se pourrait-il que tout ce que je ramène cette année à la mer -les coquillages, les tessons, la branchette- sera rejeté sur la plage à la prochaine saison et ramassé par les hôtes suivants ? Qu'à chaque fois d'autres mains touchent et admirent les mêmes choses, leur donnent une place. Que rien ne sera jamais perdu.

[Traduit de :] "Het zou toch kunnen dat alles wat ik dit jaar terugbreng naar zee – de schelpen, de scherven, het takje – volgend seizoen weer aanspoelt, en opgeraapt wordt door de volgende gasten? Dat steeds andere handen dezelfde dingen aanraken, bewonderen, een plaats geven. Dat niets ooit verloren gaat.”

(En fin de saison des vacances, la femme de ménage ramène les souvenirs péchés et délaissés par les "invités", à la mer)
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Les nouvelles que je sélectionne sont bien plus riches et subtiles. Les siennes sont toujours des histoires censées déclencher l'hilarité. Ou une logorrhée baroque aux métaphores toutes prêtes qui font soupirer Michael pendant la lecture : quelle prouesse, vous ne trouvez pas ? J'essaie de lui expliquer que je n'ai pas envie de me dire toutes les deux phrases : quelle prouesse, comme si j'assistais à une compétition de gymnastes pendant laquelle des petites puces de dix ans se plient en cabrant le dos.
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Autrefois, les gens rapportaient les consignes : aujourd'hui, ils les laissent souvent traîner dans la cuisine, planquées sous l'évier, derrière la bassine bleue, ou au bord du chemin, en contrebas, près du container à ordures. Ca ne vaut pas le coup de s'énerver, c'est la société d'abondance. L'argent des consignes, c'est pour la tirelire des "imprévus" ; il sert à acheter "ce qui est cassé mais qui n'a pas été remplacé", un paquet de bougies ou une friandise en guise de bienvenue.
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Quand elle était née, ses parents non plus n'avaient pas grand-chose. Pas assez d'espace, pas assez d'argent. Ne jamais paniquer à cause de ce que l'on n'a pas, mais espérer que ça viendra un jour, avoir confiance - c'est ce que Jetta lui avait appris. " All shall be well."
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"... Et les lecteurs ont-ils envie de lire un livre sur une personne aussi furieuse ? Et qui ne pense qu'à l'argent ? "
Absolument, et cela continue de m'étonner, moi aussi. Peu importe qu'un personnage soit repoussant, du moment que je comprends, maintenant ou plus tard, ses motivations. Nous passons des heures en compagnie d'un avare ou d'un hypocondriaque, des gens que nous préférons éviter dans la vie de tous les jours, en compagnie de la suprêmement ambitieuse Madame Bovary, ou du personnage principal dans Le Parfum, un criminel sadique. Quand il a la police à ses trousses, nous espérons qu'il saura se montrer plus malin. Pas parce que c'est un chic type, mais parce que nous connaissons son obsession - et que nous sommes les seuls à la connaître en ce monde dans lequel nous nous introduisons par la lecture. Que nous le voulions ou non, nous sommes coincés avec lui.
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Peut-être la page de garde de chaque livre devrait-elle contenir un avertissement : Ce livre peut nuire à votre santé mentale, mais vous aussi, vous pouvez lui faire du tort en le commençant au mauvais moment, et rater l'occasion d'un grand amour.
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Autant de questions qui me hantent, mais j'ai beau ouvrir les fenêtres pour faire un courant d'air, elles ne s'en vont pas.
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« Plus les gens prennent de l’âge plus leur tête est pleine d’autrefois. (..) Et le moment vient toujours où l’enfant transparaît dans le vieux visage. »
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Il n'avait pas demandé à Helga son adresse, pour ne pas être tenté de lui téléphoner, de lui écrire ou de lui fixer un rendez-vous quelque part en Europe. Le métier d'interprète amenait la jeune femme à voyager souvent; rien n'aurait été plus simple, mais il n'y tenait pas. Ne pas aggraver le trouble qui le gagnait rien qu'à repenser à la nuit en question. Eviter qu'elle le désire, qu'elle souhaite le revoir, une fois ici, une fois là.
Il ne voulait pas mener une double vie, avoir d'autres souvenirs à cacher à Dana.
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"Il est grand temps que je termine. S'ils ont pris le bateau de midi, ils peuvent être ici dans une demi-heure. Ca m'est arrivé une fois : en nage, contente de mon travail, je ferme la maison, glisse la clef sous le paillasson et les découvre là, plantés à côté d'une carriole de plage où trônent bagages et enfants, au bord du sentier de coquillages. La déception sur leurs visages. Depuis, je sais que je dois demeurer invisible. S'ils me croisent ici, la maison ne sera plus autant la leur, et s'ils ne s'approprient pas la maison, ils ne vont pas passer un bon séjour. Même s'ils savent qu'ils ne la louent que pour une semaine, deux semaines, voire même un mois, ils doivent pouvoir se figurer qu'elle est à eux. Si c'était moi la locataire, cela irait tout seul. De toutes les maisons où j'ai fait le ménage, Duinroos est celle que je préfère. Torenzicht, Kiekendief, Jojanneke et d'Instuif, je m'en suis débarassée au fil des années. De belles maisons, je ne dis pas, où l'on a posé du carrelage et du lino, bien plus faciles d'entretien que Duinroos, mais ça faisait trop, il a fallu que je choisisse."
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Au moment où je commençais à douter de la viabilité de mon projet, j’ai découvert dans un livre le mot Mitschlaffer. Un Mitschlaffer se roule en boule, en échange de quelques kopekcs, au pied du lit d’un insomniaque. Dès que ce dernier a trouvé le sommeil, le Mitschaffler s’en va sur la pointe des pieds pour se rendre à l’adresse suivante. Ce que je propose est une variante d’un métier très ancien. S’il le faut, je peux étayer historiquement le choix de ma profession. Elle était exercée par des Juifs en Russie à l’époque de Dostoïevski. Mon métier n’est donc peut-être pas le plus vieux du monde, mais presque.
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Pas encore réfléchi à toutes les conséquences du choix de mon métier. Pour plus de commodité, je suis partie du principe que tout le monde veut des livres que je trouve beaux. Jusqu'à quel point suis-je prête à lire arbitrairement tout ce que le client me propose ? J'ai tout de même le droit d'opposer une certaine résistance, de guider un peu, d'éduquer.
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- Mais non, tu n'y es pas. Quand les enfants oublient leurs parents, ça veut dire qu'ils n'ont pas le cafard.
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Je m’en suis sortie, une fois de plus. Tout est propre, tout marche. Tapis battus, rideaux repassés et accrochés ; ampoule neuve à la lampe au-dessus de la table ronde. La maison sent encore un peu l’alcool à brûler. Juste ce qu’il faut, non pas comme une dame qui se serait trop parfumée.
Reste mon petit tour d’inspection. Une dernière fois, je passe dans les pièces de Duinroos en regardant tout avec des yeux de vacancier. D’abord l’étage : la petite chambre bleue sous les toits. La chambre de Betty, c’est ainsi que je l’appelle. Betty et Herman Slaghek vont sans doute revenir cette année, trois semaines en mai, pour la cinquième fois. Puis je redescends l’escalier : mon voisin l’a repeint cet hiver. Je n’ai pas demandé l’autorisation à M. Duinroos ; de toute façon, il s’en remet à moi. Je lui ai envoyé la facture de la peinture ; quant à Bart, il n’a bien entendu pas demandé un centime pour la main-d'œuvre. Les marches avaient l’air moisies ; au fil des ans, la peinture blanche s’était écaillée, à croire que les gens n’ont rien de mieux à faire que passer leurs vacances à monter et descendre cet escalier.
Au rez-de-chaussée, depuis le temps que je viens ici, j’ai mon petit circuit. Pour commencer, la chambre d’enfant, près de la porte d’entrée, ensuite la cuisine, puis, en passant par le salon, la chambre des parents sur le côté de la maison. Je soulève de nouveau les rideaux pour voir s’il n’y a pas d’araignée morte par terre. Les W.-C., inutile de les inspecter une dernière fois car, nerveuse comme je suis, je les visite toutes les deux minutes comme si je m’apprêtais à partir en voyage.
Une fois que je suis passée partout, la partie d’échecs peut commencer. J’aurais pu être un Grand Maître. Où placer les fleurs ? Sur la table ronde ? Ou, malgré tout, sur la table basse, près des portes-fenêtres, afin qu’elles aient plus de lumière ? Les gaufres au miel que j’ai achetées pour les locataires, faut-il les mettre dans la boîte à gâteaux ou les laisser dans leur paquet sur le plan de travail ? Et le Livre d’or ? En guise de signet, je place à la page vierge qui marque le début de la nouvelle saison une feuille de hêtre plus que morte. Elle n’est plus que contours et nervures et, entre celles-ci, membrane transparente aussi résistante que du papier épais. Je l’ai repérée par hasard alors que je promenais le carlin de ma fille dans le bois, derrière le port. Un bois où pas un hêtre ne pousse. Pour que je la trouve là, il faut que le vent l’ait amenée de l’autre côté de l’île. Un dernier coup d'œil dans la cuisine en regardant par le passe-plat : allumettes à leur place près de la cuisinière, porte du frigo fermée, sucre, thé…
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Certains soirs, je me remémore ma journée avec satisfaction, et même gratitude, je suis heureuse d'avoir eu l'idée de devenir lectrice et été suffisamment innocente pour la prendre au sérieux.
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-... Vous ne pouvez pas me donner un autre sac à la place ? Il y en a un là-bas, c'est le même, je le veux bien, celui-là.
Elle a pris un air offusqué, comme si je lui avais proposé d'échanger ma culotte.
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Vonne van der Meer
-... Vous ne pouvez pas me donner un autre sac à la place ? Il y en a un là-bas, c'est le même, je le veux bien, celui-là.
Elle a pris un air offusqué, comme si je lui avais proposé d'échanger ma culotte.
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Sinon,je serais comme un lecteur qui saute des chapitres entiers et va directement à la dernière page pour connaître la fin de l'histoire.
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Ce travail est mon jardin secret,quand il sera en pleine floraison,c'est moi qui déciderai si je veux ouvrir la grille,et à qui.
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Comme il est curieux de ne pas savoir le rôle que l'on joue dans la vie d'un autre, la plupart du temps on ne pense même pas avoir eu la moindre influence.
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