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DÉSENCHANTEMENT DU SEXE
Dialectique du désir et de l'amour
Claude Esturgie
PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE, PSYCHOLOGIE QUESTIONS DE GENRE SOCIOLOGIE SEXUALITÉ
C'est grâce à la littérature, la poésie, la philosophie, la psychanalyse, le cinéma, mais aussi à son expérience clinique personnelle, que l'auteur s'est intéressé à l'évolution de la perception du sexe pour aboutir à l'époque contemporaine où le développement exponentiel de la technique entraîne ce désenchantement dont avait parlé Max Weber et Marcel Gauchet. Aucun déclinisme cependant dans son propos mais un questionnement sur la possibilité d'une nouvelle alchimie entre le désir, l'érotisme et l'amour.
Broché
ISBN : 978-2-343-08055-0 ? janvier 2016 ? 156 pages
Prix éditeur : 17 ? 16,15 ?
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Il y a deux façons de faire de la politique. Ou bien on vit pour la politique ou on vit de la politique.
Le recours à la violence nue des moyens de coercition vers l'extérieur, mais aussi vers l'intérieur, est au principe même de tout groupement politique. Plus même, c'est ce qui en fait réellement, selon notre terminologie, un groupement politique. (L'État est le groupement qui revendique le monopole de la VIOLENCE LÉGITIME. Il ne peut être défini autrement.)
Considération intermédiaire.
Il est parfaitement exact de dire, et toute l'expérience historique le confirme, que l'on aurait jamais pu atteindre le possible si dans le monde on ne s'était pas toujours et sans cesse attaqué à l'impossible. Mais l'homme qui est capable de faire un pareil effort doit être un chef, et non pas seulement un chef, mais encore un héros, dans le sens le plus simple du mot. Et même ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre sont obligés de s'armer de la force d'âme qui leur permettra de surmonter le naufrage de tous leurs espoirs.
Car rien n'a de valeur, pour l'homme en tant qu'homme, qu'il ne peut faire avec passion.
D'une façon générale, il faut retenir que le fondement de toute domination, donc de toute docilité, est une croyance, croyance au "prestige" du ou des gouvernants.
Partout le développement de l'Etat moderne a pour point de départ la volonté du prince d'exproprier les puissances "privées" indépendantes qui, à côté de lui, détiennent un pouvoir administratif, c'est-à-dire tous ceux qui sont propriétaires de moyens de gestion, de moyens militaires de moyens financiers et de toutes les sortes de biens susceptibles d'être utilisés politiquement. Ce processus s'accomplit en parfait parallèle avec le développement de l'entreprise capitaliste expropriant petit à petit les producteurs indépendants.
Ce n'est pas l'âge qui importe, mais d'abord la souveraine compétence du regard qui sait voir les réalités de la vie sans fard et ensuite la force d'âme qui est capable de les supporter et de se sauver avec elles.
Nous entendons par "domination" (...) la chance, pour des ordres spécifiques (...), de trouver obéissance de la part d'un groupe déterminé d'individus. Il ne s'agit cependant pas de n'importe quelle chance d'exercer "puissance" et "influence" sur d'autres individus. (...) Tout véritable rapport de domination comporte un minimum de volonté d'obéir, par conséquent un intérêt, extérieur ou intérieur, à obéir. (p. 285)
Dans la grande masse des cas, l'activité réelle se déroule dans une obscure semi-conscience ou dans la non-conscience du "sens visé". (...) Toute recherche historique ou sociologique devra sans cesse en tenir compte quand elle analyse la réalité. (p. 51)
Le fait qu'un Etat ou un parti sont dirigés par des hommes qui, dans le sens économique du mot, vivent exclusivement pour la politique et non de la politique signifie nécessairement que les couches dirigeantes se recrutent de façon "ploutocratique". En disant cela nous ne cherchons nullement à faire accroire que la direction ploutocratique ne profite pas de sa situation dominante pour vivre également "de" la politique et pour exploiter sa position politique au profit de ses intérêts économiques. Cela va sans dire.