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Citations de William Styron (105)


L'intense esprit de secte, parfois d'une virulence comique, qui caractérise la psychiatrie de notre époque - le schisme entre les adeptes de la psychothérapie et les tenants de la pharmacologie - évoque les querelles médicales du dix-huitième siècle (saigner ou ne pas saigner) et suffit presque en soi à définir la nature de la dépression et la difficulté de toute guérison. (p.23)
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Un centre d'extermination ne peut que fabriquer des cadavres ; une société de domination absolue engendre un monde de morts-vivants.
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(...) ce genre d'indifférence illustre avec force l'incapacité, pour qui est extérieur au problème, de mesurer l'essence du mal. La dépression de Camus et maintenant celle de Romain Gary - de toute évidence aussi celle de Jean ( Seberg ) - étaient pour moi des maux abstraits, en dépit de ma compassion, et à l'instar de la majorité de ceux qui jamais n'ont personnellement fait l'expérience de la maladie, je n'avais pas la moindre idée de ses véritables dimensions ni de la nature de la souffrance qu'endurent tant de victimes à mesure que l'esprit poursuit son insidieuse déliquescence.
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Un bouquin fascinant sur la maladie mentale.
Ce n'est pas un "tabou" Cet auteur raconte
sa vie de profond désespoir.
une expression juste, "Une Tempête sous le crâne"
Dianne Massicotte
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La dépression est un dérangement de l'esprit si mystérieusement cruel et insaisissable de par la manière dont il se manifeste au moi, à l'intelligence qui lui sert de médium_qu'il échapperait pour un peu à toute description Aussi demeure-il- pratiquement incompréhensible pour qui ne l'a pas lui-même subi dans ses manifestations extrêmes
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Sa sensibilité n'avait pas été écrasée par la botte impitoyable de cette organisation dont les membres devaient faire preuve de virilité et d'une culture stérile, philistine, voire inexistante.
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La plus grande illusion à propos du suicide réside dans cette croyance qu’il existe une réponse définitive, unique et immédiate –voire même un faisceau de réponses- quant aux raisons susceptibles d’expliquer l’acte.
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Jamais, depuis le jour où j'avais été vendu pour la première fois, je n'avais ressenti une rage aussi grande, une rage intolérable, une rage qui me rappelait la fureur d'Isham quand il hurlait des insultes à Moore, une rage qui était le point culminant de toutes les angoisses réprimées, de toutes les frustrations qui grandissaient en moi depuis ce temps lointain, dans mon enfance, où des conversations de véranda m'avaient appris que j’étais un esclave, et un esclave pour toujours. Mon coeur, comme je l'ai dit, se rétrécissait, mourait, disparaissait en moi et, pour combler ce vide ma rage, comme un nouveau-né se mettait à hurler. C'est à ce moment là que j'ai compris sans le moindre doute, sans la moindre conscience du danger que - quel que soit l'endroit, quel que soit le moment, quelle que soit la douce jeune fille cueillant innocemment des fleurs sous une charmille, ou la dame penchée sur son tricot dans la fraîcheur d'un salon de campagne, ou l'innocent jeune homme contemplant, assis, les murs couverts de toiles d'araignée dans les cabinets au bout de son jardin d'été - le monde entier des Blancs s'effondrerait un jour, tomberait en morceaux, victime de ma vengeance, périrait de mes mains et selon mes plans. J'eus un haut- le- coeur et dus faire un effort pour ne pas vomir sur les planches où j'étais assis.
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Dans certains cas, comme je l'ai déjà dit, pour obtenir quelque faveur d'un Blanc, il est préférable de ne pas dire même "s'il vous plaît", mais de se draper en silence dans sa propre négritude comme dans le plus noir des suaires.
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Car dans pratiquement toute autre maladie grave, un patient à ce point affligé serait cloué dans son lit, probablement sous l'effet de calmants et branché aux tubes et fils des respirateurs artificiels, mais en tout cas dans une posture de repos et dans des conditions d'isolement. Son invalidité serait inévitable, incontestée et nullement déshonorante. Cependant, la victime d'une dépression n'a pas ce genre d'option et en conséquence se retrouve, à l'instar d'un blessé de guerre ambulatoire, plongé dans d'intolérables situations sociales et familiales. Et là il lui faut, malgré l'angoisse qui dévore son cerveau, offrir à d'autres un visage analogue à celui que l'on associe aux circonstances et aux relations de la vie normale. Il lui faut s'efforcer de parler de tout et de rien, de réagir aux questions, de hocher la tête et de froncer les sourcils d'un air entendu et, même, que Dieu l'aide, de sourire. Pourtant, c'est pour lui une épreuve atroce que de s'arracher quelques mots. (pp. 97-98)
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C'était là une illusion aussi stupide et fantasque (aussi ignoble en fait) que l'idée qu'elle s'était faite du ghetto ; à savoir que la simple présence des Juifs, et l'importance que les Nazis attribuaient à leur extermination, étaient d'une certaine façon un gage de sa propre sécurité. Et du salut d'Eva et Jan.
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L’avidité n’est pas affaire de race, mais un penchant naturel de l’homme.
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L'un de moments les plus mémorables de "Madame Bovary" est la scène où l'héroïne implore le prêtre du village de lui venir en aide..."..."...Je me sentais un peu comme Emma Bovary quant à ma relation avec le psychiatre.
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Un jour, à midi, dans la splendeur d'un été sans nuage de la Caroline, ce qui restait de huit jeunes gens morts gisait répandu dans le paysage, parmi les orties, les aiguilles de pin et les jeunes mélèzes. Ils n 'avaient pas tant l’air d'être morts que réduits à des débris d’os, d'entrailles et de chairs qui pendaient çà et là comme s'ils avaient été projetés par un tuyau d'arrosage, et auxquels il était impossible d'attribuer la qualité de la vie, encore moins la possibilité de la perdre. Toutefois, il est vrai, ceux-ci étaient morts très vite, sans doute avant que la moindre lueur de conscience, d'étonnement, d’appréhension et de terreur ait eu le temps d'être enregistrée par leur esprit.
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Chacun de nous invente ses propres moyens pour échapper à l'intolérable. Parfois,à force de fantasmes nous parvenons à en nier l'existence. Je me souviens d'avoir répété, abasourdi ,les mots qu'il me sommait de dire --《pourtant moi seul règnerait !--》 tandis que mon esprit formulait d'autres mots capables de me faire oublier l'anxiété du moment. Mon nom est Paul Whitehurst, nous sommes le 11 septembre 1938 alors que Prague attend l'ultimatum de Hitler .Ainsi apaisé par l'histoire, je me laissai hisser lentement et de plus en plus haut à travers les ombres chaudes et denses de la pièce. Et là, flottant au niveau des immortels musiciens ,je fus capable de contempler impassible le père ėperdu de chagrin et le petit garçon blotti dans ses bras.
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Car le Prédicateur avait raison : Celui qui augmente ses connaissances augmente également ses chagrins. Et Samuel Turner (que j'appellerai dorénavant Marse Samuel car c'est sous ce nom que je le connaissais) ne pouvait pas deviner, dans son innocence, sa décence, sa terrifiante bonté et la tendresse de son coeur, de quels chagrins il se rendait responsable en me nourrissant de cette demi-mesure de connaissances : pas de mesure du tout aurait été bien préférable.
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Pour moi les vrais guérisseurs furent la solitude et le temps.
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Mais les guerres sanglantes et la puissance des nations, comme l'a remarqué Bismarck, sont fondées sur ce type de consentement irréfléchi.
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En 1985 à Paris et par une soirée fraîche de la fin octobre, je pris pour la première fois conscience que la lutte contre le trouble dont souffrait mon esprit - une lutte qui m'accaparait depuis plusieurs mois - risquait d'avoir une issue fatale.
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Je me rappelle que, plus tard, ce jour-là, quand Moore vint me chercher au marché pour me ramener à la ferme dans la charrette entre les champs d'été jaunâtres et desséchés, j'étais plein de sombres sentiments que je n'arrivais pas à chasser, profondément troublé par le fait que ce n'était pas les insultes, le mépris ni même l'indifférence d'une personne blanche qui pouvaient allumer en moi cette haine meurtrière, mais sa pitié, peut-être même le plus tendre élan de sa charité.
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