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Critiques de Xavier-Marie Bonnot (342)
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Nefertari dream

Xavier-Marie Bonnot nous offre avec ce Nefertari dream à voir les deux aspects de l'Egypte : celui d'un pays au passé omniprésent dont l'histoire si riche et si prenante est parfois comme un poids alors que dans le même temps, les événements politiques, que ce soit le terrorisme ou la révolution de ce printemps arabe, façonnent les habitants.



Les deux personnages principaux, Rodolphe et Noah, navigue ainsi entre les événements, entre les époques et entre les codes de leurs deux mondes qui se rencontrent, se mêlent et peinent parfois à se comprendre pleinement. Ils nous offrent surtout une vision de l'Egypte loin du glamour des musées, des temples, des pyramides et autres tombeaux, permettant de lever un peu le voile sur les souffrances d'un peuple.



Un très beau roman, en forme de déclaration d'amour, qui nous offre un voyage entre passé et présent fascinant.
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La bête du marais

À la lecture du synopsis, j'étais certaine que l'auteur allait m'emmener sur des sentiers inexplorés et ce fut effectivement le cas.



Dès les premiers chapitres, nous nous sentons en pleine immersion d'une culture très particulière. Il m'a fallu un certain moment avant de pouvoir me laisser séduire par le récit et les personnages, car la plume de l'auteur n'est pas aisée à lire pour une lectrice qui ne vient pas de ce petit coin de pays, et ce, malgré le glossaire en fin de roman. Par contre, une fois que j'ai pu surmonter ce léger obstacle, j'ai pleinement savouré l'intrigue.



Si vous vous attendez à lire un roman policier qui vous fera perdre haleine du début jusqu'à la fin, ce n'est pas tout à fait le cas avec celui-ci. C'est plutôt un récit où le suspense s'installe graduellement afin de nous faire saisir la culture et l'environnement qui entoure nos personnages. Et en cela, l'auteur excelle. Je me suis sentie vraiment plonger au sein de cette communauté, entre tradition, mythe et légende.



J'ai particulièrement apprécié le personnage de Michel. Son petit côté flic à l'ancienne qui ne se fie qu'à son instinct m'a charmée. De plus, il semble bien connaître ce petit coin de pays ainsi que la communauté. Par la même occasion, nous apprenons à bien saisir cette culture par le biais de ce personnage. Et je dois avouer que je suis bien curieuse face au premier tome de cette saga, car nous apprenons à connaître ce policier alors qu'il vient tout juste de faire surface suite à une enquête qui semble l'avoir passablement affecté.



C'était le premier roman que je lisais de cet auteur et je suis bien heureuse d'avoir découvert non seulement sa plume, mais également ce personnage. J'ai bien envie de découvrir les autres tomes de cette saga.


Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
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La voix du loup

Je commencerai par une phrase très plate : ce roman est à lire pour tout ceux qui sont pour la peine de mort. Pour ma part, je me dis que je suis heureuse de vivre dans un pays où elle a été abolie. Tuer ne résout jamais rien. L'auteur le dit mieux que moi dans ce roman.

Le Baron a été rudement éprouvé quand il a assisté à l'exécution de Sylvain Moretti. Les faits ne nous sont pas épargnés, et c'est avec raison. Je le martèle : rien ne justifie une exécution. L'auteur n'a pas choisi la facilité : oui, Sylvain Moretti était coupable, et c'est une raison de plus pour dire à quel point cette partie du récit est courageuse. Il n'est pas non plus angélique, il montre ceux qui sont pour, ceux qui ne regrettent pas cette exécution, ceux qui disent que si c'était à refaire, ils le referaient - on parle peu, finalement, des assistants du bourreau; Vous l'aurez compris, ce n'est pas une lecture facile, mais c'est une lecture forte.

Vingt-cinq ans plus tard, le Baron est obligé de se replonger dans cette affaire. Parce qu'un meurtre a été commis, selon le même mode opératoire. Parce qu'il est des personnes qui pensent que Sylvain Moretti était innocent, victime des brutalités policières. Parce qu'un autre tueur aurait rôdé à Marseille à l'époque du meurtre et aurait pu être le véritable meurtrier de Laurence. Oui, cela fait beaucoup, cela fait trop, et de Palma se doit de tout mener de front. De plus, une toute nouvelle policière intègre le groupe, passionnée de musique, comme lui, à fond dans le travail, comme lui, n'hésitant pas à poser les questions qui peuvent fâcher le Baron. Il voit en elle quasiment sa fille spirituelle et lui souhaite de ne surtout pas finir comme lui. Oui, le Baron est sans illusion sur ce qu'il est devenu.

Pas vraiment de moments d'apaisement dans cette enquête. Michel de Palma a beau être amateur d'opéra (et moi aussi), le théâtre en lui-même devient lieu de l'enquête, et si le commandant pensait en connaître beaucoup sur le monde de l'Opéra, il découvre qu'il en ignorait plus encore.

- Ce sont des gens comme les autres ! lui dit sa petite voix.

- Non, ce sont des musiciens. Tu ne comprends rien à rien.

- C'est bête de croire que les hommes et les femmes qui sont dans cette fosse sont incapables de faire le mal !

- Parfois, on a besoin de ce genre de croyance pour embellir la vie.

La musique, et cette fameuse "voix du loup" que je ne connaissais pas, est l'un des fils conducteurs de ce roman, musique qui n'adoucit ni le présent, ni les souvenirs, autour d'un instrument que l'on retrouvera dans l'oeuvre de Xavier-Marie Bonnot : le violon.

Une oeuvre forte, comme les précédentes enquêtes du Baron.
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La vallée des ombres

Un roman noir, puissant et addictif.



La vallée des ombres ou une plongée au cœur d'un village de montagne encaissé où tout le monde se connaît mais où les rumeurs, manipulations et traîtrises de villageois règnent en maître.

Le village est comme cloisonné et vit grâce à l'industrie.

René Vasseur, fils d'un ouvrier syndicaliste communiste, a quitté le village pour entrer dans la Légion étrangère.

En quête de reconnaissance par son père, il revient au village après plus de 20 ans d'absence et plusieurs souvenirs resurgissent.

De son amour d'adolescent à la mort de son frère, du combat de son père à l'usine et surtout de ses relations difficiles avec lui, ce retour aux sources est le début d'une introspection.

René revient-il pour trouver des réponses ses questions, se venger de la mort de son frère, parler à son père avant qu'il ne rende son dernier souffle, revoir et s'expliquer avec Samia, la femme qu'il n'a jamais cessé d'aimer ?

Les réponses permettront à René de se libérer de ses vieux démons et marque l'émergence d'une nouvelle vie.



Un livre à la fois dur et émouvant, où les personnages sont à la fois attachants et traînent un lourd passé. Une belle découverte.
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L'enfant et le dictateur

Les images oubliées me sont revenues instantanément ... L'exécution sordide de Ceausescu, les enfants inexpressifs, abandonnés dans leur lit cage, les convois ensuite, menés par des dizaines de bénévoles, transportant vers la Roumanie le fruit de collectes un peu partout dans le pays ...

Ce livre touchant m'a permis d'aller au-delà des images choc qui avaient marqué mes yeux de 20 ans.

On y découvre un peu de la vie des roumains sous Ceausescu.

On y lit aussi les difficultés de Marion et ses parents à établir (et maintenir) des relations sereines, bien que ne manquant jamais d'amour.



Je n'ai pas écrit cette critique tout de suite. Je voulais digérer et comprendre pourquoi je me sentais légèrement déçue.



En réalité, je reste un peu sur ma faim. C'eut été sans doute trop intime mais je m'attendais à être emmenée plus loin dans la réflexion.



Merci à babelio et aux éditions Belfond, mais aussi à Marion le Roy Dagen pour son témoignage



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Le dernier violon de Menuhin

Sur un point de départ intéressant, je n'ai aimé ni l'écriture que j ai trouvée alambiquée ni l improbable intrusion du fantastique dans une histoire de musique,, de psychologie et de terroir.
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La vallée des ombres

Un excellent roman dur, âpre qui se dévore aisément. Les années n’ont pas eu de prise sur la vallée industrielle de la Romanche.. Depuis des générations les mêmes trichent, tuent et manipulent. Nul ne peut aider le héros, René Vasseur. Ni la police locale et le syndicat ouvrier. Ni son père à l’agonie, ni l’amour de sa vie. Même sa mémoire le trahit. Qui a tué son frère ? Qui a tué l’assassin de son frère ? A qui est cette voiture semblant le suivre ? Qui a tué son ami d’enfance Brahim au lendemain de son retour ?

J’ai peur. J’ai toujours eu peur. C’est peut-être pour cela que je suis dangereux.

Xavier-Marie Bonnot évite de faire de René Vasseur un héros. Juste un homme dérangeant le nid de frelon en fouillant sa propre vie ; juste un homme cherchant à survivre à son retour dans la vallée.  


Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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Le pays oublié du temps

Le Pays oublié du temps : Plume de cristal 2011 !





Le Festival International du Film Policier de Liège s'est terminé avec son cortège de remises de Prix.



Cette année, le Jury littéraire a primé Xavier-Marie Bonnot pour son très beau roman Le Pays oublié du temps. Atypique, ambitieuse, émouvante et parfois effrayante, l'intrigue criminelle entraîne le Baron (le personnage de flic marseillais fétiche de Bonnot) dans le monde du trafic des arts premiers tout en revisitant les mythes de l'exploration des terres sauvages. Si le livre multiplie les clins d'oeil à Freud, Levi-Strauss ou Margaret Mead, il reste avant tout une redoutable machine romanesque.



Source : http://centre-steeman.blogspot.com/2011/04/xavier-marie-bonnot-le-pays-oublie-du.html




Lien : http://festivaliege.be/conco..
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Place du Paradis

Xavier Marie-Bonnot nous fait suivre les parcours de Pierre, photographe de guerre, et Marie, jeune femme ayant rejoint l’État Islamique. Nous découvrons leurs histoires personnelles, leurs réflexions, et leur relation qui naîtra en Syrie en 2017, et qui se poursuivra en 2022 au parloir de la prison où Marie est incarcérée pour terrorisme à son retour en France.



Si nous avons bien affaire à une fiction, celle –ci est entrecoupée par des témoignages des accusés du procès des attentats en 2021, ou par des articles de presse datant de 2015.



Le tout donne un roman bouleversant, dur, qui essaye de comprendre comment des jeunes peuvent s'engager dans le terrorisme, mais qui questionne aussi la part de responsabilité de la société et le poids de son histoire dans ce phénomène.
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Berlin Requiem

L’auteur, pour écrire ce roman que j’ai beaucoup apprécié, s’appuie sur l’histoire véridique de Wilhem Furtwängler, pour évoquer le rapport des Nazis avec la musique classique. Il crée des personnages romanesques, nous suivons donc la formation de Christophe Meister excellent musicien et de sa mère Christa grande cantatrice qui déteste le nazisme et sera déportée car elle a un père juif. Tous deux personnages fictifs.



Comme tous les romans qui se passent lors de la montée du Nazisme, j’éprouve une angoisse pour tous les personnages juifs. Quand on sait ce qui va leur arriver, on a envie de leur dire : « fuyez mais fuyez vite ». C’est le cas pour la mère de Rodolphe, Christa qui hélas sera déportée alors qu’elle s’était réfugiée en France.



Mais j’oublie de vous dire le thème principal de ce roman, qui s’appuie sur des sources historiques très sérieuses, à savoir les rapports de Wilhlm Furtwängler avec le nazisme. Dès 1920, il est un chef d’orchestre reconnu et à la tête de l’orchestre de Berlin, il est une gloire internationale. Il n’a jamais été membre du parti Nazi et on le sait aujourd’hui à aidé de nombreux juifs à s’échapper de la persécution nazie. mais en revanche, il est resté en Allemagne jusqu’à la fin et a joué pour les dirigeants Nazis dont leur chef Hitler. Il était de façon évidente une caution pour le régime.



Pourquoi n’est-il pas parti de ce pays dont il détestait le régime ? Sans doute, c’est la thèse du livre, mettait-il la musique au dessus de la politique. Il voulait, aussi, montrer que l’Allemagne avait autre chose à montrer que ces horreurs nazies. Les paradoxes de la dénazification feront qu’il aura beaucoup de mal à se disculper alors que Karajan, nazi convaincu et membre du parti n’aura aucun ennui.



La partie romanesque, permet de raconter beaucoup de choses sur la direction d’orchestre et de rendre plus incarnée la montée du Nazisme. Je n’ai pas du tout aimé la révélation finale et cela ne rajoute rien au roman. J’espérais de toute mes forces que l’auteur n’oserait pas, mais si …
Lien : http://luocine.fr/?p=16976
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La vallée des ombres

Une histoire triste (Dépressifs s'abstenir!) et banale (Un ancien légionnaire revient dans son village natal pour assister son père mourant et venger la mort de son frère ).

J'ai trouvé les personnages caricaturaux et parfois pénibles ,le récit creux et invraisemblable (Le personnage principal mis en examen pour le meurtre d'un enfant est laissé libre sous contrôle judiciaire ,le chef de la Police Municipale d'une petite ville dispose de pouvoirs exorbitants )

Je suis allé jusqu'à la fin en espérant un éventuel rebondissement qui n'est pas venu tant l histoire est prévisible .

Une grosse déception.!
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La bête du marais

Alors qu'il se remet lentement des blessures reçues lors de sa dernière enquête le commandant De Palma est contacté par un avocat qui lui demande de rechercher William Steinert un riche industriel allemand. Il refuse d'abord mais lorsque c'est l'épouse elle même qui vient le trouver il finit par accepter. Mais le corps du riche industriel est retrouvé dans les marais et que la police de Tarascon conclut à une noyade accidentelle, il ne croît pas que la victime ait pu se noyer dans vingt centimètres d'eau et poursuit les recherches mettant une nouvelle fois sa vie en danger.



En parallèle des recherches effectuées par De Palma son adjointe est amenée à enquêter sur des meurtres qui se succèdent dans le milieu de la pègre. Deux enquêtes liées entre elles.



L'intrigue est très bien maîtrisée par l'auteur avec de nombreux rebondissements et une grosse affaire mettant en jeu des moyens financiers considérables dans laquelle le grand banditisme est partie prenante.



Comme dans l'enquête précédente l'auteur nous dépeint de manière profonde la Provence chère à Mistral avec ses us et coutumes, ses particularités, ses légendes, son parler chantant avec une petite pointe de poésie.



On apprécie beaucoup le personnage de De Palma, un flic à l'ancienne, fidèle dans ses amitiés, et qui a des rapports particuliers avec la pègre qui le respecte.



La plume de l'auteur est riche imagée mais se révèle un tantinet difficile à appréhender pour les lecteurs qui ne sont pas familiarisés aux particularités de la région et à son patois qui émaille un peu le récit. Pour le glossaire explicatif il eut été préférable qu'il soit en bas de page.



Tout comme le premier volume de la série, l'auteur nous livre un roman policier plaisant à lire avec une toile de fond travaillée.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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Berlin Requiem



Que peut un artiste, un intellectuel, une sommité face à la barbarie d’un régime totalitaire ? Xavier-Marie Bonnot tente de répondre à cette question en mêlant dans ce roman des éléments historiques, tels que les relations du chef d’orchestre du Philarmoniker de Berlin Wilhelm Furtwängler avec le régime nazi et ses dignitaires ; et par l’introduction de personnages totalement fictifs, Rodolphe Meister, fils d’une célèbre cantatrice Christa Meister. Tous trois sont nés à Berlin, se connaissent et se fréquentent, à tel point que le jeune Rodolphe, musicien lui-même, envisage secrètement d’égaler Furtwängler et de le remplacer, si le destin lui sourit. Mais dans ce récit, ce qui est abordé , c’est la question du rapport de l’art et du pouvoir politique .Ainsi , une conversation entre le Führer et le célèbre chef d’orchestre est-elle évoquée au début du roman : les divergences sur le pouvoir de la musique apparaissent :pour Hitler, c’est faire de la musique le « guide de tout un peuple » ,pour Furtwängler, la musique agit autant sur la raison que sur les sentiments .A la fin de cette conversation, le maestro trouve Hitler commun et médiocre : « Cet homme a une multitude d’idées marginales et fort conventionnelles sur l’art .Sa médiocrité m’aurait effrayé si je n’avais pas été persuadé que jamais il ne parviendrait au pouvoir », note-il dans son carnet.

En fait, Xavier-Marie Bonnot ne se contente à aucun moment de décrire Wilhelm Furtwängler comme un homme hors de son temps, un individu isolé complètement inconscient de ce qui se passe autour de lui. Au contraire : il n’ignore pas les persécutions antisémites mises en route par le régime nazi dès sa « prise de pouvoir : Fritz Busch est arrêté en pleine répétition, Bruno Walter, d’origine juive, ne peut plus diriger le Gewandhaus de Leipzig. Le jour de l’incendie du Reichstag, Furtwängler se rend compte du subterfuge faisant accuser un communiste hollandais et prétexte à une future répression.

L’auteur éclaire en fait les capacités de la culture à résister à la barbarie .Ainsi, le jour du 3 mai 1935 , un concert est donné devant les plus hauts dignitaires nazis parmi lesquels Hitler, Goebbels, et Goering .Le maestro se concentre sur la future exécution de la Neuvième Symphonie de Beethoven , dont le message , un hymne à la fraternité humaine et à la joie , est en complète contradiction avec l’idéologie nazie .Un collaborateur du maestro lui suggère une parade pour ne pas faire le salut nazi : « Tenez votre baguette dans votre main droite, quand vous saluerez. De cette façon, vous n’aurez pas à faire le salut nazi. »

On trouve dans le roman d’autres réflexions sur la musique, sur le pouvoir de la culture, réel ou supposé. La partie fictionnelle du roman est une bonne illustration du pouvoir de l’exemplarité d’un modèle : Rodolphe Meister accède à la maturité, à la maîtrise de son art par la fréquentation du maestro, par des dialogues sur l’interprétation, sur les performances d’autres chefs d’orchestre comme Toscanini. En refermant ce beau roman, les lecteurs attentifs à la problématique des relations entre art et politique éprouveront la sensation marquée qu’une œuvre vient d’être ajoutée à cette thématique et qu’elle sera citée…





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Berlin Requiem

L’art est-il plus fort que la politique? Cette question est un peu le fil conducteur de ce roman dans lequel j’ai fait la rencontre de Wilhelm Furtwängler, un chef d’orchestre réputé. Il dirige l’orchestre philharmonique de Berlin alors que Hitler monte en puissance et accède au pouvoir. Il aurait pu fuir, comme d’autres musiciens ou écrivains. Mais lui a décidé de rester. Non pas par soutien au National Socialisme, mais par amour et respect pour sa musique. Pour lui, diriger son orchestre, vivre de sa musique ne doit pas être influencé par la politique.



En parallèle, on suit deux personnages fictifs. Rodolphe Meister et sa mère. Elle est une cantatrice célèbre et le jeune garçon déclare très jeune un vif intérêt pour la musique. Mais la guerre éclate, et ils sont poussés à fuir l’Allemagne. Ils se retrouvent à Paris, et seront bien vite séparés dans des conditions dramatiques.



Enfin, après guerre, on retrouve notre chef d’orchestre, et Rodolphe Meister, à qui on demande de prendre la suite du chef. Le moment de refaire le point sur ces années passées, sur leurs diverses expériences et sur le chemin à prendre. Le jeune homme se souvient d’avoir déjà rencontré Furtwängler alors qu’il était enfant.



J’ai trouvé ce roman passionnant, alors même que je suis totalement ignorante dans le domaine musical. On peut apprécier cette histoire sans rien y connaître, et on se laisse vite bercer par la musique si précieuse à ces histoires. J’ai éprouvé le besoin d’accompagner ma lecture d’enregistrement du chef pour m’approcher au mieux du personnage.
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Berlin Requiem

Sous la plume de Xavier-Marie Bonnot, nous découvrons la vie de Furtwangler, chef d'orchestre adulé par le peuple allemand, décédé en 1954 à l'âge de 68 ans. Pour contexte de fond : la seconde guerre mondiale et ses privations...

Nous savons la fascination d'Hitler pour la musique et à quel point le chantage faisait partie du mode de fonctionnement du régime. Nous savons aussi que ceux qui firent le choix de rester ont aussi fait le choix de subir les désirs et les manipulations de ceux qui gouvernaient.



Furtwangler n'était pas Nazi, ce n'est pas l'Allemagne qu'il ne voulait pas quitter, c'était la musique qu'il voulait conserver. Rester pour jouer. Jouer pour ceux qui restent, c'était pour lui un moyen de préserver un peu d'humanité en Allemagne.



C'est une belle prouesse que d'offrir au lecteur cette douce vie de Furtwangler, qui mit la musique au centre de tout son monde, parce qu'elle était sa vie.



Le roman est émouvant, la fin est sublime... Magnifique.
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Berlin Requiem

Wilhelm Furtwängler est l’un des plus grands chefs d’orchestre allemands. Il dirige l’orchestre philarmonique de Berlin et éblouit son public par son génie virtuose.

En 1934, c’est le début des années noires. Le nazisme s’impose et dépossède les artistes de leur art. Les juifs sont exclus de l’orchestre et contraints de s’exiler. La culture devient politique. La musique devient un véritable instrument de propagande. Continuer d’exercer son art mais en se soumettant au régime du IIIe Reich… ou fuir l’Allemagne ?

Pour Furtwängler, ce choix n’a pas de raison d’être. Mais l'art est-il véritablement au-dessus de la politique ?

À Berlin, tout le monde s’épie, tout le monde se renifle. Pour la jeune Winifred, l’Oncle Wolf, l’homme sur la photo, dirigera un jour l’Allemagne et lui rendra son honneur, sa grandeur. Un sauveur !

Rodolphe Meister, fils d'une célèbre cantatrice, rêve de diriger un jour l'Orchestre philharmonique de Berlin et observe les événements avec son regard de jeune garçon. Mais il est surtout captivé par la chorégraphie gestuelle du Maître, le chef d’orchestre Wilhem Furwängler.

- Tu veux voir l’orchestre ? Ici à Bayreuth, personne ne peut le voir, ni son chef. Monte sur le pupitre.

Rodolphe aura sept ans dans trois mois.

Furtwängler hisse l’enfant sur la chaise haute. De là, il domine la fosse qui pénètre loin sous la scène. Les musiciens rangent leurs instruments, échangent quelques mots feutrés dans un bruit de bric-à-brac. En l’apercevant, le premier violoncelle adresse un sourire à Rodolphe qui répond par un signe de la main.

*

- Vous n’êtes pas à la bonne page !

Furtwängler observe Rodolphe qui tapote du doigt l’énorme partition sur le pupitre.

- Ce n’est pas là que vous vous êtes arrêté.

Furtwängler se penche vers l’enfant et lui souffle :

- Tu as raison, mon garçon. Mais comment le sais-tu ?

- Je sais très bien lire la musique.

Rodolphe cherche les dernières pages

- Alors, je dois t’avouer un secret, dit Furtwängler à voix basse. Mais il ne faut pas que tu le répètes. Pas même à Christa Meister. Promis ?

- Juré.

- Je connais la partition par cœur. Toutes les notes, de tous les instruments. Tous les silences…

C’est pour cette raison que je ne tourne pas les pages. Ça ne sert à rien.

Rodolphe écarquille les yeux en visant le gros livre. - Tout ça vous le savez par cœur !

Wilhem appuie la pointe de son index sur sa tempe.

- Tout est là-dedans ! Dans ma tête.

Rodolphe reste bouche bée.

- Est-ce que tu aimerais être chef d’orchestre plus tard, quand tu seras grand ?

- J’hésite, répond le gamin avec aplomb. Peut-être pianiste, car je joue bien. Ou peut-être compositeur.

- Pourquoi compositeur ?

- Parce qu’il est comme Dieu. Lui seul est la musique.



*



Hitler est un camelot qui ne comprend rien à rien à la musique.

Du grand Mendelssohn, Goebbels affirme que c’est de la musique de Juif, une pâle imitation des grands génies allemands. Il a promis de le retirer bientôt du répertoire du Berliner, car le peuple allemand s’est réveillé. Bannir le grand Mendelssohn, comme Hindemith ou Schönberg, des dégénérés… Tous des amis proches de Wilhelm Furtwängler.

Depuis des lustres, Göring veut s’approprier le chef d’orchestre. Goebbels n’a jamais pu cacher sa rivalité envers le maréchal obèse. Göring a nommé Furtwängler conseiller d’État, titre prestigieux mais vide, irrévocable. Göring est un vrai prédateur, il sait s’y prendre pour piéger les hommes qui aiment les honneurs. Le titre de conseiller d’État ne peut-être annulé sans une décision spéciale du Führer et seulement en cas de meurtre ou de trahison. Pour compromettre une personnalité, il n’y a pas mieux. De son côté, Goebbels, dès son arrivée au pouvoir, bombarde le célèbre musicien de titres : Reichkultursenator, vice-président de la Reichsmuzikkammer.

Le musicien accepte, parce qu’il a toujours été un homme sensible aux marques de reconnaissances.

Il vient de chausser le mauvais étrier.



*

Xavier-Marie Bonnot retrace d’une plume assurée toute la montée en puissance de ce régime barbare. Avec toutes les manipulations et les divers degrés de chantage afin de resserrer les rênes du pouvoir.

Un musicien, c’est sacré, bien plus qu’un vulgaire soldat. Chair à canon, chair à musique.

Comme Strauss, Furtwängler fait désormais partie des projets nazis. La nouvelle Allemagne se doit d’avoir ses monuments, vivants si possible. Les deux hommes deviennent l’escorte sonore du Führer. Hitler en a décidé ainsi. Personne ne touchera à l’idole des Allemands.

*

Juin 1954, l’opéra royal du Danemark cherche un nouveau chef d’orchestre pour remplacer le grand Wilhelm Furtwängler…


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Le dernier violon de Menuhin

Rodolphe Meyer était le plus grand violoniste de sa génération avant de sombrer. Lorsque sa grand-mère décède, il retourne en Ardèche et plonge au plus profond de lui-même pour comprendre ce qu'il a été et ce qu'il n'est plus.

Ce livre est une parenthèse désenchantée. La première partie est un instant suspendu dans le temps, on se laisse emporter au gré des humeurs de Rodolphe et de Lord Wilton, son Milanello, son compagnon.

L'amour d'un petit fils pour sa grand-mère délaissée car la vie est ainsi, les chemins se séparent pour se retrouver au moment du grand départ. Et ce moment fait rejaillir tous les souvenirs enfouis ....

Dans la seconde partie on découvre son double ... imaginaire .... Mais qui n'en a pas un ? Quoique celui-ci soit particulier.

L'auteur a une force d'écriture rare et il est là où on ne l'attend pas !!


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Nefertari dream

Le livre s'ouvre sur l'attentat du Bataclan. Rien à faire, même évoqué en quelques lignes, ça me fait toujours mal. Le terrorisme, l'intransigeance, le fanatisme, sont présents tout au long du roman, comme une ombre terrible et menaçante. Les protagonistes voyagent d'une Égypte si belle, si envoûtante et pourtant violente et misérable, à Paris, ville du romantisme, comme une respiration après la folie des hommes.

Xavier-Marie Bonnot possède une bien jolie écriture, d'une grande puissance évocatrice. L'Égypte est là, vous y êtes. L'histoire d'amour est forte, belle, tellement touchante.

J'ai dévoré ce bouquin avec beaucoup de plaisir. J'en sors avec le coeur un peu égratigné et une furieuse envie de retourner en Égypte, si les fous furieux veulent bien se calmer un peu.



#NefertariDream #XavierMarieBonnot #Belfond #Babelio #Égypte #livres #chroniques #lecture



Le quatrième de couverture :



La grande reine Nerfetari, il y a 3 300 ans, aurait-elle pu imaginer les femmes de son pays voilées, excisées, citoyennes de deuxième classe ?

Rodolphe Cordier, archéologue, vit non loin de Nefertari Dream, un bazar à touristes sur la rive ouest du Nil qui vend de l'antique en toc et du faux rêve. L'Égypte de Rodolphe n'est pas celle des boutiquiers, mais de la civilisation millénaire à laquelle il a consacré ses recherches. Tout à sa passion, il évite de regarder en face le pays pauvre qui l'entoure, ce peuple qui marchande son patrimoine et plie sous une dictature féroce et la barbarie du terrorisme... jusqu'au jour où sa route croise celle de Noah, jeune archéologue égyptienne née à deux pas de la tombe de la grande reine Néfertari. Au même moment, le printemps égyptien enflamme la place Al-Tahrir, au Caire. Noah, la rebelle, y retrouve Amina, son amie d'enfance devenue médecin et militante islamiste. Tandis que le peuple se soulève et renverse un tyran, Rodolphe découvre ce qu'il n'attendait plus dans une falaise de la vallée des Reines. Mais la révolution menace de tout balayer, Amina est arrêtée et Noah, gravement blessée...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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La vallée des ombres

René Vasseur est légionnaire. Après vingt ans d'absence, il revient au pays car les jours de son père sont comptés et il souhaite être là pour son départ. En vérité, il souhaite découvrir le coupable de la mort de son frère, assassiné vingt ans plus tôt lors d'un mouvement de grèves.

Une vallée bien sur, un village, une usine, une atmosphère. Les non-dits, les rivalités qui commencent dès l’école et les jalousies, une famille où chacun accumule ses rancœurs et ces haines dont on ne connaît pas toujours les origines. Le sujet est traité avec justesse et on y retrouve ces taiseux qui ne trahiront jamais les leurs.

Je me suis retrouvée dans ce monde ouvrier dont on ignore bien souvent la droiture et la fidélité à la parole donnée.

Les personnages m’ont ramenée de nombreuses années en arrière et m’ont particulièrement touchée. Si vous cherchez une histoire prenante et pleine de sensibilité, ce livre est pour vous.

L’auteur a mis de ses tripes dans ce roman et ça se sent bien.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Les âmes sans nom

Années 80.

Années 2000.

Marseille.

Belfast.

Le commandant De Palma ne change pas. Il est toujours aussi rétif à se soumettre à l'autorité. Ce n'est pas qu'il n'en fait qu'à sa tête, c'est qu'il tient à ce que justice soit rendue.

Et là, franchement, cela ne commence pas forcément bien : un officier de la DST en mission a été assassiné, là, à Marseille. Est-ce lié à sa mission ? Non, ce serait trop simple. Le Baron doit se plonger dans le passé de cet homme, et surtout, dans le passé de l'Irlande, du temps de Margareth Tchatcher, la dame de fer qui laissa mourir les grévistes de la faim irlandais. Oui, je prends partie.

Différente de ses enquêtes précédentes ? Oui et non. Oui, parce qu'il se plongera dans le nationalisme irlandais, et son étrange alliance avec des indépendantistes bretons. Non, parce que la famille est au coeur de cette intrigue, et que la vengeance est un désir universel qui, je le rappelle, est très éloigné de la justice.

Les âmes sans nom est un roman policier solide qui, comme La voix du violon, nous emmène dans un passé récent mais presque oublié.
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