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Critiques de Xavier-Marie Bonnot (342)
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Les vagues reviennent toujours au rivage

Pendant la pandémie , les migrants semblent avoir disparu des radars médiatiques comme si la situation des pays en guerre - Syrie , Libye , Afghanistan entre autres - s’était soudainement améliorée . Que nenni ! Les migrants continuent de fuir la misère et la mort en traversant à leurs risques et périls la Méditerranée après s’être délestés de leurs maigres économies auprès de passeurs opportunistes . Pour les plus chanceux , ceux qui ne se seront pas noyés , qui n’auront pas péri sous les balles d’une milice nationaliste , un camp de fortune les attend , comme celui de Moria sur l'île de Lesbos en Grèce . C’est dans ces camps surpeuplés qu’œuvrent les ONG comme SOS Mare Nostrum , dans lesquelles on trouve des logisticiens , des médecins ou des psychiatres comme Thalia Georguis ; Thalia cette femme grecque retrouvée morte à Marseille quelques jours plus tôt .

La commissaire Anne Moracchini et son adjoint le commandant Karim Bessour sont chargés de l’affaire qui va vite s’orienter vers la fachosphère locale .

Le commandant De Palma , surnommé “Le Baron” est lui à la retraite et vit sur un bateau mouillant au port de l’Estaque . La mort de son ancienne amoureuse va le forcer à rempiler , mais pour la bonne cause . Karim , qui sait que l’aide de son ancien patron peut lui être précieuse, va lui remettre une copie d’un manuscrit écrit par Thalia .Il retrace la vie d’une ces jeunes immigrées , Amira , une syrienne qui tente de survivre depuis le départ précipité de sa ville natale, Raqqa et après un mariage forcé avec un saoudien qui aurait pu être son père .

Ce témoignage écrit , comme des indices précieux dénichés dans l’appartement de Thalia vont conduire le Baron à mener ses investigations depuis les quartiers chauds de Marseille , jusqu'en Sicile puis en Grèce à la recherche d’une douloureuse vérité .



Un roman comme un hommage aux immigrés , ces voyageurs de l’impossible qui, en passant d’un côté à l’autre de la Méditerranée , espèrent retrouver l’espoir d’une vie meilleure . Un espoir vite déçu pour la plupart . Une chance inespérée pour les quelques uns qui pourront trouver un travail et s’insérer dans cette société occidentale . Une opportunité pour ces groupes nationalistes identitaires en manque d’actions , capables du pire pour faire triompher leur “patriotisme” d’opérette vide d’humanisme . Pour une bonne partie , des nostalgiques des régimes fascistes ,portant haut leur étendant raciste et xénophobe . Des “bas-du-front” qui n’ont aucune compréhension ni aucune indulgence envers ces migrants poussés par la guerre et la misère vers d’autres contrées en théorie plus hospitalières .

Difficile de ne pas s’attacher à la jeune Amira qui a vécu le pire et a été témoin d’horribles exactions commises par l’État Islamique . Un véritable livre dans le livre que ce témoignage retranscrit factuellement par cette membre d’une ONG , associations humanitaires qui œuvrent au quotidien pour tenter de soulager ces femmes , ces hommes et ces enfants de leur détresse physique et psychologique . L’auteur salue ici leur dévotion à cette cause qui nécessite un engagement total tout en tentant de garder une distance par rapport à ces êtres humains en détresse . Pas sûr que cette émotion puisse toujours être contenue .

Ce filigrane socio-politique engagé sert de fil rouge à ce roman policier où l’on retrouve avec plaisir le personnage du Baron . Un retraité toujours dans “le coup” qui reprend les rênes de cette enquête à sa manière : en profitant de ses qualités de mélomane pour suivre son instinct et la musique qui le conduira vers l’assassin de son ancienne amante .

Comme souvent dans les romans de Xavier-Marie Bonnot , l’auteur nous offre en prime une belle dose de mistral iodé qui caresse les murs de Marseille , cette ville qui incite au voyage et nous permet de nous évader quelques instants dans ces (trop) longs moments de confinements .

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Des mots par la fenêtre

L'évasion face à la morosité





Ce livre est un recueil de textes (poèmes, lettres, nouvelles, journaux de confinement...) de 64 auteurs différents, certains que j'ai déjà lu et d'autres dont je connais uniquement le nom, voir pas du tout... J'ai découvert ce roman sur la page Facebook de mon auteure préférée, Tatiana DE ROSNAY, elle fait partie des 64 auteurs. Ce livre a la particularité d'être sorti uniquement en version e-book car il est paru pendant et à cause du confinement dû au COVID 19, tous les profits iront aux Hôpitaux de France. C'est aussi un peu pour cette raison que je l'ai acheté.





Par contre, je n'ai pas eu une grande envie de le lire, je me suis même demandé si j'allais le finir... Est-ce le côté e-book? Peut-être, car le fait de lire sur un écran me donne des maux de têtes et d'yeux insupportables. Ou est-ce parce qu'il y a des auteurs que je ne connais pas ou n’apprécies pas? Je ne pense pas car j'ai l'habitude de lire ce genre de recueil comme par exemple 13 à tables!, au profit des Restos du Cœur.





Les thèmes abordés par les auteurs sont: la liberté, le confinement... Certains artistes du passé sont cités: Andy WARHOL, Victor HUGO... Certains auteurs parlent trop du confinement, on ne s'évade pas avec ces lectures or, c'est ce qu'on recherche en ce moment, l'évasion qu'on ne peut pas avoir à cause du confinement! D'ailleurs quand on lit le titre du recueil on s'attend à cette évasion, Des mots par la fenêtre suggère que ceux-ci sortent et s'en vont. Certains auteurs l'ont d'ailleurs un peu mieux compris, on a des textes sur la liberté et le voyage qui nous éloigne pour un moment de la morosité actuelle...
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Nefertari dream

Un très beau roman, qui mêle histoire et présent, amour et légendes, peuple et royauté. Xavier Marie Bonnot est fidèle à son habitude et vagabonde une nouvelle fois au delà des océans pour nous emmener en Égypte, terre de tous les possibles... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/04/01/nefertari-dream-xavier-marie-bonnot/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le pays oublié du temps

Il est toujours agréable pour moi de découvrir un auteur de romans policiers que je ne connaissais pas, et de poursuivre l'exploration de son oeuvre, avec cette troisième enquête du Baron, alias le commandant de Palma que je lis en peu de temps.

Ce que j'aime chez cet enquêteur, c'est qu'en dépit de son métier de policier, lourd, très lourd, il mène une vie presque normale. Il est divorcé, et là, il renoue avec une amie d'enfance, elle aussi en instance de divorce : le moment de retenter sa chance, lui qui n'avait pas osé quelques décennies plus tôt. Un peu de répit dans une enquête qui nous emmène très loin dans le passé et nous questionne sur plusieurs notions. La notion de civilisation, d'abord : nous avons vu les cultures autochtones à l'aune de notre culture occidentale (pour ne pas dire "civilisée") et les explorateurs sont allées à la rencontre de peuples qui ne demandaient rien, les ont jugés, et ont provoqué quelques problèmes. A la civilisation s'ajoute la religion : les évangélisateurs de tout bord ne sont jamais loin, ceux qui veulent mettre de l'ordre dans les croyances et les actes (dans l'ordre que vous voulez) de ces peuples. N'oublions pas que certains le veulent encore.

Reste ce que l'on nomme l'art, qu'il est intéressant d'étudier, de partager, qu'il est nettement moins de trafiquer. Pourtant, certains ne s'en privent pas - les collectionneurs collectionnent, et tant pis pour la provenance, tant pis pour les sensibilités de ceux à qui appartenaient ces oeuvres - pas toujours uniquement des masques, des statuettes ou des flûtes, ce serait trop simple. Reste aussi à identifier le poids que la famille, ou plutôt que le patriarche, ou le matriarche peut peser sur les siens. Nous avons beau être dans un monde dit "moderne", il est encore des personnes qui ne savent pas s'affranchir du regard, des ordres, voir de l'argent de son aïeul. Etre indépendant, c'est formidable. Encore faut-il en avoir le cran.

Une belle enquête et un beau roman.
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Le tombeau d'Apollinaire

2018 étant l’année du centenaire de la Première Guerre mondiale, il était prévisible que les librairies hexagonales voient fleurir les ouvrages dédiés. Pierre Lemaitre avait joué avec un coup d’avance en sortant son magnifique Au revoir là-haut, mais voilà que Xavier-Marie Bonnot propose aux éditions Belfond depuis le 4 octobre dernier Le tombeau d’Apollinaire. Entre roman biographique, récit de guerre et éloge funèbre des horreurs guerrières, tout semble y est. Vraiment ?



# La bande-annonce



« Du fin fond de ma mémoire, les fusées surgissent de la position boche. Même lumière traçante sur la peau du monde. Je les revois, partant de l’ennemi et foncer sur nous en un tir de nuit. Parfois, j’appelle mon lieutenant, quand la lune monte et que nous sommes au créneau. Il était Apollinaire. J’étais son sergent. Nous étions artistes dans la guerre et copains par la suite. »



Dans les tranchées de la Grande Guerre, le sergent Philippe Moreau dessine les horreurs qu’il ne peut dire. Son chef, le sous-lieutenant Guillaume de Kostrowitzky, écrit des articles, des lettres et des poèmes qu’il signe du nom de Guillaume Apollinaire. La guerre, comme une muse tragique, fascine l’auteur d’Alcools. Pour Philippe Moreau, jeune paysan de Champagne, elle est une abomination qui a détruit à jamais son village.



Blessés le même jour de mars 1916, les deux soldats sont évacués à l’arrière et se perdent de vue. Philippe Moreau va tout faire pour retrouver son lieutenant. Une quête qui l’entraîne jusqu’à Saint-Germain-des-Prés et Montparnasse, où il croise Cendrars, Picasso, Cocteau, Modigliani, Braque...



Guillaume Apollinaire est mort il y a tout juste cent ans. À travers le regard attendri et critique d’un sacrifié de la Grande Guerre, Xavier-Marie Bonnot raconte avec puissance les dernières années de la vie de l’auteur du Pont Mirabeau.



# L’avis de Lettres it be



Sur le champ de bataille, deux aspirants artistes se rencontrent. D’un côté du ring, Philippe Moreau, jeune fils de paysan appelé au front. De l’autre côté, un certain Guillaume Kostrowitzky appelé à connaître la gloire, plus tard, sous le nom de Guillaume Apollinaire. Sur le papier, et même si Le tombeau d’Apollinaire traite de l’un des plus grands poètes français sous la forme d’un hommage mérité et méritoire, on croit retrouver une histoire de guerre plutôt courante. Le fond n’aspire pas à créer la surprise. Tout se passe sur la forme…



« Un vent froid souffle sans discontinuer sur notre plaine de craie, croûte de guerre livide et gelée.

Je dessine. Sur une pelure. La neige frise les arrêtes des entonnoirs de mine. Je noircis le fond. Laisse du blanc. La guirlande des barbelés faméliques court dans tous les sens. Les bois ne sont plus que des champs de piquets éclatés où courent follement nos tranchées. »



Quelle langue ! Quelle plume ! Dès les premières lignes, Xavier-Marie Bonnot nous balance au front, il nous expédie la tête la première dans les pages les plus dures de notre Histoire du siècle passé. Des phrases hachées, cadenassées, mitraillées. Un rythme vif et incisif. Les odeurs brûlent le nez, le froid glace la peau, toutes les sensations se tiennent au garde-à-vous prêtent à jaillir dans ces quelques 400 feuilles de papier. Difficile de ne pas se confondre en éloges dans Le tombeau d’Apollinaire apporte un vent de justesse littéraire. Même si la première partie de l’ouvrage, plus frontale et guerrière, propose un rythme un tantinet plus soutenu que la seconde, on goûte à ce petit bijou de part en part.



Xavier-Marie Bonnot confirme. Après avoir trempé du côté du polar, de la nouvelle, après avoir fait de sa carrière de réalisateur une pleine réussite là encore dans divers domaines, voilà que le natif de Marseille propose, peut-être, LE livre du centenaire de la Grande Guerre. Le tombeau d’Apollinaire ne laisse pas indemne. De par son aspect biographique réussi et haletant (chose peu aisée à réaliser), de par cette plongée au plus profond des tranchées au côté des Poilus plus ou moins célèbres, de par tout ça et bien plus encore, ce roman est une réussite. Et que dire de la langue de l’auteur qui offre aux vers d’Apollinaire un écrin savamment taillé. Rien à jeter dans un roman réussi de bout en bout.



Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Le tombeau d'Apollinaire

L’art éclot-il dans l’horreur, dans le sang et la peine ? Se ramifie-t-il à la souffrance ? S’alimente- t- il de la peur ?

Le lieutenant Guillaume de Kostrowitzky a voulu la côtoyer, cette guerre des tranchées où les corps se disloquent et les âmes s’enlisent, au plus près de la douleur, dans le froid et l’effroi. Il s’approprie la laideur, la transforme et la rime. Ses plus beaux poèmes. Il est Guillaume Apollinaire.

C’est Philippe Moreau, jeune sergent du même régiment, qui sera la mémoire. Amis des tranchées aux sensibilités similaires, l’un dans l’écrit, l’autre dans le dessin, ils partagent le quotidien jusqu’à leurs blessures reçues à la tête le même jour, du même côté. Même démobilisation.

Les jours se poursuivront à Paris. Philippe Moreau dans le sillage d’Apollinaire, aux confins des arts, les cafés, les expos, en quête d’une amitié qu’il pensait immuable. Il nous livre Paris, Cendrars, Picasso, Cocteau, Jacob, Mogliano et Satie, la frivolité et la gravité, les jalousies, le respect et l’envie, le clan des impénétrables. Il nous initie à l’art, à sa richesse et ses aspirations.

Ce roman est captivant. Magnifique. Partagé en deux temps ; les tranchées et les abominations de la guerre relatées avec beaucoup de justesse puis la vie artistique et culturelle à Paris décrite avec une infinie précision, il offre une passionnante immersion dans les années 1914-1918. On y reprend les dommages de la guerre, humains et matériels, les vies gâchées, l’oubli des souffrances et le déni des douleurs, ces hommes qui ont lutté malgré eux quelques soient les camps au nom d’une histoire qui leur échappait. On côtoie l’art et les inspirations, on relit Apollinaire dont les poèmes agrémentent le livre, on apprend … et surtout on ravive les mémoires.

Un livre à lire absolument. Fort. Intense. Émouvant.
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L'enfant et le dictateur

Résumé L’enfant et le dictateur de Marion Le Roy Dagen et Xavier-Marie Bonnot

Ana a 17 ans. Elle vit une relation difficile avec sa mère. Elle rencontre un jeune homme, joueur de football, Nicolae, un véritable séducteur.



Ils couchent ensemble et au bout de quelques semaines, Ana est enceinte. Elle tentera d’avertir le jeune homme qui se détourne d’elle.



Avis L’enfant et le dictateur de Marion Le Roy Dagen et Xavier-Marie Bonnot

De la Roumanie, je ne connais pas grand chose, sauf le régime totalitaire mais aussi lorsque Nicolae Ceaușescu et son épouse sont, le jour de Noël 1989, condamnés à mort et exécutés. La Roumanie, c’est aussi Dracula. Mais ce n’est pas le but et le thème de ce livre.



C’est le témoignage de Marion, adoptée à l’âge de six ans, alors qu’elle a été abandonnée par sa mère dans un orphelinat de Roumanie. Je mets bien abandonnée en italique car en lisant ce document, vous vous rendrez compte que le mot abandon dans la dictature de Ceaușescu n’est pas au sens propre. Le témoignage est construit autour de Marion et des personnages principaux de sa vie, ses parents adoptifs mais aussi ses parents qu’elle n’aura de cesse de chercher pour tenter de comprendre cet abandon.



Les faits décrits dans ce livre nous renvoient à des images fortes vues à la télévision avec la mort du dictateur et la découverte de ces nombreux orphelinats où survivaient des enfants. Ceaușescu n’a rien à envier à Hitler. Il savait se montrer plus qu’affable lors de réunions internationales mais il, et sa femme, avaient organisé la terreur dans leur propre pays. Famine, misère, politique familiale pour avoir le plus d’enfants possibles qui serviraient la Roumanie et surtout de nombreux interdits pour les femmes. Mais les images ont peu à voir avec la réalité avec ce qu’ont enduré tous ses enfants et les parents de surcroît. Dans le cas de Marion, on apprend ce qui s’est passé pour sa mère biologique, les détails de son adoption et toute sa vie en France. Une vie pas facile pour une enfant qui ne se rappelle pas, qui a enfoui au plus profond de sa mémoire, les six premières années de sa vie. Six ans sous les cris avec sous les yeux des enfants non désirés, parqués dans des endroits comme des bêtes. Ce sera aussi une vie assez difficile en France, malgré l’amour et les soins dispensés par cette famille française. Car Marie a toujours peur de l’abandon, ne fait pas confiance aux femmes et sa mère adoptive en subit les conséquences. Marie est en colère, elle a de la haine, elle n’a pas confiance en elle. Cela peut se comprendre avec un tel bagage. Son corps se révolte donc car elle garde tout en elle. A force de volonté et même si elle garde beaucoup au fond d’elle, elle arrivera à s’en sortir. Elle rencontrera sur son chemin des personnes qui vont compter. Cette quête de sa famille biologique ne sera pas facile, bien entendu, car elle devra, mettre de côté ce qu’elle ressent, ses sentiments, pour tenter de comprendre ce qui s’est passé pour sa mère biologique.



Est-ce que tous les enfants qui ont vécu des conditions extrêmement difficiles comme Marie réagissent de cette façon ? Coupés de leur pays, de leurs racines, de leurs parents, une vie d’adopté ne doit pas être facile à appréhender surtout lorsque cette adoption a lieu à un âge déjà avancé dans la vie d’un enfant, qui a tenté de se construire. Se rendre compte qu’ils ne vont manquer de rien mais réagissent comme si cela pouvait très vite s’arrêter, cumuler les possessions et les cacher.



Outre la recherche de ses racines, ce témoignage explique tout à fait la vie en Roumanie dans les années 70 et bien plus tard, lorsque Marion y reviendra de nombreuses fois. Ce livre est également un véritable témoignage historique de ceux qui ont vécu au coeur de ce pays, de cette dictature.



Je remercie Marion Le Roy Dagen de m’avoir envoyé un message sur Facebook pour me faire une présentation de ce livre et d’avoir accédé à ma demande pour le recevoir. On ne ressort pas indemne d’une telle lecture.
Lien : http://livresaprofusion.word..
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L'enfant et le dictateur

Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Sous un format documentaire, on y découvre la Roumanie de Ceausescu, le destin d'une mère seule, trop jeune, contrainte de laisser à l’État son premier enfant, les orphelinats d’État, la vente organisée par l’État roumain de ses enfants à de riches étrangers,... Et puis également la quête d'identitaire de Marion, à la recherche de ses origines.

D'une manière générale, j'ai trouvé la plume de l'auteur agréable et concise. Le style est sobre mais efficace. On oscille entre le documentaire (sur les moeurs, sur la vie sous Caeusescu, sur les orphelinats d'Etat,...) et le récit de vie, l'histoire de ces différents protagonistes qui bon gré, mal gré, se retrouvent tous autour de la petite Marion.

Sans parti pris, le roman fait le choix de la sobriété dans tout ce qui touche à la quête identitaire de Marion. Sans en ajouter, sans trop en dire. Il y a une certaine distance bienveillante dans l'écriture. Les sentiments et les émotions sont décortiqués, analysés, mais ne sont jamais jugés.



Sur ce même thème, je recommande la lecture de La petite communiste qui ne souriant jamais, de Lola Lafon.
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L'enfant et le dictateur

J'ai lu ce livre dans le cadre d'un envoi par la maison d'éditions Belfond que je remercie beaucoup. Le sujet m'ayant interpellée je n'ai pas hésité à le lire en priorité d'autant que le nom de Xavier Marie Bonnot était un gage de qualité pour moi ayant beaucoup aimé le roman La vallée des ombres.



Les auteurs nous relate l'histoire de cette petite fille Marie née sous le régime totalitaire de Ceausescu, abandonnée par sa mère dans un de ces orphelinats roumains, elle sera adoptée à l’âge de 6 ans par un couple français qui la prénommera Marion et l'emmènera vivre dans le sud-ouest de la France.

Marion oubliera sa langue maternelle mais pas ses débuts dans la vie. Parvenue à l’âge adulte elle n'aura qu'une envie retrouver ses racines et sa famille.



C'est une histoire terrible que nous racontent les auteurs, une histoire vraie qui prend aux tripes.

Dans un pays soumis à la dictature et à la folie d'un dirigeant, il est devenu impossible d'avorter, quand Ana découvre qu'elle attend un enfant, elle n'a d'autres choix que celui de l'abandonner.

Dans ces orphelinats que nous avons découvert à la télévision après l'exécution du dictateur et de sa femme, les enfants n'ont plus d'existence, ils sont à la fois dénutris et au bord de la folie pour certains. C'est dans l'un de ces lieux sordides que Marion passera les premières années de sa vie.

C'est là qu'elle reviendra adulte en quête de son passé et de sa famille.



En lisant l'histoire, le passé des personnages et le vécu de ceux-ci notre cœur se serre et saigne. Tellement difficile de survivre et d'avancer dans une dictature qui nie toute liberté à ses habitants.



Ecriture et organisation de l'histoire vraiment prenante, j'ai aimé que chaque chapitre corresponde au récit d'un personnage. Du passé au présent l'histoire se met en place.



Ce roman est à découvrir absolument, il ne pourra pas laisser indiffèrent et surtout il nous donne vraiment à voir comment la folie et le pouvoir peuvent détruire une idéologie qui à la base se voulait simplement égalitaire


Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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La dame de Pierre

C'est dans un cadre époustouflant, le Massif des Ecrins, que Xavier-Marie Bonnot dresse une intrigue policière, somme toute assez banale, sur fond de terroir.

L'écriture est assez sobre mais plaisante à lire. Les rebondissements finaux permettent de redynamiser une intrigue qui traîne quelque peu en longueur.

Je déplore que nous ayons eu besoin de 450 pages pour découvrir ce qui semblait évident depuis le départ.



Le point fort de ce roman reste incontestablement la description des lieux et des paysages. J'ai eu l'occasion de me procurer le livre lors du salon du Polar du Lavandou et de rencontrer son auteur qui me l'a dédicacé ainsi : "la montagne telle que vous ne la connaissez peut être pas". C'est vrai !



Au final, un sentiment mi-figue, mi-raisin à l'issue de cette lecture.

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Le pays oublié du temps

Roman policier où l'intrigue n'a finalement que peu d'importance.

Tout son charme est dans la description de la vie du port de Marseille, du pays oublié du temps et de beaucoup de philosophie.

A lire sans modération, un vrai régal à savourer avec délectation
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La voix du loup

La voix du loup ? un polar noir englouti d'une traite, prise la main dans le sac en flagrant délit de boulimie de lecture. Bon, je ne vais pas me perdre en palabres et disgressions, je résume en un seul mot : Excellent, comme les deux précédents. Allez pour une fois, je vais me piquer un petit excès de chauvinisme, il n'y a pas que la Suède qui a son Kurt Wallander, nous aussi en France on a le nôtre, Il est marseillais et il s'appelle.....Michel De Palma, alias Le Baron.

A lire d'urgence pour ceux qui seraient passés à coté !
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Place du Paradis

Alors qu'il suit des français membres d'une unité de protection du peuple kurde (YPG) à Raqqa, Pierre, photographe de guerre, fixe sur la pellicule Marie, une jeune femme française partie rejoindre l'EI. Cette dernière, après un séjour en camp, arrive en France où elle est incarcérée. Elle ne collaborera avec la justice française que si ce photographe accepte de la visiter.



Avec ce roman, Xavier Marie Bonnot tente, non pas d'excuser ces jeunes qui décident de faire le djihad, mais de les comprendre. On s'aperçoit que tous ces jeunes sont en perte de repère, d'identité, de racines. Ils sont sans filtre, sans complexes, se sentent investis d'une mission. Et c'est par celle-ci qu'ils existent.



Il aborde aussi la question du devenir de ces photographes qui doivent apprendre à vivre avec ce qu'ils voient, à vivre avec leur conscience car il leur faut trouver le bon cliché qui plaira à leur rédaction et qui qui donnera, à nous occidentaux, bonne conscience au fond de notre canapé, à ce qui se passe dans le monde et qu'on oubliera bien vite.



Enfin il interroge sur la gestion de ces français, surtout ces femmes avec enfants, qui souhaitent revenir.



J'ai beaucoup aimé l'écriture fluide, humaniste ainsi que cette analyse sans jugement qui pose juste les questions pour tenter de comprendre comment notre jeunesse part à la dérive, n'est-ce pas une démission collective ?



Merci Babelio et les éditions Récamier.
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Nefertari dream

A l'approche d'un voyage en Egypte fin février 2024, je commence à lire quelques ouvrages sur ce pays, et la littérature ne manque pas. Mon choix s'est porté, tout d'abord, vers un livre mêlant histoire antique et histoire contemporaine.

Xavier-Marie BONNOT nous emmène précisément à Louxor. Rodolphe, un archéologue français est notre guide. Il est à la recherche de la sépulture d'une reine, femme de Ramsès III, Henout-mi-Ré. L'histoire raconte ses recherches archéologiques mais aussi son histoire d'amour avec Noah, jeune archéologue égyptienne dont une partie de la famille est copte. Sont ainsi posées les bases de la société égyptienne. Le lecteur assiste à la montée de l'idéologie des Frères Musulmans et au difficile maintien de la paix par un régime politique fort. Le lecteur assiste aux attentats du temple d'Hatsephout et aux manifestations de la place Al-Tahrir. L'Egypte des touristes envahissants mais combien nécessaires à l'économie est également évoquée. Ce savant mélange d'antique et de moderne donne tout son sens à ce très beau livre.
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Place du Paradis

Livre lu dans le cadre d'une rencontre avec l'auteur.

Nouveau roman de Xavier-Marie Bonnot, Place du Paradis traite de lla radicalisation à la cause de Daesh, de la guerre en Syrie et en parrallèle, du jprocès des auteurs des attentats du 13 novembre 2015.

Le roman démarre par l'enterrement de Maie. L'auteur va donc décricoter la vie de Marie en évoquant d'un côté sa vie en syrie au côté de son mari Fabien converti et renommé Abou Mehdi-Al-Faransi. de l'autre sa vie en prison après son arrestation.

Elle fera la connaissance de Pierre, reporter et photographe de guerre à Ragga.

Ce roman-récit racontre la cruauté d'une guerre ou la place appelé "Place du pardis" sera la scène d'exécution et d'atrocité perpétué par les soldats de Daesh.

Ce roman est très interréssant où l'auteur nous fait un constat sur les commanditaires des attentats.

Ce que je regrette dans ce livre, c'est que le procès de Salah Abdelslam et des autres terroristes du 13 novembre 2015 est traité à mon gôut un peu trop lègerement.

Mais celà reste un bon roman
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La voix du loup

Un corps découpé en morceaux enveloppés dans des sacs en plastique est découvert sur un chantier du centre de Marseille.

Le commandant De Palma arrive sur place et désigne à la police scientifique une poubelle proche. On y découvre la tête de la victime emballée dans des sacs de supermarché.

Un crime en tous points identique à celui commis vingt cinq ans plus tôt par Moretti dit L’Éboueur condamné à mort et exécute. De Palma aurait-il à l'époque commis des erreurs ?



L'enquête se traîne en longueur, sans qu'aucun indice ayant un rapport avec le dénouement ne soit livré aux lecteurs. Il faut attendre les derniers chapitres pour qu'ils apparaissent de manière indirecte bien que l'enquêteur principal a en amont des soupçons quand au meurtrier.

Un récit linéaire sans de véritable rebondissement.



Le personnage principal est moins mis en évidence et paraît plus lisse que dans les deux précédents opus de la série.



Malgré l’absence de rebondissement la lecture est aisée et la dynamique de lecture s'avère assez bonne.



Un troisième titre bien en deçà de deux précédents qualitativement parlant.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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Berlin Requiem







"La vie sans musique est tout simplement une erreur, un calvaire, un exil."



Quand la musique et la politique se mélangent...



Je suis ravie de me plonger dans ce roman historique qui, comme son titre l'indique, nous plonge en plein cœur de la musique au temps du 3e Reich.



Je pars donc à la rencontre de Furtwangler, un des plus grands chefs d'orchestres allemand. Parallèlement, je rencontre également le jeune Rodolphe, fils d'une célèbre cantatrice, qui rêve de devenir chef d'orchestre.



Ces 2 destins vont se croiser tout au long du roman de 1932 à 1954.



Je suis captivée dès le départ par ce roman. J'aime le sujet exploité par l'auteur et j'aime la manière dont il a mis tout cela en musique.



La construction est efficace et me plaît. L'auteur arrive à condenser plus de 20 ans d'histoire  en moins de 400 pages sans que j'aie l'impression que le sujet soit bâclé.



C'est un roman puissant et passionnant que nous offre ici l'auteur. Une magnifique découverte faite grâce à la Masse critique Babelio.



Je vous conseille ce roman.







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Berlin Requiem

2 hommes, 2 histoires, et une femme… sur 20 ans.

A signaler que les personnages de Rodolphe et Christa ont été inventés.



L’histoire d’un duo musical, entre Furtwängler, l’un des plus illustres chefs d’orchestre allemand de ce début de XXe siècle, et Rodolphe, fils d’une cantatrice star, allemande… Ce pas de deux à distance se déroule de 1933 jusqu’à 1954.



Rodolphe a 7 ans en 1933, vit à Berlin et veut être chef d’orchestre. Sa mère, Christa, célibataire, star adulée et idolâtrée, veut le meilleur pour son "Prince".



Hélas, l’arrivée des Nazis, leur volonté de faire de la musique un outil majeur de la propagande (« bande d’ignares » dit souvent Furtwängler), va rebattre les cartes. Car autant Furtwängler que Christa Meister refusent de se plier aux « obligations » : salut nazi, participation aux fêtes d’anniversaire d’Hitler, etc.



Petit à petit, l’étau se resserre autour des musiciens, juifs, ou rebelles ; Furtwängler fait son possible pour aider, et profite de sa réputation de Chef intouchable pour en faire qu’à sa tête, au risque d’y perdre la sienne.



Sa seule « chance » : être le chef d’orchestre préféré du Chancelier du Reich (tu parles d’une chance !).



Christa, elle, va payer directement le prix de cette révolte feutrée et va se voir affublée d’un grand-père juif. Fuyant à Paris, son Prince sous le bras, elle va être arrêtée par la police française, torturée et déportée, d’abord à Auschwitz, puis à Bergen Belsen.



Pendant ce temps, Rodolphe, seul à Paris, se débrouiller, vivote, persiste dans son rêve d’être Chef… et pense à Eva, sa babysitting, de quelques années son aînée, nazie convaincue, dont il est amoureux (et qu’il a promis d’épouser).



Car en 1954, Rodolphe, Chef, est appelé à diriger à la place de Furtwängler… et c’est son destin…



On parle beaucoup de musique, d’art, de « supériorité de l’art sur la politique ». Car les interrogations de Furtwängler sont réelles : Peut-on placer les arts au-dessus de la mêlée, y compris de la fange nazie !?



Roman intense, avec une réflexion sur la résistance artistique, le prisme des nazis, les petites rebellions, les traitres, les affiliés, les sacrifiés et toute cette longue période européenne entre 1929 et le milieu des années 50… puissant, sans fausse note… un beau requiem !

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La première empreinte

Une professeure de préhistoire disparaît et un mois plus tard on retrouve dans une calanque, près de la grotte Le Guen, son corps présumé en grande partie décomposé. L'enquête est confiée au commandant De Palma de la SRPJ de Marseille.



En parallèle la gendarmerie enquête sur les meurtres de femmes sauvagement assassinées et mutilées avec des armes préhistoriques. Rapidement la gendarmerie arrête un psychiatrique passionné de chamanisme préhistorique, mais pour le commandant De Palma ce n'est pas le coupable et les deux affaires sont liées.



L'enquête est bien menée avec des rebondissements bien dosés, de fausses pistes, avec toutefois une guerre entre la police et la gendarmerie un peu gênante et qui empiète légèrement sur l'enquête.



Avec la grotte Le Guen et comme thématique de fond le récit s'avère intéressant et bien documenté. De plus le livre est truffé d'expressions typiquement marseillaises qui donnent un côté plus authentique au récit.



Le commandant est très attachant utilisant des méthodes de la vieille école qui ne plaisent à ses collègues.



Avec ce premier roman l'auteur nous livre un policier plaisant, original et de bonne qualité.
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Les vagues reviennent toujours au rivage

Pour entamer ce 7ème roman de la série De Palma, il n’est pas indispensable d’avoir lu les 6 premiers épisodes pour faire connaissance avec ce retraité de la police marseillaise.

Sous un aspect assez classique ce polar s’attaque à un problème de société et interroge nos consciences : le vaste mouvement migratoire des oubliés du sud vers les riches terres du nord et les efforts déployés par les humanitaires tels que les bénévoles et permanents de Mare Nostrum et des camps de transit.

Ce phénomène était bien présent dans les médias avant l’arrivée du virus, s’il est plus caché n’en est pas disparu pour autant.

On avait connu la jungle de Calais avec Entre deux mondes de Olivier Norek, Xavier-Marie Bonnot nous emmène sur l’île de Lesbos, première étape européenne pour les Syrien et autres Africains, puis à Palerme. Les mafieux et autres passeurs y font des horreurs.

Notre retraité est convié par ses anciens collègues à collaborer dans l’ombre à l’enquête sur le suicide d’une de ses ex-compagnes. Il s’acharnera à démonter qu’il s’agît d’un meurtre et il va se trouver en procession d’un manuscrit relatant l’errance d’Amira, originaire de Raqqa et disparue à Marseille au moment du meurtre présumé. Au fil des pages, le lecteur et le flic vont suivre le rude chemin qui aurait dû mener Amira vers la sécurité, les confrontations musclées avec l’ultra-extrême-droite marseillaise dont la filiation avec les guerriers de la mythologie grecque n’est pas fortuite.

Je me suis laissée embarquer dans cette quête de vérité mais cependant j’aurais attendu davantage de développement dans le dénouement où l’action et le tourisme palermitain prennent le pas sur les idées.

Intéressante lecture, édifiante sur la nature humaine …

C’est le premier roman que je lis de cet auteur qui mérite bien le détour !


Lien : https://collectifpolar.com/2..
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