AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Yann Queffélec (633)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'homme de ma vie

(Lecture partagée du 19 avril 2016)



Dans ce livre bien écrit, l’auteur raconte son histoire et plus particulièrement ses relations difficiles et douloureuses avec son père, dans le milieu des grandes familles bourgeoises bretonnes. Il nous parle de la souffrance de ne pas avoir été aimé par son père, et nous amène à nous poser cette question : « Guérit-on jamais de son enfance ? »

Quelques passages intéressants quand il parle du Grand Nord…

Livre « témoignage » réservé aux amateurs d’autos-fictions à la française.

Commenter  J’apprécie          00
L'homme de ma vie

Queffélec père et fils .. C'est la douloureuse histoire d'un petit garçon qui grandit sans la reconnaissance de son père, Henri Queffelec, illustre écrivain breton. Yann cherchera par tous les moyens à retenir son attention, "p'tit vieux" aura le Goncourt à 36 ans pour " les noces barbares" mais cela ennuie papa: "Je sais, la femme de ménage m'a prévenu".

Ce roman " L'Homme de ma vie", par Yann Queffelec m'a ému. J'ai souffert, ri parfois et ressenti de l'incompréhension face à l'indifférence d'Henri pour Yann.. Mais l'amour du père pour le fils était là, bien caché…
Commenter  J’apprécie          70
L'homme de ma vie

Le nouveau livre de Yann Queffélec est le récit d‘une course éperdue d'un fils vers son père. L'histoire tragi-comique d'une enfance sans drame, mais tissée de malentendus.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          50
L'homme de ma vie

Yann Queffélec n'est pas fils unique. Il est le "mal placé" d'une fratrie de quatre : le troisième, précédé d'un frère aîné -le préféré- et d'une sœur, et suivi d'un petit dernier. Celui dont l'accouchement fut le plus douloureux. Le ton est rapidement donné : petit, il s'entend dire par son père qu'il a dû se tromper de famille. Il se sent le mal aimé d'un foyer dont les autres membres semblent bénéficier d'une attention et d'une affection paternelles qui lui sont refusées.



Henri Queffélec est un homme intelligent et cultivé, exigent, au sarcasme facile, et un père, du moins pour le petit Yann, distant et abrupt, d'une condescendance dédaigneuse confinant parfois au mépris..

Une bonne partie de l'existence de l'auteur semble n'être qu'une succession de vaines tentatives pour plaire à celui à qui il voue une inconditionnelle admiration. L'aura, le prestige qui entourent cet écrivain reconnu par ses pairs comme le grand romancier maritime français du XXème siècle, son assurance et l'étendue de son savoir, renvoient son fils à un sentiment d'infériorité, provoquant chez lui le besoin constant de se montrer -sans succès- à la hauteur. En faisant de son père un modèle, l'enfant goguenard aux résultats scolaires médiocres -ainsi qu'il se décrit- a fixé la barre trop haut...



Mais le véritable et plus grand drame de Yann Queffélec, l'évidence la plus poignante qui émane du récit, est l'incapacité dans laquelle il se trouve à communiquer avec son père, même devenu adulte. Ses tentatives pour lui exprimer ses émotions et la souffrance qu'a imprimé en lui le rejet paternel, finissent systématiquement par avorter, lui laissant un sentiment toujours plus grand d'impuissance et de frustration.



Si Pascal Bruckner a su devenir un adulte épanoui en assumant des choix à l'encontre des espoirs paternels, Yann Queffélec a au contraire suivi les traces de celui à qui il ne rêve que de ressembler. Le père et le fils partagent le même amour de la mer, et le même attrait pour l'écriture. L'approbation paternelle, voire même une certaine forme de reconnaissance -il n'oserait tout de même pas quêter son admiration-, lui sera toujours refusée. Henri Queffélec, implicitement ou non, ne manque jamais de lui rappeler qu'il est l’indétrônable écrivain qui a rendu leur nom célèbre. Et il reproche à son fils, notamment dans son premier roman, de régler ses comptes... non pas que cela paraisse le gêner personnellement. Il s'agit là, ni plus ni moins, d'une critique, qui se veut objective, du travail de Yann.

Ce dernier l'admet d'ailleurs bien volontiers : ce qu'il ne peut dire ou écrire à son père, il l'exprime, indirectement, dans ses romans, exutoires au mal-être et aux non-dits qui ont laissé en lui une amertume irrésolue.



On ressent dans "L'homme de ma vie" la profonde mélancolie qui en résulte, mais c'est aussi un récit très vivant, et même souvent cocasse. Par le truchement de ses souvenirs de jeunesse, passée entre le Paris et la Bretagne des années 50, l'auteur nous livre maintes anecdotes à l'occasion desquelles il restitue avec justesse et humour les couleurs et l'imagination de l'univers enfantin.



Un roman touchant, dont le style diffère de celui "d'Un bon fils" par une résonance plus marquée des émotions sur un style plus abrupt, plus "coloré". L'impossibilité pour Yann Queffélec de s'affranchir du joug paternel a laissé des stigmates qui se révèlent dans son écriture, mais c'est aussi ce qui la rend remarquable...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          00
L'homme de ma vie

Je n’ai lu aucun précédent livre ni de Yann Queffelec, ni de cet autre écrivain célèbre qui lui a donné et pourri la vie : son père Henri, universitaire et auteur estampillé breton dès le lendemain de la seconde guerre, pupille de la Nation et ancien élève de la prestigieuse Ecole Normale Supérieure, né en 1910, comme mon papa titulaire du seul Certificat d’Etudes Primaires mais qui savait nous aimer avec passion.



Yann, de son vrai prénom Jean-Marie, est un de mes quasi-contemporains puisque je ne suis son aînée que de trois ans. Cette enfance parisienne, c’est donc aussi mon enfance qu’il raconte, avec ses modèles de voitures – la spécialité de son frère aîné Hervé dit Bouéboué - son mobilier emblématique – le tourne-disques Pathé-Marconi – ses nombreux déménagements – au gré des succès littéraires de ce père psychorigide, égocentrique et mal aimant. Une enfance plus intellectuelle et plus bourgeoise que la mienne, certainement pas aussi heureuse.



Yann, surnommé «p’tit vieux », à l’impression permanente de s’être trompé de famille : toutes les louanges paternelles vont à son grand frère. Il a la mauvaise place, celle du cadet. Sa sœur s’en sortira grâce à la musique. Le petit dernier, Tanguy, jouit de la place de petit dernier. Yann s’efforce d’exister : mauvais résultats scolaires, mensonges – de toute façon, son pervers de père lui donne toujours tort – et un exutoire privilégié : la mer. Heureusement, il peut compter sur l’appui indéfectible de sa mère, l’héroïque Yvonne qui coupe ses Gauloises en deux pour les fumer la bouche en coin, mais qui disparaît alors qu’il n’est qu’adolescent. Pour son père, il restera toute sa vie un incapable, la honte de la famille … rien à en tirer. Sacré handicap pour un homme. Jusqu’à ce qu’il se mette, lui aussi, à écrire et à publier à l’âge de 32 ans. D’abord une biographie de Belà Bartok (en 1981), puis un premier roman, puis « Les noces barbares » en 1985, pour lequel il obtient le Prix Goncourt.



Son père ne le lui pardonnera jamais. Lui qui pourtant est lauréat du Grand Prix de l’Académie française depuis 1958, jamais ne lui dira ce qu’il pense du roman de son fils, si tant est qu’il l’ait jamais lu … C’est de cette immense incompréhension dont il est question dans ce récit tendre, plein de regrets, d’occasions manquées, d’amour filial – quand même - de la difficulté infinie de vivre dans l’ombre d’un surdoué – sauf pour l’amour paternel – qui continuait à se baigner dans l’eau glacée à plus de 80 ans … et qui succomba à un infarctus le 13 janvier 1992.



Après 23 romans et bien d’autres ouvrages, le fils écrivain reconnu se libère de l’emprise maléfique de son père. C’est un texte émouvant, drôle et sincère … qui me conforte dans l’impression depuis toujours mienne que nous, parents inconscients, exerçons une influence majeure, bonne ou mauvaise, ou les deux à la fois, sur nos enfants. Qu’ils nous pardonnent !






Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          141
L'homme de ma vie

Yann Queffélec est de notre génération (né en 1949). Son père, Henri, était un écrivain reconnu, normalien et agrégé de lettres, honoré par le grand prix du roman de l'Académie française (Un recteur de l'ïle de Sein... et plus de quarante autres romans ancrés en Bretagne et, si je puis dire, en mer). Pour des raisons évoquées par le fils comme une hypothèse, la relation entre le père et son fils cadet s'établit dès le plus jeune âge sous la forme d'une tension et d'une rivalité permanentes. Le courant ne passe pas entre eux et la disparition prématurée de l'épouse et mère (en 1970) ne facilite pas l'apaisement si ardemment désiré par le fils.

Dans un style alerte, fort jeune pour un écrivain de notre âge, Yann Queffélec décrit par petites touches, presque "en creux", la tension d'amour qu'il voue à son père dont il cherche en vain jusqu'au décès de ce denier (1992) a obtenir un signe de reconnaissance. Pudeur et colère, admiration et incompréhension ; qu'il est difficile d'aimer et de se sentir aimé... quand votre père vous dit tout de go dès que vous commencez à comprendre : "Tu t'es trompé de famille" !

Il y a là à l'évidence beaucoup de sincérité et, vous le verrez, pas mal d'humour savamment dosé pour éviter le mélo. Rancœur sans animosité, admiration sans flagornerie, écart sans abîme etc. : voici un livre où la juste distance est trouvée entre les deux personnages, un peu comme l'équilibre métastable qui s'instaure entre deux aimants dont les polarités s'opposent. Tout au long d'une vie on pourrait sortir de son orgueil pour dire à son enfant : "Je t'aime", toute une vie l'enfant attendra ce signe du père mais jamais l'aveu ne sera prononcé.

On l'aura compris, ce livre n'est pas un roman mais tout à la fois un portrait, un hommage et un cri plein de tendresse.

En un mot comme en mille : j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          00
L'homme de ma vie

Tout lecteur averti connaît Yann Queffélec, ne serait-ce que par l'obtention du prix Goncourt en 1985 pour Les noces barbares. On peut également connaître son père Henri, universitaire, scénariste, écrivain qui a su faire de la mer et de la Bretagne sa source d'inspiration. Il a obtenu pour l'ensemble de sa carrière le Grand prix de littérature de l'Académie française en 1975.



En revanche, on ne connaît pas la relation difficile entre le père et le fils. Yann a eu le tort d'être la cadet de la famille, celui de trop auprès d'un grand frère à qui revient toutes les louanges paternelles. Et pourtant, Yann aime son père, l'admire et souffre du manque d'affection.



Tout au long de ce récit, Yann déroule son enfance, son adolescence puis sa vie d'écrivain adulte, au côté d'un père qui lui reproche toujours quelque chose et qui ne lui pardonnera pas l'obtention du Goncourt :



« Et, soudain, j'en ai marre de cette ombre confinée toute grouillante d'acariens à tête de mort, du souffle de papa, du souvenir de maman, je n'ai pas assez de mots pour m'excuser du temps que je lui fais perdre, à mon père, avec tout ça, avec moi, ma vie, au revoir papa, désolé, pardon, merci...



Et ce fut la première et la dernière fois où, sans même raccrocher, pris d'une rage de perdition, je mis en pièces le téléphone encrassé d'une cabine publique comme s'il y allait de ma vie. » (p.187).



Malgré tout, quelques instants de complicité ont lieu mais vite effacés par un quotidien d'incompréhension mutuelle.



Yann nous livre un témoignage bouleversant, sincère d'un homme qui a attendu vingt-trois ans après le décès paternel pour livrer son cri du cœur : un amour indéfectible pour un père qui n'a su que trop mal aimer.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
Commenter  J’apprécie          30
L'homme de ma vie

J'avais oublié que je n'aimais plus Yann Queffelec et que je ne le lirais plus.

Bon, là, il se rattrape un peu.

Il entreprend de parler de son père.

L'homme de sa vie ?

Disons plutôt l'homme qui a un peu pourri sa vie.

Un père à qui il a toujours voué une grande admiration mais de qui il a toujours attendu une parole d'encouragement.

Même quand il a reçu le Goncourt, rien, pas de commentaires.

Depuis petit il se sent moins aimé que ses frères.

Quand il commence à écrire, c'est encore une fois une forme de rejet.

Les seuls mots un peu agréables, c'est quand il appelle son fils « petit vieux ».

Souvent des brimades, du mépris, de l'indifférence.

Henri Queffelec semblait un peu imbu de lui-même.

Il n'a pas laissé beaucoup de place à son fils.

Tous leurs rendez-vous pour tenter de se parler ont été manqués.

Ça n'a pas du être toujours facile pour Yann, et il l'exprime bien dans ce livre.

Ce livre n'est ni un hommage, ni un règlement de compte, c'est un constat plutôt douloureux.
Commenter  J’apprécie          180
L'homme de ma vie

Qu'il est difficile de parler de son père ! Encore plus lorsque celui-ci à tendance à vous humilier, vous renier ... Je dis tendance parce qu'il y a tout de même un jeu de va-et-vient entre eux deux, notamment après le décès de la maman, qui est au cœur du conflit.

Yann Queffelec a décidé de parler de l'amour pour son père, après avoir évoqué celui de sa mère et celui de la Bretagne. La gestation a été plus longue parce que ambivalente, comme il l'explique dans son avant-propos (qui est un des plus abouti que j'ai lu, soit dit en passant ...) :



"Au tournant du siècle dernier, j'eus envie d'écrire un bouquin sur Henri Queffelec, l'auteur de mes jours disparu le 13 janvier 1992. Un hommage? Oui et non. Un portrait-robot mêlant père et fils sur fond de brouhaha familial pas toujours de bon aloi. Je dus renoncer après quelques paragraphes à hue et à dia. Comme disait Gertrude Stein : si je possédais le sirop, il refusait de couler. De plus, j'ignorais quel était mon héros : "mon père" ou "papa" ? Incapable de choisir entre les deux sosies, craignant le syndrome de Buridan, je renvoyai cette écriture à d'autres calendes. On n'est jamais déçu, avec l'écriture. Quand elle a faim, elle ne cesse de vous mordiller comme un chiot rageur, de japper sur la page : écris-moi ! écris-moi ! Repoussez-la, elle va faire un tour et revient avec un appétit redoublé. Elle est revenue ces jours-ci, pour ne rien vous cacher, elle s'en fiche désormais qu'on l'appelle "mon père" ou "papa". C'est juste qu'elle n'en peut plus d'avoir faim. C'est elle ou moi."



Ce besoin d'écrire sur son père était aussi vital que celui d'être aimé par lui. Ainsi, toute sa vie, il a cherché à l'impressionner pour qu'il le regarde. C'est ce qui dur, tout au long de ce livre, de voir cette demande de reconnaissance qui n'aboutit pas (ou si peu). Dans le regard (qui hante toujours l'auteur), les gestes, il recherchait cet amour. Alors, il ira sur son terrain, il fera écrivain comme lui, mais, il n'en fallait pas plus pour aiguiser encore plus la jalousie de son père. Parce que bien sur, il recherche la reconnaissance de son père mais surtout il veut impressionner sa mère, on reste dans un rapport très œdipien jusqu'au décès de cette mère adulée, adorée, partagée.



Et après ? après, les rapports sont difficiles : Yann part sur les mers, où les rapports sont tout aussi tumultueux mais là, c'est lui qui tient les rênes, enfin le gouvernail plutôt ... jusqu'à la révélation : il doit assouvir sa seconde passion, l'écriture.



2ème livre : "Les noces barbares", succès, prix Goncourt, le Graal de l'écrivain ! Avec ça, il va être fier le papa ... et encore râté ! Ni content, ni furieux ... la pire des réactions : l'ignorance



"- Papa ?... Tu ne vas pas y croire, papa.

- Je sais, la femme de ménage m'a prévenu.

- Je viens d'acheter un poisson rouge.

- ...

- En fait, papa, c'est moi qui ai le prix Goncourt cette année.

- J'ai du boulot, p'tit vieux, raccroche."



Il y aura séparation puis réconciliation et entente cordiale ...



Encore une fois, Yann Queffélec a fait un très beau roman, une biographie, qui se termine par le CV de son père (original !). On ressent les émotions face au père, à la mère (même si elle est moins présente dans ce livre), à la Bretagne et à la mer, avec une plume toujours si riche de vocabulaire, de référence et d'humour ; humour grinçant qu'on lui connait bien.



Je dirais pour terminer et qui ressort de cette lecture : chacun aime à sa manière, on voudrait avoir toujours plus de preuves d'attention, d'amour de ses parents, mais lorsqu'on a grandit "à la bretonne", qu'il est difficile de communiquer avec le cœur !

Commenter  J’apprécie          200
L'homme de ma vie

Un homme qui raconte son père a toujours quelque chose de très émouvant. De très intrigant. Parfois de dérangeant.

Yann Queffelec ne raconte plus une histoire, il se raconte.

Et c'est très touchant. Très libre. Très pudique et impudique à la fois.
Commenter  J’apprécie          40
L'homme de ma vie

J’ai apprécié ce livre grâce à la qualité du verbe de Yann Queffélec. C’est un plaisir de lire ses phrases.

Néanmoins j’ai été assez déboussolé par le rythme, la chronologie et j’ai manqué de repères sur certains personnages ou d’ancrages dans le temps avec des références que je n’identifie pas.

Surtout, un grand bémol pour moi sur ce livre : le chapitre 13 nommé Aparté.

Alors que depuis le début du livre, le père s’adonne à la fessée sur son fils sans recul par l’auteur, voici que ce chapitre se positionne, non pas en défense de la fessée mais en pourfendeur de la loi contre « les violences éducatives ordinaires ».

Voici ce qu’écrit Yann Queffélec : « l’intrusion des Lois dans les mystères du cercle de famille est d’abord un viol, et qu’il faut s’assurer que cette profanation sert efficacement l’intérêt du Petit avant de la sceller d’un verdict officiel qui défait le père aux yeux des siens. Et tue la famille aussi radicalement qu’un divorce ou un meurtre. »

Je trouve ces propos absolument honteux. Chaque phrase est désastreuse. Par exemple, cette loi ne tue pas la faille, pas plus qu’un divorce (qu’elle drôle de comparaison avec un meurtre). Mais je m’interroge franchement sur le choix de Queffélec de cette saillie contre une loi visant à protéger les personnes quand on sait les drames auxquels mènent les fessées sur les enfants comme les adultes qu’ils deviendront. Si un père ne sait éduquer ses enfants sans violences (pourquoi Queffélec résume cet acte aux hommes?), il a un problème et la loi doit lui rappeler. Le jour où un parlement votera une loi revenant sur cette interdiction, nous aurons de grands combats à mener pour nos libertés. J’espère qu’on pourra compter sur Yann Queffélec.
Commenter  J’apprécie          00
L'homme de ma vie

Pour le fils la reconnaissance paternelle est l'attente jamais comblée, le Graal inaccessible d'un enfant turbulent devenu la quête sans fin d'un écrivain accompli.



Il sait cela Yann, la bénédiction d'Henri, tant désirée, ne peut pas venir, à moins de faire le premier pas. Mais comme on ne guérit pas d'une blessure d'enfance, on ne change pas son caractère, chacun joue son rôle, le même à perpétuité.



Pourtant, parce qu'il faut bien vivre malgré ses tourments, le fils oublie par moment ses griefs et laisse parler son amour filial. Un récit touchant qui est aussi souvent drôle.

Commenter  J’apprécie          400
L'homme de ma vie

Ce n'est pas un règlement de compte mais ça s'en approche bigrement. Dans son style inimitable Yann Queffelec nous transmet la douleur du fils mal aimé par son père et vice-versa...le vocabulaire toujours aussi expressif de l'auteur s'adapte parfaitement à la description des sentiments et des situations. C'est d'autant plus vrai que Yann Queffelec fait partie de ces écrivains dont la voix si particulière résonne derrière les mots, avec lui on a vraiment l'image et le son. Sa mère, tant aimée, son frère et sa sœur lui ont prodigué de multiples conseils pour se rapprocher de son père . Il faut dire que le prix Goncourt accordé au fils, ne va pas arranger les choses, c'est le moins que l'on puisse dire...et pourtant, les occasions n'ont pas manqué, souvent autour d'une bonne table ou lors d'un voyage au Grand Nord, mais rien ni fait, la glace ne fond pas et pas à cause de la destination...mais on sent évidemment que ces deux êtres forts s'aiment mais encore faut-il faire le premier pas ou plutôt utiliser les bons mots...mais deux écrivains pouvaient-ils éviter d'en passer par le livre pour se regarder le fond de l'âme...probablement que non.
Commenter  J’apprécie          110
L'homme de ma vie

j'ai envie de dire à Yann Queffélec : Mais quand te mettras-tu en colère contre ce père soi-disant aimant...

On comprend l'admiration et l'amour de son fils mais jusqu'à quel point.

Lecture agréable mais pas de souvenir impérissable.
Commenter  J’apprécie          00
L'homme de ma vie

Témoignage de son enfance, de ce lien avec ce père (absent, qui lui donne des fessés mais qu'il aime à la fois) Yann se livre et ne cache rien. Un livre qui n'a pas du être facile à écrire
Commenter  J’apprécie          140
L'homme de ma vie

Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais toujours hésité à "m'attaquer" à Yann Queffélec. Après avoir assisté à une de ses conférences, échangés quelques mots et une dédicace, cela m'a donné envie de le lire... J'ai donc commencé par ce livre... où il raconte ses échanges, difficiles, avec son père. Et j'ai beaucoup aimé. Tendre, plein d'amour, d'humour, et si bien écrit.
Commenter  J’apprécie          10
L'homme de ma vie

Dans ce livre, Yann Queffelec manie avec brio les sentiments et ressentiments de tous ses personnages : ce roman autobiographique raconte, en réalité, l'histoire de ce fils si méprisé par ce père aussi grand par la carrure que par le talent, et les efforts vains de ce fils qui s'acharne tout de même, comme n'importe quel homme, à aimer et à essayer de se faire aimer de son père, du début à la fin de la vie de ce dernier.



Point positif particulier pour la retranscription de certains évènements de cette vie hors du commun que fut celle de Yann Queffelec, car ces évènements traduisent avec brio ce rapport si compliqué avec ce père cyclothymique, tantôt aimant, tantôt méprisant envers ce fils cadet de la famille. Les évènements les plus marquants sont notamment ce voyage en Scandinavie où le père Henri semblait s'être étrangement adouci (mais ce n'était que passager) et lorsque Yann obtint le Goncourt qu'Henri (le père) n'avait jamais reçu. Résultat : un appel téléphonique laconique et plus d'un an de bouderie de la part du père (jaloux, certainement).



Seul petit écueils de livre : je trouve assez inintéressant que Yann Queffelec nous raconte, dans certains chapitres, sa vie de navigateur, car elle est assez hors propos et ne coïncide ni avec les rapports père-fils, ni avec sa vie d'écrivain.



En somme, si vous aimez les biographies d'auteurs, les rapports père-fils compliqués et l'écriture de Yann Queffelec, je vous conseille de dévorer ce roman que j'ai beaucoup aimé.
Lien : http://leslecturesduprofesse..
Commenter  J’apprécie          10
La dégustation

Bernard est un riche éditeur et producteur de vin de la région niçoise.

A 51 ans, cet homme au passé trouble épouse Muriel, fille d'un de ses amis et oenologue à l'avenir prometteur.

La passion qui les anime n'a d'égale que l'abîme qui les sépare ; qui réside de prime abord dans leurs vingts ans de différence d'âge mais finalement, et surtout, dans les secrets que Muriel va découvrir au fil de leur vie commune...
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
Commenter  J’apprécie          20
La dégustation

À Nice, en 1973, Bernard, 50 ans, épouse Muriel, 19 ans, contre la volonté de la mère de sa fiancée qui le soupçonne fortement d'avoir collaboré pendant la guerre.

Le quinquagénaire, vigneron et fin nez, éditeur de livres aux sujets tendancieux sur 39-45, est une figure locale sulfureuse. Il vit dans une villa luxueuse, au milieu de ses vignes, qui semble avoir été le cadre de faits indicibles pendant l'Occupation.

C'est pourtant bien d'un mariage d'amour dont il est question entre lui et Muriel.

Lui, subjugué par la beauté de la jeune femme juive, qui plus est étudiante en œnologie, trouve en elle la femme qu'il attendait. Et qui lui rappelle étrangement une personne qu'il a connue, et aimée dans le passé...

Mais elle, qu'est-ce qui la pousse dans les bras de cet homme qui a l'âge de son père ? Est-ce réellement l'amour pour cet homme cultivé et séduisant qui lui promet une vie princière à ses côtés ? Ou bien a-t-elle des raisons plus secrètes d'approcher cet homme haï par sa mère ?

Des comptes à régler ?

En tous cas, Muriel ne dit rien. Elle ne questionne pas Bernard.



Un bon roman, qu'on lit sans s'arrêter, sans aucune autre prétention que le divertissement, et c'est assez bien réussi !

L'Histoire et le lourd passé de Bernard prendront-ils le dessus sur l'Amour ?






Lien : http://linecesurinternet.blo..
Commenter  J’apprécie          20
La dégustation

J'avais beaucoup entendu parler de Yann Queffélec, mais n'avais jamais tenté l'expérience. C'est la mère d'une amie qui m'a prêtée un de ses livres, et je m'y suis plongée avec curiosité. Et franchement, je n'ai pas apprécié ma lecture.



J'ai eu beaucoup de mal avec les deux personnages principaux. Déjà, Bernard. J'ai eu du mal à le cerner. Je l'ai trouvé assez profiteur, suspect. Je n'ai pas apprécié le fait qu'il ne s'assume pas, qu'il se cache. Je ne l'ai pas trouvé spécialement charmant, au contraire, plutôt rebutant en fait. Son côté suspect ne m'a pas vraiment donnée confiance... Je lui ai trouvé un petit aspect louche, pas net, ce qui ne m'a pas du tout donnée envie de m'attacher à lui. Même chose pour Muriel. Elle était décidément très mystérieuse, je ne savais jamais sur quel bord elle se trouvait. Elle était plutôt agaçante, voire à claquer. On sentait très bien son manque de maturité, elle était plutôt puérile et égoïste. Et puis, l'atmosphère qui régnait entre ces deux-là n'arrangeait pas les choses, au contraire...



J'ai également eu du mal avec le style de l'auteur. J'ai trouvé que c'était plutôt lourd, et difficile. Et puis, il y avait une distance trop importante entre le lecteur et le texte. Les pages défilaient très lentement, et je me suis beaucoup ennuyée, je ne me sentais pas du tout concernée par ce qui se passait. J'ai trouvé ça plutôt frustrant... Les idées étaient bonnes, mais j'ai vraiment remarqué dans cette histoire un profond manque d'humanité, selon moi.



J'en viens donc à l'intrigue. Il y avait de très bons éléments originaux, initialement. Travail dans l'édition, œnologie, mariage avec différence d'âges, guerre... Mais ensemble, le mélange n'était pas très bon. Dès le début, j'ai senti que j'aurais grande difficulté à entrer dans l'univers de l'auteur. Effectivement, c'était très brouillon, peu détaillé, on se perdait dans les anecdotes racontées, on confondait le passé et le présent... C'était extrêmement difficile de suivre le fil de l'histoire, je ne savais que penser, qui croire... La plupart du temps, je m'ennuyais beaucoup, parce que j'avais trop l'impression de déranger par ma lecture. La trame était bien trop implicite, et selon moi, ne tenait pas debout. J'aurais vraiment souhaité plus d'authenticité pour un tel ouvrage. Pour ma part, ça ne me donnait pas réellement envie de poursuivre ma lecture, et j'ai manqué de l'abandonner. La plupart du temps, l'auteur parlait pour ne rien dire, et c'était très dérangeant. Bref, je pèse mes mots en disant que j'ai clairement trouvé que ce roman ne servait à rien et ne m'apportait aucune richesse, tant tout était confondu et brouillé.



La fin ne m'a fait ni chaud ni froid. Je suppose qu'elle devait être magnifique et surprenante, mais en ce qui me concerne, j'étais juste soulagée d'avoir tourné la dernière page. Une fois de plus, il y avait un important manque de profondeur dans ces lignes. Et puis, il faut admettre que le choix de l'auteur était encore plus déprimant et inintéressant. Fort dommage, si vous voulez mon avis.



Pas d'intérêt particulier ni pour le titre, symbolique mais pas forcément incroyable, ni pour la couverture, jolie mais sans plus, pas assez percutante à mes yeux.



Tout ça pour dire que je n'ai vraiment pas apprécié ma lecture. Je suis très déçue, mais pense retenter un Queffélec, car il ne faut jamais s'arrêter à un ouvrage pour juger l'auteur. Si vous avez des conseils, je suis preneuse. Mais celui-ci, malgré son résumé prometteur, ne m'a pas du tout emballée et m'a réellement ennuyée. Passer votre chemin à moins de vouloir vous plomber le moral !
Commenter  J’apprécie          12




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Yann Queffélec Voir plus

Quiz Voir plus

Les noces barbares

Le héros de ce livre se prénomme:

Hugo
Ludo
Martin
Micho

20 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : Les noces barbares de Yann QueffélecCréer un quiz sur cet auteur

{* *}