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Citations de Yves Thériault (103)


Les Indiens cruels, les indiens hypocrites et rusés ! Ces êtres qu'on disait
immondes d'avoir seulement défendre leur pays contre l'envahissent des Blancs.
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Mais mon peuple est si petit et les autres peuples si grands que ce récit ne produira pas plus d'effet que n'en a une pointe de flèche taillée dans le silex, dormant dans la vitrine d'un musée pour l'ébaudissement de curieux qui n'en comprennent point l'antique importance.
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Yves Thériault
L'ignorance, comme le silence, est un refuge merveilleux où s'engouffrent toutes les rébellions, tous les dégoûts, toutes les protestations de la conscience.
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Il faut que les filles montagnaises sachent chanter du haut des sommets et que leurs voix coulent au long de notre peau comme des caresses fraîches.
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Il est toutefois des armes de Blancs qui sont pires que les fusils.On se défend d'un fusil.On s'évade des chaînes en maillons d'acier.On peut répondre à la force par la force.
Que peut-on faire quand des mots sont prononcés,armes en eux-mêmes,promesses,assurances,images que l'on fait miroiter?
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Peut-on venir de si loin dans les âges et n'être encore que quelques grains mouvants sur le plateau sans bornes d'un continent de froidure éternelle?
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Or, il n'y avait qu'un seul animal capable de créer ce tableau. Le Grand Loup Blanc? Le seul qui pouvait faire tache pâle sur l'ombre.

Agaguk, rivé au sol, complètement immobile, mais le fusil bien en joue, attendit que l'animal vint encore plus près. Bientôt l'odeur en fut si forte qu'il en ressentit de la nausée. Et ce n'était plus une tache, mais la forme bien identifiée d'un loup rampant sur le ventre. Lui aussi à l'affût de sa proie, cherchant à retrouver la silhouette d'Agaguk maintenant écrasée sur le sol, comme fondue dans la nuit.

L'homme en face de la bête, deux ruses s'affrontant.

Si le loup venait assez proche, Agaguk lâcherait le coup, la balle tuerait l'animal.

Et s'il le manquait?

Une hélée de distance. Puis la distance d'un lancer, et finalement cent pas, cinquante... Le loup était presque à portée de la main. Seulement, il se dirigeait droit sur Agaguk, une cible étroite, difficile à déterminer dans le noir.

Agaguk colla l'œil sur la mire, la bête bien en joue contre le soleil de minuit à l'horizon.

Dix pas. C'était alors le temps ou jamais. Tout dépendait d'un geste, la pression rapide sur la gâchette, le coup, la balle... L'instant d'une seconde, et moins encore. Un destin fixé. La mort du loup? La mort de l'homme?

Agaguk pressa la détente.

La balle fut un ouragan qui jaillit du canon. Mais elle ne tua pas le loup. Elle ne fit que l'égratigner au passage. Il roula par terre et se retrouva dix pas plus loin. Il fut aussitôt sur ses pattes.

Agaguk était debout aussi, son couteau au poing.

Le loup bondit.

Une masse fantomatique, sorte de bolide lancé des airs, s'abattait sur Agaguk. L'homme et la bête basculaient dans le noir. La gueule du loup s'ouvrait, baveuse de rage, et mordait avec un grondement diabolique l'être qui se débattait furieusement entre ses pattes.

C'était entre les deux une lutte horrible, une gymnastique macabre. À chaque gueulée de la bête, le cri de l'homme s'enflait en vrille et crevait la nuit. Le loup en furie l'agrippait, le labourant à grands coups de griffes, puis l'homme saisissant la seconde propice - celle où l'animal s'arc-boutait pour foncer à nouveau - repliait son bras pour plonger le couteau dans le cuir de la bête. Alors celle-ci s'esquivait, mais pour bondir de nouveau sur l'homme qui se raidissait contre la torture.

De grands lambeaux de chair pendaient entre les dents de l'animal.

Un combat terrible, mêlé de cris et de rugissements où, tour à tour, l'homme et la bête, égaux en puissance ou en fureur, dominaient. Soudain la lame du couteau brilla. Le poing partit comme une flèche, s'abattit. Une fois, une autre et une autre fois encore.

Agaguk avait, dans la bouche, un goût sucré de sang qui lui redonnait des nerfs et de la poigne. Maintenant, à cheval sur le loup qui se démenait en hurlant, il frappait à tour de bras, toute vigueur retrouvée, toute douleur assoupie.

Puis il se releva, passa le bras sur sa figure ensanglantée et mesura en lui les forces restantes.

Le loup blanc, éventré, gisait à ses pieds.

Agaguk défit la corde qui lui servait de ceinture, en noua une extrémité autour des pattes d'arrière du loup, s'attela au fardeau et le traîna sur la toundra.
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Elle secoua la tête.
- Je suis maigre.
Il protesta.
- Ton corps est frêle. Je voulais te tenir contre moi, empêcher que toute la vie te fasse du mal. J'ai lu un livre où l'on parlait comme çà... poursuivit l'homme. Donc je t'aimais. Alors toi tu dis que tu es laide...Ah! bon ! j'écoute. Mais c'est à se demander...tout dépend des yeux...Je te vois belle.
-Un jour...
Ce sera toujours la même chose. L'attirance demeure. Puis, en dedans, le coeur...
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C'est fou de voir le beau où il est ? Dans la créature de Dieu ? Dans la bruine, le vent, la pluie ? Dans le soleil terne des jours d'automne et dans les rafales d'hiver ? Dans ton visage, ton corps et tes yeux Edith ? Moi je suis des montagnes. Ainsi le ciel bleu et tout le reste, je le trouve beau. Mais il y a aussi la boue riche des dégels de printemps que j'aime voir couler dans les crevasses...Ce n'est pas beau de la boue. Pas pour les gens de la ville, mais moi je trouve çà beau.
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Tayaout s'éveillait en pleurnichant dans la lumière de la hutte.
------Le chef est mort murmura Iriook.
Soudain elle se sentit fière.
---------Le chef de tous les loups , continua-t-elle , de tous les loups de la terre et du dos de la terre, et c'est mon homme , le père de Tayaout qui l'a tué.
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C'est en cela que diffère la toundra, celle du haut Québec et du Labrador. On n'y trouve pas les six mois de nuit de l'Arctique aux glaces éternelles ,
et les six mois de jour éblouissant qui s'en suivent. Le soleil de minuit ne crée qu'un demi jour, est la nuit d'hiver n'est qu'une demi-pénombre.
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Et les montagnes à contempler et les étoiles à admirer et la lune froide de novembre à invoquer et tout ce qui est beau et bon qui nous enveloppe et nous tient, la saveur du vent, l'odeur de l'eau blanche, la senteur des sapins, la musique de tous les sons de ce pays.
Emigrer pour chercher quel autre pays ? Et dans quelle géographie le trouver plus majestueux, plus vert et plus sain ?
-----Tu continueras, conclut kakatso, c'est une bonne chose.
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Le premier de mes fils dort au lac Uishketnan, noyé dans une crue du printemps. Un blanc puant le whisky m'a tué l'autre pendant une chasse. Un accident.
Ma fille a fui la forêt pour servir les Blancs , à la ville.
Maintenant la femme est morte, et je suis seul.

Ashini, dernier sang de la grande lignée qui est venue des contrés du sud et s'est fait un monde en cette forêt de l'Ungava .
Dernier rang puisque les autres habitent près de la mer, à l'embouchure des rivières, retenus là par les faveurs hypocrites des Blancs, Vendus aux blancs pour des pitances.
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Sans sa langue,dis-moi,que devient un peuple ?
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"Riche et opprimé, c'est infiniment mieux que pauvre et persécuté. L'argent achète les compensations."
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Pourquoi faut-il, pour la couleur de peau, subir deux poids, souffrir deux mesures ?
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Yves Thériault
Pourquoi faut-il , pour la couleur de peau, subir deux poids, souffrir deux mesures ?
Je me dressais ,moi, fou d'orgueil , et je lus dans les yeux de Lévesque , le surintendant de la réserve , de la pitié plutôt que de l'admiration lorsque je lui dis dans ma langue :
------Je suie venu parce que je voudrais la liberté de mon peuple.
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Plus vite encore que l'enfant blanc dorloté, l'enfant des villes à qui l'on enlève
la moindre initiative animale, Tayaout croissait. Il rampait presque facilement . Ses mains étaient agiles et pouvaient saisir les objets . Son visage était éveillé , ses yeux brillaient.
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Agaguk ne cessait de contempler l'enfant. Il passait des heures accroupi.
le dos au feu, l'observant. Rien de plus. Seulement cette contemplation .
Il ne jouait pas avec lui, le touchait rarement . Quand le petit vagissait, Agaguk
le caressait , mais doucement , du bout des doigts , comme s'il avait eu peur de briser ce corps minuscule.
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_____Comment le nommerons-nous ? demanda Iriook. Puisque c'est un garçon.
_____J'ai choisi son nom, répondit Agaguk. Il se nommera Tayout. C'est un nom brave.
Iriook sourit.
______Le nom me plaît, dit-elle En effet , c'est un nom brave.
______On le chante, dit Agaguk.
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