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Citations de Zadie Smith (246)


As far as Marcus could see, science and science fiction were like ships in the night, passing each other in the fog. A science fiction robot, for example – even his son Oscar's expectation of a robot – was a thousand years ahead of anything either robotics or artificial intelligence could yet achieve. While the robots in Oscar's mind were singing, dancing and empathizing with his every joy and fear, over at MIT some poor bastard was slowly and painstakingly trying to get a machine to re-create the movements of a single human thumb. On the flip side of the coin, the simplest biological facts, the structure of animal cells for instance, were a mystery to all but fourteen-year-old children and scientists like himself; the former spending their time drawing them in class, the latter injecting them with foreign DNA. In between, or so it appeared to Marcus, flowed a great ocean of idiots, conspiracists, religious lunatics, presumptuous novelists, animal-rights activists, students of politics, and all the other breeds of fundamentalists who professed strange objections to his life's work. In the past few months, (...) he had been forced to believe in these people, believe they actually existed en masse, and this was as hard for him as being taken to the bottom of the garden and told that here lived fairies.
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One had to admire Ardashir's business sense. He had taken the simple idea of an Indian restaurant (small room, pink tablecloth, loud music, atrocious wallpaper, meals that do not exist in India, sauce carousel) and just made it bigger. He hadn't improved anything; everything was the same old crap, but it was all bigger in a bigger building in the biggest tourist trap in London, Leicester Square. You had to admire it and admire the man, who sat now like a benign locust, his slender insectile body swamped in a black leather chair, leaning over the desk, all smiles, a parasite disguised as a philanthropist.
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Le sang de Kelso a taché le poète Patrick Digby, son couteau et son costume, comme il a taché ces deux messieurs de la diaspora dont il est question dans le poème qui, découvrant dans la rue Kelso en sang mais encore en vie, se sont agenouillés près de lui pour essayer de lui venir en aide. Un chauffeur de taxi qui passait par là a conduit les trois hommes à St. Mary où Kelso est mort une heure plus tard. Il n'a pas eu de dernière pensée. Les dernières pensées sont réservées aux bourgeois russes sur leur lit de mort, à l'intérieur de leur confortable maison de ville, tandis que, dans la pièce voisine, leurs faux amis et collègues boivent du thé en se demandant quelle latitude et quelle opportunité cette mort va bien pouvoir leur offrir. Quand on est poignardé dans la rue, il n'y a pas ce genre de décorum, il n'y a que la rue.
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Vouloir préserver une "bulle à soi", à l'intérieur de la sphère domestique surpeuplée, c'est comme vouloir convulsivement attraper de l'air entre ses mains. On lui creuse sa niche, à ce temps qu'il nous faut, après moult anxiété et délibération, et quand on finit par entrer dans cet espace à soi, on regarde ses mains et que voit-on là - rien. Vaine victoire.
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158. Complot

Natalie Blake et Leah Hanwell étaient persuadées que les gens voulaient les pousser à faire des enfants. Famille, inconnus dans la rue, personnalités à la télévision, tout le monde. En vérité, le complot allait plus loin que ce que Hanwell imaginait. Blake était agent double. Elle n’avait aucunement l’intention de se ridiculiser en refusant d’accomplir de que l’on attendait d’elle. Pour Natalie, il s’agissait juste de choisir le bon moment.
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Les gens ne sont pas pauvres parce qu'ils font les mauvais choix, aimait-elle affirmer, ils font les mauvais choix parce qu'ils sont pauvres.
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une ado en tout point semblable à ses consœurs ; l'objet de sa passion comptait moins que la passion elle-même
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Le plus grand mensonge qu'on ait jamais dit sur l'amour, c'est qu'il vous libère.
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Une vie qu'on n'analyse pas ne vaut pas la peine d'être vécue. L'analyse elle-même sera la plus grande part du problème
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Si je ne m’abuse, on considère généralement comme une forme de pathologie mentale le fait de se haïr démesurément, mais contrairement à la réaction que nous avons devant d’autres formes de maladie mentale — je crois que le diable me parle, je crois que le gouvernement est contrôlé par des aliens — ici nous ne mettons pas en doute cet homme qui nous dit qu’il se hait lui-même. Quoi qu’il puisse faire d’autre, il est en train d’énoncer devant nous une atroce vérité.
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Le crime est si monstrueux qu’il semble impossible que sa motivation n’ait pas un poids égal à celui des vies qu’il a prises. Sauf que la philosophie du tueur n’a rien à voir avec ça. Sa catégorie spéciale n’a pas de poids. Son manifeste est écrit en lettres de sang, et les « idées » qui ont motivé son crime méritent à peine cette appellation. Non, le tueur s’est saisi d’une pulsion primaire — la haine — et l’a revêtue de lieux communs.
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Penser qu’un crime de haine est le crime le plus odieux qui soit, c’est conférer à ce crime, à mon avis, une aura de prépondérance indue. Je préférerais qu’on dise autre chose. La police enquête sur ce crime d’une criante abjection. La police enquête sur ce crime aussi pitoyable qu’épouvantable, aussi pathétique que monstrueux. La haine dirigée contre un groupe d’êtres humains en tant que groupe est, de fait, la plus avilissante et la plus irrationnelle des haines qui soit, la plus faible, et aussi la plus banale.
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Je me pose des questions similaires sur le meurtre en tant que « crime de haine » et le meurtre en tant que simple meurtre. J’ai du mal à distinguer entre différentes formes de haine qui ont les mêmes conséquences. Entre la haine des femmes et la haine d’une femme en particulier. Les affirmations du type, la police enquête sur ce crime haineux, suscitent toujours en moi cette interrogation : si c’est un meurtre, de quel autre genre de crime pourrait-il s’agir ? Je me rends bien compte que cela est simpliste, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je crois que ce qui me contrarie n’est pas le fait d’identifier les motivations d’un meurtrier — c’est un aspect qui ne devrait jamais être occulté — mais le trop d’importance donnée à ce qui me semble être une pensée qui va dans la mauvaise direction.
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De toute façon on dirait que ce confinement rend les gens fous, enfin bon, je ne sais pas… C’est tellement triste. Et ensuite il a mis le feu à l’appartement et ça a brûlé toute la nuit.
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Quand on est enfant, on regarde sa mère emmitouflée dans ses gants et son foulard, frissonnant sur l’impériale du bus, et on essaye de l’imaginer dans son incarnation d’avant : nu-pieds dans un impeccable uniforme jaune et marron, marchant vers son école qui tient tout entière dans une seule salle de classe — mais pas trop vite, parce qu’il fait chaud — et s’arrêtant de temps en temps pour humer le parfum d’énormes fleurs violettes sur le chemin. C’était absurde et impossible. Et pourtant c'est vrai.
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J’ai qu’une seule peur c’est de devenir une de ces mamans miracles qu’on voit aux infos, là ! Naan, là je te charrie… mais sérieusement : trop, c’est trop… Je veux ma ménopause AUJOURD’HUI. Tu diras bonjour à ta mère de ma part, d’accord ? Voilà mon bus — tu montes pas ? Ah, d’accord. Je vais vers Cricklewood, moi. J’étais bien contente de te voir. Bon ben voilà… Souhaite-moi bonne chance !
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Le style des jeunes, si enviable soit-il, ne les protège guère des catastrophes. Et la promesse infinie de jeunesse américaine — cette promesse fabriquée par le cinéma, la publicité et les brochures des universités — n’est qu’un mensonge creux, et depuis tellement longtemps que mes étudiants aujourd’hui en plaisantent avec une forme d’humour noir qu’on imaginerait plus spontanément chez des vieillards et des vétérans de guerre. Bien avant cette crise déjà, ils vivaient avec peu d’espoir d’obtenir un quelconque soutien institutionnel ou social, faisant face à bien des périls à venir, à une dette insoutenable, à la peur.
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Quand on regarde des objets familiers, des êtres familiers, le style s’estompe, ou il devient totalement invisible. (Sontag fait la même remarque à propos du « réalisme ».) Mais en fait, tout a un style — et en quantité égale, même si nous valorisons ou interprétons différemment chaque itération de style.
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Si je n’avais pas regardé à ses pieds, j’aurais pu croire qu’il lévitait à côté de moi, comme une sorte de démon du XXIe siècle, ou bien un agent de surveillance, dépêché par le QG central de l’Université de New York pour me prendre en filature pendant ma petite promenade.
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Ces gens me font rire. Tu me vois, moi, courir ? J’ai pas peur de cette merde, moi ! Moi, avoir peur d’une grippe ? Dans quel monde ? Non non non non, moi je reste où je suis. Ici c’est chez moi, c’est ma ville, c’est pas cette merde qui va me faire partir. Ces gens me font trop marrer. Y regardent les infos et y gobent chaque foutu mot qu’ils entendent, comme des bébés incapables de penser par eux-mêmes. Non non non, moi je ne m’enfuis pas pour un petit rhume. J’ai survécu à pire. J’ai survécu à des trucs BIEN pires que ça.
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