Citations de Élise Fischer (188)
J'ai choisi. La vie vraie est celle qui rend libre. Une vie donnée pour la cause est une vie qui libère des chaînes honteuses.
Deux maisons l'une à côté de l'autre et qui ont été le théâtre d'histoires, l'une avec des amours contrariées, l'autre avec un mystère et bien des drames. Et Clémence qui s'y installe. Et la tombe profanée. Elle n'est pas peureuse, la jeune femme. C'est ce qu'on dit au village. Enfin, de nos jours, il ne faut plus croire aux fantômes et aux revenants.
Mais aujourd'hui, le doute est permis. Un doute insidieux à vous flanquer le frisson. C'est comme si la jeune femme dérangeait le passé. Pourvu que son audace ne lui porte pas malheur. On s'interroge sur elle. Pourquoi une fille de l'intérieur, sans proche famille alsacienne, a-t-elle choisi de s'installer dans un village alsacien ? Madeleine sent monter en elle une bouffée d'angoisse. Clémence a choisi de restaurer la maison des Wendersheim, mais elle ignore toute de cette famille. Elle doit savoir, au moins pour se défendre. Madeleine se fait un devoir de l'avertir. Elle va lui raconter. Enfin, ce que tout le monde sait. Le secret du secret, ça non, elle ne le révélera pas.
C'est une histoire de laideur qu'aucun appel à la sagesse ne peut calmer. Une histoire atroce, qui encolère Mouche. D'abord elle a voulu taire cette histoire. Au fond d'elle, une petite voix chantait : il y a si longtemps... Est-ce bien nécessaire d'exhumer le passé ? C'est demain qui est intéressant.
Cette histoire de laideur oppresse Mouche. Elle fait un poids qui pèse lourd sur son cœur et comprime sa poitrine au creux des longues nuits. En elle, est le poison. Il travaille les chairs, gonfle l'abcès.
lle ne sait pas comment elle est arrivée jusqu'au Père-Lachaise. Elle s'est laissée choir sur un banc. Le lieu se souvient-il des corps qu'il a accueillis, des pensées qui ont habité ces corps ? Et des âmes ? En quel jardin fleurissent-elles ?
Demain, Mouche sera à Charmes.
Elle poussera la porte de son jardin. C'est toujours la même histoire qui recommence. Puisque le mal est venu d'un jardin... Mouche se promet d'en arracher les mauvaises herbes. Elle traquera la moindre pousse suspecte, plongera les mains dans la terre, pour en arracher les racines indésirables. Après, oui après, elle pourra se donner aux nouvelles semailles.
Comment résister au mal ? Comment conserver le force d'âme permettent de rester digne? Et toujours lui revenait ce constat : ce n'est pas en se laissant aller à de si viles pratiques qu'on prouve qu'on est humain et qu'on agit pour le bien des autres.
Ma classe sociale n'est guère différente de la sienne. Mais qu'est-ce que la classe sociale? nous sommes des êtres humains, c'est tout. Avec nos joies et nos peines, nos rêves et nos désirs. Nous devons seulement choisir le bon chemin, c'est de nos choix que naissent nos différences.
J'ai besoin de vérité.
Même d'une vérité douloureuse.
On ne grandit pas sur un mensonge.
Pas plus que sur trop de silence.
L'histoire d'amour de mes parents a peut-être été intense, mais elle a aussi été brève. la vigne a poussé en dehors du vignoble et les vendanges ont eu lieu avant maturité. Tous avaient soif de vie. Et c'est la mort qui est venue.
- Oui je me souviens qu'elle disait en riant: " La belle mort, c'est quand tu t'endors vivant et que tu te réveilles mort.";;;
Le plus délicat , pour un médecin, c'est de mentir aux patients pour les rassurer. Je n'y arrive pas toujours. On s'efforce d'apaiser, on promet des jours meilleurs, alors qu'on sait que tout va finir d'un instant à l'autre.
- Ces pieux mensonges font du bien à ceux qui les reçoivent.
Juliette comprenait qu'on était estimé dans la société à la grosseur de son portefeuille et aux nombres de titres et d'actions qu'on détenait. mais où était le bonheur ? Dans les avoirs ou au fond du cœur.
Le sel était nécessaire à la vie. L'extraire était une chose, le rendre apte à la consommation en était une autre.
- Reconnaître une faute, c'est pourtant faire preuve de grandeur et d'intelligence, soupira Paul.
Certes, il faut lutter contre l'obscurantisme et rendre hommage aux frères qui poursuivent ce but. Cependant, nombre de membres font partie de ces sociétés secrètes par intérêt. c'est pour eux l'occasion de nouer des relations. Ce faisant, ils oublient le but premier : la lutte pour un monde juste, une éducation saine pour tous. leurs réunions sont prétextes à des divertissements qui relèvent, selon moi, de jeux de grands gamins. Je connais quelques-uns de leurs rites et leurs déguisements. Ils me font sourire.
" L'amour n'est pas que folle passion, se répétait-elle. L'amour, c'est aussi se sentir bien dans les bras d'un homme qui vous respecte et vous aide à regarder l'horizon."
La charité fait du bien à ceux qui donnent, mais ceux qui reçoivent se sentent humiliés.
Odile a toujours senti la différence. Yvette, la fille préférée. La plus jolie, la plus spirituelle. Les hommes à ses pieds. Et les parties de jambes en l’air dont elle ne se privait pas, la belle Yvette. Même avec les Boches ! Si Albert, le patriote, le décoré, l’avait appris !
Un jour, Odile l’avait surprise en pleine action et avait même dû l’aider à effacer les traces sur un manteau. Non, elle n’avait pas mouchardé. Elle avait haussé les épaules et jeté un regard apitoyé à la petite sœur qui jouissait pour deux. Elle lui avait simplement dit :
— Tes fesses te perdront un jour ! Ne déçois jamais ton père !
On se marie pour le meilleur et pour le pire. Bien sûr, ce n’est pas drôle d’avoir d’abord le moins bon. Tu devras retrousser tes manches. Nous n’avons pas d’argent à te donner. La vie est dure pour tout le monde.
Yvette pouvait ainsi suivre des cours de secrétariat dans une école privée. Parce qu’une école publique n’aurait pas voulu d’elle. Niveau trop faible et manque d’intérêt de la jeune fille qui ne pensait qu’aux garçons. Mais ça, Elsie ne le savait pas, ou fermait les yeux sur les frasques de la fille chérie, la beauté de la famille.
Elle trouve que sa belle-mère ne manque pas de toupet. C’est mal de l’accuser. C’est encore plus mal de mentir et de jurer sur la tête de la Vierge. Elle la menace de l’enfer. Lui prédit que Satan se fera un plaisir de la rôtir à vif. Zélie est superstitieuse et prend presque peur. Elle craint le feu.
Février n’a apporté que les larmes. Tout espoir de vie nouvelle effacé à jamais ! Des hommes, des femmes ont été jetés dans l’Elbe et le fleuve a charrié la mort, les ruines fumantes et les pleurs bloqués au fond des gorges.
raffinée où la pensée s’organise, où les arts s’épanouissent. Les Alliés ont puni, voulu faire peur. Besoin de s’imposer. Ils pensaient déjà à l’après-guerre et montraient aux Soviétiques qu’il faudrait compter avec eux.
Camarade Staline, tiens-toi sur tes gardes ! Nous serons toujours sur ton chemin !
Les historiens et les journalistes politiques ont relaté cette catastrophe inédite. On ne pouvait même pas compter les morts. Les cadavres s’amoncelaient comme les tas de pierres des édifices. On ne les a même pas identifiés. On les a brûlés pour éviter les épidémies. Ils n’étaient rien que les restes d’une époque, d’un système à oublier au plus vite. Bien sûr, tous n’étaient pas des fervents du dingue de Berlin. Certains résistaient aussi au point de trahir. Kurt l’avait fait. Lui avait fouillé dans le bureau du commandant pour trouver les Ausweis qui sauveraient des vies.