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Critiques de Élodie Guéguen (30)
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Sarkozy-Kadhafi

Sarkozy-Kadhafi, des billets et des hommes, voilà un album courageux et essentiel dont chacun devrait prendre connaissance car tout ce qui est relaté est basé sur des documents et des preuves qui sont entre les mains des juges. Pour s'en convaincre, voici ce qu'écrivent les auteurs en préambule : « Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait non fortuite. Et pour cause, tout ce que vous lirez ici est réel.

L'affaire franco-libyenne entremêle argent, pouvoir et morts suspectes. »

Sous forme de bande dessinée, nous revivons une période très trouble durant laquelle désinformation et mise en scène ont abusé les Français. Si les deux principaux protagonistes sont cités dans le titre, nous croisons bien d'autres personnages dont beaucoup sont encore actifs aujourd'hui.

Tout est raconté depuis l'accueil en grande pompe de Kadhafi à Paris - « Bienvenue, Monsieur le Guide. » - jusqu'à la fin de cet homme qui voulait entraîner toute l'Afrique avec lui et qui avait financé la campagne électorale de Sarkozy, dès 2006. Quand le leader libyen a commencé à faire trop de chantage, il fallait l'éliminer, favoriser la révolte et noyer le pays sous les bombes.

Règlements de compte, neutralisation de témoins devenant gênants, les horreurs n'ont pas manqué mais le plus grave, c'est ce pays en ruine que révèlent les dernières pages avant que le lecteur plonge dans les documents et photos venant appuyer les affirmations des auteurs-enquêteurs. L'ampleur du désastre libyen est encore d'actualité.

Ce petit bonhomme rouge servant de narrateur est précieux tout au long du récit. Son humour et ses précisions font de ses interventions un soutien très utile complétant bien un ensemble bien dessiné et percutant, tellement important pour tous les citoyens désirant être correctement et complètement informés.


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Sarkozy-Kadhafi

Sarkozy-Kadhafi, des billets et des hommes est un roman graphique particulier. Cinq journalistes d'investigation, enquêteurs pour des médias comme Radio France ou Mediapart, journalistes indépendants, retracent les liens entre l'ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy et l'ancien dictateur libyen, Mouammar Kadhafi, grâce au talent de l'auteur de bande dessinée, Thierry Chavant.

La couverture est déjà particulièrement réussie et alléchante : sur un fond rouge, les deux hommes en costume noir, de profil, se font face.

Ce livre dévoile l'affaire du financement présumé, par la Libye, de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007, campagne qui l'a conduit à l'Élysée. Il met en cause également Claude Guéant et Éric Woerth.

Ce livre est la première synthèse sur cette affaire hors du commun par ses proportions démesurées et ses ramifications. Il met en scène la corruption au plus haut niveau de la République.

Ses auteurs ont enquêté pendant plusieurs années, ont recoupé les témoignages, recueilli des documents pour nous livrer, après un travail minutieux, une part très sombre de la Ve République.

Un personnage à grosse tête orange sert de narrateur et de médiateur entre le lecteur et le fond de l'enquête. Il est très utile au vu de la complexité de l'affaire, de même que les documents reproduits en fin d'ouvrage, documents qui font figure de pièces à conviction.

C'est un véritable thriller politique avec des scènes dignes des meilleurs films policiers, sauf qu'ici, tout est vrai, « toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé seraient non fortuites. Et pour cause, tout ce que vous lirez ici est réel. », comme le soulignent les auteurs.

Reste maintenant à attendre le verdict de la justice. Malgré les preuves, Nicolas Sarkozy continue à opposer, en 2019, son déni comme seule ligne de défense.

Ce bouquin se lit donc comme un thriller, il en a tous les ingrédients : les valises de billets, les morts suspectes, etc… mais tout est bien réel et c'est bien cela qui fait froid dans le dos.

À lire absolument par ceux qui s'intéressent à la vie de leur pays et qui seront peut-être stupéfaits et outrés comme je l'ai été par le machiavélisme de certains de nos dirigeants.

Un grand remerciement à ces journalistes enquêteurs, bien servis par le dessinateur, qui, par leur excellent travail, permettent au plus grand nombre de connaître sérieusement cette fameuse affaire. Merci enfin à Lecteurs.com qui m'a donné l'occasion d'une lecture fort instructive.
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Très chers élus : 40 ans de financement politique

Comment ne pas être encore plus dégoûtés par la politique et nos chers élus ? Il suffit de lire cette BD pour friser l'indigestion morale et prendre les armes du combat contre autant d'injustices !



Cela ne serait pas la lecture à avoir en ce moment de crise pour la démocratie. Oui, car on est loin de s'imaginer qu'il y a toutes ces magouilles politiques afin de financer leur carrière, leur parti, leur frais de bouche pendant que le peuple se décarcasse en travaillant durement.



Et pourtant, on vote allègrement pour eux en les remerciant du fond du coeur. On les élit à leur poste de responsabilité afin qu'ils prennent les décisions difficiles à notre place. Tous pourris ? Non, pas tous. Les rares qui ne le sont pas n'accèdent pas vraiment au pouvoir suprême. C'est ce qu'il convient de retenir à cette lecture.



Plus on a des fonds, plus on a des chances de faire campagne et d'être élu. Or, pour avoir des fonds, il faut le faire dans un cadre bien précis qui n'est pas toujours respecté. Entre ceux qui gonflent leur frais de campagne, afin d'avoir le remboursement sur les fonds publics et ceux qui dépassent allègrement le plafond, il y a vraiment de quoi faire.



Même l'actuel Président n'est pas sans reproche, c'est dire. Je n'avais pas conscience avant de lire ce travail journalistique basé sur des faits de preuves concrètes que c'était aussi flagrant, aussi grave pour le fonctionnement de notre démocratie.



Parfois, il est mieux de rester dans l'ignorance. Ne lisez pas cette BD si vous désirez ouvrir les yeux sur ce qui finance ce monde politique nous imposant d'horribles contraintes, encore des efforts supplémentaires pour nourrir leur machine sans fin. C'est à vomir plusieurs fois. Je ne peux pas être plus catégorique.



Les gens les plus riches sont de généreux donateurs qui récupèrent leurs mises en réduction d'impôts avec l'assurance que leurs préférences politiques soient pris en compte comme par exemple faire travailler les gens plus longtemps au même tarif. Que dire également de la flat tax qui leur permet de payer beaucoup moins d'impôts ? C'est tout à leurs bénéfices ! Mais bon, ce sont quand même les premiers de cordées, des talents qu'il faut célébrer...



Le pire, ce sont ceux qui clament leur innocence droit dans les yeux avec un aplomb extraordinaire à la manière d'un Jacques Chirac ou d'un Nicolas Sarkozy. A noter que ce dernier a été condamné en septembre 2021 à un an de prison pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Oui, un véritable délinquant qui en cache beaucoup d'autres. A noter que ceux du passé n'ont pas vraiment été inquiété ce qui peut traduire une certaine injustice.



Dans le rayon des moralisateurs, on décernera également une palme d'or à François Fillon (condamné à 4 ans de prison en mai 2022 pour le « Pénélope gate ») mais également à François Bayrou qui voulait une loi de moralisation de la vie publique avant de démissionner de ses fonctions de ministre pour une affaire d'emploi fictif au MODEM. On n'oubliera pas également Marine le Pen ou Jean-Luc Mélanchon ainsi que ma préférée à savoir à savoir la fameuse dinde du Poitou.



Je crois que le pire était la décision du Conseil Constitutionnel sous la président de Roland Dumas qui a passé l'éponge sur les comptes de campagne d'Édouard Balladur et de Jacques Chirac en 1995 malgré des preuves flagrantes d'irrégularités mise en avant par de jeunes rapporteurs.



Maintenant, je crois que le problème serait de faire une loi qui répartirait les fonds de manière équitable au financement de la vie politique. Cela éviterait sans doute toutes ces magouilles qui jettent le discrédit sur les hommes politiques. Et puis, les pays scandinaves ou même le Royaume-Unis font beaucoup mieux. En Suède, un ministre a dû démissionner après avoir acheté une barre chocolatée avec sa carte de crédit de fonction.



L'instance crée pour surveiller le financement de la vie publique a été réellement une vaste supercherie comme on l'apprendra au cours de cette lecture assez démonstrative dans les éléments objectifs qui nous sont donnés. Aucun projet de renforcement de ses pouvoirs a été initié. C'est dire !



Mais bon, un élu ne reçoit pas un salaire mais une indemnité car représenter le peuple n'est pas un travail puisqu'on est censé être au service des autres dans le désintéressement le plus absolu. Et puis, les députés nous disent tous en choeur qu'ils ne s'enrichissent pas du tout avec cette minable indemnité. Une députée LREM a même indiqué qu'elle va moins souvent au restaurant, et qu'elle mange des pâtes tout en ressortant ses vêtements du grenier. La pauvre a même été obligé de déménager dans un quartier populaire. J'en appelle à la souscription d'un don ou d'une aumône à son égard.



Quand je pense que j'ai commencé ma vie avec mon Bac+5 en droit, major de promotion, avec à peine le SMIC (pour 60 heures hebdo) dans 9 mètres carrés. Il y a bien sûr pire dans notre pays : la caissière de supermarché surexploitée, l'infirmière des hôpitaux surchargés, les agents qui débarrassent nos poubelles, l'ouvrier sur le chantier public quel que soit les conditions météo...



Une lecture très instructive sur 40 ans de financement politique mené de brio par les auteurs qu'on félicitera pour leur travail d'analyse. Mais bon, on ne se sentira pas mieux au sortir de cette enquête bien au contraire !
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Sarkozy-Kadhafi

Triste bilan... Il me revient en tête la chanson de François Béranger :"Maguouille Blues"... Un grand bravo à tout les auteurs de cette bande dessinée et de cette enquète très détaillée.

D'accès facile, ce livre mets en avant les ficelles du pouvoir et de l'argent.

Un livre à recommander , à lire, à méditer !!!
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Sarkozy-Kadhafi

La version bande dessinée de l'enquête menée durant plusieurs années par cinq journalistes d'horizon divers et qui avait fait l'objet d'un Cash Investigation, l'émission de France animée par Élise Lucet. Sur la forme, je trouve l'ouvrage Sarkozy-Kadhafi. Des billets et des bombes plutôt réussi, facile à lire ...sur le fond, je respecte trop la présomption d'innocence pour exprimer un avis tranché...
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Sarkozy-Kadhafi

Courageux est le premier mot qui me vient à l’esprit avec ces journalistes qui se sont unis pour nous révéler l’histoire Sarkozy-Kadhafi, preuves à l’appui en fin de volume. Ces politiques menteurs qui, pour l’argent, se foutent de la vie des autres, encaissant des sommes faramineuses tandis que le peuple crève de faim sous leurs yeux. Si mon collègue ne me l’avait pas mis entre les mains, je ne l’aurais pas lu. Le milieu politique corrompu me révolte, me désole, me donne envie de gerber face à notre impuissance à ne seulement que subir. Après cette lecture, on se demande la part de vérité transmise par les médias ? Je suis admirative du gros travail donné pour cette B.D. et m’en retourne vers la fiction pour me calmer.
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Très chers élus : 40 ans de financement politique

Vous avez vu combien coûte une campagne présidentielle ?

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Ce tome contient un essai complet, indépendant de tout autre. Il s'agit d'une enquête sur le financement de la politique en France, enquête réalisée par Élodie Guéguen & Sylvain Tronchet, dessinée par Erwann Terrier, et mise en couleurs par Degreff. La première publication date de 2022. L'ouvrage comporte cent quarante-six pages de bande dessinée. Il s'ouvre avec une introduction des deux journalistes : pour conquérir le pouvoir, l'argent est le nerf de la guerre ; il est aussi, généralement, celui par qui le scandale arrive. Il se termine avec un post-scriptum écrit par les auteurs évoquant le délai de sept à huit mois pour la réalisation et la parution du rapport sur les comptes de campagne de l'élection présidentielle de 2022, un entretien de deux pages avec Jean-Philippe Vachia (le président de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques), et un entretien croisé avec les anciens magistrats Jean-Louis Nadal (procureur général près de la cours de cassation, puis président de la Haute Autorité de la transparence de la vie publique) et Yves Charpenet (directeur des affaires criminelles des grâces du ministère de la Justice).



Lors de la campagne présidentielle de 2022, dans un salon de l'Élysée, Emmanuel Macron reçoit son équipe avec petits fours et champagne. Dans un petit groupe, un conseiller fait le point : fiscal year 16 a été une année de super croissance pour eux. Ils ont eu de très bons wins. Jamais personne dans l'histoire n'a fait un grand win sans grands efforts. Parce que la valeur travail, elle est au centre de leur équation. Mais c'est leur culture d'entreprise dont il est le plus fier. Elle est business-focus. Intense et ambitieuse. C'est une culture de fight. Ils n'ont pas peur de dire que construire une grande boîte c'est un combat. Et âmes sensibles s'abstenir. Un conseiller plus âgé s'éloigne pour aller se rafraîchir aux toilettes, tout en pestant contre ce jargon de la culture de Fight. Il retourne dans le grand salon mais cogne la porte contre le coude de Macron qu'il n'avait pas vu.



Christian Dagnat est au micro, un banquier qui lève des fonds pour le candidat. Il explique aux donateurs potentiels qu'ils peuvent donner jusqu'à 7.500€ par an, et qu'en faisant de même au nom de leur épouse, ils peuvent monter jusqu'à 15.000€. Puis c'est au tour de Macron lui-même de prendre la parole pour indiquer le montant de levée de fond qu'ils ont atteint à ce jour, et les modes de financement complémentaires à venir, y compris le fait qu'il va s'endetter personnellement à hauteur de 8 millions d'euros. Puis il remercie les participants, alors qu'un conseiller distribue des formulaires de dons. Sur un marché découvert parisien, des militants distribuent des tracts pour la campagne 2022. Sylvain arrive en trottinette et rejoint Élodie : ils ont rendez-vous avec Monsieur X, leur source. Ils l'aperçoivent en train de les attendre sur un banc. Ils lui rappellent qu'ils souhaitent échanger avec lui au sujet de leur enquête sur le financement de la vie politique française. En guise d'introduction, il répond que l'argent est essentiel à la conquête du pouvoir. Il a tout vu de l'arrière-boutique des partis sous la Ve république.



Pas facile de donner un aspect visuel à une enquête journalistique, encore moins quand il s'agit de quelque chose d'un peu abstrait comme le financement des partis politiques et des élections. Les auteurs ont pris le parti d'une forme de promenade dans Paris avec un arrêt pour prendre un café, au cours de laquelle les deux journalistes Élodie Guéguen & Silvain Tronchet se mettent en scène en train de discuter avec un monsieur en imperméable et chapeau mou, promenant son chien, qui incarne l'amalgame de plusieurs de leurs informateurs, sous les traits de Monsieur X, vraisemblablement la soixantaine, et ayant connu plusieurs décennies de fonctionnement des partis politiques, de l'intérieur. le lecteur bénéficie ainsi d'une longue promenade au cours de laquelle il reconnaît la tour Eiffel, des sorties de station de métro, le mur d'enceinte de l'Élysée, les arcades de la rue de Rivoli, la porte d'entrée du Conseil Constitutionnel avec sa magnifique sphinge, la place Vendôme, la pyramide du Louvre, les bouquinistes des quais de la Seine, la passerelle des arts, la place du colonel Fabien, Les Deux Magots, le jardin du Luxembourg, la promenade le long des quais de la Seine à Paris, le ministère des finances, la place de la Bastille, etc., pour finir place de la République devant le monument à la République du sculpteur Léopold Morice.



Au fil de cette déambulation, les trois interlocuteurs évoquent des affaires ayant été couvertes par les médias, les déclarations des hommes et femmes politiques mis en cause, ainsi que certains de leurs collaborateurs, le dessinateur reproduisant avec fidélité leur apparence, ce qui permet de les identifier aisément. Ces séquences souvenirs emmènent le lecteur dans des endroits très variés à chaque fois bien représentés : un salon de l'Élysée, un chantier de construction, la piscine de pièces d'or de Picsou, le plateau du journal de vingt heures, la roche de Solutré, l'hémicycle de l'assemblée nationale, les bureaux des quartiers généraux de campagne des candidats, des bureaux de police pour interrogatoire, le meeting de Villepinte où se produit Nicolas Sarkozy, le parlement européen, le festival d'Avignon, le circuit des vingt-quatre du Mans, une riche propriété avec une piscine, un loft luxueux, les marches du festival de Cannes, etc. Ces images peuvent illustrer littéralement ce que dit le texte, avec éventuellement une légère redondance, comme elles peuvent aussi introduire une touche d'ironie, de sarcasme, de caricature ou de moquerie ouverte. Par exemple, François Fillon effectue un trajet en voiture du Mans à Paris : il conduit une formule 1 sur le circuit automobile, et une jeune femme se tient sur la piste avec un panneau d'avertissement pour le pilote, sur lequel est marqué Rends l'argent !



D'un côté, les auteurs ont effectué un gros travail de préparation pour que la narration visuelle apporte des éléments supplémentaires au texte de l'enquête, que ce soit une prise de recul ou une touche humoristique. D'un autre côté, la narration visuelle est entièrement asservie à cette restitution d'enquête qui s'avère être à charge. le titre le laissait supposer : la formulation Très chers élus dirige vers le coût de la vie politique, le coût de la démocratie en quelque sorte. Les deux journalistes évoquent les affaires comme Elf. Cogedim. Urba. Françafrique. Fonds spéciaux Matignon. DCN. Luchaire. Etc. Les sources de financement avérés comme les entreprises de BTP, les offices HLM, Bygmalion, etc. Ils citent explicitement les affaires judiciaires avec condamnation et celles avec de forts soupçons, mettant nominativement en cause Patrick Balkany, François Léotard, Gérard Longuet, Alain Madelin, Claude Guéant, Christian Nucci, Roland Dumas, Éric Woerth, Sophia Chikirou, Wallerand de Saint-Just, Marine le Pen, François Bayrou, Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez, Philippe Laurent, Ségolène Royal, François Fillon, Emmanuel Macron, Anne-Christine Lang, et quelques autres. Ils reprennent chronologiquement les astuces et les malversations avérées pour financer les partis et les campagnes, soit en transgressant la loi, soit en la contournant : fausses factures, les marchés publics avec commission entre 3% et 5%, le brigandage municipal pour l'attribution de site pour grandes surfaces, les fonds secrets de Matignon, les surfacturations, les rétro-commissions, les mallettes d'argent en billets de banque, les sous-facturations, les assistants rémunérés par l'Assemblée Nationale ou le parlement européen, la création de micros partis pour cumuler les dons, les instituts de formation, les fondations adossées à des partis politiques, etc. L'inventivité en la matière force le respect, et constitue une ode à la créativité.



Les auteurs se sont fixés comme objectif de prouver la réalité des fraudes, de détournement d'argent public et d'abus de bien sociaux. Leur énumération de faits avérés fonctionne comme un faisceau de preuves, finissant par être accablant. Pour autant, le ton n'est pas au réquisitoire assoiffé de sang. Ils savent faire preuve d'humour, que ce soit avec des anecdotes énormes (deux Tupperwares remplis de billets, enterrés dans les bois par Didier Schuller et déplacés par des sangliers ayant creusé), un dépôt en billets dans une banque pour un montant de dix millions de francs. Ils ne se contentent pas de pointer du doigt pour accuser : ils se livrent également à une analyse de l'effet des différentes lois relatives à la transparence financière de la vie politique, du fonctionnement de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques créée en 2005. Ils reprennent l'analyse de Julia Cagé dans son livre le prix de la démocratie (Fayard, 2018), aboutissant à la conclusion que les généreux donateurs fortunés profitent à plein des réductions d'impôts et voient leurs préférences politiques massivement subventionnées par l'ensemble des contribuables, et en prime bénéficier d'une politique qui leur est financièrement favorable une fois leur candidat au pouvoir. À l'occasion d'une page ou d'une autre, le lecteur s'aperçoit également que les auteurs et l'artiste se sont coordonnés pour une autre forme d'interaction, la situation montrée commentant ironiquement les faits évoqués. Par exemple, François Mitterrand et son aéropage effectuent l'ascension de la Roche de Solutré, et le président doit se débarrasser d'un caillou dans sa chaussure, alors qu'il pense en même temps à la manière de blanchir son collaborateur Christian Nucci dont les actions génèrent une gêne comme un caillou dans une chaussure. de la même manière, les différentes activités dessinées en arrière-plan pendant la promenade dans Paris recèlent le plus souvent une action publique qui se trouve directement impactée si l'argent public est détourné.



Une enquête sur le financement des partis et des campagnes politiques en bande dessinée : certainement un essai touffu avec des illustrations qui peinent à apporter des éléments visuels supplémentaires. Au départ, le lecteur se dit qu'il y a un peu de ça, mais dans le même temps la lecture s'avère très agréable, sans le côté pesant qui peut accompagner des exposés denses en information. La balade dans Paris semble relever d'un dispositif artificiel gratuit, mais plusieurs séquences finissent par mettre la puce à l'oreille du lecteur : il y a un effet de résonance subtil et élégant entre les lieux traversés et les activités montrées, avec les malversations évoquées. La démonstration est à charge, ce qui est affiché explicitement dès le début, tout en expliquant des mécanismes très divers et très astucieux. Les auteurs ont l'honnêteté intellectuelle de poser la question caricaturale : Tous pourris ? Ils apportent une réponse nuancée et justifiée, et leur enquête fait autant la démonstration de l'utilisation détournée de fonds publics, que de l'amélioration lente mais aussi progressive de la transparence dudit financement, et de l'augmentation du nombre d'enquêtes, de procès et de condamnation. Extraordinaire enquête, restituée avec une intelligence malicieuse.
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Très chers élus : 40 ans de financement politique

Un docu-BD très dense qui s'attarde sur le financement de la vie politique française depuis le milieu des années 90. Des campagnes de Balladur ou Chirac aux emplois présumés fictifs du MODEM ou du FN sans oublier les célèbres Balkany ou la République en Marche, les auteurs, journalistes, pointent du doigts toutes les failles utilisées pour financer campagnes, partis, fondations et autres de nos dirigeants. Si les lois ont évoluées, les apports d'argent même devenus dans certains cas légaux, restent souvent emprunts d'un flou.

Sujets intéressants, complexes, ces méthodes de financement pas toujours morales sont en tout cas sous des dessins satyriques, rendus compréhensibles par les lecteurs.

Cet ouvrage de nous réconciliera pas avec la politique.
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Sarkozy-Kadhafi

Cinq journalistes enquêtent sur le financement illégal de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy par le régime Libyen du colonel Mouammar Kadhafi. Rencontres au sommet, transferts de fonds sont racontés d’après témoignages directs.

(...)

Tous les témoignages sont référencés, datés et, en fin d’ouvrage, un important dossier propose les reproductions des documents déclassifiés qui ont nourri cette enquête aussi précise qu’explosive. Accablant.



Article complet sur le blog :
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Très chers élus : 40 ans de financement politique

Magouilles, extorsions, ventes d'armes illicites et rétro-commissions, emplois fictifs rémunérés par le parlement européen, fausses fondations, micros partis… tout était et reste bon à nos chers élus de quelque niveau que ce soit, du maire de village au président, pour palper d'avantage de flouze et accéder au pouvoir. Or si aucune morale ne prévaut à cette conquête, on peut aisément supposer qu'aucune ne lui succédera non plus après la victoire. Et d'ailleurs cette soif de pouvoir c'est-elle jamais dissociée de celle de l'or ?

L'Afrique bien sûr, proie facile, le BTP et ses fausses factures, les fonds secrets des ministères dans lesquels nos bons et hauts fonctionnaires puisent pour arrondir leurs fins de mois. La ronde des biftons de 500 flanque le vertige !

Comment tout cela est possible en notre belle démocratie. le conseil constitutionnel rebidouille les comptes de campagne. On pond des lois d'enfumage et les amnisties et sursis courent derrière en cas de condamnations.

Eh oui, dans notre belle démocratie, celle pour laquelle « on s'est battu pendant la Révolution » : pas d'argent, pas de visibilité donc pas de possibilité d'être élu à quoi que ce soit !



Un album nécessaire, complet et dense qui a eu la bonne idée de s'appuyer sur le physique et le cynisme du regretté comédien Jacques François pour nous guider dans le labyrinthe des coups tordus de nos chers élus.
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Sarkozy-Kadhafi

Une bande dessinée assez détaillée et documentée retraçant une affaire politique française sensible sous la Vème République.
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Sarkozy-Kadhafi



C'est pure méchanceté de ma part de parler de cette BD à charge contre l'ex président à talonnettes juste au moment ou il se croyait sauvé puisque le faux témoin assermenté Ziad Takieddine vient de l'innocenter .



Il va de soi , que les rédacteurs de ce livre , sont de fieffés journalistes de gauche mal intentionnés . Ils prétendent que toutes les preuves de ce qu'ils avancent se trouvent entre les mains des juges . C'es derniers prennent leur temps ou réfléchissent au sens du vent avant de conclure . Mais bon ! ne soyons pas mauvaise langue .



Ceux qui aiment l'histoire et la vérité historique trouveront de l'intérêt à la lecture de l'ouvrage . Si l'ex président n'en sort pas grandi , c'est dommage , il aurait pu dans le cas contraire se passer de ses célèbres talonnettes .



Il se dit que l'ensemble de la droite française se réjouit des dernières paroles de Z Takeiddine , nous devrions faire une " caisse noire " destinée à leur offrir cette BD .....à vos carnets de chèques .



Complément au texte du 19 novembre : L'enquête décortiquée dans cette BD semble assez solide et les preuves avancées plus que crédibles , reste à savoir ce qu'en concluront les juges .

Selon la conclusion d'une fable fort ancienne : " suivant que vous serez puissant ou misérable , les jugements de cour vous rendront blanc ou noir " . Ceux qui font confiance à la justice de leur pays , du moins jusqu'à preuve du contraire , sauront , espérons sous peu , s'ils ont tort ou raison .

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Sarkozy-Kadhafi

Un reportage sur les affaires ....

Les affaires qui essaient encore aujourd'hui d'entacher la réputation d'un ancien président de notre belle République ...

Notre République maltraitée par une équipe préoccupée d'exercer le pouvoir pour servir ses intérêts et ceux de ses copains ...

Leurs copains, tous dans ce qui a été appelé le bling bling, terminologie inventée pour cette caste.

Ce reportage est très fouillé, argumenté.

Les explications suffisamment détaillées pour que l'on essaie de comprendre ce qu'ils ont manigancé sans aucun scrupule et sans aucun doute sur leur impunité.

Je m'y suis perdue et pourtant le texte est clair, les dessins précis mais je crois que les deux personnages qui sont les "vedettes" me dégoûtent tellement que je les condamne d'avance !

Toutefois, je me suis accrochée voulant aller au bout de mon dégoût et je reconnais que la forme proposée pour mener l'enquête est très astucieuse et nous permet d'entrer dans les arcanes du pouvoir et de mesurer l'étendue du désastre pour le peuple Libyen, si on en doutait encore, la démonstration est sans faille, la chute du tyran n'a été provoquée que pour des intérêts financiers et politiques et non pas pour le retour à une démocratie !
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Sarkozy-Kadhafi

C'est clair que le sujet est totalement explosif. Attention, l'hypocrisie du système veut que même mis en examen pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens, l'ancien président n'en demeure pas moins présumé innocent jusqu'à ce qu'un jury le déclare coupable. D'ailleurs, il dément catégoriquement alors que les preuves accumulées par ces cinq journalistes indépendants sont totalement accablantes. C'est une honte absolue. Reste à attendre le verdict final qui peut encore nous réserver des surprises si on doute de l'indépendance de l'institution judiciaire.



Cette bd est nécessaire pour comprendre. J'étais de ceux qui avait acclamé le courage héroïque de ce président qui nous débarrassait de l'un des pires dictateurs et terroristes du XXème siècle. Si j'avais su que c'était pour se débarrasser d'une preuve gênante ou pour des intérêts pétroliers et nucléaires. Il y a eu encore une fois de la désinformation de la part des médias contrôlés par des puissants hommes de droite. Heureusement qu'il existe de véritables journalistes qui font bien leur travail car ce sont eux les véritables justiciers de ce monde pourri.



C'est une bd enquête objective très bien construite. Je trouve que c'est une bonne idée de le faire sous le format de la bd car c'est un mode de communication qui passe mieux qu'un gros ouvrage à lire. La lecture a été assez facile avec un dessin assez froid qui ne tombera pas dans la caricature humoristique. A classer dans les bds d'utilité publique.

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Sarkozy-Kadhafi

Je salue le travail d'investigation difficile mené par quelques journalistes et certains magistrats appuyés par leurs enquêteurs.

Les faits commencent à dater et ne sont toujours pas jugés, le seront ils un jour ? Le temps joue en faveur des mis en cause, des hommes clefs disparaissent ainsi avec leur mémoire. Alors il est important de nous le rappeler avant que tout ne soit oublié.

Mais traduire ces faits sous forme de bande dessinée avec un graphisme un peu rêche et un homme ballon servant de fil rouge et guidant le lecteur comme dans un musée ne m'a pas emballé.

En tout cas, cet ouvrage a le mérite de rappeler que le règne Sarkozy a été une grande mascarade avec des acteurs cyniques prêts à tuer pour arriver au pouvoir. Je n'aime pas Kadhafi, mais il est certain qu'il a été trahi. Souvenez vous : les larmes des infirmières bulgares descendant les marches de l'avion accompagnées de "Cécilia", les interventions de BHL prônant la guerre (et perdant du coup le peu d'humanité qui lui restait), Paul Bismuth, les tableaux de Guéant et j'en passe. Si Ziad Takkiédine n'avait pas parlé, la vérité n'aurait pas éclaté ainsi. Imaginez : ce qu'on ne saura jamais et je pense que cela constitue la plus grosse partie de l'iceberg.

La Lybie est toujours en guerre, les responsables coulent des jours dorés et heureux malgré leurs nombreuses mise en examen....
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Sarkozy-Kadhafi

Plus de 10 ans après les faits, on en parle encore (ou si peu). Les scandales d'Etat ne font jamais les unes des médias très longtemps et, malgré la présomption d'innocence, vue l'accumulation de preuves, on se demande comment Sarkozy peut encore être invité sur un plateau télé…



Sur 200 pages, les auteurs exposent, sources à l'appui, les différents faits et gestes d'une flopée de politiciens comprenant non moins que la fine fleur de l'équipe de campagne Sarkozy 2007. Claude GUEANT est particulièrement ciblé sur ses allers-retours en Lybie ; de même pour Boris BOILLON. A travers le récit – qui n'évite pas les multiples flashbacks – on croise également nombre d'intermédiaires entre les deux protagonistes :



Zyad TAKKIEDINE en intermédiaire commercial

Bachir SALEH le « grand argentier » de la Lybie

Choukri GHANEM ministre du pétrole, repêché mort dans une rivière à Vienne en 2012

Abdallah SENOUSSI condamné en France pour son rôle dans l'attentat du DC-10 UTA

Alexandre DJOUHRI en second intermédiaire commercial qui finira en concurrence avec le premier



Il y'en a d'autres bien sûr, mais ces quelques-uns suffisent déjà à prendre la mesure de la partie en jeu.



Pour financer sa campagne de 2007, Sarkozy aurait tenté un rapprochement avec le dictateur Khadafi dès 2005. A l'international, l'image de ce dernier n'est pas des plus reluisantes : un allier puissant comme la France pourrait lui permettre de redorer son blason et s'approprier la crédibilité nécessaire pour mettre son projet à exécution : renforcer l'Afrique en créant une coalition avec pour objectif, entre autre, la création d'une monnaie (dinar-or) pour s'émanciper du Franc CFA, ainsi qu'obtenir une aide sur des projet électro-nucléaires. de son côté, le candidat Sarkozy pourra affirmer sa valeur s'il réussit à vendre quelques contrats à la Lybie (pour de l'armement entre autre, ce qui sera fait en partie : missiles pour 168 M€, système Tetra pour 128 M€) : chacun a donc à gagner à s'entendre.



1) Entente Sarkozy-Khadafi par l'intermédiaire de Takkiedine

2) Khadafi propose l'argent / Sarkozy de la coopération technico-militaire et migratoire

3) Sarkozy aurait organisé (via, entre autres, son avocat Thierry HERZOG) l'annulation de la condamnation de SENOUSSI

4) Sarkozy aurait reçu de l'argent, à hauteur de 50 Millions €, du gouvernement Lybien

5) Sarkozy est élu, non sans remise en cause (Bygmallion)

6) Sarkozy accueil le dicatateur-Khadafi à Paris (ce qui n'était pas arrivé depuis des décennies), non sans tôlé

7) Khadafi se serre de l'aura de Sarkozy pour prendre de la hauteur à l'international

8) Khadafi ne passe pas autant de commandes qu'envisagé

9) La situation se dégrade en Lybie, la France de Sarkozy reconnait le nouveau gouvernement transitoire

10) le fils de Khadafi, le premier, met en cause Sarkozy en demandant qu'il rende l'argent Lybien

11) Sarkozy nie et entame une campagne d'ingérence militaire en Lybie (aux frais des Français bien-sûr): des bâtiments sont détruits, dont celui contenant les archives de Khadafi

12) Khadafi meurt peu de temps après, puis d'autre témoin-impliqué comme Ghanem



On est bon ?



Bien. Il est évident, à la lecture du résumé ci-dessus, que les faits sont d'une extrême gravité. Si on résume, on parle quand même de corruption juridique (pour Senoussi, mais aussi des douanes…), financement illégal et odieux (avec tout le monde qui se sert au passage : Boillon se fera arrêter avant de prendre un Thalys avec près de 400 000€ en liquide ; Guéant aura reçu un versement de 500 000€ d'origine plus que suspecte), Président élu en dépassant le plafond légal, grâce à l'argent d'un dictateur, puis couvert par l'action militaire française ; sans oublier les morts suspecte de Khadafi lui-même ou encore de Ghanem.



Les affaires judiciaires sont toujours en cours, mais Sarkozy et sa bande, eux, courent toujours. Telle est la Justice, quand on a de l'argent et un réseau solide. Tous les faits avancés et documents évoqués dans la BD sont précisément sourcés et authentifiés : on peut d'ailleurs en retrouver des copies en fin d'ouvrage.



Si tout parait dense à la lecture de ce billet, ne vous en faites pas. Malgré une chronologie décousue, la structure du récit permet une bonne immersion et la compréhension est aisée. Dans cette fresque aux multiples visages, on est accompagné par un narrateur (à grosse tête orange) qui commente toujours l'action avec pertinence et apporte quantité d'informations très utiles.



C'est, dans l'ensemble, un excellent travail de synthèse sur cette « Affaire Sarkozy-Khadafi » qui mériterait d'être lu par le plus grand nombre.
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Sarkozy-Kadhafi

Un documentaire précis et très détaillé autour de l'affaire libyenne, impliquant Nicolas Sarkozy et le financement illégal de sa campagne électorale, ainsi que la mort de Kadhafi.



Je lis plus de policiers que d'ouvrages politiques (en général, cela m'ennuie ...), mais j'ai eu ici le sentiment de plonger dans un roman d'espionnage, avec des valises qui transitent de mains en mains, des appels secrets, des morts plus que suspectes, des interventions armées aux coïncidences troublantes ...



Cette enquête menée par des journalistes indépendantes méticuleux et basée sur des documents dont certains sont produits en annexe, donne un éclairage vivant et didactique sur cette affaire complexe.



Je suis ressortie de cette lecture avec de l'admiration pour le travail effectué et pour avoir publié cet ouvrage, mais aussi avec un sacré goût amer en bouche.
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Sarkozy-Kadhafi

Indispensable pour comprendre l’odyssée de Kadhafi avec Sarkozy qui a commencé quand celui-ci était ministre de l’intérieur du gouvernement de Chirac. Elle s’est poursuivie après son élection à la présidence et s’est achevée avec l’assassinat de Kadhafi près de Syrte, dans des conditions encore assez obscures. C’est la mise en dessin du travail d’investigation de journalistes enquêteurs, associée aux comptes-rendus de justice. Sarkozy nie, c’en est sordide d’abjection, lui et ses affidés, dont C. Guéant qui sera condamné le 21 janvier 2022 à un an de prison ferme (dont 4 mois avec sursis). Que les gens informés ne veuillent plus aller voter, votent nul ou blanc, ou bien pour les extrêmes, comment s’en étonner ? Que les politiques ne s’en émeuvent pas, semble dire qu’ils cautionnent les actes ou qu’ils sont aveugles ou indifférents, ou plus grave, c’est la confirmation que le pouvoir anesthésie totalement ce que l’on nomme encore l’honneur. Répugnant.

Curieusement, depuis que l’enquête est en cours, deux hommes sont morts de crise cardiaque : Choukri Ghanen, ancien chef du gouvernement libyen de 2003 à 2006, trouvé mort dans le Danube à Vienne en 2012 où il s’était réfugié ; Mohamed Albirachi, ancien chef des services secrets libyen est retrouvé mort en 2012 à Tunis, il avait 37 ans ; et Bachir Selah, haut fonctionnaire et diplomate a essuyé une tentative d’assassinat (6 balles) à Johannesburg en 2018, il serait aujourd’hui réfugié à Dubaï. Et vogue la galère !

Heureusement, la justice commence à s’occuper des élus de la République…




Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Très chers élus : 40 ans de financement politique

Il est difficile de croire que les politiques ne sont pas tous pourris. Les affaires ne manquent pas et se suivent depuis 40 ans. On ne se demande pas pourquoi tellement sont enthousiastes d'entrée dans des parties. Le monde de requins s'affrontent pour gagner la cagnotte. Financement obscur des parties, aveuglement volontaire de ceux qui doivent valider les comptes de campagne, indemnités parlementaires en France et en Europe, extorsions, ventes d'armes illicites et rétro-commissions, emplois fictifs rémunérés, fausses fondations, micros partis... le choix ne manque pas. Même si quelques restrictions se font avec les années, cela ne change pas beaucoup les pratiques. Seuls les scandales mettent en lumière ces actes malhonnêtes et souligne qu'en plus, même coupable, ils s'en sortent toujours tranquille. Quand on a de l'argent le champ des possibles est vraiment plus large qu'un citoyen lambda. A la fin de l'ouvrage, les journalistes précisent que cela n'est pas le cas de tous les politiques d'être malhonnête. On peut se demander si c'est parce qu'ils ne sont pas assez important au sein d'un parti ou qu'ils ont une éthique professionnel en refusant de voler les citoyens ou de façon plus pragmatique qu'ils ne savent pas comment bien faire. Impossible de ne pas être révolté de ce manque de scrupule des politiques surtout en haut de l'affiche qui usent de communication mensongère. Grâce à eux, ils décrédibilisent un milieu et donnent envie à d'autres pour de mauvaise raison. Au final, on est ravie qu'il existe des médias pour dénoncer ces malversations. Jusqu'à quand? Cela va dépendre de la volonté des ministres de la justice et de l'intérieur qui n'apprécient guère ces focus. Eux non plus n'ont pas les fesses très propres.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Sarkozy-Kadhafi

C'est l'histoire d'un couple avec son coup de foudre, ses lettres enflammées, ses rencontres très chaleureuses, et puis aussi ses intérêts partagés, intérêt pétrolier contre intérêt nucléaire, ses promesses et ses contrats, et ses cadeaux, en bijoux ou en lourdes valises de billets. Oui mais voilà, les histoires d'amour finissent souvent mal, quand alors vient l'heure des trahisons, lorsque l'un ayant atteint son objectif dénigre l'autre, toujours empli d'espoir, et bientôt de dangereuse rancœur...



Tout commença lorsque le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy bénéficia par l'intermédiaire d'intermédiaires, de valises bourrées à craquer de billets, afin de financer sa campagne présidentielle de 2007. Avec pour contre-parties ? La visite en grandes pompes de Kadhafi en France, pendant 1 semaine (au lieu des 3 jours habituels de visites diplomatiques) avec opposants confinés dans des bus pendant les passages de convois, une solide coopération militaire, la vente d'un arsenal de surveillance numérique, l'affaire des infirmières bulgares libérées, l'affaire des familles de victimes de l'attentat libyen de Lockerbie non considérées...



On les a peut-être oubliées ces affaires, balayées par celles de Fillon, de Cahuzac, celle de Carlos Ghosn... et c'est édifiant et passionnant à la fois de les voir ainsi illustrées de bout en bout, basées sur un travail d'enquête de longue haleine, avec copies de documents sensibles à l'appui.



Quand un dictateur marque autant de son empreinte de velours et d'acier un quinquennat présidentiel français, c'est quand même un sacré scandale qu'il faut taire, après avoir chargé les boucs émissaires, Claude Guéant, Ziad Takieddine d'un côté, et Bashir Saleh de l'autre...

Très instructive, la bande dessinée donne tous les détails possibles, sous-titre également les scènes par le biais du narrateur à tête orange, et évoque beaucoup d'autres thèmes qui sont liés à cet entrelacs de corruptions et d'abus, comme le dinar or contre le Franc CFA, l'intervention de la France en Libye alors que la population n'était pas bombardée par son Etat...
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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