Avec ce roman j'ai entraperçu ce qu'avait été la vie de mes grands-parents et l'enfance de mon père.
Émile Guillaumin à travers l'histoire de Baptiste, fils aîné d'une famille de fermier dans le Bourbonnais, nous conte la migration d'un paysan à la ville, et la vie "sentimentale" de l'époque...
Un style simple, sincère, vivant, et un contexte historique qui concerne une majorité d'entre nous dont les ancêtres étaient des gens de la terre.
L'écriture n'est pas datée du tout. Cet auteur mériterait d'être au programme du collège. J'encourage les professeur(e)s qui ne le connaîtraient pas à le découvrir.
Une très belle suggestion de lecture pour celles et ceux du 3ème, voir 4ème âge, à qui ce livre ne manquera pas de rappeler bien des souvenirs.
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Emile Guillaumin convoque, dans ce court roman, les souvenirs de paysans du XIXème siècle.
De son écriture agréable et réaliste, on suit la vie de la famille Bertin dans les fermes de l'Allier où ils travailleront. C'est un document remarquable sur l'évolution du métier avec le chaulage, la mécanisation et finalement l'arrivée du chemin de fer.
Le récit, outre la rudesse de la vie des paysans, de la vie rurale ordinaire d'alors, aborde aussi l'exploitation par les propriétaires des fermiers et métayers et le début de constitution de fédération professionnelle.
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Natif du Bourbonnais, cette ancienne province française (regroupant aujourd’hui le département de l’Allier et le sud du département du Cher), Emile Guillaumin nous offre quinze historiettes sur la vie paysanne de la fin du XIXe au début du XXe siècle.
Sertis dans le bel écrin d’un conte sentimental, ces petits bijoux de la littérature nous parlent d’un passé révolu mais authentique, au cœur de nos campagnes. Rédigé dans un beau style littéraire, l’auteur a pourtant choisi d’employer le ton de l’humour pour évoquer les difficiles conditions d’existence des paysans de cette époque dans leur quotidien souvent morose voire misérable.
Par le biais de cet ouvrage, l’écrivain paysan nous transmet quelques souvenirs de sa jeunesse, comme autant de clichés d’un autre âge mais précieux, fixés en noir et blanc sur le papier pour la postérité, en mémoire des temps anciens.
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Ici, l'Émile Guillaumin journaliste, rassemble des extraits de sa correspondance avec des "simples" comme lui.
J'ai été surprise (et un peu triste) de lire à travers tous ces textes, vieux de plus de cent ans pour certains, que leur utopie humaniste de l'époque correspondait encore à des aspirations contemporaines.
Chaque chapitre est précédé d'une présentation par l'écrivain de leur auteur, et le dernier, où il se raconte lui-même, est particulièrement touchant de sincérité et d'humilité.
Ce recueil de rares témoignages historiques du quotidien et de la pensée paysanne, d'une époque pas si différente de la nôtre, a été, pour moi, une surprenante expérience de lecture.
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Un court recueil de nouvelles sur la vie rurale en 1909, écrite par le premier écrivain-paysan.
J'ai eu l'agréable surprise d'y découvrir une pépite, sous la forme d'une nouvelle autobiographique glissée parmi les autres : "Gens comme il faut...",qui permet de se faire une idée très précise de qui était l'homme derrière le paysan et l'écrivain.
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Une pépite féministe du début du siècle précédent, écrite par un paysan !
Ce livre mériterait d'être remis à l'honneur, car à cette époque Émile Guillaumin aller à contre courant, c'est le moins que l'on puisse dire.
Rien n'est désuet dans l'écriture, tout est historique, écologique et humaniste. Je suis très étonnée que les écrits de cet humble auteur ne soit mieux connus.
Les adolescent(e)s d'aujourd'hui seraient très surpris(es), en lisant l'histoire de la petite Maria, de constater à quel point c'était pire avant. Les professeur(s) seraient bien inspiré(e)s de leur en proposer la découverte au collège.
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Si vous avez envie de vous balader dans le temps et la nature, la lecture de ce livre ne vous décevra pas. J'ai beaucoup aimé la simplicité, la douceur des propos et l'humanité de cet homme des temps jadis (une sorte d'Émile Jacotey). Chapitre après chapitre, ce paysan-écrivain (le premier) a su me charmer au point qu'une véritable nostalgie s'est emparée de moi à la dernière page. Son style n'a pas mal vieilli, bien au contraire.
Un livre très instructif sur ce qu'était la vraie vie dans les campagne françaises il y a un siècle.
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Superbe épopée écrite par l'écrivain paysan bourbonnais Emile Guillaumin. A lire absolument.
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J'ai tout aimé de ce livre. Tiennon est un homme de la terre, raisonnable, réaliste, humble, endurant, qui dit les choses sans fioriture ni exagération. Il nous transporte vraiment dans son époque, dans sa ferme, dans ses champs, dans ses discussions. Très belle lecture !
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Quand Emile Guillaumin relate la vie d’un paysan du XIXème siècle, présenté comme son voisin, en publiant ce récit en 1902, le monde paysan n’a pas encore trop évolué depuis le temps des seigneurs.
Cette chronique a donc à peine plus d’un siècle et cette vie-là nous semble déjà aussi lointaine que des traditions moyenâgeuses.
La force de ce roman, on pourrait parler de biographie, est qu’il est magnifiquement écrit. Comme si, une fois n’est pas coutume, on avait mis l’exigence de la littérature au service des petites gens. D’autres s’y sont essayé sans autant de talent. Seules exceptions : Henri Vincenot et ses « chroniques des friches et des bois » situées non loin du bourbonnais d’ailleurs. Ou encore la délicieuse « soupe aux herbes sauvages » d’Emilie Carle qui raconte une vie simple dans un paysage désolé des Hautes Alpes. La littérature campagnarde que l’on nomme régionalisme est nettement de moins haute volée.
Guillaumin laisse son voisin, le père Tiennon, se raconter simplement. Et cette simplicité est ce qu’il y a de plus difficile à atteindre.
Dans ce monde de métayers qui préfigure ce que sera l’agriculture intensive de la seconde moitié du XXème siècle (on évoque déjà ici l’utilisation d’engrais chimiques, le paradoxe étant que c’est le propriétaire qui est plus rétif à ces nouvelles pratiques), on vit chichement, toujours ignoblement exploité par des maitres qui ne laissent que les miettes à leurs fermiers. Et encore, il existe une hiérarchie dans la misère, puisque le père Tiennon n’en est pas réduit à se louer de ferme en ferme pour subsister, sinon survivre. Il est, d’une certaine façon, son propre patron… aux ordres de son maitre.
Une époque, pas si lointaine donc, mais qu’on a du mal à penser, à concevoir, à considérer, tout comme la fille de Tiennon partie à la capitale, qui revient avec son mari passer une semaine à la campagne : on peut y noter tout le décalage entre la vie moderne des villes et le passéisme des régions. Mais Tiennon est lucide : il sait qu’en ville aussi, des miséreux sont exploités et que leur situation n’est point enviable. Plus qu’un roman, c’est un formidable et très juste témoignage de ce que fut la vie de nos arrières grands-parents. En y réfléchissant un brin, on s’aperçoit que rien n’a réellement changé et que la cupidité n’a ni frontière ni temporalité, elle est présente partout et en tout temps. Les exploiteurs ont juste changé de costume et de discours.
Cette chronique d’un paysan qui voit se dérouler presque un siècle entier où les avancées technologiques sont légion, est tempérée par l’éloignement. Bien sûr, la vie est meilleure au moment de la vieillesse du personnage mais sans avoir tout bouleversé dans un monde qui semblait alors immuable. Il faudra attendre le siècle suivant pour que la majorité de la population voit sa vie quotidienne changer vraiment.
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Intéressant Hors-série qui met en lumière une partie du travail méconnue du paysan-écrivain Émile Guillaumin.
On y découvre quelques articles choisis pour illustrer sa facette d'humble chroniqueur littéraire ; ses goûts de lecteur ; son engagement sans faille à contribuer d'amener les classes populaires vers une littérature faites pour elles et par elles.
Je trouve que l'on entend plus nettement la voix de l'homme Guillaumin dans ses articles que dans ses romans. Son ton, plus libre, et parfois humoristique, nous permet de mieux cerné l'OVNI paysan et littéraire que fut Guillaumin.
Malgré quelques coquilles, c'est un bon travail qui a le mérite d'exister.
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Les éditions Martinsart ont publié plusieurs séries de très beaux livres dans les années 1960. Dans la série l'humanité en marche, le syndicat de Baugignoux, roman écrit par l'écrivain paysan bourbonnais Emile Guillaumin, est réédité en 1972. A lire!
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Ce premier livre de l'écrivain paysan Guillaumin nous emmène dans le Bourbonnais du début du XXe siècle au fil des saisons. Les évocations sont superbes, le ton toujours juste; le monde rural cruel, tragique ou apaisant nous apparaît au fil des pages. Disparus les métayers, les domestiques, les journaliers, les "bouchures", les étables obscures, les messieurs tirés à quatre épingles, les "assemblées" joyeuses, les jours de battage laborieux, les fenils étouffants. Dans la lignée de l'année rustique en Périgord d'E Le Roy, ce livre est à lire absolument.
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Belle édition d'après guerre d'un ouvrage de référence pour tous les passionnés de la vie rurale traditionnelle.
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