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Citations de Émilie Riger (87)


Mamie Amour regarda pensivement devant elle tandis que Juliette se demandait ce qu'avait pu être sa vie pour avoir des idées aussi sombres dès l'enfance.
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J’ai un mal de tête atroce et je me sens aussi faible qu’un nouveau-né. Groggy et le corps douloureux, j’essaie de prendre des repères, mais tout ce qui m’entoure est inconnu. J’ai de vagues souvenirs du temps qui vient de s’écouler même si je suis incapable de le mesurer. Une voix qui vient régulièrement me parler. Des ombres qui m’ont pourchassée dans mon sommeil. Des courants d’air froids sur ma peau. Un parfum de femme. Rien que des échos un peu flous. Le vieux papier peint à fleurs semble tout droit sorti d’un film des années 1970 et ma grand-mère devait avoir le même édredon de plumes tout gonflé – oui, je m’en rappelle, elle en avait un comme ça, même si le tissu était différent. Mais je ne peux pas être chez elle, parce que ma grand-mère Eugénie est morte depuis des années. Alors où suis-je, bordel ? La porte de la chambre s’ouvre et une vieille dame apparaît dans l’encadrement. En me voyant réveillée, elle pousse un cri de joie et entre précipitamment. Elle touche mon front, regonfle l’édredon, tapote ma main.
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Elle se trouble et je décide de faire semblant de ne pas m’en rendre compte. Même si elle est confiante avec Adélaïde et moi, je la sens sur le qui-vive à la moindre alerte. Je donnerais cher pour connaître son histoire. Elle est intelligente et débrouillarde, pleine de courage et bosseuse. Comment a-t-elle atterri dans une voiture, loin de chez elle ? Qu’est-ce qui l’a brisée au point de la faire tomber du nid ?

— Pourquoi tu me dévisages comme ça ? Qu’est-ce que je disais ? Sur le qui-vive.

— Parce que je suis content. Tim est un excellent médecin et Adélaïde une garde-malade parfaite. Tu n’as presque plus de cernes et tu tousses beaucoup moins.

— Le thym en infusion, c’est quand même un peu bizarre, avoue-t-elle avec une moue sceptique.

— Attends de passer à l’étape « reprendre des forces », Adélaïde te fera sûrement de la tapenade d’orties. (Elle écarquille les yeux.) Si, je t’assure. C’est bourré de vitamines et reminéralisant.
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Elle relève la tête pour me répondre tout bas.

— Peut-être parce que je pense que je suis facilement remplaçable.

Ses mots, sa voix cassée et ses yeux qui débordent de souffrance, ça me retourne les tripes. Ça me fout en l’air. Comment peut-elle imaginer un truc pareil ? Comment peut-elle croire qu’il suffit de s’assoir sur la même chaise qu’elle pour prendre sa place dans mon cœur, dans ma vie ? Je vois ses joues détrempées par les larmes, son corps craintif qui se referme sur lui-même, ses yeux qui s’agitent alors que des pensées toxiques la démolissent. Ce sont ces foutues séquelles. Ces blessures qui mettront du temps à cicatriser, qui parfois se rouvriront pour une maladresse, un malentendu.
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Mathias :
«… Si elle avait disparu, je serais terrifié de ne pas savoir où elle est. J’ai hâte qu’elle reprenne conscience pour pouvoir prévenir ceux qui l’aiment. Je redescends manger, l’appétit coupé.
— Te voilà bien soucieux.
— Je n’aime pas la voir malade comme ça, anonyme, loin de ses proches.
Je lui explique en deux minutes comme elle a atterri dans ma chambre d’amis.
— Toi, tu prends soin d’elle, Mathias. Mange. Je monterai la voir dans l’après-midi. Et Timoté repasse demain.
...»
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Zélie :
«…— Vous êtes…
— Vétérinaire, me coupe-t-il. Avouez que ça tombe plutôt bien, non ? Son nom ?
— Sita, je souffle dans un murmure.
Ses grandes mains l’auscultent avec douceur, alors qu’il lui parle d’une voix très basse qui semble l’apaiser.
— Je vais devoir l’endormir.
Des courts-circuits explosent dans ma tête.
— Non, je ne veux pas ! Sauvez-la, vous devez la sauver !
Surpris, il se redresse.
— Je dois l’endormir pour l’opérer.
Les jambes en coton, je porte ma main à ma bouche et recule jusqu’à une chaise où je me laisse tomber.
— Oh mon Dieu, j’ai cru que… Oui, bien sûr, endormez-la. (Je rapproche ma chaise pour poser une main rassurante sur Sita, qui ne me quitte pas des yeux.) Ça va aller, ma belle. Quand tu te réveilleras, tu auras encore un peu mal, mais on prendra le temps qu’il faut pour que tu te remettes. Chuuut, c’est ça, dors, ma belle.
Je ne veux pas voir ce qu’il va faire avec ce scalpel tranchant qui brille sous la lumière crue. Alors je me penche jusqu’à poser mon nez sur son museau et je ferme les yeux, concentrée sur le souffle régulier de ma chienne. Je dois m’endormir, car tout à coup, sa main sur mon épaule me secoue doucement.
— J’ai fini. Je vais l’installer pour la nuit et on en saura plus demain matin. En attendant, rentrez chez vous pour dormir. Vous habitez loin ?
Hébétée, je tente de rassembler mes esprits. Nulle part, c’est loin ? ...»
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Les questions s’accumulent dans le silence, mais la seule chose que je sais, ou plutôt que mon instinct me souffle avec force, c’est que je veux garder cet anonymat. Je m’y sens à l’abri. Tant que personne ne saura où je suis, « il » ne pourra pas me trouver pour recommencer à me hurler dessus – et j’ai tellement besoin de ce calme. La fatigue est toujours là, imposante, qui m’implore de fermer les yeux et de tout laisser partir à la dérive.
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Je râle, d’accord. Mais ce qui compte, ce n’est pas ce que je dis, c’est ce que je fais. J’ôte ses habits en la regardant le moins possible, mais assez pour voir qu’elle est très affaiblie et bien trop maigre. Pour l’instant, je me contente de passer un gant frais sur son visage pour la débarbouiller du mélange de larmes et de poussière qui le macule et je rabats la couette sur elle.
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J’ai la sensation d’être condamnée à rouler comme ça jusqu’à la fin de mes jours quand j’arrive enfin à destination. Je me gare sur la place centrale d’une petite ville de campagne et sort de la voiture, dépliant mes muscles ankylosés en grimaçant. Sita saute dehors et gambade dans tous les sens. Elle sent que l’on est arrivées. Sauf qu’il fait nuit et que tout est fermé.
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Son cœur est comme imbibé de larmes. Il a essayé de le laisser sécher à son rythme, lentement, pour ne pas qu’il craquelle de partout comme un cuit posé sur un radiateur. Mais au fur et à mesure que les jours passaient, que ses os se ressoudaient et que son corps reprenait vie, il a commencé à dire que c’était drôlement long de faire sécher un cœur. Que peut être le sien était trop rempli d’eau pour ne jamais y parvenir, et maintenant il en est sûr. Le sien est en train de moisir et de pourrir au lieu de s’égoutter.
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-Ton rire. je ne l'avais jamais entendu. Tu es toujours tellement réservé, tellement... intense. je ne m'y attendais pas, il m'est allé droit au coeur. C'est bon un rire qui rentre dans le coeur.
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Tes cheveux, un flot de chocolat semé de zestes d’orange au soleil. Tes yeux, des billes de caramel doré. Ta bouche, une framboise gorgée de soleil. Ton rire, une cascade de sucre filé. Et ton corps, ma farandole des desserts. Ève aux mille parfums qui me fait perdre la tête.
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Ils n’ont pas de passion, n’ont pourchassé aucun rêve. Simplement parce que le jour où ils se sont rencontrés ils ont reçu de la vie tout ce qu’ils en espéraient sans rien en vouloir de plus.
Je ne serai jamais comme eux, alangui et indolent, à me laisser porter par un bonheur qui ronronne. Je veux toujours garder cette faim de faire, ce besoin d’empoigner mes rêves jusqu’à les réaliser.
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Je vois le rhinocéros prendre de profondes inspirations pour se calmer et tenter de modérer son ardeur. Ce qui est peine perdue, je la connais beaucoup trop bien. Le contexte a beau être dramatique, elle frétille d’excitation à l’idée de mener l’enquête.
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Le coup de fouet de l’alcool paraît l’apaiser ou lui redonner des forces et il fait face au flot de questions qui l’assaille. Moi, je reste étrangère à la scène qui se joue devant moi, qui me concerne, qui parle de mon histoire et de mon amour. Incapable de tenir mon rôle, de réfléchir au-delà du brouhaha qui occupe mon esprit, je me contente d’écouter sans réagir.
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À quel point un homme aussi adorable et doux doit-il être dévasté pour se faire littéralement exploser ? Quelle violence cette injustice a-t-elle fait naître en lui ? Et notre atelier ? C’était notre nid, notre refuge depuis notre naissance. C’est toute notre enfance qui a été soufflée avec les murs de briques et les grandes verrières. Pourquoi a-t-il fallu qu’il parte ainsi ? J’ai l’impression d’avoir tout perdu. Tout, sauf elles.
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Pendant le trajet, nous ne disons pas un mot, et je lui suis reconnaissante de ne pas parler. Comme si le silence pouvait tenir les dernières heures à distance.
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Je voudrais effacer les dernières secondes, revenir au moment où il me disait des mots magiques qui me faisaient vibrer. Mais je n’ai pas le droit.
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Il faudrait inventer des plafonds pour insomniaques. Avec un projecteur qui affiche des trucs utiles à réviser pour rentabiliser toutes ces heures perdues à regarder les fissures. Les peintres de la Renaissance italienne. Les fruits et légumes de saison. Les verbes irréguliers anglais. La liste des départements français.
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l n’y a qu’une femme pour être assez bête pour passer une nuit blanche à ressasser son chagrin. Pourquoi n’arrive-t-on pas à se tourner sur le côté en se disant que l’on verra ça demain ? Il est où ce foutu interrupteur ? Les hommes font ça si bien. Punaise, ce que je voudrais être un homme ! Ils ressentent la souffrance comme nous, mais au moins ils ont la nuit pour récupérer. Qu’est-ce qui cloche chez nous ?
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