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Citations de Éric-Emmanuel Schmitt (7966)


L’amitié après l’amour m’humilierait. Aménager une immense passion en petit studio cordial ne me tente pas, je préfère me retrouver carrément à la rue.
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Éric-Emmanuel Schmitt
C'est la seule chose que nous apprend la mort: qu'il est urgent d'aimer.

(" L'évangile selon Pilate")
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Louise,
Si tu m'écoutes, bonjour.
Si tu ne m'entends pas, adieu.
Selon ta réaction, cette lettre constituera le début ou la fin de notre correspondance.
Devant moi, un soleil flétri se lève et je contemple Paris auquel octobre donne la pâleur d'une bête indisposée, tourmentée par les feuilles mortes, incommodée par les circulations tapageuses, avide d'une paix qui tarde. Vivement l'hiver. La langueur de l'été s'efface et la capitale s'impatiente d'obtenir le froid, le sec, le clair. Deux saisons suffisent à une ville, la suffocante et la glaciale.
Louise, transformons notre passion blessée en affection sereine.
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J’ai essayé d’expliquer à mes parents que la vie, c’était un drôle de cadeau. Au départ, on le surestime, ce cadeau : on croit avoir reçu la vie éternelle. Après, on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin, on se rend compte que ce n’était pas un cadeau, mais juste un prêt.
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La ronde aux épaules satinées et aux seins jaillissants, la mince aux traits purs, la menue attendrissante, la géante allurée, la jeune à la peau tendue, la mûre à la paupière charbonnée, la brune, la blonde, la rousse, la chenue, la lourdaude, la burlesque, la lente, la vive, celle qui parle, celle qui se tait, celle qui danse, celle qui boit, celle qui fume, celle qui rit... Chacune lui paraît un secret captivant, chacune détient un mystère qu'il rêve d'approcher.

Prologue, p35
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Il n’existe pas d'humain plus légitime à habiter ici que là. Le migrant, ce n'est pas l'autre ; le migrant c'est moi hier ou moi demain. Par ses ancêtres ou par ses descendants, chacun de nous porte mille migrants en lui.
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J'ai compris que tu étais là. Que tu me disais ton secret : regarde chaque jour le monde comme si c'était la première fois.
Alors j'ai suivi ton conseil et je me suis appliqué. La première fois. Je contemplais la lumière, les couleurs, les arbres, les oiseaux, les animaux. Je sentais l'air passer dans mes narines et me faire respirer. J'entendais les voix qui montaient dans le couloir comme dans la voûte d'une cathédrale. Je me trouvais vivant. Je frissonnais de pure joie. Le bonheur d'exister. J'étais émerveillé.
Merci, Dieu, d'avoir fait ça pour moi. J'avais l'impression que tu me prenais par la main et que tu m'emmenais au coeur du mystère contempler le mystère. Merci.
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Cher Dieu.
Je m’appelle Oscar, j’ai dix ans, j’ai foutu le feu au chat, au chien, à la maison (je crois même que j’ai grillé les poissons rouges) et c’est la première lettre que je t’envoie parce que jusqu’ici, à cause de mes études, j’avais pas le temps.
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"La littérature n'est pas une fin en soi. Un livre doit provoquer la discussion sinon il est inutile."
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Si je m'intéresse à ce que pensent les cons, je n'aurai plus de temps pour ce que pensent les gens intelligents.
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Il en est des destins comme des livres sacrés:c'est la lecture qui leur donne un sens. Le livre clos reste muet; il ne parlera que lorsqu'il sera ouvert; et la langue qu'il emploiera sera celle de celui qui s'y penche, teintée par ses attentes, ses désirs, ses aspirations, ses obsessions, ses violences, ses troubles.
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Les sentiments vont par deux, comme l’ombre et la lumière.
Il n’y a pas de sentiments célibataires, tous vivent en couple.
En ce moment, ma Tristesse cuisine son repas à ma Joie. Ma Nostalgie a invité ma Gaité à danser pour célébrer le bon vieux temps mais ma Gaité compte bien l’étourdir. La Foi et le Doute font un voyage de noces au désert. Bras dessus bras dessous, la Confiance et l’Angoisse se promènent dans la nuit étoilée ; quand l’un se tort la cheville, l’autre le soutien. L’Insouciance offre un bouquet à l’Inquiétude, et l’on prétend même que le Désespoir a demandé l’Espérance en mariage.
Notre sottise consiste à les séparer. Ne garder que l’Espoir. Supprimer la Tristesse. Mettre le Doute au cachot.
Mais sans le Doute, la Foi devient intolérante, puis violente, puis meurtrière.
Mais sans la Tristesse, la Joie se connaît si peu qu’elle s’ignore ou se délite.
Mais sans le Désespoir, l’Espoir vire à la bêtise.
Ne souhaitons pas leur divorce. Tâchons plutôt de trouver notre place au milieu de ces tensions.
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Ma chère Louise,
Merci pour ce portrait flatteur qui me donne envie de me connaître, voire d'ébaucher un flirt avec moi. Tu as raison, je ne suis pas un adepte de la modestie, j'y repère un défaut. La gloire ne constitue jamais l'éclat de la réserve, plutôt celui de la mégalomanie, rien de haut n'étant sorti d'un profil bas.
Seul l'orgueil propulse l'individu, et encore faut-il une dose de vanité pour décupler ses forces. L'apparence de la modestie me suffit car elle s'avère l'arrogance qui scandalise le moins les médiocres.
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Grâce à leurs intellectuels, Les Européens peuvent vivre à l'aise dans un monde double : ils parlent de paix et ils font la guerre, ils créent la rationalité et tuent à tour de bras, ils inventent les Droits de l'Homme et ils totalisent le plus grand nombre de vols, d'annexions, de massacres de toute l'histoire humaine. Drôle de peuple, les Européens, l'ami, drôle de peuple, un peuple dont la tête ne communique pas avec les mains.
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Il n'y a trahison que lorsqu'il y a promesse.
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Un matin, les bourrasques s'atténuèrent, l'atmosphère s'adoucit, les chutes de neige s'espacèrent. Vers midi, les derniers flocons voletèrent, légers, frétillants, tels des danseurs attardés qui ne seraient pas venus rejoindre le sol, mais les airs.
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Beaucoup d’entre nous logent, au fond d’eux-mêmes, dans un univers différent de la réalité. Sinon, comment expliquer l’appétit de littérature chez les uns, la dépression chez les autres ? Les hasards de la naissance nous obligent à parcourir un monde sans rapport avec celui que notre inconscient, lui, continue à habiter.
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Quand tu aimes, tu ne cesses jamais d’aimer. L’amour se transforme, il ne part pas.
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Nous sommes aveugles au monde parce que aveuglés par nous-mêmes. Nous sommes sourds au monde parce que assourdis par nous-mêmes. La rêverie nous sauve en nous rendant au monde.
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Souvent, la mort s’y prend à plusieurs fois.
Cette prétentieuse vient se pavaner dans le monde sous la forme de maladie, d’affaiblissement, de décrépitude. Elle arrive à se faire souhaiter, elle l’indésirable, lorsqu’elle a rendu la vie âpre, odieuse, insupportable, lorsque, pour sa victime, les jours se confondent avec les nuits, les heures se coulent les unes dans les autres, navrantes, oiseuses, vides ; oui, lorsqu’elle a suffisamment torturé sa proie, elle apparaît une solution.
La mort qui soulage ! Quelle ironie !
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