Le roi Carol n’a jamais cru à la Ligue des nations (sa conception dictatoriale ne peut pas s’accorder avec la démocratie genevoise) et a toujours été convaincu que la France ne se battrait pas pour son allié tchèque. Il s’est caché derrière la Yougoslavie pour refuser depuis novembre 1936 la signature du pacte unique de la Petite Entente, pourtant le seul moyen efficace de consolider la Tchécoslovaquie aussi bien que l’Autriche, si celle-ci avait pu y adhérer.
Après avoir intitulé la politique de sécurité collective de M. Titulesco « politique royale », il s’est débarrassé de celui-ci dans les circonstances connues. De même, malgré ses nombreuses déclarations apaisantes au sujet de la question juive, il laisse appliquer par son gouvernement actuel le décret du 22 janvier du gouvernement Goga, décret en opposition avec la Constitution et les traités, et abandonne toute la population juive, sans distinction, à l’arbitraire et aux prévarications des représentants de l’autorité.