Arbres : Mes chemins de lumières

Très bel album de photographies en couleurs de Francis Annet, précédé d'un texte fort poétique de Francis Cabrel, pour accompagner un ensemble de clichés originaux d'arbres ,sous les lumières les plus variées, et au fil des saisons...Un beau livre juste pour le bonheur des yeux, qu'une amie, en 2003, m'avait gentiment offert, alors que nous nous baladions en Quercy, à Sarlat; nous étions entrées par hasard dans la boutique de photographie, tenue par l'artiste, Francis Annet...

"Et si on dormait sous les arbres le reste du temps...

La compagnie des arbres pour celui qui a l'âme rêveuse, amène souvent l'esprit à de paisibles réflexions,
Tant de hasards se sont croisés,
Hommes, oiseaux, tempêtes et soleils
pour qu'ils s'élèvent tous, ces arbres utiles,
coupe-vents, ces faiseurs d'ombre pour joueurs de boules,
et jusqu'aux arbres-à-tourner-autour aux heures des récréations.
Ils ne sont pas dans nos paysages;
ils le font.
Ils montent au rythme lent du végétal
et leur patience déteint sur celui qui contemple,
l'appareil à la main, la poésie dans l'oeil,
attendant que se pose sur eux de la belle lumière.
Celui-là est un bon gars;
il est né pour capturer les meilleurs moments de ce monde;
quand l'harmonie des couleurs enflamme les cathédrales de verdure.
Francis Cabrel

Hors-saison
1999

Ne cherchez pas d'histoire de fesses sous jacente, mal éteinte, d'abord ce n'est pas le genre de Cabrel, poète à coup sûr et musicien de surcroît, allure de trappeur genre Jonathan Cartland je veux bien, non dans ce Hors-saison, 1999, cuvée exceptionnelle, même la jackette cartonnée est belle, chanson que je fredonne vingt ans après, alors qu'à l'époque mon attention s'était portée sur un autre titre, année où je devais faire le pitre ; aujourd'hui c'est ce chant piano que j'ai envie d'entendre, en solitaire, qui fait du bien à l'âme, et me suis demandé ce qu'il voulait vraiment dire, le sens caché avec ces mots magnifiques qui ont glissé sur moi 20 ans plus tôt :

"C'est le silence qui se remarque le plus .. Les volets roulants tous descendus ..De l'herbe ancienne dans les bacs à fleurs .. Sur les balcons ..On doit être hors saison ..La mer quand même .. Dans ses rouleaux continue ..Son même thème, sa chanson vide et têtue ..Pour quelques ombres perdues ..Sous des capuchons .. On doit être hors saison ..Le vent transperce .. Ces trop larges avenues ..Quelqu'un cherche une adresse inconnue.. Et le courrier déborde .. Au seuil des pavillons ..On doit être hors-saison .."

En tournée, Capbreton en hiver, voilà ses impressions.
Il a écrit ce beau texte dans son grenier, avec un regard inédit sur l'extérieur, comme il a l'habitude de le faire. Cette fois dans un nouveau grenier, dans une nouvelle maison. Avec ce risque de ne pas apprivoiser le lieu, et de faire capoter le dessein, Gérard Mancet, lui a confié qu'à un moment donné le lieu est usé, il faut changer pour revitaliser le lieu asséché. Eh ben dites donc, il a bien fait de changer de grenier !
Avec ces poètes, on ne sait pas quand la chanson s'arrête ..
Donc Francis Cabrel nous renseigne d' un piano chant de légende sur ses impressions fulgurantes en faisant une halte à Capbreton en hiver, station balnéaire désertée, le ton est donné, mélancolique, la vacuité humaine, la mer même semble s'en tirer avec un maigre avantage : "la colère océane est trop près ..Les tourments la condamnent ..(..) Personne ne s'éloigne du quai .."

On en revient avec le coeur gros, mais le poète l'a vu au détour d'une tournée, revu dans son grenier monacal ; même pas un galet nous rappelant un arrondi de ..

PG 29 08 2022

Remasterisé en 2017